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Un joli fantôme du passé (Chapitre 15) - *Bonus*

 


-          J’ai réservé une table pour deux personnes au nom de « Duhamel », dis-je à la serveuse.

-          Très bien, Monsieur Duhamel, me sourit-elle. Vous êtes pile à l’heure. Veuillez me suivre.

Trent et moi suivîmes cette magnifique blonde aux yeux bleus, sortie tout droit d’un magazine de mode. Elle avait l’air d’être de ces mannequins qui souhaitent devenir actrices grâce à leur joli minois et qui n’arrivent pas à décrocher plus que des rôles de figurantes dans des téléfilms de Noël.

                Trent et moi nous assîmes. J’avais demandé une table isolée dans une pièce privée afin que nous puissions converser en toute quiétude. Je fixai le gamin du regard : il était en train de regarder le luxueux décor du restaurant comme s’il était dans un autre monde.

-          Tu n’as pas l’habitude des choses luxueuses, n’est-ce pas ?

-          Non Monsieur, me répondit-il poliment. D’ailleurs, je suis désolé mais…je ne vais pas pouvoir rester. Je n’ai pas les moyens de rester dîner avec vous.

-          Tu n’auras rien à débourser ce soir, le rassurai-je. Je t’offre le repas.

-          Monsieur Duhamel, c’est très gentil de votre part mais je ne peux pas accepter. Vous m’avez déjà offert le restaurant ce midi, puis le cinéma, puis vous m’avez acheté pour presque 500$ de vêtements…

-          Que t’as dit Zoé, exactement ?

-          A quel propos ?

-          Ma situation professionnelle et financière.

-          Elle m’a dit que vous travaillez dans le commerce international et que vous gagnez bien votre vie.

-          C’est exact, dis-je en souriant poliment. Si tu es d’accord, je vais t’apporter un peu plus de précisions.

-          Je vous écoute, Monsieur.

-          Je suis le Président Directeur Général de l’entreprise Duhamel & Cie. En as-tu déjà entendu parler ?

-          Oui, c’est une entreprise qui développe, entre bien d’autres choses, les nanotechnologies.

-          C’est ça. Je gagnai déjà très, très bien ma vie avant de m’installer dans la Silicon Valley ; mais ces derniers temps mon entreprise a littéralement explosé au-delà de mes attentes. La crise du Covid a d’ailleurs accentué le phénomène à l’inverse de beaucoup d’entreprises dans le monde. Je m’estime très heureux.

-          Je suis également heureux pour vous, Monsieur.

-          Si je te raconte tout ça, c’est surtout pour t’informer que je gagne environ 3.000$ par heure. Et cela, que je travaille ou non. Tout ce que je t’ai offert aujourd’hui n’est qu’une miette de pain pour moi. Et je t’assure que je le fais de bon cœur.

Trent semblait avoir perdu l’usage de la parole.

-          Ça va ? lui demandai-je, inquiet.

-          Oh…euh…oui, oui. C’est juste que… je ne m’attendais pas à ce que vous soyez aussi riche, Monsieur ! Zoé le sait-elle ?

-          Elle sait ce qu’elle t’a dit, c’est-à-dire que je gagne très bien ma vie. Mais je ne parle pas vraiment d'argent avec mes enfants. Mon fils sera au courant lorsqu’il intégrera l’entreprise pour de bon mais pour le moment, il n’en sait rien. Ils n’ont connaissance ni de mon salaire, ni de mes activités humanitaires en Afrique et en Asie, ni de tout ce qui concerne mes activités professionnelles.

-          Je peux vous poser une question personnelle, Monsieur ?

-          Bien sûr.

-          Pourquoi avoir quitté la France ?

-          Comme beaucoup d’hommes d’affaires : j’en avais marre de payer tous ces impôts ! ris-je.

La serveuse vint prendre nos commandes pour l’apéritif. J’optai pour un cocktail mojito, Trent se contenta d’un Orangina.

-          En t’avouant cela, j’espère au moins t’avoir ôté la culpabilité d’être mon invité !

-          Oui Monsieur, un peu.

-          C’est à moi, maintenant de te poser une question : sais-tu pourquoi j’ai voulu te voir à nouveau ?

-          Je n’en ai pas la moindre idée. Zoé m’a juste dit que vous vouliez me voir et passer du temps seul avec moi.

-          Tout à l’heure, Zoé et moi nous sommes disputés à propos de la facture de l’hôtel où vous êtes allés cette nuit…

-          Monsieur, me coupa-t-il, je vais la rembourser dès que j’aurai ma paye, je vous le promets !

-          Du calme, dis-je. Tout va bien. Ce n’est pas pour cela que je voulais te parler. C’est juste que… Pendant notre dispute, sous le coup de l’émotion, elle a craqué et m’a fait part de ta situation familiale.

Trent se tut. Je vis dans ses yeux un mélange de colère et de déception. Les boissons arrivèrent ainsi qu’un plateau d’amuse-gueules.

-          Je te prie de ne pas en vouloir à Zoé.

-          Je lui avais demandé de ne rien dire.

-          Zoé t’aime de tout son être, Trent. Vraiment. Et elle souffrait de te laisser dans cette situation tout en étant impuissante. Elle en souffrait tellement que ça la rongeait de l’intérieur. Je sais que tu es également amoureux d’elle et que tu n’aimes pas la faire souffrir. J’ai tort ?

-          Non Monsieur. Zoé est tout ce que j’ai.

-          Tu sais, la façon dont ta mère te traite n’est pas normale.

-          Elle me punit de temps en temps comme tous les parents ! Vous punissez Zoé, vous aussi !

-          Ça n’a rien à voir. Je punis Zoé lorsqu’elle fait des bêtises. Jamais je ne la punirais sans raison. C’est ce que ta mère fait.

-          Je fais des bêtises aussi…

-          Tu bosses à l’épicerie du coin pour pouvoir te payer le lycée. Vu le prix de cette école, tu dois vraiment faire des horaires de dingue. A quel moment trouves-tu le temps de faire des bêtises ?

-          Eh bien, je… euh…

-          Trent, ce n’est pas normal que ta mère te tape.

-          Vous tapez bien Zoé, pourtant ! Et ça ne me choque pas !

-          Encore une fois, ça n’a rien à voir. Lorsque Zoé est désobéissante, insolente ou qu’elle fait une grosse bêtise, je lui donne la fessée. Ça se résume à des claques sur les fesses. Elle a peut-être droit au martinet ou à la brosse si ce sont d’énormes bêtises, mais ça en reste là. Je ne la gifle pas à longueur de temps, je ne lui balance pas d’objets à la figure, je ne la fouette pas avec des fils électriques… et surtout, je ne l’insulte pas tout le temps. Je ne sais pas ce qui est le pire entre la maltraitance physique et la maltraitance psychique que tu subis sans arrêt.

Trent se mit à pleurer. Ce gamin me toucha profondément le cœur. Je lui pris la main et lui assurai :

-          La vie n’est pas que souffrance, Trent. Il y a des épreuves, oui, mais ce n’est pas un long tunnel sans issue.

-          Qu’est-ce que vous en savez, d’abord ? me demanda-t-il en essuyant les quelques larmes qui coulaient sur ses joues avant que d’autres ne prennent le relais.

-          Tu veux bien que je te raconte mon histoire ? Ce sera alors à toi de juger si j’en sais quelque chose ou pas.

-          D’accord.

-          Choisis d’abord ce que tu veux manger. La serveuse ne va pas tarder à arriver.

Nos commandes prises, je me lançai dans un monologue, Trent pendu à mes lèvres.

-          Je suis né à Tahiti. Comme ça, le nom fait rêver, hein ? Malheureusement, je suis né dans les bidonvilles de Tahiti. On ne le sait pas mais il y a énormément de pauvreté sur cette île. Lorsque je suis né, mes parents nous ont abandonné mes deux grands frères et moi, sous prétexte qu’ils n’avaient pas assez d’argent pour nous nourrir. Mes frères et moi avons vécu quelques mois dans la rue avant d’être recueillis par un orphelinat. Là, nos parents adoptifs qui visitaient l’orphelinat lors de leurs vacances ont décidé de nous adopter tous les trois. Grâce à eux, mes frères et moi avons eu une enfance heureuse et épanouie. La lumière au bout du tunnel.

Une fois adulte, j’ai trouvé un job de barman puis je me suis mis en couple avec mon amour de jeunesse, Lise. Avec elle, j’ai eu mes deux enfants Manon et Romain. Mais peu après la naissance de Romain, Lise s’est en allée sans rien dire. Un jour, je suis rentré du travail et j’ai trouvé mes enfants dans leurs lits respectifs, seuls dans la maison. Je n’ai jamais retrouvé la trace de Lise. Je me suis trouvé père célibataire avec une fille de quinze mois et un fils nouveau-né. Je me suis débrouillé grâce à mes parents et à mes frères et belles-sœurs mais je ne te cache pas que ce fut compliqué. Et puis, je suis tombé amoureux de la mère de Zoé. Je voyais en elle la mère idéale pour Manon et Romain. Nous formions une merveilleuse famille et nous avons eu Zoé. Mais peu après la naissance de Zoé, sa mère a plongé dans l’alcool, nous menant une vie infernale. J’ai décidé de m’en aller mais la séparation s'est mal passée et…elle m’a enlevée Zoé. Ma fille, elle me l’a enlevée.

Je me tus quelques instants afin de contenir mon émotion. La serveuse amena les plats. J’avalai un morceau de saumon et poursuivis :

-          J’ai passé seize longues années à tenter par tous les moyens de récupérer ma fille, sans succès. J’ai élevé Manon et Romain en sachant que mon troisième enfant n’avait pas la chance d’avoir son père. J’ai sombré dans une terrible dépression, j’ai même pensé à mettre fin à mes jours en laissant Manon et Romain à mes parents… mais je n’ai jamais réussi à passer à l'acte : l’espoir de retrouver Zoé et de la récupérer me maintenait en vie. Alors j’ai créé ma boîte et j’ai engagé des détectives privés pour retrouver ma fille. Et puis il y a un an, l’un d’eux l’a enfin retrouvée et j’ai pu la récupérer, mon p’tit bébé… La lumière au bout du tunnel. J’ai maintenant mes trois enfants auprès de moi, ils sont la prunelle de mes yeux et je ferai tout pour eux.

-          Vous êtes un homme bien, monsieur Duhamel. Vous méritez la vie que vous avez.

-          Toi aussi Trent, tu es quelqu’un de bien.

-          Je sais qu’un jour, j’aurai une meilleure vie, c’est pour cela que je travaille dur.

-          Ce que je te propose, Trent, c’est de l’avoir dès maintenant cette meilleure vie.

-          Que voulez-vous dire ?

-          Je te propose de te prendre sous mon aile. Viens vivre à la maison. Tu auras ta propre chambre jusqu’à ce que j’accepte mieux l’idée que Zoé et toi vous… Enfin bref. Tu n’auras plus qu’à te concentrer uniquement sur tes études : je prendrai en charge ta scolarité et tout ce dont tu auras besoin. Tu seras nourri, logé, blanchi… Et tu n’auras plus qu’à te focaliser sur ton avenir professionnel et sur ta relation avec Zoé.

-          Mais…et ma mère ?

-          Je l’envoie immédiatement dans un institut qui prendra bien soin d’elle. Un institut tout près d’ici, pour que tu puisses la voir quand tu veux. Je te paierai également le permis de conduire et la voiture qui va avec. Tout ce que je te demande en retour, c’est de ne pas faire souffrir Zoé et de réussir tes études.

-          Monsieur, c’est… c’est beaucoup trop !

-          Si tu as un tant soit peu d’amour pour Zoé, tu accepteras. J’ai trois enfants mais j’ai assez de place pour en accueillir un quatrième.

-          Pourquoi est-ce que vous faîtes ça pour moi ?

-          Parce que c’est mon truc, d’aider les gens. Et aussi parce que ma fille m’en voudrait pour l’éternité si je ne le faisais pas ! Et parce que je le peux.

-          Je peux prendre du temps pour réfléchir ?

-          Pour moi, tu as déjà dit : « oui » !

-          Eh bien, pas tout à fait car j’ai encore une question : vous donnerez la fessée à Zoé devant moi si je viens habiter chez vous ?

-          On fera en sorte que ça ne se fasse pas devant toi. Mais si elle la mérite, elle la recevra, oui !

-          Mais pourquoi vous n’utilisez pas les autres méthodes du genre priver de sortie ou de téléphone ?

-          Ce n’est pas aussi efficace qu’une bonne fessée, à mon goût. Mais je ne pense pas devoir me justifier auprès de toi sur la façon dont j’éduque ma fille donc…

-          Non, loin de moi cette idée, monsieur ! se justifia le gamin. Vous êtes son père et du moment que vous ne la maltraitez pas, jamais je ne me permettrai d’avoir à redire sur votre éducation…

-          Ne t’en fais pas, il n’y a qu’à Manon et Zoé que je la donne. Romain n’en a plus besoin depuis longtemps ; quant à toi, si tu viens vivre à la maison, je sais que tu seras bien assez reconnaissant pour éviter de jouer les rebelles.

Trent rougit, satisfait que j’aie répondu à la question qu’il n’osait pas poser.

 

                Je raccompagnai Trent chez lui. Avant qu’il ne descende de la voiture, je lui dis :

-          Ta chambre sera prête dès ta sortie du lycée demain après-midi. Je te tiens au courant pour l’institut qui accueillera ta mère. Passe une bonne nuit, Trent. Demain, une nouvelle vie t’attend.

Sans dire mot, le môme se jeta dans mes bras, les yeux humides. L’émotion me submergea également et lorsque notre étreinte cessa, je lui dis :

-          Ne t’inquiète pas, mon grand. Tout va rouler comme sur des roulettes à partir de maintenant.

Je le laissai rejoindre sa caravane et rentrai à la maison.

 

                A peine eus-je refermé la porte d’entrée que Zoé me sauta dessus :

-          Alors ? ça s’est bien passé ? Je veux tout savoir !

-          Et moi je veux savoir pourquoi tu n’es pas couchée ! grondai-je. Tu as cours demain matin !

-          Papa ! Tu lui as dit quoi ?

-          Je te raconterai tout demain matin. Maintenant, au lit !

-          Mais papa, s’te plaît ! Dis-moi ! J’en peux plus d’attendre !

Ma fille a vraiment hérité de ma tête de mule. J’haussai le ton :

-          Tout s’est bien passé. Maintenant tu vas me faire le plaisir d’aller te coucher immédiatement avant que je me fâche ! Tu mériterais déjà quelques bonnes claques sur les fesses pour être encore debout à cette heure-ci !

Zoé tourna les talons et monta les escaliers en marmonnant dans sa barbe.

-          Pardon ?! la grondai-je.

-          Rien ! répondit-elle du haut de la mezzanine.

-          J’aime mieux ça ! Au dodo !

-          Bonne nuit papa.

-          Bonne nuit Zo. Je t’aime.

-          Moi aussi, répondit-elle malgré sa contrariété, avant de fermer la porte de sa chambre.

J’enlevai ma veste, la posai sur le porte-manteau puis enlevai mes chaussures. Je repensai à ce gamin que nous allions aider. C’était vraiment un bon gamin. Gentil, respectueux et qui ne méritait pas ce qui lui était arrivé jusqu’à présent. Soudain, tout en pensant à Trent, cela fit « tilt » dans mon esprit : le téléphone ! Je montai quatre à quatre les escaliers et ouvris la porte de la chambre de Zoé : elle textotait évidemment avec son petit ami pour connaître le déroulement de la soirée, allongée dans son lit moelleux. Cela ne me dérangeait pas qu’elle soit au courant ; ce qui me dérangeait était qu’elle ne dorme pas alors qu’elle avait école demain matin !

Je lui pris le téléphone des mains, soulevai la couverture et lui collai cinq bonnes claques sur le derrière.

-          J’ai dit : « au dodo » ! Pourquoi tu continues de me défier ?!

-          Aïe !! Mais j’ai besoin de savoir !

-          Tu as besoin de dormir !

-         Papa, rends-moi mon téléphone ! J’ai besoin de mon réveil demain matin…

-          Je te réveillerai ! Et je te jure que si tu traînes au lit parce que tu es fatiguée, je t’en sortirai à coups de pied aux fesses ! Bonne nuit, Zoé !

Je claquai la porte derrière moi et filai sous la douche. Non, mais ! Dix-huit ans et bornée à ce point-là… Je pestai contre elle tout en me disant que déterminée comme elle est, Zoé irait sûrement loin dans la vie !

Commentaires

  1. Coucou,
    Ah un chapitre d'un autre point de vue ! Très bonne idée.
    Bon pour défendre Zoé, moi aussi j'aurai voulu savoir ce qu'ils se sont dit 😄

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    1. Coucou Justine ! Merci :) Ahah oui, j'aurais moi aussi joué les curieuses ! :D

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  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -