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L'équation féminine (Chapitre 3)

 


Samedi 3 avril 2021

 

                Vous savez ce que je déteste avec le samedi ? Il n’y a pas d’école. Ni de nounou.

D’habitude, j’ai hâte d’être au week-end pour pouvoir enfin passer du temps avec mes enfants ; mais aujourd’hui, j’étais profondément crevée et je n’avais déjà plus d’énergie avant de sortir du lit.

                Je jetai un coup d’œil au réveil : il était neuf heures !!!  Je n’avais pas dormi aussi tard depuis la naissance de Björn, mon troisième petit cœur. Je remarquai qu’Alex n’était plus dans le lit : évidemment, il bosse le samedi matin ! Mais alors…qui s’occupe de mes enfants ?!

                Catastrophée, j’enfilai ma robe de chambre et courus dans la pièce à vivre. Là, je découvris mes six bouts de chou assis devant la télé, et ma belle-mère repassant mon linge. Elle repassait MON linge.

Dès qu’elle me vit, elle s’exclama de sa voix légèrement irritante :

-          Bonjour Thalysa, tu as bien dormi ? Mon Alexou m’a appelée pour que je vienne garder les enfants, il a dit que tu étais fatiguée en ce moment. Va te recoucher ma grande, je m’occupe de tout !

-          Mais…euh…

-          Les enfants ont déjeuné et sont habillés, comme tu le vois. Tout va bien, je gère !

Je pris sur moi pour ne pas faire une crise de nerfs. Non, tout ne va pas bien. Aucun des vêtements que j’avais préparés la veille n’étaient sur mes enfants (qui, au passage, étaient habillés comme des ploucs !). De plus, ils avaient tous une coupe à jouer dans Les choristes, ce qui me répugnait. Ma belle-mère ne savait-elle donc pas que les années 1950 étaient finies depuis des lustres ?! Dernier point : nous interdisons formellement tout écran à nos enfants de moins de six ans. Dans le lot, seuls Alice et Noé pourraient rester à regarder leur dessin animé. Je vais passer pour la mère fouettarde en éteignant cette fichue boîte à images…

Je pris une grande inspiration, affichais mon plus beau sourire hypocrite et répondis :

-          Merci belle-maman mais je vais prendre la relève.

-          Prends ton temps, Thalysa ! Je partirai lorsque tu seras fraîche et disposée !

Fraîche et disposée…fraîche et disposée…j’t’en foutrais, moi, du fraîche et disposée… !!!

 

                Absorbés par l’écran, mes enfants ne remarquèrent même pas ma présence. Je filai sous la douche, m’habillai en quatrième vitesse et bus un café avec une sacrée descente.

-          C’est bon, je suis fraîche et disposée ! dis-je à la belle-doche. Vous pouvez rentrer chez vous, je vais m’occuper de MES enfants !

-          Tu es sûre ? Je peux…

-          AU REVOIR, belle-maman ! Les enfants, dites au revoir à Mamie Hortense !

-          Au revoir Mamie Hortense ! répondirent-ils en chœur tel un robot.

La mère d’Alexandre n’eut pas d’autre choix que de déguerpir. Ouf ! Enfin seuls ! Je me dirigeai vers la télé et l’éteignis. Ce fut évidemment un choc pour les enfants qui protestèrent.

-          Ecoutez-moi bien les loulous, maman est fatiguée aujourd’hui mais pas assez pour laisser mamie Hortense s’occuper de vous toute la matinée ! Donc, on va d’ores et déjà reprendre les bonnes manières : Alice, Noé, Björn et Simon, vous allez tout de suite aller mettre les vêtements que J’AI préparé pour aujourd’hui. Ensuite, vous viendrez tous me voir afin que je vous coiffe correctement. Pendant ce temps, je vais changer les couches des jumelles. Et pas de bêtises !

J’attrapai Capucine et Emily-Rose et les emmenais dans leur chambre pour pouvoir changer aussi bien leurs couches que leurs tenues. Pour pouvoir m’occuper de Capucine en premier, je déposai Mimi dans son parc. Elle me tapa aussi tôt une crise de larmes foudroyante, me regardant avec des yeux désespérés voulant dire : « Pourquoi est-ce que tu m’abandonnes ? ».

-          Mimi, ça suffit, arrête de pleurer ! Je suis là, je m’occupe juste de ta sœur !

Mais elle n’arrêta pas de pleurer jusqu’à ce que je m’occupe enfin d’elle et… que Capucine me fasse exactement la même crise. La joie d’avoir des jumelles !

 

                Les enfants préparés à ma convenance, je sortis la poussette triple et installai Simon et les jumelles dedans. Puis, nous partîmes en direction du marché pour faire quelques courses. J’aime acheter des produits frais en circuit court !

 

-          Salut Thaly !

-          Ah tiens, salut Guillaume ! répondis-je au meilleur ami d’Alex.

D'habitude, je croise sa femme sur le marché. Le fait que Guillaume fasse les courses me surprenait. 

Après avoir salué mes enfants, Guillaume me dit :

-          Alors, il paraît que vous avez mis en place ma méthode miracle ?

-          Euh…

-          Tu sais, la méthode que j’ai conseillée à Alex, reprit-il en brandissant discrètement sa main.

-          Ah ça ! Euh ben, oui, on a commencé avant-hier…

-          Et alors ?

-          Oh ben tu sais, il est bien trop tôt pour voir les effets et euh…

Guillaume devait sûrement s’être aperçu que mon visage avait viré au rouge vif.

-          En tout cas, chez nous, je peux te dire que Lise file droit ! Tout ce que je lui reprochais avant s’est envolé ! Et les enfants semblent beaucoup plus équilibrés !

-          Les nôtres sont parfaitement équilibrés ! précisai-je à la hâte.

-          Maman ! dit Alice en tirant mon manteau. Björn a piqué quelque chose à une vieille dame !

Je me retournai et vis effectivement une vieille dame tenant mon fils par le bras et me fonçant dessus.

-          C’est vous, la mère ?!

J’aurais voulu dire non mais Björn me ressemblait beaucoup trop pour cela.

-          Euh…oui.

-          Vous feriez mieux d’éduquer vos enfants convenablement ! Celui-là a voulu me piquer mes radis !

-          Mais maman, j’adore ça, moi ! plaida Björn.

J’endossai alors mon costume de gendarme et grondai mon fils :

-          Tu veux une fessée ?!

Il secoua évidemment la tête.

-          Non, bien sûr que tu n’en veux pas ! Eh bien, pour t’assurer de ne pas en prendre, commence par arrêter de faire des bêtises ! Papa et moi vous avons suffisamment dit que voler était très mal ! Si tu recommences, non seulement je te donnerai une fessée mais en plus j’appellerai la police pour qu’ils viennent te chercher ! Tu m’as entendue ?!

Björn hocha la tête, au bord des larmes. La vieille dame, apparemment satisfaite du savon que je venais de passer à mon fils, s’en alla.

-          Je sais que tu adores ça, les radis, Björn ! continuai-je. Tu n’as qu’à me demander si on peut en acheter au lieu de voler les gens ! Je ne veux plus que tu recommences ! C’est une énorme bêtise, ça !

Ayant terminé, je me tournai à nouveau vers Guillaume et m’excusai. Il me répondit :

-          Ne t’en fais pas, y’a pas de mal. Ça doit te faire bizarre de craindre la même punition que tes enfants.

Je jetai un coup d’œil furtif à mes enfants pour voir s’ils avaient entendu ce que le parrain d’Alice venait de dire.

-          Eh bien…dis-je, gênée. Ce n’est pas tout à fait la même chose étant donné que nos enfants n’ont jamais reçu plus de trois claques sur les fesses…

-          …contrairement à toi qui reste de longues minutes sur les genoux de ton mari, hein ?

-          Bon, je suis désolée Guillaume mais je dois te laisser. Il nous faut finir nos emplettes puis rentrer et faire à manger…

-          Oui, oui, je comprends très bien. Je dois moi-même ramener ses provisions à Lise. Bon eh bien, à bientôt ! Et d’ici là, passe de…chaudes journées agitées !

-          Ouais, c’est ça ! A bientôt Guillaume !

Je pressai tellement le pas que les enfants avaient du mal à suivre.

-          Maman, pourquoi t’es pressée ? me demanda Noé

-          Parce que l’heure tourne et que j’ai peur de ne pas avoir le temps de cuisiner le repas, répondis-je de suite. Mais si on se dépêche un peu, tout sera prêt à temps !

 

 

-          Non mais tu t’rends compte ?! Devant les enfants qui auraient pu entendre à tout moment ! racontais-je à Alex en faisant mijoter mon riz au curry.

-          Thaly, ce n’est pas grave ! ria mon mari.

-          Tu dis ça parce que tu es du bon côté de la main, toi ! protestai-je. Mais je t’assure que c’est la honte !

-          Je veux bien te croire, dit-il. Mais tu sais ce qu’il faut faire pour éviter d’avoir la honte, la vraie ? Respecter les règles…

Voilà qu’il s’y mettait, lui aussi.

-          Je refuse que notre vie entière tourne autour de la discipline domestique ! grondai-je à Alex.

-          C’est quoi la discipline domestique ? demanda Alice qui coloriait non loin de nous.

-          C’est un truc d’adulte, ma chérie, répondis-je. Qu’est-ce que tu dessines de beau ?

-          C’est un truc d’enfant, éructa-t-elle.

Alice 1. Maman 0.

 

               

                Après la sieste des trois derniers, nous passâmes une après-midi plutôt speed, comme tous les samedis : équitation pour Alice, magasin de vêtements pour prévoir l’été qui arrive, inscription au centre de loisirs pour ce même été… Nous rentrâmes à la maison pour dix-huit heures. Alex s’occupa des bains des enfants et je me remis aux fourneaux, encore et toujours…

 

                Le samedi soir, nous laissons les trois plus grands jouer un peu plus tard que durant la semaine. Alex et moi étions installés dans le canapé à regarder un film sur Netflix, quand Björn vint nous voir en se tenant le bras, des larmes roulant sur ses joues.

-          A…Alice m’a tapé !

-          Comment ça, elle t’a tapé ? demanda Alexandre après avoir mis le film en pause.

Incapable de nous fournir une explication cohérente à cause des pleurs, Björn vint se blottir dans mes bras, me réclamant un câlin que je lui fis.

-          Alice ! gronda le médecin de la famille. Viens ici immédiatement !

Notre fille arriva quelques secondes plus tard, bras croisés et arborant un visage des plus insolents.

-          Pourquoi est-ce que tu as tapé ton frère ?! lui gronda son père.

-          Il a touché à un de MES jouets ! C’est à moi ! Je l’ai eu par le Père Noël, c’est hors de question qu’il joue avec ! Il va le casser !

-          Tu lui as expliqué que c’était à toi avant de le taper ?!

-          Non !

-          Pourquoi ?!

-          J’avais pas envie de parler.

-          Dans ce cas…

A cette réplique, je sus que ça allait barder pour ma fille. Alex se leva, attrapa Alice par le poignet et lui colla une bonne claque sur les fesses. Alice fondit en larmes. Mon mari s’accroupit à sa hauteur et la gronda, droit dans les yeux :

-          Tu préfères taper plutôt que de dialoguer, parfait ! Je fais exactement la même chose que toi ! Je tape au lieu de parler ! ça te convient ?!

-         

-          Est-ce que ça te convient, Alice ?!

-          N…no…non… bégaya-t-elle.

-          Eh bien à ton frère non plus, ça ne lui convient pas ! La prochaine fois que tu te disputes avec quelqu’un, je veux que tu prennes le temps de lui expliquer pourquoi tu n’es pas contente ! Si tu avais pris le temps d’expliquer à Björn pourquoi tu ne voulais pas qu’il joue avec ton jouet, il aurait compris ! Mais tu as préféré taper ! Soit, je tape aussi ! Si tu tapes, je tape ! Si tu dialogues, je dialogue !

 

Après ce fâcheux épisode, nous couchâmes les enfants. En nous réinstallant dans le canapé, je dis à Alexandre :

-          Tu sais que c’est illégal de taper ses enfants ?

-          Oh Thaly, tu me dis ça à chaque fois…

-          Je te le dis à chaque fois car tu ne sembles pas le savoir !

-          Je préfère avoir des enfants bien élevés même si j’ai dû donner quelques tapes sur les fesses, plutôt que des monstres qui me font la misère à longueur de journée ! Il est absolument hors de question que je devienne l'esclave de mes enfants ! Nous étions d'accords là-dessus avant même l'arrivée d'Alice. Et puis, il me semble que tu es mal placée pour me faire la morale étant donné que tu n'es pas une sainte non plus à ce niveau-là !

Je ne répondis pas, sachant pertinemment que cette discussion ne mènerait à rien. Sur ce sujet, Alex a toujours eu des positions bien affirmées et campées.

Avant de remettre le film en marche, mon mari me demanda :

-          Au fait, combien de cigarettes as-tu fumées aujourd’hui, Thalysa de Melbourg ?!

-          Euh…huit ou neuf, je ne sais plus trop…dis-je, prise de cours.

-          Rappelle-moi à combien tu as droit ?

-          Cinq.

-          C’est bien ce que je pensais.

Alex me poussa en arrière sur le canapé et releva mes jambes. J’avais vu cette position sur internet : le culbuto. Nous l’avions déjà utilisée pour… autre chose. Jamais pour me punir.

-          Vingt claques par cigarette fumée en trop, annonça Alexandre. Tu comptes.

Je reçus les vingt premières claques sur mon bas de pyjama. Je devais déjà avoir le derrière écarlate ! Ce fameux bas de pyjama étant légèrement distendu, Alex n’eut aucun mal à le faire glisser le long de mes cuisses, découvrant mes fesses et mon intimité exposés à ses magnifiques yeux.

Je pris vingt nouvelles claques sur mes fesses nues. Je serrai les dents pour ne pas gémir de douleur même si l’envie ne m’en manquait absolument pas.

-          Tu les regrettes, maintenant, ces cigarettes ?

-          Oui, Monsieur, répondis-je haletante.

-          A chaque fois que tu recommenceras à transgresser cette règle, j’ajouterai dix claques supplémentaires par cigarette en trop. Cela devrait très vite te dissuader. Tourne-toi.

J’obéis et me retrouvai à plat ventre sur le canapé, fesses à l’air. Vingt nouvelles claques tombèrent. Cette fois-ci, je ne pus retenir mes plaintes.

-          Tu en as fumé huit ou neuf ? demanda Alexandre pour plus de précisions.

-          Je ne sais plus…

-          Tu as ouvert un nouveau paquet ce matin, non ?

-          Euh oui…

-          Va me le chercher. On va compter.

Je me levai, fébrile. Je savais parfaitement que j’avais menti à mon mari. Rien que sur le marché, j’en avais fumé six. Si on prenait en compte le reste de la journée…

-          Quatorze ! Tu en as fumé quatorze ?! Et tu oses me dire que tu n’en as fumé que huit ou neuf ?!

-          M…mais je ne me souvenais plus…

Alexandre me pencha sous son bras et me donna les cent vingt claques restantes, que je dus compter. Mes fesses me brûlaient quand Alexandre m’ordonna :

-          Va chercher la cuillère en bois !

-          Quoi ? dis-je, un peu groggy.

-          Va chercher la cuillère en bois ! Je vais te faire payer ton mensonge ! Tu ne recommenceras plus, je te le garantis !

-          Attendez, Monsieur, je vais vous expliquer…

-          Plus j’attends, plus tu aggraves ton cas ! Dépêche-toi !

Je me rendis dans la cuisine et pris la cuillère en bois dans le pot d’ustensiles. Quelques secondes plus tard, j’étais allongée sur les genoux de mon mari en train de recevoir de méchants et douloureux coups de cuillère en bois. Plus jamais je ne regarderais cet ustensile de la même façon…

                Summum de la honte : mon mari m’envoya au coin les fesses à l’air jusqu’à la fin du film, qu’il regarda vissé confortablement dans le canapé. Je me promis de ne plus lui mentir et surtout, de ne pas dépasser les cinq cigarettes autorisées par jour ; et ce, dès le lendemain !

 

A suivre…

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Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

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                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -