Dimanche 4 avril 2021
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Alex, tu peux m’apporter le moule en forme de
« N », s’il te plaît ? dis-je, les mains prises par le mélange
de la pâte.
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Tout de suite, chérie ! répondit mon mari.
Aujourd’hui, nous fêtons
l’anniversaire de Noé. Officiellement, il n’aura six ans que demain ; mais
nous profitons de ce dimanche pour le fêter avec notre entourage. Pour
l’occasion, nous avons invité nos familles et nos proches amis, si bien que
nous serons une trentaine, dont seize enfants. Alex et moi avons pris soin de
louer une immense structure gonflable, installée dans notre jardin, afin que
les enfants aient de quoi s’amuser.
Midi, les premiers invités arrivent. Mes beaux-parents
sont TOUJOURS en avance, ce qui m’agace d’autant plus que nous ne sommes jamais
prêts à l’heure.
Les autres invités
suivirent : mes parents, mes deux grands frères avec leurs conjoints et
leurs enfants ; et la marraine de Noé avec son mari et leurs rejetons.
Nous étions effectivement trente, heureusement que nous avons une grande pièce
à vivre.
Depuis la fessée tombée hier soir pour moi, Alex a
décidé de s’autoproclamer inspecteur des douanes : il me donne le matin
une petite boîte en métal contenant les cigarettes de la journée. Si j’ai
besoin d’accéder au paquet rangé dans le buffet pour en prendre une
supplémentaire et ainsi dépasser le quota journalier autorisé, ce n’est pas bon
pour moi. Mon mari m’a de plus promis une inspection du nombre de cigarettes
fumées tous les soirs à 21h, inspection qui s’avère être une source immense de
stress pour moi.
L’apéro déballé, arrive un moment où je me retrouve
seule dans la cuisine avec la marraine de Noé, Lise.
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Tu as besoin d’aide, Thaly ? me
demanda-t-elle. Tu veux que je fasse quelque chose ?
-
Non ne t’en fais pas. Je venais juste chercher
une éponge car l’un des enfants a renversé son verre de jus d’orange.
Cependant, je voyais bien que
Lise avait besoin de parler. Je lâchai l’éponge, allumai une clope, pris sur
moi et demandai :
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Ça ne va pas ?
-
Eh bien, avec Guillaume, ce n’est pas la joie.
-
Comment ça ? Je croyais que vous aviez
essayé la fameuse méthode miracle ; tellement miracle qu’Alex l’a mise en
place pour nous…
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Oui, et ça a été tout seul au début ! Mais
Guillaume a du mal à faire la part des choses et… j’ai l’impression d’avoir
affaire à un flic plus qu’à mon mari.
-
Ben, ça dépend des règles que vous avez mis en
place, réfléchis-je à haute voix.
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Justement ! Il n’y a que ça ! J’ai
l’impression que notre couple ne tourne qu'autour de ça ! Les règles mises en place
et la fessée qui tombe si je ne les respecte pas…
Je regardai autour de moi pour
m’assurer que personne ne nous entendait puis dis :
-
Tu as essayé de lui en parler ? Guillaume
est loin d’être idiot, je suis sûre qu’il comprendrait qu’il faut faire la part
des choses.
-
Oui, j’ai tenté de lui en parler ; il dit
que je cherche à me défiler et que je tente de négocier pour éviter de recevoir
une fessée.
-
Vous n’avez qu’à arrêter, alors.
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Non parce qu’il est vrai que ça marche vraiment
bien ! Guillaume s’affirme beaucoup plus et de mon côté, j’ai plus de
rigueur et d’organisation dans ma vie quotidienne…
-
Quelle est la solution, alors ?
-
Il faudrait peut-être que Guillaume reste mon
mari et que je prenne quelqu’un pour la discipline à l’extérieur. Tu sais, ça
se fait ! J’ai effectué des recherches et…
-
Tu crois vraiment que Guillaume te laissera
aller voir un mec que tu ne connais pas en sachant que ce mec te verra à
moitié-nue ? la coupai-je, sous le choc.
-
Ce n’est que pour de la discipline, Thaly…
-
Tu ne m’enlèveras pas de la tête qu’il y a une
part de fantasme, déclarai-je. De toute façon, Guillaume ne sera pas d’accord
avec ça.
-
Avec quoi je ne serai pas d’accord ?
demanda Guillaume en entrant dans la pièce accompagné d’Alex.
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Rien du tout, dit Lise. Ce sont des discussions
de filles.
-
Thaly, je t’ai déjà demandé plusieurs fois de ne
pas fumer dans la maison, me reprit mon mari.
-
C’est bon, j’ai ouvert la fenêtre !
précisai-je, agacée.
-
Arrête de me répondre comme une ado de quinze
ans, ordonna-t-il. Si tu veux fumer, c’est dehors. Nos enfants et moi, ainsi
que nos invités du jour, n’ont pas besoin de s’intoxiquer les poumons pour ta
simple bonne volonté.
-
Lâche-moi avec ça, Alex ! m’énervai-je.
J’ai bien le droit de fumer une clope tranquille chez moi, non ?!
-
Thaly, ne me parle pas comme ça ! se fâcha le
médecin.
-
Je ne te parlerai pas comme ça si tu n’étais pas
en train de me saouler avec tes principes de santé à la con !
-
Attends, tu crois vraiment que c’est moi qui ai
inventé le tabagisme passif ?! Je sais que tu me penses intelligent mais à
ce point-là…
-
Non mais c’est toi qui es en train de me faire
des reproches à deux balles à cause de ça !
Ce fût la goutte d’eau.
-
Eteins cette cigarette, ordonna-t-il.
-
Non, tins-je.
Alexandre fonça sur moi et me
prit ma cigarette des mains. Il la trempa dans l’évier pour l’éteindre
puis m'attrapa par la main.
-
On s’éclipse cinq petites minutes, dit-il à
Guillaume et Lise. On ne sera pas longs.
Alex
m’emmena à l’étage jusque dans notre suite parentale. Là, il s’assit sur le lit et me
bascula en travers de ses genoux. Lorsqu’il releva ma robe,
je m’étonnai :
-
Non mais attends, tu ne vas pas me donner une
fessée là, maintenant ?! Et si quelqu’un se pointe ?!
-
Guillaume et Lise ont très bien compris ce qui
allait t’arriver, ils veilleront à ce que personne ne nous dérange.
-
Mais…
-
Mais quoi ?! gronda-t-il en baissant ma
culotte. Je refuse que tu me parles de cette façon, surtout devant mon meilleur
ami et sa femme. Je vais te faire passer l’envie de faire ça !
-
Non mais attends…
-
Tu me vouvoies quand je te punis, Thalysa !
Combien de fois vais-je devoir te le dire ?!
Les claques
tombèrent, sèches et fortes dès le départ. Parce que la maison était pleine de
monde, je me retins de crier mais ce n’était pas l’envie qui m’en manquait !
Qu’est-ce que ça faisait mal !
Ce petit recadrage
terminé, Alex me rhabilla et dit :
-
Je retourne auprès de nos invités. Prends le
temps qu’il te faut pour digérer ce qui vient de se passer, et rejoins-nous
quand tu te sentiras prête.
Lorsque mon mari sortit de
notre chambre, le premier sentiment qui me vint fut la colère. Comment avait-il
osé me traiter comme une gamine de dix ans ?! Et en même temps, si je
remettais le sujet sur le tapis, je n’étais pas à l’abri d’une nouvelle fessée…
Je mis un bon quart d’heure avant de redescendre.
L’avantage lors des réunions familiales comme celles-ci, c’est que les enfants
sont naturellement pris en charge par les grands-parents ou les oncles et
tantes, qui les voient rarement.
La journée se passa relativement bien, même si une
certaine tension persistait entre Alexandre et moi. Cependant, c’était
entièrement ma faute : c’était moi qui boudais comme une petite fille
ayant été punie. Finalement, Alex avait eu raison de me traiter ainsi…
Noé a été très, très gâté comme toujours : une
voiture électrique qu’il peut conduire lui-même, une console de jeux
portable (mes beaux-parents… !!!), des fringues de luxe (qu’il ne mettra pas
plus de six mois…), un abonnement à son magazine préféré, un trampoline et un tout
nouveau lit (sommier et matelas compris !) en forme de voiture. Alexandre
et moi espérions que la voiture électrique et la console de jeux ne donneraient
pas lieu à trop de disputes fraternelles, notamment entre Noé et Björn qui
n’ont qu’un an d’écart et qui ont des centres d’intérêt similaires. Noé n’est
pas très partageur, contrairement à Björn qui ne comprend donc pas que son
grand frère n’aime pas partager… Cependant, Noé n’aurait d’autre choix que de
partager au moins son trampoline avec le reste de sa fratrie. Quant à la voiture
électrique et à la console de jeux, ils feront l’objet d’un contrôle très
strict de la part de mon mari et moi !
20h30. Les enfants sont couchés, Alex et moi pouvons enfin
nous détendre. J’en profite pour aller fumer une clope sur la terrasse, mon
mari check les news sur son téléphone portable. J’appelle ma meilleure amie,
Cynthia, qui n’a pas pu venir aujourd’hui, pour lui raconter la journée.
-
Thalysa, tu peux venir s’il te plaît ?
demanda Alex.
-
J’arrive, répondis-je à contrecœur.
21h, l’heure du débrief. Mon époux
passait d’« Alexandre » à « Monsieur ».
J’avais fumé trois cigarettes
de plus que le quota autorisé. J’avais eu l’impression de me contrôler mais ce
n’était toujours pas assez selon le règlement en vigueur. Zut !
-
Combien de cigarettes as-tu fumées aujourd’hui ?
me demanda mon homme une fois que je fus en face de lui.
Il était assis sur le canapé,
je me tenais debout devant lui. J’avais l’impression d’être au tribunal devant
le juge le plus intransigeant du pays.
-
Huit, répondis-je honteuse.
-
A combien de cigarettes as-tu droit ?
-
Cinq.
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Quel est le barème en vigueur ?
-
Vingt claques par cigarette en trop… dis-je en
espérant que cela passe.
-
Non Thalysa. Je t’ai dit qu’à chaque fois que tu
transgresseras cette règle, j’ajouterai dix claques supplémentaires par cigarette
en trop.
Crotte, il s’en souvenait.
-
Hier, continua Alexandre, tu as reçu vingt claques
par cigarette en trop. Cela fait combien aujourd’hui ?
-
Trente claques par cigarette, calculai-je en
stressant.
-
Exact. Combien de claques dois-tu recevoir en
tout ? me demanda-t-il.
-
Quatre-vingt-dix…
-
Bien. Enlève ta culotte.
-
Monsieur, laissez-moi vous expliquer…
-
Crois-tu que j’aie envie d’écouter tes
explications ?!
-
Mais j’ai déjà trop mal aux fesses…me
plaignis-je. Entre hier soir et ce matin…
-
Tu penses sincèrement que j’en ai quelque chose
à faire ?! C’est entièrement ta faute si tu as été autant punie !
-
Mais…
-
Enlève immédiatement ta culotte, Thalysa ! Si je
dois le faire moi-même, je double ta sanction !
Je déglutis puis obéis.
Alexandre se leva du canapé, s’approcha de moi et me cala sous son bras.
-
Tu comptes, m’ordonna-t-il.
La première claque fut très
forte. La seconde tout autant. La troisième encore pire ; je n’avais pas
le temps d’accuser celle qui venait de tomber de la prochaine arrivait. Mes
fesses n’avaient aucun répit, aucune échappatoire.
-
Dix-sept ! sanglotai-je. Monsieur, vous
tapez trop fort !
-
Si j’entends encore autre chose que des chiffres,
gare à toi ! gronda Alex.
La dix-huitième tomba. Je me
demandai alors si l’homme que j’avais épousé n’était pas schizophrène. Je ne
voyais pas en « Monsieur » l’homme qui m’aimait de tout son être et
qui donnerait sa vie pour moi ; je ne voyais qu’un sadique qui prenait du
plaisir à me donner une bonne fessée. Où était donc passé mon amour ?
-
Quatre-vingt-dix ! terminai-je, soulagée
que cela s’arrête.
-
Va te préparer pour aller au lit, m’ordonna-t-il.
Je me frottai les fesses, ramassai
ma culotte et montai prendre ma douche. En sortant de la salle de
bains, le babyphone s’activa : les jumelles s’étaient réveillées. Toutes
les deux. Je me dirigeai immédiatement vers leur chambre : Alexandre était déjà là et venait de prendre Capucine dans ses bras ; je fis de même avec Emily-Rose.
Il fallut quinze bonnes
minutes de berceuses et de câlins pour que les filles se rendorment. Alex et
moi les recouchâmes et sortîmes discrètement de la pièce pour rejoindre notre
chambre.
-
Tu n’as pas quelque chose à me dire ? Me
demanda mon homme une fois que nous fûmes arrivés à destination.
-
Comment ça ?
-
J’attends tes excuses, Thalysa.
-
Mes excuses ? Mais pourquoi ?
-
Tu veux faire une nouvelle danse sous ma main ?!
-
Non ! Non…
-
Donc ?
-
Donc…euh…eh bien…je…je suis désolée d’avoir dépassé
le quota de cigarettes journalier.
A cette réplique, Alexandre me
prit dans ses bras et je retrouvai enfin mon mari aimant et merveilleux.
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Tu sais que tu fais flipper quand t’es en mode « discipline
domestique » ? l’interrogeai-je.
-
Tant mieux, répondit-il l'air satisfait.
Je me collai à nouveau contre
lui puis nous passâmes à un moment plus... intime.
A suivre…
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