Sept
jours après la dernière séance, j’étais de nouveau chez Thomas. Un Thomas très
en colère : un combo d’Hulk et de Mister Hyde.
Depuis
quelques jours, deux autres items s’étaient ajoutés au tutorat : la
procrastination quotidienne, et la conduite automobile (plus particulièrement
les excès de vitesse). Cette dernière serait d’ailleurs très certainement la
nouvelle « bête noire » du suivi, succédant au couvre-feu !
Thomas
n’était donc vraiment pas content de me revoir si tôt et me le fit
remarquer :
-
Prends le temps qu’il te faut pour récupérer de
ton trajet ; ensuite on passera directement au bilan.
Bizarrement, cela ne m’impressionna pas autant que la
dernière fois ; je m’y étais préparée. Je m’étais préparée au fait que
Thomas serait vraiment en colère s’il devait me convoquer seulement sept jours
après la dernière séance.
Lorsque
nous passâmes au bilan, plusieurs items furent pointés du doigts :
-
L’anglais, que je n’avais toujours pas commencé,
et dont j’avais déjà perdu un mois entier ;
-
La prise de mon médicament quotidien, qui
continuait d’être bancale ;
-
Le couvre-feu, de moins en moins respecté ;
-
Et les excès de vitesse quotidiens.
Lorsque ma mère a passé son
permis de conduire, elle était enceinte de ma sœur jumelle et moi. Elle voulait
absolument décrocher ce précieux sésame avant l’arrivée de ses bébés (bien que
je sois la seule à avoir survécu). Son moniteur d’auto-école, Marc, l’appelait « Schumacher »
tellement elle roulait vite !
Vingt ans plus tard, ce fut
à mon tour de m’installer derrière le volant ; Marc était toujours là,
proche de la retraite. Marc me disait sans cesse de ralentir, de respecter les
limitations de vitesse… je fus bien vite baptisée « bébé
Schumacher » !
Aujourd’hui, « bébé
Schumacher » n’a pas levé le pied, malgré les quelques têtes-à-queues
effectués sur la route. J’ai énormément de mal à respecter les limitations de
vitesse, ce qui vaut à Hugo de se faire un sang d’encre dès que je prends le
volant.
Il y a deux semaines, alors
que je rentrais d’une répétition avec ma troupe de théâtre, Hugo me demanda si
j’avais été sage sur la route. Je lui répondis :
-
Ben… comme d’hab, quoi !
Hugo a pour habitude de me coller une fessée assez salée
dès que je prends une prune (surtout que la voiture est à son nom et qu’il ne
me dénonce pas toujours, faisant donc sauter les points sur son propre
permis !) ; mais il se contente de me réprimander lorsqu’il sait que
je roule vite. Puisqu’il commençait à en avoir assez, il déclara :
-
J’en ai marre de flipper dès que tu prends le
volant, Lucie ! Puisque j’ai la tête trop prise en ce moment, je ne peux
pas te surveiller là-dessus. Je pense très sincèrement qu’il faudrait que tu
demandes à Thomas de prendre cela en charge.
-
Mais pourquoi ?!
-
Parce que tu roules trop vite ! Je n’ai pas
envie d’être appelé un jour par l’hôpital de je ne sais où, et qu’on me dise
que tu es entre la vie et la mort ! J’en mourrais s’il t’arrivait un
truc !
-
Ne t’inquiète pas…
-
Si, je m’inquiète ! Et si Thomas prend cela
en charge, je sais que tu y réfléchiras à deux fois avant d’appuyer sur
l’accélérateur. Il a plus de poids et d’autorité que moi à ce niveau-là !
-
Ok…mais c’est vraiment pour toi que je le
fais !
-
Non, c’est pour toi, me dit Hugo. Et pour que
l’on soit sûrs que ça fonctionne, tu prendras le tapetapis avec toi dès que tu
devras être punie pour excès de vitesse !
-
Alors là, dans tes rêves ! Et puis d’abord,
je le transporte comment ?! Ce n’est pas l’objet le plus discret du monde…
-
Eh bien dans ce cas, tu prends le martinet avec
toi. Le tapetapis ou le martinet, tu choisis. Mais je souhaite que ce soit
hautement persuasif pour que tu ne recommences pas !
Vous vous doutez bien que je n’ai pris ni l’un, ni
l’autre lorsque je me suis rendue chez Thomas. Prendre de moi-même l’un des
deux instruments que je déteste le plus au monde pour le mettre directement
dans la main de Thomas ?! Je ne suis pas maso à ce point-là. C’est déjà
assez compliqué pour moi de recevoir les différentes trempes qui tombent sur
mon pauvre derrière ; ce n’est pas pour y rajouter l’un des deux pires
instruments pour moi !
Le
débrief’ terminé, Thomas me demanda de me lever et d’allumer la lumière. Je
refusai. Puisqu’il était déjà biiiieeeeen monté en pression, mon refus le mit
en colère : il me gronda tout en fermant les volets et allumant la lumière
de façon très sèche, puis s’occupa de moi ; en deux temps trois
mouvements, j’étais allongée à plat ventre sur la méridienne, robe relevée,
culotte baissée, et je prenais des claques venues de l’espace tout en écoutant
les réprimandes de Thomas basées sur le fait que je n’obéissais pas. Ça
commençait bien !
-
Maintenant tu te relèves, tu enlèves ton sous-vêtement
et tu vas au coin ! Et dépêche-toi Lucie, parce que je te jure que je vais
m’énerver !
Cela me fait toujours sourire, le fait que Thomas me menace
de s’énerver alors qu’il l’est déjà depuis plusieurs minutes…
N’empêche,
j’obéis tout de suite, calmée par les supers-mégas-claques reçues quelques secondes
plus tôt.
-
Viens ici, Lucie.
J’obéis.
-
On va commencer par parler de la conduite.
-
Roh mais…
-
Mais quoi ?!
-
Rien, répondis-je avec un sourire en coin.
-
Ça te fait rire ?! ça te fait rire de conduire
à toute vitesse ? De mettre en danger les autres ? De TE mettre en danger ?!
Tu crois que c’est un jeu, la route, Lucie ?!
-
Mais non mais…
-
Mais quoi ?! Y’a pas de mais, Lucie !
Tu crois que j’ai envie de te retrouver au bord de je ne sais quelle route
parce que tu as eu un accident ?!
-
Non…
-
Viens t’allonger.
-
Oh nan mais t’es pas sérieux là…
-
Viens t’allonger !
Je soupirai et me résignai à aller m’allonger à plat ventre
sur la méridienne. J’entendis Thomas prendre la planche, ce qui me soulagea à
moitié : d’un côté, je n’allais pas avoir à faire à sa main ; d’un
autre côté, mes fesses étaient loin d’être chauffées et ça allait forcément faire
très mal !
Thomas
releva ma robe, exposant mes fesses à l’air libre. Il m’asséna un premier coup
de planche, assez fort pour que je sursaute en serrant les dents.
-
Il est hors de question que tu fasses n’importe
quoi sur la route, Lucie ! dit-il en me mettant un autre coup. Hors de
question !
Le troisième tombe. Je serre les dents. Ça fait très mal
mais je peux le supporter. Un quatrième, un cinquième, je commence à gigoter
tout en écoutant les réprimandes de Thomas. Le sixième tombe, je lâche un discret
« aïe ! », je réitère au septième. Je supporte les coups tant
bien que mal ; mais cette fessée n’est pas faite pour être supportée. Elle
est faite pour être tellement salée qu’elle me passera l’envie de recommencer à
appuyer sur l’accélérateur. Pour le moment, ce n’est pas le cas et Thomas le
sent bien. Il m’annonce alors : « Celle-ci n’est que pour le premier
jour ! » (sachant qu’il y en a six !). Il lâche la planche, pose sa
main sur ma hanche opposée à lui, et commence à appliquer son autre main sur mon
derrière. La traditionnelle et redoutée déculottée à la main reprenait du
service. Malheureusement, elle n’était pas partie bien longtemps !
Là oui. Je gigote, je gémis, je chouine, je me débats…
Thomas est réellement impitoyable et me le confirme verbalement : « Il
est hors de question que l’on reparle de ça, Lucie ! Je veux que ce soit
la dernière fois que l’on en parle ! Je veux que tu sois irréprochable au
volant ! ». Thomas tape très fort et les larmes montent vite. Très vite.
Cette fessée est l’une des pires depuis le début du tutorat. Heureusement pour
moi, elle ne dura pas longtemps (je me souviens encore des fessées durant un quart
d’heure, reçues il y a encore quelques semaines…).
-
Va au coin, Lucie !
Je m’exécutai avec les mains sur la tête. Il fallait que
je reprenne mes esprits et que je sèche mes larmes.
Avec les fortes températures, Thomas et moi étions tous
les deux en nage. J’espérais que la chaleur réduirait les forces de mon tuteur…
mais non. Dommage. L’espoir fait vivre.
-
Retourne-toi Lucie.
Je m’exécutai.
-
Pourquoi viens-tu d’être punie ?
-
Parce que je roule trop vite.
-
Exact. Ce n’était que pour le premier jour. Viens
t’allonger.
Je me collai contre la porte, refusant d’aller m’allonger
sur la méridienne.
-
Lucie, si je viens te chercher, ça va vraiment
mal se passer !
-
Putain…
Il avait été très discret, mais Thomas l’avait entendu.
Je l’avais lâché par réflexe, trouvant le dilemme corsé et ne sachant que faire…
ayant oublié pendant une demi-seconde que ce mot était proscrit.
Thomas
me fonça dessus et m’ordonna :
-
Tourne-toi !
Je compris immédiatement que j’allais prendre une fessée
debout, au coin. L’horreur. J’aurais encore préféré qu’il me jette à plat ventre sur la
méridienne ! Je le priai :
-
Non ! J’suis vraiment désolée !
-
Tourne-toi, Lucie !
-
Mais j’le dirai plus…
Peu importe. Thomas était vraiment hyperrrr en colère
aujourd’hui ; le fait que je proteste l’énervait encore plus. Il me tourna
lui-même, me pencha sous son bras et m’en colla une vraiment, vraiment salée.
-
C’est normal de parler comme ça, Lucie ?!
Est-ce que c’est normal ?!
-
Non…
-
Alors pourquoi tu le fais ?!
Les larmes avaient fait leur retour et ne disparurent pas
tout de suite puisqu’il me fallut m’allonger sur la méridienne pour payer le
deuxième jour de conduite en excès de vitesse.
La planche avait malheureusement disparu de la circulation.
Cette deuxième fessée fut courte mais sévère, à l’instar de la première.
Je retournai
au coin en me frottant les fesses. Thomas me gronda :
-
Mains sur la tête, Lucie ! Tu vas écouter
parce que ça COMMENCE VRAIMENT A ME CHAUFFER !!!
Oh. Thomas avait haussé le ton. Il avait vraiment haussé la
voix ! Il n’avait fait cela qu’une seule fois depuis le début du tutorat, et
il n’avait d’ailleurs pas atteint cette intensité ! L’entendre me crier
dessus m’a fait de blottir contre le coin avec la volonté de me faire oublier.
Je serrai au passage les fesses, de peur qu’une ou plusieurs claque(s) du même calibre que sa colère tombe(nt).
Mais heureusement, rien ne tomba. Thomas avait dû voir que son éclat de voix avait
été suffisant à me calmer.
-
Viens ici, Lucie. Pourquoi viens-tu d’être punie ?
-
Parce que j’ai roulé trop vite.
-
Viens t’allonger pour le troisième jour.
Je refusai, purement et simplement. Je ne pouvais me
résoudre à m’en reprendre une aussi salée que les deux précédentes.
-
Soit tu viens tout de suite t’allonger et on
règle ce troisième jour de conduite ; soit je viens te chercher et on va
parler de ta désobéissance, pour ensuite parler du troisième jour. C’est toi
qui vois !
J’y réfléchis beaucoup mais je considérais que céder était
me jeter toute cru dans la gueule du loup. J’avais fait l’effort de venir
jusque chez lui (malgré mon irrésistible envie de me désister afin de laisser
mon derrière sain et sauf), d’avouer mes fautes… il fallait en plus que je les
assume toutes et cela s’avérait vraiment compliqué.
Thomas
ne patienta pas plus longtemps : il me fonça dessus, m’attrapa par le poignet
et me tira jusqu’à la méridienne. Je reçus une bonne fessée pour ne pas lui avoir
obéi. Aujourd’hui, c’était vraiment le pompon. Il était vraiment en colère
contre moi et je le sentais. Je le sentais bien comme il fallait.
La
troisième, la quatrième, la cinquième et la sixième tombèrent. Toutes aussi
salées les unes que les autres. Rien n’arrêtait Thomas : ni la chaleur, ni
mes pleurs. A la fin, je le priai :
-
Arrête ! S’il te plaît, arrête ! Stop !
J’ai compris ! Stop ! Pourquoi tu ne t’arrêtes pas ?!
-
Tu as respecté les limitations de vitesse ou pas ?!
-
Non…
-
Donc tu as ta réponse ! Je veux que tu
retiennes la leçon pour que l’on n’en reparle plus !
-
Mais c’est bon, j’ai compris…
-
Eh bien c’est ce qu’on verra, Lucie ! Je
veux des actes !
Lorsque cette série pour la conduite fut enfin terminée,
je retournai au coin, haletante, en me frottant les fesses. Mon derrière me brûlait
vraiment. J’en profitai d’ailleurs que Thomas soit en train de boire un coup d’eau
pour frotter mon derrière à nouveau, puis je remis mes mains sur la tête. Seulement,
Thomas m’avait repérée et après avoir reposé la bouteille d’eau, il m’asséna
une claque tellement forte qu’elle me déséquilibra. Et il en faut beaucoup pour
me déséquilibrer, je vous l’assure !
Avec cette claque, je crus que sa main allait fondre ou
se casser en mille morceaux… mais non. Elle allait parfaitement bien, contrairement
à la fesse qui l’a reçue !
Je viens de découvrir qu'en Russie, il y a des concours de gifles et des concours de claques sur les fesses (je vous jure que ce n'est pas une blague ! Regardez sur Youtube !). Deux candidats s'affrontent jusqu'à ce que l'un des deux déclare forfait. Bien que je trouve cela au summum de la débilité, je suis persuadée que si ça existait en France, Thomas en serait le champion incontesté, vu le calibre de ses claques ! !
J’aurais
bien aimé que cette séance en reste là. J’en avais déjà pas mal pris pour mon
grade ! Pourtant, quelques minutes plus tard, j’étais de nouveau allongée
sur la méridienne, à recevoir dix-sept séries de claques pour les dix-sept
jours où je n’avais pas travaillé l’anglais. Je n’avais toujours rien fait, je
ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même.
N'empêche, ces nouvelles dix-sept fessées eurent pour effet de m'achever : je n'en pouvais plus ! J'étais vraiment résolue à travailler cette fichue langue, ne serait-ce que pour éviter de futures fessées !
Après
un avant-dernier passage au coin, une ultime très bonne fessée me tomba dessus,
comme avertissement pour le couvre-feu et la prise de mon médicament quotidien,
histoire que je sache que ces deux items sont sur la sellette.
Ouf, terminé. Cette séance plus
qu’éprouvante fut terminée. Enfin. Thomas m’offrit un soda puis je rentrai
tranquillement chez moi (en respectant les limitations de vitesse !). Enfin,
pas si tranquillement que ça car il m’était très difficile de ne pas gigoter
sur mon siège de conductrice !
Lundi
21 juin, quatre jours après la séance. J’enquille une heure et quart de route en
partant de chez mes beaux-parents pour aller chez ma grand-mère. Sur la
Francilienne, la vitesse est limitée à 110km/h. Je roule à 109. Il n’y a
presque personne sur la route, c’est dégagé, j’ai bien envie d’accélérer. Mais
Thomas va me tuer. Mais j’ai envie d’accélérer. Mais Thomas va me tuer. Mais j’ai
envie d’accélérer. Mais Thomas va me tuer. J’appuie sur la pédale.
L’après-midi, alors que mon petit
frère a une journée athlétisme à l’école et qu’il m’a demandée d’y aller, je
joue au béret avec sa classe. Pour faire gagner mon équipe (et notamment mon petit
frère qui est plein d’espoir !), je cours vite ! Dans un mauvais
mouvement, mon pied reste sur le sol mais mon genou, lui, part.
Verdict
après trois heures d’attente aux urgences : double entorse du genou. IRM
la semaine prochaine pour voir s’il y a plus de dégâts ou pas.
Impossible
de conduire, ça m’évitera les excès de vitesse pour les trois prochaines
semaines, ainsi qu’une visite chez Thomas ! Cependant, le reste des items reste bien présent, et à respecter évidemment !
A suivre…
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