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Non négociable (Mission 1, Tessa - Jour 1)

 


Lundi 5 septembre 2022


-          C’est à quel nom ? demandai-je, fatigué mais toujours aussi reconnaissant.

-          Fabienne ! répondit la blonde se tenant devant moi. Je suis une grande fan !

Je dédicaçai mon bouquin et le rendis à Fabienne.

-          Merci pour votre soutien, lui dis-je.

-          Merci à vous, rétorqua-t-elle. Vous avez sauvé ma famille !

-          J’en suis très heureux, avouai-je. Merci beaucoup Fabienne et n’oubliez pas…

-          C’est non négociable ! dîmes ma fan et moi en chœur.

J’eus le temps de dédicacer trois ou quatre autres bouquins avant que mon agent, Jeff, ne sorte le clap de fin. Les agents de sécurité durent escorter les fans déçus du magasin culturel.

-          J’aurais aimé avoir du temps pour ces gens, dis-je empli de culpabilité.

-          Je sais Aurél’, mais le devoir t’attend.

-          Je sais, ouais…

 

Je montai à l’arrière d’une voiture vitres teintées, Jeff monta à côté de moi. Nous bouclâmes nos ceintures, puis mon agent me fila une enveloppe en papier Craft.

-          Quel est le topo ? demandai-je avant d’ouvrir l’enveloppe.

-          Tu vas à Montmorillon, dans la Vienne. Tu auras à faire à une jeune fille de dix-neuf ans qui fait vivre un enfer à sa famille.

-          Quelle est la composition de sa famille ?

-          Elle a un grand frère qui a un an de plus qu’elle et qui essaie de la cadrer sans succès, un père démissionnaire et une belle-mère qui met plus la pagaille qu’autre chose.

-          Et la mère ? me renseignai-je.

-          Elle vit à Genève avec un gars pété de thunes.

-          Pourquoi est-ce que la gamine vit chez son père et non pas chez sa mère ?

-          Aucune idée, répondit Jeff.

-          A creuser, donc, conclus-je.

-          Dans trois semaines, tu commences un stage de recadrage, me rappela mon agent et ami.

-          T’es en train de me dire que je n’ai que trois semaines pour remettre cette famille d’équerre ? demandai-je.

-          C’est ça, acquiesça Jeff.

-          Je vais le tenter en deux, dis-je mon côté compétiteur s'étant éveillé. Cela me permettra de passer du temps avec la mienne, de famille !

 

Depuis que mes bouquins sont devenus de vrais best-sellers, je ne choisis plus moi-même les familles que j’aide : mon staff s’en occupe pour moi. Tout ce que je sais, c’est qu’il y a une très longue file d’attente.

 

 

Dans l’avion, j’étudie de plus près le dossier.

 

Tessa, dix-neuf ans. Décrochage scolaire total. Elle est insolente et exécrable avec tout le monde. Son grand frère, Timothée, vingt ans, essaie de gérer au mieux sa sœur, tout en essayant de réussir des études de droit. Le père, Jean-Paul, cinquante-six ans, ouvrier dans le bâtiment, est totalement dépassé par les évènements. Quant à Valérie, la belle-mère, cinquante-cinq ans, agent de surface, elle passe son temps à hurler sur sa belle-fille.

                Bien. Cette famille filera droit d’ici peu.

 

                Peu après mon atterrissage, je consulte mon téléphone : encore un message d’un journaliste souhaitant faire un reportage sur mon job. NON ! Je mets un point d’honneur à ce que mes missions ne soient pas médiatisées, et je ne changerai pas d’avis ! Pour moi, la vie de ces pauvres gens ne doit pas devenir un spectacle.

 

                La voiture m’ayant récupéré à l’aéroport se gara donc à Montmorillon devant une charmante petite maison dont la façade en pierres apparentes attire facilement l'œil.

Je sonne. Un monsieur vient m’ouvrir. Je lui dis, amical :

-          Bonjour monsieur, vous êtes Jean-Paul ?

-          C’est exact, dit-il en me serrant la main.

-          Enchanté, je suis Aurélien Forgeron.

-          Enchanté également, dit le père de famille. Entrez, je vous en prie !

J’entrai dans une maison très modeste mais chaleureuse. Dans le couloir m’attendaient Valérie, Timothée et la fameuse Tessa. Tous affichaient des mines ravies : cela changerait très vite, surtout pour Tessa.

-          Je vous propose de tous nous asseoir autour d’une table, dis-je.

Mes hôtes me conduisirent dans le séjour et nous nous assîmes autour de la table de la salle à manger.

-          Bien, commençai-je. Je peux vous demander ce que je fais ici ?

-          Eh bien, nous avons beaucoup de difficultés avec Tessa ici présente, dit Jean-Paul.

-          Quel genre de difficultés ? demandai-je en feignant de ne rien savoir.

-          Eh bien… Ma fille n’en fait qu’à sa tête, elle insulte tout le monde, elle fait carrément sa loi dans la maison.

-          Et personne ne la stoppe ? m’étonnai-je.

-          Moi j’essaie mais c’est compliqué, dit timidement le frère.

-          Que penses-tu de tout cela, Tessa ? interrogeai-je en la regardant droit dans les yeux.

-          Ben j’sais pas, répondit-elle sur la défensive.

-          Ça ne t’embête pas de saouler toute ta famille avec ton comportement ? insistai-je.

-          Ben si.

-          Alors pourquoi tu continues ?

-          Parce que j’aime pas quand je n’ai pas ce que je veux.

-          Ça s’appelle la frustration. Donc, tu n’aimes pas être frustrée ?

-          Bah nan.

-          Si ça peut te rassurer, je ne connais absolument personne qui aime être frustré. Cependant, la plupart sait gérer la frustration : c’est exactement ce que je vais t’apprendre.

Tessa regarda ailleurs pour quitter mes yeux. Je lançai alors à toute la famille :

-          Vous connaissez mes méthodes ?

-          Oui, répondirent-ils.

-          Bien. Donc Jean-Paul, Timothée et Valérie, je vais vous apprendre à retrouver votre autorité et à savoir donner une fessée à Tessa lorsqu’elle le mérite. Quant à toi, Tessa, je vais t’apprendre à t’assagir sous peine de ne plus pouvoir t’asseoir.

-          Même pas elle me touche, elle ! protesta Tessa en pointant du doigt sa belle-mère.

-          Elle travaille pour payer les charges de cette maison, et il me semble que tu vis dans cette maison ! rappelai-je à la jeune femme. Elle travaille pour te nourrir, te loger et te blanchir, alors bien sûr que si ! Elle a parfaitement le droit de te coller une fessée si tu la mérites !

-          Tu sais quoi ?! s’emporta Tessa. Retourne chez ta mère ! T’es à peine arrivé que tu me fais déjà chier ! Retourne chez ta mère, j’te dis !

Je me levai, et tout en avançant vers Tessa, je lui dis :

-          Tu vois, à chaque fois que tu me parleras ainsi, je me lèverai et t’attraperai par le bras. Ensuite, je te lèverai de ta chaise pour te tirer jusqu’au canapé. Puis, je m’y assoirai et je te renverserai sur mes genoux pour te donner une bonne fessée.

Puisque j’avais mêlé mes actes à mes paroles, la jeune fille était désormais en travers de mes genoux. Elle avait beau de débattre de toutes ses forces, j’avais parfaitement l’habitude de maîtriser n'importe quelle personne devant être punie.

Je commençai à lui donner la fessée sur son jeans. Lorsque c’est une toute première fessée, je mise beaucoup plus sur la honte, l’humiliation et la vexation que sur la douleur. 

                Tessa ne mit pas longtemps à pleurer de honte. C’est ce que j’appelle le « premier stade » : lorsque la personne punie se rend compte qu’elle est en train de recevoir une fessée, le comble de la honte. Je savais que Tessa me détestait de lui faire ça ; elle n’avait d’ailleurs pas fini de me détester.

Je décidai alors de la relever de mes genoux. Puis, je la regardai droit dans les yeux en la grondant :

-          Je refuse que tu me parles ainsi ! La prochaine fois, je te baisse le pantalon ! C’est compris ?

-          Oui.

-          Pour toi, c’est « oui, Aurélien ! ».

-         

-          J’ai rien entendu !

-         

-          Tu veux que je te baisse ton jeans et que je te donne une autre fessée ?!

-          Non.

-          « Non, Aurélien » ! la repris-je. Je t’ai demandé si tu avais compris ce que je t’ai dit, à savoir que si tu recommences à me parler ainsi, je te donnerai une autre fessée avec le pantalon baissé ! Tu as compris, oui ou non ?

-          Oui.

-          Bien, je vois que tu as besoin d’une démonstration ! conclus-je en attrapant le haut du jeans de Tessa pour le déboutonner.

-          Non, non ! protesta-t-elle immédiatement. Oui, Aurélien, oui Aurélien !!

Tout en continuant mon œuvre, j’informai ma nouvelle élève que lorsque j’ai décidé de punir, je punis. Il fallait y réfléchir avant. Dorénavant, elle saura !

                La jeune fille se retrouva donc de nouveau en travers de mes genoux, bien maintenue, le pantalon baissé. Cette fois-ci, le « deuxième stade » était enclenché : j’allais appuyer mes claques de façon à ajouter la douleur à la vexation, l’humiliation et la honte. D’ailleurs, les « Aïe ! » ne se firent pas attendre.

-          Eh oui, ça fait mal une fessée, Tessa ! Et crois-moi, tu vas en recevoir un sacré paquet !

-          Oh non… se lamenta-t-elle en pleurant.

-          Oh si ! confirmai-je.

Après plusieurs dizaines de bonnes claques, je me stoppai et suggérai :

-          Et si je te baissais ta culotte ?

-          Non ! Non, pitié ! me supplia Tessa.

-          Donne-moi une seule bonne raison de ne pas le faire, ordonnai-je.

-          Je vais vous écouter ! C’est bon, je vais vous écouter !

-          Par quelles phrases dois-tu me répondre lorsque je te pose une question ? demandai-je.

-          « Oui Aurélien », « non Aurélien » ! répondit Tessa entre deux spasmes.

Je la relevai de mes genoux et la fixai du regard en lui disant :

-          Les deux fessées que tu viens de recevoir, c’était de la franche rigolade. A partir de maintenant, chaque fessée que tu recevras sera déculottée et je te garantis que tu t’en souviendras ! Tu as compris ?!

-          Oui, Aurélien, dit-elle.

-          Que recevras-tu si tu ne te tiens pas correctement ?

-          Une fessée déculottée, me répondit-elle, même si je vis bien que cela lui écorchait la bouche.

-          Très bien. Maintenant, tu vas immédiatement aller dans ta chambre. Tu vas y rester le temps que j’établisse les règles avec ta famille. Si tu en sors, tu prends une déculottée. Si je t’entends souffler, tu prends une déculottée. Si je t’entends te plaindre, tu prends une déculottée. Je te préviens Tessa : cela ne me gêne absolument pas de te donner une très bonne fessée toutes les deux minutes ; et je pourrais faire ça toute la journée et toute la nuit. Alors méfie-toi ! C’est compris ?!

-          Oui Aurélien.

-          File, dans ce cas.

Elle s’exécuta.

Une fois qu’elle fut sortie de la pièce, je me tournai vers le reste de la famille. Ils étaient tellement scotchés qu’on aurait dit qu’ils avaient été mis sur « pause ».

-          C… Comment vous avez fait ça ?! demanda le père de famille, bouche bée.

Ce moment est toujours très gratifiant. Je passe facilement pour un super-héros.

-          C’est mon métier de calmer les esprits rebelles, dis-je, non sans bomber le torse. Cependant, mon métier consiste aussi à vous apprendre à obtenir le même résultat.

Je sortis de ma mallette en cuir un rouleau de feuilles A3 que je dépliai. Je sortis également mes feutres.

Soudain, nous entendîmes un gros bruit ; comme une fenêtre qui claque sous l’effet d’un courant d’air.

-          Oh non, ça recommence ! se lamenta Jean-Paul.

-          Que se passe-t-il ? me renseignai-je.

-          Tessa a fait le mur, m’expliqua le grand frère. Elle passe par la fenêtre de sa chambre donc forcément, elle est obligée de la laisser ouverte. Puisque la fenêtre de ma chambre est toujours ouverte, ça crée un courant d’air : c’est comme cela que nous savons que Tessa a fait le mur.

La belle-mère se leva et prit son gilet.

-          Où allez-vous ? demandai-je.

-          Eh bien, je vais la chercher !

-          Avez-vous mis en place le dispositif que mon équipe vous a transmis ? interrogeai-je.

-          Oui, bien sûr ! Nous avons prévenu tout notre entourage et celui de Tessa.

-          Bien, dis-je. Alors elle va finir par rentrer. Elle ne va pas se laisser mourir de faim ni de soif, et au bout d’un moment elle aura besoin de son petit confort. Donc elle va rentrer. J’espère pour elle qu’elle rentrera bientôt, car plus elle mettra de temps, plus la fessée qu’elle prendra en rentrant lui semblera interminable !

-          Vous allez lui donner une fessée quand elle va rentrer ? s’étonna le père.

-          Evidemment. Elle vient de faire une bêtise, il faut qu’elle soit punie. Le fait qu’elle ait pu faire certaines choses en toute impunité a conduit à la situation que vous vivez aujourd’hui.

-          Pourtant, j’ai agi de même avec mon fils et…

-          Je vous arrête tout de suite, monsieur, le coupai-je. Chaque enfant est différent, particulièrement au sein d’une fratrie. Vous pouvez avoir un ange, puis un démon et vice versa. Votre fils a su s’autogérer, c’est parfait. Ce n’est visiblement pas le cas de votre fille et c’est pour cela que je suis là.

-          D’accord, dit-il.

-          Tessa est déjà en train de s’apercevoir qu’elle s’est mise dans un très gros pétrin en faisant le mur. Elle est en train de s’apercevoir qu’il aurait mieux valu pour elle qu’elle reste dans sa chambre. Je peux vous garantir que c’est la seule et unique fois où elle fera le mur ! D’ailleurs, si elle rentre avant mon départ, je lui donnerai la fessée. Si elle rentre après mon départ, ce sera à l’un de vous trois de la fesser ! En attendant, nous allons donc établir les règles que vous devrez respecter.

 

Je pris un feutre et notai en haut et en gros sur la feuille :

REGLE D’OR : TOLERANCE ZERO = C’EST NON NEGOCIABLE !!

-          Ça, c’est la règle fondamentale que vous devrez tous les trois respecter tout le temps, en tous lieux et quoiqu’il arrive. Si vous instaurez une règle – par exemple, ne pas manquer de respect à un membre de la famille – et que Tessa ne la respecte pas, c’est la fessée immédiate. Il n’y aucune tolérance ni aucune négociation possible. Il faut que votre fille/sœur sache que si elle transgresse cette règle, elle recevra automatiquement une fessée quelque soit la situation. C’est compris pour vous ?

Les trois membres de la famille hochèrent la tête.

-          J’insiste sur l’importance de cette règle, repris-je. C’est sur cette règle que repose l’intégralité de l’efficacité de ma venue. Vous pourrez faire tous les efforts du monde, je pourrai vous apprendre tout mon savoir ; si vous ne respectez pas cette règle, tout ça n’aura servi à rien. Il y a des fois où vous serez fatigués, épuisés même ; il y a des fois où vous n’aurez pas envie, où cela vous brisera le cœur… Mais vous devrez le faire. C’est pour le bien de Tessa, et votre bien à vous. C’est pour que vous puissiez retrouver une harmonie familiale. De plus, vous avez la chance d'être trois et donc de pouvoir vous passer le relais. Profitez-en. Donc, les règles instaurées sont absolument et totalement NON NEGOCIABLES ! Nous sommes d’accords ?

-          Oui, répondirent-ils.

-          Bien ! Maintenant, quelles règles souhaitez-vous instaurer avec Tessa ?

 

Nous fîmes la longue liste du règlement familial : pas de manque de respect, pas de téléphone à table, aide aux tâches ménagères…

-          Il y a également une chose que je souhaiterais.

-          Dîtes-moi tout, ordonnai-je avec amitié.

-          Je voudrais que Tessa fasse quelque chose de sa vie. Qu’elle reprenne des études ou qu’elle cherche un travail… Mais qu’elle fasse quelque chose de sa vie !

-          Eh bien imposez-le-lui.

-          Mais comment ? Je ne vais pas lui coller une fessée à chaque fois qu’elle ne fait rien !

-          Non, mais vous pouvez définir une « heure-bilan », expliquai-je, par exemple 20h. Tous les soirs à 20h, Tessa devra vous fournir une preuve que sa journée a été productive : elle a cherché du travail, ou a vu une conseillère d’orientation, ou s’est renseignée pour un parcours d’études, etc. Si elle n’a rien à vous fournir, collez-lui systématiquement une fessée. Une fessée assez bonne pour lui faire perdre l’envie de récidiver !

 

Une fois les règles établies, nous passâmes à la pratique : c’est le moment où les familles sont les plus interloquées. La plupart des personnes qui me demande de l’aide (c’est d’ailleurs le cas de la famille de Tessa) n’a jamais donné de fessée de sa vie. Apprendre à le faire, c’est primordial ! Il faut apprendre à gérer la douleur à la main lorsque c’est une fessée manuelle, il faut apprendre à utiliser certains instruments assez délicats comme la ceinture ou le martinet (pour cela, pas d’autre choix que de s’entraîner !), il faut apprendre à avoir la bonne attitude : les bons gestes et les bons mots aux bons moments. C’est tout un art. Moi-même, il m’a fallut quelques temps d’apprentissage et plusieurs heures d’entraînement avant d’arriver à mon niveau.

 

                Dix-huit heures : ma voiture m’attend devant la maison. Tessa n’est toujours pas rentrée. Je m’adresse à la famille en leur disant :

-          Envoyez-moi un texto lorsqu'elle sera rentrée. Et n’oubliez pas : c’est non négociable !

-          Merci pour tout, Aurélien ! dit la belle-mère, confiante.

-          Ce sera à moi de vous remercier si vous faîtes correctement le job. Je serai là pour 10h demain. Je m'entretiendrai toute la journée avec vous, individuellement. Bon courage et à demain !

Je montai dans la voiture.

 

                Lorsque je passai la porte de mon hôtel, je reçus un texto de Timothée : « Tessa est rentrée, papa est en train de lui donner une fessée. ». Bon, c’est bon signe. Maintenant, j’espère qu’il saura doser correctement les choses.

 

                Après m’être douché et fait livrer mon repas par le room-service, j’allumai mon ordinateur et enclenchai Skype. Après deux ou trois sonneries, le visage de ma sublime femme, Marine, apparut à l’écran. Elle tenait notre fils, Gabin, quinze mois, sur ses genoux. Marine et moi attendons un autre bébé pour le mois de janvier. Le ventre de ma femme commence à se voir pour mon plus grand bonheur.

 

                Suite à ce moment réconfort avec ma femme et mon fils, je reçus un coup de fil de ma mère. Je décrochai instantanément :

-          Coucou maman, dis-je.

-          Coucou mon lapin, répondit-elle.

Entendre sa voix me réconforta. Je suis très fusionnel avec ma mère. Je suis le troisième d’une fratrie de huit enfants. J’ai deux grands frères, un petit frère et quatre petites sœurs. Suite à la mort accidentelle de notre père (j’avais sept ans, la dernière de la fratrie avait quelques mois), ma mère nous a élevés de façon remarquable. Une main de fer dans un gant de velours. Nous sommes tous très reconnaissants envers elle.

-          Comment vas-tu ? me demanda ma mère.

-          Un peu fatigué, mais ça va.

-          Oui, j’entends à ta voix que tu es épuisé. Jeff m’a dit que tu étais dans la Vienne ?

-          Oui, une jeune fille de 19 ans.

-          Un cas compliqué ?

-          Pas tellement, non. Ce sera vite réglé.

-          Tant mieux.

-          Comment va la tribu ?

C’est ainsi que je nomme la famille composée de mes frères et sœurs, beaux-frères, belles-sœurs et de mes neveux et nièces.

-          Tout le monde va bien. J’ai gardé mes petits-enfants, dont Gabin, cette après-midi.

-          Oui, je viens d’avoir Marine via Skype. Elle m’a dit que Gabin avait adoré cette après-midi avec toi et avec ses cousins.

-          Oui. Et puis, ton fils est adorable ! ... Mon lapin, je dois te parler de quelque chose. Ton frère ne veut pas que je t’en parle mais tu finiras sûrement pas l’apprendre alors…

-          Qu’y-a-t-il ?

-          Certains des camarades de Bella-Marie se sont moqués d’elle à l’école aujourd’hui.

Bella-Marie est ma nièce, la fille aînée de mon frère aîné. Elle est également ma filleule.

-          C’est-à-dire ?

-          Elle a refusé de jouer à un jeu, l’un de ses camarades lui a dit qu’il allait le dire à son tonton pour qu’elle reçoive la fessée.

-          Punaise… pestai-je.

-          Il fallait bien que cela arrive vu ta notoriété grandissante, me dit doucement ma mère.

-          Qu’a rétorqué la petite ?

-          Elle a dit que son tonton était toujours de son côté, et que s’il devait donner la fessée à quelqu’un, ce serait à eux, narra ma mère. Du coup, ils l’ont laissée tranquille.

-          Bien joué, dis-je. Heureusement qu’elle a du répondant !

-          Effectivement, me dit maman. Ce que j’essaie de te dire mon lapin, c’est qu’il va falloir préparer les enfants – et notamment les tiens au fur et à mesure qu’ils vont grandir – à ce genre d’attaque. Tu ne fais pas un métier banal, tu n’as pas une méthode banale, et cela peut très vite se répercuter sur les petits…

-          Je vais appeler Bella pour en parler avec elle, décidai-je.

-          Il est tard, elle doit sûrement être au lit. Néanmoins, tu peux envoyer un message à ton frère pour lui dire que tu es au courant.

-          Très bien. Merci de me l’avoir dit, maman.

-          Pas de quoi, mon lapin. Aller, je ne t’attarde pas plus longtemps, il faut que tu dormes.

-          Je vais d’abord rédiger le compte-rendu de ma journée et ensuite je vais me coucher.

-          Ne veille pas trop tard, Aurélien ! me gronda doucement ma mère. Tu es déjà assez fatigué comme ça !

-          Promis, maman. Je t’aime.

-          Moi aussi mon lapin.

Je raccrochai, peiné par ce qui était arrivé à ma nièce. Bien qu’elle se soit bien défendue, cela m’embêtait qu’elle fasse les frais de mon métier.

 

                Le compte-rendu rédigé, je m’endormis peu de temps après.


 A suivre...

Commentaires

  1. Comme toujours : un récit génial. Merci L.P <3 (La suiiiiite viiiiite 😅😇)

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  2. Quel super début, je suis impatiente de lire la suite
    Sabine

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  3. Chouette début 😊. J'ai l'impression tout de même qu'il est un peu trop optimiste avec ses 2 semaines !! Hâte de lire la suite

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  4. Très beau premier chapitre ! Vivement la suite!

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  5. Quelle merveilleuse nouvelle histoire. J'attends la suite avec impatience 😉

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  6. La suite, viiiite ! Trop bien, ça me rappelle certaines choses que tu m'avais relaté...

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