Il était très tard, pourtant il avait vu de la lumière dans le bureau du Directeur : il savait qu’il travaillait encore. Faisant les cent pas devant la porte, Matthieu se décida enfin à s’arrêter. Il respira un grand coup puis frappa à la porte. - Entrez ? dit Éric, d’un ton étonné, alors que Matthieu entrait dans la pièce. Tu ne dors pas ? - Et toi ? rétorqua le Surveillant Général. - Je dois envoyer le rapport de la réunion avec les représentantes au siège avant demain matin. - Oh, alors je repasserai demain, décida Matthieu. - Non, reste ! Une pause me fera du bien. Que me vaut ta visite ? Matthieu s’avança et lui tendit une enveloppe. - Qu’est-ce que c’est ? interrogea le Directeur en la prenant. - Ma demande de mutation, répondit Matthieu. - Ok, bonne vanne ! rit Éric. - Ce n’est pas une vanne, précisa Matthieu en tentant de rester le plus sérieux possible. - Matt, Lionel et toi êtes mes meilleurs éléments. Tu
Valentin accompagna Jacob dehors et le conduisit dans la dépendance, où se trouvait sa garçonnière. Valentin éprouvait en effet le besoin de se retrouver seul avec son ami de longue date. L’accès à cette dépendance est interdit à tout autre membre de la famille : c’est LE refuge de Valentin. L’homme d’affaires servit deux verres de whisky puis en tendit un à son nouvel employé. Ce dernier accepta le verre et trinqua avec Valentin. Après avoir bu une gorgée, Jacob déclara : - Ça a l’air d’être une sacrée, ta Zoé ! - Tu n’imagines même pas ! ria Valentin. J’ai plus de fil à retordre avec elle qu’avec les trois autres réunis ! - Parle-moi d’elle plus en profondeur, s’il te plaît, ordonna gentiment Jacob. Contrairement à Manon et Romain, je n’ai pas vu grandir Zoé. Je ne la connais donc pas aussi bien que tes deux ainés. Je me souviens du jour où tu m’as appelé en larmes pour me dire que tu l’avais récupérée mais je n’ai pas eu le récit de son histoire. - A mon