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Le tutorat de Little Princess (séance 4)

 


           Une semaine. C’est le temps que j’avais tenu avant de me faire convoquer à nouveau pour avoir menti à Thomas. Je lui avais assuré avoir respecté le couvre-feu (j’avais bien trop peur de lui dire la vérité par suite de la tannée reçue quelques jours plus tôt) mais c’était totalement faux. La culpabilité m’envahissant le lendemain, j’avouais mes fautes. Je reçus un : « Tu es sérieuse, là ? Quand es-tu disponible ? ».

Oh non. Non, non, non ! Je ne pouvais pas me résoudre à recevoir une nouvelle fessée ! Je le priai, encore et encore. Il me répondit :

« Deux cas de figure : soit tu respectes drastiquement le couvre-feu ces prochains jours et on annule le rendez-vous de lundi ; soit tu déroges à la règle encore une fois et je t’attends lundi pour te donner la punition de ta vie. Je te passerais l’envie de me mentir et de ne pas tenir tes engagements. C’est clair ? ».

Bon. C’était dit.

 

Seulement, j’avais déjà vrillé dans ma tête. J'avais transgressé deux fois ce fameux couvre-feu et j'y avais pris goût. J’aurais du mal à me raisonner de nouveau…

 

Le lendemain, je fus insolente avec Thomas. « On reparlera spécifiquement de ce point lors de notre prochain rendez-vous. » m’avait-il prévenue. C’était la toute première fois (selon moi, évidemment… Thomas a une autre version !) que j’étais insolente avec lui, ça allait sûrement être la dernière. Oups !

Le soir même, Thomas a employé les grands moyens et contacté Hugo, histoire que mon futur mari me recadre un petit peu. Hugo me punit en me forçant à m’asseoir cinq très longues minutes sur un paillasson hyper piquant, fesses nues évidemment. Ce fût vite insupportable et je dus réunir tout mon courage pour tenir ces cinq longues minutes. Cette punition est une véritable torture mais je la préfère dix fois plus à une fessée !

Hugo me réprimanda pour mon comportement envers Thomas. Je lui répondis :

-          C’est une histoire entre Thomas et moi…

-          Non, Lucie. Si Thomas m’a contacté, c’est que tu n’es vraiment pas sage.

-          Mais de toute façon, il va déjà me punir dès que je le verrai…

-          C’est certain. Mais il m’a également demandé de te punir, je le fais. Point.

-          Et s’il te disait de sauter d’un pont, tu le ferais ?! rétorquai-je, énervée.

-          En ce qui concerne ton tutorat, je ferai ce qu’il faut pour qu’il réussisse ; donc si Thomas me demande de te punir, je le ferai. C’est tout. C’est pour ton bien, mon cœur.

-          Oui, ben ça me saoule !

-          Je veux bien te croire, ria Hugo. Depuis sept ans que nous sommes ensemble, je ne te connais que trop bien !

Le rire d’Hugo me rendit moins ronchon et le reste de la soirée se déroula plutôt bien.

 

            Durant les jours suivants, Thomas m’avait laissée plusieurs chances ; j’avais pris cela comme une aubaine pour tester ses limites. J’avais dit que je ne le testerais plus mais c’était plus fort que moi : je voulais voir combien de chances il me laisserait, pour pouvoir juger de la température à l'avenir. Thomas me faisait vraiment confiance en me laissant toutes ces chances, et chaque chance que je ne saisissais pas le décevait encore et encore. Mais j’avais tellement envie de faire ce que je voulais, d’envoyer ch*er mon monde que je n’y faisais pas attention. Vingt-huit ans à faire ce que je veux, quand je veux, où je veux. Voilà que Thomas entrait dans ma vie et comptait me faire marcher au pas… Il était évident que ce ne serait pas si facile, ni pour lui ni pour moi !

 

Mon comportement ne s’étant pas amélioré après les trois ou quatre chances que Thomas m’avait laissées, le rendez-vous fût pris pour jeudi.

-          Tu comptes toujours me donner la fessée de ma vie ? avais-je demandé.

-          On a eu une discussion lors du dernier rendez-vous. J’ai accepté le compromis pour étendre le couvre-feu à 22h45 au lieu de 22h30.

Le lendemain, tu n’as pas respecté le couvre-feu, tu m’as promis que c’était ton exception de la semaine jusqu’au week-end prochain. J’ai accepté.

Trois jours plus tard, tu n’as pas respecté le couvre-feu. Je t’ai proposé de t’accorder un second joker en échange de quoi tu devais respecter le couvre-feu le reste de la semaine.

Le lendemain, tu n’as pas respecté le couvre-feu et tu m’as menti.

Le lendemain encore, tu m’as annoncé ton mensonge. De là, je t’ai proposé encore une chance de te sauver : un rendez-vous fixé, si tu respectes le couvre-feu le rendez-vous est annulé.

Toujours le lendemain, tu m’as répondu avec insolence et tu n’as pas respecté le couvre-feu.

A partir de là, je te donne encore une chance de te sauver en disant que pour le rendez-vous, j’attends de voir ton comportement du week-end. Une attitude positive est nécessaire pour éviter le rendez-vous.

Tu me réponds par un couvre-feu non respecté tous les autres jours.

Conclusion : je ne vais pas te donner des chances en illimité. Tu te joues de moi et je déteste ça.

Ok, je ne pouvais pas le contredire. J’avais grandement merdé et c’était tout à fait normal qu’il soit furieux.

J’appelai mon médecin pour tenter de négocier ce fichu couvre-feu que je n’arrive pas à respecter… Je m’entendis dire :

-          Madame, ce couvre-feu est médical, instauré pour votre santé. Tant que votre sommeil ne sera pas calé correctement, votre maladie chronique ne se stabilisera pas et vous serez handicapée dans votre vie quotidienne. Il est très important que vous ayez un rythme biologique défini et stable. Je ne peux vous obliger à rien, je vous répète juste que votre sommeil est l’un des piliers de votre santé.

Bon, Thomas, Hugo et tous mes proches avaient raison de ne pas lâcher l’affaire avec ce couvre-feu. Mais ne supportant pas les contraintes, je me demandais bien comment faire pour réussir à me coucher à l’heure tous les soirs…

 

Après toutes ces péripéties, je n’étais donc absolument pas sereine en prenant ma voiture hier midi pour me rendre chez mon tuteur.

 

Arrivée chez Thomas : j’ai l’habitude qu’il soit en chemise, cela ne m’impressionne plus. Je suis contente de le revoir, même si je n’arrête pas de me répéter qu’il doit être furieux. Dans un premier temps, il ne montre rien.

            Nous discutons de façon détendue comme à notre habitude, pendant trois bons quarts d’heure. Le temps m’est compté grâce au couvre-feu gouvernemental ; je regarde l’heure sur le décodeur du téléviseur et fais le décompte dans ma tête : « plus que deux heures… plus qu’une heure quarante-cinq… ».

            Viens fatalement le moment où Thomas dit :

-          Bon, "bilan-time". Tu es d’accord pour qu’on parle du bilan ?

-          Oui.

-          Ok, donc on va regarder le tableau Excel…

-          Je sais que tu es hyper vénère. Je sais que tu es vraiment hyper vénère, je suis désolée…me lamentai-je.

-          Tranquille. On va reprendre point par point, et ensuite on s’expliquera sur ce qui ne va pas.

Thomas vit que j’avais fait des efforts pour le planning, le médicament et le régime, ce qui me réconforta. Nous en arrivâmes au sport quotidien qui laissait à désirer.

-          Vu que je suis en vacances, je ne pense pas à en faire, ou parfois j’ai la flemme, me justifiai-je.

-          Je me fiche que tu fasses cinq minutes ou une heure, ce que je veux c’est que tu en fasses tous les jours. La clé du sport, c’est la régularité. Donc il va falloir t’y remettre.

-          D’accord.

Thomas mentionna mon insolence dont il n’était pas content du tout, puis nous passâmes au catastrophique couvre-feu. Il me réprimanda sur mon comportement plus que médiocre.

-          Au pire, on laisse tomber le couvre-feu ? proposai-je. Comme ça plus personne n’aura besoin de se prendre la tête avec…

-          Tu continues à te ficher de moi ?! me gronda Thomas.

Je crois que s’il avait eu une mitraillette à la place des yeux, il m’aurait descendue.

-          Non, je propose juste de l’abandonner…

-          Oui, c’est bien ça, tu te fiches de moi ! Dans ce cas, on n’a qu’à tout laisser tomber ! On ferme le fichier Excel et c’est bon ! Non Lucie, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ! Je ne vais pas te lâcher là-dessus !

Bon… j’aurais essayé !

 

            Le débriefing terminé, Thomas ferma les volets et j’allumai la lumière. La table basse fut déplacée… Bref, ce rituel que je ne connais que trop bien.

Thomas se tint au milieu de la pièce et m’ordonna : « Viens ici Lucie ! » en me montrant l’espace juste devant lui.

Je n’avais pas envie d’y aller, mais je me raisonnai en me disant que ce serait pire s’il venait me chercher. J’avançai jusqu’à lui.

-          Mains sur la tête.

J’obéis.

-          On va commencer par parler de ton insolence. Tu crois que c’est normal, Lucie ? C’est normal d’être insolente ?

-          Non mais c’est la première fois ! Je ne recommencerai pas, c’est bon…

-          Non, il y a d’autres fois où tu as été insolente ! Qu’est-ce qui me prouve que tu ne recommenceras pas ?

-          Parce que je ne le fais pratiquement jamais ! C’est juste que là tu m’avais saoulée…

-          Ce n’est pas une raison. L’insolence, c’est un truc que je ne tolère absolument pas !

Thomas était passé derrière moi, je sentais que ça allait chauffer. Je le priai :

-          Non ! Pas la fessée debout, s’il te plaît !

-          Ne me dis pas ce que je dois faire !

Thomas attrapa mon pantalon et le baissa d’un coup, entraînant ma culotte dans la foulée.

-          Non, s’il te plaît ! Ne fais pas ça ! protestai-je en mettant mes mains sur mes fesses pour me protéger.

-          Mains sur la tête ! gronda Thomas.

J’obéis et je sentis les larmes me monter aux yeux. Les premières claques tombèrent et j’avais du mal à tenir en place. La douleur me tenant chaud, j’enlevai mon pull, ce qui fut une très mauvaise idée : mon pull long recouvrait une petite partie de l’espace supérieur de mes fesses. Sans mon pull, mes fesses étaient à sa merci, mon tee-shirt à manches longues n’étant pas aussi long.

Les claques reprirent et Thomas me réprimandait :

-          Ça t’a fait rire d’être insolente derrière ton écran de téléphone ?!

-          Aïe ! Non… Aïe ! aïe !

-          Et maintenant, ça te fait toujours autant rire ?! ça te fait toujours rire, Lucie, d’être insolente ?!

-          Non… Aïe ! S’il te plaît arrête…

J’entrepris de me dégager de sa main en me retournant, mais Thomas me gronda : « Tu fais quoi, là ?! » me remettant en position fiça.

La fessée debout avait fait son comeback, pour mon plus grand malheur. En plus de ça, c’était un comeback fracassant sur des fesses absolument pas chauffées auparavant.

            Tout en me réprimandant, Thomas m’attrapa par le bras, s’assit sur le canapé et me bascula en travers de ses cuisses. Et ce fût reparti : les claques tombèrent de plus belle, les réprimandes sur mon insolence aussi, et mes larmes coulèrent. Je priai Thomas d’arrêter, mais il me demanda :

-          Depuis quand c’est toi qui décides ?!

Alors je me tus et encaissai les claques suivantes, jusqu’à n’en plus pouvoir. Je mis ma main pour me protéger, main que Thomas saisit immédiatement et bloqua dans le creux de mes reins.

Je comprenais ma douleur : être insolente avec Thomas ne m’apporterait que des ennuis. Je m’étais retenue plusieurs fois de l’être encore plus et j’avais bien fait !

La fessée terminée, mon tuteur m’ordonna d’aller au coin mains sur la tête, j’obéis en lâchant un « putain » d’agacement, aussitôt sanctionné par six ou sept bonnes claques sur le derrière. Je finis de pleurer au coin.

 

            Ce passage au coin terminé, Thomas m’annonça alors que j’avais toujours les mains sur la tête :

-          Il y a quelque chose dont on n’a pas parlé : tes notes. Tu as eu 16 en géographie, c’est très bien, tu as dépassé l’objectif. Tu as également eu 15 en culture et patrimoine, très bien. Mais ton 10,5 en PPM2E (Préparation au Professorat et aux Métiers de l’Education et de l’Enseignement) n’a pas atteint les objectifs. On va donc appliquer le barème…

Thomas me fit agenouiller sur le canapé. Il me demanda expressément de ne pas bouger : j’imagine que donner une fessée à la ceinture est très technique et qu’il faut s’assurer que la ceinture ne touche que les fesses… Avec la douleur, j’ai l’habitude d’être une anguille et Thomas le sait. Il me répéta donc que je ne devais pas bouger.

J’encaissai les 67 coups de ceinture en pleurant : je les avais trouvés plus douloureux que d’habitude. Était-ce parce que j’étais moins résistante à ce moment-là, ou parce que Thomas frappait plus fort… Je n’en savais rien. Mais ils avaient été compliqués à prendre.

Thomas me renvoya au coin, je lâchai de nouveau un « putain » incontrôlable, qui me fit prendre le plus cinglant coup de ceinture depuis le début du tutorat. Je haïs ce mot-réflexe chez moi…

 

            Thomas me demanda ensuite de venir m’asseoir, il avait sorti une feuille et un stylo. Il me demanda :

-          Bon, tu connais le principe. Tu as les dates des couvre-feux non respectés sur l’écran d’ordinateur, tu notes : « Je m’excuse de ne pas avoir respecté le couvre-feu » avec la date.

-          Oh non, Thomas, ne fais pas ça… le priai-je.

Malgré mes transgressions répétées, j’avais vraiment été traumatisée par la façon dont mon tuteur avait puni le couvre-feu la dernière fois. Je n’avais vraiment pas envie de revivre ça…

-          Ecris, Lucie.

-          Non mais sérieux, Thomas… S’il te plaît !

-          Tu as cinq minutes.

J’écrivis, en m’en voulant à mort. J’aurais vraiment dû me coucher tôt au lieu de n’en faire qu’à ma tête comme à mon habitude. J’aurais voulu être n’importe où sauf ici. J’aurais aimé être une sorcière de Poudlard et pouvoir transplaner à ma guise… Mais non. J’étais chez Thomas et j’allais recevoir une fessée horrible pour avoir désobéi à neuf reprises sur ces quatorze derniers jours en allant me coucher après 22h45.

-          Ça fait cinq minutes ! m’annonça Thomas après que l’alarme de son téléphone eut retenti.

-          Il me reste encore trois lignes.

-          Tu te fiches de moi ?! Tu fais quoi depuis cinq minutes ?!

-          Ben j’écris !

J’avais envie de lui répondre que j’avais été acheté un kebab, mais venant d’être punie pour insolence, je me tus.

Je finis d’écrire ces trois dernières lignes et attendis, histoire de gagner du temps ; mais Thomas me grilla très vite :

-          Tu as terminé ?

-          Oui.

-          Alors pourquoi tu ne me le dis pas ?!

-          Parce que ça fait à peine quelques secondes…

-          Tu cherches à gagner du temps ?!

-          Non…mentis-je.

-          Tu crois que je ne te connais, pas, Lucie ?!

Si. Il me connaissait un peu trop, même ! Je pris une dizaine de claques debout, pour punir cette volonté d’avoir voulu gagner du temps.

 

Thomas me laissa debout, il avait la planche en mains. J’étais rassurée que ce recadrage se fasse à la planche, beaucoup moins d’être debout.

-          Pas la fessée debout, s’il te plaît… priai-je.

-          Lis-moi la première ligne.

-          Je m’excuse de ne pas avoir respecté le couvre-feu le 8 janvier.

-          A peine deux jours après que l’on se soit vus !

Quatre ou cinq bons coups de planche tombèrent : je serrai les dents. Ce n’était pas pire que la main, j’allais donc pouvoir le supporter. Enfin, j’espérais !

 

            Effectivement, je supportais bien mieux ces 5x9 coups de planche que les 17x25 claques de la dernière fois. Aucune larme n’avait coulé, et même si j’avais sautillé sur place après quelques coups assez corsés, j’avais pu encaisser cette fessée sans pleurs ni jérémiades. Cela me fit penser que je devenais peut-être une tête dure, chose qui n’était pas dans mon intérêt…

Je pense que Thomas s’est rendu compte que je résistais mieux à la planche qu’à la main, il allait remédier à ça. Au contraire de ma croyance, il n’avait pas fini de me faire payer les multiples transgressions du couvre-feu. Il me bascula sur ses genoux et commença à me coller une tannée magistrale à la main. Il alternait parfois avec la planche, ce qui même si ça faisait mal, me donnait quelques secondes de répit. Je ne sais absolument pas si c’était de sa volonté d’alterner main/planche ou si c’était parce que sa main commençait à fatiguer, mais toujours est-il que je supportais très mal les passages à la main.

Très rares sont les fesseurs qui ont une main plus redoutable que certains de leurs instruments. C’était le cas de Gabriel, c’est également le cas de Thomas. J’avais enchaîné deux tuteurs avec des mains en fer capables de me faire la pire des misères !

Thomas voulait que cette fessée me soit mémorable : ce le fût. Je restais très longtemps sur ses genoux, assez pour pleurer toutes les larmes de mon corps, le prier, m’excuser… Je mettais ma main en défense, main que Thomas bloquait aussitôt. Rien ne l’arrêtait : il voulait vraiment que je me souvienne de cette punition, pour que mon comportement vis-à-vis du couvre-feu s’améliore. J’avais perdu sa confiance, je l’avais terriblement déçu et tout cela l’avait rendu furieux. Cette incomparable fessée me le faisait bien comprendre. Il fallait que je me couche tôt, c’était comme ça et pas autrement.

Thomas me prévint :

-          Si tu continues à ne pas respecter le couvre-feu, ce sera pire.

-          C’est impossible de faire pire, lui dis-je.

-          Ce sera pire.

Mes fesses terriblement meurtries, je fus renvoyée au coin, j’eus l’indélicatesse de lâcher de nouveau un juron qui me valut plusieurs claques appuyées. Je mis plusieurs minutes à calmer mes pleurs.

 

En sortant du coin, Thomas me tendit une nouvelle feuille et un stylo :

-          Tu écris ce que tu as compris sur ce qui s’est passé aujourd’hui, et ce qui va désormais changer.

-          Oh non mais sérieux…

-          Dépêche-toi, Lucie.

-          Tchip !

J’avais lâché ce tchip de nouveau par réflexe, comme cela m’arrive souvent. A la maison, quand j’ai le malheur de lâcher un tchip, Hugo me déculotte instantanément (quand c’est possible, sinon il attend évidemment que nous soyons seuls !) et me colle quatre ou cinq claques bien appuyées. C’est la seule chose qu’il ne tolère absolument pas. Après avoir tchipé Thomas, je mis donc instantanément mes mains sur la bouche et me confondis en excuses ; cela ne suffit pas à m’éviter une dizaine de claques debout tellement fortes que quelques larmes recommencèrent à couler. Je me rassis à la table et écrivis en silence.

 

            La lettre terminée, je la lus à Thomas qui fus d’accord avec les nouvelles résolutions. Il annonça ensuite :

-          Dernière chose : le sport.

Profitant que j’étais de nouveau debout, Thomas me colla une nouvelle fessée à la main, me réprimandant :

-          Je veux que tu sois régulière dans la pratique du sport ! Je ne veux pas de « j’ai la flemme » ou autre !

-          Oui, oui, d’accord ! Aïe ! J’ai compris… arrête de taper ! Aïe !

-          C’est un avertissement Lucie ! Je me fiche que tu fasses juste cinq minutes ou une heure de sport par jour, ce que je veux c’est que tu sois vraiment régulière ! Je veux que ce domaine-là s’améliore !

-          Aïe ! J’ai compris… Aïe !

Je me dégageai une nouvelle fois de sa main, Thomas me remit en position et me colla la fin de cette ultime fessée. Je n’en pouvais plus. J’avais mal à la tête d’avoir tant pleuré.

 

            Lorsque le câlin de réconciliation arriva, je fus soulagée. Je lui demandai :

-          Ça y est, tu me libères ?

-          Oui, tu es comme la Reine des Neiges ! Libérée, délivrée !

Thomas me sait grande fan d’Elsa.

 

            Une fois rhabillée et la situation détendue, j’avais encore quelque chose à avouer à Thomas, qui s’était produit le matin même.

-          Quelle est cette chose ? me demanda-t-il.

-          Je te le dirai quand je serai partie. A distance, c’est mieux.

-          Autant le dire tout de suite.

-          Eh bien… Tu promets de ne pas me coller de fessée ?

Thomas sourit nerveusement mais ne promit rien du tout.

-           Aller, promets ! S’il te plaît !

-          Tu me fais peur, là. Qu’est-ce que tu as fait encore ?

-          Eh bien… Je me suis un peu embrouillée avec mon directeur de licence et… Il se peut que j’aie un avertissement… Peut-être, ce n’est pas sûr !

-          Que s’est-il passé exactement ?

Je narrai toute l’histoire à Thomas, en détails. Thomas conclut :

-           Eh bien tu vas lui faire une lettre dans laquelle tu t’excuses. Tu vas dire que tu es désolée de t’être emportée et que…

-          Mais j’ai raison !

-          Peu importe. Tu lui expliqueras ton point de vue, tu diras que tu es désolée et que…

-          Non je ne ferai pas de lettre d’excuses.

-          Tu ne feras pas de lettre d’excuses, Lucie ? Tu es sûre ?

-          J’ai raison, je ne vois pas pourquoi je devrais m’excuser !

Thomas se leva dans l’intention de m’en coller une.

-          Ok, c’est bon, je vais la faire cette lettre ! rectifiai-je.

-          Et tu vas écrire quoi dedans ?

-          Ben je n’en sais rien… Je verrai… Mais ça me saoule de la faire alors que j’ai raison…

Mon tuteur commence à bien me connaître et n’étant pas convaincu par mes propos, il m’allongea sur ses genoux en deux temps trois mouvements. Il baissa mon pantalon et ma culotte d’un coup sec, et ce fut reparti pour une nouvelle fessée à la main, extrêmement douloureuse sur mes fesses très meurtries.

-          Tu vas faire cette lettre d’excuses, Lucie ?

-          Oui, oui !

-          Très bien ! Tu vas mettre quoi dans cette lettre ?!

J’essayais de répondre à Thomas mais les claques ne cessaient pas, ce qui rendait ma réponse extrêmement compliquée. Je réussis tant bien que mal à formuler quelque chose de cohérant et de satisfaisant pour Thomas : la fessée s’arrêta et je pus me rhabiller. Je boudais quelques secondes de mécontentement, puis décidai qu’il était temps pour moi d’y aller, si je voulais être à l’heure pour le couvre-feu et surtout échapper à une nouvelle potentielle fessée.

 

En bon gentleman, Thomas me raccompagna jusqu’à ma voiture.


Au final, je ne fus pas rentrée chez moi pour 18h, faute aux 1h45 passées dans les bouchons. J’adore le trafic routier parisien !

Rentrée à la maison, je mangeai sur le pouce et écrivis directement la lettre d’excuses. Mon égo en prit un coup, mais je préférais que ce soit mon égo plutôt que mes fesses !

Mon directeur de licence me répondit presqu’instantanément, me remerciant de ma démarche et abandonnant les poursuites à mon encontre. Cependant, il me punit quand même en me donnant un devoir à faire : 8 pages sur l’impulsivité et ses conséquences, note qui compterait dans ma moyenne. Je ne savais pas si je n’aurais pas préféré avoir un avertissement…

 

Dans tous les cas, c’était reparti pour un tour : j’étais de nouveau livrée à moi-même avec le sport, le régime alimentaire, les devoirs, les cours, les notes, le médicament et…le couvre-feu ! Même si j’étais pleine de bonnes résolutions comme après chaque séance, il allait maintenant falloir que je me tienne à carreaux plus de cinq jours… !

 

A suivre…

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Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -