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Un joli fantôme du passé (Chapitre 9)




Dimanche 19 janvier 2020.

Cinq heures, mon pote Mathias me dépose chez moi après une super soirée chez Tom. Je rentre discrètement, rebranche l’alarme, prends une douche, me mets en pyjama et me couche, épuisée.


                Je me réveille peu avant midi.

-          Ben dis donc, tu es une sacrée marmotte ! me lança ma sœur alors que j’avais fait mon entrée dans la salle à manger.

Manon mettait la table avec l’aide de Jeanne (elle était encore là, celle-ci ! Il allait de toute façon falloir que je m’y habitue…).

-          Oui, j’étais vraiment très fatiguée, répondis-je.

Ma sœur profita d’une courte absence de Jeanne pour me prendre à part :

-          Tu vas peut-être duper les autres, mais pas moi. Je sais que tu es sortie en douce. J’ai regardé ma série jusque tôt ce matin, et je t’ai entendue rentrer. Je laisse passer et je vais me taire, uniquement pour te rendre la pareille puisque tu m’as consolée pour hier. Mais j’espère vraiment pour toi que papa ou Romain n’apprendront rien. Au cas où, rédige ton testament.

Manon retourna à son occupation tandis que je restai sur place quelques secondes, secouée. Une boule se forma dans mon ventre et j’espérai de tout cœur qu’effectivement, ma sœur garde sa langue. Apparemment, je devais déjà m’estimer chanceuse qu’elle ne m’en ait pas collée une.



                A table, j’étais réellement dans un état second, me rendant compte qu’il me fallait quand même un minimum de sommeil si je voulais tenir toute la journée suivante. « A 17 ans, on est plein d’énergie ! » entends-je dire parfois. Ouais, ben je dois être vieille avant l’heure !

                Alors que j’avais failli m’endormir sur mon assiette, mon père me demanda :

-          Tu es sûre que ça va, Zo ? Tu n’as pas l’air dans ton état normal…

-          Je suis juste fatiguée, papa. C’est tout.

-          Une petite sieste post-repas te fera le plus grand bien, alors !

-          Oui, je crois aussi…

Je dormis deux bonnes heures dans mon lit confortable avant de me réveiller à nouveau. Et à mon réveil, j’étais encore épuisée.

Malheureusement, impossible de rester au lit toute la journée : mon oncle, le père d’Oriane, s’invita à la maison sur les coups de 16h. Papa lui proposa un café.

Après avoir parlé boulot, le sujet qui s’imposa fût la famille. Papa s’informa auprès de son grand frère :

-          Et comment vont tes enfants ?

-          Oh bah la routine : Théo est à Lyon pour ses études, Margaux et Paul font leurs semestres à l’étranger, l’un en Hongrie, l’autre à Singapour ; et Oriane eh bien, c’est Oriane. Elle nous fait toujours les quatre cents coups ! Le dernier date de cette nuit, enfin tu dois le savoir vu que Zoé était avec elle !

-          Euh… Non, je ne sais pas, répondit papa. Je veux bien que tu m’éclaires.

J’entrepris de me lever dans l’intention de disparaître, mais le PDG me stoppa :

-          Toi, tu restes là et tu t’assois ! Je sens que ça va devenir intéressant !

J’obéis et assistai au déballage de Florentin, mon oncle :

-          Je croyais que tu étais au courant qu’Oriane et Zoé étaient sorties en douce hier soir… Elles sont allées à une soirée et ne sont rentrées qu’à 5h du matin. Je l’ai su car Agnès ne dormait pas à cause de problèmes d’insomnie : elle a entendu notre fille rentrer.

-          Eh bien merci de cette information, qui explique notamment pourquoi ma fille est dans un tel état de fatigue ! répondit papa.

-          Valentin, je suis désolé, je croyais vraiment que tu le savais.

-          Tu n’as pas à t’excuser. Tout se sait un jour, d’une façon ou d’une autre.

Je devais sûrement afficher une mine à la fois déconfite et apeurée.

-          Tu le savais, Romain ? questionna papa.

-          Non absolument pas, répondit mon frère. Sinon, elle serait passée sous ma main avant de goûter à la tienne !

-          Et toi Manon ? Tu le savais ?

-          Oui, papa, avoua ma sœur. Je le savais.

-          Et tu n’as pas jugé utile de m’en informer ?!

-          J’ai promis à Zoé de ne rien dire.

-          Bien que cela me fasse chaud au cœur de voir qu’il y a une complicité entre mes filles, j’aurais vraiment aimé que tu me le dises. Mais je ne peux pas t’en vouloir : solidarité féminine, je présume !

-          Tu présumes bien, répondit Manon.

-          Bon. Zoé, tu dis au revoir à ton oncle et tu montes dans ta chambre. Nous règlerons nos comptes lorsque nous serons seuls.

-          Mais papa…

-          Immédiatement ! gronda-t-il. Je te prie de ne pas répondre, cela aggraverait ma colère !

Bouche close, je fis la bise à Florentin et m’enfermai dans ma chambre.



                L’attente fût longue. J’ouvris un bouquin, puis le refermai. J’allumai la télé mais n’y trouvai rien d’intéressant. J’essayai ensuite de me mettre à mes devoirs mais rien n’y fit : je n’arrêtais pas de penser à mon père et au fait qu’il était furax contre moi. Il ne s’était passé que 48h depuis ma dernière volée : je n’arrivais pas à me dire que ça allait retomber. J’étais bien évidemment morte de trouille et personne n’était là pour me consoler. Personne…Ah, peut-être que je pouvais tenter d’envoyer un message à ma cousine !

« Coucou, ça va ? »

« Coucou, oui et toi ? » répondit-elle presque instantanément.

« Bof, j’avais réussi à rentrer en douce nickel et ton père est venu prendre un café chez moi, il a tout balancé au mien. »

« Oh merde, désolée ! Et… du coup ? »

« Du coup, je suis dans ma chambre à attendre sagement que mon père vienne me défoncer. »

« Oh là là, je suis désolée, Zo ! Ma mère et ses p****ns d’insomnies à la c*n ! Si ça peut te rassurer, mon père m’a défoncée aussi… »

« ça ne me rassure pas, mais c’est gentil… »

« 😊 »

Quelques secondes après avoir reçu l’émoticône d’Oriane, on frappa à ma porte, et celle-ci s’ouvrit avant que je n’aie le temps de dire « Entrez ! ». Mon père entra dans la pièce, me lança un regard très mécontent, puis ferma la porte derrière lui. Il s’assit ensuite sur mon lit et me regarda quelques secondes avant de me demander :

-          Pourquoi tu ne m’as pas tout simplement demandé si tu pouvais aller à cette soirée ?

-          Parce que tu aurais refusé, ou au pire tu aurais instauré un couvre-feu. Je n’avais pas envie de ça.

-          Zoé, j’ai besoin d’avoir confiance en toi. Et pour cela, tu dois faire des efforts pour mériter ma confiance.

-          Je sais papa, mais j’en ai marre des règles et des contraintes !

-          Parce que tu n’as jamais connu ça. Cela me bouleverse de l’admettre, mais tu n’as jamais grandi avec quelqu’un qui prenait soin de toi, qui s’inquiétait pour toi. Je sais que tout cela te chamboule, je sais que tu es plus mûre que ton âge car tu as vécu des choses difficiles, et je sais ô combien il doit être compliqué pour toi de t’adapter à un cadre familial, aux règles et aux punitions qui en découlent. Seulement, j’ai fait et je fais toujours des efforts, Zoé. J’ai engagé peut-être cinq ou six détectives privés pour pouvoir te retrouver, j’aurais bravé les océans, les tempêtes et je serais allé décrocher la lune si cela m’avait permis de te retrouver ! Maintenant tu es là et…je n’en crois toujours pas mes yeux ! Je fais tous les efforts du monde pour t’assurer un avenir mais également pour te discipliner ; et crois-moi c’est à chaque fois un effort monumental de te discipliner ! Je sais qu’avec le temps, tu as appris à me faire confiance et à remettre ta vie entre mes mains, car tu sais que je fais de mon mieux pour toi, et que je t’aime. Mais j’ai également besoin de te faire confiance à 100% !

-          Je…je t’ai déçu, hein ?

-          Non, tu ne m’as pas déçu, Zoé. J’ai déjà élevé ton frère et ta sœur, je sais pertinemment de quoi un ado est capable. Je m’attendais à ce genre de bêtise. En revanche, tu m’as fait mal au cœur car je vais encore devoir te punir et que je déteste ça ! Mon but n’est pas de te voir pleurer sur mes genoux mais de te regarder rire, sourire et profiter de la vie. Mais je ne peux pas non plus te laisser faire n’importe quoi. Quand tu auras des enfants, tout ce que je viens de te dire prendra pleinement son sens. En attendant, je vais te donner une bonne fessée pour être sortie en douce.

Valentin m’attrapa et me bascula sur ses genoux en un rien de temps. Il remonta de suite ma robe et baissa ma culotte. Il anticipa également mes gestes défensifs en bloquant ma main vacante dans le creux de mes reins. Alors que j’étais complètement maîtrisée, les fesses offertes, il me prévint :

-          Ça va être long et douloureux, Zoé. Tente de réfléchir au pourquoi de cette fessée.

Je ne priai même pas mon père et le laissai claquer mes fesses de sa grande main épaisse. J’avouai néanmoins qu’il n’y allait pas de main morte et que les premières claques furent vite insupportables ! Impossible de laisser vagabonder mon esprit : papa me faisait bien trop mal pour ça !

Les premières larmes arrivèrent, puis les premiers cris, puis les premières supplications. Mon père restait totalement impassible. Ça y est, mon derrière me brûlait atrocement et je commençais à regretter amèrement ma sortie nocturne. Je n’avais qu’une envie : que la fessée s’arrête et que je puisse enfin soulager mon derrière en le massant.

Hélas, elle ne s’arrêta pas. Du moins, pas avant un bon quart d’heure.

Lors je sentis les claques s’arrêter, ce fut la grande délivrance : enfin ! Mon père me lâcha et je me rhabillai immédiatement.

-          Au coin, Zoé. Tout de suite.

J’attrapai un mouchoir sur mon bureau et filai me planquer derrière la porte, face contre le mur. Je restai là plusieurs minutes, sentant le regard de mon père posé sur moi, bien que celui-ci restait silencieux.

Lorsqu’il me libéra, je fus enfin totalement soulagée. Il se leva et marcha en direction de la porte de ma chambre. Avant de sortir, il me dit :

-          Tu es privée de sortie jusqu’à ce qu’on parte aux Etats-Unis. Je ne te prive pas de téléphone car j’ai trop peur qu’il t’arrive quelque chose, mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque. Tu resteras dans ta chambre pour la soirée : je viendrai t’apporter ton repas.

Il partit, fermant la porte derrière lui.



Je passais ma soirée devant la télé, à regarder tout et n’importe quoi, pourvu que cela me change les idées. Mes devoirs étant faits, je n’avais plus qu’à me soucier de ma détente.



Je m’endormis sur les coups de 21h30, encore fatiguée d’avoir si peu dormi.



A suivre…

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