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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

 



Mercredi 9 octobre 2019.

 

                Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement.

En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.

 

                Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !

                J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis :

-          Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement !

Héloïse avait l’air furieuse. J’obéis et rejoignis mes sœurs et ma baby-sitter dans la pièce à vivre.

-          Qu’est-ce qui se passe ? demandai-je.

-          L’une de vous trois va m’expliquer POURQUOI Jeanne ne retrouve pas ses affaires d’école !

-          Qu’est-ce qu’on en sait, nous ?! me défendis-je.

-          L’une de vous trois le sait ! insista Héloïse.

-          Vous êtes rentrées dans ma chambre et vous les avez volées ! nous accusa Jeanne.

-          Non mais t’as une case en moins, toi ! lui aboya Anaïs. On ne les a pas tes affaires, nous !

-          Tu n’as qu’à y faire attention, comme tout le monde ! renchéris-je. Comme ça, elles ne seraient pas perdues !

-          Mais c’est VOTRE faute ! renchérit-elle.

Après plusieurs longues minutes à se renvoyer l’ascenseur, Héloïse toujours aussi en colère, intervint :

-          Stop, ça suffit ! En ligne toutes les quatre ! Mains sur la tête !

-          Mais je n’ai rien fait ! protesta Jeanne.

-          Nous non plus ! insistai-je.

-          Puisque je n’arrive pas à avoir le fin mot de l’histoire, je vais m’occuper de vos fesses ! Je suis sûre que ça va vous délier la langue !

Héloïse s’empara du paddle en bois, nous n’avions toujours pas bougé.

-          En ligne, dépêchez-vous ! Obéissez ou il y aura du supplément !

A contrecœur, mes sœurs et moi nous mîmes en ligne, mains sur la tête. J’étais en début de file : Héloïse commença donc par mes fesses, m’assénant dix coups de paddle. Je les encaissai non sans mal. Notre baby-sitter poursuivit avec Louise, puis Jeanne, puis Anaïs. Puisque personne n’avait parlé, une nouvelle salve plus appuyée débuta. Je trouvais cela totalement injuste car je n’avais rien à me reprocher : j’étais persuadée que c’était encore une histoire entre Anaïs et Jeanne, comme il y en a souvent !

                La deuxième salve ne donna rien. Héloïse posa alors le paddle sur la table basse et baissa mon jeans. Les dix coups qui suivirent m’arrachèrent de petits « aïe ! » incontrôlés. Lorsqu’Héloïse poursuivit avec Louise, celle-ci pria :

-          Non mais les filles, sérieux quoi ! Si l’une de vous connaît la vérité, qu’elle le dise au lieu de laisser souffrir les autres !

Louise commençait à pleurer durant cette série sur la culotte. Jeanne également. Au bout de trois ou quatre coups sur la sienne, Anaïs avoua :

-          Ok, c’est moi ! C’est ma faute !

-          Et tu laissais tes sœurs payer à ta place ?! gronda Héloïse en appuyant bien le reste de la série, qui fit pleurer Anaïs.

-          Mais c’était parce que…Parce que…

-          Parce que quoi ?! gronda Héloïse.

-          Parce que Jeanne flirte avec mon crush !

-          Ton quoi ?!

-          Mon crush ! Le mec que je kiffe, quoi ! Jeanne fait exprès de flirter avec !

Je savais qu’il y avait de fortes tensions entre Jeanne et Anaïs (d’où mon intuition que cette histoire les concernait toutes les deux) mais je n'avais pas fait le rapprochement avec cette histoire de cœur !

-          Qu’as-tu fait de ses affaires d’école ?! demanda Héloïse.

-          Je les ai mises dans la cheminée hier soir, celle qui est dans la chambre de mes parents.

-          TU AS FAIT QUOI ?! s’exclama Jeanne.

-          Tu as tout brûlé ?! gronda notre nounou.

-          Oui. Avoua Anaïs à mi-voix.

-          Très bien, conclut Héloïse en tentant de garder son calme. Marie et Louise vous pouvez vous rhabiller et faire des photocopies des cours pour Jeanne. Jeanne, rhabille-toi également et va avec tes sœurs. Je vais prévenir vos parents pour qu’ils te rachètent le matériel nécessaire. Quant à toi Anaïs, tu viens de gagner une fessée tellement monumentale que tu vas t’en souvenir toute ta vie !

Nous sortîmes de la pièce après avoir vu Héloïse attraper l’oreille d’Anaïs.

 

                Je n’assistai pas à la punition de ma sœur. Et il valait mieux. Ses cris, ses pleurs et le bruit des instruments qui tombaient sur ses fesses inondaient toute la maison. Je me demandais même si les voisins n’allaient pas venir frapper à la porte pour demander ce qui faisait un tel vacarme !

La fessée d’Anaïs donnée par Héloïse dura une bonne heure et fut heureusement ponctuée de quelques pauses.

 

                Lorsque Louise, Jeanne et moi descendîmes dans la salle à manger pour le repas du midi, Anaïs était toujours au coin, mains sur la tête et fesses à l’air. Elle avait des fesses écarlates avec deux petits bleus en leurs milieux, représentant sûrement le dur travail du paddle en bois.

Mes sœurs et moi restâmes muettes et nous mîmes à table sans dire quoique ce soit.

-          Anaïs ! Viens manger ! appela Héloïse.

Notre sœur se dirigea vers le canapé pour attraper sa culotte et son pantalon mais notre nounou intervint :

-          Oh non, sûrement pas ! Tu restes cul nu jusqu’à ce que tes parents rentrent ce soir ! Tu vas te promener comme ça dans la maison tout l’après-midi ! Cela te permettra de réfléchir à tes actes ! Viens t’asseoir à table, tout de suite !

-          Je peux au moins prendre un coussin pour le mettre sur ma chaise ?

-          Non plus, trancha Héloïse. Je n’ai prévu aucune clémence pour toi aujourd’hui ! Si je n’étais pas persuadée que tes parents te remettront une fessée ce soir, tu serais encore en train de gigoter sous le paddle ! Viens manger tout de suite !

Les larmes aux yeux, Anaïs nous rejoignit sans broncher.

Un silence glacial marqua l’intégralité du repas.

 

 

                Dix-huit heures trente. Mes trois sœurs et moi jouons à Mario Kart 8 Deluxe sur la console dernier cri achetée par nos parents le week-end dernier. J’étais d’ailleurs en train de gagner lorsque Tom rentra à la maison.

-          Bonjour les filles !

-          Bonjour papa ! répondîmes-nous en mettant le jeu sur « pause ».

Anaïs, toujours nue de la taille aux orteils, n’osait pas regarder papa. Pourtant, lui la fixait bien comme il faut, avec son regard de père-ultra-furax.

-          Viens ici, dit-il.

Nous savions toutes à qui il s’adressait. Ana se leva lentement et avança vers l’ingénieur à contrecœur. En la regardant avancer, je remarquai que ses fesses avaient perdu de leur rougeur, même si les deux petits bleus étaient encore bien présents.

                Une fois qu’Ana fut arrivée à hauteur de Tom, celui-ci la fusilla du regard pendant plusieurs secondes. Puis il lui demanda :

-          Tu es fière de toi ?

-          Non papa, répondit-elle.

-          Ça t’a amusé de faire ça ?

-          Non papa.

-          Qu’est-ce qu’on vous a dit, votre mère et moi, à propos des différends fraternels ?

-          Qu’il fallait vous en parler.

-          Alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?! gronda Tom.

Anaïs ne répondit pas. Notre père réagit en l’attrapant par le bras et en lui flanquant une dizaine de claques, venue de très loin. Je n’aurais vraiment pas aimé les recevoir ! La pauvre Anaïs avait déjà reçu une bonne fessée sur les genoux de maman pas plus tard qu’hier, et passait encore un mauvais quart d’heure aujourd’hui !

Ma sœur fondit en larmes, évidemment. Papa reprit :

-          Je t’ai posé une question Anaïs Morgane Johnson ! Pourquoi tu ne nous en as pas parlé, avant de te venger ?!

-          Je…j’avais peur qu…que vous ne me c…compreniez… pas…

-          Et donc la seule solution que tu as trouvée, c’est de brûler les affaires d’école de ta sœur ?!

Tom reflanqua une bonne salve à Anaïs. Ses fesses étaient redevenues écarlates. Papa y allait vraiment très fort. Il voulait marquer le coup et cela se voyait ! J’avais vraiment mal pour ma sœur !

-          Pa…pard…on… sanglota Ana en se frottant les fesses.

-          Tu peux t’excuser oui ! C’était complètement idiot de faire ça ! Et tu es loin d’être idiote, Anaïs ! Très loin ! Je ne veux plus JAMAIS que tu te comportes de la sorte, tu as compris ?! Quand une de tes sœurs t’embête, tu viens nous en parler à maman et moi avant de faire n’importe quoi ! Tu as compris ?!

-          Ou…oui p…pa…p…papa… hoquetait Ana.

-          Je ne sais vraiment pas ce qui me retient de te mettre sur mes genoux pour les vingt prochaines minutes !

Anaïs doubla ses larmes et pria notre père ; Tom céda et la laissa se rhabiller, la prévenant quand même qu’elle allait sûrement recevoir une fessée de la part de Dana et qu’il ne s’y opposerait pas.

Nous pensions l’épisode terminé mais Tom n'en avait pas décidé ainsi. Il appela :

-          Jeanne, viens ici.

Etonnée, Jeanne lâcha sa manette, se leva du canapé et se dirigea avec appréhension vers notre père.

-          Est-il vrai que tu fais exprès de mettre des bâtons dans les roues d’Anaïs, à propos de ses histoires de cœur ?

-          Non, pas du tout !

Tom se tourna vers Louise, qui ne lui ment jamais.

-          Louise, dis-moi la vérité.

Jeanne fusilla Louise du regard mais cela n’empêcha pas ma sœur de balancer :

-          Anaïs est amoureuse de Rémi depuis plusieurs semaines, elle nous l’avait dit à Marie et moi ! Et la semaine dernière, nous étions toutes les trois dans la chambre d’Anaïs pour parler de Rémi, et Jeanne a surpris notre conversation. Le lendemain, elle a fait exprès d’aller draguer Rémi pour embêter Ana !

-          Tu confirmes, Marie ?

-          Oui papa, répondis-je.

-          Rémi est tombé dans le panneau ? se renseigna papa.

-          Non, il est resté fidèle à Ana, rétorquai-je.

-          Bien, au moins, je n’aurai pas à m’occuper de son cas, dit Tom.

-          Mais même si Rémi n’a pas cédé, Jeanne continue d’être chiante avec Anaïs, poursuivit Louise. Elle l’embête tout le temps ! Je ne dis pas que c’est bien qu’Ana se soit vengée mais je peux comprendre qu’elle en ait eu marre…

Je n’avais rien d’autre à ajouter, Louise avait tout dit. Tom tourna alors son regard vers Jeanne et dit :

-          C’est tout à fait normal, à vos âges, que vous ayez des histoires de cœur. Ce qui n’est en revanche pas normal, c’est que tu fasses tout pour embêter ta sœur au lieu de la laisser tranquille !

-          Mais papa, se défendit Jeanne, c’est elle qui m’a mise à l’écart dès le départ !

-          Si tu étais digne de confiance, expliqua Ana, je t’en aurais parlé comme à Louise et Marie ! Mais tu répètes toujours tout à tout le monde alors forcément, je ne t’ai rien dit !

-          Ce que tu as fait à ta sœur mérite punition, Jeanne ! gronda Tom.

-          Mais c’est ELLE qui a brûlé toutes mes affaires ! plaida Jeanne.

-          Et elle a été punie pour cela, dit Tom. En revanche, toi, tu ne l’as pas été pour ce que tu lui fais subir depuis une semaine ! Un petit tour sur mes genoux te fera le plus grand bien, ma fille !

-          Non ! protesta Jeanne alors que papa l’avait attrapée par le bras. Non ! Papa, attends ! Je vais t’expliquer !

Notre père ne voulut rien entendre. Il tira le tabouret de bar, s’assit dessus et bascula Jeanne en travers de ses genoux. Ma sœur était complètement dans le vide, seulement soutenue par les cuisses de papa au-dessous de son ventre et la main de Tom maintenant sa hanche extérieure.

 

                Papa donna une bonne fessée à Jeanne, une fessée traditionnelle et bien appuyée comme nous redoutons toutes. Il envoya ensuite Jeanne dans sa chambre, tout comme Louise. Il s’adressa ensuite à Héloïse :

-          Tant que je suis dans mon rôle de Père Fouettard : y’a-t-il eu un problème avec Louise et Marie ?

-          Non, tout s’est bien passé aujourd’hui, répondit notre baby-sitter.

-          Parfait.

Louise et moi, qui avions retenu nos souffles durant la réponse d’Héloïse (nous savions que nous n’avions rien à nous reprocher mais on ne sait jamais !), respirâmes sereinement. Nous attrapâmes nos manettes respectives et commençâmes une partie à deux. Tom se mit aux fourneaux pour le repas du soir.

 

-          Bonsoir les filles !

-          Bonsoir maman, répondîmes Louise et moi.

Après avoir posé deux gros cabas remplis de fournitures scolaires par terre, Dana embrassa tendrement Tom. Papa lui fit un petit résumé de ce qui s’était passé avec Anaïs et Jeanne lorsqu’il était rentré du boulot.

-          Bien, je vais aller les voir pour leur dire bonjour et leur passer un savon, annonça maman. Tu as besoin d’aide pour le dîner ?

-          Non, ne t’inquiète pas chérie. Je gère.

-          Si tu as besoin, n’hésite pas.

Dana partie au premier étage et Tom aux fourneaux, Louise et moi continuions notre course.

-          Les filles, pouvez-vous mettre la table, s’il vous plaît ? nous demanda papa.

-          On finit notre coupe ! répondis-je.

-          Vous en avez pour longtemps ?

-          Ben on vient de la démarrer alors…un quart d’heure à peu près, répondis-je.

-          Ah non, c’est beaucoup trop long ! Dans un quart d’heure, nous serons à table. La pizza est bientôt prête. Venez mettre la table tout de suite, s’il vous plaît, mes petites puces.

-          Oh mais papa ! râlai-je.

-          C’est rien, Marie ! me raisonna Louise. On y jouera une autre fois.

-          Mais on peut quand même bien finir notre coupe ! insistai-je.

-          Manou, ne m’oblige pas à me fâcher, s’il te plaît ! menaça Tom.

« Manou » était le nouveau surnom que mes parents avaient trouvé pour moi. Nous en avions toutes un : « Loulou » pour Louise, « Anou » pour Anaïs, « Jeanou » pour Jeanne et donc « Manou » pour moi. Ces surnoms ne sortaient que lorsque papa et maman étaient de très bonne humeur, ce qui arrivait parfois à papa et très rarement à maman.

-          Mais je ne veux pas que tu te fâches, papa ! Je veux juste finir ma coupe, ce n’est pas un crime quand même !

-          Et moi je veux que tu viennes aider ta sœur à mettre la table ! Tu obéis, Marie !

Ah, Tom était passé de « Manou » à « Marie » en deux phrases. Le ton montait. 

Louise était déjà à l’œuvre, les couverts en mains,

-          Rho, mais qu’est-ce que t’es chiant ! râlai-je en posant ma manette sur la table basse.

-          Pardon ?! me gronda Tom. Qu’est-ce que tu as dit ?!

-          J’ai dit que tu étais chiant ! réitérai-je inconsciemment, en croisant les bras pour signifier que je boudais, vissée dans le canapé. Franchement, ça te coûtait quoi de nous laisser jouer quinze minutes de plus ?!

-          Ça me coûtait du temps perdu pour se mettre à table ! me répondit sèchement mon père en se lavant les mains. Je te rappelle que tu as une maladie qui t'oblige à manger à heures fixes !

L’ingénieur s’essuya ensuite les mains et me fonça dessus. Sans que je ne m’y attende, Tom me renversa sur le côté et me colla trois bonnes claques sur les fesses.

-          Alors comme ça je suis chiant, hein ?! Et tu oses le répéter en plus ?!

Je n’avais pas eu conscience que j’avais dépassé les bornes : maintenant, je l’avais compris ! Papa me tira par le bras pour me sortir du canapé et me colla trois autres claques supplémentaires.

-          Tu n’as pas intérêt à me parler ainsi de nouveau ! File mettre la table avant que je te baisse ton pantalon ! Et fais-toi toute petite pour le reste de la journée !

Après m’être frottée les fesses, je me lavai les mains et aidai Louise. J’étais vexée et de nouveau grognon. J’avais su dès ce matin que cette journée serait nulle, j’en avais eu la preuve.

 

                J’étais on ne peut plus contente d’éteindre ma lampe de chevet, signe que ce jour était enfin terminé.

 

A suivre…


La suite !

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  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -