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Un joli fantôme du passé (Chapitre 3)





Mardi 20 août 2019



Neuf heures, Manon me réveille. Ce matin, je n’ai vraiment pas envie de sortir de mon lit. Je suis en vacances, pardi ! Ma sœur savait-elle ce que cela voulait dire ?
– Zoé, lève-toi ! Dernière fois que je te le demande ! grondait ma sœur après un quart d’heure de négociation. Sinon je dirai à papa que tu n’as pas été sage et Oriane ne viendra pas dormir à la maison ce soir !
– T’es chiante ! lançai-je à ma sœur.
– Si tu veux, répondit-elle. Mais tu te lèves quand même !
– Je travaillerai cette aprem ! dis-je.
– Tu vas travailler ce matin !
– Non !
– Si !
– Non !
– Zoé, ma patience a des limites. Je te jure que si tu ne te lèves pas dans les minutes qui suivent, je t’en colle une !
Je soupirai. Hors de question de prendre une fessée. Pas encore. Pas après les deux d’hier. Résignée, je me lève et me rends dans la cuisine pour le petit déjeuner.
– Le rôle d’un grand frère et d’une grande sœur, c’est de protéger leur petite sœur, dis-je. Pas de lui faire vivre l’enfer !
– Tu as vécu bien pire qu’un lever à neuf heures un jour de vacances, Zoé, dit Romain avant de croquer dans sa tartine.
– Justement, avec tout ce que j’ai vécu, vous devriez être gentils avec moi ! lançai-je.
– Oh…Pauvre Caliméro ! s’exclama Manon. Aller, mange. Tu as du boulot.

Je bossais sur mon fichu cahier de vacances toute la matinée. C’était vraiment agaçant. Surtout que je n’avais vraiment pas envie de retourner au lycée… Et me faire travailler avant l’heure… Cela m’était insupportable. Mais bon, je fus au moins récompensée : Oriane viendrait dormir à la maison ce soir. Youpi !

Au déjeuner, Romain nous annonça que ce soir, au dîner, il nous présenterait enfin sa copine. Cela fait plus de six mois qu’il est en couple avec elle et nous ne savons rien d’elle. Bon, moi c’était plutôt normal vu que cela ne faisait que quelques semaines que j’étais arrivée dans la famille. Mais Manon et papa s’impatientaient ! Romain attendait donc que papa revienne de son déplacement professionnel. Ça y est, nous allions enfin la rencontrer.
– Comment s’appelle t-elle ? demandai-je.
– Jeanne.
– Et elle a quel âge ? me renseignai-je.
– 30 ans.
– C’est une cougar !
– N’importe quoi, on n’a que 6 ans d’écart !
– Et elle fait quoi dans la vie ?
– Zoé, arrête de poser des questions, m’ordonna mon frère. Je n’en dirai pas plus. Tu sauras ce soir.
J’avais hâte de rencontrer celle qui avait conquis le cœur de mon frère. J’espérais que l’on s’entende très bien !

L’après-midi, Manon m’emmena au centre commercial pour que l’on passe un moment entre filles. Nous allâmes nous faire manucurer les ongles, puis nous nous posâmes et prîmes une glace à l’italienne. Alors que nous étions assises, une fille s’approcha de Manon :
– Eh, salut ! Qu’est-ce que tu fais là ?
– Oh, Bénédicte ! dit Manon en se tournant vers la personne. Salut !
Elles se firent la bise. Ce moment me sembla bizarre, moi qui n’avais jamais eu qu’une seule amie, Ashley. Impossible donc d’en croiser une autre dans la rue…
– Je te présente ma petite sœur, Zoé !
– Ta petite sœur ? Celle qui…
– Celle que je ne connaissais pas, oui, reprit Manon.
Je me sentis gênée. Oui, c’est vrai. Il y a encore deux mois, nous ne nous connaissions pas.
– Mon père a enfin récupéré sa garde, expliqua ma sœur. La famille est au complet !
– C’est génial !
Manon se tourna vers moi et me narra :
– Bénédicte est une amie d’enfance. Nous avons été à l’école ensemble !
Je souris. Ma sœur avait été à l’école et s’y était faite des amies. Elle a eu un père aimant et riche, un petit frère avec lequel elle est complice, et elle s’apprête à devenir médecin. Une fois Bénédicte partie, je lui dis :
– En fait, tu as vraiment la vie que tout le monde rêverait d’avoir.
– On a tous nos blessures, Zo. Tu crois que j’ai la vie rêvée mais j’ai grandi sans mère. Et tu n’imagines pas le vide que ton absence a creusé dans nos vies à papa, Romain et moi. Mais tu es là maintenant, et c’est tout ce qui compte.
Ma sœur et moi nous fîmes un câlin.
– Bon, et si on faisait les boutiques ? me demanda ma sœur. J’ai repéré un sac à mains super mignon, il me faut absolument ton avis ! Et puis on va t’acheter un tas de fringues aussi, parce que ce ne sont pas les loques que tu as amené qui vont faire de toi la fille la plus branchée du lycée !
– Mais Manon…Je n’ai pas d’argent !
Ma sœur ria et sortit une carte bleue de son portefeuille.
– C’est papa qui paye ! dit-elle.
– Il ne va pas se fâcher ?
– Bien sûr que non ! Il m’a donné son feu vert pour cette aprem ! Aller, viens !

Au fur et à mesure que le temps passait, j’étais folle de voir les sacs s’entasser dans nos mains.
– Manon… On en est à combien, là ?
– Hum, je n’ai pas compté. Peut-être 600 ou 700€.
– Mais comment on va faire pour les courses et tout ça ?!
– Tu ignores combien gagne papa par mois, n’est-ce pas ?
J’hochai la tête.
– Assez pour qu’on puisse se permettre tout ça, me dit ma sœur.
– Tu es vraiment sûre et certaine que papa est d’accord ?
– Mais oui ! Et si ce n’est pas le cas, je prendrai la fessée à ta place.
– Parce que tu en prends encore ?! m’étonnai-je.
– Rarement. Mais papa a dit que tant que je vivrai sous son toit je dois respecter ses règles. Donc s’il trouve justifié de me mettre une fessée, même si j’ai 25 ans ben…j’accepte.
– Alors tu sais ce que c’est. Tu sais que ça fait super mal. Alors pourquoi tu m’en as mis une hier ?!
– Parce que tu la méritais.
Il y eut un silence, puis je repris :
– Et Romain ? Papa le punit lui aussi ?
Manon ria.
– C’est l’avantage d’être un garçon, dit ma sœur. Je crois que la dernière fois que papa a donné une fessée à Romain, il devait avoir…16 ou 17 ans. Il était rentré bourré à la maison ! Mais c’était la dernière fois ! Et puis Romain est capable d’entendre raison juste avec les mots. Il n’a pas besoin de se retrouver avec les fesses rouges pour obéir !
– Eh ! Mais moi non plus ! m’exclamai-je.
Manon baissa ses lunettes de soleil sur son nez et me jeta un regard douteux.
– Oui, bon d’accord, je suis têtue, admis-je.
Manon sourit puis dit :
– Aller, petite sœur, rentrons ! Allons nous faire belles pour notre belle-sœur !

Sur le trajet, le sujet de Romain m’intriguait quand même. Je repris :
– Mais Romain n’a vraiment plus fait de bêtises depuis ses 17 ans ?!
– Si, mais comme je te dis, il n’a pas besoin d’une fessée pour comprendre qu’il a merdé. Il se punit tout seul ! Et puis maintenant qu’il est devenu fesseur, il ne supporterait plus de se retrouver sur les genoux de quelqu’un !
– Qu’il est devenu quoi ?! m’étonnai-je.
– Fesseur, dit ma sœur.
– C’est quoi ça ?
– Il donne la fessée à des filles consentantes. D’ailleurs, sa copine doit sûrement en recevoir, sinon ça ne collerait pas. Romain ne supporterait pas d’être avec une fille qui n’aime pas ça.
J’arrêtai là les questions. Ces informations étaient un peu trop violentes pour moi. Je préférais ne pas y penser. N’empêche, je comprenais mieux pourquoi j’avais autant morflé hier lorsque mon frère m’avait fessée. S’il a l’habitude d’en donner…
Je me demandais d’ailleurs si mon père faisait la même chose. Mais je n’osai pas me renseigner auprès de ma sœur. Je pense qu’inconsciemment, je n’avais pas envie de savoir.

Nous rentrâmes à la maison et papa était déjà là. Je lui saute dans les bras et le serre contre moi. Moi qui ne faisais pratiquement jamais de câlins il y a quelques temps, je trouvais maintenant que les bras de mon père étaient le plus bel endroit du monde.
– Salut mon petit amour ! me dit-il en me rendant mon câlin.
Puis, il dit bonjour à Manon et demanda :
– Alors, le shopping a été bon ?
– Oui, très bon !
En voyant tous les sacs, Valentin écarquilla les yeux :
– Euh… Vous avez dépensé combien ?
– Manon a dit que t’étais d’accord ! paniquai-je. Elle a dit qu’elle était certaine que t’étais d’accord ! Oh papa, ne te fâche pas…
– Du calme, Zo, me rassura mon père. Tout va bien ! Je suis juste un peu impressionné par la montagne de sacs… Je ne vais pas me fâcher, c’est moi qui ai dit à Manon qu’elle pouvait dépenser tout ce qui vous ferait plaisir. Ne t’en fais pas.
Je fus soulagée.
– Bon, aide-moi à enlever les étiquettes et à mettre toutes ces fringues à la machine, me demanda Manon.
J’obéis.
– Au fait ma puce, me dit mon père. Je suis vraiment désolé, Oriane ne pourra pas venir ce soir. Ton oncle m’a appelé, ils fêtent l’anniversaire de Théo, ce soir.
– Théo ?
– Oui, l’un des frères d’Oriane.
Ah oui, ça y est. Son visage me revenait en mémoire.
– Elle viendra demain, c’est sûr et certain, ajouta mon père.
J’étais un peu déçue, mais il y aurait quand même de l’animation avec la venue de la copine de Romain ce soir. Donc je me consolais ainsi.

18h30. Manon et moi nous sommes faites belles, papa a installé l’apéro et Romain fait les cent pas en attendant que Jeanne arrive.
– Bon, et surtout, pas de blagues à deux balles ! nous prévint mon frère.
– Tu veux qu’on se mette un balai dans le cul, aussi ?! dit ma sœur, ce qui lui valut une réprimande de la part de papa.
Ça sonne.
– La voilà ! dit Romain. Tenez-vous correctement et pas de vagues !
Il alla ouvrir et nous découvrîmes une jolie blonde bien foutue, à qui n’importe quel homme donnerait tout l’or du monde. Elle avait l’air de sortir tout droit d’un magazine de mode. Romain l’embrassa puis l’invita à entrer. Jeanne offrit à mon père la bouteille de vin qu’elle avait dans la main ; mais elle n’avait rien pour Manon et moi. Elle partait très mal, celle-là !

Durant l’apéro, nous discutâmes de choses et d’autres. Puis, je finis par poser la question :
– Et du coup, tu fais quoi dans la vie ?
Il y eut un silence gêné.
– Euh…J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? T’es actrice porno ?
– Zoé ! me gronda papa.
– Ben quoi ?
– Non, non pas du tout, dit Jeanne. Je suis euh… Je suis prof.
Vu le silence gêné, puis la profession, je sentais le truc venir gros comme une maison. Non, pas ça. Il fallait que j’en ai le cœur net :
– Prof de quoi ? demandai-je.
– Prof de littérature.
Non. Non, non, non !
– Où ça ?
– Au… Au lycée européen d’Aix.
– Jeanne sera ta prof principale cette année, m’annonça Romain.
– QUOI ?! criai-je. C’est sûr, ça ?!
– Eh bien, les listes sont déjà faites et ton nom figure sur la mienne… dit Jeanne, penaude.
– Il est HORS DE QUESTION que la pouffiasse qui se fait sauter par mon frère soit ma prof principale !!! m’énervai-je.
– Papa, s’agaça Romain. Si tu ne lui colles pas de suite une bonne fessée pour ce qu’elle vient de dire, c’est moi qui le fais !
– Zoé, présente immédiatement tes excuses à Jeanne ! me gronda mon père.
– Pas tant que je saurais que cette fille sera ma prof !
– Zoé, une fois ! prévint mon père.
– Mais papa, je…
– Deux fois ! continua mon père en haussant un peu plus le ton.
– Pardon de t’avoir insultée, Jeanne… grommelai-je.
Mon père se leva, m’attrapa par le bras et me décolla du fauteuil.
– Je me suis excusée ! protestai-je en mettant ma main vacante sur mes fesses pour me protéger. Je me suis excusée !
Papa dégagea ma main et me colla trois claques bien salées sur les fesses.
– Je sais que tu t’es excusée, dit-il. Heureusement pour toi ! Maintenant, tu vas au coin, réfléchir un peu à ton comportement !
– Quoi ? Mais papa…
– Tu veux une déculottée sur mes genoux, Zoé ?! gronda le PDG.
– Non !
– Alors dépêche-toi d’obéir !
Je me dirigeai vers le coin de la salle à manger. C’était vraiment trop la honte. J’étais punie devant celle qui serait ma prof principale toute l’année. La seule chose qui me réconfortait vraiment était de savoir qu’elle aussi devait prendre une bonne fessée de temps en temps…

Lorsque les adultes passèrent à table, ma punition fût levée et je les rejoignis. Je n’ouvris pas la bouche de tout le repas. Papa et Manon apprirent à faire la connaissance de Jeanne, que je n’avais vraiment pas envie d’apprendre à connaître.
– En tout cas, les réunions parents-profs seront conviviales ! dit papa qui semblait apprécier sa belle-fille.
– Oui, dit Jeanne. D’ailleurs, la réunion parents-profs de rentrée aura lieu le 4 septembre, à 18h. Si vous voulez commencer à vous organiser avec votre travail…
– D’accord, merci ! répondit mon père. Si on peut même avoir les infos en avance, c’est royal !
Mon père et ma fratrie en profitèrent d’ailleurs pour mettre en garde Jeanne sur Oriane et son mauvais comportement, ce qui me déplut fortement.
– Après, elle peut être sage, dit mon père. Mais c’est quand même rare…
– Les choses rares existent, dis-je. La preuve, avec toutes les filles qu’il y a sur terre, il a fallu que mon frère choisisse ma future prof principale…
– Tu n’étais même pas revenue dans ma vie quand je me suis mise en couple avec Jeanne ! me dit mon frère.
– A la minute où tu as su qu’elle allait être ma prof, tu aurais dû la larguer !
– Tu te crois le centre du monde, Zoé ?! me gronda Romain. Je suis amoureux de Jeanne ! Et je ne vais pas briser mon couple parce que ma sœur me fait un caca nerveux !
– Tant pis pour Jeanne, dis-je, énervée. Oriane et moi allons lui faire la misère et ce sera entièrement de ta faute !
– Stop ! J’en ai assez ! gronda mon père.
Le PDG m’attrapa par l’oreille et me sortit de table. Puis, il s’assit sur sa chaise et me bascula en travers de ses genoux.
– Nan ! protestai-je. Papa ! Naaaaaan !
– Tu te tais ! Tu es exécrable, Zoé ! Y’en a marre ! Le manque de respect est intolérable dans cette maison !
Mon père commença à me claquer copieusement les fesses. Je retenais mes larmes, ne voulant pas pleurer devant Jeanne. La situation était déjà assez humiliante comme ça pour que je lui donne ce plaisir. Seulement, les claques continuaient de tomber. Je lâchai de petits cris, puis demandai une première fois à mon père d’arrêter. Mais il continua encore quelques secondes. Puis sa main s’arrêta. J’entrepris de me relever mais mon père me bloqua. Il me demanda :
– Tu arrêteras de manquer de respect à Jeanne ?
– Oui !
– Et tu ne lui mèneras pas la vie dure ?
– Non, promis !
– Je te préviens Zoé : si jamais il y a ne serait-ce qu’un écart de conduite au lycée, gare à tes fesses ! Je ne te laisserai RIEN passer ! Tu as compris ?!
– Oui, j’ai compris papa…
– Je vais quand même m’en assurer.
Ma robe fût remontée et ma culotte descendit vite fait le long de mes cuisses.
– NAAAN ! criai-je. PAPA, JE T’EN SUPPLIE !!!
– Tu te tais, Zoé ! C’est mérité et tu le sais ! Alors ça suffit, maintenant !
Cette déculottée fût moins longue que la salve de claques que je venais de prendre sur ma robe. Néanmoins, j’accusai quand même le coup.
A la fin de cette fessée, mon père me rhabilla et me releva. Il pointa sur index sur moi et me gronda :
– La prochaine fois que je t’entends manquer de respect à Jeanne, tu auras droit au martinet ! C’est compris ?!
J’hochai la tête.
– Bien ! Au lit, maintenant ! File !
Je courus dans ma chambre, souhaitant échapper aux regards. Ma mise en pyjama fût l’occasion de constater que mon père n’y avait pas été de main morte. La rentrée n’était même pas encore faite que Jeanne m’apportait déjà des ennuis.

Une fois mes dents brossées, je m’allongeai dans mon lit et allumai la télé. Au final, Morphée venant me cueillir, ce fût la télé qui me regarda.


A suivre…

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Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -