Vendredi 9 juillet 2020.
17,4/20 : c’était ma moyenne
générale sur l’ensemble de l’année. J’avais eu mon bac de maths, d’SVT et de
français avec mention très bien, ce qui avait rendu mon père très fier de moi !
Grâce au coronavirus, j’étais
très peu retournée au lycée et n’avais donc pas eu de nouvel écart de
comportement. Nous avions passé le confinement tous les cinq papa, Manon,
Romain, Jeanne et moi, et celui-ci qui s’était plus ou moins bien passé. Nous
avions tous les nerfs à vif : papa avait peur pour sa société qui était en
total stand-by, Manon était sous-tension au travail car affectée au service de
réanimation et moi, je croulais sous les cours à distance, ne sachant plus où donner
de la tête. De plus, l’ambiance de la maison était rythmée par les disputes
incessantes de Jeanne et Romain qui rompirent d’ailleurs dès le confinement
terminé.
Notre départ aux Etats-Unis se
ferait donc sans Jeanne ! Depuis ce fameux 11 mai, jour de leur rupture, Romain
peine à retrouver le sourire. En essayant de le secouer un peu pour qu’il se
bouge de nouveau, j’avais reçu une bonne fessée, mon frère ayant pris ça comme
un manque de respect vis-à-vis de lui ! Je n’avais donc pas fait d’autre
tentative.
Nous déménageons demain. Notre
destination finale est donc la Silicon Valley, lieu où l’entreprise de papa
siègera désormais. Nous habiterions plus précisément la ville de Palo Alto. Malgré le Covid-19, l’entreprise de papa est une des plus
prospères du moment et ne cessera de se développer dans le futur. Vivre parmi
les riches, je ne savais pas si j’allais aimer ça ! Moi qui avais grandi
avec une mère pauvre et alcoolique, j’allai désormais vivre dans une maison valant
plusieurs millions de dollars, en légitime fille d’un des PDG les plus prometteurs
du moment. Et dire qu’il y a un an, je croyais que mon père était un véritable
sal**d, et que ma vie ne serait jamais meilleure… !
En
faisant mes cartons, je tombai sur le jeu de société que mon père avait acheté
pour le confinement : le Monopoly version Disney. Je me rappelai la
dernière partie jouée ensemble, un soir de fin avril…
-
Tu es chez moi, Manon ! annonça papa.
Puisque j’ai trois maisons, tu me dois… 575€.
-
Quoi ?! Mais je ne les ai pas !
protesta ma sœur.
-
Dans ce cas, tu fais faillite et tu as perdu, expliqua
notre père.
-
Fais-moi grâce d’un loyer, tu es pété de thune !
suggéra Manon.
-
Non, les règles du jeu disent que tu dois me
payer, c’est comme ça ! insista papa. Je sais que tu es mauvaise joueuse
et mauvaise perdante, mais c’est comme ça.
-
Que ce soit dans la vie ou dans le jeu, tu es toujours
pété de thune, toi !
-
Oui enfin, dans la vie, ça t’arrange bien que je
sois pété de thune quand tu commandes le dernier sac Armani à Noël !
-
Oui ben avec les trempes que je prends parfois, il
est justifié le sac ! Même s’il vaut 800€ !
-
Premièrement, tu ne prends que très rarement une
trempe, rectifia mon père. Deuxièmement, je devrais t’envoyer faire un séjour
humanitaire en Afrique pour que tu voies la pauvreté d’un peu plus près au lieu
de faire ta petite fille pourrie-gâtée !
-
Je serai bientôt médecin, je te signale !
Je sais ce qu’est la misère et la pauvreté !
-
Tu seras médecin dans un cabinet privé à San Francisco
avec une clientèle luxueuse, cabinet flambant neuf tous frais payés par ton cher
papa. Oui, on peut dire que tu côtoieras la misère et la pauvreté au quotidien
ma fille !
-
Tu sais quoi ?! Va te faire foutre !
Papa colla immédiatement une gifle à Manon. Romain, Jeanne
et moi nous stoppâmes instantanément. Manon venait de dire à papa d’aller se
faire foutre ! Je n’aurais jamais cru que cela arriverait une seule fois dans
ma vie : ma sœur venait de signer son arrêt de mort. Après quelques secondes
de silence, papa gronda :
-
La trempe que je vais tout de suite te donner vaudra
beaucoup plus que ton sac Armani, Manon ! Vraiment beaucoup plus ! Je
vais te donner la fessée de l’année pour avoir osé me manquer ainsi de respect !
Viens ici !
Manon recula mais papa fonça sur elle et l’attrapa par le
bras. Il lui colla cinq énormes claques puis attrapa sa tignasse et la tira
jusqu’au canapé où il l’a fit s’allonger à plat ventre. Il remonta sa jupe et
commença à la fesser copieusement. Puis, il ordonna à son fils d’aller chercher
le tawse. Manon protesta, Romain s’exécuta. Ma sœur vit sa culotte baissée et
ses fesses nues se faire durablement, très durablement même, fouetter. Une fessée
qui dura un bon quart d’heure, le temps que ma sœur regrette ses paroles. Papa jeta
ensuite le tawse par terre, releva ma sœur par les cheveux et l’amena jusque
dans la cuisine où il lui passa la bouche au savon.
-
Je t’interdis de me parler à nouveau de la sorte,
Manon ! Que tu aies 26, 40 ou 57 ans, je serai là pour te flanquer une
rouste dès que tu me parleras mal ! Tu m’as compris ?!
-
…
-
Est-ce que tu m’as compris ?!
-
Oui, papa… répondit ma sœur en bavant du savon.
-
Rince-toi la bouche et file dans ta chambre m’écrire
une lettre d’excuses ! S’il y a ne serait-ce qu’une rature ou une faute d’orthographe,
tu reprends une fessée ! C’est clair ?!
-
Oui…
Ma sœur monta, papa mit son personnage en faillite et
nous poursuivîmes la partie dans une ambiance plutôt pesante.
Ce
Monopoly ferait partie de mes bagages : il rappellerait sûrement de très
mauvais souvenirs à ma sœur, mais moi j’avais gagné la partie et hâte d’y rejouer !
J’enchaînai avec mes fringues :
j’en mis quelques-uns dans une valise, et tout le reste dans un énorme carton. Grâce
à l’argent de mon père et à l’enthousiasme de ma sœur, j’avais fait beaucoup de
shopping cette année et pris goût à la mode. J’avais développé un peu plus
encore ma féminité et adorais ça !
Cela me rappela un soir où je
m’étais habillée pour aller en soirée chez un ami. Décolleté et mini-jupe
étaient de sortie.
-
Je peux savoir où tu vas comme ça ? m’avait
demandé Romain.
Papa était allé dîner avec ses employés, Manon travaillait
et Jeanne était absente. Mon frère allait passer toute la soirée seul à la
maison.
-
Ben, je vais chez Akim !
-
Il est hors de question que tu sortes habillée
comme une prostituée !
-
Je suis habillée normalement, Romain !
-
On voit beaucoup trop de peau et pas assez de
tissu. Va te changer !
-
Je ne peux pas, je vais être en retard !
-
Va te changer, Zoé ! Je t’interdis de
sortir comme ça !
-
Pour qui tu te prends ?! T’es pas mon père !
-
Non, mais je suis ton grand frère et j’ai un
devoir de protection envers toi ! Il est hors de question que ma petite sœur
sorte dans cette tenue ! Tu as envie de te faire violer ou quoi ?!
-
J’ai le droit de m’habiller comme je veux !
Les hommes n’ont qu’à se contrôler !
-
Ils se contrôlent si tu ne les aguiches pas !
-
Bref, bonne soirée Romain !
J’allais atteindre la porte d’entrée quand mon frère me
barra la route.
-
Va te changer immédiatement, Zoé ! Sinon, tu ne sors pas !
-
Je fais ce que je veux, espèce de vieux rabat-joie !
-
Attention à la façon dont tu me parles ! Tu
vas finir par prendre une fessée !
Mon téléphone se mit à sonner : c’était Oriane. Je
répondis :
-
Allô ?
-
Zoé, qu’est-ce que tu fais ? Je t’attends !
On va être à la bourre !
-
Romain ne veut pas me laisser sortir, il me
prend la tête !
-
Oui ben trouve un truc ! Je t’attends,
grouille-toi !
-
Ok, c’est bon !
Je raccrochai et repris envers mon frère :
-
Bon Romain, ce n’est vraiment pas drôle. Laisse-moi
passer, maintenant !
-
Va te changer avant, sinon tu ne sors pas !
Je ne plaisante pas le moins du monde, Zoé ! Je ne comprends même pas que
tu aies ce genre de fringues dans ta garde-robe !
Un tchip s’échappa de ma bouche au moment où je me dirigeai
vers ma chambre pour me changer. Malheureusement, mon frère l’entendit.
-
Il était adressé à moi, ce tchip ?!
-
Ben, euh…non…
-
Attends-moi là : je vais prévenir notre
cousine que tu ne sors pas, et toi et moi on va régler nos comptes.
Oriane prévenue, j’entendis sa voiture démarrer et rouler
vers la soirée…sans moi. A la place d’une soirée entre potes, j’avais gagné une
bonne fessée de la part de mon frère. J’avais le chic pour gâcher les choses !
Si seulement j’avais accepté de me changer…
Ce
soir-là, Romain m’avait donné une fessée à la main plutôt forte. Même si j’avais
vécu pire, notamment avec papa, je me souvenais encore, en rangeant ma tenue de
soirée dans le carton, de cette correction qui m’avait valu de passer la soirée
avec un derrière tout rouge.
A la
fin de la journée, mes cartons furent prêts. Ce soir, nous dormîmes tous les
quatre à l’hôtel avant de prendre l’avion pour San Francisco demain à la
première heure. Cette dernière année en France avait été riche en émotions et
en bonnes nouvelles. On pouvait dire que le ciel m’avait fait un sacré cadeau
en me ramenant mon papa. Une chose était sûre, je ne lâcherais plus jamais
Valentin, ce papa qui m’a sauvé la vie et qui m’a fait découvrir l’amour
parental dans sa totalité.
Une
nouvelle vie s’offrait à moi : une vie encore plus luxueuse, dans un pays
où tout est possible. Allais-je réaliser mon American Dream ? Je n’en
savais rien, je n’avais même aucune idée du métier que je voudrais exercer plus
tard. Je savais juste que j’avais la meilleure famille du monde et qu’ensemble,
nous allions vivre une expérience formidable : un déménagement à l’autre
bout du monde.
A suivre…
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