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Un joli fantôme du passé (Chapitre 2)





Les semaines qui suivirent furent idylliques. Une fois mon inscription au lycée effectuée (cependant, je n’étais toujours pas décidée à y retourner !), Valentin avait pris deux semaines de congés. Nous partîmes avec Romain une semaine en Irlande, puis nous passâmes la semaine suivante en Grèce où Manon nous rejoignit, ayant terminé son stage. Mon père me promit que dès que mon passeport serait fait (et si j’ai de bonnes notes au lycée !) nous partirions pour l’Australie aux prochaines vacances, pour voir Ashley. J’espérais de tout cœur que cela puisse se faire !
De retour en France, Valentin reprit le chemin du travail. Puisqu’il me restait encore trois semaines de vacances (et que mon frère et ma soeur étaient aussi en vacances), Manon et Romain m’emmenèrent quelques jours en Bretagne, à la rencontre de nos grands-parents.

Jacques et Yolande ont 75 ans et sont les parents de mon père. Puisqu’ils ne pouvaient pas avoir d’enfant, ils ont décidé d’adopter une fratrie de trois petits garçons d’origine tahitienne : Martin, Florentin et Valentin. Mon père est le petit dernier : il n’avait pas deux ans quand Jacques et Yolande sont devenus ses parents. J’ignore ce qui est arrivé à mes grands-parents biologiques et Romain et Manon ne le savent pas non plus : ils disent que papa n’en a jamais parlé, et ses frères non plus.
Les retrouvailles avec mes grands-parents furent très émouvantes. Je n’avais aucun souvenir d’eux, mais eux se souvenaient bien de moi ! Ils sortirent le peu de photos qu’ils avaient de moi et nous les commentâmes ensemble.
Nous passâmes quelques jours merveilleux. Romain et Manon étaient bienveillants avec moi et nos grands-parents se mettaient en quatre pour nous faire plaisir.

Nous rentrâmes pour de bon à la maison le samedi 17 août. Plus que deux semaines de vacances avant la rentrée. Cela m’angoissait terriblement. Rien qu’à l’idée de savoir que j’allais de nouveau devoir aller m’ennuyer en cours, faire une tonne de devoirs et retenir des choses inutiles…mon cœur battait à cent à l’heure. Lorsque je m’endormis ce soir-là, je n’étais pas sereine du tout. Et je le serais de moins en moins, la date de la rentrée approchant à grands pas !

Le lendemain, dimanche 18 août, Valentin organisa une réunion de famille à la maison : il invita ses frères, belles-sœurs et neveux et nièces à un barbecue autour de la piscine. J’appris donc à connaître la famille : mes deux oncles, mes deux tantes par alliance, mes quatre cousins et mes quatre cousines. Cela me faisait bizarre d’être « comme les autres », d’avoir une vraie famille avec qui on peut passer de jolis dimanches. J’assistais à mon tout premier repas de famille, et le moins que l’on puisse dire c’est que celui-ci était super !
J’eus la confirmation (car mes grands-parents me l’avaient déjà dit !) que j’étais effectivement la plus jeune des petits-enfants. Cependant, je fis connaissance avec ma cousine Oriane, qui n’a que sept mois de plus que moi. Oriane a donc 17 ans ½, et elle retape sa 1ère L cette année. Nous nous entendîmes vraiment bien tout au long de la journée et lorsque nous apprîmes que nous serions dans la même classe cette année, je fus vraiment contente ! Au moins, il y aura un visage connu auquel je pourrais me fier !
La réunion familiale terminée, nous mangeâmes les restes, tous les quatre au dîner.
– J’ai vu que tu t’étais très bien entendue avec Oriane, ma chérie, me dit mon père.
– Oui, elle est vraiment top ! répondis-je avec enthousiasme. On s’est échangées nos numéros !
– Ce n’est pas quelque chose de bien, dit ma sœur.
– Manon, s’il te plaît, tempéra Valentin. Ta sœur s’est trouvée une amie en cette cousine…
– Oui mais on ne peut pas omettre le fait qu’Oriane est une petite peste ! s’exclama ma sœur.
– Comment ça ? demandai-je, étonnée.
– Mon frère et ma belle-sœur ont beaucoup de mal avec Oriane, dit mon père. Elle sèche beaucoup les cours, elle fume, va de soirées en soirées, passe beaucoup de temps avec des garçons… Lorsqu’elle rentre chez elle, elle est insolente et rebelle. Ses parents s’inquiètent beaucoup pour son avenir. On ne peut pas dire qu’Oriane soit une bonne fréquentation.
– Elle va sûrement déteindre sur toi, dit Manon. Cette chipie est douée pour entraîner les gens dans ses bêtises !
– Zoé ne fera pas de bêtises, assura Valentin. Après une bonne fessée, ta sœur filera droit.
Je rougis instantanément et rivai mon nez vers mon assiette. Tiens, je n’avais pas entendu le mot « fessée » depuis l’unique jour où mon père m’en avait collé une, le lendemain de mon arrivée. Je pensais que cela l’avait juste aidé à imposer son autorité et que ça lui était passé. Mais apparemment pas. J’avais du souci à me faire.
– Je crois que tu rêves, papa ! dit Manon.
– Zoé prendra autant de fessées qu’il le faudra si elle ne se tient pas à carreaux, trancha mon père. Et ce sera la même chose pour Oriane si elle entraîne ma fille sur une mauvaise pente. D’ailleurs, si elle recevait encore la fessée, elle ne serait pas l’adolescente difficile qu’elle est. Tout est une question d’éducation.
Je déglutis bruyamment. Oui, j’avais vraiment du souci à me faire.
– Dans tous les cas, même si Manon, Romain et moi surveillerons ta relation avec Oriane de très près, je suis heureux que tu aies enfin un repère amical. Tu commences à construire ta nouvelle vie et c’est très bon signe !
– Euh…oui…mais je n’ai pas envie de prendre une fessée, moi ! dis-je, apeurée.
– Ce ne sera pas le cas si tu n’entres pas dans le jeu de ta cousine et que tu respectes les règles de la maison, dit mon père.
Je baissai de nouveau les yeux. Il était sûr et certain que je ne serai pas l’élève parfaitement studieuse que ma famille attend de moi…

Lundi 19 août 2019.

Neuf heures. Mon frère vient me réveiller. Ce sont encore les vacances, mais papa a confié à Manon et Romain la mission de me remettre un peu à niveau pour que je sois opérationnelle pour la rentrée. Valentin est en déplacement professionnel à Berlin jusqu’à demain soir, il ne pourra prendre le relais qu’à partir de mercredi.
Durant deux heures, tous les matins, ma famille va me faire travailler sur un fichu cahier de vacances, pour que je revoie les grands axes du programme de seconde générale. Souhaitant faire plaisir à tout le monde et montrer que je suis de bonne volonté, j’ai accepté sans rien dire. Mais je sentais que ces révisions allaient très vite me saouler.

Après une heure de travail sur mon cahier de vacances, avec surveillance étroite de mon frère, j’abandonne.
– Zoé, il te reste une heure de boulot ! me dit Romain.
– Oui, je sais, mais j’abandonne.
Ayant senti mon téléphone vibrer dans ma poche, je le consultai : c’était un message d’Oriane.
Salut ! J’ai la maison pour moi toute seule, ce soir ! Ça te dit de venir dormir ?
– Zoé ! gronda mon frère. Pose-moi ce téléphone et travaille ! Sinon, je te le confisque !
– Oriane m’invite à dormir chez elle ce soir. Je continue de travailler si tu m’autorises à y aller.
– Qu’est-ce que c’est que ce chantage ?!
– Ce n’est pas du chantage, c’est une récompense. Si je travaille bien, je vais dormir chez Oriane.
– Tu n’iras pas dormir chez Oriane.
– Pourquoi ?!
– Parce que tu me fais du chantage au lieu de me demander poliment si tu peux y aller. Ce n’est pas comme cela que les choses marchent, Zoé. Ce n’est pas toi qui décide. Donc tu n’iras pas chez Oriane ce soir.
– C’est injuste ! criai-je.
– C’est comme ça.
– Ben tu sais quoi ?! Ton cahier de vacances, tu peux te le mettre où je pense ! J’arrête ! ça ne sert à rien que je fasse des efforts si je ne suis pas récompensée !
Je balançai le maudit cahier à terre et me levai, dans l’intention de rejoindre le canapé du salon.
– Zoé, tu as exactement dix secondes pour ramasser ce cahier et revenir t’asseoir, me prévint Romain.
– Sinon quoi ?! Tu vas me faire quoi, hein ?!
– Je ne crois pas que tu aies envie de savoir, répondit mon frère. Huit secondes.
Je me posai dans le canapé, sortis mon téléphone de ma poche et ignorai mon frère.
– Trois… Deux…Un.
Romain s’approcha de moi, me prit mon téléphone des mains et le rangea dans sa poche.
– Celui-là, il est confisqué pour la journée ! annonça-t-il.
– Mais bien sûr ! protestai-je. T’as rêvé, toi ! Rends-le-moi !
Du haut de ses 24 ans, Romain a la même carrure que papa : 1m85, épaules carrés, muscles apparents. Malgré mes 75kgs et mon mètre soixante-dix, mon frère n’eut aucun mal à me sortir du canapé, à s’asseoir à ma place et à me basculer en travers de ses genoux.
– Tu fais quoi, là ?! demandai-je, paniquée.
– Je te donne la fessée, Zoé, puisque tu n’es pas capable d’entendre raison !
– Non ! Ne fais pas ça ! Romain, ne fais pas ça !
– Tu vas aller ramasser ton cahier et te remettre au travail ?
– Mais je veux aller dormir chez Oriane…
– Je t’ai déjà dit que ce n’est pas comme ça qu’on demande ! gronda mon frère.
Ça y est, sa main commença à s’abattre sur mes fesses. La douleur n’était pas très présente mais la vexation était la star du moment. J’étais on ne peut plus honteuse.
– Arrête Romain ! Je t’en prie…
– Tu vas ramasser ton cahier et te remettre au travail ?
– Oh non, Romain… Pitié !
– Ai-je bien entendu « non », Zoé ?! Je ne tape donc pas assez fort !
Mon frère remonta ma robe et recommença à me claquer les fesses, beaucoup plus fort. Au bout de quelques secondes, les larmes me montèrent aux yeux. Je mis ma main pour parer les claques, mon frère la bloqua. Je commençai à gigoter sous sa main.
– Je crois que la leçon commence à rentrer, annonça mon frère.
– Au secours ! pleurai-je. Manon ! Au secours !
Ma sœur arriva quelques instants après, sortant de la salle de bains. Alors qu’elle me voyait pleurer et m’agiter sur les genoux de notre frère, elle me demanda :
– Tu m’as appelée, Zoé ?
– Dis à Romain d’arrêter ! ordonnai-je entre deux larmes.
– Pourquoi ferai-je cela ?
– Aïe ! Parce qu’… Aïe ! Il me fait mal ! Aïe !
– C’est le but d’une fessée, Zoé.
Cette scène était complètement irréelle. Mon frère me punissait et ma sœur avait l’air de considérer que c’était tout à fait normal.
– Dis-lui d’arrêter ! Je t’en supplie ! Aïe ! Aïiiiiiie !!
– Romain arrêtera quand il aura décidé que tu as été assez punie, me dit Manon. Ce n’est pas parce que papa est en déplacement que tu dois te croire tout permis. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais à en croire ton cahier qui gît par terre, cela me paraît justifié. Tant pis pour toi !
Manon partit vaquer à ses occupations et mon frère continuait de me fesser. Au bout de quelques instants, il s’arrêta. Je pleurais à chaudes larmes.
– Je vais te poser une dernière fois la question, Zoé. Fais attention à ce que tu vas répondre car si cette réponse me déplaît, je baisserai ta culotte et la déculottée que tu recevras te fera vraiment regretter tes paroles ! Donc : vas-tu ramasser ton cahier et te remettre au travail ?
– Oui ! Oui, c’est bon !
Dix claques tombèrent sur mon derrière.
– Le « c’est bon » était en trop ! me gronda Romain. Lève-toi et retourne t’installer à table, maintenant !
Je me relevai et allai ramasser mon cahier, en titubant, ne réalisant pas trop ce qui venait de se passer. Lorsque je pris place sur la chaise, la sensation de brûlure au niveau de mon derrière s’accentua.
– Romain…Je…Je ne peux pas m’asseoir ! J’ai trop mal !
– Arrête ta comédie ! Assieds-toi immédiatement !
Je me forçai. Une fois habituée au froid de la chaise, ça allait mieux. Je gigotai néanmoins plusieurs fois, ayant du mal à tenir en place. Note pour moi-même : ne plus JAMAIS mettre de jupe ou de robe dans cette maison ! Moi qui déteste les pantalons, j’allais devoir changer mes habitudes ! Pour une rebelle comme moi, les jupes et les robes seraient beaucoup trop compliquées à assumer en cas de punition !

Je travaillais jusqu’à midi, heure de fin de ma séance révisions pour aujourd’hui. Romain vint vérifier mon travail (je dois avouer que j’étais particulièrement fébrile lors de cette vérification), puis me pris dans ses bras. Il me lança :
– Tu es une sacrée chipie, toi, hein ! Je sens que tu vas nous donner du fil à retordre !
– Moi aussi je sens que je vais avoir du fil à retordre…
Romain sourit puis m’embrassa sur le front. Nous mîmes ensemble la table pendant que Manon finissait de préparer le repas.

Après le repas, je fis une longue sieste de deux heures, épuisée par les événements de ce matin. Romain et Manon me proposèrent d’aller passer l’après-midi à la plage, ce que j’acceptai. Durant cet agréable après-midi (où je ne lâchai pas mon paréo, de peur que quelqu’un découvre un endroit un peu trop rouge), je tentai de négocier avec mon frère pour qu’il me rende mon téléphone et pour qu’il me laisse aller dormir chez Oriane : mais rien n’y fit. Manon fit également bloc. J’étais vraiment dégoûtée.

En rentrant à la maison, papa nous appela via Skype.
– Salut les enfants !
– Coucou papa !
– Comment ça va ?
– Papa ! Est-ce que je peux aller dormir chez Oriane ce soir ? demandai-je en vitesse.
– Euh… Tu as travaillé comme il fallait ce matin ?
– Oui !
– Il a quand même fallu que je lui mette une fessée ! dit Romain.
– Comment ça ?! me gronda mon père.
Oh là là… Pourquoi a-t-il fallu que mon frère ouvre la bouche ?!
– Zoé m’a fait du chantage pour que je l’autorise à dormir chez Oriane, narra Romain. Si je refusais, elle arrêtait de travailler.
– T’as rien d’autre à faire, à 24 ans, que de cafter, toi ?! lui lançai-je, énervée.
– Zoé ! Tu parles autrement à ton frère ! gronda mon père.
Ignorant sa réplique, je me défendis :
– J’ai quand même fini la séance de travail et j’ai été sage tout le reste du temps ! S’il te plaît papa… Dis oui !
– Pour ce soir, si Manon et Romain ont dit « non », c’est « non ». Par contre, si tu travailles sans incident demain matin et si Oriane est d’accord, elle pourra venir dormir à la maison demain soir.
– Mais papa…
– Stop, Zoé. Fin de la discussion. Bon, racontez-moi plutôt ce que vous avez fait cet après-midi.
Agacée, je partis me réfugier dans ma chambre.

– Zoé ! On mange ! m’appela Manon.
– J’ai pas faim !
– Tu viens manger quand même !
– J’ai pas faim !!!
– Zoé ! Une fois !
– J’ai pas faim !
– Deux fois !
– J’AI PAS FAIM !!! FAUT TE LE DIRE EN QUELLE LANGUE ?!
Quelques secondes plus tard, la porte de ma chambre s’ouvrit d’un coup, et Manon entra, furax.
– Alors là, ma grande, ça va chauffer ! me gronda ma sœur. Je vais t’apprendre à me parler comme ça !
Manon a exactement le même gabarit que moi et elle n’eut pas de mal à me renverser sur ses genoux en deux temps, trois mouvements.
– Nan ! Arrête ! Pas la fessée ! Pardon ! Pardon !!!
– Je te pardonnerai une fois que tu auras eu ce que tu mérites !
Ma sœur releva de suite ma robe et baissa ma culotte. J’allais recevoir une déculottée pour la première fois de ma vie. Je me débattis comme je le pouvais mais ma sœur me tenait fermement et les claques fusaient sur mon derrière qui ne s’était pas encore remis de la fessée donnée par Romain. Les larmes vinrent très vite et je n’avais jamais autant supplié quelqu’un de toute ma vie.
Manon me lâcha et m’ordonna :
– Maintenant, tu te lèves et tu vas te mettre à table. Et cesse de bouder parce que je te remets une fessée !
Je continuai de pleurer silencieusement tout en mangeant. Je n’avais pas mangé grand-chose, mon ventre étant noué par la honte et la contrariété. Néanmoins, j’avais avalé quelques aliments, c’était tout ce que ma fratrie voulait.

Pour clôturer la soirée, Romain, Manon et moi nous posâmes dans le canapé et regardâmes un film en grignotant du pop-corn. Cela consola un peu ma déception de ne pas avoir dormi chez Oriane. Ce fût quand même une belle soirée, remplie de complicité et de rigolade !

A suivre…


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                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -