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Le tutorat de Little Princess (séance 11)

 


                Mon cadeau biologique mensuel m’avait encore donné un répit de dix jours. Ouf. Je ne me voyais vraiment pas reprendre une séance à peine quatre jours après la précédente. Mon cadeau tombait à pic !

                Mais hélas, il ne fut pas éternel et je dus retourner chez mon tuteur ce vendredi 30 avril.

 

                Je toquai deux fois à la porte, personne ne répondit. De nature inquiète, je me fis plusieurs films : « Est-ce qu’il a fait une crise cardiaque ? Non quand même pas, il est jeune et en bonne santé. J’espère qu’il va bien… ». J’envoyai un texto. Ouf, quelques secondes plus tard, Thomas vint m’ouvrir.

-          Salut !

-          Salut ! Ouf, j’ai eu peur, j’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose !

-          Non, non, pas du tout. Mais pourquoi tu ne sonnes pas ?

-          Je trouve que la sonnerie, ça casse les oreilles, me justifiai-je.

-          Ben oui mais une sonnerie sert à être utilisée…

J’entrai dans le salon et posai mon sac à mains à terre. Je filai au pipi-room, me lavai les mains, et engageai la discussion avec Thomas. Il m’offrit à boire et nous échangeâmes un bon moment en toute détente.

 

-          Bon Madame Lucie, tu es d’accord pour que l’on passe à la partie « bilan » ?

-          Oui… répondis-je à contrecœur.

-          Très bien.

Nous passâmes tous les domaines en revue et seuls quatre n’allaient pas :

Les devoirs : je ne les fais jamais, ce qui commençait à agacer fortement Thomas.

Les règles de savoir-vivre : j’avais manqué de respect à Thomas par deux fois.

Le message que je dois envoyer chaque matin pour l’informer de mon planning : n’était presque jamais envoyé.

Le message que je dois envoyer chaque soir une heure avant le couvre-feu : n’était jamais envoyé. Jamais.

Pour le reste, les derniers jours étaient bien respectés et ma moyenne scolaire est au beau fixe : 16,3/20.

            Etant beaucoup sur mon téléphone pour masquer mon anxiété lors du bilan, Thomas me fit remarquer que nous étions en train de discuter. Je lâchai mon portable, étonnée que la remarque ne soit pas venue plus tôt.

 

-          Bon Lucie, je vais te demander de te lever et d’allumer la lumière s’il te plaît.

-          Non mais s’il te plaît…

-          Lucie, je t’ai demandé quelque chose !

-          Non mais sérieux, j’ai fait des efforts…

-          Va allumer la lumière !

-          Mais Thomas…

-          Tu ne veux pas te lever ?!

-          Non…

-          Ok, très bien !

Thomas alluma lui-même la lumière et finit l’installation de la pièce, puis m’attrapa fermement le poignet et tira tellement fort vers lui que je fus obligée de me lever. Il s’assit immédiatement sur le canapé et me bascula en travers de ses genoux. Ça commençait mal.

Thomas remonta ma robe, baissa ma culotte et commença à me punir. Les premières claques cinglantes tombèrent accompagnées de réprimandes :

-          Je te demande une chose, une seule ! Même ça tu ne le fais pas ! Je peux savoir pourquoi ?!

-          Parce que je savais que tu allais m’en coller une ! réussis-je à dire malgré les claques qui tombaient.

-          Oui mais tu sais aussi que si tu ne m’obéis pas, c’est pire !

Certes. Dans tous les cas, Thomas n’aurait pas cédé. C’était donc à moi de plier. Et je ne l’avais pas fait. Dommage.

-          Relève-toi, enlève ton sous-vêtement et va au coin, mains sur la tête !

-          Putain…

-          Qu’est-ce que tu as dit ?!

Thomas réagit de nouveau en me penchant sous son bras, relevant ma robe, baissant ma culotte et m’infligeant une bonne claquée. Puis il me répéta :

-          Enlève ton sous-vêtement et va au coin, mains sur la tête !

Nettement refroidie, je m’exécutai à contrecœur. Je n’ai jamais vu et ne vois toujours pas l’intérêt du coin, bien qu’évidemment, l’intérêt d’une punition échappe souvent au condamné.

Je l’entendis prendre la planche. Aïe, mes fesses n’étaient pas assez chauffées pour qu’elle me soit supportable.

 

-          Lucie, viens ici.

J’obéis.                                                                                                                                                                 

-          On va commencer par parler des règles de savoir-vivre. Encore.

-          Mais pourquoi ?!

-          Tes « pfff » et tes messages où tu me cries dessus, tu trouves ça normal ?

-         

-          Lucie, je te parle. Tu trouves ça normal ?!

-          Non.

-          On en a déjà parlé, oui ou non ?

-          Oui.

-          Alors pourquoi est-ce que l’on est obligés d’en reparler ?!

Je ne savais pas quoi répondre. Thomas s’assit sur le canapé et me bascula en travers de ses genoux. Les coups de planche tombèrent, je serrai fort les dents, lâchant quand même de petits « aïe » à chaque fois et tentant de gigoter pour m’échapper de cette situation.

-          Je te repose la question, Lucie : pourquoi est-ce que l’on est obligés d’en reparler ?!

-          Parce que… Parce que j’étais énervée !

-          Et alors ?! Je te parle mal, moi, quand je suis énervé ?!

-          Non…

-          Alors pourquoi tu le fais, toi ?!

Je n’avais pas de réponse à lui donner. La planche continuait de tomber sur mes fesses et je continuais de gigoter tant bien que mal, tout en prenant sur moi pour la douleur. Mais lorsque la terrible main de mon tuteur fit son entrée, ce ne fut plus du tout la même histoire. La fessée fut beaucoup plus dure à supporter :

-          C’est bon, j’suis désolée !

-          Tu t’excuses maintenant, mais qui me dit que tu ne recommenceras pas ?

-          J’te l'promets !

-          Vraiment ?!

-          Oui, oui, c’est bon ! Je ne recommencerai pas !

-          Très bien, alors deuxième chose : comment je peux te croire ? Tu m’as déjà dit que tu ne recommencerais pas et pourtant tu l’as fait !

Les claques continuaient de tomber et je ne savais pas quoi lui répondre. Heureusement, je promis une énième fois de ne plus recommencer et la fessée s’arrêta enfin.

-          Va au coin, Lucie.

Je protestai mais y allai sans m’y tenir correctement. Thomas me reprit avec plusieurs claques cinglantes sur les fesses.

 

-          Viens ici Lucie.

Je m’exécutai.

-          Pourquoi viens-tu d’être punie ?

-          Parce que je t’ai manqué de respect par message.

-          Tu recommenceras ?

-        Non, je ne recommencerai pas, répondis-je avec une nonchalance frisant l’insolence.

-          Très bien. Nous sommes donc d’accords qu’on ne reviendra plus là-dessus ?

-          Oui.

-          Ok.

Précédemment, à chaque nouveau tutorat, je testais énormément mon nouveau tuteur. Tous mes précédents tuteurs, sans exception, ont eu droit à un moment donné à un : « Oh, la ferme ! » ou carrément un : « Ta gu**le ! » pendant qu’ils étaient en train de m’enguirlander. L’objectif était de voir leur réaction. Si j’avais droit à un simple savon, alors je pouvais les mener par le bout du nez. Si en revanche, ils me collaient la fessée de ma vie, là j’avais du souci à me faire.

Gabriel, mon précédent tuteur, m’avait collé cent cinglants coups de martinet pour lui avoir dit cela, et m’avait lavé la bouche au savon.

                Avec Thomas, je n’avais pas encore osé dégainer cette phrase. Puisque l’autorité avait été imposée tout de suite, dès la première séance, je n’avais jamais osé lui manquer de respect pendant qu’il me grondait. Ce n’est pas l’envie qui m’en manque parfois, notamment lorsqu’il me réprimande pendant le bilan. Cependant, Thomas étant extrêmement endurant, il lui serait très facile de me coller une déculottée magistrale d’une heure non-stop pour lui avoir dit : « Ta gu**le ! ». Cette image retenait les mots présents dans ma bouche.

Seulement, au fur et à mesure des séances, je commence à bien connaître Thomas et à prendre un peu en confiance. Si les items pour lesquels le tutorat est mis en place s’améliorent, je trouve que mon insolence envers lui se détériore. Moins il me reprend, plus je prends en confiance et ce n’est vraiment pas bon pour moi.

 

-          On va maintenant parler de tes devoirs...que tu ne fais pas.

-          Oh mais ça ne sert à rien les devoirs ! protestai-je.

-          Non mais ça tu ne me l’avais jamais sorti avant, ça sort de nulle part !

-          Ben non…

-          Si, Lucie ! Tu ne m’avais jamais dit avant que « les devoirs ne servaient à rien » ! Je ne sais pas d’où te sort cette nouvelle idée mais abandonne la tout de suite ! Et quand bien même, les devoirs font partie de ton cursus scolaire ! Tes cours ne sont pas à la carte ! Tu ne choisis pas ce que tu fais ou ne fais pas !

Le « La ferme » était au bord de mes lèvres mais je le gardai pour moi. Et vu ce qui allait arriver, j’avais bien fait.

-          Allonge-toi sur la méridienne, m’ordonna Thomas.

-          Oh non ! Non mais s’il te plaît ! Sérieux quoi !

-          Dépêche-toi Lucie !

Bon, en général quand il me dit de m’allonger sur la méridienne, j’ai droit à la ceinture. Je n’aurais qu’à serrer les dents et ça passerait vite.

Seulement, je n’entendis pas Thomas enlever sa ceinture, ce qui me mit un coup de stress.

Lorsque la première claque s’abattit sur mes fesses, je compris très vite que Thomas avait toujours l’intention d’utiliser sa main et que j’allais pas mal morfler.

                Effectivement, ce fut très compliqué. Thomas me corrigea jusqu’à ce que je cède et que je lui dise que j’allais dorénavant faire mes devoirs. Mais je mis énormément de temps à céder. Comme souvent, ça se jouait au mental pour moi. Mon mental fut beaucoup plus performant que d’habitude, mais cette position horrible dans laquelle Thomas me maintenait rendait les claques très, très douloureuses. Je cédai au bout de plusieurs très longues minutes, promettant de faire mes devoirs. Thomas me fit me relever et me dit :

-          Redis-moi ta promesse en me regardant dans les yeux.

-          Si j’fais ça, tu promets de ne plus me punir dans cette position ?

-          C’est ça ta promesse ?!

Thomas me rebascula sur la méridienne et ce fut reparti pour une nouvelle salve. Je tins encore quelques minutes puis lâchai prise.

-          C’est bon ! Je vais faire mes devoirs !

-          Promis ?

-          Promis !

Mon tuteur me laissa me relever puis me demanda de lui répéter dans les yeux. C’est ce que je fis.

-          D’accord alors, dit-il. Va au coin.

-          Putain… lâchai-je sans contrôle.

Et un retour sur la méridienne, un !

Puisque j’avais déjà gaffé en avouant à Thomas que je détestais la fessée debout et qu’il s’en était servi contre moi, je m’étais bien gardée de lui avouer mes autres positions détestées. Il venait d’en trouver une tout seul, pour mon plus grand malheur.

 

Retour au coin.

 

                Ensuite vint un rituel désormais incontournable à chaque séance : les lignes.

-          Tu écris : « Je m’excuse de ne pas avoir envoyé de message pour le planning, le … »

Vingt-trois lignes. Vingt-trois fessées très cinglantes, durant lesquelles Thomas tapait beaucoup plus fort qu’à la normale. Du moins, j’en avais l’impression ; impression peut-être accentuée par la pause de trente minutes que nous avions fait après mes lignes, à cause d’un appel professionnel destiné à Thomas. Mes fesses avaient eu le temps de refroidir, et les réchauffer avec vingt-trois fessées debout fut très, très douloureux.

Autre moment-phare : une insolence de ma part. Jusque-là, j’étais toujours à la limite de l’acceptable niveau insolence, et Thomas ne relevait pas. Mais lorsque je lus une ligne d’une voix très insolente, mon tuteur ne me loupa pas et accentua la fessée. Cette fessée instantanée, prise sur le fait, eut un écho psychologique retentissant pour moi, m’alertant sur la façon dont je m’adresse à Thomas. Il fallait vraiment que je fasse attention !

 

                Les vingt-trois fessées passées et le passage au coin effectué, Thomas me réprimanda :

-           Il y a également le message concernant le couvre-feu, que tu ne m’envoies jamais. Il y a quarante-trois dates, Lucie. Le double de ce qu’on vient de faire. Je fais quoi ?

-         

-          Je fais quoi, Lucie ?

Cela allait être jouissif pour lui que je le supplie de ne pas me punir. J’en étais consciente et je ne voulais pas lui donner ce plaisir. Mais c’était soit ça, soit j’étais morte. Quarante-trois, c’était très, très long. Je cédai encore une fois.

-          Je t’enverrai les messages, c’est bon… Ne me punis pas ! dis-je agacée de céder.

-          D’accord. Néanmoins, je garde l’historique. Gare à toi.

Après ce coup de pression, Thomas me prit dans ses bras pour me signifier que c’était terminé. Je me rhabillai et nous discutâmes calmement l’un en face de l’autre pendant que je buvais mon soda. Durant cette discussion, j’essayais de faire plier mon tuteur sur la lecture d’un livre, due…pour aujourd’hui. Pour ce lundi 3 mai, j’avais un livre à lire en Littérature Française, livre que nous commencions à étudier. Cependant, je n’avais aucune envie de procéder à cette lecture.

                Mais Thomas ne céda pas, et me notifia même que nous en reparlerions si la lecture n’était pas faite. Me voilà dans de nouveaux draps ; propres ou sales, c’était à moi d’en juger…


                Durant cette discussion, je lâchai plusieurs « putain » suite au refus catégorique de Thomas de céder. J’eus de nouveau droit à plusieurs claques sur la robe, qui me donnèrent le signal du départ. Il ne fallait pas que je reste car ce serait prendre le risque d’en recevoir des supplémentaires.

 

                Sur le retour, je m’inquiétais grandement de cette découverte de la « fessée sur la méridienne » et espérais vraiment ne pas en vivre de nouvelle. Mais Thomas avait bien vu que j’avais détesté ça, raison de plus pour lui de continuer !

Je m’inquiétai également de la nouvelle convocation pour jeudi 6 mai, sauf si bien sûr, je suis sage d’ici là…

 

A suivre…

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  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -