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Un joli fantôme du passé (Chapitre 15)

 


Mardi 26 janvier 2021

 

5h30, le réveil que Trent et moi avions programmé sonne. Nous sortons de l’hôtel et rentrons chez nous en toute discrétion. Après avoir confirmé à Trent que cette nuit était merveilleuse via un texto, je me recouchai dans mon lit.

 

                7h, le deuxième réveil de la journée sonne. Je m’étais recouchée à peine trois quarts d’heure : j’étais crevée.

 

-          Bonjour ma puce ! me dit Loli en me regardant descendre les escaliers.

-          Coucou Loli, répondis-je encore un peu dans les vapes.

La domestique s’approcha de moi et me murmura dans l’oreille : « Tu avais laissé la porte du garage entrouverte. Je l’ai bien refermée. Ne t’en fais pas, ce sera un secret entre toi et moi. J’espère seulement que tu as passé un bon moment ! ». J’acquiesçai, adressant un sourire bienveillant à celle qui acceptait de couvrir mes arrières.

 

                Arrivée dans la cuisine, je m’attelai à me préparer un bol de chocolat chaud. Alors qu’il chauffait dans le micro-ondes, j’envoyai un texto à ma sœur : « ça y est. C’est fait. ». Elle me répondit aussitôt : « Ooooh ! Tu es une femme à présent ! Vous vous êtes protégés, au moins ?! »

« Oui, oui, ne t’en fais pas. J’ai pris toutes les précautions que tu m’as inculquées. »

« Super. Je te prends un rdv gynéco dès que possible. A San Francisco. Ça te permettra de prendre des vacances ! Tu pourras amener Trent avec toi ! ».

« Merci Manon ! »

« Pas de quoi ! Aller, je file. Je vais être en retard au boulot ! Love U <3 ».

                Je posai mon téléphone sur le bar de la cuisine. Le micro-ondes sonna, je récupérai mon bol de chocolat chaud. C’est à ce moment précis que la porte d’entrée s’ouvrit :

-          Surprise ! s’exclama mon père, tenant un sachet de viennoiseries toutes chaudes.

A cause du sursaut procuré par cette « entrée surprise », je laissai tomber mon bol à terre. Il s’explosa en mille morceaux.

-          Et merde ! jurai-je avant de prendre une éponge.

-          Laisse ma grande, me dit Loli en prenant mon relais. Je m’en occupe.

-          Tu n’es pas contente de voir ton vieux père, ma Zo ? me demanda papa, tout joyeux.

-          Si, si. C’est juste que… c’était le mauvais timing. Comment se fait-il que tu rentres déjà ? Tu ne devais pas rentrer avant demain !

-          Oui mais j’ai pu m’arranger pour terminer ma mission plus tôt. Je me suis dit que puisque tu n’as pas cours le mardi aprèm’, on pourrait passer du temps ensemble !

-          C’est gentil, papa. Vraiment gentil. Mais…

-          Mais quoi ?

-          J’ai dix-huit ans.

-          Et ?

-          Et je préfère donc passer mon après-midi avec mon petit ami plutôt qu’avec mon père…

-          Oh.

-          …mais, je suis sûre que Romain sera ravi de passer du temps avec toi !

-          Oui, sûrement… Mais c’est pour toi que je m’étais dégagé du temps !

Mon père était vraiment déçu et me fit beaucoup de peine. Je proposai alors :

-          Et si tu passais l’après-midi avec Trent et moi ? Tu apprendrais à mieux le connaître et moi, je serais entourée des deux hommes les plus importants de ma vie ! Tu en penses quoi ?

-          Si c’est le seul moyen d’être avec toi cette aprèm alors… j’accepte.

-          Parfait !

-          D’accord ben on n’a qu’à se rejoindre au resto en face de votre lycée, à 12h30. Ok ?

-          Ok ! Merci, papa ! dis-je en l’embrassant sur la joue. Maintenant, je file prendre une douche, je suis pleine de chocolat chaud…

Une fois changée, je filai au lycée.

 

        Les cours de la matinée furent plutôt intéressants, je ne trouvai pas de temps pour m’ennuyer.

 

        En sortant du lycée à l’heure de la pause déjeuner, Trent me demanda si on pouvait passer chez lui afin qu’il récupère un peu d’argent pour payer le repas au resto de ce midi. Je l’informai que ce n’était pas nécessaire puisque mon père nous l’offrirait, mais il insista.

 

        A peine eûmes-nous ouvert la porte de la caravane que Madame Hotchner hurla :

-          Où est-ce que t’étais passé, espèce de p'tit merdeux ?!

-          J’étais au lycée, maman, répondit Trent. Tu sais, l’endroit où vont tous les gens de mon âge…

-          Ne te fous pas d’ma gueule ! J’te parle de cette nuit ! Tu étais où ?!

-          J’ai dormi chez Blake.

-          Menteur ! cria la mère en giflant son fils.

-          Ne le touchez pas ! prévins-je en m’interposant.

-          Qu’est-ce que t’as toi ?! me vociféra la mère. T’en veux une aussi ?!

-          Tu touches à un cheveu de Zoé et tu ne me revois plus jamais, menaça fermement Trent.

Sa mère ne répondit pas. Trent se dirigea vers son coffre-fort (qu’il a évidemment acheté lui-même avec ses propres sous) et récupéra quelques billets.

-          Quand est-ce que tu me donneras le code de ce satané truc ?!

-          Quand tu seras une adulte responsable et digne de confiance, répondit Trent à sa mère.

Cela lui valut une nouvelle gifle.

-          Arrêtez de le frapper ! intervins-je.

-          Je te préviens, j’vais finir par le démonter ! continua la mère, ignorant ma réplique. J’vais le démonter ton putain de coffre si ça peut me permettre de récupérer ce qu’il y a dedans !

-          Tu peux taper dessus tant que tu veux, c’est un coffre-fort, maman, expliqua Trent. De plus, il est à mon nom. Personne ne te l’ouvrira si je ne suis pas d’accord.

-          T’es qu’un p’tit merdeux !

-          Ouais, ouais. Je sais.

Trent m’adressa un regard, je compris que nous devions nous en aller.

-          Et où est-ce que tu vas encore, là ?!

-          Ça ne te regarde pas.

-          Bien sûr que ça m’regarde ! J’suis ta mère !

-          Oui, malheureusement.

-          Qu’est-ce que t’as dit ?! Viens là que j’t’en mette une ! J’vais t’apprendre à m’respecter moi ! Tu vas voir !

Nous partîmes en silence, laissant madame Hotchner s’époumoner contre Trent.

 

                Sur la route du restau, je demandai à Trent :

-          Comment tu peux vivre dans ces conditions ? Tu sais, il suffit que j’en parle à mon père et…

-          Zoé, si tu en parles à qui que ce soit, ma mère va avoir des problèmes. Et… c’est ma mère !

-          Une mère qui te bat et t’insulte à longueur de temps, ce n’est pas une mère ! Je sais de quoi je parle. La mienne ne me battait pas mais elle était négligente au possible…

-          Ecoute, je te demande vraiment de ne pas en parler, Honey. S’il te plaît.

Je me tus, même si j’en suis malade de voir Trent vivre dans ces conditions !

 

                Au resto, tout se passa bien. J’appréhendais un peu le comportement de papa envers Trent mais il fut très cool. Comme prévu, mon père nous offrit le restau, puis la séance au cinéma qui suivit, puis le shopping au centre commercial. Il avait offert une toute nouvelle garde-robe à mon petit copain, Trent en était extrêmement gêné.

                Lorsque nous nous assîmes pour boire un verre, Trent remercia encore mon père. Il répondit :

-          Je le fais de bon cœur. Zoé tient énormément à toi. Tu fais partie de la famille, maintenant.

-          Merci, monsieur !

-          Tant que tu ne fais pas souffrir ma fille et que tu prends soin d’elle, il n’y aura aucune ombre dans notre relation. Zoé est mon bébé, la prunelle de mes yeux.

-          Votre fille est ma priorité, monsieur Duhamel.

Papa tapota l’épaule de Trent en signe de satisfaction. J’étais aux anges !

 

                Après cette petite escapade, il fut temps de ramener Trent chez lui : une boule se forma dans mon ventre, comme à chaque fois que je sais que mon amoureux rentre à son domicile. Trent demanda à papa de le déposer à quelques centaines de mètres de chez lui : il ne voulait surtout pas d’une rencontre entre sa mère et mon père.

 

                Papa et moi reprîmes le chemin de la maison. Dans la voiture, papa me demanda :

-          Parle-moi de la famille de Trent.

-          Pourquoi tu veux savoir ça ?

-          Ben, si jamais tu fais ta vie avec lui, il faut bien que je sache qui sera ta belle-famille !

-          Papa, ça ne fait que cinq mois qu’on est ensemble !

-          Tu ne comptes pas faire ta vie avec lui ?

-          Si.

-          Tu n’en es pas folle amoureuse ?

-          Si.

-          Alors j’ai besoin de connaître sa famille.

-          Ben… Trent est fils unique. Son père est mort d’une surdose de cocaïne quand il avait deux ans. Il vit seul avec sa mère.

-          Et sa mère, tu la connais ?

-          Euh…oui.

-          Elle est gentille ?

-          Euh…on peut dire ça.

-          Qu’est-ce que tu me caches, Zoé ?

-          Rien du tout !

-          Tu m’as quand même l’air pas mal hésitante…

-          Mais c’est parce que tu m’saoules avec tes questions !

-          Tu me parles autrement, s’il te plaît ! gronda Valentin en entrant la voiture dans notre garage.

Agacée, je sortis de la voiture et filai dans ma chambre.

 

-          Zoé ! Tu peux venir, s’il te plaît ?!

J’étais plongée dans mon bouquin, ce n’était pas le moment. En soupirant, je lâchai mon livre, sortis de ma chambre et regardai mon père depuis la mezzanine.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je, agacée.

-          Descends, il faut qu’on parle.

Je descendis en traînant les pieds, mon père me regarda faire. Mon frère n’était pas loin, assis dans le fauteuil, son ordinateur portable sur ses genoux. Nous nous saluâmes nonchalamment.

-          Qu’est-ce que tu veux ? interrogeai-je une fois en face de mon père.

-          Je viens de recevoir une notification de la banque. Tu as dépensé 400$ en un seul paiement. Tu peux me dire pourquoi ?

-          Je croyais que j’avais le droit de faire ce que je voulais de mon argent de poche, dis-je.

-          Certes mais je garde quand même un œil sur tes comptes.

-          Ah donc je fais ce que je veux mais tu me fliques ?! Donc je ne fais absolument pas ce que je veux, en fait !

-          Baisse d’un ton, Zoé ! Je veux juste une explication ! Mais puisque tu t’énerves, j’ai l’impression que tu as quelque chose à cacher !

-          Absolument pas !

-          Zoé…

-          Quoi ?! aboyai-je, montée en pression.

-          Réponds-moi encore une seule fois sur ce ton et tu es bonne pour une fessée ! Tu m’as bien compris ?!

-          Oui, affirmai-je en descendant de mes grands chevaux.

-          Je veux savoir ce que tu as payé avec ces 400$ !

-          Deux jeans, une paire de baskets et un manteau.

-          Et la boutique s’appelle « Luxury Hotel Friedmann » ?

-          C’est ça, mentis-je.

Mon père m’attrapa par le poignet, s’assit sur le canapé et me bascula en travers de ses genoux.

-          Non seulement tu me parles mal, mais en plus tu me mens !

 

Avec ce qui s’était passé cette nuit, c’était sûr et certain que cette fessée allait tomber. Seulement… je ne l’imaginais pas si rapide !

Après plusieurs dizaines de claques, mon père me releva. Il me déboutonna et me baissa mon jeans malgré mes supplications. Il me rallongea sur ses genoux et les claques recommencèrent, toutes aussi fortes les unes que les autres.

-          Papa ! Arrête ! Je ne mentirai plus !

-          Alors dis-moi ce que tu fichais dans cet hôtel !

-         

Mon absence de réponse fut un déclencheur pour Valentin qui me baissa mon shorty. Les claques reprirent sur mes fesses nues et ce fut très compliqué de les encaisser.

-          Papa ! Arrête !

-          Tant que tu ne m’auras pas dit la vérité, je n’arrêterai pas, Zoé !

Je serrai les dents tant bien que mal mais je sentais que j’allais craquer. Après quelques dizaines de secondes, j’avouai :

-          J’y ai passé la nuit avec Trent !

Les claques s’arrêtèrent immédiatement. Mon père me lâcha et m’ordonna de me rhabiller. J’obéis.

-          Je t’écoute, me dit-il une fois que mon jeans fut correctement boutonné.

-          Trent et moi avons passé la nuit ensemble à l’hôtel.

-          Tu étais au courant ? demanda papa à Romain.

-          Non, je ne savais pas qu’elle était sortie en douce ! répondit mon frère qui tombait des nues.

-          Très bien, donc tu vas reprendre une fessée pour cela ! me gronda mon père. La suite !

-          Qu’est-ce que tu veux savoir d’autre ? demandai-je.

-          Est-ce que... vous… avez…

-          Ça ne te regarde pas ! m’offusquai-je. Et de toute façon, c’est avec Manon que je parle de ce genre de choses !

-          Pourquoi est-ce que vous n’êtes pas allés chez Trent ? continua mon père.

-          Parce que Romain aurait refusé ! dis-je.

-          Et pourquoi n’êtes-vous pas venus ici ?

-          Parce que Romain aurait aussi refusé !

Valentin se tut mais je voyais toute la colère sur son visage.

-          Ecoute papa, Romain et moi nous sommes disputés hier soir pendant le dîner. Après qu’il m’ait punie, j’avais un gros ras-le-bol et j’avais besoin de me changer les idées ! Trent m’a réconfortée ! Nous avons décidé d’aller à l’hôtel parce que Romain et toi refusez qu’il vienne dormir ici ! Et pour aller chez lui, c’est compliqué.

-          Pourquoi c’est compliqué ?

-          Parce que. De toute façon, Romain et toi refusez également que j’aille dormir chez lui alors…

-          Pourquoi c’est compliqué, Zoé ?! insista mon père.

Emotionnellement surtendue, je craquai :

-          Parce que sa mère est une salope ! Voilà pourquoi !

-          Zoé !

-          Nan, cette fois-ci je ne modérerai pas mes propos, papa ! Ce que je te dis est vrai ! Trent vit avec sa mère alcoolique qui passe son temps à l’insulter et à le frapper ! Trent vit dans une misérable caravane avec sa connasse de mère, et il travaille à l’épicerie pour pouvoir se payer le lycée ! On a la même mère, lui et moi ! La même ! Mais la mienne ne me battait pas à coups de fils électriques comme le fait la mère de Trent !

Sous le choc, Valentin s’assit sur le canapé et demanda :

-          Pourquoi est-ce que tu ne m’en as pas parlé avant ?

-          Parce que Trent me l’a interdit ! Malgré toutes les choses cruelles qu’elle lui fait subir, Trent aime sa mère ! Il refuse qu’on l’aide. Seulement moi, je l’aime ! C’est le petit copain le plus merveilleux du monde et j’en mourrais s’il lui arrivait quelque chose, tu comprends, papa ?! J’en mourrais…

J’éclatai en sanglots et mon père me prit instantanément dans ses bras. Je collai mon front contre son torse et il me consola.

-          Je te promets de faire quelque chose, d’accord, mon bébé ? Je te le promets…

Mes larmes séchées, papa me demanda de lui arranger un resto avec Trent ce soir, entre hommes. J’avais peur ce qu’ils pouvaient se raconter, mais je choisis de faire confiance à mon père.

 

Alors qu’il était sur le départ, je tentai quand même :

-          Je ne peux pas venir avec toi ? J’ai peur que Trent m’en veuille…

-          Je gère la situation, chérie. Et de toute façon, tu as des comptes à régler avec ton frère. Tu es sortie en douce alors que tu étais sous sa responsabilité, il est temps d’assumer tes actes.

 

Mon père sorti, je me tournai vers mon frère qui était toujours assis dans le salon à travailler sur son ordi :

-          Romain, tu n’es pas obligé de me mettre une fessée… On peut discuter !

-          Typiquement le genre de phrase que l’on prononce post-connerie. Seulement, c’est trop tard.

-          Mais…

-          Stop, Zo. Ne commence pas avec tes « mais ». Tu as fait une grosse bêtise, va falloir assumer, maintenant ! On va dîner, tu vas aller prendre ta douche et ensuite tu iras dans ta chambre. Je t’y rejoindrai et on règlera nos comptes.

 

Entre le stress de savoir Trent seul avec papa, et le stress de savoir que Romain allait m’en coller une, je n’avais aucun appétit. Je me forçai quand même à manger dans une ambiance plus que glaciale. Mon yaourt avalé, je filai sous la douche sans aider à débarrasser la table. Je n’étais franchement pas d’humeur.

 

 

Lavée et en pyjama, je m’allongeai sur mon lit et allumai la télé histoire de me changer les idées. Heureusement Romain ne traîna pas à arriver, mettant fin à la moitié de mon stress.

-          Lève-toi, m’ordonna-t-il après avoir éteint la télé.

Je m’exécutai de façon quasi-automatique.

Une fois que je fus en face de lui, Romain me fusilla du regard pendant plusieurs secondes. Puis, sans que je ne m’y attende, mon frère me pencha sous son bras d’un coup sec et commença à me fesser copieusement par-dessus mon bas de pyjama tout en me grondant :

-          Est-ce que tu as la moindre idée de la dangerosité de ton acte ?! Hein ?! Il aurait pu t’arriver n’importe quoi et je n’étais pas là pour intervenir ! Tu aurais pu te faire agresser, kidnapper ou pire ! C’est d’ailleurs pour cela que papa, Manon ou moi cherchons toujours à savoir où tu es !

Mon pantalon se retrouva à mes chevilles et je gémis de douleur devant les claques de mon frère.

-          Je croyais qu’avec notre installation aux Etats-Unis, tes petites sorties en douce étaient mises au placard, mais non ! Il va de nouveau falloir que je te flique sans arrêt pour savoir si tu n’es pas en train de trahir ma confiance ! Il va de nouveau falloir que je te donne une bonne fessée à la moindre bêtise pour éviter que tu en fasses une encore plus grosse ! C’est ça que tu veux, Zoé ?! Qu’on resserre la vis comme en France ?!

-          Non ! Aïe…Aïe !

-          Ben ce n’est pas l’impression que ça donne !

-          Aïe ! Aïe !

-          Eh oui Zoé, ça fait mal de trahir la confiance des gens qui t’aiment !

Les claques tombèrent encore pendant plusieurs minutes puis Romain me lâcha. Il m’ordonna de m’allonger à plat ventre sur le lit et s’éclipsa. Je sentis que le plus dur était à venir.

 

                Mon frère réapparut quelques minutes plus tard, un paddle en bois à la main. Un très gros paddle en bois, troué, qui démotiverait n’importe quelle désobéissante.

-          Romain, s’il te plaît ! J’te jure que je ne le ferai plus !

-          Y’a intérêt, Zoé ! Si tu as encore envie de faire le mur, tu te souviendras de cette fessée et tu te diras que tu aurais pu l’éviter !

Romain s’assit sur mon lit, à côté de moi. Il posa sa main gauche sur mon dos, juste au-dessus de mes reins. Le paddle dans la main droite, il frappa un bon coup sur mes fesses. Je criai de douleur et tentai de me débattre.

-          Tu dois prendre encore dix-neuf coups, Zoé. Si tu continues de t’agiter comme ça, je t’attache !

Je me calmai du mieux que je pouvais, bien que ces dix-neuf coups fussent in-sup-por-ta-bles !

 

                Romain posa le paddle sur ma coiffeuse, s’assit de nouveau à côté de moi et me fila une ultime mais longue fessée à la main, afin de conclure cette punition ayant pour but de me dissuader de refaire le mur.

 

                Epuisée à la fin de cette correction, le câlin de consolation de mon frère tomba à point nommé, malgré sa courte durée.

                Romain éteignit les lumières et malgré le stress de savoir ce que le repas entre Trent et papa donnait comme résultat, je réussis à m’endormir, envahie par la fatigue.

 

A suivre…

Prochaine publication : Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 27)

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -