Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan de ce petit blog. Malgré mes quelques commentaires et reprises, ce chapitre a été entièrement créé par elle. Je tiens donc à lui adresser mes plus sincères remerciements et ma reconnaissance pour s'être jetée à l'eau ! Je trouve son travail vraiment super ; et vous ?
Si vous aussi, vous voulez tenter d'écrire un chapitre d'une de mes histoires, n'hésitez pas à m'envoyer un mail, ce sera avec une immense joie !
Peace, L.P.
Jeudi 28 janvier 2021
Je me retourne
dans mon lit et cherche à trouver une meilleure position pour dormir ;
mais il n’y a rien à faire : je suis bien réveillée. Je n’ai aucune idée
de l’heure qu’il est ; cependant il doit encore faire nuit puisque pas un
rayon de lumière ne passe à travers mes volets.
Immédiatement,
l’envie de rejoindre Trent dans sa chambre s’empare de moi. Je ne suis pas
certaine d’avoir la permission de quitter mon lit mais mon désir ne disparaît
pas. Je tente sans succès de me rendormir, en pensant que je le retrouverai de
toute façon dans quelques heures…mais c’est si bête de rester seule dans ce
grand lit, alors que je pourrais, si je me levais, être dans les bras de mon
copain ! Sans plus réfléchir, je quitte discrètement ma chambre et traverse
le couloir en faisant le moins de bruit possible.
Le silence règne dans la maison, tout le
monde semble dormir à poings fermés. Tant mieux ! Il me suffira de
regagner ma chambre avant le petit matin et personne n’en saura rien. A pas de
loup, je parviens jusqu’à la chambre de Trent dont j’ouvre doucement la
porte : mon amour dort, étalé comme une étoile de mer dans son nouveau
grand lit. Comment résister à la tentation ? Je referme la porte et
m’approche doucement. Pour ne pas le surprendre, je lui caresse le bras et
l’appelle à plusieurs reprises. Trent finir par remuer et ouvrir les yeux. Il
sursaute quand il s’aperçoit de ma présence.
- Honey ? Mais… mais… qu’est-ce que tu
fais ici ? Tu as un problème ? demande-t-il en se relevant, un peu
inquiet.
- Non, non, aucun, j’avais juste envie d’être
avec toi.
Trent sourit et me caresse les cheveux mais
se reprend très vite.
- Si ton père ou ton frère nous surprend,
cela se passera très mal pour nous deux…
- Tout le monde dort, t’inquiète !
Aller, fais-moi un peu de place.
- Honey, tu es sûre de toi ? Je pense
que c’est une mauvaise idée, on ferait mieux d’attendre d’avoir leur
permission !
- Personne ne nous a interdit de dormir
ensemble. Tu as entendu mon père dire ça ? demandai-je à mon amoureux.
- Il ne l’a pas dit clairement mais c’est
sous-entendu…
- Il n’a rien interdit et tout ce qui n’est
pas interdit est autorisé. Maintenant laisse-moi un peu de place.
- Honey… hésita Trent.
- Oh, ne fais pas ton pénible !
Laisse-moi venir près de toi, j’ai froid !
Trent soupire et me laisse m’allonger à ses
côtés. Ah, ses bras sont le meilleur refuge du monde ! Je voudrais y
rester indéfiniment !
- Honey, tu sais que rien ne me fait plus
plaisir que d’être avec toi mais je persiste à dire que nous allons le
regretter, s’inquiéta Trent.
- Pour l’instant, moi, je ne regrette rien.
Arrête de t’inquiéter comme ça, profite ! Alors, que penses-tu de ta
nouvelle chambre ?
Nichée contre son torse, je vois la
poitrine de Trent se gonfler de bonheur.
- Je ne me suis jamais senti aussi bien
qu’ici, me répond Trent, souriant comme un enfant devant le sapin de Noël.
C’est la première fois que j’ai une chambre rien que pour moi !
- Je suis heureuse pour toi, dis-je
sincèrement.
- C’est complètement dingue ce que m’offre
ton père ! C’est plus que tout ce que j’ai déjà eu dans toute ma
vie ! La vie est tellement plus simple maintenant que je n’ai plus à
travailler et à me battre pour tout ! Je n’ai plus à m’inquiéter de quoi
que ce soit ! Ta maison est remplie d’amour, je ne savais pas que je
pouvais avoir droit à autant de… autant de bonheur !
- Tu mérites tout ça, tu sais, affirmai-je.
- J’en sais rien… en tout cas, ton père est
l’homme le plus bon et généreux que je connaisse !
- Ouais, ouais, je sais… dis-je saoulée.
- Honey, je sais que tu lui en veux pour hier
soir…
- C’est clair ! râlai-je.
- Tu ne devrais plus jamais lui parler comme
tu l’as fait, me conseilla Trent. Ton père cherche simplement à prendre soin de
toi.
- Tu cherches à me faire la morale,
là ?! aboyai-je.
- Non, pas du tout Honey ! Laisse
tomber. Aller viens, on essaie de dormir un peu.
Trent met un
réveil sur son téléphone pour que je puisse regagner ma chambre avant le lever
familial et nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre.
Trois heures plus
tard, j’ai rejoint mon lit et je tente de trouver à nouveau le sommeil.
Heureusement, personne n’a remarqué mon escapade ! Qui sait, on pourrait
faire ça toutes les nuits !
J’entends toquer
à ma porte et beaucoup de lumière - trop de lumière ! -, entre dans ma
chambre.
- Zo, bonjour ma chérie ! Debout, c’est
l’heure de se lever !
Je reconnais la
voix enthousiaste de mon père alors que je me retourne dans mon lit en
marmonnant. Pff, je me sens déjà épuisée ; la nuit a été courte malgré les
consignes de mon père ; je n’ai pas eu mon compte de sommeil, il me
manquerait une bonne heure pour me sentir vraiment en forme. Bref, trop tard,
je me reposerai mieux ce soir !
J’enfile mon
uniforme du lycée, effectue ma toilette matinale et descends prendre le
petit-déjeuner. Comme à son habitude, Romain est déjà attablé, tartine beurrée
en main. Trent aussi est là, paraissant moins fatigué que moi. Je l’embrasse
discrètement et m’installe à côté de lui. Valentin nous rejoint, déjà habillé
d’un costard cravate. Il demande à Trent s’il a passé une bonne première nuit
sous notre toit ; bien que mon copain tousse en m’adressant un petit
regard en coin, il ne dit rien de compromettant. Ouf !
Nous prenons un excellent petit déjeuner
préparé par Loli puis Trent et moi partons pour le lycée, main dans la main. Je
sens que je vais rapidement m’habituer à avoir mon petit ami toujours avec
moi !
Dans la cour du
lycée, nous retrouvons mes amies, Beverly, Hailey, June et surtout la pauvre
Meredith, à laquelle je demande tout de suite des nouvelles.
Meredith sourit plutôt faiblement avant de
me répondre :
- Mon père m’a défoncée hier. Je n’ai pas très envie d’en parler…
June et moi décidons de ne pas insister car
nous comprenons bien ce que peut ressentir Meredith.
- Tout ça pour une heure de colle ? Tu
ne trouves pas ton père un peu sévère ? questionne Hailey.
C’est sûr que pour quelqu’un comme Hailey,
la scène d’hier a dû paraître tout droit sortie d’un mauvais film.
- Que je trouve ça sévère ou non n’y change
pas grand-chose, précisa Meredith.
Je tapotai le bras de Meredith en signe de
soutien et d’un regard, je demandai à Hailey de changer de sujet.
- D’ailleurs, ton père ne t’a pas trop
engueulée pour la matinée d’hier ? me demande alors June.
- Oh, il m’a enlevé mon…
Mais je n’eus pas le temps de m’étendre
plus longuement sur le traitement de mon père : la sonnerie retentit et
nous dûmes rejoindre notre salle de classe, ce qui m’arrangea bien.
Les heures de
cours me parurent bien plus longues que d’habitude, certainement à cause de ma
fatigue. Je peinais à suivre toutes les explications des professeurs et Trent
fut obligé de me pousser le coude à plusieurs reprises pour que je ne perde pas
le fil du cours.
Pour la dernière
heure de la matinée, nous retrouvions Mr Giullian, notre cher
professeur de civilisation européenne. Mes amies et moi avions décidé de lui
demander en fin d’heure de bien vouloir changer notre note au devoir sur la
fête de Pâques. La confrontation prévue par le Principal n’avait pas encore eu
lieu mais Meredith, June et moi en particulier ne supportions déjà plus de voir
apparaître un D- dans notre beau dossier scolaire. Hailey fut la
première à prendre la parole :
- Monsieur, nous souhaiterions vous parler
s’il vous plaît.
Notre professeur leva la tête vers nous et
m’adressa un regard satisfait. Il devait savoir que j’avais été collée en
raison de notre dernière altercation. Je déteste vraiment ce prof !
- Je vous écoute mesdemoiselles,
déclara-t-il.
- Eh bien voilà, commença Hailey, cela
concerne notre devoir sur la fête de Pâques, vous savez que…
- Je ne reviendrai ni sur ma décision, ni sur
votre note, trancha Mr Giullian. Pas avant d’avoir rencontré le
principal à ce sujet. Il n’y a rien à dire de plus.
Je sentis instantanément la colère monter
depuis mes entrailles, tellement ce type me sortait par les yeux !
June, qui remarqua que j’étais en train de
monter en pression, tenta d’apaiser la situation avant qu’elle ne s’envenime
encore davantage.
- Monsieur, nous faisons très attention à nos
notes, vous savez, expliqua-t-elle. C’est très important pour nous ! Vous
pouvez être certain que nous n’avons pas triché sur notre précédent
devoir ! Nous sommes très ennuyées d’avoir un D– alors que nous
avions beaucoup travaillé… Nous voudrions simplement que…
- Je vous ai déjà dit non ! coupa le
prof. Je ne changerai pas d’avis ! Vous attendrez que l’on puisse
rencontrer le principal, ce qui devrait prendre un peu de temps, puisqu’il n’a
pas que votre cas dans son planning ! Je suis enseignant, je dirige mes
classes et ma propre façon de noter ! Je ne pense pas, de toute façon,
revenir sur votre résultat, quoi qu’en dise mon supérieur. Maintenant, vous
devriez rejoindre la cantine pour votre repas.
Mes amies,
découragées, commencèrent à tourner le dos au bureau pour sortir de la
salle ; mais pour moi, c’en était trop. Pour qui se prend ce prof de
pacotille ?!
- Et il ne vous arrive jamais de vous
tromper, Monsieur ?! insistai-je. Vous ne faites jamais d’erreur ?!
Vous ne pouvez tout simplement pas reconnaître que vous avez eu la main trop lourde
sur notre devoir, changer notre note, et on n’en parle plus ?!
- Mademoiselle Duhamel, qui êtes-vous pour
discuter de mes méthodes pédagogiques ?! rétorqua Mr Giullian.
- Ce n’est pas ce que je fais, j’essaie
simplement de comprendre pourquoi vous ne voulez pas reconnaître que vous avez
fait une erreur de jugement ! insistai-je. J’ai l’impression de connaître
davantage de choses que vous sur le sujet ! Enfin, c’est l’impression que
vous donnez plutôt ! D’ailleurs, c’est un peu embêtant vu que vous enseignez
cette matière ; si on peut appeler ça enseigner !
Beverly poussa un hoquet de surprise et
toutes mes amies retinrent leur souffle. Trent, qui nous avait rejoint, saisit
ma main pour me faire sortir de la salle et serra mon poignet au point de me
faire mal.
Notre professeur resta très calme,
souriant, comme s’il n’attendait que ça : que je perde le contrôle de mes
nerfs et que je me montre insolente.
- Bien, mademoiselle Duhamel. Parfait !
Pour votre insolence, vous ferez tous les exercices de la page 112 du manuel
pour demain, sur feuille ; ils seront notés ! De plus, je vais
demander un rendez-vous avec votre père, cela devrait l’intéresser de connaître
la manière dont sa fille se permet de s’adresser à l’un de ses
professeurs ! Maintenant, dehors ! Sortez tous ! Sauf si
quelqu’un d’autre est tenté par le même traitement que celui réservé à
mademoiselle Duhamel…
Personne ne se le fit dire deux fois. Je
suivis mes amies et Trent dans le couloir, choquée par ce que je venais
d’entendre, et déjà terrifiée à l’idée de ce que mon père allait en penser.
A la cantine,
malgré tous les mots réconfortants de mes amies, rien ne parvint à me rendre le
sourire. En plus de ma fatigue, j’avais récolté une punition et un tête-à-tête
entre le pire professeur du lycée et mon père. Je vais prendre une sacrée bonne
raclée…
Je ruminais mes
mauvaises pensées jusqu’à la fin des cours, et bien qu’on me rende encore
d’excellentes notes, je savais que cela ne suffirait pas à faire oublier à mon
père que sa fille avait été insolente.
Trent et moi
quittâmes nos amies pour rejoindre la maison, où Loli nous avait préparé un
excellent goûter : un gâteau au chocolat, des biscuits au miel, tout ça
servi avec du jus de fruits. Trent n’en revenait pas de sa chance, alors que
j’ai l’habitude des bons petits plats et des pâtisseries de notre domestique.
J’oublie parfois mes privilèges !
Lorsque Romain
rentra à la maison, il était presque dix-huit heures. Trent avait fini ses
devoirs et lisait un bouquin à côté de moi pendant que je réalisais les
exercices (très longs) de mon professeur de civilisation européenne, sur la
table du salon. Romain m’embrassa sur le front et jeta un regard à ce que je
faisais. Zut, je sentais les problèmes arriver…
Après nous avoir demandé comment avait été
notre journée, Romain m’interrogea :
- Zo, tu bosses sur quoi ?
Je soupirai, gênée à l’idée de devoir
entrer dans les détails.
- C’est de la civi européenne, rien
d’intéressant : c’est même très chiant !
- C’est ta troisième copie double ?!
s’intrigua mon frère. C’est énorme non ? C’est à rendre pour quand ?
J’espère que tu ne t’y prends pas au dernier moment !
Je m’abstins de répondre : d’abord
parce que je ne savais pas quoi dire, ensuite parce que je risquais de
m’énerver.
Cela ne plut pas à mon frère, qui décida
d’insister :
- Zoé, tu me réponds quand je te parle.
- C’est un DM, Romain, laisse tomber.
- Non, je ne laisse rien tomber du
tout ! Trent, tu as terminé le tien, je suppose, puisque tu bouquines un
peu ?
Trent releva la tête de son livre et
m’adressa un regard inquiet.
- Euh… ben en fait…
- Il y a un problème ? persista Romain.
Je ne voulais pas que mon frère s’en prenne
à mon copain. Il n’avait rien fait, le pauvre !
- Laisse-le tranquille, Romain !
intervins-je. Je te dis qu’il n’y a rien ! Lâche-nous !
- Tu ne me parles pas comme ça, Zoé ! Il
est à rendre quand, ce fameux DM ?!
- Demain, mentis-je.
- Et on te l’a donné quand ?!
Je restai silencieuse, sachant très bien
que mes explications piétinaient.
- Zoé, tu me réponds quand je te parle !
gronda Romain. J’espère vraiment pour toi que tu ne fais pas ce devoir à la
dernière minute !
- On me l’a donné aujourd’hui !
- Arrête de me mytho : aucun professeur
ne donne à ses élèves un devoir long de dix exercices, qui tient sur plus de
deux copies doubles, du jour au lendemain ! Explique-moi tout de suite ce
qui se passe, parce que cela va mal aller !
- Romain, putain, je te dis que c’est
rien ! m’énervai-je. Je n’ai pas besoin de toi, je me débrouille, alors
laisse-moi tranquille ! Si tu ne sais pas quoi faire, trouve-toi une
copine ! Au moins, tu me lâcheras la grappe !
Je sus avant de terminer ma phrase que
j’avais dépassé les bornes des limites. Mon frère allait me tuer. Encore une
fois, je n’étais pas parvenue à me contrôler…
- Trent, tu nous excuses quelques minutes,
s’il te plaît ? s’enquit Romain.
Mon copain m’envoya un regard désolé alors
que mon frère m’attrapait par le bras et m’entraînait dans ma chambre dont il
claqua violemment la porte. Il
s’assit ensuite immédiatement sur mon
lit et m’allongea sur ses genoux après avoir baissé mon pantalon et ma culotte.
Il commença alors à claquer mes fesses très fort et très vite.
- Tu es dans de très sales draps, petite sœur
! me gronda Romain. Je vais te faire passer l’envie de me parler comme
ça ! Tu t’es crue où, là ?!
Je gigotais dans tous les sens pour tenter
de m’échapper mais mon frère me retenait par la taille. Il réussit à m’arracher
des gémissements que je tâchais d’étouffer du mieux que je pouvais : mais
c’était bien trop douloureux.
Je finis par
fondre en larmes. Les ennuis ne faisaient que commencer : quand mon frère
m’estimera assez punie, il voudra connaître la raison de mon devoir de
civilisation européenne. Je savais très bien que je devrai finalement tout lui
raconter, et que quand il saurait pour mon insolence envers mon professeur, il
me faudrait une nouvelle paire de fesses pour remplacer la mienne.
Mon frère ne
prêta nullement attention à mes sanglots et mes supplications. Il continua de
frapper mes fesses avec la régularité d’un métronome. C’était trop de douleur
pour moi : je décidai de lâcher le morceau.
- Romain, stop, s’il te plaît, je suis
désolée, je regrette !
Romain cessa immédiatement mais ne me
libéra pas pour autant. Je sentais que sa main était prête à redémarrer au
quart de tour.
- Tu es désolée pour quoi ?
- Pour… pour t’avoir mal parlé, je suis
vraiment désolée.
- C’est un premier pas ! J’accepte tes
excuses ! Cependant, tu dois encore m’expliquer ce qui se passe avec ton
devoir !
- Romain, s’il te plaît… priai-je en
sanglotant.
- Je t’écoute ! gronda mon frère.
- Je… j’ai mal parlé à mon professeur de
civilisation européenne, parce qu’on n’était pas d’accord sur une note, tu
sais… comme la dernière fois… enfin… euh… je lui ai mal répondu, et il m’a
donné un devoir supplémentaire, avouai-je tremblante.
- Eh bien bravo Zoé, c’est fantastique !
ironisa Romain. Tu n’es pas d’accord avec un professeur sur une note donc tu te
permets de mal lui parler ; ce même professeur avec qui tu as déjà eu des
problèmes il y a deux jours ! Tu cherches quoi ?! Un avertissement
dans ton dossier ?! Un blâme ?! Tu veux vraiment renouveler tes
exploits de l’an dernier en France ?! Si c’est le cas, continue, tu es sur
la bonne voie !
Mon frère m’ordonna de me relever.
Surprise, j’obtempérai immédiatement. Trop soulagée, je quittai ses genoux et
commençai à me rhabiller ; mais Romain m’arrêta avant que ma culotte ne
soit remontée.
- On n’a pas fini de discuter, tous les deux.
Tu n’as rien d’autre à me dire, par hasard ?
Je sonde le regard impénétrable de mon
frère mais je n’y perçois rien de particulier. Malgré sa colère, Romain est
toujours très fort pour maîtriser ses émotions. Il me donne une nouvelle claque
sur les fesses.
- Aïe ! accusai-je. Non, je ne vois pas
de quoi tu parles.
- Ah oui ? s’étonna mon frère. Tu ne
vois pas de quoi je parle ? Dis-moi, Zoé, tu as passé une bonne
nuit ?
Oh mer***. Non, non, non… Il ne peut pas
être au courant de ça… !
- Pourquoi deviens-tu toute rouge, petite
sœur ? Il y a un problème ?
- …
- Eh oui, avoua mon frère, je sais que tu as
rejoint Trent dans sa chambre cette nuit et que tu as regagné ton lit avant le
réveil de papa ! Tu as été très discrète, bravo ! Seulement, pas de chance
pour toi, j’étais levé plus tôt : je voulais travailler un peu avant le
petit-déjeuner et je t’ai entendue marcher dans le couloir !
Je baisse la tête, paniquée. Mon frère va
tout raconter à mon père et je vais me faire dégommer, c’est certain ! Moi
qui pensais avoir si bien réussi ma petite escapade…
- Tu as une soirée difficile en perspective,
Zoé, parce que papa va déjà te démonter pour l’altercation avec ton professeur,
alors quand il saura qu’en plus, tu dors avec ton petit ami sans sa permission,
ça va mal aller !
- Papa ne m’a pas formellement interdit de
dormir avec Trent ! protestai-je. Alors raconte-lui ce que tu veux, je m’en
fiche !
- On verra ça, soutint Romain.
- Oui, on verra ça ! insistai-je non
sûre de moi.
On sentait percer la panique dans ma voix,
une véritable panique, que je parvenais difficilement à maîtriser. Mon père est
un homme rempli de principes, il sera déjà furieux pour ce qui s’est passé
aujourd’hui avec mon prof, pas besoin que Romain en rajoute une couche !
- Bien, rhabille-toi.
Je remonte mes vêtements en essayant
d’arrêter de pleurer, mais la panique à l’idée de me confronter à mon père a
raison de moi.
Mon frère quitte
ma chambre sans une parole de plus. Une boule d’angoisse se forme dans mon
ventre à la pensée que mon père sera bientôt à la maison. Il va me tuer à cause
de ce qui s’est passé aujourd’hui au lycée…
Je tente de sécher mes larmes retourne dans
le salon pour récupérer mes affaires. Trent n’y est pas, il a dû rejoindre sa
chambre. Je décide de terminer mon devoir (ce qui me prend encore quelques
minutes) avant d’aller retrouver mon copain en espérant qu’il saura me consoler
et me rassurer.
Trent est en
effet dans sa chambre, allongé sur son lit, livre en mains. Il se redresse dès
qu’il me voit entrer. Il se rend bien compte, à mes yeux encore rouges, que je
viens de passer un mauvais moment.
- Honey, ça va ?
- Non… répondis-je. En plus de la dérouillée
que vient de me donner mon frère, ce crétin sait que j’ai dormi avec toi cette
nuit et il va tout raconter à mon père…
- Oh non… tu… tu as essayé de le faire
changer d’avis ?
- C’est peine perdue, mon frère raconte
toujours tout à papa.
Je m’allongeai à côté de Trent, sur le
ventre bien sûr, et posai la tête contre son torse. Le rythme de son cœur
parvint à m’apaiser légèrement.
- Tout ira bien, Honey. Déjà, tu ne viendras
plus dans ma chambre la nuit avant d’avoir la permission de ton père. Comme ça,
tu ne te retrouveras plus dans cette situation. D’ailleurs, on pourrait dire à
ton père que c’est moi qui t’ait demandé de venir !
- C’est adorable mais non, tranchai-je. C’était
mon idée, j’assumerai.
- Zoé, je te jure, cela ne me dérange
pas !
- Non, insistai-je. D’abord, ni mon père ni
mon frère ne te croiront, ils me connaissent. Et puis tu n’y es pour rien,
alors non.
Trent insista encore, je le fis taire d’un
baiser. J’ai vraiment de la chance d’avoir un copain aussi attentionné !
Je restai avec
lui jusqu’à l’heure du repas. Nous descendîmes ensuite tous les deux pour aider
à mettre la table. Romain était aussi dans la cuisine, il semblait avoir un peu
décoléré. En tout cas, c’est l’image qu’il donnait, discutant tranquillement
avec Loli.
Alors que le
repas était prêt (pâtes carbonara, miam !), mon père franchit le pas de la
porte d’entrée. Je sentis ma boule d’angoisse doubler de volume dans mon ventre
et ma faim disparut aussitôt. Je lançai un dernier regard désespéré à mon frère mais il
dodelina de la tête et se dirigea droit sur mon père.
- Bonsoir tout le monde ! Comment ça
va ?
- Bonsoir Monsieur, répondit poliment Trent.
- Je t’ai déjà dit d’arrêter de m’appeler Monsieur,
répliqua papa à mon petit ami. Appelle-moi Valentin, ce sera très bien !
- Bonsoir papa, enchaînai-je, tu as passé une
bonne journée ?
- Oui, excellent ! répondit le PDG. A un
détail près.
Mon père me désigna alors du regard.
- Nous allons avoir une sérieuse discussion
tous les deux, après manger.
Génial.
- A ce sujet, j’ai quelque chose à te dire,
commença mon frère.
- Je t’écoute, dit attentivement mon père.
Tandis que nous nous installons à table,
mon frère raconte toute l’histoire à mon père : le fait que j’ai rejoint Trent la nuit (ce
qui équivaut pour lui à une désobéissance) et le fait que j’ai fait exprès de
rejoindre mon lit avant leur réveil (ce qui équivaut pour lui à une trahison).
Mon père, qui était en train de servir les
pâtes et la sauce, m’interrogea :
- Zoé, c’est vrai ?
- Oui, mais…
- Stop. Nous en parlerons tout à l’heure.
Mon père ne semblait ni étonné, ni déçu, ce
qui me fit de la peine. C’était comme si mon père n’était plus surpris de rien
avec moi.
- Trent, il faudra que l’on discute également
tous les deux.
- Papa, je t’assure que c’était mon idée, à
moi toute seule, je…
- J’ai dit « stop » Zoé, insista
mon père. Romain, merci de m’avoir passé l’information. Je suis très content
que tu accordes autant d’intérêt et de temps à tes études en te levant tôt,
mais prends aussi le temps de t’amuser et de te détendre, c’est important. Il
n’y a pas que les études dans la vie, et tu n’as pas besoin de te lever à
l’aube pour travailler !
Je lançai un petit regard à mon frère,
histoire de voir ce qu’il en pensait mais il n’eut aucune réaction visible.
Une fois nos assiettes
remplies, mon père nous demanda, chacun notre tour, de raconter notre journée.
Lorsque ce fut à moi, je commençai par annoncer les bonnes notes que j’avais
obtenues aujourd’hui et je fus chaleureusement félicitée par Valentin. Je
décidai alors de revenir sur l’incident avec mon professeur de civilisation
européenne, mais mon père me coupa aussitôt :
- J’ai reçu un mail de ton professeur. Je le
rencontre demain soir. Je te préviens, il est extrêmement mécontent et moi aussi.
Nous en parlerons tout à l’heure, comme je te l’ai dit.
Mon père demanda ensuite à Trent s’il avait
passé une bonne journée au lycée.
- Excellente, mons…euh… Valentin, merci. J’ai
eu quinze en philosophie et seize en physique-chimie.
- Bravo, c’est vraiment très bien !
J’espère que maintenant que tu n’as plus qu’à t’occuper de tes études, tu
pourras toujours avoir d’aussi bons résultats, voire de meilleurs !
Trent allait donc connaître également la
surveillance accrue mais bienveillante de mon perfectionniste de père. Il
n’avait pas de raison de s’en faire, mon copain est un très bon élève, sauf
peut-être en histoire – mais il peut largement progresser !
Je me forçai un
peu à manger malgré mon manque d’appétit, d’abord pour faire honneur au travail
de Loli, et aussi pour ne pas attirer davantage l’attention sur moi. Cependant,
après avoir avalé un yaourt et partagé une pomme avec Trent, il fallut bien se
lever. Alors que je m’emparais des verres pour aider à débarrasser, mon père
m’arrêta.
- Nous débarrasserons sans toi ce soir, Zoé.
Je veux que tu montes dans ta chambre et que tu m’y attendes, j’ai à te parler.
Ma boule dans le ventre surgit à nouveau,
prête à exploser. Je reposai doucement les verres sur la table et avant que je
ne quitte la pièce, Trent serra ma main pour m’assurer son soutien et
m’encourager.
J’attendis mon
père durant des minutes qui me parurent interminables, allongée sur mon lit, priant
pour qu’il ne soit pas trop énervé… et pas trop déçu… maudissant mon frère qui
ne savait pas tenir sa langue. Je suis (presque) sûre que Manon n’aurait rien
dit ; mais pour ça, je ne peux jamais compter sur mon frère !
Mon père toqua avant d’entrer et de
refermer aussitôt la porte. Il vint s’asseoir près de moi sur mon lit tandis
que je me redressais.
- Papa, je suis désolée, vraiment ! Je
ne voulais pas…
- Contente-toi de répondre à mes questions,
me coupa mon père. Parlons d’abord de ce problème avec ton professeur.
Explique-moi ce qu’il s’est passé : je voudrais avoir ta version.
Je tâchai de raconter à mon père la raison
de ma colère contre Monsieur Giullian sans chercher à minimiser mon
insolence : mon professeur avait sûrement déjà tout raconté à mon père
dans son mail…
- Tu sais très bien qu’il ne faut jamais
s’adresser de cette manière à un enseignant, gronda doucement papa. Tu l’as
déjà insulté il y a deux jours, et aujourd’hui tu te permets d’être insolente !
J’ai compris que tu n’étais pas d’accord avec son avis sur votre devoir, j’ai
compris que tu étais déçue de ta note ; mais ce n’est pas en s’y prenant
comme ça que tu obtiendras ce que tu veux ! C’est même tout le
contraire : maintenant, tu as un professeur furieux contre toi ! Ce
sera beaucoup plus compliqué de le faire changer d’avis ! Au lieu de te
mettre en colère, comme tu le fais trop souvent, tu aurais dû argumenter,
expliquer, justifier ta position ! Ou simplement attendre le rendez-vous
avec le principal ! Est-ce que tu comprends ?
- Oui je comprends…
Mon impulsivité m’attirera donc toujours
des ennuis.
- Je le rencontre demain soir à dix-sept
heures trente, poursuivit papa. Je veux que tu viennes au rendez-vous avec moi.
Tu présenteras des excuses à ton professeur et…
- Ah non ! m’exclamai-je. Jamais ! Pas
question ! Il aurait gagné !
- Zoé, ne me coupe pas la parole !
reprit Valentin. Tu présenteras des excuses à ton professeur - sinon cela ira
très mal, mais alors vraiment très mal ! Je ne te laisse pas le choix !
Et en fonction du rendez-vous de demain, je déciderai d’une punition adéquate.
Pendant qu’on y est, tu n’as rien d’autre à me dire en ce qui concerne ton
comportement avec Monsieur Giullian ? Depuis le début de l’année ?
- Non, papa, rien…
- Il vaudrait mieux que je ne découvre rien
de nouveau demain, Zoé, me menaça-t-il.
J’acquiesçai silencieusement.
- Bien.
- Je… je ne suis pas punie ?
- Si, évidemment. Il n’y a aucune bonne
raison de se montrer insolente envers son professeur, donc tu vas prendre une
bonne fessée dès qu’on aura terminé notre conversation. Mais je voudrai d’abord
que l’on discute de ce qu’il s’est passé cette nuit.
Je baissai la tête. Mon explication
n’allait pas tenir dix secondes face à l’implacabilité de mon père.
- Tu as donc décidé de rejoindre Trent cette
nuit sans ma permission.
- Tu ne me l’avais pas interdit !
protestai-je.
- C’est exact. Pourquoi ne pas m’avoir
demandé hier soir si tu pouvais dormir avec Trent ? Pourquoi l’avoir fait en
cachette ? Pourquoi avoir regagné ta chambre au petit matin avant que je
ne sois levé ?
Je ne savais pas quoi répondre. Je n’avais
simplement pas su résister à la tentation. Mon père insista :
- Réponds-moi, Zoé, tu me dis que je ne
t’avais pas interdit de rejoindre Trent, c’est vrai. Mais je veux savoir
pourquoi tu l’as fait en cachette, puisque ce n’était pas interdit.
Mon père laissa planer un silence lourd de
sens, avant de reprendre.
- Explique-moi, Zoé, parce que je ne
comprends pas. Avant, tu voyais ton copain à l’école. Maintenant, il vit ici.
Tu le vois donc tous les jours, le matin, l’après-midi, le soir. La seule chose
que je n’ai pas autorisée, c’est de dormir avec lui, parce que tu es ma fille
et que je cherche à te protéger. C’est normal en tant que père.
- Je… je ne sais pas… j’avais envie d’être
avec lui, alors je l’ai fait…
- Tu dois apprendre à réfléchir un peu, avant
d’agir. D’accord, tu avais envie d’être avec Trent mais tu devais bien te
douter que cela risquait de t’apporter des ennuis. Pense aux conséquences de
tes actes avant de foncer tête baissée. En plus, Zoé, tu sais que tu as besoin
de beaucoup d’heures de sommeil pour être au maximum de tes capacités la
journée. Pour couronner le tout, j’ai appris cette bêtise de la bouche de ton
frère, ce qui veut dire que tu fais les choses dans mon dos et qu’ensuite tu me
mens.
- Romain n’avait rien besoin de te dire,
c’est un…
- Ton frère s’inquiète beaucoup pour toi, coupa
mon père. Il ne veut que ton bien. Il n’a pas pu te protéger pendant toutes ces
années car tu n’étais pas là… C’est pareil pour moi : je ne t’ai pas vue
grandir, ta mère m’a privé de ce privilège. Je n’étais pas là pour tes premiers
pas, tes premiers mots, ta première rentrée. Je n’ai pas pu te voir devenir une
petite fille, puis une adolescente, et maintenant tu grandis encore. Tu seras
bientôt une femme, et j’ai l’impression d’avoir manqué toutes les étapes. Alors
j’ai besoin de temps, pour accepter que tu n’es plus une petite fille, que tu
as un copain et que tu veux passer du temps avec lui le jour… et la nuit aussi.
Tu comprends ça, n’est-ce pas ?
- Oui… oui je comprends papa, dis-je. En revanche,
j’en ai marre que tu ressasses toutes ces années où je n’étais pas là. Vous en
avez souffert Manon, Romain et toi ; et la famille aussi ! Mais moi
aussi, j’en ai souffert, papa ! Tu penses que je n’ai jamais rêvé d’avoir mon
papa qui vienne me chercher quand je dormais dehors ?
- S’il te plaît, Zo, arrête. Ça me fait trop
mal au cœur d’entendre ça…
- Désolée papa, m’excusai-je. Je voulais
juste dire que je sais que vous ne m’avez pas vue grandir, mais ça a été pareil
pour moi. Concentrons-nous sur ma présence d’aujourd’hui et non sur mon absence
passée. Ok ?
- Ok, conclut papa.
Cependant, ses mots m’avaient touchée.
J’aimerais que mon père me voit comme une adulte et m’accorde la même autonomie
qu’à Romain ou Manon, mais je sais que c’est difficile pour lui de se de rendre
compte que je grandis, que je change, et mes envies et besoins aussi.
- Pour que les choses soient claires, à
partir de maintenant tu as interdiction de quitter ton lit la nuit tant que tu
n’as pas ma permission officielle. Si tu recommences, tu ne pourras plus
t’asseoir pendant plusieurs jours, et je ferai mettre une alarme à ta porte ;
comme ça au moins je serai au courant si tu décides de n’en faire qu’à ta tête.
C’est compris ?
- Oui papa.
- En ce qui concerne tes difficultés avec
Monsieur Giullian, nous en reparlerons demain, selon comment se déroulera le
rendez-vous. Je te rappelle que je veux que tu lui présentes tes excuses, et
des excuses respectueuses et polies. C’est clair, Zoé ?
- Oui…papa, obtempérai-je.
Dans ma tête, je réfléchissais déjà à
comment éviter cette humiliation. Mon prof serait bien trop content de lui s’il
obtenait mes excuses !
- Parfait. Maintenant, tu vas prendre une
fessée magistrale pour te faire passer l’envie d’être insolente envers tes
professeurs.
Mon père ne me laissa pas le temps de
comprendre ce qui se passait. D’un geste puissant, en saisissant mon poignet,
il m’allongea sur ses genoux et commença immédiatement à me fesser. Malgré mes
vêtements, ses claques me faisaient un mal de chien, après le passage de mon
frère. Je gémissais et pleurais en gigotant, même si j’étais en colère contre
mon père : on ne m’enlèvera pas de la tête que Monsieur Giullian méritait
d’être remis à sa place. Il s’agit maintenant de réussir à le faire d’une
manière qui m’apporte moins d’ennuis.
Néanmoins, la
Zoé raisonnable laissa place à une Zoé suppliante lorsque mon père abaissa mes
remparts jusqu’à mes genoux. Sur ma peau nue, je sentais bien plus violemment
les coups et j’avais de plus en plus de mal à les encaisser. Mon père avait
vraiment une main épaisse qui s’avérait être très douloureuse quand il le
voulait. Je peinais à ne pas m’agiter et malgré mes efforts, il me fallut peu
de temps avant de crier et de supplier mon père, qui n’en eut cure. Au bout
d’une dizaine de minutes (c’est parfois tellement long, dix minutes !), enfin,
mon père m’ordonna de me relever. Mais ce n’était pas fini.
- Va chercher ta brosse, Zoé.
- Oh non, papa, pitié, pas la brosse !
J’ai compris, je te jure, je…
- Zoé, je ne me répéterai pas, tu ne me feras
pas changer d’avis, alors va chercher ta brosse, qu’on en finisse vite.
Mon père était d’un calme olympien, je
compris que je n’avais aucune marge de négociation. À contrecœur, j’obtempérai
en maudissant ma façon de démarrer au quart de tour à chaque fois.
Je tendis ma brosse à mon père, qui se
releva de mon lit et me cala sous son bras. C’était la première fois que
j’allais prendre des coups de brosse sur ma peau nue, et je m’attendais à ce
que cela soit très douloureux.
Mon père me donna un premier coup.
- Ouille ! Non, non, papa, je t’en
supplie, arrête…
- C’est parfaitement mérité et tu le sais, déclara
Valentin d’un ton glacial.
Mon père me donna encore une dizaine de
coups avant que je ne trépigne littéralement sur place de douleur. Cela faisait
bien trop mal, et je ne pouvais rien faire pour empêcher la brosse de me
meurtrir davantage les fesses. Je pleurais tout ce que je pouvais mais mon père
ne s’arrêta qu’au bout d’une cinquantaine de coups. Il me relâcha enfin et jeta
ma brosse sur mon lit.
Le PDG me laissa
reprendre mon souffle et m’ordonna de me rhabiller, ce que je fis
difficilement, puis il me prit dans ses bras un court instant.
- Je ne veux plus avoir à te punir comme ça,
Zoé ! En ce moment tu fais n’importe quoi, il faut que tu arrêtes !
Contrôle tes nerfs et tu verras que tout ira beaucoup mieux.
Je sanglotais contre son épaule, prenant
tout le réconfort que je pouvais.
- Aller, c’est fini mon cœur. Je te laisse te
préparer pour dormir. Je viendrai te border.
Lorsque mon père quitta la pièce, il me
fallut quelques longues secondes pour essuyer mes larmes. Puis, je décidais
d’aller prendre une douche très rapide pour apaiser le feu sur mes fesses et d’enfiler
mon pyjama. J’étais maintenant très fatiguée, je voulais seulement dormir, oublier
cette mauvaise journée et passer à autre chose demain matin.
Allongée sur le ventre (la seule manière de
ne pas avoir trop mal), je m’apprêtais à éteindre ma lumière lorsque j’entendis
des coups à ma porte. Je m’attendais à voir entrer mon père mais c’était Trent.
Je souris faiblement.
- Tu as le droit d’être là ? demandai-je.
- Oui, j’ai la bénédiction de ton père, me
rassura Trent. De toute façon, je n’aurais pas le courage de lui désobéir pour
le moment. Je passe juste te dire bonne nuit. Ça va ?
Je haussai les épaules. Trent vint
s’asseoir au bord de mon lit et me caressa doucement les cheveux.
- Ce n’est plus qu’un mauvais souvenir.
- Un souvenir extrêmement douloureux, dis-je.
Et demain, après le rendez-vous avec notre prof, mon père va me tomber dessus,
c’est certain ! Il veut que je m’excuse ! M’excuser, tu te rends
compte ?!
- Je pense qu’il a raison, cela calmera le
prof et il pourra enfin changer votre note !
- Non, jamais de la vie je ne m’abaisserai à
ça ! Jamais !
- Moi aussi je te mettrais une fessée à la
place de ton père, si tu ne t’excuses pas ! gronda Trent. C’est la
meilleure chose à faire…
- Ben ça me saoule ! râlai-je. Manon a
bien de la chance, elle n’est là que le week-end, elle n’a pas à supporter papa
et Romain tous les jours !
- Arrête Zoé, lâcha Trent d’un ton dur.
A l’intonation de sa voix, je compris que
Trent ne plaisantait pas. Je me retournai pour le fixer dans les yeux.
- Ben quoi ?
- Tu ne te rends pas compte de la chance que
tu as d’avoir un père et un frère comme Valentin et Romain.
- La chance ? La chance ?
- Oui, la chance, Zoé ! D’accord, ils
sont stricts mais c’est pour te protéger, pour que tu grandisses bien, en
respectant l’autorité, avec des valeurs, des principes ! Ils sont toujours
là pour toi, quoi que tu fasses. D’accord, ton frère n’est pas toujours très
tendre mais il t’adore, ça se voit à dix mille, il ferait n’importe quoi pour
toi ! Et ton père, oui, il se montre très sévère avec toi et il ne te
passe jamais rien mais tu es sa fille, sa fille qu’il n’a pas vu grandir…
- Oh, arrêtez tous avec ça ! coupai-je,
agacée.
- …il veut le meilleur pour toi, continua
Trent en ignorant ma réplique. Je donnerais n’importe quoi pour avoir une
famille comme la tienne, même si cela signifie que parfois, je me ramasse une bonne
fessée parce que j’ai déconné. J’ai grandi dans une caravane ! Je n’ai
jamais été autant en sécurité qu’ici. Ta maison respire l’amour, le respect et
le bonheur. Oui, tu as mal aux fesses, mais cela ne change rien. Rends-toi
compte de la chance que tu as, Zoé.
Le discours légèrement moralisateur de mon
petit ami m’avait laissée sans voix. Dans le fond, je savais qu’il n’avait pas
tort, loin de là, mais j’avais un peu trop mal aux fesses pour accepter de le
reconnaître ; je préférai changer de sujet.
- Au fait, mon père voulait te parler, il t’a
dit quoi ?
- Il m’a simplement expliqué qu’il ne voulait
pas, pour le moment, que l’on dorme ensemble, qu’il ne se sentait pas prêt,
qu’il fallait qu’on prenne le temps. Et il a raison. J’ai adoré dormir un peu
avec toi mais plus de sortie en douce la nuit. Pas tant que ton père ne sera
pas d’accord.
- Tu as raison. Mais je vais essayer de
parler avec ma sœur, elle pourrait faire changer mon père d’avis. On ne sait
jamais.
- Ne t’attire pas d’ennuis, Honey. En plus,
ton père peut être très impressionnant, inutile de se faire trop remarquer.
Je souris puis baillai longuement.
- Je te laisse dormir, tu as l’air crevée. On
se voit demain, repose-toi bien. Je t’aime.
- A demain, dors bien toi aussi, je t’aime
aussi.
Trent déposa un baiser dans mon cou puis se
retourna pour rejoindre sa chambre.
Mon père vint me
border quelques minutes plus tard, il me souhaita une bonne nuit et me dit
qu’il m’aimait. Je l’embrassai sans lui répondre. Il est parfois douloureux de
reconnaître que les autres ont raison.
Je m’endormis
très vite sans même m’en rendre compte.
Effectivement, je trouve ce chapitre très sympa moi aussi. Bravo Marie. J'adorerais écrire un chapitre moi aussi, et si j'aime beaucoup écrire je n'ai malheureusement pas suffisamment d'inspiration/imagination. Bravo en tout cas. Déjà hâte de lire la suite des aventures de Zoé
RépondreSupprimerMerci Juju ! Oui, Bravo Marie !
SupprimerTu peux te lancer, si tu veux on peut en discuter par mail :)
Tant mieux si tu as hâte ; surtout que les aventures de Zoé s'annoncent très rebondissantes !