12 pages word ! Je ne pensais pas vous livrer un jour un chapitre aussi long ! Bonne (longue) lecture ! L.P.
Lundi 16
septembre 2019.
-
Debout les filles ! nous réveilla Monsieur Éric.
Il est l’heure !
Je déteste le lundi.
Non seulement il signe la fin réelle du week-end, mais en plus il marque une
matinée horrible : deux heures de cours avec Monsieur Nicolas, suivies par
deux heures de cours avec Monsieur Jean. De quoi détester ce jour de la
semaine !
Sur le chemin du réfectoire, j’étais grognon.
Monsieur Éric, qui marchait à mes côtés au même titre que Mathilde, me
demanda :
-
Quelle mouche t’a piquée aujourd’hui,
Clémence ?
-
Je déteste Monsieur Nicolas et Monsieur Jean.
-
Ce sont deux très bons professeurs !
-
Ce sont deux sadiques, oui ! m'exclamai-je.
-
Clémence !
-
Elle a raison ! me soutint Mathilde. Ils
guettent tous les deux la moindre petite chose qui pourrait leur permettre de
nous punir !
-
Ils sont sévères, oui, mais c’est pour votre
bien et votre réussite, affirma le Dirlo.
-
Oui ben la prof d’anglais n’est pas aussi sévère
et nous réussissons tout autant ! râlai-je.
-
Il y a des cours où vous avez besoin de
discipline ; la littérature et la philosophie en font partie. Je vous
rappelle que ce sont les deux matières où vous avez les plus gros
coefficients !
Nous nous
installâmes dans le réfectoire du petit déjeuner, à nos places habituelles et
attitrées. Depuis trois jours, Lou et Naomy se plient en quatre pour nous faire
plaisir à Mathilde et moi. Elles savent qu’elles ont sacrément merdé en
manquant de solidarité ; Mathilde et moi en avons payé le prix fort avec
une déculottée publique devant tout le Pensionnat suivie d’une séance très
douloureuse dans le bureau de Monsieur le Directeur.
-
On vous a gardé des pancakes, les filles !
nous dit Lou en nous en tendant une assiette. On sait que vous adorez ça !
Nous les remerciâmes.
Finalement, ça avait du bon de faire la tête à ses copines !
8h30, la sonnerie retentit. Monsieur Nicolas nous fit
entrer en classe de philosophie. Après nous avoir autorisées à nous asseoir, il
débuta :
-
Bien. Pour aujourd’hui, vous deviez lire le
texte de Platon sur la vérité. Qui a lu ce texte ?
Tout le monde leva la main.
J’étais certaine que la plupart d’entre nous mentaient, moi y compris. Je
n’avais pas lu ce texte. Je l’avais zappé, au profit de mes autres devoirs.
-
Très bien. Qui peut me dire comment Platon
définit la vérité ?
Personne ne leva la main. Pas
une seule main levée. Aucune.
-
Je répète : qui peut me dire comment Platon
définit la vérité ?! gronda Monsieur Nicolas.
Tout le monde se tut.
-
Qui a vraiment lu le texte ?! Si vous me
mentez, ça va très mal se passer !
Une nouvelle fois, aucune main
ne se leva. Monsieur Nicolas nous réprimanda fortement :
-
C’est ainsi que vous pensez décrocher votre
baccalauréat ?! En vous tournant les pouces, c’est ça ?! Je vous
rappelle que la philosophie est coefficient 8 au baccalauréat littéraire,
mesdemoiselles ! Il est absolument hors de question que cet établissement
prestigieux enregistre ne serait-ce qu’un seul échec au baccalauréat pour la
première fois depuis sa création ! Les devoirs sont une nécessité !
Vous DEVEZ les effectuer ! Il va très vite falloir vous mettre au travail,
mesdemoiselles, très vite ! M’avez-vous entendu ?!
-
…
-
M’AVEZ-VOUS ENTENDU ?! vociféra-t-il.
-
Oui Monsieur, répondîmes-nous timidement.
-
Parfait ! Puisque vos devoirs ne sont pas
faits, nous ne pouvons pas avancer sur notre programme ! Nous rattraperons
donc ces deux heures perdues mercredi matin, de 8h30 à 10h30 !
Un brouhaha de mécontentement
s’éleva dans la classe. Nous n’avons jamais cours le mercredi et cela nous
arrange bien. Ces deux heures de rattrapage sonnaient comme une retenue.
-
SILENCE ! s’écria Monsieur Nicolas. Je n’ai
pas terminé ! Puisque je déteste perdre mon temps, nous allons mettre les
deux heures qui viennent à profit ! Je vais vous faire passer l’envie de
ne pas faire vos devoirs ! Tout le monde debout ! Vous enlevez vos
jupes et vous allez vous aligner face et nez au mur du tableau, mains sur la
tête !
Personne ne bougea. Je crois
que nous pensions toutes avoir mal entendu.
-
Faut-il que j’appelle les surveillantes pour
vous faire obéir ?! gronda le professeur de philosophie.
Dépêchez-vous ! Je peux vous promettre que celle qui n’obéit pas va avoir
du souci à se faire !
Jessica fut la première à
obéir, suivie par toutes les filles de son dortoir. Les filles du dortoir n°3
obéirent également. Bientôt je fus la seule à être restée assise et totalement
habillée. Je regardai mes vingt-et-unes camarades en culottes blanches,
alignées face au mur, leurs mains sur la tête.
-
Mademoiselle Clémence, nous vous
attendons ! me gronda Monsieur Nicolas. Je n’ai que très peu de patience !
-
C’est hors de question ! répondis-je avec
aplomb. On n’a rien fait de mal !
-
Ne pas faire vos devoirs n’est pas une bêtise,
selon vous ?! Vous voulez que l’on demande son avis à Monsieur
Matthieu ?
Je crevais d’envie de
dire : « Oui, faîtes-le venir ! » juste pour le voir. Mais
il me collerait sûrement une fessée que je sentirais passer.
-
De toute façon, vous ne pouvez pas contrôler
vingt-deux élèves à vous tout seul ! provoquai-je.
-
Je peux demander du renfort s’il y a des
récalcitrantes, expliqua Monsieur Nicolas. Mais pour le moment, vous êtes la
seule à me désobéir et je peux très bien me charger de votre cas
moi-même !
Monsieur Nicolas enleva sa
ceinture et la plia en deux. Puis, il m’attrapa l’oreille et me tira jusqu’à
l’estrade sur laquelle il me fit monter. De là, il me pencha sur son bureau,
releva ma jupe et m’asséna quelques coups très appuyés de ceinture sur ma
culotte. Je crus en compter cinq ou six.
-
Aïe ! Stop ! priai-je. C’est bon, je
vais obéir !
-
J’aime mieux ça ! Allez déposer votre jupe
sur votre chaise et rejoignez vos camarades !
Prendre une fessée à la
ceinture trois jours après une rouste mémorable était terrible. Déjà hier, mes
fesses étaient très ecchymosées ; aujourd’hui les stigmates étaient encore
plus douloureux. La pensée que mes fesses soient déjà très douloureuses me
terrifia. Je n’allais supporter aucune fessée aujourd’hui. Je serai comme mes
chochottes de camarades qui pleurent dès la deuxième claque. Il allait falloir
que je serre les dents pour au moins conserver un tant soit peu de fierté.
Monsieur Nicolas remit convenablement sa ceinture et
je me positionnai aux côtés de Mathilde, mains sur la tête et nez face au mur.
Nous entendîmes toutes Monsieur Nicolas prendre son énorme règle en bois et il
y eut des murmures de terreur parmi les élèves.
-
Silence ! Je ne veux pas vous
entendre ! S’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, ce sont les
élèves qui ne font pas leurs devoirs ! Vous allez vraiment toutes le
regretter, je vous le garantis !
J’étais la dernière à droite.
Monsieur Nicolas commença par la gauche.
-
Mademoiselle Jessica ! Venez au bureau !
Il la fit se pencher sur le bureau
et baissa sa culotte. Nous entendions toutes déjà Jessica pleurer, elle qui
n’avait encore jamais reçu de fessée depuis la rentrée. Le professeur
déboutonna sa manche de chemise pour pouvoir la retrousser, signe que la
première salve serait à la main. Grâce au ciel, il avait pour le moment posé la
grosse règle.
Jessica reçut une bonne fessée à la main suivie par
vingt bons coups de règle. Elle fut renvoyée au mur dans la même position que
nous toutes, à l’exception près qu’elle avait la culotte aux chevilles, le
derrière rouge vif et le visage inondé de larmes.
-
Mademoiselle Naomy ! appela Monsieur
Nicolas en retroussant son autre manche dans l’intention d’alterner chaque main
pour durer plus longtemps.
-
Non, je vous en prie… pria ma copine.
-
Vous avez fait vos devoirs, oui ou non ?!
-
Non mais je vous promets que je connaitrai ce
texte par cœur pour mercredi…
-
Je n’en doute pas ! Venez ici !
-
Non, s’il vous plaît Monsieur…
-
Si je dois venir vous chercher, vous prendrez le
double !
A contrecœur, Naomy s’avança
et reçut la même tannée que Jessica.
Lou. Lucille. Noémie. Eva. Astrid. Emilie.
Florentine. Charline. Laëtitia. Hélène. Louise. Camille. Emma. Yéline. Elles y
passèrent toutes, y compris Léa, Salomé, Valentine et Capucine, mes quatre
ennemies qui vivaient leur pire vie au Pensionnat depuis qu’elles m’avaient
sacrément amochée la semaine dernière.
Ce fut au tour de Mathilde. Monsieur Nicolas ne
faiblissait pas, même après les vingt premières fessées manuelles. Trois quarts
d’heure avaient passés et nous étions toujours debout face au mur, déculottées
ou non selon notre ordre de passage.
Quand Mathilde, punie, rejoignit sa place initiale et
que mon nom fut appelé, je me rendis jusqu’au bureau à reculons. Je savais que
Monsieur Nicolas rêvait de m’avoir sous sa main depuis le jour où je lui avais
tenu tête, sauvée in extremis par Monsieur Matthieu. Le philosophe attendait sa
revanche de pied ferme : mes fesses allaient être toutes à lui.
Oh bien sûr, j’eus bien envie
de le supplier de m’épargner, de lui demander d’être clément… Mais ma fierté
m’en empêcha.
-
A nous deux, Clémence ! dit-il une fois que
je fus penchée et déculottée.
Les claques tombèrent. Fermes
et cinglantes. Monsieur Nicolas avait toujours autant d’énergie. J’avais pensé
être chanceuse en passant en dernière mais je pense que mon prof avait décidé de
garder « le meilleur pour la fin ». Il ne m’épargnait aucunement.
J’étais devenue sa tête de turc, la rebelle qu’il fallait mater. Je gigotais
sur place, accusant chaque claque qui tombait en serrant fort les dents ;
cependant, cela se révéla un exercice particulièrement compliqué. Les larmes
commencèrent à couler en silence. Je ne voulais pas que Monsieur Nicolas sache
que je souffrais terriblement donc je gardais pour moi mes gémissements de
douleur. Cependant, la fessée ne s’arrêta pas et je lâchai
quelques « Aïe ! », « Ah ! »,
« Ouh… » incontrôlés.
Enfin, il s’arrêta. J’eus quelques secondes de répit
avant la règle. J’essuyai mes larmes, fermai les yeux et tentai de me
concentrer sur autre chose que la punition que je recevais. J’entendis Monsieur
Nicolas s’emparer de la règle…Top départ. J’allai trinquer.
CLAC ! Le premier coup.
Supportable.
CLAC ! Deuxième. Ça
chauffe.
CLAC ! Troisième. Ça
brûle !
CLAC ! Tiens bon
Clémence…
CLAC ! Plus que quinze…
CLAC ! Je lâche un
« aïe » suivis de sanglots.
CLAC ! Je meurs d’envie
de me frotter les fesses pour atténuer la douleur.
CLAC ! Huit. Bientôt la
moitié…
CLAC !
« Aaaaïiiie ! » m’exclamai-je; les larmes coulant sur mes joues.
CLAC ! Plus que dix, plus
que dix petits coups…
CLAC ! « Aïe !
Aïe… »
CLAC ! Aller Clem', c’est
bientôt fini…
CLAC ! Je commence à ne
plus supporter ça. Mes fesses sont en feu.
CLAC ! Vite que ça
s’arrête…
CLAC ! Trois quarts. C’est
bientôt fini.
CLAC ! Seize. Encore
quatre.
CLAC ! Dix-sept. Bientôt
délivrée.
CLAC ! Dix-huit. Je n’en
peux plus…
CLAC ! Dix-neuf. Plus
qu’un.
CLAC ! Fini !
Enfin !
Je me redressai et me frottai
instantanément les fesses. Cette règle était aussi redoutable que le paddle en
bois de Monsieur Éric. Horrible…
-
Bien ! Suivez-moi Mesdemoiselles. La
première que je vois remonter sa culotte aura des ennuis !
Nous suivîmes Monsieur Nicolas
qui nous fit sortit de la classe. Nous nous regroupâmes tant que nous pûmes,
tentant de nous cacher les unes les autres malgré nos culottes aux chevilles.
Le personnel de l’établissement nous voyait déambuler dans les couloirs à
moitié nues et les fesses rougies. Il ne s’arrêtait pas plus que ça pour nous,
signe que ce genre de spectacle était monnaie courante dans cette école.
Monsieur Nicolas frappa à la porte du bureau de
Monsieur Matthieu. Des papillons naquirent dans mon ventre.
-
Entrez ! dit Monsieur Matthieu de sa
merveilleuse voix.
Le philosophe ouvrit la porte.
-
Monsieur Matthieu, je vous amène la classe de
Terminale Littéraire. Sur les vingt-deux élèves, aucune d’elles n’a fait les
devoirs que j’avais demandés pour aujourd’hui. Aucune, Monsieur ! Je les
ai donc punies moi-même. Je vous les amène pour que vous puissiez attester des
corrections administrées.
-
Alignez-vous face au mur, toutes ! gronda
Matthieu. Mains sur la tête ! Vite !
Nous nous retrouvâmes dans la
même situation pour la deuxième fois de la matinée.
-
Vous êtes fières de vous ?! demanda le SG.
-
…
-
Je vous ai posé une question ! vociféra-t-il.
-
Non Monsieur… répondirent plusieurs de mes
camarades, impossible de dire lesquelles.
-
Vous êtes ici parce que vous avez déjà raté
votre baccalauréat ! réprimanda Monsieur Matthieu tout en faisant quelques
pas, bras croisés. Parce que vos familles ne savaient plus quoi faire de
vous ! Vous aviez déjà un comportement exécrable à la maison ! Vous
pensez pouvoir faire la loi ici aussi ?! C’est ça ?! Vous pensez pouvoir
faire ce que vous voulez ?! Il est tout bonnement HORS DE QUESTION que
vous fassiez ce que vous voulez ! Ici, on respecte le règlement ! On
travaille ! On a de bons résultats, et on fait ses devoirs ! Vous ne
mesurez pas la chance que vous avez d’être dans une école qui vous accueille et
croit en vous malgré vos dossiers scolaires catastrophiques ! Ne pas faire
vos devoirs est un signe de total irrespect ! Et s’il y a quelque chose
que je déteste encore plus que les cancres, ce sont les gamines irrespectueuses !
Je connais par cœur le dossier scolaire de chacune d’entre vous ! Je connais
parfaitement bien chaque classe et chaque élève de ce Pensionnat, même si vous
ne me connaissez pas ! Je vous ai à l’œil, les TL* ! Je vous garde
dans le collimateur ! Si jamais l’une d’entre vous fait des siennes,
j’espère pour elle qu’elle ne se retrouvera pas dans ce bureau parce que ça va
chauffer sévère ! J’ai déjà dompté les TS** et les TES***, je peux très
bien m’occuper fermement de votre cas ! Vous allez très vite rentrer dans
le rang et faire beaucoup moins les malignes ! Maintenant, vous allez vous
reculotter et retourner en classe me copier des lignes ! « Je dois
toujours faire mes devoirs, quelle que soit la matière ! ». Je veux
vos lignes sur mon bureau à 10h30 ! Gare à celles qui ne les auront pas
faites ! Filez ! Je vous ai assez vues !
Aucune d’entre nous n’avait vu
autre chose que le mur durant le monologue de Monsieur Matthieu ; mais le
SG avait tout de même réussi à en faire trembler et/ou pleurer quelques-unes.
De retour en classe, Monsieur Nicolas écrivit la phrase que nous devions copier
au tableau et s’en alla, laissant la surveillance à Madame Bérangère. Puisque
Monsieur Matthieu était plutôt clément avec moi, je me permis de dessiner au
lieu de copier ces fichues lignes.
A 10h30, mes camarades formèrent une file indienne
dans le bureau de Monsieur Matthieu et déposèrent leurs lignes, en silence. Le
SG avait forcément remarqué mon absence, c’était là bien mon intention :
je voulais qu’il me convoque dans son bureau, que nous nous trouvions seuls lui
et moi. Pas de punition, pas de fessée, juste un baiser langoureux et une
étreinte affectueuse.
-
Clémence, dépêche-toi ! me pressa Mathilde
alors que j’avais profité de la pause intercours pour passer au petit coin. On
va être en retard au cours de Monsieur Jean !
-
Bonjour mesdemoiselles. Asseyez-vous.
Nous nous exécutâmes.
-
Bien, dit Monsieur Jean. Aujourd’hui nous allons
corriger les exercices que je vous avais donnés à faire mais avant cela,
j’aimerais que l’on parle de votre sortie d’hier à la forteresse médiévale de
Crozant. Nous allons nous en servir pour construire le cours d’aujourd’hui. Qui
peut me citer les trois principaux artistes qui ont été inspirés par cette
forteresse ?
Personne ne répondit,
évidemment. Si l’une d’entre nous avait réellement écouté le guide, c’est
qu’elle était masochiste.
-
Personne ? Vraiment ? Aucune de d’entre
vous n’est capable de me donner une information sur cette forteresse ?
De nouveau, le silence s’installa
dans la classe.
-
Vous avez pris cette sortie pour un loisir,
mesdemoiselles ?! gronda Monsieur Jean. Vous avez cru que c’était par pur
amusement ? Sachez dorénavant que toutes les sorties culturelles que vous
effectuerez feront l’objet d’une étude approfondie en classe ! Maintenant,
si aucune de vous n’est capable de répondre à ma question, vos fesses vont très
sérieusement chauffer !
Un vent de terreur souffla
dans la classe. Nous sortions tout juste d’une fessée collective et nous étions
à deux doigts d’en recevoir une autre. Mon cœur se mit à battre à tout rompre.
Je levai la main pour tenter ma chance.
-
Mademoiselle Clémence ?
-
Jean Racine, Victor Hugo et Honoré de Balzac,
citai-je au hasard espérant en avoir au moins un de bon.
-
Tout faux. Mademoiselle Eva ?
-
J…je…je ne sais pas.
-
Mademoiselle Charline ?
-
Emile Zola et Pablo Picasso ?
-
Raté ! Mademoiselle Yéline ?
-
Je…je ne m’en souviens pas, Monsieur.
-
Personne n’est capable de me donner les trois
artistes inspirés par la forteresse de Crozant ?! Vraiment ?! gronda
le littéraire.
Un silence s’installa dans la classe.
-
La bonne réponse était Frédéric Chopin, Claude
Monet et George Sand ! déclara le professeur. Vous êtes toutes bonnes pour
une fessée, mesdemoiselles !
-
Mais pourquoi ?! protestai-je, ressentant
une profonde injustice.
-
Parce que vous n’êtes pas capables d’être
attentives lors d’une sortie culturelle ! Aucune de vous n’a été sérieuse
durant cette sortie ! C’est inadmissible !
Monsieur Jean ouvrit la porte
de la classe et happa quelqu’un, un des hommes travaillant habituellement dans
la buanderie.
-
Enguerrand, pouvez-vous demander à Monsieur
Lionel et Monsieur Matthieu de me rejoindre ici, s’il vous plaît ?
-
Tout de suite, Monsieur.
-
Nous irons plus vite si nous sommes trois à vous
fesser, nous lança Monsieur Jean avec un air on ne peut plus sadique.
La plupart de mes camarades se
mirent à pleurer, y compris Mathilde. Je tentai de la rassurer en lui disant
que nous avions vécu bien pire mais cela ne fonctionna pas.
Monsieur Lionel et Monsieur Matthieu ne tardèrent pas
à arriver. Monsieur Jean leur expliqua la situation et tous trois remontèrent
leurs manches et prirent place sur trois chaises installées sur l’estrade,
assez espacées les unes des autres pour ne pas se gêner.
-
Nous allons procéder par ordre alphabétique, dit
Monsieur Jean, la liste des élèves en mains.
Je calculai rapidement mon
ordre de passage : j’étais la cinquième. Pourquoi fallait-il que mon
prénom commence par un « C » ?!
Astrid fut allongée sur les genoux de Monsieur Jean,
Camille sur ceux de Monsieur Lionel et Capucine sur ceux de Monsieur Matthieu.
Si on suivait cet ordre logique, Charline serait la prochaine avec Monsieur
Jean et j’hériterai d’une fessée sur les genoux de Monsieur Lionel. Le
Directeur-Adjoint ne m’avait jamais punie, ce serait donc une vraie première.
Je fus un peu déçue de ne pas me retrouver sous la main de mon bien-aimé
(quitte à recevoir une fessée, autant que cela vienne de lui !) mais il
valait mieux ne pas éveiller les soupçons.
La première salve de déculottée à la main fut
terminée et Astrid, Camille et Capucine furent envoyées face au mur, mains derrière le dos. Elles
pleuraient toutes les trois et avaient l’air d’avoir sacrément morflé ! Je
n’étais pas pressée que ça soit mon tour. Malheureusement…
-
Mesdemoiselles Charline, Clémence et
Emilie ! appela le professeur.
Charline et Emilie s’avancèrent
mais je restai sur place. Impossible pour moi de me résoudre à prendre une
nouvelle fessée. J’en avais plus qu’assez.
Voyant que je ne venais pas, Monsieur Lionel se leva et
vint me chercher. Il attrapa mon poignet et me fit avancer jusqu’à l’estrade à coups
de bonnes claques sur les fesses. Il s’assit ensuite, m’allongea sur ses genoux
et baissa ma culotte.
-
Eh ben dis donc, Mademoiselle Clémence !
commenta-t-il. Vu l’état de vos fesses, il faudrait sérieusement songer à
arrêter les bêtises !
Je me retins de lui répondre,
la phrase préparée dans ma tête aurait nettement aggravé mon cas.
Les claques commencèrent à tomber. Une bonne fessée
déculottée, traditionnelle, à la main, allongée sur les cuisses. Qu’est-ce que
j’avais pu en recevoir de celles-là ! D’abord de la part Côme et Célestine
durant mon enfance, puis depuis mon arrivée ici. C’était sans nulle doute la
plus humiliante et infantilisante de toutes ; et elle ne demandait pas son
reste en matière de douleur !
Puisque Monsieur
Lionel est gaucher, Charline et moi étions alors face à face en train de gigoter
sur les genoux de nos bourreaux. Charline pleurait toutes les larmes de son
corps, ses deux mains bloquées dans le creux de ses reins par Monsieur Jean. De mon
côté, Monsieur Lionel n’y allait pas de main morte : la vache, qu’est-ce
qu’il tapait fort ! Je n’étais encore jamais passée sous sa main et
pour cause : il méritait bien son titre de Directeur-Adjoint ! Les
larmes me vinrent rapidement aux yeux. Tout en recevant les claques, j’entendais
Monsieur Jean nous gronder :
-
Il va falloir que vous vous mettiez au travail,
jeunes filles ! Nous ferons de vous des élèves exemplaires, même s’il faut
vous corriger incessamment !
-
Espèce de vieux bougre sadique ! l’insultai-je
dans ma tête.
Monsieur
Matthieu fut le premier à stopper la fessée d’Emilie ; Monsieur Jean et
Monsieur Lionel en finirent également avec Charline et moi. Je soufflai un bon
coup, contente que ce soit terminé. Je me relevai et rejoignis le premier
triplé face au mur et mains dans le dos en titubant. Je profitai que les trois
fesseurs soient occupés avec le convoi suivant (Emma, Eva et Florentine) pour
me frotter vigoureusement les fesses. Nous avions toutes sacrément pris depuis
ce matin !
Ce fut ensuite au tour d’Hélène, Jessica et Laëtitia.
Puis Léa, Lou et Louise. Puis Lucille, Mathilde et Naomy. Puis Noémie, Salomé
et Valentine. Et enfin, Monsieur Jean s’occupa seul de fesser Yéline tandis que
Monsieur Matthieu et Monsieur Lionel surveillaient si nous tenions bien nos positions
face au mur. Ils n’hésitaient d’ailleurs pas à donner quelques claques à la volée
pour recadrer celles qui bougeaient trop !
-
Merci pour votre aide, messieurs, dit Monsieur
Jean après en avoir fini avec Yéline.
-
Pas de problème, répondit Monsieur Matthieu.
Cela ne fait que deux semaines que la rentrée a eu lieu, nous savons ô combien
les corrections sont encore nombreuses ! Cela se calmera au fur et à
mesure de l’année, lorsqu’elles rentreront dans le rang.
Avant de prendre congé,
Monsieur Matthieu me lança un regard profond. Curieusement, je n’y vis pas d’amour
ou de tendresse mais plutôt de la contrariété et de la colère. Qu’avais-je fait
encore ?!
Monsieur Jean nous fit copier des lignes : « Je
dois profiter de chaque sortie culturelle pour m’instruire et prendre des notes
afin de restituer ces mêmes connaissances durant le cours de littérature. » ;
il mit un point d’honneur à nous surveiller lui-même. Je fis l’effort de
remplir une page verso pour faire illusion puis poursuivis mon dessin précédemment
commencé. Il était bien trop désagréable pour moi de faire des lignes, je
perdais inutilement mon temps.
A la fin des deux heures, Monsieur Jean ramassa les
copies, expliquant que nous rattraperions le temps perdu mercredi de 10h30 à
12h30. Evidemment.
Ma classe fut particulièrement calme au cours du déjeuner.
Nous étions encore un peu secouées par notre cuisante matinée.
-
Il va falloir faire payer ces deux vieux
sadiques ! dis-je à mes copines. Il est hors de question que l’on se
laisse faire !
-
Ce sont eux qui ont le pouvoir, Clem, dit Mathilde.
S’il y a riposte, cela veut dire bêtise. S’il y a bêtise, cela veut dire
fessée. Je crois que j’en ai assez pris pour le moment. Il serait temps que l’on
se calme un peu.
-
Hors de question, éructai-je. Ils veulent la guerre,
ils vont l’avoir !
-
Dîtes au revoir à Clémence, les filles !
dit Mathilde à Naomy et Lou d’un ton résigné. C’est la dernière fois que nous
la voyons en vie.
En sortant
du réfectoire, je sentis que l’on m’attrapa le bras : c’était Monsieur
Matthieu.
-
Dans mon bureau à 17h30, me dit-il fermement. Ne soyez
pas en retard !
-
Qu’est-ce que tu as encore fait ?! me demanda
Mathilde.
Je ne répondis pas, prenant ce
rendez-vous pour un tête à tête amoureux. Finalement, la journée allait
peut-être bien se terminer !
13h30, je suis à l’heure pour mon cours de piano.
-
Bonjour Clémence ! me dit Monsieur
Alexandre. Tu es en forme ?
-
Oui ! répondis-je.
-
Très bien. Monsieur le Directeur a demandé à ce
que les élèves musiciennes fassent un petit concert le jeudi soir, avant les
vacances de la Toussaint. Puisque vous n’êtes que cinq – Florentine, Héloïse,
Barbara, Oriane et toi – vous allez faire cinq morceaux chacune.
-
De quels instruments jouent les autres filles ?
-
Florentine joue de la guitare, Héloïse de la harpe,
Barbara joue du violon et Oriane joue de la flûte traversière. Tu seras donc la
seule pianiste.
-
Je suis également flutiste, précisai-je.
-
Je sais bien, mais c’est sur le piano que tu dois
te concentrer tout au long de cette année donc c’est uniquement au piano que tu
joueras lors de ce concert. Voici la liste des morceaux que j’ai prévu.
Je jetai un coup d’œil à la
feuille :
Una mattina – Ludovico Einaudi.
Fastoche, je connais très bien ce morceau.
Fur Elise – Beethoven. Je joue
ce morceau depuis que j’ai six ans. Aucune difficulté.
Comptine d’un autre été - Tiersen.
La musique d’Amélie Poulain, la préférée de ma sœur. Je devrais pouvoir m’en
sortir.
Summer – Vivaldi. Ça se
complique grandement…
Turkish March – Mozart. Pardon ?!
-
Euh Monsieur, les trois premiers sont faisables
mais je suis tout bonnement incapable de jouer les deux derniers…
-
Gare à tes fesses, Clémence ! me gronda Monsieur
Alexandre. Je t’ai déjà dit de ne pas te plaindre et de ne pas douter de tes capacités !
-
Mais Monsieur, je…
Mon prof se leva et me sortit
du banc de piano. Lorsque je le vis lever haut sa main afin qu’elle atterrisse sur
mon derrière, je priai sans contrôle :
-
Non, Monsieur ! Pardon, pardon !
Il abandonna pour mon plus
grand soulagement. Il se pencha du haut de ses 1m90 pour me regarder droit dans
les yeux. Il pointa son index sur moi et me gronda :
-
Je ne veux plus t’entendre dire que tu n’es pas
capable ! Tu ES capable ! Tu es une virtuose du piano, je peux te l’assurer !
J’ai formé la plupart des plus grands pianistes de ce pays, et tu en fais
partie ! C’est parfaitement normal que tu sois effrayée, mais puisque tu
jouais déjà du Beethoven à six ans, tu as de grandes capacités !
-
Il y a des gamins de huit ans qui jouent
beaucoup mieux que moi, dis-je.
-
Il doit y’en avoir trois dans le monde entier,
dit mon prof. Et ceux-là n’ont pas d’enfance. Ils vivent piano, dorment piano,
mangent piano. Ça n’a pas été ton cas, heureusement ! Mais tu es très
talentueuse, Clémence, et si je t’assure que tu sauras parfaitement jouer cette
liste de morceaux dans un mois et demi, ce sera le cas ! Que tu aies les
fesses rouges à force de te plaindre, ou pas ! C’est compris ?
-
Oui Monsieur.
-
Bien. Au boulot. Puisque tu connais déjà les
trois premiers morceaux, joue-les-moi. Fais attention au timing de la pédale et
coordonne correctement des clés de sol et de fa ou je te mets le métronome. C’est
parti.
Monsieur
Alexandre me mit assez en confiance pour que je joue les trois premiers
morceaux sans me tromper. Cependant, lorsque nous commençâmes l’apprentissage
du morceau de Vivaldi, cela se compliqua. Mon prof de piano resta néanmoins
pédagogue, à partir du moment où je restais de bonne foi et où je l’écoutais,
appliquant ensuite ses conseils.
Le cours d’histoire-géographie qui suivit le piano,
avec la terrible Madame Constance et sa règle en bois à la main se déroula
plutôt bien. L’intégralité de notre classe avait été largement calmée par la matinée
que nous avions passée et une ambiance studieuse avait envahi nos vingt-deux esprits.
17h30, c’est la fin des cours. Je quitte Mathilde,
Lou et Naomy pour me rendre dans le bureau de Monsieur Matthieu. Je frappai à
la porte.
-
Entrez ! dit-il.
J’obéis.
-
Vous m’aviez convoquée Monsieur, dis-je.
-
Exact. Fermez la porte derrière vous, s’il vous
plaît.
Il était froid, presque glacial.
Quelque chose n’allait pas. Une fois la porte fermée, je m’avançai vers lui
pour l’embrasser. Il me repoussa :
-
Non, Clémence. Ça suffit.
-
Mais je croyais que…
-
Non.
-
Vous ne m’aimez plus ?
-
Evidemment que si. Bien sûr que si. Mais je
craignais que notre attirance mutuelle ne mette des bâtons dans les roues de
votre scolarité ici et c’est malheureusement le cas.
-
Que voulez-vous dire ?
Matthieu me montra ma feuille
de lignes rendue à Monsieur Jean ce matin.
-
Qu’y-a-t-il ?
-
Comment se fait-il que vous n’ayez rempli qu’un recto, quand toutes vos camarades ont rempli minimum trois pages recto ET verso ?!
-
Eh bien… Je suis plus lente que les autres…
dis-je, hésitante.
-
Tellement, que vous ne m’avez rien rendu, à moi,
plus tôt dans la matinée. Je n’ai que vingt-et-unes copies. La vôtre est
manquante.
-
Eh bien, elle a dû se perdre…
-
Arrêtez-moi ce cirque immédiatement ! Ce
qui se passe, c’est qu’à cause de la relation de proximité que vous entretenez
avec moi, vous vous êtes octroyé le droit de vous dispenser des punitions
collectives ! Vrai ou faux ?!
-
Eh bien…
-
Vrai ou Faux, Clémence ?!
-
Vrai, avouai-je.
-
Vous pensez m’avoir dans la poche ? C’est
ça ?!
Je rivai mes yeux au sol. Oui,
c’était parfaitement ça. Et je tombais de haut.
-
Je n’aurais pas dû faire preuve de laxisme samedi !
Cela n’a rien apporté de bon.
-
Mais Monsieur…
-
Taisez-vous ! A partir de maintenant, c’est
terminé ! Si nous avons une relation à vivre, nous la vivrons durant les
vacances scolaires, puis pleinement lorsque vous aurez obtenu votre baccalauréat !
En attendant, tant que nous nous tenons entre les murs de cet établissement,
vous n’aurez plus aucun passe-droit ! C’est terminé !
-
Mais…
-
Taisez-vous, j’ai dit ! Il est inacceptable
que vous n’obteniez pas votre baccalauréat au plus haut de vos capacités à
cause de ce que nous souhaitons vivre ensemble. Oui, je suis amoureux de vous,
Clémence. Mais je suis avant tout votre Surveillant Général, et en cela je suis
tenu de vous traiter comme n’importe quelle élève. J’ai failli à mon devoir une
ou deux fois mais c’est réellement terminé. Compris ?
-
Oui Monsieur.
-
Bien. Enlevez votre jupe.
-
Quoi ?! Mais pourquoi ?!
-
Vous avez la mémoire courte, on dirait ! Vous
vous êtes dispensée de copier des lignes par deux fois ce matin !
-
Oh mais euh…
-
Enlevez votre jupe !
-
Monsieur, je vous en supplie ! priai-je,
les larmes aux yeux. Depuis trois jours, je n’arrête pas d’être punie… Ce
matin, j’ai déjà reçu deux volées… Je vous en supplie, Monsieur !
-
Je viens de dire que je ne vous donnerai plus
aucun traitement de faveur, Clémence ! Je tiens parole.
-
Je vous en supplie, Monsieur ! Pitié…
Je surjouai un peu, la fatigue
m’aidant à pleurer sur commande. Cependant, il était vrai que je souhaitais à
tout prix éviter une nouvelle tannée : mes fesses ne le supporteraient
pas.
-
Bon, eh bien puisque vous n’êtes pas décidée à obéir…
Monsieur Matthieu me fonça
dessus. Il me cala sous son bras et me colla une dizaine de claques appuyées
sur la jupe.
-
Vous allez l’enlever ou faut-il que je vous recadre
une nouvelle fois ?!
Les larmes coulant sur mes joues,
j’enlevai ma jupe et me retrouvai en culotte. Le Surveillant Général me somma alors
de venir m’installer sur ses genoux, ce que je fis à contrecœur. J’allais encore
en prendre une. Cette journée était interminable.
Monsieur Matthieu me punit un long moment sur ma
culotte (ce qui fut déjà très douloureux !) avant d'entreprendre de la baisser. Je me battis
de toutes mes forces, attrapant l’élastique pour couvrir le plus possible mon derrière.
-
Clémence ! Ça suffit ! Vous faîtes des
bêtises, vous êtes punie, point ! Arrêtez de me tenir tête, ça ne vous apportera
rien de bon !
Mais je luttai quand même.
Monsieur Matthieu finit par faire le forcing et réussis à faire glisser le long
de mes cuisses ma dernière protection. Il reprit les claques en me réprimandant :
-
Vous savez très bien que vous méritez cette
punition, Clémence ! Tant que vous ne vous plierez pas aux règles, il aura
des représailles et je doute fort que…
On frappa à la porte.
-
Entrez ! dit Monsieur Matthieu.
Non mais je rêve ?! Il
avait dit « entrez » sans savoir qui c’était ?! Sans
arrêter de me punir ?! Non mais c’est quoi cette blague ?!
C’était Monsieur Éric. La goutte d’eau. J’étais dans
le pétrin.
- Salut Matthieu, je t’apporte le planning d’organisation pour les
TP**** de physique-chimie des TS.
-
Merci, répondit Monsieur Matthieu. Tu peux le poser
sur mon bureau. Comme tu le vois, j’ai légèrement les mains prises.
-
Clémence, dit Monsieur Éric d’un ton lassé. Tu n’as
pas eu assez des deux punitions collectives de ce matin ?
Evidemment, je ne répondis
pas, bien trop occupé à gérer la douleur des méchantes claques que je prenais.
-
Qu’a-t-elle encore fait ? demanda le
Directeur.
-
À la suite des deux punitions collectives de ce
matin justement ; Clémence s’est permise de ne pas faire les lignes données à la classe.
-
Je ne savais pas que tu écopais d’un traitement
de faveur, Clémence ! me lança ironiquement Monsieur Éric.
Je pestai intérieurement
contre lui.
-
Je ne t’embête pas plus longtemps, dit Monsieur Éric
en se dirigeant vers la sortie.
-
Avant de sortir, est-ce que tu pourrais sortir
le strap qui est dans le tiroir du haut et le poser son bureau, s’il te plaît ?
-
Non, non ! priai-je. S’il vous plaît…
Le Dirlo s’exécuta. Monsieur
Matthieu le remercia. Monsieur Éric s’adressa alors à moi :
-
Ça y est, Clémence ? Tu as retenu la leçon ?
-
Oui, oui !
-
Et quelle est cette leçon ?
-
Je dois…respecter…aïe !...les…aïe !
aïe !...règles !
-
Exactement.
-
Je vous en supplie, arrêtez ! priai-je à
Monsieur Matthieu.
-
Vous pensez que c’est à vous de décider ? me
répondit le SG.
-
Non…me désespérai-je.
-
Alors pourquoi me demandez-vous d’arrêter,
Clémence ?
-
Parce que…aïiie ! Ça fait…aïe !...trop
mal ! Aïe…
-
Eh oui, reprit Monsieur Éric. C’est le but d’une
fessée. Mais apparemment, tu n’as pas assez mal puisque tu en reçois tous les
jours depuis ton arrivée et que tu ne t’assagis pas ! Peut-être que Monsieur
Matthieu devrait te garder sur ses genoux encore un bon moment pour te dissuader
de faire tes tiennes ?
-
Non ! Pitié ! Aïe, aïe ! Je serai…aïe !...sage !
-
Tu es sûre ? m’interrogea le Directeur.
Parce que je t’ai déjà entendue dire ça et ça n’a pas vraiment changé…
-
Aïe ! Je serai vraiment sage ! Aïe !
Pitié…
Le Surveillant Général ne relâchait
pas la cadence : je n’en pouvais plus. Cela devait faire un bon quart d’heure
maintenant qu’il me claquait les fesses. Mes mains étaient bloquées, sans possibilité de constituer un rempart. J'étais cuite.
-
Penses-tu que je doive arrêter ? demanda Monsieur
Matthieu au Directeur.
-
Je ne sais pas… Tu penses qu’elle a retenu la
leçon ? répondit Monsieur Eric.
-
Oui, oui ! Aïe ! C’est bon…Aïe…Je
serai sage ! promis-je de toutes mes forces.
-
Faut-il la croire ? demanda le Dirlo au SG.
-
Promis ! Promiiiis ! dis-je en gigotant,
ne tenant plus.
-
Dans ce cas, je pense que tu peux arrêter,
trancha le Directeur.
La délivrance !!! Enfin !!!
Je me relevai maladroitement des
genoux de mon aimé et remontai ma culotte. Je remis également rapidement ma
jupe. Sentir le tissu contre mes fesses brûlantes était presque insupportable.
Monsieur Matthieu ne m’avait pas loupée, c’était le moins qu’on puisse dire !
La pire déculottée sur les genoux que j’aie reçu jusqu’à présent !
Monsieur Matthieu alla
chercher le strap posé sur son bureau et le fit claquer devant moi sur son
autre main. Il me prévint fermement :
-
Ça, c’est ce qui tombera cinquante fois sur vos
fesses à la prochaine bêtise, Clémence ! Je vous conseille donc de vous
tenir à carreaux !
Je courus hors du bureau de
Monsieur Matthieu pour m’éloigner le plus possible de lui et de sa main de
malheur. Ah c’était très clair que le duo Directeur-Surveillant Général m’avait
fichu une sacrée leçon ! Qui sait combien de temps je passerai sur les genoux de
l’un ou de l’autre à la prochaine bêtise ? Il allait vraiment falloir que
je me calme. En même temps, c’est ce que je me dis depuis deux semaines… Mais là,
c’était vraiment le cas. Vraiment. Vraiment, j’vous dis !
Lorsque je rejoignis mes copines dans la salle des
devoirs, elles me demandèrent :
-
Alors, il te voulait quoi ?
-
Me coller une fessée carabinée parce que je n’ai
pas fait les lignes de ce matin, avouai-je.
-
Quoi ? s’étonna Lou. Tu n’as pas copié les
lignes ? Ni celles de Monsieur Matthieu, ni celles de Monsieur Jean ?
-
J’en ai fait une dizaine de Monsieur Jean… me
remémorai-je.
-
Non mais Clémence, c’était évident que tu allais
te faire démonter ! me rabroua Mathilde. C’était vraiment pas malin…
-
Ta gueule, répondis-je froidement.
Après le
dîner, Mathilde et moi rejoignîmes les appartements de Monsieur Éric comme à notre
habitude. Après la douche, nous eûmes un temps libre durant lequel je m’installai
sur le canapé pour lire un peu.
-
Vos devoirs sont terminés, les filles ? nous
demanda le Directeur.
-
Oui, oui, répondîmes-nous.
-
Montrez-moi ça, je vais vérifier.
-
Hein ? Pourquoi ? paniquai-je.
-
Les surveillantes vérifient les devoirs des
élèves à l’improviste. Puisque je suis responsable de vous deux, je fais la
même chose. Ce n’est pas parce que vous n’êtes plus dans un dortoir classique
que vous échappez aux contrôles des devoirs !
Je sortis fébrilement mes cahiers
de devoirs correspondants aux cours du lendemain à savoir : anglais,
littérature anglaise et philosophie. Je n’étais pas sereine, étant donné que je
n’avais pas fait ma rédaction d’anglais pour demain. J’imaginais dire à Madame Kelly
(qui est adorable au possible) que je n’avais pas réussi à la faire et que j’avais
besoin d’aide. Ça passerait crème. Je n’avais absolument pas prévu qu’entre temps,
le Directeur vérifierait… !
-
Tu peux me dire POURQUOI Mathilde a fait une
rédaction d’anglais et pas toi, Clémence ?! Vous êtes dans la même classe,
il me semble ?!
-
Euh…oui…ben…euh…en fait…
Je sentis venir l’explosion de
colère. J’entrepris de reculer mais Monsieur Éric me vit faire et m’attrapa rapidement
par le bras. Il baissa instantanément mon bas de pyjama et ma culotte et me
claqua sévèrement les fesses en vociférant :
-
CE N’EST PAS (clac !) POSSIBLE (clac !)
D’ÊTRE A LA FOIS (clac !) AUSSI TÊTUE (clac !), BORNEE (clac !) ET
INSUPPORTABLE (clac !) !! TU VAS IMMEDIATEMENT (clac !) ME FAIRE
CETTE REDACTION (clac !) OU JE TE JURE (clac !) QUE JE TAPERAI (clac !)
TELLEMENT FORT (clac !) ET TELLEMENT LONGTEMPS (clac !) SUR TON JOLI
PETIT DERRIERE (clac !), QUE TU NE POURRAS (clac !) PLUS T’ASSEOIR
(clac !) DE TOUTE LA SEMAINE (clac !) !! EST-CE QUE (clac !) C’EST COMPRIS (clac !)
MADEMOISELLE JE-FAIS-CE-QUE-JE-VEUX (clac ! clac ! clac !) ?!?!
-
Oui Monsieur, répondis-je apeurée, les larmes roulant sur mes joues.
Sans me lâcher, il continua :
-
J’EN AI PLUS QU’ASSEZ (clac !) DE TON
COMPORTEMENT (clac !) !! DES GAMINES COMME TOI (clac !), J’EN AI
MATTE DES DIZAINES (clac !) !! SI TU VEUX LA GUERRE (clac !), TU
VAS L’AVOIR (clac !) !! MAIS JE TE GARANTIS (clac !) QUE TU NE
GAGNERAS PAS (clac !) !! FILE FAIRE CETTE FICHUE REDACTION (clac !
clac ! clac !) !! ET TU N’AS VRAIMENT PAS (clac !) INTERET A LA BACLER (clac ! clac ! clac !) !!!
Jamais Mathilde et moi n’avions
vu Monsieur Éric dans un pareil état. Il s’était mis dans une colère noire et
mes fesses l’avaient bien senti ! – Je ne savais même pas qu’il était
possible que des claques à la volée puissent faire autant mal ! – Le Directeur
me lâcha et je me m’installai tout de suite à la table de la salle à manger
pour commencer la rédaction.
Monsieur Éric vérifia qu’elle était non bâclée. Entretemps,
il était redescendu en pression.
-
C’est bien, Clémence. Je t’annonce d’ores et
déjà que je vérifierai tes devoirs tous les soirs jusqu’à nouvel ordre. Ne t’avise
même pas d’essayer de me berner ! Je saurai exactement ce que tu as à faire !
Maintenant, va te brosser les dents et te mettre au lit avant que je me fâche
une nouvelle fois.
Je ne me le fis pas dire deux
fois.
Installée dans mon lit, je ne tenais qu’allongée sur
les côtés ou sur le ventre. Avec la journée que je venais de passer, il aurait
été étonnant qu’il en soit autrement !
Je vous l’ai dit : je déteste le lundi.
A suivre…
*Terminales Littéraires
**Terminales Scientifiques
***Terminales Economiques et
Sociales
****Travaux Pratiques
J'aime vraiment beaucoup les aventures de Clem et ses copines. Merci pour ce super chapitre 😁 - Va t'elle réussir à se tenir sage une seule journée ? LoL... par contre effectivement, le lundi matin quel horreur avec des profs aussi sadiques et acharnés sur elle !! L'injustice... une vraie plaie !!
RépondreSupprimerMerci ! <3
SupprimerDans les premiers chapitres, elle y arrive ! Mais seulement une ou deux journées ! lol
Ah ça...je ne peux pas te contredire ! ^^
Je suis d'accord, les aventures de Clem je les adore. Elle a un grand cœur mais elle est aussi rebelle, n'aimant pas l'injustice et l'abus de pouvoir de certains profs ! Elle me rappel un peu moi ;) Cela cache parfois des choses bien plus profondes... Va t'elle réussir à se libérer pour se remettre dans le droit chemin et réussir son année ?
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