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Un joli fantôme du passé - Chapitre 16

 


Mercredi 27 janvier 2021

 

-          Zo, il est l’heure mon cœur ! me réveilla mon père.

Argh, c’était beaucoup trop dur d’ouvrir les yeux.

-          Je te laisse émerger tranquillement. Je dois partir, j’ai une réunion à Seattle, mon avion est dans peu de temps. Tu me promets de te lever ?

-          Oui, oui… répondis-je, les yeux encore fermés.

-          D’accord. Bonne journée mon cœur ! A ce soir, je t’aime.

-          Moi aussi.

 

 

 

J’ouvre les yeux. Bon, il va vraiment falloir que je me lève. Je me forçai à sortir de mon lit et me traînai jusque dans la cuisine. Personne n’y déjeunait et la cuisine était impeccable. Bizarre. Loli passait la serpillère dans le salon.

-          Coucou ma grande, me lança-t-elle.

-          Coucou Loli, répondis-je. Pourquoi passes-tu la serpillère à sept heures du matin ?

-          Il est onze heures, ma puce, me répondit-elle.

-          Quoi ?!?!

Je jetai un œil à l’horloge du salon : il était effectivement 11h04 !! Merde !!

-          Pourquoi personne ne m’a réveillée ?! m’exclamai-je.

-          Ton père est venu te voir avant de partir pour New York ce matin, me rappela la domestique.

Oui, effectivement. Et je me suis rendormie…

-          Et Romain ?! Pourquoi ne m’a-t-il pas réveillée ?!

-          Il est parti dès six heures ce matin, m’annonça Loli.

-          Et toi ? Tu aurais pu me réveiller !

-          Puisque tu dormais, je me suis dit que peut-être tu avais un prof absent ce matin ou autre chose… Je suis désolée, je ne savais pas…

Je m’en voulus de lui avoir crié dessus.

-          Désolée Loli, je suis désolée de m’être énervée contre toi. Tu n’y es pour rien. C’est juste que… papa va me tuer.

 

Je récupérai mon téléphone sur le comptoir de la cuisine. J’avais une dizaine de messages de Trent et de mes amies :

« Zo, t’es où ? »

« Les cours vont bientôt commencer ! »

« T’es malade ? »

« Zoé, réponds-nous, on s’inquiète ! »

« Zoé, ça va ?! »

                Je répondis à la hâte que j’avais eu une panne de réveil et que je les rejoindrai à la cantine.

 

                Mes amis rassurés, j’avalai un verre de jus d’orange, m’habillai, me coiffai et passai au p’tit coin. Puis, j’attrapai mon sac à dos et ma carte de bus et partis pour le lycée.

 

-          S’il vous plaît, dîtes-moi qu’un prof était absent ce matin ! dis-je à mon entourage.

-          Désolés Zo, ils étaient tous là, répondit Meredith.

Mon téléphone vibra.

-          Oh non, dis-je stressée.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? demanda June.

-          Mon téléphone vient de vibrer, annonçai-je.

-          Tu penses que c’est ton père, c’est ça ? m'interrogea Trent.

-          Je suis restée éveillée hier soir pour attendre son retour et savoir ce que vous vous étiez dit, expliquai-je.

-          Oui, je le sais puisque nous avons un petit peu textoté ! dit Trent.

-          Exact, jusqu’à ce que mon père confisque mon téléphone ! Mais j’ai besoin d’énormément de sommeil ; j’aurais déjà dû être couchée. Mon père le savait. Il m’a dit que si je traînais au lit ce matin, ça irait mal…

-          Mais comment aurais-tu pu te réveiller si ton père t’avait confisqué ton téléphone ? demanda Hailey.

-          Parce qu’il est venu en personne me réveiller ce matin… Mais je me suis rendormie.

-          Ah, compatirent mes amis. C’est vraiment ballot, ça !

Je soupirai un bon coup et pris mon téléphone. La section « Messages » affichait bien « papa ». J’étais vraiment dans de sales draps… Prenant mon courage à deux mains, j’ouvris le texto et lus :

« Je croyais t’avoir dit que je ne voulais pas que tu traînes au lit ce matin ! Je peux savoir pourquoi le lycée m’a dit que tu avais loupé ta matinée de cours ?! »

-          Dis-lui que tu étais malade, me conseilla Trent.

-          Si je lui mens et qu’il le découvre, je signe mon arrêt de mort ! expliquai-je.

Je répondis de façon automatique : « Je me suis rendormie, papa… Désolée. »

« On en parlera ce soir. Tâche de te tenir à carreaux cette après-midi et de rattraper tes cours de ce matin. »

-          Il va me tuer ! m’exclamai-je.

-          Mais non… tenta Beverly pour me rassurer.

-          Trent nous a dit qu’il emménageait chez toi après les cours, dit June. Ton père ne te fera rien si Trent est là !

-          Détrompe-toi, contra Trent.

 

Je fus sage tout l’après-midi, la boule d’angoisse dans mon ventre me tenant tranquille. Je réussis à décrocher un A+ en anglais, ce qui me réjouit. Ça fera peut-être un contre-argument à donner à mon père ce soir…

 

                Après les cours, Trent nous laissa mes amies et moi pour finaliser ses valises. Beverly, Hailey, Meredith, June et moi décidâmes de profiter du soleil et de rentrer à pied.

-          Ça vous dit de venir boire un verre à la maison ? proposa Meredith dont la maison est la plus proche du lycée.

Nous acceptâmes avec joie.

               

                La maison de Meredith est plus petite que la mienne mais elle est sacrément grande quand même ! Meredith y vit avec ses parents et ses deux grandes sœurs, des jumelles de vingt-et-un ans. Meredith a également deux grands frères qui ont quitté le nid : l’un travaille à Singapour, l’autre à Quantico.

 

                Nous nous installâmes autour de l’îlot central dans la cuisine et Meredith nous servit du jus de fruits. Nous croisâmes ses sœurs, Emily et Jennifer, aussi gentilles que Manon. Nous discutâmes quelques minutes avant que le père de Meredith fasse son entrée. Il nous salua cordialement Beverly, Hailey, June et moi ; puis s’adressa à sa fille :

-          Tu peux me dire pourquoi j’ai reçu un mail du lycée pour me dire que tu avais été collée ?!

En temps normal, le père de Meredith n’est vraiment pas commode ; mais à ce moment-là, il me faisait froid dans le dos.

-          Le prof de sport a collé tous les élèves qui n’avaient pas leurs chaussures de rechange, expliqua Meredith, fébrile. Et j’en faisais partie.

J’étais soudain contente d’avoir loupé le cours de sport ce matin. Je ne prends jamais mes chaussures de rechange, par flemme !

-          Tu trouves ça normal ? gronda Monsieur Lamontagne.

-          Non papa, dit Meredith penaude.

-          Tu sais ce qu’il se passe quand tu oses ramener une heure de colle à la maison ?! la gronda-t-il.

-          Papa, je…

Sous les regards des jumelles, de mes copines et le mien, Monsieur Lamontagne fonça sur Meredith et lui attrapa le poignet avant même qu’elle n’ait le temps de finir sa phrase. Il l’emmena dans la pièce d’à côté. Nous entendîmes très vite les supplications de Meredith et les claques tomber. Nous étions au comble de la gêne et de la compassion pour notre amie. Je sais depuis le début que Meredith et June sont élevées de la même façon que moi mais je n’en avais encore jamais été témoin.

-          Je crois qu’il est temps que vous y alliez, nous dit Emily. Pour une heure de colle, ça peut durer un moment.

Nous sortîmes discrètement de la maison, le cœur lourd pour Meredith.

 

                Sur le chemin du retour, il se passa un long moment de silence avant que June n’engage la conversation sur un autre sujet.

 

                En rentrant chez moi, Romain était dans le salon en train de bosser sur son ordi.

-          Salut, lui dis-je.

-          Salut ma puce, me répondit-il. Comment ça se fait que tu rentres si tard ?

-          Les filles et moi avons décidé de rentrer à pied pour profiter du beau temps, puis on s’est arrêtées pour prendre un verre chez Meredith.

Je n’osai pas en dire plus à mon frère.

-          D’accord. Ça a été ta journée ?

Nous discutâmes un peu, puis Romain m’aida à comprendre et effectuer mes devoirs de maths. Il me félicita également pour ma bonne note.

-          Nous allons sabrer le champagne ce soir, alors ! me dit-il fièrement. Toi qui n’étais pas douée dans cette langue, tu as ramené un A+ !

-          Euh non, je ne pense pas que papa sabrera le champagne…

-          Pourquoi ? me demanda-t-il.

-          Parce que j’ai eu une panne de réveil ce matin et que j’ai séché tous les cours de la matinée, avouai-je.

-          Je me demandais quand tu allais m’en parler, dit Romain.

-          Tu le savais ?

-          Tu sais bien que papa et moi, nous nous disons tout.

-          Tu es fâché toi aussi ? appréhendai-je.

-          Papa l’est assez comme ça, pas besoin d’en rajouter. Bon, on reprend tes devoirs. Prochain exercice : variables aléatoires réelles…

Je fus reconnaissante envers mon frère de me lâcher la grappe pour cette fois, même s’il le faisait uniquement parce qu’il savait que notre père allait me tomber dessus.

 

                Trent emménagea à la maison juste avant le dîner. Romain l’accueillit chaleureusement et le courant passa très bien entre eux. Mon frère et moi aidâmes Trent à aménager sa nouvelle chambre : papa lui avait réservé une vraie suite avec chambre, salle de bains et petit salon, tout comme Romain et Manon. J’étais désormais la seule à ne pas avoir de petit salon, mais je m’en fichais royalement : ma grande chambre de 40m² (la plus grande de toute la maison) me suffisait amplement.

                Trent était émerveillé par notre très, très grande maison. Il fit également la connaissance de Loli, gêné d’avoir désormais une domestique qui s’occuperait des tâches quotidiennes pour lui.

-          Tu n’auras à te soucier que de tes études, dit Romain à Trent.

Alors que j’embrassais affectueusement mon amoureux, nous entendîmes la porte d’entrée s’ouvrir. C’était Valentin. Romain, Trent et moi passâmes dans la pièce à vivre pour l’accueillir.

-          Salut les enfants, dit-il. Tu es bien installé, Trent ?

-          Mieux que dans mes rêves les plus fous, répondit mon homme.

-          Tu m’en vois ravi, dit papa. Zoé, toi et moi dans la bibliothèque. Tout de suite.

Je lançai un regard à Trent pour lui faire comprendre de ne pas s’inquiéter et lui lâchai la main pour me rendre dans la bibliothèque.

-          Attendez, vous allez lui faire quoi ? se renseigna Trent.

-          Elle va d’abord m’expliquer pourquoi elle a séché les cours de ce matin et ensuite je lui donnerai une fessée si j’estime qu’elle le mérite, expliqua papa.

-          Elle était malade, ce matin ! dit spontanément Trent pour tenter de me sauver la mise. Elle ne se sentait pas bien !

-          C’est très gentil d’essayer d’atténuer les choses mais Zoé a fait une bêtise et elle le sait très bien, rétorqua Valentin. Maintenant, je t’ai dit que tu n’en prendrais pas car j’étais persuadé que tu ne t’en mêlerais pas ; mais en venant t’installer sous mon toit, je te considère comme mon fils. Je te pensais raisonnable comme Romain ; mais s’il s’avère que ce n’est pas le cas et que tu continues de me prendre pour un jambon en me mentant, tu seras le prochain à passer sur mes genoux. Zoé, on y va.

Je vis la tête de déterré de Trent (que mon père avait parfaitement mouché !) avant de quitter la pièce.

 

                Une fois seuls dans la bibliothèque, mon père me fit me tenir debout face à lui. Il me regarda droit dans les yeux et me dit :

-          Pourquoi est-ce que tu as séché les cours ce matin ?!

-          Parce que j’étais fatiguée et que quand tu m’as réveillée ce matin, je me suis rendormie, dis-je en baissant les yeux.

-          Regarde-moi, Zoé ! Je veux que tu me regardes quand je te parle !

-          Oui papa, dis-je en relevant les yeux.

-          Tu as loupé trois cours ce matin parce que tu étais trop fatiguée ! Tu peux me dire pourquoi tu étais fatiguée ?!

-          Parce que j’ai transgressé le couvre-feu que tu m’as imposé pour mon bien, répondis-je. En même temps, si tu m’avais laissé mon téléphone, il aurait sonné toutes les cinq minutes jusqu’à ce que je me lève et ça ne se serait jamais produit.

Je reçus immédiatement cinq bonnes claques sur la jupe.

-          Tu te fiches de moi, là ?! Si TU n’avais pas veillé hier soir et si TU avais fait preuve de patience pour connaître le débriefing de notre entrevue à Trent et moi, non seulement tu n’aurais pas été crevée ce matin, mais en plus je n’aurais pas eu à te confisquer ton téléphone ! Et tu aurais pu assurer tous tes cours de la journée !

-          Oui mais…j’ai eu un A+ en anglais cette après-midi ! tentai-je.

-          C’est très bien, Zoé ; mais quel est le rapport ?

Aucun. J’aurais essayé… Ce n’était pas le bon timing. Mince.

-          Papa, j’suis désolée ! dis-je. Je ne recommencerai pas…

-          Oh non, tu ne vas pas recommencer ! A partir de maintenant, tu seras au lit tous les soirs à 20h30 ! Et ce pendant un mois !

-          Quoi ?! Mais papa…

-          Je n’ai pas fini ! Pour être sûr que tu te couches correctement, tu me donneras ton téléphone avant d’aller te coucher et je t’enlèverai ta télé !

