Jeudi 1er avril 2021
-
Simon ! Dépêche-toi de mettre tes
chaussures, on va être en retard !
-
C’est cro dur, maman !
-
Je ne peux pas t’aider, j’ai ta petite sœur dans
les bras… Bon, Noé, tu peux aider ton frère à mettre ses chaussures, s’il te
plaît ?
-
Non !
-
Comment ça, non ?!
-
Non !
-
Noé de Melbourg, tu vas tout de suite aider ton
frère à mettre ses chaussures sinon je vais me fâcher !
-
Non !
-
Je vais mettre tes petites sœurs dans la
voiture : à mon retour, je veux que tu aies aidé ton frère ! Tu n’as
vraiment pas envie que je me fâche, Noé ! Je ne suis pas d’humeur
aujourd’hui…
Heureusement, je n’eus pas à
me fâcher : Noé aida son petit frère, les enfants montèrent dans la
voiture, je vérifiai que tout le monde était bien attaché, et je filai en route
pour l’école.
Ce n’était pas prévu du tout. Alexandre et moi
n’avions absolument pas prévu les choses comme ça.
Nous nous
sommes rencontrés en première année de médecine, à Descartes. Après deux années
de psycho, Alex avait laissé tomber pour poursuivre son rêve : devenir
médecin. Moi, je venais tout juste d’avoir mon bac et sous la pression
familiale qui demande du prestige, je m’étais inscrite en première année de médecine.
La différence se fit à la
motivation : Alex était motivé, moi pas du tout. Nous fûmes séparés :
Alex poursuivit médecine, j’optai pour une formation de secrétaire médicale.
Cependant, le coup de foudre
s’était produit et quelques mois plus tard, nous nous mîmes en couple.
Nous vécûmes sept années de bonheur complet, rien que
tous les deux, à voyager à travers le monde durant nos vacances, à nous
installer dans ce que nous avions appelé « notre cocon », une toute
petite maison douillette et assez grande pour nous deux, et à profiter
uniquement l’un de l’autre.
Et puis, le soir de la Saint
Valentin 2012, alors que nous dînions dans un restaurant huppé de la capitale,
Alexandre posa un genou à terre, m’offrit une bague et me posa la question que
je rêvais d’entendre de sa bouche : « Veux-tu
m’épouser ? ».
Ensuite,
tout s’accéléra. Tout en préparant le mariage, nous achetâmes une magnifique
longère dans un petit village de Seine-et-Marne. Alexandre installa son cabinet
médical à deux pas de la maison et m’embaucha comme secrétaire.
Une fois mariés, nous partîmes
en lune de miel à Bora-Bora, un voyage magnifique durant lequel notre première
petite fille, Alice, fut conçue.
Alexandre étant enfant unique,
avait la hantise qu’Alice vive l’ennui qu’il avait ressenti étant enfant, c’est
pour cela que Noé vit le jour onze mois plus tard.
L’envie d’un troisième se
faisant ressentir pour nous deux, nous accueillîmes très vite un autre petit
garçon que nous appelâmes Björn, puisqu’Alexandre et moi sommes fans de la
série Vikings.
Deux ans après Björn, Simon
naquit et nous nous promîmes que ce serait le dernier. Nous envisagions très
bien une vie pleine de bonheur à six.
Mais je fis un retour de
couche juste après Simon, et nous ne pûmes nous résigner à ne pas garder les
jumeaux que l’on nous avait annoncés. Nous avions les moyens financiers et
l’espace nécessaire pour accueillir ces deux petits bouts de chou
supplémentaires ; alors Capucine et Emily-Rose naquirent un an tout juste
après Simon.
Aujourd’hui, Alice a sept ans, Noé six, Björn quatre,
Simon deux, et les jumelles ont quatorze mois. Alexandre et moi avons tellement
été pris par les enfants que nous en avons oublié notre couple, et en ce
moment, j’ai vraiment peur du divorce. J’aime mes enfants plus que ma propre
vie, mais mon mari est mon pilier, mon point d’équilibre, mon âme sœur et mon
oxygène. Même si c’est un peu bancal entre nous, je l’aime toujours à en mourir
et ne supporterais pas de le perdre !
Je déposai Alice, Noé et Björn à l’école, puis Simon
et les jumelles chez la nounou. Il y a toujours ce petit moment de soulagement
à neuf heures le matin, lorsque j’ai déposé tout le monde et que je peux enfin
me consacrer à moi et à mon boulot. Mes petits bouts me manquent mais nous
devons tous passer la journée chacun de notre côté pour garder un équilibre
familial, et surtout que j’évite de devenir folle !
En arrivant au cabinet, j’écrasai ma clope et entrai.
Je posai ma veste et mon écharpe sur le porte-manteau, lavai mes mains, enfilai
mon masque et me fis couler un café. Etonnée qu’il n’y ait personne dans la
salle d’attente, je frappai à la porte de mon mari. Il ouvrit presque
instantanément, me disant :
-
Ah tu es arrivée, chérie. Je t’attendais.
-
Pourquoi n’y a-t-il personne dans la salle
d’attente ?
-
J’ai déplacé toutes les consultations de la
matinée.
-
Quoi ?! Comment ça ?! En temps de
pandémie, tu ne peux pas te le permettre, mon chéri ! Tu as trop de
travail et les gens ont besoin de toi…
-
Du calme, Thaly. C’est déplacé à samedi. Certaines
personnes peuvent attendre quarante-huit heures, je t’assure ! Pour les urgences, je les
verrai cette après-midi entre deux autres patients. J’ai fait cela parce qu’il
faut qu’on parle.
Je ne connais que trop bien
cette phrase : « Il faut qu’on parle ». Ce n’est jamais bon
signe.
-
Tu veux me quitter, c’est ça ? demandai-je,
affolée.
-
Tu veux bien venir t’asseoir à mon bureau pour
qu’on en discute calmement ?
Les larmes me montèrent aux
yeux. J’allai m’asseoir sur la première chaise disponible puis attendis. Alex
ferma la porte pour que nous soyons seuls dans son cabinet, puis me dit :
-
Déjà, je voudrais savoir comment ça s’est passé
avec les enfants ce matin.
-
Très bien, même si Alice a toujours du mal à
supporter le masque à l’école : elle ne voulait toujours pas le mettre.
Elle disait qu’elle préférait attraper le virus. J’ai tenté de lui réexpliquer
mais j’ai bien vu que c’était un sujet sensible alors…
-
D’accord, je tenterai de lui parler ce soir.
-
Alex, de quoi veux-tu me parler ? Viens-en
au fait, s’il te plaît. Je veux que les choses soient claires entre nous.
-
Thaly, je pense que tu as remarqué que les
choses vont mal en ce moment entre nous. Nous ne sommes plus aussi proches et
complices qu’avant…
-
On en a déjà parlé…
-
Et nous en avons conclu que nous devrions faire
des efforts tous les deux, dit Alex. Tu me reproches de ne pas assez m’imposer
dans notre couple alors qu’avec les enfants, tu me trouves beaucoup trop
strict. Tu aimerais que j’assume un peu plus mon rôle de mari et que je t’aide
à prendre plus de décisions. C’est ça ?
-
Oui, c’est ça, répondis-je. Et toi, tu me
reproches de fumer alors que c’est mauvais pour ma santé, la tienne et celle
des enfants. Tu me reproches également de toujours remettre au lendemain ce que
je dois faire le jour-même, et d’être totalement désorganisée. Ah, et tu me
reproches également d’être trop laxiste avec les enfants.
-
Oui c’est exactement ça, confirma Alex. Une
chose est sûre : tu es ma femme, la mère de mes enfants. Tu es mon âme
sœur, mon rayon de soleil et mon roc, Thalysa de Melbourg. Enlève-toi de la
tête cette stupide idée de divorce car à moins que ce soit toi qui le demandes,
jamais je ne ferais une chose pareille !
Je sautai dans les bras de mon
mari et l’embrassai avec tout l’amour que je pouvais lui transmettre à cet
instant.
-
Puisque nous sommes seuls dans ce cabinet…
Pourquoi ne pas fêter cela ? suggérai-je.
-
Attends, Thaly. Crois-moi, je me ferais un
plaisir d’accéder à ta requête mais nous n’avons pas fini de parler. Nous
devons trouver une solution à notre problème.
-
Nous avons déjà dit que nous allions faire des
efforts chacun de notre côté.
-
Est-ce que ça a réellement marché ?
-
Eh bien, nous devons nous laisser un peu plus de
temps… Entre le travail, les enfants, la maison… C’est compliqué !
-
Arrête de trouver de fausses excuses, Thaly. Il
faut le dire clairement : non, ça ne fonctionne pas.
-
Tu as une meilleure idée ? interrogeai-je.
-
Eh bien ce week-end, nous avons profité que les
enfants soient chez mes parents pour sortir avec nos amis : toi avec tes
copines et moi avec mes copains…
-
Oui, et ?
Je voyais mon homme hésitant,
ce qui n’est pas dans son habitude : en général, il est plutôt cash.
-
…et Guillaume m’a dit qu’il avait eu les mêmes
problèmes avec Lise… Il a appliqué une méthode radicale qui leur convient
parfaitement, je me suis dit que peut-être, ça pourrait marcher pour nous...
-
Et quelle est cette méthode radicale ?
-
…la discipline domestique.
-
La discipline domestique ? demandai-je,
perplexe. Ça consiste en quoi ?
-
Eh bien… L’un des conjoints – en l’occurrence moi
– donne la fessée à l’autre – en l’occurrence toi – en cas de manquement à une
règle établie entre eux.
Je pouffai de rire. Mes bras
autour du cou de mon homme, je lui dis :
-
Mais mon chéri, tu me donnes déjà la fessée… Et
tu es doué d’ailleurs !
-
Non, non, là ce serait plutôt dans un but
punitif…
-
Tu me punirais par la fessée ? Comme… comme
les fessées qu’on donne parfois à nos enfants ?
-
Non, rien à voir !
-
Ben, Alex : une fessée est une (ou
plusieurs) claque(s) sur les fesses. A moins que tu connaisses d’autre
définition de ce mot mais…
-
Thalysa, tu veux bien faire un effort de
compréhension ? me coupa-t-il, agacé. C’est assez dur comme ça pour moi de
t’exposer cette solution…
-
Excuse-moi mon chéri. Vas-y, je t’écoute.
-
Ce serait effectivement une fessée comme tu
l’entends, mais tu te doutes bien que ça ne se limiterait pas à trois pauvres
petites claques sur le jeans comme cela m’arrive justement avec nos
enfants ! Non là, je te donnerais des claques qui te feraient mal, je te
baisserais sûrement ton pantalon et ta culotte, et je t’allongerais sur mes
genoux pour te la donner… Et suivant la gravité de tes bêtises, je pourrais te
punir avec autre chose que ma main : le martinet, la ceinture, la cuillère
en bois, etc.
-
Euh…
Je ne savais que répondre.
J’étais un peu prise au dépourvu.
-
S’il te plaît, ne me traite pas de fou, me
pria-t-il.
-
Mais non mon amour, voyons ! Je ne pense
pas que tu sois fou ! Non, c’est juste que je n’en ai jamais entendu parler…
-
Il y a plein de couples qui pratiquent la discipline
domestique et je te jure que ça a fait des miracles dans certaines relations en
crise !
-
Et pourquoi est-ce que tu me punirais ?
-
Eh bien en réalité, j’ai pas mal de raisons…
-
Ah oui, lesquelles ?
-
Le fait que tu doives arrêter de fumer. Et il y
a aussi la procrastination incessante dont tu fais preuve, et puis le manque
d’organisation…
-
Eh ! Je suis organisée !
-
Tu as prévu le pique-nique de Björn
aujourd’hui ?
-
Comment ça ?
-
Björn partait en sortie avec sa classe
aujourd’hui.
-
Oui ça je sais.
-
Il fallait un pique-nique.
La panique m’envahit. Mon
pauvre petit bébé d’amour était parti sans pique-nique !! J’attrapais mon
sac à mains pour foncer à l’école en quatrième vitesse quand Alexandre me
stoppa :
-
Relax, je m’en suis occupé. J’ai mis son
pique-nique dans son sac avant de partir ce matin.
-
Oh, tu es réellement merveilleux !
-
Oui je sais. Mais tu vois ce que je veux dire
quand je te dis que tu n’es pas organisée ? Et avec six enfants, ce n’est
vraiment plus gérable, Thaly. Déjà avec un enfant, ce n’est pas gérable mais
alors six…
-
Oui bon, j’admets que je suis parfois un peu
débordée…
-
Tu voulais que je m’assume plus dans notre
couple, eh bien voilà ce que je te propose : à partir de maintenant, je
vais te fixer des règles. Si tu les respectes, je te récompenserai. Si tu ne
les respectes pas, je te donnerai une fessée punitive. Tu es d’accord ?
-
Eh bien… On peut essayer.
Alexandre scella mon accord
par un baiser.
-
Très bien. Dans ce cas, puisque tu as toi aussi
ta matinée de libre, je te laisse jusqu’à ce midi pour flâner sur internet et
te trouver un agenda, un organiseur ou quelque chose dans le même genre :
quelque chose qui te permettra de t’aider à t’organiser. Si tu notes tout ce à
quoi tu dois penser, cela te facilitera la tâche. De mon côté, je vais rédiger
les règles que j’aimerais que tu respectes. On fera un point ce midi durant le
déjeuner, voir si tu es d’accord avec ce que j’ai écrit. Ok ?
-
Ok ! dis-je en attrapant de nouveau mon sac
à mains.
-
Oh et avant que tu partes, je t’annonce d’ores
et déjà que tu auras droit à ta première fessée ce soir, quand les enfants
seront couchés.
-
Pourquoi ?
-
Pour avoir oublié le pique-nique de Björn.
Je pris mon sac à mains et
sortis du cabinet, me demandant si je devais me réjouir ou appréhender. J’optai
pour un mélange des deux.
Après avoir surfé toute la matinée sur différents
sites, j’avais trouvé de quoi me satisfaire : un agenda familial que je
pourrais emmener partout. Celui-ci serait livré dès demain !
Je rentrai à la maison et
préparai le repas pour Alex et moi.
Midi et demi, Alex rentre du travail et le repas
n’est toujours pas prêt.
-
Thaly, j’ai mon premier patient dans trois
quarts d’heure…
-
Je sais ! Je n’ai pas vu l’heure !
répondis-je, à cran.
-
Si tu faisais tous les plats à l’avance le
week-end, il n’y aurait plus qu’à décongeler… Je peux t’aider à les faire, si
tu veux !
-
Non, non et non ! C’est à MOI de faire à
manger !
-
Alors organise-toi mieux que ça si tu ne veux
pas prendre une fessée tous les jours !
Je m’arrêtai quelques secondes
pour accuser la réplique de mon mari. Il allait vraiment falloir que je
m’habitue à ce nouveau fonctionnement !
Cinq minutes plus tard, nous nous mîmes à table.
Alexandre en profita pour dégainer les règles qu’il avait mises en place.
J’attrapai le papier et lus :
Règle d’or :
Pas un mot aux enfants. Ils ne doivent pas être au courant, sous aucun
prétexte.
Règle n°1 :
La cigarette : à partir d’aujourd’hui et durant deux semaines, tu
n’auras le droit qu’à cinq cigarettes par jour. Puis, trois par jour pendant
deux semaines, puis une pendant deux semaines. Ensuite, ce sera terminé.
L’usage de la cigarette électronique est autorisé.
Règle n°2 :
La procrastination : il est dorénavant hors de question de remettre
au lendemain ce que tu dois faire le jour-même. Si tu le fais, tu seras punie.
Si nous recevons encore une seule relance d’impayés, tu seras sévèrement
punie !
Règle n°3 :
Le ménage sera fait au minimum une fois par semaine. Les draps de toute la
maison seront lavés une fois par semaine également. A toi de choisir le jour
qui te convient. Si tu as besoin d’aide, tu peux me demander.
Règle n°4 :
Tu feras tourner au minimum une fois par jour le contenu d’une machine à laver.
Si tu as besoin d’aide, tu peux me demander.
Règle n°5 :
Les repas seront préparés à l’avance : il est hors de question de prendre
du retard en semaine avec ça.
Règle n°6 :
Durant tes futures punitions, tu m’appelleras « Monsieur » et rien
d’autre. Tu me vouvoieras. Si tu n’obéis pas à cette règle, il y aura des
conséquences.
Règle n°7 :
Tu feras, pour commencer, au moins deux heures de sport par semaine. Aucune
excuse ne sera tolérée, sauf raisons de santé.
Règle n°8 :
Aucun oubli ne sera autorisé à l’égard de nos enfants : si tu as peur
d’oublier quelque chose, voici un rappel de ce dont les enfants ont besoin tous
les matins :
Alice : masques
x 3 (un sur elle, les autres dans la poche de son cartable) + cartable
Noé : doudou
(éléphant jaune) + cartable
Björn : doudou
(dauphin gris) + tétine + cartable
Simon : doudou
(lion orange) + tétine + sac à dos en forme d’hippopotame
Capucine :
doudou (poupée en tissu rose) + tétine + sac à dos en forme de grenouille
Emily-Rose :
doudou (poupée en tissu mauve) + tétine + sac à dos en forme d’ours
Règle n°9 :
Aucun retard au travail, ni aux divers rendez-vous.
Règle n°10 :
Dialoguer en cas de problème et s’aimer comme au premier jour.
Tout manquement à ces
règles sera puni par une fessée.
A la fin de la lecture, je
précisai :
-
Euh Alex, je suis leur maman, je sais exactement
quels sont les doudous des enfants. D’ailleurs, Simon a changé : ce n’est
plus le lion orange, c’est son petit singe gris.
-
Je te l’ai noté pour que tu puisses vérifier
qu’ils les ont tous les matins. Et pour Simon, tu rectifieras…
-
Oui, je rectifierai. Et puis en ce moment, Capu
et Mimi ne prennent plus trop leurs tétines…
-
N’empêche qu’elles hurlent si elles ne les ont
pas… Les filles sont tellement compliquées !
-
Dis donc ! Je t’ai entendu !
-
Bon, de toute façon, ce n’est pas le
sujet : es-tu d’accord avec ces règles ?
-
Eh bien oui. Je vais tenter de toutes les
respecter. On se croirait un peu dans Cinquante Nuances de Grey mais
l’idée me plaît. Et puis, si c’est pour que ça aille mieux dans notre couple,
je valide !
-
Super, dit Alex en m’embrassant.
-
Je dois cependant t’avouer que j’appréhende un
peu la fessée que tu es censé me donner ce soir…
-
Tu peux, car je veux vraiment que tu respectes
les règles. Avec les fesses toutes rouges, je suppose que tu les respecteras
mieux !
Il était gonflé de me stresser
autant ! Souhaitant changer de sujet, je rétorquai :
-
Mange, tu vas être en retard au cabinet. Et moi
aussi, d’ailleurs !
-
Ah non ! Pas de retard, Thaly ! Règle
n°9 !
-
Oui, oui… Mange !
De retour
au cabinet, je décidai d’utiliser mon ordinateur pour jeter un coup d’œil à
tout ça. Je tapai sur Google « discipline domestique » et
tombai sur plusieurs sites : certains pornos, d’autres complètement sérieux
et même explicatifs.
J’étais complètement
hallucinée de découvrir tout un univers autour de cette pratique dont je
n’avais vraiment jamais entendu parler. Sur les articles et vidéos que je consultais,
je découvris que c’était une pratique on ne peut plus sérieuse et que la fessée
était vraiment utilisée à visée punitive, comme Alex me l’avait annoncé. La
dernière fois que j’avais reçu une fessée sous forme de punition remontait à ma
toute jeune enfance, lorsque j’avais trifouillé avec une fourchette dans la
prise électrique.
J’appréhendais de plus en plus
d’être à ce soir.
Seize heures trente, je récupère mes trois premiers
loulous à l’école, puis les trois derniers chez la nourrice. En rentrant à la
maison avec toute ma tribu, j’avais la tête complètement ailleurs.
-
Maman ? Maman ! MAMAN !
Mamaaaaan ! Maaaaamaaaaaan !
Quand ils sont bébés, on
n’attend qu’une chose : ce moment où, pour la première fois, ils disent
« maman ». Ce moment est magique, ancré en nous pour toujours… Mais
quand ils grandissent, ce même « maman » devient le mot horripilant,
agaçant… Ce mot que je ne supporte plus.
-
Qu’est-ce qu’il y a Noé ?! répondis-je
agacée. Arrête de crier ! Si je ne te réponds pas tout de suite, c’est que
je suis occupée !
-
Alice, ben elle ne veut pas faire ses
devoirs ! balança-t-il.
-
Alors déjà on va prendre le goûter et ensuite,
tu n’as pas à te mêler des devoirs de ta sœur. Ce n’est pas à toi de t’en
soucier.
-
Ça veut dire quoi « soucier » ?
-
Ça veut dire s’inquiéter, avoir peur pour…
-
J’ai pas peur !
-
Oui, je sais que tu n’as pas peur mon grand…
Bon, va te laver les mains et viens t’installer pour le goûter. Et dis à tes
frères et sœurs de faire pareil.
Le goûter
passé, il me fallut me prendre la tête avec les devoirs d’Alice, qui adore
l’école mais qui n’aime pas du tout faire ses devoirs. Voir tous ses frères et
sœurs jouer alors qu’elle doit se coltiner du travail ne facilite pas la tâche.
-
L’école, c’est censé commencer à huit heures et
demie et terminer à seize heures et demie ! protestait-elle. C’est
tout !
-
Ma Lili, tu sais bien que les maîtres et maîtresses
n’ont pas assez de temps pour vous apprendre tout ce que vous devez savoir en
une journée… C’est pour cela qu’il faut s’avancer à la maison…
-
Mais on y va presque tous les jours à
l’école ! Y’a bien assez de temps !
-
Lili, on a déjà eu cette discussion. Papa et moi
t’avons dit que les devoirs sont très importants et que…
-
J’m’en fiche ! me coupa-t-elle. Je ne les
ferai pas !
-
Alice, j’ai eu une journée éprouvante et je
manque de patience parce que je suis fatiguée. Alors s’il te plaît, ne pousse
pas le bouchon trop loin car il m’en faudra très peu pour m’énerver. Je te
laisse faire tes exercices d’écriture seule, puis je reviendrai pour la
lecture. J’espère pour toi que tu auras avancé. De toute façon, tu ne bougeras
pas de cette table tant que tes devoirs ne seront pas terminés ! Je te
conseille d’avoir bouclé tout ça avant que papa rentre du travail !
Les devoirs, les bains, la
préparation du repas… la routine habituelle pour moi tous les jours de la
semaine. J’aime mon travail de secrétaire médicale et j’adore mon travail de
maman… Mais je dois avouer que les grands-parents sont un cadeau merveilleux
lorsque j’ai besoin de souffler !
19h30. Les enfants viennent de finir de manger et
Alex rentre du travail. Il m’embrasse et me susurre dans l’oreille :
-
Tu as préparé tes fesses ? Car j’ai préparé
ma main…
-
Disons que j’y ai beaucoup pensé, oui,
répondis-je mal à l’aise.
La discussion s’interrompit
lorsque je vis Alice se diriger vers la salle de jeux.
-
Alice, je t’ai dit que tu ne bougerais pas tant
que tu n’avais pas fini tes devoirs ! Tu as eu le droit de te doucher et
de manger, évidemment, mais maintenant tu vas me finir tes devoirs !
-
Comment se fait-il que ses devoirs ne soient pas
terminés ? me demanda mon mari.
-
Parce qu’elle me fait un caca nerveux depuis que
l’on est rentrés ! répondis-je. Elle a fait la lecture en ma présence
uniquement parce que je l’ai menacée d’annuler la venue de sa copine ce
week-end ; mais elle refuse de faire ses exercices d’écriture !
-
Très bien, je prends le relais, me dit Alex.
Je m’éclipsai avec les
jumelles pour leur donner le biberon du soir. Lorsqu’Alexandre me dit
« qu’il prend le relais » lors d’un conflit, il endosse son costume
de « père fouettard » et je préfère ne pas y assister pour ne pas
intervenir et le décrédibiliser. Mon mari est du genre à croire que les enfants
doivent avoir peur de leurs parents pour être sages, et effectivement, nos
enfants craignent leur père lorsqu’ils ont quelque chose à se reprocher…
Les devoirs terminés et les enfants enfin couchés, Alex
et moi dinâmes en amoureux, nous racontâmes nos après-midis respectifs et
débâtîmes longuement du sujet « Alice et ses devoirs ». Puis, après
avoir débarrassé la table, j’annonçai que j’allais prendre ma douche.
-
Non, avant nous avons quelque chose à faire, dit
mon homme.
Mon rythme cardiaque
s’accéléra. Alex me prit par la main et m’emmena jusqu’au canapé. Il s’assit sur
le bord de celui-ci et me tint devant lui. Tout en déboutonnant mon jeans, il
me demanda :
-
Qu’est-ce qui va se passer, Thalysa ?
-
Tu vas me donner une fessée.
-
Pourquoi ?
-
Parce que je ne suis pas organisée et que j’ai
oublié le pique-nique de Björn aujourd’hui.
-
Exactement. Qu’est-ce qui se serait passé si notre
fils n’avait pas eu son pique-nique aujourd’hui ? Tu imagines ?
-
Non, je ne préfère pas. Le pauvre… Je suis une
mauvaise mère.
Alex descendit mon jeans et me
fila une claque sur le shorty. Je l’accusai d’un :
« Aïe ! » et me frottai la fesse à l’endroit où la claque était
tombée.
-
Je ne veux pas que tu dises que tu es une mauvaise
mère, Thalysa de Melbourg ! me gronda mon mari, son index pointé sur moi. Je
ne veux plus t’entendre dire ça ! Tu es désorganisée mais tu es très loin
d’être une mauvaise mère ! Faut-il que j’ajoute une règle le
stipulant ?!
-
Non Alex, ça ira.
Une autre claque me tomba sur
le shorty.
-
Aïe ! Mais qu’est-ce que…
-
Comment dois-tu m’appeler lorsque je te
punis ?!
-
Oh…euh…Pardon, Monsieur.
-
Bien.
Alexandre me bascula sur ses
cuisses : je plaquai mes paumes de mains au sol et attendis, fébrile.
La première claque s’abattit.
Je gardais toujours mon shorty. La deuxième claque suivit, puis la troisième,
la quatrième, la cinquième… Alexandre alternait une fesse après l’autre et les
claques étaient fortes. Effectivement, ça n’avait strictement rien d’une fessée
érotique (dont j’avais l’habitude !). Mes fesses commençant à me picoter,
je demandais :
-
Al…euh, Monsieur, est-il possible que vous
tapiez moins fort ? Vous me faîtes mal et si ça se trouve, mes fesses
commencent à être rouges…
-
C’est le but que tu aies mal, Thaly. Ça
t’évitera de recommencer. Et crois-moi, quand j’en aurais fini avec toi, tes
fesses arboreront un très joli rouge vif !
-
Quoi ?! Mais Monsieur…
-
Tu repenseras à ce moment, la prochaine fois que
tu oublieras de noter qu’il faut un pique-nique à l’un de nos enfants !
Les claques s’intensifièrent
et je gigotais de plus en plus, même si Alex me maintenait correctement. Je mis
ma main pour me protéger mais mon mari la bloqua dans le creux de mes reins et
baissa mon shorty. Les claques qui tombèrent sur mes fesses nues furent
cinglantes et sévères.
-
Aïe ! Aïe ! Monsieur, arrêtez s’il
vous plaît !
-
La punition s’arrêtera quand JE l’aurais décidé,
Thalysa ! C’est clair ?!
J’avais vraiment du mal à
supporter cette fessée. Je me sentais humiliée, infantilisée et mon fessier me
brûlait !
Soudain, l’une des jumelles se
mit à pleurer. Je demandai :
-
Monsieur, pouvez-vous arrêter s’il vous
plaît ? Mimi pleure…
-
Elle ne sortira pas de son berceau seule, elle
peut bien pleurer encore quelques minutes le temps que je termine de te punir.
Je reçus une trentaine de
claques supplémentaires puis Alex me lâcha. Effectivement, je devais avoir le
fessier rouge vif !
Alex m’ordonna :
-
Pendant que je m’occupe de Mimi, tu files sous
la douche et tu te mets en pyjama. Quand j’arriverai dans la chambre, je veux
que tu sois couchée. C’est clair ?
Je ne répondis pas, ce qui fut
une erreur : Alex me colla une claque bien appuyée sur le derrière.
-
Est-ce que c’est clair ?!
-
Oui Monsieur.
-
Bien.
Je me frottais les fesses,
regardant mon mari se diriger vers la chambre des jumelles.
Je m’étais réellement sentie
punie comme une enfant (et encore, durant mon enfance, jamais je n’avais reçu une
telle volée !) et Alexandre avait véritablement été crédible dans son rôle
de bourreau. J’étais honteuse et mon moral en avait pris un sacré coup.
Cependant, en réenfilant mon shorty, je découvris que j’étais trempée : il
n’y avait donc pas eu que l’aspect punitif en jeu…
Je filai
sous la douche puis me couchai.
Alex me rejoignit quelques minutes plus tard :
-
Qu’est-ce qu’elle avait ? demandai-je.
-
Elle a sûrement fait un cauchemar, elle a
vraiment mis du temps à se rendormir… Mais c’est fait.
-
Tu crois qu’elle nous a entendus ?
-
Elle pleurait beaucoup trop fort pour ça. Ça va
toi ?
Je ne répondis pas. Alex
s’allongea avec moi dans le lit et me prit dans ses bras.
-
Maintenant ça va, dis-je. C’était la seule chose
dont j’avais besoin : un câlin. J’avais réellement l’impression que tu
étais fâché.
-
Je l’étais. C’est épuisant de penser à tout, je
veux que ça change. Sûrement qu’à force de prendre la fessée, tu changeras sur
ce point-là.
-
Oui sûrement ! En tout cas, je voulais que
tu t’affirmes…et c’est le cas ! Je n’en reviens pas mon chéri…
-
Tu ne soupçonnais pas ça en moi, hein ?
-
Ah ça non !
-
Comme quoi, après presque neuf ans de mariage,
je peux encore te surprendre !
-
Effectivement…
-
Et tu as aimé ?
-
Oui, répondis-je honteusement.
-
Donc convaincue par la discipline
domestique ?
-
Convaincue ! répondis-je en lui sautant dessus.
A suivre…
Merci pour cette nouvelle histoire. J'aime beaucoup tous tes récits qui me transportent dans des mondes différents mais très agréables à chaque fois. Vivement la suite... de tous les chapitres ����
RépondreSupprimerMerci à toi, Miss Betty ! <3
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