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Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

 


                Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…

 

 

                Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.

 

                L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème.

J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.

                D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…

 

Durant vingt-quatre ans, j’ai eu de gros problèmes intestinaux complètement inexpliqués (les médecins mettaient ça sur le compte du stress… Oui, j’étais une enfant stressée paraît-il ! Ma mère n’y croyait pas une seconde…). Puis, un jour que j’allais débuter mon job d’été en centre de loisirs, j’ai été prise d’une espèce de gastroentérite… Qui ne passait pas. Au bout de deux semaines, mon médecin demanda un scan abdominal. Je me souviendrai toujours de ce moment où, après le scanner, on me demanda :

-          Euh, madame… Depuis quand êtes-vous malade ?

-          Deux semaines environ…

-          Et avant ça ? Vous n’avez jamais eu de maux de ventre ou de problèmes de digestion ou de transit ?

-          Si ! Toute ma vie !

-          D’accord. Vous êtes au courant de votre malformation intestinale ?

-          Comment ça ?! paniquai-je.

-          Vous avez une très grosse malformation… Un mésentère commun complet. Car il y a "complet" et "incomplet"… Mais je vous assure que le vôtre est complet !

-           Et…euh…ça veut dire quoi ?

-          Il va falloir que vous consultiez un gastroentérologue pour prendre des dispositions ; je crains bien qu’une opération chirurgicale très lourde soit nécessaire…

Bon. Ça calme. Lorsque je sortis du scanner, je racontai tout cela à Hugo qui accusa le coup.

 

                Deux semaines plus tard, le gastroentérologue me rassura : mon corps a appris à fonctionner comme ça, l’intervention ne sera donc pas nécessaire dans un premier temps. En revanche, mon espèce de gastroentérite continue montrait que j’avais atteint le pic de ma maladie. Il me fallait respecter des horaires stricts de repas et de sommeil, une alimentation surveillée et un traitement à prendre quotidiennement et à vie.

 

                Je fus très… je-m’en-foutiste avec ces recommandations. Je n’avais tout simplement pas envie de m’embêter avec ça.

 

                Août 2020, je suis encore en tutorat avec Gabriel. Le gastroentérologue m’appelle, furieux :

-          Madame, vos dernières analyses sont catastrophiques ! Vos intestins sont très, très inflammés ! Il vous faut vraiment respecter les horaires et le traitement imposés ! Vous courrez vers l’opération chirurgicale à continuer comme ça ! Puisque ce n’est pas la première fois que je vous alerte et que vous ne faîtes pas d’efforts, je me décharge de votre cas : je ne veux pas être responsable de votre mauvaise santé.

Bon, il ne me restait plus qu’à trouver un nouveau gastroentérologue…

Je parlais de cette nouvelle à Hugo, puis à Gabriel. Si Hugo eut une réaction calme et solidaire, me rassurant, me disant que je n’étais pas seule et que nous allions faire attention à deux ; Gabriel, lui, se mit très, très en colère !

                Une heure entière sans pause. Debout. Main et claquette en cuir. Je vous jure que j’ai pris la fessée de ma vie. Je ne m’y attendais vraiment, mais alors vraiment pas.

-          Si JAMAIS j’entends encore UNE SEULE FOIS que tu n’as pas pris tes médicaments ou que tu ne respectes pas les horaires, je te DEMONTE, Lucie ! me grondait-il en me claquant très fortement les fesses alors que j’étais au coin. JE TE JURE que ce que tu viens de prendre n’est RIEN par rapport à ce que je te donnerai ! JE NE VEUX PLUS ENTENDRE que tu ne prends pas soin de toi, tu as compris ?!

Je tremblais littéralement. Et je n’ai jamais autant pleuré. J’ai été calmée pendant de trèèèès longs mois. Irréprochable.

 

                Seulement, le tutorat avec Gabriel a cessé. Même si Thomas a pris le relais, je me relâchais un peu plus qu’avant. Je me gardais d’ailleurs bien de le dire à Gabriel…

 

                Depuis le 11 septembre et la fin du tutorat avec Thomas, c’est la fin de ma sagesse et de ma période d’attention. Je me couche à pas d’heure, prends mon médicament de façon aléatoire et ne respecte absolument pas mon régime alimentaire.

 

                Ce matin et depuis plusieurs semaines, je suis malade : forts ballonnements, vomissements… Je mettais ça sur le compte du stress de la rentrée en Master. Mais lorsque je me mis à rendre du sang ce matin, l’inquiétude m’envahit.

                Comme un signe du ciel, mon téléphone se mit à sonner quelques minutes plus tard : c’était mon gastroentérologue. Le nouveau, donc.

-          Allô ?

-          Madame, je vous appelle concernant vos dernières analyses…

-          Oui ?

-          J’ai une mauvaise nouvelle : elles ne sont pas bonnes du tout. A ce rythme-là, l’infection va se déclarer et on opère d’ici peu de temps…

-          Comment ça ?

-          Vos intestins sont mal en point… Vous suivez l’hygiène de vie recommandée ?

-          Eh bien, c’est-à-dire que…j’essaie.

-          Il ne plus essayer, il faut le faire, madame. Sinon, l’opération sera inévitable. Vous commencez à être très sérieusement malade, vous êtes à deux doigts d’atteindre un point de non-retour. Je vous envoie une feuille avec les strictes règles à respecter. N’y dérogez pas, madame. Vous ne pouvez plus vous le permettre.

 

La liste des recommandations ne s’arrêtait plus. J’étais complètement dépitée. De plus, je n’avais aucune envie de faire des efforts, mais je n’avais pas non plus envie de passer sur le billard.

                L’opération en question est un façonnage total de mon système digestif. La totalité de mes intestins seront replacés. C’est une opération très lourde non sans risques, qui m’occasionnera une hospitalisation de plusieurs semaines et de très fortes douleurs. De plus, je serai obligée de réapprendre à manger depuis le début : lait, puis introduction de chaque aliment un par un… Comme un nourrisson. Evidemment, mon année à la fac serait foutue, je serais obligée de redoubler. Je ne sais même pas si je pourrais être totalement remise pour mon mariage cet été… Impossible que cela arrive !

 

                Bon, il allait falloir passer une étape difficile : prévenir mon tuteur, Yves. Il allait sûrement être furieux.

Effectivement, il le fut. Il me criait tellement dessus que je fus obligée de mettre le téléphone à distance de mon oreille.

-          Tu vas en prendre une dont tu vas te souvenir ! Je te le garantis !

-          J’suis désolée…

-          Tu le savais que c’était important pour ta santé ! Il fallait y réfléchir avant ! Maintenant, tu vas le payer ! Et je te garantis que tu vas regretter la façon dont tu vas le payer !

-          Oh non mais sérieux… Je vais me rattraper, c’est bon… J’ai pas envie que tu me massacres…

-          Oh mais je ne vais pas te massacrer ! Je ne te blesserai jamais ! Par contre, tu vas être fessée toute la journée. Tu vas recevoir des fessées TOU-TE-LA-JOUR-NEE !

-          Non, s’il te plaît ! Ne me fais pas ça…

-          Lucie, tu sais très bien que je ne plaisanterai JAMAIS avec ta santé. Tu as vraiment intérêt à filer doux jusqu'à mardi ! Tu n'as pas intérêt à me faire une seule connerie ! Je te préviens !

-          Oui mais sérieux, j’suis désolée…

J’ai eu beau m’excuser tout ce que je pus, Yves me passa vraiment un savon corsé. J’étais hyper mal.

 

                A midi, Hugo rentra du travail. Je lui racontais ce qui s’était passé ce matin. J’avais peur qu’il se fâche mais au lieu de ça, il me prit dans ses bras. Je craquai, pleurant tout ce que je pouvais. Je lui demandai :

-          Tu n’es pas fâché ?

-          Non, pourquoi ?

-          Parce que j’ai pas respecté mon traitement…

-          Ce n’est pas que ta faute, me répondit Hugo. Je ne t’ai pas assez aidée non plus. Ni moi, ni nos familles… Tu étais un peu seule à te gérer… Nous sommes tous fautifs. On va redresser ça, ça va aller mon petit cœur.

Dans les bras d’Hugo, je m’apaisai un peu. Il se renseigna ensuite :

-          Qui d’autre est au courant à part moi ?

-          Yves. Et je dois appeler Gabriel cette aprèm…

-          Et il a réagi comment, Yves ?

-          Il a prévu de me donner la fessée toute une journée.

-          Bon…Normal. Ta santé est en jeu, c’est tout à fait normal.

-          Je sais, mais ça ne rend pas les choses plus agréables…

-          Certes mais quand il t’aura punie pour cela, tu feras attention à ton traitement donc… Ce ne sera que bénéfique.

-          Oui mais pour le moment, c’est juste hyper stressant…

-          Je sais, mon chat. dit Hugo en resserrant son étreinte. Je sais…

 

A force de discuter avec Yves (que j’appelle « Baay », qui signifie « papa » en wolof), je réussis à avoir quelques détails : ce serait donc 5 fessées trèèèèès carabinées de 45mns. Dans la même journée. Il va falloir que je pense à rédiger mon testament.

 

16h30, j’appelai Gabriel. C’était prévu que l’on s’appelle pour parler de choses et d’autres. Je dus lui raconter mon coup de fil de ce matin, il allait de toute façon finir par l’apprendre.

Contrairement à mon attente, il ne cria pas ; mais lorsqu’il ne crie pas, ça veut dire qu’il est encore plus en colère que lorsqu’il crie…

-          Je vais te démonter.

-          Non, Gab ! S’il te plaît…

-          Si, Lucie ! Puisque tu n’as pas compris la première fois, on va s’y mettre à deux, Yves et moi ! Peut-être que tu comprendras mieux la leçon, comme ça !

-          Non mais sérieux…

-          Oui sérieux. Dès qu’on se retrouvera tous les deux au calme, je te collerai une fessée tellement balèze que tu ne pourras plus t’asseoir pendant une semaine !

Bon, le ton était donné.

 

                Voilà où en sont les choses à ce stade. Je sais qu'Yves et Gabriel m'aiment de tout leurs cœurs et c'est bien pour cela qu'ils ne comptent pas me louper. Moi aussi je les aime vraiment très fort... Mais au moment où je vous écris, je n'ai vraiment, mais alors vraiment pas envie de les voir. Je commence à comprendre ce que Zoé ressent lorsqu'elle sait que Valentin ET Romain vont lui tomber dessus...!

Nous sommes mercredi soir. Le tutorat avec Yves débute réellement en pratique mardi.

                Votre autrice de blog préférée (enfin…je l’espère !) aura bien besoin de vos prières durant les jours qui vont suivre !


Pour avoir la version de Baay.

 

A suivre…

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  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

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