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Cabinet du Docteur de Melbourg, bonjour !
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Bonjour Madame, j’avais rendez-vous avec le
docteur cette après-midi à 15h, mais je crois que mon chien est malade car ce
matin il avait de la fièvre, alors je vais l’emmener chez le vétérinaire donc…
Je suis de moins en moins
patiente avec les personnes âgées qui me racontent toute leur vie, alors que
leur demande pourrait tenir une phrase.
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Donc vous ne pourrez pas honorer votre
rendez-vous, terminai-je. C’est bien ça ?
- Oui, c’est bien ça, parce que bon, il faut que j’m’occupe de mon chien...
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Vous êtes madame ?
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Lemoine. L-E-M-O-I-N-E.
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Très bien, j’annule votre rendez-vous de 15h.
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Est-ce que je pourrais en avoir un autre, par
contre ? Parce que j’ai vraiment mal dans l'bras et il faudrait qu'le
docteur regarde… Depuis samedi qu'j’ai aidé ma belle-sœur à s'lever d'son
lit, j’crois que j’me suis froissée un muscle…
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J’ai un créneau de libre, ce soir à 18h30.
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Oh ben oui mais j’peux pas laisser mon chien
tout seul et j’sais pas combien de temps ça va prendre chez le véto…
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Demain matin, 10h15 dans ce cas.
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Alors attendez, parce que demain y’a le marché,
mais tant pis j’dirais à René que j’irai plus tôt et puis…
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Parfait ! On dit 10h15 demain matin, dans
ce cas. A demain, madame Lemoine !
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A demain, au revoir madame. Merci !
Je raccrochai et soupirai. J’aime
mon job de secrétaire mais suis de plus en plus agacée par les personnes qui me
racontent leur vie de A à Z. Il faudrait peut-être que je songe à une
reconversion professionnelle… Ce n’est pas la première fois que l’idée me
traverse l’esprit. Mais reprendre des études avec six enfants donc cinq en bas
âge… ce serait de la folie !
La matinée passée, Alex et moi rentrâmes à la maison.
Tandis que je décongelais la ratatouille achetée chez Picard, j’entendis Alexandre :
-
Je vais chercher le courrier, chérie !
-
D’ac !
Les yeux rivés sur mes légumes
en train de décongeler, je repensais à cette idée de reconversion
professionnelle. Qu’aimerais-je faire ? Le métier de DRH m’attire
beaucoup, celui d’avocate aussi… Mais être avocate signifiait entreprendre presque
huit ans d’études… Certes, nous pourrions continuer à vivre confortablement sur
le seul salaire d’Alexandre, mais commencer huit ans d’études de droit, en plus
des enfants et de la maison… Ce serait un pari complètement fou ; et puis
quand bien même je réussirais, je commencerais ma carrière à 43 ans ! Ce
serait vraiment délirant ; et pourtant j’ai tellement envie de changer de vie… Je
me promis d’aller voir une conseillère d’orientation.
Encore plongée dans mes pensées, je sentis Alex
surgir de derrière moi. Il éteignit immédiatement la gazinière.
-
Qu’est-ce qui te prend ? lui demandai-je.
-
Je vais te dire, ce qui me prend ! Tu peux
me dire ce que c’est que ça ?!
Mon mari me montra une enveloppe
provenant de la clinique privée de Meaux. Oh non. Non, non, non.
-
Ouvre cette enveloppe et lis-moi la lettre, m’ordonna
Alex.
Si c’était bien ce que je
pensais, j’étais dans de sales draps. Alex ne me louperait pas, surtout
maintenant avec cette histoire de discipline domestique !
-
Ouvre, Thalysa ! réitéra mon homme.
J’obéis : c’était bien ce
que je pensais. Une relance d’impayés. Dernier avis avant huissier.
-
Tu peux me dire de quand ça date ?! me
gronda Alex.
-
Ben… quand tu étais parti au Congrès de la médecine,
Simon avait de la fièvre depuis plusieurs jours alors je l’avais emmené aux
urgences pédiatriques, à Meaux…
-
C’était quand, Thaly ?!
-
Début novembre.
-
Et nous sommes ?!
-
Début avril.
-
Exact !
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Mais Simon avait beaucoup de fièvre et je…
-
Tu ne visualises pas le bon problème, Thalysa !
Me coupa le médecin. Le problème n’est absolument pas le fait que tu aies
emmené Simon aux urgences ! Tu as d’ailleurs parfaitement bien fait !
Le problème, c’est que nous avons reçu une facture deux semaines plus tard, c’est-à-dire
mi-novembre, pour payer cette consultation ; et tu m’as dit que tu t’en
occuperais !
-
Euh oui, c’est vrai mais je…
-
Tu, quoi ?! Tu as oublié, c’est ça ?!
-
Euh…oui.
-
Et où sont les autres lettres de relance ?!
Car on ne passe pas d’une simple facture à un dernier avis avant huissier, sans
autres relances !
-
Je… je les ai mises dans le tiroir où on met
tous les papiers…
-
Va me les chercher ! Tout de suite !
Honteuse, je me dirigeai vers
le buffet et fouillai dans le tiroir. Alex me suivit. Au total, nous découvrîmes
dans ce tiroir pas moins de sept lettres de relance. Trois pour la clinique de
Meaux, trois pour les frais de mutuelle, et une récente pour la box.
-
Tu te rends compte de la situation Thalysa, ou
pas ?!
-
Oui…
-
Tu te rends compte que c’est grave ?!
-
J’ai juste oublié…
-
Oui, bien sûr ! Et le jour où un huissier
viendra toquer à la porte de la maison, tu lui diras que tu as oublié aussi ?!
C’est ça ?!
-
S’il te plaît, arrête de me crier dessus !
-
Tu as raison, je vais arrêter de te crier dessus
car de toute façon, tu vas ENCORE oublier ce que je t’ai dit ! Je vais
plutôt te donner une bonne fessée ! Je suis pratiquement sûr que tu
retiendras la leçon !
Alexandre attrapa mon poignet
et me tira jusqu’au canapé. Il me renversa sur ses genoux et releva ma jupe. Il
baissa ensuite ma culotte et commença à taper fort sur mes fesses nues.
Les premières claques furent
insupportables. Alex me maintenait trop bien pour que je puisse les éviter, mais
elles étaient réellement très, très douloureuses. Je sentais bien que mon homme
était hyper en colère.
-
Alex, arrête s’il te plaît ! Je t’en
supplie ! Je suis désolée !
-
Tu me vouvoies quand je te punis, Thaly !
ça aussi, tu as oublié ?!
Les claques pleuvaient sans
arrêt et les larmes me montèrent aux yeux. J’avais terriblement mal. J’étais en
train d’être punie physiquement par mon mari. Est-ce cela que l’on appelle « violences
conjugales » ? Non, non, non. Arrête tes conneries, Thaly. Alex est
juste en train de te donner une fessée parce que tu as sacrément merdé avec les
factures. C’est juste une fessée. Une sévère, certes, mais rien qu’une fessée.
Et puis de toute façon, tu t’imagines te pointer au commissariat : « Bonjour,
je viens porter plainte contre mon mari, il me donne des fessées ! ».
Non mais, ils vont te rire au nez ! Et puis, tu as donné ton accord. Tu as
dit : « oui » à Alex pour qu’il te punisse de cette façon. Il n’y
a plus qu’à assumer, ma cocotte !
Après plusieurs minutes, Alex s’arrêta enfin.
-
Relève-toi.
J’obéis, quelques larmes ayant
coulé sur mes joues. Je m’accroupis pour remonter ma culotte mais Alex me reprit
immédiatement :
-
Je t’ai autorisée à te rhabiller ?!
-
Non, Monsieur.
-
Effectivement ! Tu laisses ta culotte à tes
chevilles !
-
Oui, Monsieur.
-
Je vais finir de préparer le repas ; de ton
côté, tu me tries toutes les lettres de relance ! La PREMIERE CHOSE que tu
feras en arrivant au cabinet, c’est de me régler ces factures ! Je te jure
que si elles ne sont pas réglées ce soir au coucher des enfants, tu reprends
une fessée ! C’est compris ?!
-
Oui, Monsieur.
-
Et puisque tu as reçu ton agenda et que tu seras
maintenant plus organisée, il est absolument hors de question que ça se reproduise !
Si jamais UNE SEULE lettre de relance arrive dans notre boîte aux lettres, ça
va barder ! Tu as compris, Thalysa ?!
-
Oui, oui, ok…
-
Et puisqu’il y en a pour deux cents euros en
tout pour ces trois factures, c’est deux cents euros en moins qu’il y aura sur
ton budget shopping du mois.
-
Quoi ?! Mais…
-
« Mais » quoi ?! Tu veux qu’on le
trouve où l’argent, Thaly ?! Il ne tombe pas du ciel ! Si on avait
payé en temps et en heure, ce sont des dépenses qui seraient rentrées dans le
budget, mais puisque tu n’as pas su les payer à temps, ce sont des dépenses supplémentaires
non prévues ! Donc ça réduit ton budget shopping du mois ! Tant pis
pour toi !
-
Mais on peut prendre sur notre épargne…
-
Notre épargne est déjà consacrée à l’installation
des panneaux solaires pour cet été ! Donc non. Ajoute encore un seul mot
et tu vas te retrouver au coin ! Maintenant dépêche-toi de trier les papiers,
on va bientôt manger.
Waouh. Il n’était vraiment pas
commode. Je comprenais maintenant pourquoi les enfants ont peur de lui ! Quand
il a décidé de se mettre en colère, il ne fait pas semblant ! Je
ressentais un mélange de fierté de le voir autant s’affirmer et de honte d’avoir
été ainsi punie. Parce qu’il faut l’avouer, c’était vraiment la honte.
Alexandre posa le plat sur la table et me demanda de
venir manger. Avant que je ne m’asseye en face de lui, il se leva, me remonta (enfin !) ma culotte et me prit tendrement
dans ses bras. Je collai ma tête contre son torse et pris tout le réconfort dont
j’avais besoin. Je lui dis :
-
Je suis vraiment désolée, tu sais.
-
Je sais, Thaly. Crois-moi, je le sais. Mais être
désolée ne suffit plus. Il me faut des actes. Maintenant, c’est soit les actes,
soit la fessée. C’est à toi de faire ton choix ; mais je ne cèderai pas.
Vu le temps
perdu avec la réprimande et la punition qui s’en est suivie, nous mangeâmes
avec un lance-pierre.
A 13h30,
toutes les factures étaient payées et j’avais vérifié que nous étions bien à
jour sur tous les paiements.
16h30, je
récupère les enfants à tour de rôle puis nous rentrons tous les sept à la maison.
Je leur distribue le goûter puis m’assois avec eux ; mais au moment où mes
fesses touchèrent la chaise, je fis la grimace. Noé l’ayant remarqué me demanda :
-
Maman, tu as mal aux fesses ?
-
Oui, j’ai glissé et je suis tombée tout à l’heure.
Mais ce n’est rien, mon cœur. Aller, mange bien.
J’ai six petits radars
automatiques repérant le moindre de mes faits et gestes. Il allait vraiment
falloir que je fasse attention !
Je mis Alice aux devoirs (dans sa chambre cette
fois-ci, nouvelle tactique pour l’isoler et tenter de la faire mieux travailler
à la maison) et les autres dans la salle de jeux. J’en profitai pour vérifier
les cartables des trois plus grands. R.A.S. pour Alice et Björn. En revanche, Noé
avait ramené son cahier du jour à la maison. La maîtresse ne le donne que s’il
y a une info à transmettre. Je le pris, l’ouvris à la page la plus récente et
lus :
Madame, Monsieur,
Aujourd’hui, Noé n’a pas été
sage. Il chahutait avec son copain Paul durant l’activité de ce matin et
lorsque je lui ai demandé d’arrêter, il m’a insultée de, je cite : « Sale
bouffonne ». Merci de prendre des dispositions afin que cela ne se
reproduise plus.
Salutations distinguées,
La maîtresse, Annie Hotte.
Bon. Ce n’était vraiment pas
une bonne journée ; ni pour moi, ni pour Noé. Je l’appelai :
-
Noé ! Tu peux venir, s’il te plaît ?
-
Attends, j’suis en train de jouer !
-
Tu viens tout de suite !
-
Mais…
-
Noé ! Viens immédiatement !
Je vis arriver mon p’tit bout de
chou d’un mètre douze. Il s’approcha de moi :
-
Qu’est-ce qu’il y a, maman ?
-
Tu peux m’expliquer ce qui s’est passé à l’école ?
lui demandai-je en lui montrant son cahier.
-
Ben rien…
-
Rien. Donc la maîtresse a marqué un mot pour rien.
-
Oui.
-
T’as pas fini de te ficher de moi, oui ?! Non
seulement tu as chahuté avec Paul, mais en plus tu as traité ta maîtresse de « sale
bouffonne » !
-
J’ai pas fait exprès.
-
Où est-ce que tu as appris ce mot ?
-
C’est Paul qui le dit tout le temps !
Les joies de la socialisation à
l’école.
-
Tu sais que c’est un gros mot ?
-
…
-
Tu le sais, oui ou non ?
-
Oui…
-
Tu sais également que tu n’as pas le droit de
dire de gros mots, n’est-ce pas ?
-
Oui.
-
Alors non seulement tu en dis, mais en plus tu les
dis à ta maîtresse ?! Tu crois que c’est bien, ça, Noé ?!
-
Non.
-
Tu savais parfaitement que c’était une bêtise de
dire ça à ta maîtresse, oui ou non ?
-
Oui.
Ce que j’apprécie chez Noé, c’est qu’il ne me ment pratiquement jamais.
-
Donc tu as fait une bêtise en sachant que c’était
une bêtise. Tu sais ce que ça veut dire ?
-
Je suis puni, dit-il blasé.
-
Exact. Jusqu’au dîner. Dans ta chambre, jeune
homme !
Noé afficha une mine tristounette,
ce qui me donna envie de lever immédiatement cette punition ; mais puisqu’Alexandre
me reproche d’être trop laxiste avec les enfants, je pris sur moi et tins ma
parole.
Avant de monter les escaliers, Noé me demanda, inquiet :
-
Tu vas le dire à papa ?
-
Oui, je vais le dire à papa. C’est ton père, il
est autant concerné par tes bêtises que moi.
A la tête que fit mon fils, j’eus
l’impression que faire part à Alexandre de cet écart de conduite constituait
une bien meilleure punition pour Noé que d’être consigné dans sa chambre !
Alex rentra alors que les enfants étaient à table. Je
lui montrai automatiquement les reçus de paiement, il m’embrassa sur le front
et me dit :
-
Merci de l’avoir fait. Ça m’enlève un poids,
chérie !
Il embrassa ensuite les
enfants et jeta un œil aux affaires scolaires, comme d’habitude lorsqu’il
rentre. Il tomba rapidement sur le mot de la maîtresse de Noé. Je le vis monter
en pression. Je tentai de le calmer :
-
J’ai discuté avec lui et il a été consigné dans sa
chambre jusqu’au dîner.
-
Où a-t-il appris ces mots-là ?!
-
Paul…
-
Ce gamin n’est vraiment pas fréquentable !
-
Ce qui compte, c’est que Noé a compris que c’était
une bêtise. Alors s’il te plaît, vas-y mollo…
Alex se tourna vers notre fils
et lui passa un savon, heureusement moindre que ce que j’avais imaginé. Néanmoins,
il avait grondé assez fort pour que les autres la bouclent aussi !
-
Je te préviens Noé, si tu recommences, gare à
tes fesses ! Il est hors de question que tu insultes les adultes !
Non mais, c’est quoi ça ?! Insulter les adultes à six ans ! On va où,
là ?! Tu es beaucoup trop intelligent pour insulter les adultes comme ça, sans
raison ! Quand on a un problème, on dialogue ! On n’insulte pas !
C’est compris ?!
-
Oui papa.
Noé avait les larmes aux yeux.
Avec sa petite bouille d’enfant triste, je mourais d’envie de le prendre dans
mes bras, de lui dire que c’était fini, qu’on en parlait plus ; mais
Alexandre avait raison de le gronder et de lui faire comprendre qu’il ne
fallait pas recommencer.
Les enfants couchés, Alex et moi dinâmes et regardâmes
la suite de notre série, blottis l’un contre l’autre dans le canapé. Une soirée
en amoureux comme je les aime !
A suivre…
Prochaine publication : Un joli fantôme du passé (Chapitre 15)
Quelle surprise de voir qu'une partie de cette histoire se passe dans ma ville : Meaux �� Au plaisir de lire la suite si suite il y a ��
RépondreSupprimerNous ne sommes en effet pas très loin de Meaux :) L.P.
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