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Un joli fantôme du passé (Chapitre 7)




Vendredi 17 janvier 2020.

Plusieurs mois se sont écoulés depuis mes dernières péripéties et pour tout vous dire, j’ai bien intégré comment fonctionnaient papa, mon frère et ma sœur. Je me tiens plus souvent à carreaux qu’au début, bien qu’il y ait de petits dérapages vite rappelés à l’ordre, de temps en temps !

Le travail au lycée me prend un temps fou. Mais papa est fier de moi car au premier trimestre, j’ai décroché 17,5 de moyenne générale. Du coup, pour me récompenser, papa a pris contact avec les parents d’Ashley et nous sommes partis deux semaines pendant les vacances de Noël à Sydney ; séjour idyllique durant lequel papa a en plus pu faire des affaires professionnelles.
Et puis… Il a fallu rentrer en France, ce qui fût un déchirement pour moi. Mais papa promit que si mes notes se maintenaient au beau fixe et que je décrochais mon code à l’auto-école, je pourrais passer un mois entier à Sydney chez Ashley cet été ; c’était une très forte motivation pour moi et papa le savait bien !

Ce matin, je n’avais pas cours à cause d’une grève dans l’éducation nationale. Je me réveillai donc tranquillement à dix heures et j’étais toute seule dans la maison.
Je jouais à Tetris (oui, je suis une fan inconditionnelle de ce jeu !) sur mon téléphone lorsqu’il sonna. Et le nom affiché me scotcha : « Maman ».
Qu’est-ce qu’elle revenait faire dans ma vie, celle-là ?! Après plus de 6 mois à ne pas m’avoir donnée de nouvelles, voilà qu’elle m’appelait ?! Et pourquoi ?!
Fébrile, je décrochai :
– Allô ?
– Zoé, c’est ta mère.
– Qu’est-ce tu veux ?
– Tu ne me demandes pas comment ça va ?!
– Non.
– Bien sûr que non, tu n’en as jamais rien eu à foutre de moi !
– Je te retourne le compliment.
– Ça va chez ton père ?
– J’ai la vie que j’aurais toujours dû avoir et que tu m’as volée en me volant mon père. Donc oui, ça va merveilleusement bien. Je grandis auprès de mon père, de mon frère et de ma sœur, je connais mes grands-parents, mes oncles et tantes, mes cousins-cousines… Papa m’a inscrite au lycée et je suis la première de ma classe.
– T’es retournée au lycée, toi ?!
– Oui, je n’ai pas eu le choix. Papa ne m’a pas laissée le choix.
– Eh bien t’as la vie rêvée, finalement, j’ai fait le bon choix en te virant !
– Exactement, et c’est bien la seule chose dans ma vie pour laquelle je te remercie.
– Et c’est quoi l’astuce ?
– Quelle astuce ?
– Tu es complètement insupportable, Zoé ! C’est quoi l’astuce pour que ton père te supporte ?!
– Il sait imposer son autorité. Ce que tu n’as jamais su faire.
– Bon, peu importe, je vais te récupérer finalement.
– PARDON ?!
– Ouais. Quand t’étais là, je touchais de la thune. Maintenant que t’es partie, je n’ai plus rien.
– Tu me fais gerber.
– Du coup, tu vas revenir vivre avec moi.
– C’est hors de question. Si tu veux de la thune, lève ton cul, lâche ta bouteille et va bosser.
– Eh, tu me parles autrem…
– La ferme. Oublie-moi. Oublie mon numéro. De toute façon, je vais te bloquer pour que tu ne puisses plus me joindre. Dès maintenant, tu vas sortir définitivement de ma vie.
– Zoé, tu m’écoutes ! Je…
– Non, c’est toi qui m’écoutes, maman ! Je suis sortie de ton utérus, ok ! Mais ça s’arrête là. Tu m’as arrachée à mon père, j’ai dû m’élever toute seule et me débrouiller jusqu’à ce que papa revienne dans ma vie. Donc je ne veux plus avoir aucun contact avec toi. Tu ne m’appelleras plus, tu ne me toucheras plus, tu ne me regarderas plus, tu ne me contacteras plus. Tu ne connaîtras jamais ton gendre, ni tes petits-enfants. Et quand tu mourras, tu mourras seule. Oublie que tu as eu une fille. Adieu maman.
Sur ce, je raccrochai et fondis en larmes.
Je pleurais sur la table de la cuisine quand papa rentra à la maison avec des viennoiseries.
– Mon bébé ! Je t’apporte le petit déjeuner… Qu’est-ce qu’il t’arrive ?!
– Rien, rien du tout. C’était bien Seattle ?
Papa qui, il y a encore 6 mois, faisait juste du commerce franco-allemand, fait maintenant du commerce international.
– Oui mais je t’en parlerai quand je saurai ce que tu as.
– Ma salope de mère m’a appelée.
– Surveille ton langage.
– C’est pourtant ce qu’elle est.
– Qu’est-ce qu’elle voulait ?
– Me récupérer. Parce que quand j’étais avec elle, elle touchait des aides et que maintenant elle est dans la merde. Je sais qu’elle va lancer une procédure pour que je retourne chez elle et je ne veux pas que ça fasse comme quand j’étais bébé…
Mon père posa les viennoiseries sur la table et prit ma tête entre ses mains. Il essuya mes larmes avec ses pouces et plongea ses yeux bleus dans les miens.
– Zoé. Toi et moi ne serons plus jamais séparés, tu as compris ?
– Oui.
– Aller, viens dans mes bras.
Ce fût un des meilleurs câlins du monde, un des plus réconfortants que mon père m’ait donné.
– Assieds-toi maintenant, il faut que je te parle.
– J’ai fait une bêtise ?! m’inquiétai-je.
– Non, pas du tout. Mais comme tu peux le constater, je fais beaucoup d’allers-retours aux Etats-Unis en ce moment. Mon entreprise se développe énormément là-bas.
– Oui, je suis au courant.
– Chérie, on va devoir aller s’installer à Seattle.
– Mais… le lycée ?! Et mes amis ?! Et Oriane ?!
– Tu vas finir ton année ici, puis tu entreras en Terminale au lycée français de Seattle en septembre. Et pour ce qui est de tes amis… Je sais qu’il n’y a vraiment qu’à Oriane à qui tu tiens énormément et je me suis déjà mis d’accord avec ses parents pour qu’elle passe toutes les vacances scolaires avec nous. Une fois sur deux, elle viendra. L’autre fois, nous viendrons et tu pourras voir tes autres copines.
– Euh… d’accord mais…
– Chérie, réfléchis aux bons côtés ! Avec tes merveilleux résultats scolaires, tu vas pouvoir intégrer des universités prestigieuses, peut-être même Harvard !
– Je suis nulle en anglais, papa !
– Tu as 18 de moyenne, Zo ! Et de toute façon, dans 6 mois maximum, tu seras bilingue.
– Et… Et Manon et Romain ?
– Ils viennent avec nous. Manon peut faire une équivalence avec ses études de médecine et devenir médecin là-bas ; quant à Romain, il bossera dans ma boîte après avoir eu son diplôme en juin donc…
– Et la famille ? Papy et mamie ? On va leur manquer…
– On ne les verra pas moins que maintenant, mon cœur. C’est une chance unique pour nous quatre.
– Et Jeanne ?
– Elle va venir habiter avec nous.
– PARDON ?!
– Elle enseignera le français à l’Université.
– Elle vivra avec nous ?!
– Oui, mais c’est déjà presque le cas ! Et puis au moins, elle ne sera plus ta prof…
– Si tu penses que c’est bien pour nous papa… Alors c’est d’accord, je te suis.
Mon père sauta de joie.
– J’avais tellement peur que tu réagisses mal… ! J’ai vraiment une fille merveilleuse.
– Eh mais… ça veut dire que je ne serai majeure qu’à 21 ans ?!
– Euh oui…
– Mais tu me la mets à l’envers, là ! Je me fais entuber !!!
– Oui mais tu auras ta propre voiture si tu as ton permis d’ici là…
– Bon compromis, je l’avoue.
– Le déménagement est prévu pour le 10 août. En attendant, je mets mes meilleurs avocats sur le dos de ta mère pour la dissuader d’engager quelconque procédure pour ta garde. Personne ne me prendra ma fille. Aller, mange mon amour.

Durant toute la journée, j’étais un zombie. Je n’en revenais pas : je partais vivre aux Etats-Unis ! Tout ce que je voyais dans les films et dans mes séries préférées allait devenir réalité ! Waouh. Truc de dingue.
J’étais tellement un zombie que je m’attirais des ennuis en Humanités, Littérature & Philosophie, quand la prof me surprit en train de surfer sur le site de mon futur lycée au lieu de suivre le cours. Elle me confisqua mon téléphone.

A la sortie du lycée, un scénario que j’avais déjà vécu au début de l’année se répéta : papa vint me chercher à 15h30, je l’informai qu’il fallait qu’on aille chercher mon téléphone dans le bureau du CPE. Il me lança un regard qui voulait dire : « Tu vas voir tes fesses, toi ! ». Je récupérais mon téléphone, deux heures de colle, un sermon du CPE et un père furax. Dans la voiture sur le chemin de la maison, il me passa un savon :
– Je comprends que tu sois enthousiaste à l’idée de découvrir ton nouveau lycée, Zoé ! Mais il y a d’autres moments que les cours pour surfer sur le site ! Tu aurais pu le faire maintenant, mais non. Il a fallu que tu utilises ton téléphone en cours et que tu transgresses encore les règles !
– Mais papa, je…
– Il n’y a pas de « mais » ! Tu te tais ! Quand on rentre, tu auras une fessée, point final ! C’est non négociable !
Je me mis à pleurer mais mon père ne fût pas attendri pour un sou ; ou s’il le fût, je ne le remarquai pas.

En arrivant à la maison, je refusai de sortir de la voiture.
– Zoé, descends ! Nous sommes arrivés !
– Non, si je descends, je vais prendre une fessée et je n’ai pas envie…
– Je vais te sortir de la voiture de force, fais attention à toi… !
– Non !
– Un !
– Papa, je t’en supplie !
– Deux !
– Non papa…
– Tu as eu deux heures de colle et j’ai dû aller récupérer ton téléphone dans le bureau de ton CPE, tu mérites amplement la fessée que tu vas prendre ! Deux et demi !
Je pleurai mais le « Trois ! » tomba quand même. Papa ouvrit la portière, déboucla ma ceinture, me sortit de la voiture et me colla cinq claques bien appuyées sur le jean. Ensuite, il me bascula sur son épaule comme un vulgaire sac à patates, referma la portière, verrouilla la voiture et me porta ainsi jusque dans l’entrée.
– Pas la fessée, pas la fessée, papa ! suppliai-je toujours penchée sur son épaule.
– Oh que si ! Et s’il y a bien UNE chose qui ne changera pas quand on sera aux Etats-Unis, c’est bien cela ! Et je me procurerai un tape-tapis pour éviter tes excès de comportement scolaire !
– Oh non !!
– Oh si !!
Mon père se déchaussa et fit de même avec moi, puis il m’emmena tout droit dans ma chambre. Là, il me balança sur mon lit et je me retrouvai sur le dos (heureusement que mon matelas est moelleux et épais et qu’il rebondit bien !). Papa dégrafa mon jean malgré mes gestes défensifs et me retourna sur le ventre. Là, il s’allongea à moitié sur le lit, empoignant ma taille de tout son bras gauche, son bras droit pouvant claquer mes fesses à souhait.
– Ah, mademoiselle Duhamel utilise une fois de plus son téléphone en cours ?! Mademoiselle Duhamel reçoit une fessée !
Même à travers le jean, je sentais déjà bien les claques et je n’avais pas du tout envie qu’une couche de vêtement se retire. Pourtant, c’est ce qui se produisit quelques secondes plus tard. Mon père me lâcha, attrapa mon jean et le baissa d’un coup sec. Il m’ordonna ensuite :
– Tu restes comme ça. Si tu bouges d’un millimètre, tu auras du souci à te faire !
Je restai à pleurer sur mon lit, à plat ventre, les fesses brûlantes. Mon père revint quelques minutes plus tard, une cuillère en bois à la main.
– Non, papa ! Pitié !
Je ne l’avais pas encore reçue mais j’étais persuadée que ça devait faire extrêmement mal.
– C’est l’instrument que déteste le plus ta sœur, j’ose espérer qu’il te calmera assez pour que tu ne recommences pas !
La cuillère en bois s’abattit encore et encore sur ma culotte et me fit crier. Heureusement, je ne reçus pas plus d’une trentaine de coups, ce qui fût déjà vraiment pas mal. Papa s’empara ensuite du martinet et baissa ma culotte. Dix coups cinglants tombèrent. La douleur était trop grande. Alors que je pleurais à chaudes larmes, le PDG me retourna sur le dos.
– Tu ne recommenceras plus, Zoé ?!
– Non, papa, je te le jure !
– Tu me l’as pourtant déjà juré plusieurs fois et tu as recommencé !
– Oui mais là c’est vrai, je t’assure !
Mon père attrapa mes chevilles et les leva. Il me maintenu ensuite en culbuto en mettant son bras gauche au niveau de la pliure de mes genoux. Il me colla une claque venue de l’espace sur ma fesse droite, j’hurlai.
– AÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏE !!!
– Jure que tu ne recommenceras plus ! Dit-il en claquant l’autre fesse.
– Je jure que je ne recommencerai plus ! criai-je avant qu’une autre claque tombe.
– Je n’ai rien entendu !
– Je jure que je ne recommencerai plus ! (clac !)
– Je n’entends toujours pas !
– Je jure que je ne recommencerai plus !
Une série d’énormes claques s’abattit sur mes fesses et entre mes hurlements de douleur, je criai :
– Je jure que je ne recommencerai plus ! Je le jure ! Oh papa, je t’en supplie ! Pitié, pitié !!!
Il lâcha mes jambes et me retourna sur le ventre pour une ultime fessée à la main tellement forte que je ne la supportais pas. Mon père avait même du mal à me maîtriser tellement je gigotais !
Lorsque ce fût fini, mon père et moi étions transpirants de sueur tous les deux. Il me prit dans ses bras pour me consoler et m’expliqua que s’il avait été aussi sévère, c’était parce qu’il refusait d’être une nouvelle fois humilié en allant dans le bureau d’un membre du lycée à cause de mon mauvais comportement. Nous allâmes nous doucher chacun de notre côté et lorsque ce fût passé, je fis mes devoirs, bénissant mon siège de bureau d’être aussi moelleux.

La soirée se déroula sans accroc, tournant bien sûr autour de notre future vie américaine. Papa nous montra les photos de notre future maison : elle était splendide et deux fois plus grande que celle que nous avions déjà ! Romain et sa copine auraient leur dépendance rien qu'à eux, quand à moi, je partagerai tout le 1er étage avec ma soeur.
Une nouvelle vie allait s'offrir à nous et nous avions hâte d'y être !
Je me couchai, des rêves plein la tête.


A suivre…

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