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Le tutorat de Little Princess (Séance 15)

 


                Sept jours après la dernière séance, j’étais de nouveau chez Thomas. Un Thomas très en colère : un combo d’Hulk et de Mister Hyde.

               

                Depuis quelques jours, deux autres items s’étaient ajoutés au tutorat : la procrastination quotidienne, et la conduite automobile (plus particulièrement les excès de vitesse). Cette dernière serait d’ailleurs très certainement la nouvelle « bête noire » du suivi, succédant au couvre-feu !

 

                Thomas n’était donc vraiment pas content de me revoir si tôt et me le fit remarquer :

-          Prends le temps qu’il te faut pour récupérer de ton trajet ; ensuite on passera directement au bilan.

Bizarrement, cela ne m’impressionna pas autant que la dernière fois ; je m’y étais préparée. Je m’étais préparée au fait que Thomas serait vraiment en colère s’il devait me convoquer seulement sept jours après la dernière séance.

 

                Lorsque nous passâmes au bilan, plusieurs items furent pointés du doigts :

-          L’anglais, que je n’avais toujours pas commencé, et dont j’avais déjà perdu un mois entier ;

-          La prise de mon médicament quotidien, qui continuait d’être bancale ;

-          Le couvre-feu, de moins en moins respecté ;

-          Et les excès de vitesse quotidiens.

 

Lorsque ma mère a passé son permis de conduire, elle était enceinte de ma sœur jumelle et moi. Elle voulait absolument décrocher ce précieux sésame avant l’arrivée de ses bébés (bien que je sois la seule à avoir survécu). Son moniteur d’auto-école, Marc, l’appelait « Schumacher » tellement elle roulait vite !

Vingt ans plus tard, ce fut à mon tour de m’installer derrière le volant ; Marc était toujours là, proche de la retraite. Marc me disait sans cesse de ralentir, de respecter les limitations de vitesse… je fus bien vite baptisée « bébé Schumacher » !

 

Aujourd’hui, « bébé Schumacher » n’a pas levé le pied, malgré les quelques têtes-à-queues effectués sur la route. J’ai énormément de mal à respecter les limitations de vitesse, ce qui vaut à Hugo de se faire un sang d’encre dès que je prends le volant.

Il y a deux semaines, alors que je rentrais d’une répétition avec ma troupe de théâtre, Hugo me demanda si j’avais été sage sur la route. Je lui répondis :

-          Ben… comme d’hab, quoi !

Hugo a pour habitude de me coller une fessée assez salée dès que je prends une prune (surtout que la voiture est à son nom et qu’il ne me dénonce pas toujours, faisant donc sauter les points sur son propre permis !) ; mais il se contente de me réprimander lorsqu’il sait que je roule vite. Puisqu’il commençait à en avoir assez, il déclara :

-          J’en ai marre de flipper dès que tu prends le volant, Lucie ! Puisque j’ai la tête trop prise en ce moment, je ne peux pas te surveiller là-dessus. Je pense très sincèrement qu’il faudrait que tu demandes à Thomas de prendre cela en charge.

-          Mais pourquoi ?!

-          Parce que tu roules trop vite ! Je n’ai pas envie d’être appelé un jour par l’hôpital de je ne sais où, et qu’on me dise que tu es entre la vie et la mort ! J’en mourrais s’il t’arrivait un truc !

-          Ne t’inquiète pas…

-          Si, je m’inquiète ! Et si Thomas prend cela en charge, je sais que tu y réfléchiras à deux fois avant d’appuyer sur l’accélérateur. Il a plus de poids et d’autorité que moi à ce niveau-là !

-          Ok…mais c’est vraiment pour toi que je le fais !

-          Non, c’est pour toi, me dit Hugo. Et pour que l’on soit sûrs que ça fonctionne, tu prendras le tapetapis avec toi dès que tu devras être punie pour excès de vitesse !

-          Alors là, dans tes rêves ! Et puis d’abord, je le transporte comment ?! Ce n’est pas l’objet le plus discret du monde…

-          Eh bien dans ce cas, tu prends le martinet avec toi. Le tapetapis ou le martinet, tu choisis. Mais je souhaite que ce soit hautement persuasif pour que tu ne recommences pas !

 

Vous vous doutez bien que je n’ai pris ni l’un, ni l’autre lorsque je me suis rendue chez Thomas. Prendre de moi-même l’un des deux instruments que je déteste le plus au monde pour le mettre directement dans la main de Thomas ?! Je ne suis pas maso à ce point-là. C’est déjà assez compliqué pour moi de recevoir les différentes trempes qui tombent sur mon pauvre derrière ; ce n’est pas pour y rajouter l’un des deux pires instruments pour moi !

 

                Le débrief’ terminé, Thomas me demanda de me lever et d’allumer la lumière. Je refusai. Puisqu’il était déjà biiiieeeeen monté en pression, mon refus le mit en colère : il me gronda tout en fermant les volets et allumant la lumière de façon très sèche, puis s’occupa de moi ; en deux temps trois mouvements, j’étais allongée à plat ventre sur la méridienne, robe relevée, culotte baissée, et je prenais des claques venues de l’espace tout en écoutant les réprimandes de Thomas basées sur le fait que je n’obéissais pas. Ça commençait bien !

-          Maintenant tu te relèves, tu enlèves ton sous-vêtement et tu vas au coin ! Et dépêche-toi Lucie, parce que je te jure que je vais m’énerver !

Cela me fait toujours sourire, le fait que Thomas me menace de s’énerver alors qu’il l’est déjà depuis plusieurs minutes…

                N’empêche, j’obéis tout de suite, calmée par les supers-mégas-claques reçues quelques secondes plus tôt.

 

-          Viens ici, Lucie.

J’obéis.

-          On va commencer par parler de la conduite.

-          Roh mais…

-          Mais quoi ?!

-          Rien, répondis-je avec un sourire en coin.

-          Ça te fait rire ?! ça te fait rire de conduire à toute vitesse ? De mettre en danger les autres ? De TE mettre en danger ?! Tu crois que c’est un jeu, la route, Lucie ?!

-          Mais non mais…

-          Mais quoi ?! Y’a pas de mais, Lucie ! Tu crois que j’ai envie de te retrouver au bord de je ne sais quelle route parce que tu as eu un accident ?!

-          Non…

-          Viens t’allonger.

-          Oh nan mais t’es pas sérieux là…

-          Viens t’allonger !

Je soupirai et me résignai à aller m’allonger à plat ventre sur la méridienne. J’entendis Thomas prendre la planche, ce qui me soulagea à moitié : d’un côté, je n’allais pas avoir à faire à sa main ; d’un autre côté, mes fesses étaient loin d’être chauffées et ça allait forcément faire très mal !

                Thomas releva ma robe, exposant mes fesses à l’air libre. Il m’asséna un premier coup de planche, assez fort pour que je sursaute en serrant les dents.

-          Il est hors de question que tu fasses n’importe quoi sur la route, Lucie ! dit-il en me mettant un autre coup. Hors de question !

Le troisième tombe. Je serre les dents. Ça fait très mal mais je peux le supporter. Un quatrième, un cinquième, je commence à gigoter tout en écoutant les réprimandes de Thomas. Le sixième tombe, je lâche un discret « aïe ! », je réitère au septième. Je supporte les coups tant bien que mal ; mais cette fessée n’est pas faite pour être supportée. Elle est faite pour être tellement salée qu’elle me passera l’envie de recommencer à appuyer sur l’accélérateur. Pour le moment, ce n’est pas le cas et Thomas le sent bien. Il m’annonce alors : « Celle-ci n’est que pour le premier jour ! » (sachant qu’il y en a six !). Il lâche la planche, pose sa main sur ma hanche opposée à lui, et commence à appliquer son autre main sur mon derrière. La traditionnelle et redoutée déculottée à la main reprenait du service. Malheureusement, elle n’était pas partie bien longtemps !

Là oui. Je gigote, je gémis, je chouine, je me débats… Thomas est réellement impitoyable et me le confirme verbalement : « Il est hors de question que l’on reparle de ça, Lucie ! Je veux que ce soit la dernière fois que l’on en parle ! Je veux que tu sois irréprochable au volant ! ». Thomas tape très fort et les larmes montent vite. Très vite. Cette fessée est l’une des pires depuis le début du tutorat. Heureusement pour moi, elle ne dura pas longtemps (je me souviens encore des fessées durant un quart d’heure, reçues il y a encore quelques semaines…).

-          Va au coin, Lucie !

Je m’exécutai avec les mains sur la tête. Il fallait que je reprenne mes esprits et que je sèche mes larmes.

Avec les fortes températures, Thomas et moi étions tous les deux en nage. J’espérais que la chaleur réduirait les forces de mon tuteur… mais non. Dommage. L’espoir fait vivre.

 

-          Retourne-toi Lucie.

Je m’exécutai.

-          Pourquoi viens-tu d’être punie ?

-          Parce que je roule trop vite.

-          Exact. Ce n’était que pour le premier jour. Viens t’allonger.

Je me collai contre la porte, refusant d’aller m’allonger sur la méridienne.

-          Lucie, si je viens te chercher, ça va vraiment mal se passer !

-          Putain…

Il avait été très discret, mais Thomas l’avait entendu. Je l’avais lâché par réflexe, trouvant le dilemme corsé et ne sachant que faire… ayant oublié pendant une demi-seconde que ce mot était proscrit.

                Thomas me fonça dessus et m’ordonna :

-          Tourne-toi !

Je compris immédiatement que j’allais prendre une fessée debout, au coin. L’horreur. J’aurais encore préféré qu’il me jette à plat ventre sur la méridienne ! Je le priai :

-          Non ! J’suis vraiment désolée !

-          Tourne-toi, Lucie !

-          Mais j’le dirai plus…

Peu importe. Thomas était vraiment hyperrrr en colère aujourd’hui ; le fait que je proteste l’énervait encore plus. Il me tourna lui-même, me pencha sous son bras et m’en colla une vraiment, vraiment salée.

-          C’est normal de parler comme ça, Lucie ?! Est-ce que c’est normal ?!

-          Non…

-          Alors pourquoi tu le fais ?!

Les larmes avaient fait leur retour et ne disparurent pas tout de suite puisqu’il me fallut m’allonger sur la méridienne pour payer le deuxième jour de conduite en excès de vitesse.

La planche avait malheureusement disparu de la circulation. Cette deuxième fessée fut courte mais sévère, à l’instar de la première.

                Je retournai au coin en me frottant les fesses. Thomas me gronda :

-          Mains sur la tête, Lucie ! Tu vas écouter parce que ça COMMENCE VRAIMENT A ME CHAUFFER !!!

Oh. Thomas avait haussé le ton. Il avait vraiment haussé la voix ! Il n’avait fait cela qu’une seule fois depuis le début du tutorat, et il n’avait d’ailleurs pas atteint cette intensité ! L’entendre me crier dessus m’a fait de blottir contre le coin avec la volonté de me faire oublier. Je serrai au passage les fesses, de peur qu’une ou plusieurs claque(s) du même calibre que sa colère tombe(nt). Mais heureusement, rien ne tomba. Thomas avait dû voir que son éclat de voix avait été suffisant à me calmer.

 

-          Viens ici, Lucie. Pourquoi viens-tu d’être punie ?

-          Parce que j’ai roulé trop vite.

-          Viens t’allonger pour le troisième jour.

Je refusai, purement et simplement. Je ne pouvais me résoudre à m’en reprendre une aussi salée que les deux précédentes.

-          Soit tu viens tout de suite t’allonger et on règle ce troisième jour de conduite ; soit je viens te chercher et on va parler de ta désobéissance, pour ensuite parler du troisième jour. C’est toi qui vois !

J’y réfléchis beaucoup mais je considérais que céder était me jeter toute cru dans la gueule du loup. J’avais fait l’effort de venir jusque chez lui (malgré mon irrésistible envie de me désister afin de laisser mon derrière sain et sauf), d’avouer mes fautes… il fallait en plus que je les assume toutes et cela s’avérait vraiment compliqué.

                Thomas ne patienta pas plus longtemps : il me fonça dessus, m’attrapa par le poignet et me tira jusqu’à la méridienne. Je reçus une bonne fessée pour ne pas lui avoir obéi. Aujourd’hui, c’était vraiment le pompon. Il était vraiment en colère contre moi et je le sentais. Je le sentais bien comme il fallait.

 

                La troisième, la quatrième, la cinquième et la sixième tombèrent. Toutes aussi salées les unes que les autres. Rien n’arrêtait Thomas : ni la chaleur, ni mes pleurs. A la fin, je le priai :

-          Arrête ! S’il te plaît, arrête ! Stop ! J’ai compris ! Stop ! Pourquoi tu ne t’arrêtes pas ?!

-          Tu as respecté les limitations de vitesse ou pas ?!

-          Non…

-          Donc tu as ta réponse ! Je veux que tu retiennes la leçon pour que l’on n’en reparle plus !

-          Mais c’est bon, j’ai compris…

-          Eh bien c’est ce qu’on verra, Lucie ! Je veux des actes !

 

Lorsque cette série pour la conduite fut enfin terminée, je retournai au coin, haletante, en me frottant les fesses. Mon derrière me brûlait vraiment. J’en profitai d’ailleurs que Thomas soit en train de boire un coup d’eau pour frotter mon derrière à nouveau, puis je remis mes mains sur la tête. Seulement, Thomas m’avait repérée et après avoir reposé la bouteille d’eau, il m’asséna une claque tellement forte qu’elle me déséquilibra. Et il en faut beaucoup pour me déséquilibrer, je vous l’assure !

Avec cette claque, je crus que sa main allait fondre ou se casser en mille morceaux… mais non. Elle allait parfaitement bien, contrairement à la fesse qui l’a reçue !


Je viens de découvrir qu'en Russie, il y a des concours de gifles et des concours de claques sur les fesses (je vous jure que ce n'est pas une blague ! Regardez sur Youtube !). Deux candidats s'affrontent jusqu'à ce que l'un des deux déclare forfait. Bien que je trouve cela au summum de la débilité, je suis persuadée que si ça existait en France, Thomas en serait le champion incontesté, vu le calibre de ses claques ! !

 

                J’aurais bien aimé que cette séance en reste là. J’en avais déjà pas mal pris pour mon grade ! Pourtant, quelques minutes plus tard, j’étais de nouveau allongée sur la méridienne, à recevoir dix-sept séries de claques pour les dix-sept jours où je n’avais pas travaillé l’anglais. Je n’avais toujours rien fait, je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.

                N'empêche, ces nouvelles dix-sept fessées eurent pour effet de m'achever : je n'en pouvais plus ! J'étais vraiment résolue à travailler cette fichue langue, ne serait-ce que pour éviter de futures fessées !

 

                Après un avant-dernier passage au coin, une ultime très bonne fessée me tomba dessus, comme avertissement pour le couvre-feu et la prise de mon médicament quotidien, histoire que je sache que ces deux items sont sur la sellette.

 

                Ouf, terminé. Cette séance plus qu’éprouvante fut terminée. Enfin. Thomas m’offrit un soda puis je rentrai tranquillement chez moi (en respectant les limitations de vitesse !). Enfin, pas si tranquillement que ça car il m’était très difficile de ne pas gigoter sur mon siège de conductrice !

 

 

                Lundi 21 juin, quatre jours après la séance. J’enquille une heure et quart de route en partant de chez mes beaux-parents pour aller chez ma grand-mère. Sur la Francilienne, la vitesse est limitée à 110km/h. Je roule à 109. Il n’y a presque personne sur la route, c’est dégagé, j’ai bien envie d’accélérer. Mais Thomas va me tuer. Mais j’ai envie d’accélérer. Mais Thomas va me tuer. Mais j’ai envie d’accélérer. Mais Thomas va me tuer. J’appuie sur la pédale.

 

                L’après-midi, alors que mon petit frère a une journée athlétisme à l’école et qu’il m’a demandée d’y aller, je joue au béret avec sa classe. Pour faire gagner mon équipe (et notamment mon petit frère qui est plein d’espoir !), je cours vite ! Dans un mauvais mouvement, mon pied reste sur le sol mais mon genou, lui, part.

                Verdict après trois heures d’attente aux urgences : double entorse du genou. IRM la semaine prochaine pour voir s’il y a plus de dégâts ou pas.

                Impossible de conduire, ça m’évitera les excès de vitesse pour les trois prochaines semaines, ainsi qu’une visite chez Thomas ! Cependant, le reste des items reste bien présent, et à respecter évidemment !

 

A suivre…

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

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  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -