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Le tutorat de Little Princess (séance 9)


               Après avoir fait état du bilan, Thomas m’annonça que le fait d’avoir zappé mon dernier cours de chimie en me rendant chez lui la semaine dernière lui était resté en travers de la gorge.

Pour rappel, j’étais venue chez Thomas la semaine dernière croyant ma prof de chimie absente ; or, c’était cette semaine qu’elle l’était, et non pas la précédente. Ça n’avait réellement pas plu à Thomas. Tout en installant la pièce, il me réprimandait :

-          Tu peux me rappeler ce que je t’ai dit pour les cours séchés ?

-          Nan mais tu n’es pas sérieux, là ?! Je n’ai pas fait exprès !

-          Et pourquoi tous les autres ont compris la bonne date mais pas toi ?!

-          Je ne suis pas la seule à avoir mal compris ! Il n’y avait que la moitié de la promo au cours !

-          Tu as quand même séché un cours, Lucie !

-          Nan mais putain…

-          Pardon ?! Lève-toi ! Tout de suite !

-          Non, c’est bon, je n’ai pas fait exprès !

-          A t’entendre, tu ne fais jamais exprès ! Lève-toi !

-          Non, non, non !

Thomas me tira fermement le bras, je n’eus d’autre choix que de me lever du canapé. Une première salve tomba sur mon pantalon. Bon. Ça commençait bien.

-          Ce n’est pas du tout sérieux, Lucie ! Tu te dois de savoir quand tu as cours et quand tu n’as pas cours ! Bref, tu as une minute.

-          Nan mais putain…

Je me rendis immédiatement compte de mon erreur et reculai, m’excusant automatiquement et répétant que je n’avais pas fait exprès.

-          C’est bien ce que je dis, tu ne fais jamais exprès ! gronda Thomas en me fonçant dessus.

Deuxième salve. Ça démarrait vraiment mal.

-          Tu as une minute, Lucie !

-          Pourquoi faire ?

Je le savais très bien mais je voulais gagner du temps…

-          Pour enlever ton pantalon et ton sous-vêtement, et aller au coin !

-          Mais nan mais sérieux…

Thomas avait mis son minuteur mais je ne bougeai pas. J’avais toujours la même réticence à retirer mes seules protections.

Lorsque le minuteur sonna pour signifier la fin du temps imparti pour moi, Thomas m’attrapa et me renversa sur ses genoux. Tout en me claquant, il me grondait :

-          Pourquoi est-ce que tu ne fais JAMAIS ce qu’on te demande, Lucie ?! Pourquoi ?!

-          Parce que… Parce que…

J’avais du mal à répondre, me concentrant sur la réception des claques.

-          Je t’ai posé une question !

-          Parce que…je savais que tu allais m’en mettre une !

-          Oui mais tu sais bien que si tu ne fais pas ce que je te demande, ce sera pire !

Ça y est, le cap est franchi : Thomas me baisse le pantalon et emporte mon shorty dans l’élan. La douleur se fait plus forte, plus compliquée à gérer. Thomas est en colère parce que je ne lui ai pas obéi, et je le comprends ; mais je me comprends aussi. Il est tout à fait légitime que je n’aie pas eu envie de me soustraire aux seules protections présentes pour mon derrière !

 

                La fessée terminée, Thomas me laissa me relever et m’annonça que j’avais de nouveau une minute. Résignée, je me déshabillai et pris le soin de plier correctement mes vêtements. Je me dirigeais vers le coin lorsque le minuteur sonna de nouveau : je n’avais pas été assez rapide. Thomas me renversa de nouveau sur ses genoux.

-          Tu te fiches vraiment de moi, Lucie !

-          Mais…je pliais mes vêtements !

-          Tu fais exprès de prendre ton temps ?!

Je ne savais que lui répondre. Non, je n’avais pas fait exprès de prendre mon temps, je pensais qu’une minute c’était plus long que ça. D’un côté, cette nouvelle fessée me semblait terriblement injuste parce que j’avais enfin obéi et qu’il ne m’avait manqué que quelques secondes ; d’un autre côté, j’avais tellement tenté de gagner du temps depuis le début du tutorat il y a cinq mois, qu’il était légitime que Thomas réagisse de cette façon.

 

                Je devais déjà avoir le derrière tout rouge alors que nous n’avions même pas commencé à entrer dans le vif du sujet.

 

Après un premier passage au coin, Thomas me renversa de nouveau sur ses genoux, cette fois-ci pour une longue, très longue, très très longue tannée à la main. Il tapait parfois sur ce fameux endroit sensible, juste au-dessus de la jonction fesse-cuisse et ces claques-là étaient terriblement dures à recevoir. Mes jambes étaient bloquées, mes mains aussi : je n’avais que mes yeux pour pleurer. Je n’avais pas fait exprès de sécher ce cours et cela me paraissait injuste de me faire punir pour cela. Oui, je n’avais pas assisté à ce cours. Oui, c’était tombé sur la chimie. Mais je n’avais pas fait exprès.

Seulement, sur le coup de l’injustice et de la colère, j’avais sorti une phrase malheureuse à Thomas : « Si j’avais su que tu me punirais pour ça, je n’aurais pas fait autant d’efforts pour assister à tous les autres cours cette semaine ! ». Evidemment, il appuya la fessée qu’il me donnait pour punir cette phrase malheureuse…

 

De retour au coin (je tiens quand même à préciser que c’est la toute première séance où je n’ai pas pris de fessée au coin ! Ouf !), puis Thomas me rappela de nouveau pour m’annoncer :

-         Rappelle-moi ce qu’on a dit pour les cours séchés ?

-         Que l’on ferait une séance spécifique à chaque fois… répondis-je de façon nonchalante, encore imprégnée du sentiment d’injustice.

-         Exact. Pour aujourd’hui je vais te faire une fleur, on ne va pas parler que de ça.

Je haussai les sourcils. Nous allons parler d’autre chose, je n’appellerais donc pas cela « une fleur » !

-          Tu as quelque chose à dire ? me demanda Thomas, ayant remarqué mon mouvement de sourcil.

-          Non, c’est bon.

-          Si tu as quelque chose à dire, dis-le. Je t’écoute.

-          Non, c’est bon.

-          D’accord. Nous allons donc parler de l’altercation que tu as eu avec ta prof d’anglais. Tu t’en souviens ?

-          Oui, je m’en souviens.

Evidemment que je m’en souvenais ! J'appréhendais depuis, le moment où Thomas m'y confronterait.

-          C’est inacceptable qu’une telle chose se soit reproduite, Lucie. Va t’agenouiller sur le canapé.

-          Oh mais sérieusement…

-          Dépêche-toi !

Je m’exécutai non sans appréhension. Je savais que Thomas était furieux de mon indiscipline à la fac. Si je n’avais pas eu de conséquences à l’école, les conséquences avec mon tuteur allaient sûrement être très salées.

Thomas enleva sa ceinture et me fessa avec. Je la supportais mieux que la main mais l’endurance était néanmoins bancale au niveau psychologique :  il n’avait pas annoncé le nombre de coups, cela pouvait donc durer comme ça très longtemps…

J’en encaissai une quinzaine puis lâchai ma position.

-          Remets-toi correctement Lucie !

-          Mais ça fait trop mal !

-          Viens t’allonger sur le ventre, ici.

Thomas m’indiqua la méridienne du canapé. J’obéis, et les coups de ceinture reprirent. Je serrais les dents. Le « problème » avec la ceinture, c’est qu’elle frappe pratiquement toujours la même fesse : celle qui reçoit le bout de l’instrument. Ma fesse gauche allait donc parfaitement bien mais ma fesse droite était en P.L.S.

                Au bout d’une vingtaine de coups, je gigotais beaucoup trop : Thomas lâcha donc la ceinture au profit de sa diabolique et impitoyable main. Evidemment, ce ne fût plus du tout la même histoire : les deux fesses prenaient, et bien comme il faut !

-          Aïe, stop, stop ! le priai-je.

-          Tu sais très bien que plus tu dis « stop », plus je continue ! Qui est-ce qui décide d’arrêter la punition, Lucie ? C’est toi ?

-          Non…

-          Par contre, de quoi peux-tu décider ?

-          D’arrêter les bêtises…

-          Exactement !

-          Mais c’est bon, j’ai compris ! Je ne me disputerai plus avec mes profs ! J’ai compris ! Arrête, arrêteeee !!!

Mais il ne s’arrêtait pas.

-          Il est hors de question que cela se reproduise, Lucie ! Hors de question ! Je ne veux plus qu’on en parle !

Toujours allongée à plat ventre sur la méridienne, j’essayais de ramper le long du canapé pour échapper aux claques mais cela ne fonctionnait pas. Thomas me maintenait trop fermement.

Encore une fois, cette fessée à la main dura très, très, très longtemps. Sans mentir, je pencherais pour une dizaine, voire une quinzaine de minutes, non-stop. A la fin, j’étais complètement épuisée. Thomas m’avait achevée !

 

                Mais il allait encore me falloir beaucoup d’énergie pour ce qui allait suivre.

 

                Thomas me rappela alors que j’étais au coin :

-          Pourquoi viens-tu d’être punie ?

-          A cause de l’avertissement oral que j’ai eu par suite de la dispute avec ma prof d’anglais.

-          Nous sommes donc bien d’accord que les cours séchés et les avertissements, c’est de l’histoire ancienne, Lucie ?! Nous n’en parlerons plus ?!

-          Non, nous n’en parlerons plus.

-          Très bien. Va t’asseoir sur la chaise.

J’obéis, posant mes coudes sur la table devant moi. Thomas me fila une feuille et un stylo… Vous connaissez la suite.

-          Tu écris : « Je m’excuse de ne pas avoir respecté le couvre-feu le 12 février », et tu écris chaque date.

Vingt-huit. C’était le chiffre du jour. Vingt-huit dates à noter car je n’avais pas respecté le couvre-feu. Cependant, un sentiment d’injustice m’envahissait grandement : parmi ces vingt-huit dates, il y en avait une où mon cours de théâtre en visio s’était éternisé après 22h45, et deux autres où je souhaitais boucler mes devoirs avant de me coucher. J’étais donc en train de travailler ! Me punir pour ces trois dates-là relevait pour moi d’une très grande injustice, alors même que je fais des efforts quotidiens pour respecter le planning et maintenir mes notes au-dessus de 15/20.

                Que je ressente de l’injustice ou pas, les vingt-huit fessées debout tombèrent, ce qui prit une bonne demi-heure. Presque trente-cinq minutes, debout, à recevoir de très bonnes claques. 

A chaque fois, j’imaginais que Thomas débarquait dans ma chambre à 22h45 pour m’en coller une car je n’étais pas couchée. Toutes ces fessées que j’avais économisées grâce à la distance, je les payais maintenant. Cependant, en supplément de ma repentance, une boule de colère siégeait dans mon ventre. Pour les deux dernières dates, j’étais en train de faire mes devoirs ! Je suis actuellement submergée de travail (ce qui m’oblige à écrire cet article quatre jours après la séance) et je fais tout ce qu’il faut pour entrer dans les clous imposés par le tutorat. Je recevais deux fessées (debout, en plus…) complètement injustifiées, et j’étais réellement en colère.

"Minute info" : Mon Haut Potentiel Intellectuel comprend l’hypersensibilité, c’est-à-dire le fait de ressentir chaque sentiment de façon beaucoup plus intense qu’une personne normale. L’hypersensibilité touche 30% des Français (donc ce n’est pas seulement lié aux HPI, puisque nous ne représentons que 2% de la population française).

La colère que je ressentais était telle que j’étais totalement déconnectée des claques que je recevais ; on pouvait même dire que celles-ci ne servaient à rien. J’étais focalisée sur mon idée d’injustice et je ne comprenais pas comment Thomas pouvait ne pas le comprendre.

A un moment, j’ai même pensé à mettre fin au tutorat. Je m’inflige une discipline quotidienne assez stricte et même si elle n’est pas totalement respectée, je fais des efforts au jour le jour. Quand cette discipline est laissée de côté, je prends une demi-journée pour faire le point avec Thomas et me prendre de sacrées roustes, car c’est une des seules méthodes qui fonctionne avec moi. Puisque je m’inflige tout cela, il m’est impossible d’accepter l’injustice !

                Mais je suis restée. Pourquoi ? Eh bien parce que Thomas aussi s’investit dans le tutorat, il met du temps et de l’énergie pour m’aider à atteindre MES objectifs personnels, et qu’il est, pour le moment, le meilleur tuteur que j’aie eu depuis mes débuts dans le domaine, il y a onze ans. Alors j’ai tenté d’atténuer ma boule de colère et attendu la fin des vingt-huit fessées debout.

 

                Après un nouveau passage au coin, Thomas me rappela, me fit rasseoir, me redonna une feuille et un stylo et me dicta : « Je m’excuse de ne pas avoir respecté le couvre-feu le 12 février ».

Eh oui. Il m’avait prévenue puisque je me fichais du couvre-feu, il durcissait la règle en doublant chaque jour où je ne le respectais pas. Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Ce fut reparti pour vingt-huit lignes, puis… vingt-huit fessées debout, beaucoup plus dures à encaisser que celles de la première série. Ma petite boule de colère dans le ventre était toujours présente.

 

                Après la vingt-huitième série de claques, Thomas me fila un supplément pour tous les messages non envoyés, une heure avant le couvre-feu, pour signifier que j’éteins les écrans... Décidément, il ne laissait vraiment rien au hasard !

 

                Séance terminée. J’étais vannée. Je redoutais cette séance et j’avais eu raison : elle fut très éprouvante et on ne peut plus sévère. Thomas est effectivement extrêmement endurant et intransigeant…


                Avant de repartir, je demandai à mon tuteur :

    -     Pourquoi tu m'as quand même punie pour les trois dates où ce n'était pas ma faute ?!

    -     Tu as vu la longue liste de dates qu'il y avait, Lucie ? Tu vas me dire que toutes les autres dates étaient justifiées aussi ?

    -     Non, mais ces trois-là l'étaient.

    -     Si elles n'avaient été que trois exceptions et que tu avais respecté tout le reste, je ne t'aurais rien dit. Mais là, tu te fichais totalement du couvre-feu et je ne pouvais pas laisser passer.

Mouais... Je n'étais que moyennement convaincue. Mais le problème est que ce n'est pas moi qui décide...


                Sur le chemin du retour, je me promis de tout faire pour ne pas revenir de sitôt. Mais vous savez autant que moi que je me fais cette promesse à chaque fois…

                Néanmoins, je me dois de préciser que mon bilan fut irréprochable tout le week-end !

 

                Au moment où je vous écris, nous sommes lundi 29 mars, 72 heures après la séance, et j’ai toujours du mal à m’asseoir !

 

A suivre…


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  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -