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Le tutorat de Little Princess (séance 8)

 


                          Mon cadeau biologique mensuel m’a donné quelques jours de répit : au lieu de devoir me rendre vendredi dernier chez Thomas, nous avons attendu aujourd’hui, ma prof de chimie étant absente (youpi !).

                Je sais que Thomas doit me faire payer pour tout le reste du bilan, notamment le catastrophique couvre-feu que je redoute énormément. Il ne doit pas y avoir loin de quarante dates, et puisque Thomas m’a punie en multipliant ces dates par deux… J’essayais de me raisonner en me disant que Thomas ne me donnerait pas quatre-vingts fessées debout, mais la vérité était qu’il en est parfaitement capable.

                J’ai berné Thomas plusieurs fois depuis notre dernière entrevue (quand il va lire ceci, je vais signer mon arrêt de mort…) : je suis censée me coucher à 22h45 du vendredi au lundi, et à 21h45 du mardi au jeudi. J’ai fait en sorte d’ajouter une heure de plus aux mardis, mercredis et jeudis soirs alors que ce n’était absolument pas la règle. Mais puisque Thomas n’a rien dit, j’ai continué… Oui, je mérite le titre de la chipie du mois, je le reconnais volontiers ! Seulement, j’étais prête à faire cela (même si ce n’est absolument pas dans l’intérêt de ma santé, j’en conviens…) si c’était pour transgresser le couvre-feu tout en n’aggravant pas mon cas ! Avait-il remarqué ma supercherie ?

 

                Finalement, pas plus tard qu’hier, après un bilan en visio avec mon gastroentérologue, j’apprends que ma collation du soir, à 22h, ne doit être ni déplacée, ni négligée. Tant pis si je perds une heure de sommeil sur ma nuit. Bon, ce que je croyais être une supercherie n’en est finalement pas une : bye bye le couvre-feu de 21h45 !

 

                Cependant, depuis la dernière rencontre, il y avait eu un problème majeur à l’université : une altercation avec ma prof d’anglais, qui m’a faite passer en réunion disciplinaire vendredi dernier. Heureusement, la majorité de mes profs m’ont défendue et je n’ai écopé que d’un avertissement oral ; mais la punition que je n’ai pas eue à l’université se transformera en fessée chez Thomas…

 

                Mon appréhension est donc tout à fait réelle en me rendant chez lui. Je me dis que je vais avoir bien du mal à m’asseoir au retour et que je vais vraiment casquer !                                                                            

 

 

                Thomas m’accueille avec sa bonne humeur habituelle et nous discutons de façon détendue pendant plusieurs minutes. Le temps passe et mon appréhension me rend complètement idiote : je pense : « Peut-être que comme il n’y a pas grand-chose à redire, il peut se permettre de prendre du temps pour discuter ! ». Mais absolument pas. Nous passons au bilan et revoyons chaque domaine un par un.

                Mon comportement est à peu près resté le même, sauf pour mes devoirs que je fais maintenant systématiquement. J’essaie également de boucler au mieux mon planning de révisions (pas simple lorsqu’il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée !), de suivre mon régime correctement et de faire mon sport dès que possible.

                En revanche, Thomas n’est « pas content » pour ma prise de médicament qui ne se fait plus dans les temps, et le fameux couvre-feu. Bon, ça, c’est dit.

                On passe à l’avertissement oral : Thomas me réprimande fortement, je crois que s’il avait eu une mitraillette à la place des yeux, il m’aurait immédiatement descendue.

                Il évoque ensuite le dernier point de mon suivi – et ce n’est pas le moindre - : les cours séchés.

-          Je ne me souviens pas avoir de nouveau séché un cours depuis la dernière fois, dis-je.

-          Ah oui ? On parle du cours de chimie de mercredi dernier ?

-          Ah…Oui, effectivement.

Je l’avais oublié celui-là.

-          Tu m’as dit que tu t’étais endormie, me dit Thomas.

-          Oui, c’est vrai… J’ai fait de la méditation, comme chaque midi, et j’ai zappé de mettre une alarme… Mais d’habitude, je ne m’endors jamais !

-          Est-ce que tu as fait exprès de ne pas mettre d’alarme, Lucie ?

-         

-          Lucie ? répéta-t-il. Est-ce que tu as fait exprès ?

-          Oui… répondis-je en baissant les yeux.

Thomas respira profondément puis me dit :

-          Tu te souviens de ce que je t’ai dit pour les cours séchés ?

-          Oui…

-          Tu peux me le rappeler ?

-          Tu as dit qu’on ferait une séance typiquement pour ça à chaque fois que je sècherais un cours...

-          Exact. On va donc laisser le reste de côté pour aujourd’hui – ce qui veut dire que tu reviendras très vite – pour parler uniquement de ce cours séché. Je vais donc te demander de te lever, Lucie.

-          Non mais Thomas, sérieux… Je ne le referai pas…

-          Lève-toi, Lucie. Maintenant.

Je reste assise sur le canapé, me disant bêtement que dans cette position, il ne peut pas m’atteindre.

                Après avoir installé la pièce, Thomas remarque je ne me suis toujours pas levée : il attrapa mon bras et le tira. N’ayant pas envie que ce membre soit déboîté (c’est qu’il m’est utile, quand même !), je le suivis à contrecœur et fus dans l’obligation de me lever. Les claques qui m’accueillirent une fois debout furent corsées.

-          Quand je te dis de te lever, tu te lèves, Lucie ! C’est clair ?

-          Oui…

-          Ok. Enlève ton pantalon et ton sous-vêtement. Tu as une minute.

-          Oh putain…

-          Pardon ?!

-          Oh non ! J’suis désolée !

Thomas m’attrapa par le bras et me flanqua une nouvelle salve. Deux fois en deux minutes. Timing serré et douloureux !

-          Tu as une minute, Lucie.

Je ne voulais pas enlever mes précieuses couches de vêtements et pour le coup, je voulais tenir tête. Je m’auto-insultai de folle d’oser tenir tête à Thomas, mais je ne voulais vraiment pas me déshabiller. Vu le calibre des claques que je venais de prendre AVEC ma culotte et mon legging, je ne m’imaginais pas SANS… !!!

-          Lucie, dépêche-toi. A la fin de la minute, si tu n’as pas obéi, je vais vraiment m’énerver !

-          T’es déjà énervé, répondis-je.

Thomas ne rétorqua pas. Qui ne dit mot, consent. Il était déjà hyper énervé.

                La minuterie retentit et Thomas me fonça dessus : il m’attrapa par le bras et je vis sa main se lever haut, très haut. Cela me déclencha un flash-back :

 Je devais avoir huit ou neuf ans, l’un de mes trois oncles me réprimandait à la suite d’une bêtise commise (je ne me souviens plus laquelle, j’en ai tellement fait !). Comme je n’aimais pas qu’il me réprimande, je lui ai répondu un grand : « Ta g***le ! » du haut de mon jeune âge. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, car les gros mots étaient très rarement présents dans mon vocabulaire, surtout à cet âge-là. De là, mon oncle m’avait empoigné le bras et levé très haut son autre main dans le but de me coller une claque mémorable sur les fesses ; heureusement, ma mère était arrivée à temps en disant à son grand frère : « Que fais-tu à ma fille ?! Lâche-la ! ». Je m’en étais sortie avec une réflexion de ma mère : « Chérie, je ne veux plus que tu dises de gros mots ! ». Je me souviens m'être demandée ce que cela faisait de recevoir une vraie fessée, une qui fait mal et qui vexe, chose que je ne connaissais pas.

                  Vingt ans après, je me retrouvais dans la même position : mais cette fois les claques sont réellement tombées, et bien tombées. Thomas me tira ensuite jusqu’au canapé et me bascula en travers de ses genoux malgré mes protestations.

                Une bonne fessée me tomba dessus, d’abord sur mon très fin legging puis sur mes fesses nues, lorsque mes vêtements furent descendus. Tout en me claquant, Thomas me réprimandait :

-          Pourquoi est-ce que tu n’obéis pas, Lucie ?! Réponds-moi ! Je t’ai posé une question !

-          C’est bon… Aïe ! Je vais…aïe…t’obéir…aïe !

-          Il aurait fallu le faire dès le départ ! Quand je te demande quelque chose, tu le fais ! Je ne t’ai demandé qu’une chose, une seule ! Même ça tu ne le fais pas !

-          Oui, d’accord, d’accord !!

Thomas tapait fort : cette séance démarrait sur les chapeaux de roues. Lorsque ce fût fini, il m’ordonna :

-          Tu enlèves ton pantalon et ton sous-vêtement, puis tu vas au coin, mains sur la tête. Tu as de nouveau une minute.

Pas besoin d’un nouveau décompte, je le fis instantanément. Je me déshabillai et allai au coin ; mais je m’appuyai contre le mur par réflexe. Thomas m’asséna une fessée : sur le coup je n’en compris pas la raison mais il me réprimanda vite :

-          Pourquoi est-ce que tu t’appuies contre le mur, Lucie ? Qu’est-ce que j’ai dit par rapport à ta tenue au coin ?!

-          J’suis désolée ! J’ai oublié !

-          Tu oublies beaucoup de choses, on dirait ! Tu oublies de bien te tenir, tu oublies de mettre une alarme pour le cours de chimie… ça commence à faire beaucoup !

Avec cette nouvelle fessée, je me redressai correctement et mis mes mains sur la tête comme demandé. J’entendis Thomas prendre la planche en bois.

 

-          Viens ici, Lucie.

Je m’approchai de Thomas et me tins en face de lui.

-          Pourquoi vas-tu être punie ?

-          Parce que j’ai séché le cours de chimie.

-          Combien de temps a duré ce cours ?

-          Une heure et demie…. Comme presque tous les cours…

-          On en a déjà parlé plusieurs fois de ces cours, oui ou non ?

-          Oui…

-          Et qu’est-ce qu’on avait dit ?

-          Que je ne devais plus sécher les cours.

-          Alors pourquoi est-ce que tu as recommencé ?

-          Parce que ça ne sert à rien les cours de chimie…

-          Tu oses encore me répéter ça ?! Viens là !

Thomas prit mon poignet et me tira jusqu’au canapé où il me bascula en travers de ses cuisses. Il me bloqua instantanément les jambes, et bloqua également la main que je venais de placer sur mon derrière pour parer la première claque.

-          Je t’interdis de sécher les cours, Lucie. C’est inacceptable !

Et la première claque tomba, ainsi que toutes les autres. Après la sixième ou septième, Thomas s’empara de la planche et m’en asséna dix coups : je serrai les dents devant la douleur. Malheureusement pour moi, la main fit très vite son retour et je laissai échapper mes gémissements de douleur. Bientôt, les larmes arrivèrent. Cette fessée était sévère, très dure à supporter et interminable. Je n’en pouvais plus.

-          Tu vas encore sécher les cours, Lucie ?

-          Non…

-          Comment est-ce que je peux te croire ? Tu m’as déjà dit « non » les fois d’avant, et tu as recommencé !

-          Mais… J’en ai marre de prendre des fessées, là…

-          Ça aussi tu me l’as déjà dit, mais rien n’a changé ! Comment est-ce que je peux te croire aujourd’hui ?

Je prenais des claques tellement balèzes que j’étais prête à lui promettre un cheval de course, une Mercedes et une villa à Marrakech, du moment que cela s’arrêtait. Mais le cœur du problème n’était pas là : allais-je réellement arrêter de sécher les cours ?

-          Mais… Je me suis améliorée ! plaidai-je. Je n’ai pas séché la littérature comparée !

-          C’est bien mais mon avertissement concernait TOUS les cours, Lucie. Sans exception.

-          Oui mais c’est quand même une amélioration !

-          Oui mais je ne veux plus AUCUN séchage de cours !

Thomas était tellement énervé qu’il mettait toute sa force dans les claques ; l’élan de son bras ne suffisait plus : il prenait également de l’élan avec son torse. Je le sentais bouger contre ma hanche gauche.

-          Je veux que tu t’en souviennes, Lucie ! Que cette fessée soit mémorable ! Il est hors de question que tu recommences, tu as compris ?!

 

Lorsque cette interminable tannée fut terminée, ce fut la vraie délivrance. Thomas m’envoya au coin – m’y colla au passage une fessée parce que je n’avais pas mis mes mains sur la tête ! – ce qui me laissa le temps de calmer mes spasmes, sécher mes larmes et reprendre mes esprits. Je transpirais de partout, je pense que Thomas aussi était en nage. Ce fut vraiment éprouvant.

 

-          Viens ici, Lucie. Agenouille-toi sur le canapé.

J’obéis avec appréhension. Thomas se positionna à côté de moi et la fessée reprit de plus belle. Dans cette position, c’est comme si j’étais debout. Je hais cette position tout autant. Je tentai de mettre ma main mais Thomas m’en empêcha. Tout en me claquant, il me grondait :

-          Tu étais en train de dormir pendant ton cours de chimie ! J’espère que ça t’était agréable ! Tu as loupé une heure et demie de cours, Lucie ! Une heure et demie, c’est long ! C’est très long ! Et si je continuais comme ça pendant une heure et demie ? Qu’est-ce que tu en penses ?

Il n’est pas sérieux, là ?! Il n’est vraiment pas sérieux ?! Non, heureusement. De toute façon, c’est physiquement impossible. J’ai déjà reçu une fessée à la main de quarante minutes non-stop de la part de Gabriel après mon passage en conseil de discipline. Gabriel était pourtant extrêmement endurant aussi ! Mais il a admis que quarante minutes, c’était long ! Donc évidemment, Thomas n’aurait pas pu tenir une heure et demie…et moi non plus !

 

                Nouveau passage au coin après cette cuisante tannée. Je n’en pouvais plus et je n’avais envie que d’une chose : rentrer chez moi !

 

 

-          Lucie, viens là. Assieds-toi. Tu écris : « Je m’excuse d’avoir séché le cours de chimie du 11 mars 2021. ». Chaque ligne compte pour cinq minutes de cours.

-          Oh putain…

-          Pardon ?! Lève-toi, Lucie.

-          Non, j’suis désolée !

-          Lève-toi ! Tout de suite !

J’obéis non sans mal. Une nouvelle fessée debout tomba. Lorsque je me rassis, je ne bronchai plus.

-          Tu as compris le principe pour les lignes ?

-          Oui.

-          Bien, alors au travail.

Je posai vite fait une division au dos de la feuille 90/5 (eh oui, je suis littéraire, pas scientifique !) et j’en conclus que je devais écrire dix-huit lignes.

Puisque je n’étais pas chronométrée cette fois-ci, les dix-huit lignes furent très bien écrites. Cependant, je savais ce qui m’attendait : dix-huit fessées debout !

 

                Encore une fois, vu le calibre des claques, je ne tenais pas en place. Thomas me pencha sous son bras de nombreuses fois, puis me fit agenouiller sur le canapé pour finir les lignes. Thomas tapait beaucoup sur la partie la plus sensible de mon derrière : juste au-dessus de la pliure entre la fin des fesses et le début des cuisses. Là où ça fait vraiment très, très mal. Jusqu’alors, il n’y avait que quelques claques par-ci par-là qui tombaient à cet endroit mais aujourd’hui, c’étaient des séries complètes. Je priai Thomas :

-          Arrête de taper ici ! ça fait trop mal !

-          Ne me dis pas ce que je dois faire !

Evidemment, il insista à cet endroit. Ce fut une véritable torture.

 

                Après la dix-septième phrase, Thomas m’ordonna :

-          Lis la phrase suivante, s’il te plaît, Lucie.

-          Dernière phrase : Je m’excuse d’avoir séché le cours de chimie du 11 mars 2021, lus-je.

-          Lève-toi du canapé.

Je m’exécutai, pensant recevoir une dernière fessée debout. Mais au lieu de ça, Thomas m’attrapa par le bras, s’assit sur le canapé et me renversa sur ses genoux.

-          Non, non, s’il te plaît ! le priai-je.

Mais rien n’y fit. Cette série de dix-huit lignes se termina par une nouvelle fessée, allongée sur les genoux de Thomas.

                Ma toute petite fierté fut d’avoir réussi à omettre volontairement trois lignes. Finalement, je n’ai reçu « que » quinze salves, qui ont tout de même été bien corsées !

                Quand Thomas va lire ceci, je ne donne vraiment pas cher de ma peau… !

 

                Avant de retourner au coin, je demandais la permission à Thomas de consulter mon téléphone qui venait de vibrer. Il accepta. Je n’aurais vraiment pas dû regarder ce message : ma copine Lisa me demandait où j’étais car elle ne me voyait pas connectée en chimie. D’habitude quand je sèche, je la préviens toujours. Je lui réponds :

-          Ben, je suis chez mon tuteur ! On n’a pas chimie aujourd’hui !

Lisa comme l’intégralité de mon entourage, sait que j’ai un tuteur pour me booster un peu dans mes études. Seules très peu de personnes sont au courant du fonctionnement réel de ce tutorat.

Lisa me répondit :

-          Ben si ! C’est la semaine prochaine que la prof est absente !

Une vague de stress me submergea. Je lâchai un « Merde ! » qui interpella Thomas. Mais je n’avouai rien sur le moment et me rendis au coin, me demandant bien comment j’allais traiter cette affaire avec mon tuteur.

 

                J’en ai plus qu’assez de ce coin, même s’il me donne du répit. J’apprécierais même y être si je ne devais pas garder ma position debout et mes mains sur la tête ! Ces fameuses mains sur la tête… que j’oubliai une nouvelle fois de mettre !

-          Lucie ! Qu’est-ce que je t’ai dit ?!

-          Pardon ! formulai-je en protégeant mes fesses avec mes mains.

Mais cette fois-ci, c’en était trop : Thomas me l’avait trop dit, trop répété, et ce depuis bientôt cinq mois. Il me tira jusqu’au canapé et me bascula en travers de ses genoux pour une nouvelle fessée magistrale.

-          Tu ne veux pas écouter, tant pis pour toi ! Tu assumes, maintenant !

Je ressentis très mal cette fessée pour avoir désobéi. Puisque Thomas et moi ne vivons pas ensemble (béni soit le ciel pour cela !) les fessées immédiates pour une bêtise commise quelques secondes auparavant sont rares. Celle-ci était de ce type. J’avais l’impression d’être une enfant prise la main dans le sac et punie sur le champ. Je regrettai amèrement mon attitude.

Lors d’une fessée différée, il me faut du temps pour me remémorer mon état d’esprit lorsque je commettais ma faute, les circonstances, etc. Là, puisque c’était une fessée immédiate, j’étais encore pleinement dans les conditions. Celle-ci différait des autres fessées immédiates (qui généralement sont données à cause d’un « putain » ou d’un manque de tenue au coin) car je sentais que Thomas en avait vraiment assez et avait décidé de me prendre sur ses genoux pour régler le problème une bonne fois pour toutes. Je lui avais désobéi une fois de trop.

Cette fessée me vexa beaucoup, beaucoup plus que les autres. Pourtant, elle fut ferme et sévère, comme toutes les fessées données par Thomas. Sa forme ne changeait pas mais le fond était tout autre.

 

                En revenant au coin, je me tins correctement, sans broncher. Lorsque Thomas me fit revenir à lui, il me demanda :

-          Qu’est-ce que tu as retenu d’aujourd’hui ?

-          Que je ne devais plus sécher les cours.

-          Tu ne vas vraiment plus le faire ?

-          Non.

-          Tu me le garantis ?

-          Oui.

-          Redis-le-moi en me regardant dans les yeux.

J’obéis. Thomas me prit ensuite dans ses bras de manière furtive pour me signaler que la séance était close. Elle avait effectivement duré une heure et demie.

 

 

                La culpabilité m’envahissant, je ne pus m’empêcher, en buvant mon verre d’eau, de demander :

-          Si je te dis quelque chose, tu promets de ne pas te fâcher ?

-          Oh là, ça commence mal…

-          Non mais sérieusement… Tu promets ?

Il ne promit pas.

-          Ça concerne quoi ? me demanda-t-il.

-          Ben… Ma prof de chimie est absente la semaine prochaine, en fait. Je croyais que c’était cette semaine ! Je n’ai pas fait exprès !

-          J’aimerais bien te croire mais comme par hasard, ça tombe sur la chimie !

-          Je sais mais pour le coup, je n’ai vraiment pas fait exprès !

-          Comment ça se fait que tous les autres le savaient mais que toi tu t’es trompée ?!

-          Parce que comme je ne vais pas en cours, ben…

-          …tu loupes des informations. Logique.

-          Oui… Mais sérieux, tu vas me punir pour ça ?

-          Je ne sais pas encore. Je vais réfléchir. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas content.

-          Oh putain…

-          Pardon, Lucie ?!

-          Rien, c’est bon ! De toute façon la séance est close…

-          Ça veut dire quoi, ça ?! La séance est close donc tu peux faire ce que tu veux, c’est ça ?!

-          Ben… De toute façon, tu ne peux pas tout punir tout le temps donc…

-          Donc tu peux faire ce que tu veux ! Je ne suis pas d’accord avec ça, Lucie ! Ce n’est pas une bonne façon de penser ! Tu crois vraiment que, parce que la séance est close, tu peux faire ce que tu veux ?!

-          Ben…oui, avouai-je.

-          Très bien. Ça, c’est du foutage de gueule, Lucie ! Et je déteste ça ! Lève-toi !

-          Non, s’il te plaît ! Je n’ai rien fait !

-          Depuis tout à l’heure tu me provoques : tu te fiches de moi !

En deux temps, trois mouvements, je me retrouvai au coin à prendre une bonne fessée debout ; d’abord sur mon legging, puis sur mes fesses nues. Cette fessée calma toute provocation en moi. Je voulais savoir si « Thomas-cool » et « Thomas-tuteur » pouvaient parfois fusionner, et ils le pouvaient. Je réalisais que je pouvais prendre une fessée à n’importe quel moment d’une discussion-détente, que ce soit au début ou à la fin de la séance.

 

                Evidemment, puisqu’il faut s’atteler au reste du bilan, Thomas me convoqua pour mercredi prochain, ma prof de chimie étant réellement absente.

 

                Je repartis avec les fesses cramoisies et une boule dans le ventre en pensant à mercredi, séance où seront punis le couvre-feu et l’avertissement oral à la fac.

 

                A suivre…

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -