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Un joli fantôme du passé (Chapitre 6)


Mercredi 4 septembre 2019.


Ce cours d’Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques est un véritable enfer. Je ne sais pas ce qui m’a pris de prendre cette option. Heureusement, le prof, monsieur Beltrame, est super chouette, c’est déjà ça.
Puisque je m’ennuie, au lieu prendre des notes, je griffonne sur l’agenda d’Oriane, lui écris des petits mots, lui fais de petits dessins. Soudain, je reçois une boulette de papier derrière la tête. Je me retourne et vois Jabelski et sa bande en train de rigoler.
– Ça vous fait marrer de faire les gamins ?! leur grondai-je.
– Que se passe-t-il, mademoiselle ? me demanda le prof.
– Les gamins assis derrière moi trouvent cela amusant de me lancer des boulettes de papier !
– Nicolas, ça suffit ! réprimanda Monsieur Beltrame. Pas de ça dans ma classe !
– Pas de quoi dans votre classe, Monsieur ?
– Ne jouez pas l’innocent… Pas de boulettes de papier !
– Vous refusez les boulettes de papier mais vous acceptez les cafteuses ?!
Mon sang ne fit qu’un tour. Je me levai d’un seul coup et fonçai sur Jabelski.
– De quoi tu viens de m’insulter là ?!
– Oh c’est bon, calme-toi ! Ton string a lâché ou quoi ?! me rétorqua Jabelski en se levant à son tour.
– On se calme ! gronda le prof.
Jabelski étant une crevette, je n’eus aucun mal à le chopper par la gorge et à le plaquer contre le mur.
– Je ne suis pas une cafteuse, t’as compris ?! Manque-moi encore une seule fois de respect et je t’éclate ! Tu veux peut-être victimiser les autres mais je te garantis qu’avec moi, ce sera toi la victime !
Monsieur Beltrame intervint pour nous séparer. Je lâchai la gorge de Jabelski, mais ne pus m’empêcher de lui coller un uppercut dans le ventre pour terminer.
– Dans le bureau du principal ! me gronda Beltrame. Tout de suite !
Enervée, je traversai les couloirs du lycée en me disant qu’après cet excès de colère, mon père allait me tuer. J’étais dans un lycée privé, où les écarts de comportement étaient très mal acceptés. J’allais sûrement en prendre pour mon grade.


Je frappai à la porte du principal, Monsieur Kermeur.
– Entrez !
– Bonjour monsieur.
– Bonjour Zoé, asseyez-vous je vous en prie. Que se passe-t-il ?
– Jabelski essayait de m’embêter. Comme ce mec est le pro du harcèlement, je l’ai calmé. Et monsieur Beltrame m’a envoyée ici.
– Qu’entendez-vous par « je l’ai calmé » ?
– Je l’ai plaqué contre le mur en le tenant par la gorge, et je lui ai collé un coup de poing dans le ventre.
– Zoé, me dit le principal après quelques secondes de silence, vous savez que la violence dans cet établissement vous fait aller tout droit en conseil de discipline ; vous le savez ?
– Maintenant oui…
– Je vais devoir appeler votre père pour qu’il vienne vous chercher. Vous êtes immédiatement exclue de l’établissement pour la journée, le temps que je m’entretienne avec monsieur Beltrame, et que je prenne une décision.
– Non ! N’appelez pas mon père ! Je… J’ai 17 ans ! Je peux rentrer seule chez moi !
– Vous êtes mineure sous ma responsabilité jusqu’à l’heure de fin de vos cours. S’il arrive quoique ce soit, c’est pour ma pomme. Je suis vraiment désolé, Zoé, mais je dois prévenir votre père.
Mon père allait me coller une raclée avant de me déshériter. C’était obligé.

Le principal cliqua deux-trois fois sur son ordinateur, histoire de trouver ma fiche. Puis, il décrocha le combiné de son téléphone, composa le numéro de mon père et enclencha le haut-parleur. Après trois sonneries, j’entendis :
– Allô ?
Une boule se forma dans mon ventre.
– Allô, bonjour monsieur Duhamel, je suis monsieur Kermeur, le principal du lycée de votre fille, Zoé.
– Bonjour. Il y a un problème ?
– Votre fille s’est battue en classe, monsieur. Je dois vous avouer que c’est quelque chose que nous ne tolérons absolument pas dans cet établissement. Pourriez-vous, s’il vous plaît, venir chercher Zoé ? Elle est exclue de l’établissement pour la journée, en attendant que je parle avec son professeur et que je sache si un conseil de discipline est nécessaire.
– J’arrive tout de suite.
C’en était fini de moi. J’étais en période de sursis, mon père m’avait promis une déculottée à la brosse hier soir si je recommençais… Et j’avais encore de petites douleurs au niveau de mon postérieur, depuis la rouste de mon frère, puis de mon père. J’étais dépitée.

Les douze minutes qui séparèrent l’arrivée de mon père furent les plus longues de ma vie. Mon cœur battait tellement vite que je croyais qu’il allait sortir de ma poitrine. Je n’avais jamais été aussi stressée.

On frappa à la porte :
– Entrez ! répondit le principal.
Mon père entra, serra la main du principal et me lança un regard de tueur avant de s’asseoir à côté de moi. Ok. Là, j’étais vraiment mal.
– Bonjour monsieur Duhamel, commença monsieur Kermeur. Je suis désolé de vous avoir dérangé.
– Je ne suis jamais dérangé lorsqu’il s’agit de mes enfants, répondit mon père.
– Bien. Comme je vous l’ai dit au téléphone, Zoé s’est battue en classe et je…
Mon père se tourna vers moi :
– Zoé. Raconte-moi tout ce qu’il s’est passé, sans me mentir et sans omettre aucun détail. Je t’écoute.
– Ben en fait c’est que… marmonnai-je dans ma barbe.
– Je n’entends rien ! me gronda mon père.
Je pris une grande inspiration et déballai :
– Dans ma classe, il y a Nicolas Jabelski. C’est un gars qui est à la tête d’une bande très populaire dans le lycée. Ils sont connus pour harceler les gens. Et en ce moment, ils cherchent un souffre-douleur, et vu que je suis nouvelle, je suis une proie facile… Alors en cours d’H2GSP, ils m’ont lancée des boulettes de papier derrière la tête, alors j’ai réagi…
Je narrai toute l’histoire de A à Z sans omettre la moindre chose qui pourrait me protéger. De toute façon, j’étais déjà foutue.
Papa m’écouta avec attention et le principal aussi. A la fin de mon récit, mon père demanda à monsieur Kermeur :
– Est-il vrai que ce Jabelski est connu pour harcèlement ?
– C’est vrai, répondit Kermeur.
– Je peux savoir pourquoi aucune mesure n’a été prise à son encontre ?!
– Il a écopé de plusieurs avertissements.
– Mais il continue.
– Oui.
– Vous êtes en train de me dire que je paye une blinde pour que ma fille ait une scolarité bienveillante et sans encombre, alors qu’un élève qui ne sait pas se tenir l’importune ?! s’emporta mon père. C’est ça ?!
– Eh bien euh…
– Ma fille n’avait pas à réagir si violemment, mais à la base elle n’aurait pas dû être embêtée !
– Je comprends votre colère, monsieur Duhamel mais Nicolas Jabelski est un élève de notre école et ses parents paient également cher sa scolarité…
– Si c’est un problème d’argent, on peut s’arranger !
– Non monsieur Duhamel, ce que je veux dire c’est que nous ne pouvons pas renvoyer un élève comme ça…
– Le harcèlement est puni par la loi mais votre école ne le punit pas ?!
– Nous n’avons eu aucune preuve que Nicolas Jabelski était un harceleur. Nous ne pouvons pas le renvoyer sur la base de simples rumeurs…
– Laissez tomber, j’ai compris. Ma fille est renvoyée pour la journée pour avoir eu une réaction disproportionnée, d’accord. Très bien. Mais demain, elle sera de retour au lycée. Si jamais elle me dit qu’elle est encore importunée par cet élève, je prendrai moi-même les choses en mains puisque vous refusez d’agir !
– Sauf votre respect monsieur, dit le principal, je crois que Jabelski n’osera plus s’en prendre à Zoé…
– Et c’est tant mieux ! Bonne journée, monsieur Kermeur.
– Bonne journée, monsieur Duhamel. Et n’oubliez pas la réunion parentale de ce soir…
– Je serai présent avec mes enfants, déclara papa. Viens Zoé, on s’en va.
Je me levai et suivis mon père. Il ne dit mot jusqu’à ce qu’on arrive à la voiture. Je ne savais pas sur quel pied danser.
– Monte ! m’ordonna t-il.
Je pris place sur le siège passager.

Durant tout le trajet, il ne pipa mot. Mon stress ne redescendait pas. Papa a l’habitude de me punir une fois que nous sommes arrivés à la maison. Je me méfiai donc.

Je suivis mon père dans la pièce à vivre, après avoir refermé la porte d'entrée derrière moi. Il me gronda :
– C’est la dernière fois que tu me fais convoquer chez le directeur, Zoé ! D’accord ?! La dernière fois ! S’il y a bien une chose que je ne supporte pas, c’est d’être humilié de la sorte ! J’étais en réunion marketing quand il m’a appelé ! Et à cette heure-ci, je devrais être en train de conclure un contrat avec un gros PDG allemand ! Et où suis-je ?! Chez moi, parce que ma fille a encore fait des siennes !
– Je suis désolée, papa, dis-je, inquiète.
– Tu peux. Va me chercher ta brosse.
– Non ! Papa, je…
– Va. Me. Chercher. Ta. Brosse. Tu sais que je tiens toujours ma parole, Zoé. Je t’avais demandé de ne plus faire de vagues, tu m’as désobéi.
– Mais papa, je n’allais pas me laisser harceler par ce type !
– Non, car tu m’en aurais parlé et que j’aurais arrangé les choses ! Mais au lieu de ça, tu as fait justice toi-même !
– Et alors ?!
– Et alors, ça ne fonctionne pas comme ça, Zoé ! Dans la vie, tu peux te retrouver en prison si tu fais justice toi-même ! Ça peut te paraître injuste, mais c’est ainsi ! Je comprends ce que tu as fais et je comprends pourquoi tu l’as fait. Je sais que tu voulais frapper un grand coup pour éviter à ce gars de récidiver. Seulement, tu t’es faite exclure temporairement du lycée en faisant ça. Il faut que tu saches que si tu as un problème, tu dois m’en parler et ne pas faire justice seule. Je suis ton père, c’est à moi de régler tes problèmes pour te rendre la vie la plus facile possible. En échange, tu dois m’obéir. Tu ne l’as pas fait. Va me chercher ta brosse. Vite.
Je commençai à pleurer mais restai plantée à l’endroit où j’étais.
– Si je vais la chercher moi-même, je te jure que ça va très mal aller.
Les pieds aussi lourds que s’ils s’étaient transformés en boulets, je montai dans la salle de bains et attrapai ma brosse à cheveux, brosse que j’adorais mais qui allait devenir ma pire ennemie d’ici quelques minutes. Le cœur lourd, la boule au ventre et les joues mouillées par les larmes, je redescendis et la tendis à mon père. Instantanément, il me cala sous son bras et me colla six coups sur le jeans, coups qui me firent crier de douleur. Je n’imaginais même pas le degré de douleur si mon jeans et mon shorty avaient été descendus à mes chevilles.
– Je ne te donne pas de déculottée car j’ai compris tes raisons. Mais je ne serai pas aussi clément à l’avenir.
Mon père me lâcha, balança ma brosse sur le canapé et prit mon visage dans ses mains.
– Je veux que tu me parles, Zoé. Dès que quelque chose ne va pas. Tu n’es plus toute seule. Je suis là. Ton frère et ta sœur sont là. Tu n’es plus seule !
Je pris mon père dans mes bras et il me rendit mon câlin. Malgré ma douleur aux fesses (qui aurait pu être bien pire !), je sentis tout l’amour paternel et cela me réconforta.
– Je dois retourner travailler. Romain doit revenir du supermarché dans quelques minutes. Je veux que tu ailles dans ta chambre et que tu bosses tes devoirs. Tu demanderas à Oriane de t’apporter la fin du cours d’H2GSP cette après-midi. Je passerai vous chercher à 17h30 pour la réunion.
– D’accord, papa.
Le PDG m’embrassa sur le front, se dirigea vers la porte d’entrée et me lança, avant de la refermer derrière lui :
– Je vérifierai ton travail, Zo ! Je pense que tes fesses ont besoin de répit donc tâche d’être consciencieuse !
Roh… Mon père ne perd jamais le nord, c’est certain !

Je bossai comme jamais cela ne m’était arrivé et ce, durant toute la journée. J’étais impressionnée moi-même ! J’avais cependant fait une pause, le temps de boire un verre de coca avec Oriane, venue me déposer les devoirs.

17h30 : Romain, Manon et moi montons dans la voiture de papa, direction mon lycée.
La réunion fût longue : il y eut un speech de monsieur Kermeur, puis du principal-adjoint, puis de Jeanne, que mon frère dévorait littéralement des yeux. Je levai les yeux au ciel, dépitée par cet amour dérangeant pour moi.

Durant cette réunion, le programme de l’année fût exposé, un voyage aux Etats-Unis prévu en mars fût annoncé (ce qui me remplit de joie !), et l’ouverture d’un atelier de musique et chant fut proposée. Mon père m’y inscrivit directement, me disant que ça me ferait du bien de faire développer le côté artistique ancré en moi. Je ne rechignai pas, me disant que ça pouvait être sympa, même si Oriane ne s’y inscrivit pas.

En sortant du lycée, papa commanda au restaurant chinois, ayant la flemme de faire à manger. Jeanne se joignit à nous, à mon grand désespoir.
– Je trouve que tu t’es vachement bien débrouillée, dit Romain à son amoureuse.
– Tu trouves ? s’étonna Jeanne. J’étais hyper stressée !
– C’était très bien, rassura mon père. Digne d’une professeure principale !
– Tant mieux alors, dit ma belle-sœur.
– Au fait, Zoé, tu n’as pas quelque chose à dire à Jeanne ? demanda Romain.
– Non, pas à ma connaissance, répondis-je.
– C’est que la fessée d’hier n’était pas assez longue ou forte, reprit mon frère.
– Si ! protestai-je.
– Nous attendons donc tes excuses, dit ma sœur.
– Je suis désolée, Jeanne, de t’avoir humiliée devant toute la classe.
– Et ? m’interrogea mon père.
– Je ne recommencerai plus, finis-je.
– Excuses acceptées, me dit ma belle-sœur. Je te propose d’oublier tout ça et de repartir sur de bonnes bases.
– D’accord, me résignai-je, étant de toute façon en minorité.

Après avoir pris un bon bain chaud pour me débarrasser du stress que m’avait procuré cette journée, je me couchai dans mon grand lit à baldaquin.

A suivre…

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