Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !
Nous ne nous étions pas vus
depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de
« mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.
A peine deux jours après ce
recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je
m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives
de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les
frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais
vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.
Depuis
le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous
referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de
l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souhaitant tout
bonnement arrêter les frais, je demandai à Thomas si je pouvais boycotter cette
matière.
-
C’est hors de question, m’avait-il répondu. Tu
dois faire des efforts sur toutes les matières, sans exception.
-
Mais ce n’est rien, c’est juste UNE
matière ! insistais-je.
-
Eh bien tu te prendras une fessée. Ce n’est
rien, c’est juste UNE fessée !
Thomas ne prononce jamais le mot "fessée", que ce soit à l'oral ou à l'écrit. Il dit : "Je ne suis pas content" et je comprends que je vais en prendre une... Mais il ne dit jamais le mot "fessée". Je fus donc déstabilisée mais camouflée derrière mon écran, je ne montrai rien. Je sentais Thomas très énervé mais je continuai de le titiller à mes risques et périls.
J’ai protesté, continué d’insister... Cela a duré une
bonne quinzaine de messages… Et plus j’insistais, plus je fatiguais Thomas.
Mais le fatiguer ne le faisait absolument pas céder. Excédé, il me répondit :
-
On se voit lundi après-midi.
Forcément. J'avais joué et perdu. J’avais encore mal aux fesses suite à la rouste prise
trois jours avant. Impossible pour moi d’encaisser une nouvelle fessée, tout
juste une semaine après ; surtout que Thomas me fit bien comprendre que
cela ne l’enchantait vraiment pas de me revoir sept jours après notre séance.
J’allais prendre très cher…
Je compris que j’avais été beaucoup trop loin dans mon
ultime provocation et décidai d’envoyer un message pour m’excuser.
« C’est toi que j’ai choisi parmi pas mal de
candidats parce que c’était en toi que je voulais placer ma confiance.
J’avais prévu que cette provocation soit l’ultime, et
j’ai vu que tu ne cédais toujours pas, même au bout de toutes ces fois… Je sais
que c’est usant de devoir résister avec autorité à des provocations hyper
poussées : mais tu as quand même tenu.
Alors merci. Merci d’avoir tenu ton cap et ta parole, et
d’avoir résisté à mes provocations hyper relous.
Je tiendrai donc de mon côté ma parole et me plierai aux
règles. Je ne te testerai plus, ne chercherai plus à négocier et tenterai de
respecter au mieux les règles que tu m’as imposées, même si ça sera hyper dur
pour moi et sûrement source de nombreuses « discussions » encore
entre toi et moi. »
Suite à ce message, Thomas annula le rendez-vous du lundi
suivant car il comprit que je m’étais rendue compte de mes fautes. Ouf !
Je l’avais échappée belle ! Mes fesses allaient avoir un peu de
répit ! Je n’avais pas envoyé ce message pour échapper à la sentence que
mon tuteur me préparait, mais j’étais ravie qu’elle passe à la trappe quand
même !
Plus
de provocations donc. Fini ! De toute façon, il n’y avait plus aucun
intérêt à en faire : Thomas ne cèderait sur rien.
Suite
à cela, plusieurs périodes de sagesse et de désobéissance se succédèrent :
j’étais sage durant quatre jours, me rappelant que Thomas n’était jamais bien
loin, puis j’avais de nouveau un sentiment « je-m-en-foutiste »
qui m’envahissait, ce qui ne me faisait plus rien respecter.
Ce
qui n’aida rien du tout : Thomas n’était pas disponible pendant les fêtes
et il m’en fit part. Le mot « VACANCES » s’afficha sur une grande
pancarte lumineuse dans ma tête et j’appliquai à la lettre le
proverbe « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ».
Mais… pendant ce temps-là, mes efforts baissaient de plus en plus et je n’avançais
pas dans mes bonnes résolutions, comme si les fessées que j’avais reçues
n’avaient servies à rien. Je n’avais plus la menace d’une nouvelle fessée
au-dessus de la tête, donc je ne faisais plus d’efforts. Noël passé et ma
culpabilité grandissant, il me fallut tout le courage du monde pour demander à
Thomas :
-
Quand penses-tu que l’on pourra se voir ?
-
Es-tu disponible le mercredi 6 janvier ?
Rendez-vous pris pour le 6 janvier, alors. Vu le
comportement complètement irresponsable que j’avais eu pendant un mois,
j’appréhendai instantanément cette rencontre et devins extrêmement sage, d’un
coup, comme par magie. Ah ce Thomas ! Il suffisait qu’il mette en place
une date pour que tout s’améliore !
Je
fus donc super sage (du moins j’essayais !) jusqu’à hier, jour du
rendez-vous.
J’arrivai
chez Thomas en début d’après-midi : je n’avais que deux heures à lui
consacrer, ayant un rendez-vous médical dans la soirée.
Comme
d’habitude, il était en chemise ; et comme d’habitude, le revoir me fila
une sensation de stress immédiate. Lui, sa tenue, sa voix… tout me rappelait
les discussions précédentes et les mauvais moments qui s’en étaient suivis. En même temps, j'étais heureuse de le revoir car nos moments de discussions "détente" me sont réellement agréables. Je le répète : s'il n'était pas mon tuteur, Thomas pourrait sûrement être un bon pote !
A l’instar
des deux dernières fois, nous eûmes un moment détente où nous nous racontâmes nos
fêtes de Noël familiales respectives, ainsi que nos soirées réveillon du 31.
Nous discutâmes une bonne demi-heure, jusqu’à ce que Thomas soit appelé par le
travail. Cool ! Une occasion pour moi de gagner du temps !
Alors
que je jouais à Gardenscapes sur mon téléphone, je reçus une notification :
mon allergologue décalait mon rendez-vous à demain pour cause d’urgence familiale.
Bon, je n’avais plus d’heure limite pour rentrer chez moi, ce qui posa un réel
problème : Thomas pouvait disposer de tout le temps qu’il souhaitait. Sur
le coup, je haïs mon allergologue !
Trente-cinq
minutes plus tard (ou peut-être quarante ?), l’appel professionnel de
Thomas prit fin et le stress me submergea de nouveau instantanément : nous
avions perdu trop de temps, il n’allait pas continuer à faire la causette bien
longtemps…
Thomas s’excusa pour cet imprévu lié au travail, je l’informai
que de toute façon, mon rendez-vous était décalé au lendemain donc plus d’impératif
pour moi…malheureusement !
-
Très bien. Bon, Madame Lucie, nous allons
maintenant parler des choses sérieuses…Tu es d’accord ?
-
Ben…
-
Tu as le choix de dire "oui" ou "non". Je te laisse
le choix.
-
J’ai le droit de dire "non" ? Vraiment ?
-
Oui, tu as le droit de dire "non". Mais dans ce
cas, tu prends la porte et on ne se revoit plus jamais !
Cela me fit penser à mon beau-père, qui, un jour que sa
prof de lycée lui avait dit de « prendre la porte », l’avait dégondée
et emmenée avec lui. J’esquissai un sourire.
Blague à part, j’avais fait beaucoup trop de chemin et de
travail sur moi-même pour arrêter le tutorat maintenant. Je commençais,
doucement mais sûrement, à changer de mentalité : le changement s’amorçait
donc enfin, ce n’était pas le moment d’arrêter tout ça.
-
Bon ben… ok alors, dis-je appréhendant la suite.
Thomas sortit son fameux tableau récapitulatif sur la
période où nous étions loin l’un de l’autre, soit un mois. En le voyant si
catastrophique, j’eus un rire nerveux.
-
Qu’est-ce qui te fait rire ? Tu m’expliques ?
Parce que personnellement, il n’y a rien qui me fait rire, là-dedans !
Thomas n’a jamais crié, ni même haussé le ton, ce qui me
fit penser que si un jour il venait à le faire, je serai complètement apeurée !
-
Ben… C’est un vrai sapin de Noël le truc…
répondis-je.
-
Effectivement. On va le regarder de plus près,
point par point. On va commencer par le positif : le régime sans résidus
que tu devais suivre jusqu’à hier. Tu t’es bien débrouillée ; en plus, je
me doute que ce régime est très contraignant, donc pour cela je te félicite.
Pour continuer dans le positif, tu respectes bien le fait de m’envoyer le bilan
de la journée tous les soirs, mis à part pendant les fêtes où je n’ai rien reçu…
-
Oui, enfin j’étais en famille, clairement je n’avais
pas la tête à ça.
-
Je comprends. Même si ça prend trois minutes… Mais
je comprends. Donc l’envoi du bilan quotidien, c’est très bien. Je suis content
aussi de cela. Ensuite pour continuer dans le positif… Eh bien… Je ne trouve
pas d'autre chose. Je cherche, pourtant ! Mais je ne trouve pas…
J’étais morte. Avec mon comportement du mois passé, j’avais
signé mon arrêt de mort. Thomas allait me tuer. Si seulement cette pensée avait
accompagné chaque instant de ma vie depuis la dernière entrevue, je n’en serais
pas là aujourd’hui… Il y avait des moments où je me disais : « Arrête
de penser à Thomas, il est loin et tu ne le reverras pas tout de suite ! » :
je maudis moi-même ces moments-là, ces nombreux moments qui allaient me faire
morfler à un point inimaginable.
Thomas
s’arrêta sur mon irrégularité dans la prise de mon médicament quotidien, médicament
extrêmement important. Il s’arrêta également sur le non-respect quasi-total du
couvre-feu, alors que celui-ci est médical, donc imposé pour ma santé. J’avouai
à Thomas que « ça me saoulait de me coucher tôt » et que par conséquent,
je ne faisais aucun effort pour être au lit à 22h30 tous les soirs. Thomas s’arrêta
ensuite sur mes quelques devoirs non faits, mes deux cours séchés, les 40
minutes de retard en cours d’anglais, les 30 minutes où je me suis déconnectée
plus tôt de ce même cours… Il y avait énormément de choses où j’avais merdé.
Clairement.
Dernier item, les notes. Pour rappel, l’objectif fixé par
Thomas est de 15/20 : toute note en-dessous de 15 me vaut une fessée, plus
ou moins bonne selon la hauteur de la note… Sur la quinzaine de notes, toutes
étaient au-dessus de 15/20 : j’étais major de ma promo en anglais, avais
décroché 17,6 de moyenne en maths, un 15 en culture & patrimoine, un 16 en
géographie… Seules trois notes n’avaient pas atteint l’objectif :
12/20 en littérature française : cette matière a toujours
été mon point faible, malgré ma passion pour celle-ci !
12/20 en littérature comparée : un exposé de groupe
qui a mal tourné
3/20 en histoire : note qui m’avait piqué les yeux, et
avait brûlé ceux de Thomas.
Oui, je l’avoue complètement : malgré l’interdiction
formelle de Thomas, j’avais quand même boycotté l’histoire. Je me connectais au
cours, activais le bouton « mute », et faisais totalement autre chose
à côté. Donc forcément, ce 3/20 était amplement justifié.
Cela
faisait donc une liste extrêmement longue de choses qui n’allaient pas. Pour
les efforts, j’avais tout de même écrit une lettre d’excuses à ma prof d’histoire
(ce que j’ai comparé à une brûlure à l’acide sur l’intégralité de mon corps !)
afin qu’elle retire sa lettre d’avertissement, ce qu’elle a fait. J’ai fait
cela sur conseil de mon directeur de licence qui souhaitait me voir agrandir la
marge entre un prochain conseil de discipline et moi. J’ai de nouveau droit
à deux avertissements avant un prochain conseil de discipline. Rassurez-vous,
je n’ai pas l’intention de reprendre un avertissement !
-
Bon, Lucie, je vais te demander de te lever s’il
te plaît. Et tu peux également te rendre utile en allumant la lumière.
Ça y est : j’allai prendre cher. J’obéis (de toute
façon, je ne voyais pas d’autre solution !) et j’avais d’ores et déjà
envie de pleurer.
Thomas me fit me tenir debout devant lui, mains sur la
tête.
-
On va commencer par l’anglais : les quarante
minutes de retard, et les trente minutes que tu as loupées en te déconnectant
avant l’heure. Pourquoi tu as fait ça ?
-
Je te l’ai dit : le cours n’avance pas, la
prof ne sait même pas elle-même où elle veut en venir, c’est flou…Je m’ennuie
terriblement ! Du coup je travaille l’anglais de mon côté, toute seule…
J’avais envie d’ajouter que cela ne me pénalisait pas puisque
j’étais major de ma promo dans cette matière, mais je savais très bien que
Thomas me sortirait l’argument : « Je me fiche des autres, ce sont
TES résultats qui m’intéressent ! » et en l’occurrence, MES bêtises
aussi…
-
Tu es consciente que c’est un manque total de
respect vis-à-vis de ta prof ?! Oui ou non ?!
-
Oui…
-
Très bien.
Thomas alla s’asseoir sur le canapé et me demanda de venir
m’allonger en travers de ses genoux. Un double sentiment me submergea : d’un
côté, j’avais envie de sauter de joie d’éviter (pour le moment !) la
fessée debout dont Thomas avait systématiquement usé d’entrée au cours des deux
premières séances ; de l’autre, j’allais quand même recevoir une fessée,
ce qui ne m’enchantait évidemment pas.
Je mis un peu de temps à venir m’installer : Thomas
accéléra le mouvement en me tirant le poignet. Une fois en position très vulnérable,
Thomas m’annonça : « Je te préviens tout de suite, je n’ai pas de
temps à perdre ! » avant de relever immédiatement ma robe et de
baisser mon legging et ma culotte. Ça allait faire mal. Ça allait faire
vraiment très mal.
-
Non ! Ne fais pas ça ! Je t’en
supplie, ne fais pas ça !
Pour le coup, mes protestations venaient réellement du cœur,
mais Thomas y resta complètement insensible.
-
Quarante minutes de retard, et trente minutes de
loupées, ça fait combien en tout, Lucie ?!
-
Soixante-dix, répondis-je apeurée par la suite
des événements.
-
Exactement. Tu comptes.
Soixante-dix énormes claques, dont seul Thomas a le
secret, tombèrent sur mes fesses absolument pas préparées. Ce fût très douloureux
et les larmes commencèrent à couler au bout de la cinquième ou sixième claque.
Ça commençait très mal pour moi.
Après ces soixante-dix claques du tonnerre, Thomas me
demanda de me lever et d’enlever mon legging et ma culotte… Me voilà dans de
sales draps. Je me remis à nouveau debout, mains sur la tête, face à Thomas
assis sur le canapé.
-
Pourquoi est-ce que tu viens d’être punie ?
-
Parce que j’ai séché soixante-dix minutes d’anglais.
-
Tu le referas ?
-
Non, non ! Bien sûr que non…
-
Qu’est-ce que tu as compris ?
-
Que c’était un manque de respect vis-à-vis de ma
prof.
-
Bon, très bien. On va maintenant passer à tes
notes, et notamment ton 3/20 en histoire. Tu peux me dire ce qui s’est passé ?
-
Mais c’est bon là, on n’est pas obligés d’en
parler… Je t’ai ramené plein d’excellentes notes et toi tu t’attardes là-dessus !
-
Il faut avouer qu’il fait un peu tâche au milieu
de tes autres notes ! C’est difficile de ne pas le remarquer !
Pourquoi as-tu eu cette note-là ?
-
Parce que… mais… en même temps, tu le sais que
ça ne passe pas avec ma prof d’histoire ! Alors ben, j’ai zappé sa matière…
-
Je t’avais interdit de faire ça. Je t’avais
demandé de fournir des efforts sur TOUTES les matières.
-
Je sais…
-
Selon le barème en vigueur, un 3/20 te donne déjà
droit à sept minutes de fessée, correspondant aux points qui te manquent pour
atteindre la moyenne. Je vais te demander de venir une nouvelle fois sur mes
genoux…
-
Non mais Thomas, s’il te plaît !
-
Viens ici, Lucie. Dépêche-toi.
J’obéis en pleurant.
Ces sept minutes de fessée à la main furent très dures à
encaisser. Je pleurais, gigotais… Je m’entendis dire :
-
Arrête de broncher, Lucie ! Tu assumes ta
punition !
Mais c’était beaucoup trop compliqué. Vu le calibre des
claques qui tombaient sur mon derrière nu, c’était beaucoup trop compliqué de
ne pas bouger, ne pas gémir, ne pas pleurer. Sept minutes d’enfer qui créèrent
un véritable soulagement lorsqu’elles furent terminées.
-
Lève-toi, Lucie.
Je m’exécutai après avoir essuyé mes larmes.
-
Là, nous en sommes à 10/20. Quelle est la suite
du barème pour aller jusqu’à 15/20 ?
-
Quinze coups de ceinture par point…
-
Ce qui fait au total ?
-
Soixante-quinze.
-
C’est ça.
Bien qu’étant littéraire et non mathématicienne, je pus
répondre du tac-au-tac à Thomas car j’avais bien évidemment fait le calcul dans
ma tête au moment où j’avais découvert ce 3/20…
Thomas me fit m'allonger à plat ventre sur la méridienne du
canapé, puis m’annonça :
-
Tu vas compter, mais pas en fonction des coups
que tu vas recevoir : en fonction des points que tu vas récupérer sur ta
note. Tu as compris ?
-
Oui…
-
Bien.
Les quinze premiers coups s’abattirent et j’annonçai : « 11/20 »,
prête à encaisser les quinze suivants.
-
12/20 ! annonçai-je.
-
Eh bien, ça remonte ! C’est mieux qu’un 3,
tu ne trouves pas, Lucie ?
Quinze autres coups tombèrent.
-
13… dis-je.
- On se rapproche du but ! Plus que deux points !
Ces soixante-quinze coups furent forcément douloureux, mais
pas autant que la main. Je serrais donc les dents et me répétais : « Ce
n’est pas aussi douloureux que la main, ça va aller ! », pour les encaisser
presque sans bouger, même si les dix derniers commençaient à être compliqués à
assumer.
En me laissant dans cette position, Thomas me demanda :
-
Quelles sont les deux autres notes pour
lesquelles tu n’as pas atteint 15 ?
-
La littérature française et la littérature
comparée…
-
Tu as eu combien ?
-
12 à chaque fois.
-
Et selon le barème, ça fait combien ?
Je calculai rapidement quatre-vingt-dix. Non là, ça
allait faire beaucoup trop… La ceinture avait déjà fait des dégâts sur mes fesses,
je ne pourrais pas en supporter plus !
-
C’est ça, affirma Thomas. Deux fois
quarante-cinq.
-
Mais sérieux, le premier 12 c’était un exposé,
on était quatre dessus…
-
Et alors ? On n’a jamais dit qu’on
assouplissait l’objectif pour les travaux de groupe, je me trompe ?
-
Non mais putain…
Bim ! Un coup de ceinture cinglant s’abattit sur mes
fesses en réponse à mon juron.
-
Je voulais être gentil avec toi, mais je vois
que tu commences à te justifier, à jurer…
-
Non, c’est bon ! Pardon, pardon ! Je suis
désolée…
-
Désolée pour quoi ?
-
Pour m’être justifiée et avoir juré…
Ce mec était en train de me faire devenir tellement repentante
que je n’en revenais pas moi-même. C’était complètement hallucinant.
-
Bien, j’accepte tes excuses. Pour te montrer que
je suis quand même satisfait des excellentes notes que tu m’as ramenées par ailleurs,
je divise par deux le nombre de départ. Donc tu vas recevoir quarante-cinq
coups.
Je pus encaisser les quinze premiers, mais les quinze
suivants s’avérèrent très, très compliqués à recevoir. Je n’en pouvais plus.
Pour les quinze derniers, Thomas dût me maintenir très fermement pour m’empêcher
de bouger. J’ai beau être corpulente, Thomas a beaucoup plus de force que moi
et il était complètement impossible d’échapper à ma punition. Je pris au total cent-vingt
coups de ceinture, ce qui signa la fin définitive de mon envie de sélectionner
les matières à travailler.
-
Va au coin, Lucie.
-
Putain… lâchai-je, agacée.
Une énorme claque s’abattit sur mes fesses, claque qui me
fit sautiller sur place tellement elle fût balèze. Ce juron est un vrai réflexe
chez moi mais bon sang, il allait vraiment falloir que j’efface ce réflexe
immédiatement.
Le coin me laissa un peu de répit, et en laissa également
à Thomas (je ne sais absolument pas ce que c’est que de donner une fessée, mais
je pense qu’il faut pas mal d’énergie !). Mais pas assez. Il me rappela
plus vite ce que j’aurais souhaité. Je dus me tenir à nouveau debout devant
lui, mains sur la tête.
-
Pourquoi viens-tu d’être punie ?
-
Parce que je n’ai pas assez travaillé et que je
n’ai pas atteint l’objectif de 15.
-
Qu’en as-tu conclus ?
-
Qu’il fallait que je travaille pour pouvoir
atteindre 15/20, et qu’il ne fallait pas que je laisse de matière de côté.
-
Exact. Je ne veux plus que tu sélectionnes tes
matières, compris ?!
-
Oui…
-
Bon. Maintenant, on va parler de tes deux cours
séchés. Je peux savoir pourquoi tu les as séchés ?
-
Je n’avais plus d’évaluation ni de note dans ces
deux matières alors… Je n’y trouvais plus d’intérêt.
-
Tu sais que les profs se lèvent pour te faire cours ?
Qu’ils passent du temps à le préparer ? Et toi, tu leur manques de respect
en n’y assistant pas ?
-
Mais je voulais me concentrer sur les matières où
j’avais encore des contrôles… Je n’avais pas le temps…
-
Si tu suivais le planning prévu, tu aurais le
temps de tout faire. Viens ici.
-
Non…
-
Lucie, viens ici !
J’avançai à tout petits pas. Thomas attrapa mon poignet
en me grondant :
-
Dépêche-toi ! Je n’ai pas que ça à faire !
Il s’était emparé de la planche en bois. Je reçus une
fessée magistrale avec cette planche, qui me fit me débattre, crier de douleur et
pleurer jusqu’à en avoir des spasmes. Il n’y avait pas de barème ce qui était
encore pire car je ne savais pas quand Thomas allait s’arrêter.
-
S’il te plaît… Arrête !
-
Ce n’est pas la première fois que je te punis
pour avoir séché les cours, et tu recommences ! Deux jours d’affilées, en
plus ! C’est inadmissible ! Je veux que cette fessée te soit
mémorable, Lucie ! Il est hors de question que tu recommences !
Oh que oui, elle fût mémorable cette fessée. Je m’en
souviendrai très longtemps, comme la plupart des fessées que Thomas a pu me
donner. Il a une réelle capacité à lier les actes aux conséquences, assez
étonnante. Il y avait des fois, avec mes anciens tuteurs, où j’avais fait
tellement de bêtises que je ne savais même plus pourquoi j’étais punie (et sûrement
eux non plus, d’ailleurs !). Avec Thomas, je sais toujours parfaitement
pourquoi, ce qui me donne l’occasion de regretter amèrement chacun de mes actes.
Je
fus renvoyée au coin malgré mes protestations ; ce passage au coin me
donna l’occasion de calmer mes spasmes et d’essuyer mes larmes au fur et à mesure
qu’elles coulaient. Aujourd’hui, je payais vraiment très cher mes bêtises. Mais
tout était de ma faute : je savais pertinemment que Thomas avait la main
sévère, qu’il ne laisserait rien passer et ne cèderait sur rien. Pourtant, je m’étais
évertuée à le provoquer une ultime fois, à ne pas respecter les règles et à croire
mes fesses à l’abri pour un moment. Tous ces espoirs de bêtises passées à la
trappe s’effondraient et je sentais réellement que mon attitude allait changer.
L’autorité de Thomas s’était installée à 100% et j’étais prête à respecter ses
règles pour éviter de futures fessées.
Thomas
me fit asseoir sur une chaise (il y avait installé deux coussins, j’appréciai
ce gentil geste !) et me procura une feuille blanche et un stylo.
-
Je te dicte, tu écris : « Je m’excuse
de ne pas avoir respecté le couvre-feu, le 7 décembre. ».
-
Le 7 décembre ? Pourquoi précisément le 7 ?
-
Parce que tu ne l’as pas respecté le 7 décembre.
Oui, mais pas que… Je ne voyais pas où il voulait en
venir. Mais j’allais le savoir. Je mis un point final à cette phrase dictée,
puis Thomas m’annonça :
-
Tu as toutes les dates du tableau sur l’écran de
l’ordinateur sous tes yeux. Tu continues les lignes.
-
Euh… Tu déconnes, là ?!
-
Comment ça « je déconne » ? Je ne
plaisante pas du tout. Tu finis les lignes.
Je soupirai.
-
Arrête de soupirer !
J’arrêtai. Je n’avais pas envie de reprendre une trempe.
C’était la première fois que Thomas me faisait faire des
lignes. Il ne cessait de m’étonner.
Une dizaine de minutes plus tard, j’avais fini. Il y
avait en tout 17 dates, 17 lignes.
-
Tu as fini, Lucie ?
-
Oui.
-
Alors prends ta feuille et viens ici.
Le « viens ici » signifiait une nouvelle fois m’allonger
sur ses genoux. Je m’exécutai, non sans supplications sourdes aux oreilles de
Thomas.
-
Lis-moi la première ligne.
-
Je m’excuse de ne pas avoir respecté le
couvre-feu, le 7 décembre.
-
Effectivement, tu ne l’as pas respecté ce jour-là !
Une trentaine de claques tomba, insupportable. Je me
remis rapidement à pleurer à grosses larmes. J’avais de plus très bien compris
la suite des événements et n’avais vraiment pas envie de la vivre.
-
Lis-moi la deuxième ligne.
-
Thomas, je t’en supplie, arrête de me donner la
fessée… Je serai hyper sage, je te le jure !
-
Très bien, je pense que tu as compris la leçon.
Relève-toi, c’est fini.
Vous vous imaginez bien que Thomas ne répondit absolument
pas ça… Mais plutôt :
-
Il fallait y penser avant. Lis-moi la deuxième
ligne !
-
Je…je m’excuse de ne pas avoir respecté le
couvre-feu, le 8 décembre.
- Effectivement, ce soir-là non plus tu ne l'as pas respecté !
Entre vingt et trente claques tombèrent à nouveau… Et après
plusieurs dates, plusieurs dizaines de claques cinglantes, plusieurs centaines
de larmes, nous arrivâmes au 18 décembre.
-
C’était l’anniversaire de mon petit frère !
me justifiai-je.
- C'est ce que tu as écrit sur ta feuille ?! Lis-moi la ligne !
Je payais donc pour cette date-là. Au 19
décembre, j’expliquai :
-
J’avais une soirée cousinade !
-
Je t’ai demandé de te justifier ?! Lis-moi
cette ligne !
-
Je… m’ex…cuse de n…e pas av…oir respecté le…le
couvre-feu, le 19 décembre…
- Effectivement ! Là encore, tu n'as pas respecté le couvre-feu !
Je n’ose même pas faire le calcul de 17x25, le chiffre m’horrifierait.
Toujours est-il que chaque soir où je n’avais pas respecté le couvre-feu avait
été puni par une bonne fessée à la main ; mis à part la position debout, c'était la pire punition pour moi. Pire que la volée à la planche, pire que les 120 coups de ceinture. Chaque soir où je m’étais dit : « De
toute façon, il y a trop de fois où je n’ai pas respecté… Un de plus ou de
moins, ça ne fera pas la différence ! », eh bien il n’y aurait plus
de soir comme ça ; chaque soir ferait la différence. Chaque jour de
bêtise(s) ferait dorénavant la différence. S’il y avait bien quelque chose que
j’avais compris aujourd’hui, c’était bien ça ! Thomas avait beau me l’avoir
déjà dit, il me fallait une preuve : je l’avais eue.
Après
cette interminable tannée, Thomas m’ordonna :
-
Tu vas te mettre au coin, Lucie. A genoux.
Je m’exécutai, lâchant au passage un « putain »
parmi mes spasmes. Thomas attendit que je sois à genoux et malgré mes excuses
immédiates, il souleva ma robe et m’asséna quatre claques cuisantes, me
rappelant au passage que la fessée debout n’est jamais bien loin et me pend au
nez.
-
C’est normal de dire « putain », Lucie ?!
Est-ce que c’est normal ?!
-
Non…
-
Je ne veux plus t’entendre le dire !
Ce passage au coin me laissa
le temps de me calmer, d’arrêter de pleurer et de prendre des résolutions quant
à ma mentalité à distance. Il allait falloir que je réfléchisse autrement car
je n’avais pas la moindre envie de revivre un après-midi comme celui-là !
De nouveau debout mains sur la
tête après ce passage au coin. Thomas me demanda :
-
Pourquoi viens-tu d’être punie ?
-
Pour le non-respect du couvre-feu.
-
Tu le respecteras maintenant ?
-
Oui…
-
Qu’as-tu retenu de ce qui s’est passé cet
après-midi ?
-
Que je devais travailler plus, me coucher plus
tôt, ne plus sécher de cours… De toute façon, je ne veux plus te voir ! Enfin,
ce n’est pas contre toi, hein ! Pas toi en tant qu’individu, mais en tant
que tuteur hyper sévère, là… Je ne veux plus te revoir…
-
Lucie, je veux savoir si tu vas faire des
efforts. Je t’écoute, là. C’est le moment de dire ce que tu veux.
-
Oui, eh bien je viens de te le dire, je vais
faire des efforts pour ne plus avoir à prendre de fessée…
-
D’accord. Est-ce qu’il y a des choses qui n’ont
pas été et qui n’ont pas été punies aujourd’hui ?
-
Euh…non. Enfin, je ne crois pas.
Lasse, j’enlevai mes mains de ma tête.
-
Mains sur la tête, Lucie.
-
Mais j’en ai marre…
-
Tu vois, c’est ce genre d’attitude qui te fait
venir ici ! Tu respectes les règles trois jours, et ensuite tu te dis « j’en
ai marre ! » et tu relâches tes efforts !
Un point de plus pour Thomas. Il avait tout à fait raison.
Je remis mes mains sur la tête.
-
Alors, tu ne vois rien d’autre ?
-
Ben…non.
-
Tes devoirs non faits ? Tu n’as pas été
punie pour ça aujourd’hui ! Tout comme l’irrégularité dans la prise de ton
médicament, le fait que tu ne regardes pas ton planning tous les matins !
-
Ah oui, c’est vrai…
Il commençait à se faire tard, je savais que la fessée
était fort heureusement terminée pour aujourd’hui. De toute façon, je devais
sûrement avoir les fesses bleues (ou alors, ça n’allait pas tarder). J’étais fébrile
que Thomas me donne un autre rendez-vous incessamment sous peu, mais à mon
grand soulagement, il ne le fit pas.
-
Je garde l’historique des choses pour lesquelles
tu n’as pas été punie. Tu es en sursis là-dessus. Je te préviens, Lucie :
s’il y a, ne serait-ce qu’une seule fois où tu n’as pas respecté ces choses-là,
tu reviendras rapidement ici et tu paieras aussi pour l’historique. Tu as compris ?
-
Oui, répondis-je, persuadée qu'il ne bluffait pas et que ça allait donc être très compliqué pour moi de respecter ce sursis : mais il allait vraiment falloir que je tienne bon !
-
Bien.
Thomas me prit dans ses bras et m’autorisa à me
rhabiller. C’était enfin fini. Je n’en pouvais plus.
Une fois mes esprits repris, Thomas me demanda :
-
A ton avis, comment va dorénavant être ton
comportement à distance ?
-
Pour être tout à fait honnête avec toi, je pense
que je vais réellement être sage le temps d’encaisser ce qui s’est passé
aujourd’hui et de me dire qu’il faut que je file droit. Mais au bout d’un certain
moment… Je ne pourrais pas dire combien de temps… Peut-être dix jours, ou
moins, ou plus, je ne sais pas… La petite voix au fond de moi va commencer à
refaire des siennes et tu remarqueras vite au fur et à mesure des bilans que ça
se dégrade…
Thomas me fit remarquer qu’il a en sa possession le
numéro d’Hugo, et que si je ne m’améliore pas par rapport au mois de décembre,
il le contacterait. Prendre une fessée quasi-quotidienne à la maison en plus
des rendez-vous avec Thomas : ce serait beaucoup trop pour moi. La sagesse
allait devenir ma meilleure amie !
Lorsque
nous nous séparâmes Thomas et moi, je le remerciai sincèrement pour son
implication, alors même que j’estimais mon cas désespéré. Alors oui, il n’a pas
fini de me faire la misère et je n’ai pas fini de lui donner du fil à retordre ;
mais pour la première fois depuis longtemps, j’ai l’intime conviction que mes
progrès vont s’avérer rapides et efficaces !
En
postant cette annonce, je cherchais un tuteur strict et intransigeant qui
saurait me prendre en mains correctement. Je ne pensais vraiment pas trouver la
perle rare. Je dois bien avouer une chose : Thomas dépasse de très loin
mes espérances !
A suivre…
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