-          Quoi ?! Mais c’est abusé ! protestai-je. Je ne vais pas me coucher avec les poules pendant un mois !

-          Bien sûr que si Zoé ! ça t’apprendra à sécher une matinée de cours !

-          Il est hors de question que je…

-          Oh que si, tu vas obéir ! coupa mon père. Parce que je te promets que si tu ne le fais pas, tu prendras une fessée carabinée à chaque fois ! C’est compris ?!

-         

-          Est-ce que c’est compris ?!

-          Oui.

-          Oui, qui ?!

-          Oui papa.

-          Bien ! Maintenant, va te laver les mains : Loli a préparé le dîner, nous allons bientôt manger.

Je sortis de la bibliothèque et me dirigeai vers la cuisine, en colère. J’entendis mon père informer Romain de ma consigne et lui préciser :

-          Si jamais je suis absent et qu’elle n’obéit pas, arrange-toi pour lui en donner une salée ! Les adolescentes fainéantes qui préfèrent dormir plutôt que d’aller en cours, j’ai horreur de ça ! Il n’y en aura pas sous mon toit !

Très agacée et en colère, je rétorquai :

-          Oui eh bien je vais en dégager de ton foutu toit, comme ça y’aura plus de problèmes et je pourrai faire ce que je veux !

-          Tu me parles autrement, Zoé ! me gronda Valentin. Tu vas te calmer !

-          Je te parle comme j’ai envie de te parler !! criai-je à travers la maison. Et je me calme si j’ai envie de me calmer !!!

-          Trent, je te conseille d’aller dans ta chambre si tu ne veux pas assister à la suite, dit mon père.

A contrecœur, mon petit ami s’éclipsa. Mon père me fonça dessus, m’attrapa par le bras et me tira jusqu’au canapé.

-          Lâche-moi ! lui criai-je. Laisse-moi tranquille !

-          Ah tu ne veux pas te calmer, hein ?! me grondait le PDG. Je vais te calmer, moi ! Y’a aucun problème pour ça !

Je me retrouvai en deux temps trois mouvements à plat ventre sur les cuisses de mon père. Ce dernier remonta ma jupe, baissa mon shorty et commença à me claquer les fesses avec une telle vigueur que c’en fut très vite insupportable.

-          Arrête ! lui criai-je. Aïe ! Arrête !

-          Tu es calmée ?!

-          Oui !! répondis-je, encore en colère.

-          Je n’ai pas l’impression ! Tu me parles encore d’une façon qui me déplaît fortement, Zoé !

Les claques pleuvaient, pleuvaient, pleuvaient… sans arrêt. Face à la douleur et au fait que mon père ne cèderait pas, je ne trouvai pas d’autre solution que de me calmer et de capituler. La fessée prit fin lorsque je me fus vraiment radoucie, au bout d’une dizaine de minutes.

Alors que j’étais en larmes, mon père me lâcha et réitéra :

-          Nous allons désormais passer à table dans le calme, sans cris et sans protestations !

 

Durant le dîner, Trent (qui avait évidemment remarqué que j’avais versé bien des larmes) tentait de me consoler. Mon père et mon frère le laissèrent faire.

 

-          Il est 20h, Zoé, m’annonça Valentin alors que nous sortions tout juste de table. Tu as le temps de prendre ta douche et de préparer tes affaires pour demain.

-          Mais papa, protestai-je, j’aurais souhaité regarder un film avec Trent dans son salon…

-          Tu veux une autre fessée ?! Celle de tout à l’heure de t’a pas suffi ?! me gronda mon père.

-          Si ! Mais je…

-          Va te doucher, Zoé ! insista papa. Tu m’agaces, aujourd’hui ! Tu files vraiment un très mauvais coton depuis trois-quatre jours ! Tu vas très vite te calmer parce que tes fesses vont ramasser ! Ça commence à bien faire ce comportement de rebelle à deux balles ! Ce n’est sûrement pas comme ça que tu vas…

Je fermai la porte de ma chambre avant que mon père ait fini sa tirade. Lui aussi il m’agace, aujourd’hui !

 

                Après ma douche, je dis au revoir à Trent et Romain, puis montai dans ma chambre. Mon père m’y rejoignis et s’assit sur le bord de mon lit.

-          Tu sais pourquoi tu es punie, Zoé ?

-          Oui, oui, oui, répondis-je, n'ayant pas envie d'en reparler pour ne pas remonter dans les tours.

-          Bon, très bien. Alors bonne nuit mon amour. Je t’aime.

-          Ouais, c’est ça ! répondis-je en regardant Valentin sortir de ma chambre, emportant ma télé.

Je m’endormis après avoir lu un peu, toujours aussi contrariée.

 

A suivre…

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  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -