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Le tutorat de Little Princess (séance 12)

 


Bruce Banner a laissé place à Hulk.

Dr Jekyll a laissé place à Mr Hyde.

Je disais dans les épisodes précédents que Thomas était un Pokémon qui se « transforme », passant du « pote sympa » au « tuteur intransigeant » lorsque débute l’évocation du bilan. Mais hier, c’était plus que ça. Thomas était un Avenger en colère, prêt à me fracasser.

Et ce fut le cas. La pire séance depuis que j’ai commencé la fessée, tous tuteurs confondus. J’ai littéralement pris la fessée du siècle.

 

                Sur la route, je me dis que Thomas ne va pas être content : depuis une semaine, je ne fais toujours pas mes devoirs ; et j’ai été exclue de cours mardi. Je savais qu’il serait fâché mais je n’imaginais pas à ce point-là.

 

                Je frappai à la porte, Thomas m’ouvrit. Pas de sourire ni de bonne humeur habituelle. Thomas était glacial.

-          Salut, dis-je.

-          Salut. Ça va ?

-          Bof… trente-cinq minutes de bouchons sur le périph’, j’aurais pu m’en passer !

Dès qu’il pleut, les gens n’avancent plus. Ce n’est vraiment pas le bon plan d’aller en voiture à Paris un jour de pluie !

-          Oui, c’est vrai que c’est pas cool, répondit Thomas sans émotion aucune.

Je filai aux toilettes pour vider ma vessie ; j’en profitai pour accuser le coup. Depuis le début du tutorat, je redoutais justement une séance comme celle-ci, où le « pote sympa » serait aux abonnés absents. C’était pour maintenant. Je connaissais maintenant bien mon tuteur, assez pour savoir que son degré de colère était maximal : il n’avait jamais été autant en colère. Je pris une grande respiration et retournai dans le salon.

 

                Un silence de mort s’installa dans la pièce, chose qui n’était encore jamais arrivée. Thomas bossait sur son ordi, je discutais avec des amis sur mon téléphone.

J’angoissais. Vu sa colère, allait-il pour la première fois me tirer les cheveux ? Les oreilles ? Allait-il (encore !) augmenter l’intensité des claques ? Je jetai un coup d’œil à mon sac à mains et aperçus ma brosse à cheveux : Thomas pourrait très bien s’en emparer et s’en servir pour me punir. Quelle sotte de l’avoir apportée !

 

Mon tuteur finit par briser le silence en disant :

-          Bon, Lucie. Je ne suis vraiment pas content de te revoir seulement six jours après notre dernière séance…

-          J’me doute.

-          … donc je te laisse prendre le temps de te poser car je respecte ton temps de trajet ; ensuite, nous parlerons directement du bilan.

-          Ok.

Je pris tout mon temps pour siroter mon verre d’eau, comme s’il s’était soudain transformé en verre de vin de grand cru. J’exprimai mon anxiété auprès de mes amis durant quelques minutes, puis Thomas annonça :

-          Nous allons maintenant parler du bilan, Lucie. Je t’invite à poser ton téléphone.

J’obéis, stressée.

-          Avant tout, j’ai une question : as-tu lu ton livre ?

 

Au début du semestre, les deux matières littéraires imposaient que je lise cinq livres :

Deux en littérature française : Enfance de Nathalie Sarraute, et Les Années d’Annie Ernaux.

Trois en littérature comparée : La servante écarlate de Margaret Atwood, Dolores Claiborne de Stephen King et Les jolies choses de Virginie Despentes.

Problème : je ne supporte pas que l’on m’impose une lecture. Je mis donc longtemps ces cinq livres de côté, puis fis quand même l’effort de lire Enfance. Mais les quatre autres restèrent en suspens, non lus.

La fin du semestre approchant, vient le moment où la non-lecture de ces livres devient problématique : je dois faire un exposé en littérature comparée avec deux camarades ; et en littérature française, nous commençons à étudier Annie Ernaux…

Pour la littérature comparée, j’ai pu m’arranger avec mes deux camarades pour rédiger la partie où la lecture des livres n’est pas nécessaire. Ouf.

Pour la littérature française, ne supportant pas l’écriture d’Annie Ernaux, je comptais faire une fiche de lecture en prenant des résumés sur internet… Mais Thomas n’était pas de cet avis :

-          Tu me lis ce livre ! ça fait partie de ton cursus et de tes devoirs ! Donc tu le lis ! Si tu le lis, je ferai l’impasse sur les trois autres que tu devais lire. En revanche, si tu ne le lis pas, on reparlera des quatre livres !

 

Venait donc maintenant la question fatidique de Thomas :

-          As-tu lu le livre ?

-          … Non, répondis-je gênée.

Thomas me fusilla du regard. Je baissai les yeux.

-          Pourquoi ?

-          Parce que je n’avais pas envie ! Et puis je n’aime pas du tout cette autrice !

-          On en avait pourtant parlé, Lucie ! Je t’avais demandé de le lire !

-          Oui, et je t’avais répondu que j’avais entendu ce que tu m’as demandé ! Je ne t’ai rien promis.

-          Dans ce cas, tu peux me rappeler ce qu’on avait dit si tu ne le lisais pas ?

-          … qu’on reparlerait des quatre…

-          Exact.

Thomas ferma son ordinateur portable en disant :

-          J’éteins l’ordinateur puisque l’on aura pas besoin du bilan. On va uniquement parler des livres. Lève-toi et va allumer la lumière, Lucie.

-          Nan mais t’es pas sérieux, là ?! protestai-je. Juste pour un livre ! Nan mais sérieux !

-          Va allumer la lumière, Lucie ! Ne m’énerve pas !

Je soupirai bruyamment d’agacement et allai allumer. Thomas finit d’installer la pièce et annonça :

-          Tu enlèves ton pantalon et ton sous-vêtement.

-          Non.

-          Tu as une minute, Lucie.

-          Tu sais très bien que je ne vais pas le faire, on perd du temps, dis-je.

Thomas ne répondit pas et laissa la minute s’écouler, minute durant laquelle je regardais le clip vidéo défilant sur son téléphone portable.

                Lorsque la sonnerie retentit annonçant la fin de la minute, Thomas se leva d’un bond, m’attrapa par le bras et me renversa à plat ventre sur le canapé.

Il n’avait encore jamais usé d’autant de force avec moi, ce qui révélait pleinement sa colère.     

                J’avais à peine atterri sur le canapé que Thomas me baissa mon pantalon et ma culotte et m’asséna de très, très, très grosses claques (sur un fessier nu et froid, je vous laisse imaginer la douleur !). Tout en espaçant les claques de quelques secondes, mon tuteur me réprimandait :

-          Pourquoi tu ne fais pas ce que je te demande, Lucie ?!

-          Aïe ! Aïe !!

-          Je t’ai posé une question !

-          Aïe ! Parce que…Aïe ! Je ne vais pas enlever moi-même…aïe ! Mes protections !

-          Tu sais trèèès bien que si tu n’obéis pas, c’est pire ! Je te le dis à chaque fois !

Et il sait très bien que n’obéis jamais quand il s’agit de me déshabiller. J’eus envie de lui dire mais j’étais bien trop concentrée sur la douleur.

-          Ce que tu fais, c’est de la provocation ! J’ai horreur de ça ! Maintenant relève-toi, Lucie !

J’obéis.

-          Enlève ton pantalon et ton sous-vêtement, maintenant !

-          Oh putain…

Le sang de Thomas ne fit qu’un tour et il me rejeta à plat ventre sur la méridienne. Je me retrouvai à nouveau cul nu et les claques fusèrent.

-          Tu parles à qui, là, Lucie ?! Hein ?! T’as cru que j’étais qui ?! Que j’étais ton pote ?! C’est ça ?! T’as cru que j’étais ton pote pour me parler ainsi ?!

Thomas avait bien retenu le fait que mon insolence n’avait pas diminuée ; mon exclusion de cours de cette semaine l’avait confirmé. Il serrait donc la vis à ce niveau-là. J’avais intérêt à me tenir à carreaux à partir de maintenant. Déjà qu’il ne laissait pas passer grand-chose, mais désormais ce grand-chose était réduit à néant.

-          Ce n’est pas à toi que je parle quand je dis ça ! me défendis-je.

-          Il n’y a que moi dans la pièce, Lucie ! Ne te fiche pas de moi !

Thomas me lâcha, me fis me rhabiller, puis m’annonça une nouvelle minute pour me déshabiller. Calmée et les fesses chauffées, j’obéis et me retrouvai au coin.

 

-          Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-          On avait parlé de ces bouquins, oui ou non ?

-          Oui.

-          Je t’avais dit que si tu lisais le premier, je ferais l’impasse sur les trois autres, oui ou non ?

-          Oui.

-          Alors pourquoi est-ce que tu ne l’as pas lu ?

-          Parce que j’aime pas cette autrice…

-          Ça fait partie de tes devoirs, Lucie !

-          Je sais mais…

-          Allonge-toi sur la méridienne.

-          Oh nan, s’te plaît…

-          Tu les as lu les livres ou pas ?!

-          Non…

-          Alors allonge-toi sur la méridienne ! Dépêche-toi !

Thomas dut m’attraper par le bras pour m’y allonger. Il s’empara de la planche et m’en donna une dizaine de gros coups en me réprimandant :

-          On en a discuté Lucie ! Et toi, tu choisis de mettre toutes ces discussions à la poubelle ! Tu n’en as strictement rien à faire !

Je serrais les dents. Les coups de planche étaient forts mais supportables ; j’avais supporté plus dur que ça. Mais les choses allaient se corser pour moi : ayant fini sa réprimande, Thomas posa la planche, s’agenouilla à côté de moi sur la méridienne, et entoura ma hanche avec son bras. Lorsque je sentis la première claque s’abattre, je sus que j’allais devoir réunir toutes mes forces pour supporter cette fessée.

 

                Les claques tombaient encore et encore, sans relâche, sans pause. Thomas était en colère et déterminé et il ne lâchait rien.

-          Ça, c’est uniquement pour le premier livre !

                Cinq minutes, les claques continuent de tomber sans cesse. Je me répète : « Ne pleure pas, ne pleure pas… Aller Lucie, ça va aller ! » mais mes fesses brûlent et Thomas tape fort. C’est très compliqué de résister.

                Huit minutes, jusque-là je chouinais, mais à ce stade les premières larmes apparurent.

-          Thomas, arrête s’il te plaît ! C’est bon, j’ai compris !

-          Tu me dis ça à chaque fois, Lucie ! Et à chaque fois, tu recommences ! Comment est-ce que je pourrais te croire, cette fois-ci ?!

Il n’avait pas tort.

                Dix minutes, ça y est je pleure. Je n’en peux, plus, je veux qu’il s’arrête. Il va me faire détester les livres !

-          Thomas arrête…, priais-je entre deux larmes.

-          Encore tu n’aurais lu que quelques pages, tu aurais au moins fait un effort ! Mais là rien, que dalle ! Tu n’as même pas ouvert ce livre ! C’est ça l’attitude que tu me proposes, Lucie ?! C’est hors de question ! Je ne veux pas de ça ! Je veux que tu aies une attitude positive !

 

La fessée s’arrêta après un quart d’heure complet de claques. Thomas me renvoya au coin. Je calmai rapidement mes pleurs, me disant que cette fois-ci, ma désobéissance m’avait mise dans un pétrin extrêmement profond.

 

-          Viens ici Lucie.

J’obéis.

-          Pourquoi viens-tu d’être punie ?

-          Parce que je n’ai pas lu les livres…

J’avais envie d’ajouter : « ces putains de livres » ! ça me démangeait, même ! Mais je ne le fis pas. Pas envie d’en rajouter.

-          Cette fessée n’était que pour le premier livre. Viens te mettre debout devant le canapé, en face du mur.

-          Oh non, Thomas, s’il te plaît…

-          Dépêche-toi !

Je m’exécutai non sans mal.

Et les claques reprirent, infernales, incessantes et extrêmement douloureuses.

Cinq minutes.

-          Thomas, j’ai compris ! J’te jure que j’ai compris !

-          Je ne te crois plus, Lucie ! A chaque fois que tu me promets quelque chose, tu fais l’inverse !

-          Mais c’est bon là… S’il te plaît, arrête !

A ce moment précis, Thomas me sortit THE argument que je déteste au plus haut point :

-          Tu obéis, toi, quand je te demande quelque chose ?! Tu le fais ?! Tu m’écoutes ?! Non, tu ne m’écoutes pas ! Alors je ne vois pas pourquoi je t’écouterais ! Tu vois, je fais exactement comme toi ! Je n’en fais qu’à ma tête !

J’étais fichue. Je n’avais strictement rien à répondre, il avait entièrement raison.

Dix minutes. Les claques tombent toujours, mes larmes aussi. Je me demande si Thomas a mal au cœur de me voir pleurer, ou si sa colère prend le dessus sur sa compassion.

Quinze minutes, fin de cette terrible fessée debout. Retour au coin, je sèche mes larmes.

-          Tes mains Lucie, elles sont où ?!

Effectivement, elles n’étaient pas sur ma tête.

-          Mais c’est bon, là ! répondis-je, énervée.

-          Comment ça « c’est bon » ?! me gronda Thomas en me collant cinq ou six bonnes claques. Tu me parles autrement, Lucie ! Tu t’es crue où, là ?!

Thomas continuait sans nul doute à resserrer la vis de mon insolence. Ajoutez cela au fait que je déteste plus que tout recevoir des claques en étant au coin, cela forma un combo qui m’obligea à me taire.

 

-          Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-          Pourquoi est-ce que tu viens d’être punie ?

-          Parce que je n’ai pas lu les livres…

-          On en était auquel ?

-          Le deuxième.

-          Allonge-toi sur la méridienne pour le troisième.

Ce fut reparti. Cinq minutes. Huit minutes. Treize minutes. Je n’ai jamais vu un tuteur aussi endurant. Gabriel, mon précédent tuteur, m’avait donné une fessée de quarante minutes pour mon conseil de discipline il y a deux ans ; avec une pause au milieu. J’avais morflé, mais ses mains aussi ! ça ne semblait pas être le cas de Thomas. Ses mains avaient l’air d’aller parfaitement bien, même si je sentais que les claques perdaient en sévérité, heureusement pour moi.

Quinze minutes. Thomas se stoppa et m’ordonna d’aller au coin. Il m’annonça :

-          Je dois passer un coup de fil téléphonique. Tu restes au coin. Je ne t’oblige pas à mettre tes mains sur la tête mais tu les gardes devant toi.

L’appel téléphonique de Thomas dura vingt-cinq bonnes minutes, j’avais donc pris mon aise en m’appuyant contre le mur et fermant les yeux pour m’évader dans mon esprit. Ah… le merveilleux pouvoir de la pensée !


                Thomas raccrocha et vint me coller aussitôt plusieurs claques :

-          C’est comme ça qu’on se tient au coin, Lucie ?! Hein ?! C’est ton pote, le mur ?!

-          Mais ça a duré trop longtemps, là…

-          Ne te fiche pas de moi ! reprit Thomas en ponctuant de quelques claques. Depuis le début, tu te tiens comme ça !

Sa volonté de ne rien laisser passer commençait sérieusement à m’agacer !

 

-              Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-              Pourquoi est-ce que tu viens d’être punie ?

-              Parce que je n’ai pas lu les livres…

-              On en était auquel ?

-              Le troisième.

-          Mets-toi debout face au mur, devant le canapé.

Ce fut parti pour la quatrième fessée. Avec l’appel téléphonique, mes fesses s’étaient refroidies et Thomas avait repris du poil de la bête.

 

Trois minutes. Sept minutes. Dix minutes. Douze minutes. Quinze minutes. Le coin.

 

-          Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-              Pourquoi est-ce que tu viens d’être punie ?

-              Parce que je n’ai pas lu les livres…

-          Je ne vais pas te demander de me promettre de lire le livre, car je ne te crois plus. A chaque fois que tu me promets quelque chose, tu fais l’inverse, donc je te ne crois plus, Lucie. Je vais juste te prévenir : on a fixé un nouveau rendez-vous le mardi 18 mai. Si à cette date, tu n’as toujours pas lu ce livre, on recommencera exactement comme aujourd’hui.

-          Quoi ?! Mais au 18 mai, j’aurai passé mon partiel, je n’aurai même plus besoin de l’avoir lu !

-          Je m’en fiche, Lucie. Je te demande quelque chose, tu le fais. Autrement, on recommence.

Je savais très bien que Thomas ne lâcherait pas. Il ne lâche jamais rien. Il allait falloir que je fasse des efforts avec cette autrice que je déteste déjà beaucoup… et que j’allais sûrement à présent haïr.

-          On va maintenant passer au bilan, annonça Thomas.

-          Quoi ?! C’est pas fini ?!

Je n’en revenais pas de l’endurance de ce gars.

-          C’est à toi de voir : soit on fait le bilan maintenant, soit tu reviens demain.

-          Demain ?

-          Oui, demain. C’est à toi de me dire. Mais décide-toi vite.

-          Ben… Ben… demain je ne suis pas disponible alors…

-          On le fait maintenant, très bien. Première chose : ton exclusion de cours.

-          Oh non…

-          Si. Je peux savoir ce qui s’est passé ?

-          Ben en fait…

-          Non, tu sais quoi ? Je m’en fiche. Je n’en ai rien à faire. Tout ce que je sais, c’est que tu as ENCORE eu un écart de comportement ! Viens t’allonger.

-          Nan mais sérieux, ce n’est vraiment pas de ma faute !

-          Je ne veux pas le savoir !

Thomas m’attrapa et me fit allonger sur la méridienne. Une bonne fessée de presque dix minutes, accompagnée de réprimandes s’en suivie.

-          Y’en a marre de tes écarts de comportement, Lucie ! Ce serait la première fois, je passerais peut-être ! Mais là, ça fait déjà trop de fois !

 

Mardi après-midi, cours d’anglais. Il y a quelques semaines, ma prof d’anglais avait insisté pour me faire passer en commission de discipline à la suite d’une insolence de ma part. La commission (composée de tous mes professeurs) m’avait plutôt donnée raison ; depuis ma prof ne peut plus me piffrer.

Tous les mardis, elle cherche un texte en anglais au hasard sur internet et nous le fait travailler, à défaut de préparer réellement ses cours. Cette fois-ci, je lui demandai :

-          Madame, est-ce qu’on peut faire un cours de grammaire anglaise, aujourd’hui ? On n’en a pas encore fait cette année et j’ai peur d’avoir tout oublié…

-          Ce n’est pas ce que j’avais prévu, me répondit-elle sèchement.

En même temps, elle n’avait strictement rien prévu. Mais bon.

-          Oui mais juste un petit rappel, car notamment en conjugaison, j’ai du mal à discerner les temps en BE + ing…

-          Ce n’est pas ce qui était prévu ! Et si mon cours ne vous intéresse pas, vous avez tout le loisir de partir !

Deux secondes plus tard, le message : « vous avez été déconnectée de cette session » s’affichait sur mon écran. Impossible de me reconnecter.

 

-          Mais ce n’était vraiment pas de ma faute, cette fois-ci ! protestais-je entre deux claques.

-          C’est drôle, ce n’est jamais ta faute, Lucie ! Et même si c’était vraiment le cas, tu payes pour toutes les fois où ça l’était !

Retour au coin après cette nouvelle tannée. Je n’en pouvais plus. J’en avais sérieusement marre ! Thomas ne lâchait rien et je n’étais pas au bout de mes peines.

 

-          Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-          On va maintenant parler de tes devoirs. Sur les neuf derniers jours, il y a six fois où tu ne les as pas faits. Tu m’expliques ?!

-          Ben j’ai un dossier à rendre la semaine prochaine, je me concentre là-dessus…

Excuse de merde. Je n’ai même pas encore commencé ce dossier. Mais sur le moment, je ne trouvai que ça.

-          Un jour, tu m’as marqué que c’est parce que tu n’avais pas envie.

-          Aussi, avouai-je.

Six bonnes fessées s’en suivirent. La première debout, les cinq autres allongées sur la méridienne parce que je commençais à avoir mal au genou. J’avais de plus gagné une fessée supplémentaire car après que Thomas m’ait demandé de m’allonger, je lui avais répondu, insolemment :

-          Oui, c’est bon là !

J’avais donc gagné une tannée à la suite de cette insolence. Aujourd’hui, Thomas ne laissait vraiment plus rien passer. Soit je filais droit, soit je ne pouvais plus m’asseoir.

 

                Retour au coin, puis Thomas me rappela :

-          Pourquoi as-tu été punie ?

-          Parce que je n’ai pas fait mes devoirs. Mais en même temps, il ne reste que deux semaines de cours…

-          Et alors ?! Raison de plus pour que tu les fasses, Lucie ! Puisque je ne crois plus en ta parole, j’attends des actes ! Il y a intérêt à ce que tu les fasses, c’est compris ?!

-          Oui.

-          D’accord. Tu as également été en retard de dix minutes. Tu m’expliques ?

-          J’ai eu du mal à me réveiller… Je me suis rendormie…

-          Tu l’as fait exprès ?

-          Non !

-          D’accord, je passe pour cette fois. Mais fais trèèès attention, Lucie ! Je ne veux pas que ça se reproduise !

-          Oui…

-          Dernière chose, le message pour le couvre-feu.

-          Mais je l’oublie à chaque fois !

-          J’attends de toi que tu mettes des choses en place pour que tu ne l’oublies pas ! C’est la dernière fois que je te le rappelle, Lucie ! Compris ?

-          Oui.

Thomas m’enlaça furtivement, je craquai dans ses bras. Je fus frustrée que l’étreinte soit aussi furtive, étant donné que cette séance fut la plus éprouvante de toutes pour moi. Mais tant pis, dans peu de temps, je pourrais serrer Hugo contre moi, et il me donnerait tout le réconfort nécessaire.

 

                La courte étreinte passée, Thomas avait décoléré mais moi j’étais encore un peu secouée. J’avais l’impression qu’il y aurait dorénavant un avant et un après cette séance. Thomas avait serré la vis niveau comportement et m’avait fait comprendre que je n’avais pas d’autre choix que de filer droit. Cela ne me plaisait guère mais si je voulais éviter d’autres tannées telles que celles que j’avais reçues aujourd’hui, je n’avais d’autre choix que de lui obéir.

 

                En rentrant à la maison et en serrant Hugo contre moi, je fus emplie d’un réconfort sans nom.

-          Ça a été compliqué ? me demanda-t-il.

-          Oui.

-          En même temps, ma chérie…Tu n’as pas assuré ces derniers jours au niveau des cours.

-          Je sais.

J’avais déjà été assez réprimandée pour qu’il en remette une couche ! Heureusement, nous passâmes vite à autre chose.

 

                Il allait falloir que je me mette à mes devoirs et à la lecture de ce satané bouquin. Plus de promesses dorénavant, mais des actes.

 

A suivre…

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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -