Une semaine. C’est le temps que j’avais tenu avant de me faire convoquer à nouveau pour avoir menti à Thomas. Je lui avais assuré avoir respecté le couvre-feu (j’avais bien trop peur de lui dire la vérité par suite de la tannée reçue quelques jours plus tôt) mais c’était totalement faux. La culpabilité m’envahissant le lendemain, j’avouais mes fautes. Je reçus un : « Tu es sérieuse, là ? Quand es-tu disponible ? ».
Oh
non. Non, non, non ! Je ne pouvais pas me résoudre à recevoir une nouvelle
fessée ! Je le priai, encore et encore. Il me répondit :
« Deux
cas de figure : soit tu respectes drastiquement le couvre-feu ces
prochains jours et on annule le rendez-vous de lundi ; soit tu déroges à
la règle encore une fois et je t’attends lundi pour te donner la punition de ta
vie. Je te passerais l’envie de me mentir et de ne pas tenir tes engagements. C’est
clair ? ».
Bon.
C’était dit.
Seulement, j’avais déjà vrillé dans ma tête. J'avais
transgressé deux fois ce fameux couvre-feu et j'y avais pris goût. J’aurais du
mal à me raisonner de nouveau…
Le lendemain, je fus insolente avec Thomas. « On
reparlera spécifiquement de ce point lors de notre prochain rendez-vous. »
m’avait-il prévenue. C’était la toute première fois (selon moi, évidemment…
Thomas a une autre version !) que j’étais insolente avec lui, ça allait
sûrement être la dernière. Oups !
Le soir même, Thomas a employé les grands moyens et
contacté Hugo, histoire que mon futur mari me recadre un petit peu. Hugo me
punit en me forçant à m’asseoir cinq très longues minutes sur un paillasson
hyper piquant, fesses nues évidemment. Ce fût vite insupportable et je dus
réunir tout mon courage pour tenir ces cinq longues minutes. Cette punition est
une véritable torture mais je la préfère dix fois plus à une fessée !
Hugo
me réprimanda pour mon comportement envers Thomas. Je lui répondis :
-
C’est une histoire entre Thomas et moi…
-
Non, Lucie. Si Thomas m’a contacté, c’est que tu n’es vraiment pas
sage.
-
Mais de toute façon, il va déjà me punir dès que je le verrai…
-
C’est certain. Mais il m’a également demandé de te punir, je le fais. Point.
-
Et s’il te disait de sauter d’un pont, tu le ferais ?!
rétorquai-je, énervée.
-
En ce qui concerne ton tutorat, je ferai ce qu’il faut pour qu’il
réussisse ; donc si Thomas me demande de te punir, je le ferai. C’est
tout. C’est pour ton bien, mon cœur.
-
Oui, ben ça me saoule !
-
Je veux bien te croire, ria Hugo. Depuis sept ans que nous sommes
ensemble, je ne te connais que trop bien !
Le
rire d’Hugo me rendit moins ronchon et le reste de la soirée se déroula plutôt
bien.
Durant les jours suivants, Thomas
m’avait laissée plusieurs chances ; j’avais pris cela comme une aubaine
pour tester ses limites. J’avais dit que je ne le testerais plus mais c’était
plus fort que moi : je voulais voir combien de chances il me laisserait,
pour pouvoir juger de la température à l'avenir. Thomas me faisait vraiment
confiance en me laissant toutes ces chances, et chaque chance que je ne
saisissais pas le décevait encore et encore. Mais j’avais tellement envie de
faire ce que je voulais, d’envoyer ch*er mon monde que je n’y faisais pas
attention. Vingt-huit ans à faire ce que je veux, quand je veux, où je veux.
Voilà que Thomas entrait dans ma vie et comptait me faire marcher au pas… Il
était évident que ce ne serait pas si facile, ni pour lui ni pour moi !
Mon comportement ne s’étant pas amélioré après les
trois ou quatre chances que Thomas m’avait laissées, le rendez-vous fût pris
pour jeudi.
-
Tu comptes toujours me donner la fessée de ma vie ? avais-je
demandé.
-
On a eu une discussion lors du dernier rendez-vous. J’ai accepté le compromis
pour étendre le couvre-feu à 22h45 au lieu de 22h30.
Le lendemain, tu n’as pas respecté le couvre-feu, tu
m’as promis que c’était ton exception de la semaine jusqu’au week-end prochain.
J’ai accepté.
Trois jours plus tard, tu n’as pas respecté le
couvre-feu. Je t’ai proposé de t’accorder un second joker en échange de quoi tu
devais respecter le couvre-feu le reste de la semaine.
Le lendemain, tu n’as pas respecté le couvre-feu et
tu m’as menti.
Le lendemain encore, tu m’as annoncé ton mensonge. De
là, je t’ai proposé encore une chance de te sauver : un rendez-vous fixé,
si tu respectes le couvre-feu le rendez-vous est annulé.
Toujours le lendemain, tu m’as répondu avec
insolence et tu n’as pas respecté le couvre-feu.
A partir de là, je te donne encore une chance de te
sauver en disant que pour le rendez-vous, j’attends de voir ton comportement du
week-end. Une attitude positive est nécessaire pour éviter le rendez-vous.
Tu me réponds par un couvre-feu non respecté tous
les autres jours.
Conclusion : je ne vais pas te donner des
chances en illimité. Tu te joues de moi et je déteste ça.
Ok,
je ne pouvais pas le contredire. J’avais grandement merdé et c’était tout à fait
normal qu’il soit furieux.
J’appelai
mon médecin pour tenter de négocier ce fichu couvre-feu que je n’arrive pas à
respecter… Je m’entendis dire :
-
Madame, ce couvre-feu est médical, instauré pour votre santé. Tant que votre sommeil ne sera pas calé correctement, votre maladie
chronique ne se stabilisera pas et vous serez handicapée dans votre vie
quotidienne. Il est très important que vous ayez un rythme biologique défini et
stable. Je ne peux vous obliger à rien, je vous répète juste que votre sommeil
est l’un des piliers de votre santé.
Bon,
Thomas, Hugo et tous mes proches avaient raison de ne pas lâcher l’affaire avec
ce couvre-feu. Mais ne supportant pas les contraintes, je me demandais bien comment
faire pour réussir à me coucher à l’heure tous les soirs…
Après toutes ces péripéties, je n’étais donc
absolument pas sereine en prenant ma voiture hier midi pour me rendre chez mon
tuteur.
Arrivée chez Thomas : j’ai l’habitude qu’il
soit en chemise, cela ne m’impressionne plus. Je suis contente de le revoir,
même si je n’arrête pas de me répéter qu’il doit être furieux. Dans un premier
temps, il ne montre rien.
Nous discutons de façon détendue
comme à notre habitude, pendant trois bons quarts d’heure. Le temps m’est compté
grâce au couvre-feu gouvernemental ; je regarde l’heure sur le décodeur du
téléviseur et fais le décompte dans ma tête : « plus que deux heures…
plus qu’une heure quarante-cinq… ».
Viens fatalement le moment où Thomas
dit :
-
Bon, "bilan-time". Tu es d’accord pour qu’on parle du bilan ?
-
Oui.
-
Ok, donc on va regarder le tableau Excel…
-
Je sais que tu es hyper vénère. Je sais que tu es vraiment hyper
vénère, je suis désolée…me lamentai-je.
-
Tranquille. On va reprendre point par point, et ensuite on s’expliquera
sur ce qui ne va pas.
Thomas
vit que j’avais fait des efforts pour le planning, le médicament et le régime,
ce qui me réconforta. Nous en arrivâmes au sport quotidien qui laissait à
désirer.
-
Vu que je suis en vacances, je ne pense pas à en faire, ou parfois j’ai
la flemme, me justifiai-je.
-
Je me fiche que tu fasses cinq minutes ou une heure, ce que je veux c’est
que tu en fasses tous les jours. La clé du sport, c’est la régularité. Donc il
va falloir t’y remettre.
-
D’accord.
Thomas
mentionna mon insolence dont il n’était pas content du tout, puis nous passâmes
au catastrophique couvre-feu. Il me réprimanda sur mon comportement plus que
médiocre.
-
Au pire, on laisse tomber le couvre-feu ? proposai-je. Comme ça plus
personne n’aura besoin de se prendre la tête avec…
-
Tu continues à te ficher de moi ?! me gronda Thomas.
Je
crois que s’il avait eu une mitraillette à la place des yeux, il m’aurait
descendue.
-
Non, je propose juste de l’abandonner…
-
Oui, c’est bien ça, tu te fiches de moi ! Dans ce cas, on n’a qu’à
tout laisser tomber ! On ferme le fichier Excel et c’est bon ! Non Lucie,
ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ! Je ne vais pas te lâcher là-dessus !
Bon…
j’aurais essayé !
Le débriefing terminé, Thomas ferma
les volets et j’allumai la lumière. La table basse fut déplacée… Bref, ce
rituel que je ne connais que trop bien.
Thomas
se tint au milieu de la pièce et m’ordonna : « Viens ici Lucie ! »
en me montrant l’espace juste devant lui.
Je
n’avais pas envie d’y aller, mais je me raisonnai en me disant que ce serait
pire s’il venait me chercher. J’avançai jusqu’à lui.
-
Mains sur la tête.
J’obéis.
-
On va commencer par parler de ton insolence. Tu crois que c’est normal,
Lucie ? C’est normal d’être insolente ?
-
Non mais c’est la première fois ! Je ne recommencerai pas, c’est
bon…
-
Non, il y a d’autres fois où tu as été insolente ! Qu’est-ce qui
me prouve que tu ne recommenceras pas ?
-
Parce que je ne le fais pratiquement jamais ! C’est juste que là
tu m’avais saoulée…
-
Ce n’est pas une raison. L’insolence, c’est un truc que je ne tolère
absolument pas !
Thomas
était passé derrière moi, je sentais que ça allait chauffer. Je le priai :
-
Non ! Pas la fessée debout, s’il te plaît !
-
Ne me dis pas ce que je dois faire !
Thomas
attrapa mon pantalon et le baissa d’un coup, entraînant ma culotte dans la
foulée.
-
Non, s’il te plaît ! Ne fais pas ça ! protestai-je en mettant
mes mains sur mes fesses pour me protéger.
-
Mains sur la tête ! gronda Thomas.
J’obéis
et je sentis les larmes me monter aux yeux. Les premières claques tombèrent et
j’avais du mal à tenir en place. La douleur me tenant chaud, j’enlevai mon pull,
ce qui fut une très mauvaise idée : mon pull long recouvrait une petite partie
de l’espace supérieur de mes fesses. Sans mon pull, mes fesses étaient à sa merci,
mon tee-shirt à manches longues n’étant pas aussi long.
Les
claques reprirent et Thomas me réprimandait :
-
Ça t’a fait rire d’être insolente derrière ton écran de téléphone ?!
-
Aïe ! Non… Aïe ! aïe !
-
Et maintenant, ça te fait toujours autant rire ?! ça te fait
toujours rire, Lucie, d’être insolente ?!
-
Non… Aïe ! S’il te plaît arrête…
J’entrepris
de me dégager de sa main en me retournant, mais Thomas me gronda : « Tu
fais quoi, là ?! » me remettant en position fiça.
La
fessée debout avait fait son comeback, pour mon plus grand malheur. En plus de
ça, c’était un comeback fracassant sur des fesses absolument pas chauffées
auparavant.
Tout en me réprimandant, Thomas m’attrapa
par le bras, s’assit sur le canapé et me bascula en travers de ses cuisses. Et
ce fût reparti : les claques tombèrent de plus belle, les réprimandes sur
mon insolence aussi, et mes larmes coulèrent. Je priai Thomas d’arrêter, mais
il me demanda :
-
Depuis quand c’est toi qui décides ?!
Alors
je me tus et encaissai les claques suivantes, jusqu’à n’en plus pouvoir. Je mis
ma main pour me protéger, main que Thomas saisit immédiatement et bloqua dans
le creux de mes reins.
Je
comprenais ma douleur : être insolente avec Thomas ne m’apporterait que des
ennuis. Je m’étais retenue plusieurs fois de l’être encore plus et j’avais bien
fait !
La
fessée terminée, mon tuteur m’ordonna d’aller au coin mains sur la tête, j’obéis
en lâchant un « putain » d’agacement, aussitôt sanctionné par six ou
sept bonnes claques sur le derrière. Je finis de pleurer au coin.
Ce passage au coin terminé, Thomas m’annonça
alors que j’avais toujours les mains sur la tête :
-
Il y a quelque chose dont on n’a pas parlé : tes notes. Tu as eu
16 en géographie, c’est très bien, tu as dépassé l’objectif. Tu as également eu
15 en culture et patrimoine, très bien. Mais ton 10,5 en PPM2E (Préparation au
Professorat et aux Métiers de l’Education et de l’Enseignement) n’a pas atteint
les objectifs. On va donc appliquer le barème…
Thomas
me fit agenouiller sur le canapé. Il me demanda expressément de ne pas bouger :
j’imagine que donner une fessée à la ceinture est très technique et qu’il faut
s’assurer que la ceinture ne touche que les fesses… Avec la douleur, j’ai l’habitude
d’être une anguille et Thomas le sait. Il me répéta donc que je ne devais pas
bouger.
J’encaissai
les 67 coups de ceinture en pleurant : je les avais trouvés plus douloureux
que d’habitude. Était-ce parce que j’étais moins résistante à ce moment-là, ou
parce que Thomas frappait plus fort… Je n’en savais rien. Mais ils avaient été
compliqués à prendre.
Thomas
me renvoya au coin, je lâchai de nouveau un « putain » incontrôlable,
qui me fit prendre le plus cinglant coup de ceinture depuis le début du tutorat. Je haïs ce mot-réflexe chez moi…
Thomas me demanda ensuite de venir m’asseoir,
il avait sorti une feuille et un stylo. Il me demanda :
-
Bon, tu connais le principe. Tu as les dates des couvre-feux non
respectés sur l’écran d’ordinateur, tu notes : « Je m’excuse de ne
pas avoir respecté le couvre-feu » avec la date.
-
Oh non, Thomas, ne fais pas ça… le priai-je.
Malgré
mes transgressions répétées, j’avais vraiment été traumatisée par la façon dont
mon tuteur avait puni le couvre-feu la dernière fois. Je n’avais vraiment pas envie
de revivre ça…
-
Ecris, Lucie.
-
Non mais sérieux, Thomas… S’il te plaît !
-
Tu as cinq minutes.
J’écrivis,
en m’en voulant à mort. J’aurais vraiment dû me coucher tôt au lieu de n’en
faire qu’à ma tête comme à mon habitude. J’aurais voulu être n’importe où sauf ici.
J’aurais aimé être une sorcière de Poudlard et pouvoir transplaner à ma guise… Mais
non. J’étais chez Thomas et j’allais recevoir une fessée horrible pour avoir désobéi
à neuf reprises sur ces quatorze derniers jours en allant me coucher après
22h45.
-
Ça fait cinq minutes ! m’annonça Thomas après que l’alarme de son
téléphone eut retenti.
-
Il me reste encore trois lignes.
-
Tu te fiches de moi ?! Tu fais quoi depuis cinq minutes ?!
-
Ben j’écris !
J’avais
envie de lui répondre que j’avais été acheté un kebab, mais venant d’être punie
pour insolence, je me tus.
Je
finis d’écrire ces trois dernières lignes et attendis, histoire de gagner du
temps ; mais Thomas me grilla très vite :
-
Tu as terminé ?
-
Oui.
-
Alors pourquoi tu ne me le dis pas ?!
-
Parce que ça fait à peine quelques secondes…
-
Tu cherches à gagner du temps ?!
-
Non…mentis-je.
-
Tu crois que je ne te connais, pas, Lucie ?!
Si.
Il me connaissait un peu trop, même ! Je pris une dizaine de claques
debout, pour punir cette volonté d’avoir voulu gagner du temps.
Thomas me laissa debout, il avait la planche en
mains. J’étais rassurée que ce recadrage se fasse à la planche, beaucoup moins
d’être debout.
-
Pas la fessée debout, s’il te plaît… priai-je.
-
Lis-moi la première ligne.
-
Je m’excuse de ne pas avoir respecté le couvre-feu le 8 janvier.
-
A peine deux jours après que l’on se soit vus !
Quatre
ou cinq bons coups de planche tombèrent : je serrai les dents. Ce n’était
pas pire que la main, j’allais donc pouvoir le supporter. Enfin, j’espérais !
Effectivement, je supportais bien mieux
ces 5x9 coups de planche que les 17x25 claques de la dernière fois. Aucune
larme n’avait coulé, et même si j’avais sautillé sur place après quelques coups
assez corsés, j’avais pu encaisser cette fessée sans pleurs ni jérémiades. Cela
me fit penser que je devenais peut-être une tête dure, chose qui n’était pas
dans mon intérêt…
Je
pense que Thomas s’est rendu compte que je résistais mieux à la planche qu’à la
main, il allait remédier à ça. Au contraire de ma croyance, il n’avait pas fini
de me faire payer les multiples transgressions du couvre-feu. Il me bascula sur
ses genoux et commença à me coller une tannée magistrale à la main. Il alternait
parfois avec la planche, ce qui même si ça faisait mal, me donnait quelques secondes
de répit. Je ne sais absolument pas si c’était de sa volonté d’alterner
main/planche ou si c’était parce que sa main commençait à fatiguer, mais
toujours est-il que je supportais très mal les passages à la main.
Très
rares sont les fesseurs qui ont une main plus redoutable que certains de leurs
instruments. C’était le cas de Gabriel, c’est également le cas de Thomas. J’avais
enchaîné deux tuteurs avec des mains en fer capables de me faire la pire des misères !
Thomas
voulait que cette fessée me soit mémorable : ce le fût. Je restais très
longtemps sur ses genoux, assez pour pleurer toutes les larmes de mon corps, le
prier, m’excuser… Je mettais ma main en défense, main que Thomas bloquait
aussitôt. Rien ne l’arrêtait : il voulait vraiment que je me souvienne de
cette punition, pour que mon comportement vis-à-vis du couvre-feu s’améliore. J’avais
perdu sa confiance, je l’avais terriblement déçu et tout cela l’avait rendu
furieux. Cette incomparable fessée me le faisait bien comprendre. Il fallait que
je me couche tôt, c’était comme ça et pas autrement.
Thomas
me prévint :
-
Si tu continues à ne pas respecter le couvre-feu, ce sera pire.
-
C’est impossible de faire pire, lui dis-je.
-
Ce sera pire.
Mes
fesses terriblement meurtries, je fus renvoyée au coin, j’eus l’indélicatesse de
lâcher de nouveau un juron qui me valut plusieurs claques appuyées. Je mis plusieurs
minutes à calmer mes pleurs.
En
sortant du coin, Thomas me tendit une nouvelle feuille et un stylo :
-
Tu écris ce que tu as compris sur ce qui s’est passé aujourd’hui, et ce
qui va désormais changer.
-
Oh non mais sérieux…
-
Dépêche-toi, Lucie.
-
Tchip !
J’avais
lâché ce tchip de nouveau par réflexe, comme cela m’arrive souvent. A la maison,
quand j’ai le malheur de lâcher un tchip, Hugo me déculotte instantanément (quand
c’est possible, sinon il attend évidemment que nous soyons seuls !) et me
colle quatre ou cinq claques bien appuyées. C’est la seule chose qu’il ne
tolère absolument pas. Après avoir tchipé Thomas, je mis donc instantanément
mes mains sur la bouche et me confondis en excuses ; cela ne suffit pas à
m’éviter une dizaine de claques debout tellement fortes que quelques larmes recommencèrent
à couler. Je me rassis à la table et écrivis en silence.
La lettre terminée, je la lus à
Thomas qui fus d’accord avec les nouvelles résolutions. Il annonça ensuite :
-
Dernière chose : le sport.
Profitant
que j’étais de nouveau debout, Thomas me colla une nouvelle fessée à la main,
me réprimandant :
-
Je veux que tu sois régulière dans la pratique du sport ! Je ne
veux pas de « j’ai la flemme » ou autre !
-
Oui, oui, d’accord ! Aïe ! J’ai compris… arrête de taper !
Aïe !
-
C’est un avertissement Lucie ! Je me fiche que tu fasses juste
cinq minutes ou une heure de sport par jour, ce que je veux c’est que tu sois
vraiment régulière ! Je veux que ce domaine-là s’améliore !
-
Aïe ! J’ai compris… Aïe !
Je
me dégageai une nouvelle fois de sa main, Thomas me remit en position et me
colla la fin de cette ultime fessée. Je n’en pouvais plus. J’avais mal à la
tête d’avoir tant pleuré.
Lorsque le câlin de réconciliation
arriva, je fus soulagée. Je lui demandai :
-
Ça y est, tu me libères ?
-
Oui, tu es comme la Reine des Neiges ! Libérée, délivrée !
Thomas
me sait grande fan d’Elsa.
Une fois rhabillée et la situation détendue,
j’avais encore quelque chose à avouer à Thomas, qui s’était produit le matin même.
-
Quelle est cette chose ? me demanda-t-il.
-
Je te le dirai quand je serai partie. A distance, c’est mieux.
-
Autant le dire tout de suite.
-
Eh bien… Tu promets de ne pas me coller de fessée ?
Thomas
sourit nerveusement mais ne promit rien du tout.
-
Aller, promets ! S’il te plaît !
-
Tu me fais peur, là. Qu’est-ce que tu as fait encore ?
-
Eh bien… Je me suis un peu embrouillée avec mon directeur de licence et…
Il se peut que j’aie un avertissement… Peut-être, ce n’est pas sûr !
-
Que s’est-il passé exactement ?
Je
narrai toute l’histoire à Thomas, en détails. Thomas conclut :
-
Eh bien tu vas lui faire une
lettre dans laquelle tu t’excuses. Tu vas dire que tu es désolée de t’être
emportée et que…
-
Mais j’ai raison !
-
Peu importe. Tu lui expliqueras ton point de vue, tu diras que tu es
désolée et que…
-
Non je ne ferai pas de lettre d’excuses.
-
Tu ne feras pas de lettre d’excuses, Lucie ? Tu es sûre ?
-
J’ai raison, je ne vois pas pourquoi je devrais m’excuser !
Thomas
se leva dans l’intention de m’en coller une.
-
Ok, c’est bon, je vais la faire cette lettre ! rectifiai-je.
-
Et tu vas écrire quoi dedans ?
-
Ben je n’en sais rien… Je verrai… Mais ça me saoule de la faire alors
que j’ai raison…
Mon
tuteur commence à bien me connaître et n’étant pas convaincu par mes propos, il
m’allongea sur ses genoux en deux temps trois mouvements. Il baissa mon
pantalon et ma culotte d’un coup sec, et ce fut reparti pour une nouvelle
fessée à la main, extrêmement douloureuse sur mes fesses très meurtries.
-
Tu vas faire cette lettre d’excuses, Lucie ?
-
Oui, oui !
-
Très bien ! Tu vas mettre quoi dans cette lettre ?!
J’essayais
de répondre à Thomas mais les claques ne cessaient pas, ce qui rendait ma
réponse extrêmement compliquée. Je réussis tant bien que mal à formuler quelque
chose de cohérant et de satisfaisant pour Thomas : la fessée s’arrêta et
je pus me rhabiller. Je boudais quelques secondes de mécontentement, puis
décidai qu’il était temps pour moi d’y aller, si je voulais être à l’heure pour
le couvre-feu et surtout échapper à une nouvelle potentielle fessée.
En
bon gentleman, Thomas me raccompagna jusqu’à ma voiture.
Au
final, je ne fus pas rentrée chez moi pour 18h, faute aux 1h45 passées dans les
bouchons. J’adore le trafic routier parisien !
Rentrée
à la maison, je mangeai sur le pouce et écrivis directement la lettre d’excuses.
Mon égo en prit un coup, mais je préférais que ce soit mon égo plutôt que mes fesses !
Mon
directeur de licence me répondit presqu’instantanément, me remerciant de ma
démarche et abandonnant les poursuites à mon encontre. Cependant, il me punit
quand même en me donnant un devoir à faire : 8 pages sur l’impulsivité et
ses conséquences, note qui compterait dans ma moyenne. Je ne savais pas si je
n’aurais pas préféré avoir un avertissement…
Dans
tous les cas, c’était reparti pour un tour : j’étais de nouveau livrée à
moi-même avec le sport, le régime alimentaire, les devoirs, les cours, les
notes, le médicament et…le couvre-feu ! Même si j’étais pleine de bonnes
résolutions comme après chaque séance, il allait maintenant falloir que je me
tienne à carreaux plus de cinq jours… !
A
suivre…
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