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Un joli fantôme du passé (Chapitre 18 - 2ème partie)

 


Jeudi 25 février 2021.

 

                Il est bientôt une heure du matin. Brook est partie en ambulance pour l’hôpital le plus proche, nous n’avons pas de nouvelles. Gina est toujours introuvable. Meredith, June, Hailey, Beverly, Penelope et moi sommes en cellule, au poste du shérif. Petite cerise sur le gâteau : mon frère est de service. Apparemment parti en intervention (c’est ce que l’un de ses collègues m’a dit en reconnaissant mon nom de famille), il ne tardera pas à rentrer au poste…et à me trouver là. Je ne serai pas rentrée pour une heure du matin, j’ai encore pas mal d’alcool dans le sang et je suis au poste du shérif pour tapage nocturne et suspicion d’implication dans la disparition de Gina. Romain va me tuer. Manon va me tuer ; et lorsqu’il rentrera de Berlin, papa va aussi me tuer. Je ne vais plus pouvoir m’asseoir pendant des semaines.

 

                C’était la deuxième fois de ma vie que je me retrouvais au poste à la suite d’une soirée. La première fois, j’étais avec Oriane en France. Papa m’avait tellement pulvérisée que je n’avais plus eu le droit de sortir pendant très longtemps et que mes fesses avaient mis plusieurs longs jours à retrouver leur couleur initiale. C’est à croire que j’ai vraiment la poisse. Je ne ferai plus jamais de soirée de toute ma vie !

 

-          Salut les gars ! entendis-je, reconnaissant instantanément la voix de mon frère. Alors, ce tapage nocturne ?

-          On a eu des surprises, répondit le collègue. Et toi aussi tu vas en avoir une !

-          Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Romain.

-          C’était une soirée où il y avait sept gamines, pour la plupart toutes complètement bourrées, narra le collègue. On a eu des surprises car y’en a une aux urgences pour un coma éthylique, y’en a une autre qui a disparu sans que personne ne sache où elle est. On a coffré les cinq autres… Et parmi ces cinq autres, y’a ta petite sœur.

J’entendis un silence, puis des pas se rapprochèrent. Romain ne tarda pas à apparaître devant la grille, le visage rempli de colère. Il me fusilla du regard sans dire un seul mot. Puis, il se tourna vers ses collègues et déclara :

-          Qu’est-ce qui est prévu pour elles ?

-          Nous devons les interroger avant de les libérer, répondit un policier. On allait justement les placer en salle d’interrogatoire avant d’appeler leurs parents pour qu’ils viennent les chercher.

-          Je veux être en charge de l’interrogatoire de ma sœur, ordonna Romain.

-          Tu n’as pas le droit, Duhamel ! dit un homme que j’identifiai comme étant l’adjoint du shérif.

-          Je veux être en charge de l’interrogatoire de ma sœur ! insista Romain.

-          Très bien, Duhamel, céda l’adjoint en voyant que mon frère n’était pas prêt de lâcher. Par contre, Jones viendra avec toi.

 

Je fus la première à être placée en salle d’interrogatoire : sûrement une volonté de Romain. Cela ne me déplut pas de sortir de la cellule : je n’en pouvais plus des lamentations de June et Meredith qui savaient tout comme moi qu’elles ne pourraient plus s’asseoir très longtemps. Cependant, me retrouver dans une pièce lugubre avec mon grand frère ultra-énervé et seulement un policier gringalet entre nous deux ne me paraissait pas un meilleur scénario.

-          Déclinez votre identité, m’ordonna Jones.

-          Duhamel, Zoé, répondis-je froidement. Née le 30 juillet 2002 à Paris. Nationalité française.

-          Nom des parents ?

-          Valentin Duhamel et Janice Bobineau.

-          Valentin Duhamel… ça m’dit quelque chose, ça ! dit le gringalet. J’crois que j’ai vu sa tête dans Business Magazine ou un truc du genre !

-          Oui, c’est un P-DG qui commence à acquérir une certaine renommée, précisai-je.

-          C’est bien ce que je me disais ! se remémora Jones. Je crois qu’il faisait partie d’un classement sur les entreprises les plus prometteuses de cette année !

-          On peut avancer, là ? lâcha Romain en tentant de contrôler ses nerfs.

-          Quand avez-vous vu Gina Ferreira pour la dernière fois ? se ressaisit le collègue.

-          A la soirée. Comme l’alcool me montait un peu trop à la tête, j’ai décidé de manger quelque chose pour en atténuer les effets.

-          Vous avez mangé quoi ?

-          De la pizza jambon-fromage. Froide.

-          Et ensuite ?

-          Ensuite j’ai recommencé à danser et à…à boire, hésitai-je alors que Romain me fusillait toujours du regard. Au bout d’un moment, j’ai remarqué que Gina n’était plus là sans que je ne la voie s’en aller.

-          Quand vous avez remarqué qu’elle n’était plus là, pourquoi ne vous êtes-vous pas mise à sa recherche ?

-          Je voulais mais ensuite Brook est tombée et vos collègues sont arrivés…

-          C’est tout ce dont vous vous souvenez ? demanda Jones.

-          Oui ! affirmai-je.

-          Racontez-nous la soirée en détails, demanda Jones. Depuis le début.

Je m’exécutai. Mon récit dura un bon quart d’heure et fût interrompu par la sonnerie du téléphone de Romain.

-          C’est Manon, notre sœur. Dit-il avant de s’éclipser.

Je continuai mon récit et Romain réapparut avant la fin. Une fois le point final accordé à mon histoire, Jones m’ordonna :

-          Recommencez votre récit. Depuis le début.

-          Quoi ? m’étonnai-je. Mais pourquoi ?

-          Tu n’as pas à savoir pourquoi, Zoé ! me gronda Romain. Tu recommences depuis le début ! Et je te jure que si tu oublies ne serait-ce qu’un seul petit détail, je te colle une fessée déculottée sur place, dans cette salle ! Nous t’écoutons !

Je déglutis puis m’appliquai à tout recommencer en essayant vraiment de ne rien oublier malgré la fatigue, l’alcool et la peur.

               

                Une fois mon deuxième récit très détaillé terminé et les questions associées répondues, Jones m’annonça :

-          Très bien, merci mademoiselle Duhamel. Vous pouvez rentrer chez vous. Veuillez rester à disposition de la police, il se pourrait que nous ayons d’autres questions à vous poser.

-          D’accord, dis-je.

-          Manon t’attend dans le hall, me dit Romain. Tu rentres avec elle à la maison. On se verra en début d’après-midi, toi et moi.

Sans répondre, je me dirigeai vers la porte et sortis de la salle d’interrogatoire. Je ne savais pas ce qui me faisait le plus peur : savoir que Gina avait disparu, être potentiellement impliquée dans sa disparition ou avoir à faire à ma sœur, puis à mon frère, puis à mon père. En plus de cette peur qui me tiraillait le ventre, il y avait une grosse fatigue. C’en fut trop pour moi : j’éclatai en sanglots. En passant devant la cellule où June, Hailey et Penelope étaient enfermées (je supposai donc que Beverly et Meredith étaient en train d’être interrogées), je lançai un regard larmoyant à mes amies, les faisant encore plus baliser. Je rejoignis malgré moi le hall d’entrée et vis Manon, assise sur une chaise, en train de m’attendre.

Dès qu’elle me vit plantée devant elle, ma sœur se leva. Elle me fonça dessus, m’attrapa par le bras et me décolla trois claques sur le jeans, tellement fortes et humiliantes que je n’avais pas assez de larmes pour les accuser. J’avais pris ces claques devant plusieurs policiers mais également devant le père de Meredith qui attendait également sa fille (et qui devait cautionner ce que ma sœur venait de faire !) et la mère de June (qui devait penser exactement la même chose que le père de Meredith).

Néanmoins, j’étais bien contente d’avoir gardé mon jeans pour recevoir ces trois bonnes claques, même si Manon me gronda – encore une fois devant tout le monde :

-          Tu me fais honte, Zoé ! Tu me fais vraiment honte ! En rentrant à la maison, JE vais te coller une fessée mémorable ! Demain, ROMAIN va te coller une fessée mémorable ! Et quand il rentrera, PAPA va te coller une fessée mémorable ! C’est la DERNIERE fois que tu fais ça, Zoé ! La DERNIERE, je te le garantis ! On va s’en assurer ! Tu n’oseras plus JAMAIS refaire une bêtise pareille ! JAMAIS, tu entends ?!

-          Veuillez signer là et là, m’indiqua le policier d’accueil.

Tout en pleurant, j’obéis. Ma sœur continuait de me gronder.

-          Merci mademoiselle. Vous êtes libre.

A ces mots, Manon me recolla trois claques sur le jeans, à l’instar des trois premières, puis m’attrapa par l’oreille et la tira jusqu’à ce que nous soyons arrivées à la voiture.

 

                Sur le trajet, je ne comprenais pas trop ce que j’avais fait de si grave. J’étais allée à une soirée avec des copines, comme n’importe quelle jeune fille de mon âge. J’avais un peu bu, comme n’importe quelle jeune fille de mon âge. Nous avions mis la musique un peu forte et avions été balancées par des voisins un peu chiants, d’accord. Cela valait-il vraiment les trois fessées monumentales que j’allais recevoir ? Oui, Gina a disparu. Oui, Brook a fait un coma éthylique. Mais est-ce que c’est ma faute ? Est-ce que c’est mon problème ?

J’exposai mon cas à Manon en lui faisant comprendre que je n’avais pas fait tant de bêtises que ça. Ma sœur me rétorqua :

-          La raison pour laquelle nous allons te punir sévèrement, Zoé, c’est que boire de l’alcool au goulot pendant une soirée et te retrouver au poste de police n’est vraiment pas correct !

-          Mais ce n’est pas ma faute !

-          Tu le penses vraiment ?! me gronda ma sœur dont la conduite, adaptée à sa colère, s’avérait brusque. C’est la deuxième fois que nous devons aller te chercher au poste de police à la suite d’une soirée ! Si tu étais rentrée toute seule comme une grande à une heure du matin, j’aurais sûrement passé l’éponge sur ton odeur pestilentielle d’alcool ; mais il a fallu que je vienne te chercher au poste ! Alors peu importe comment tu t’es débrouillée pour en arriver là, peu importe si tu es fautive ou non ! J’ai du aller te récupérer au poste et ça, tu vois, ça ne passe vraiment pas !

 

Nous arrivâmes à la maison. Manon entra sa voiture dans son garage et m’ordonna :

-          Tu vas immédiatement prendre ta douche et te mettre en pyjama. Je te rejoindrai dans ta chambre.

-          Manon, s’il te plaît…

-       Obéis, Zoé ! Ne m’oblige pas à te donner une fessée supplémentaire sur le champ !

Je soufflai d’agacement et sortis de la voiture. Lorsque je traversai la pièce à vivre, Trent, qui regardait la télé, m’interpella :

-          Honey…

-          Pas maintenant ! lui répondis-je sèchement.

-          Mais Honey…

-          J’ai dit : « Pas maintenant ! » ! aboyai-je. Toi, tu es l’ado parfait qui ne fait jamais de bêtises, qui n’est jamais puni parce qu’il rentre toujours bien à l’heure et bien sobre ! Ce n’est pas mon cas, d’accord ?! Quand un cancre se met dans le pétrin, ce n’est sûrement pas du réconfort du premier de la classe dont il a besoin ! Alors laisse-moi, bébé. S’il te plaît. Juste le temps que ça aille mieux et que je dorme un peu. Je reviendrai vers toi très vite.

Je m’étais un peu adoucie au fur et à mesure de ma tirade, voyant mon homme se décomposer devant ma colère. Il ne méritait pas ça. Je l’embrassai quand même avant de filer sous la douche.

 

                Pyjama enfilé, brossage de dents effectué. Je sortis de ma salle de bains et rejoignis ma chambre : Manon m’attendait, assise sur mon lit.

-          Viens ici, Zoé ! me dit-elle en me montrant ses genoux.

-          Manon, je t’en supplie…

-          Obéis avant d’aggraver ton cas !

J’avançai à reculons vers ma sœur ; Manon m’attrapa par le poignet et me tira vers elle pour accélérer le mouvement. Je me retrouvai à plat ventre en travers de ses genoux.

Jusqu’à présent, je n’avais pas reçu beaucoup de fessées de la part de Manon. Cependant, elles ont à chaque fois été marquantes, assez pour me dissuader d’être récalcitrante. Seulement là, j’avais vraiment l’impression que ma sœur allait me faire regretter d’être née. Ce pressentiment ne disparaissait pas. D’ailleurs, Manon confirma mon intuition :

-          J’ai eu papa au téléphone, me dit-elle en baissant mon bas de pyjama. Il tient à ce que je sois intraitable avec toi.

-          Manon, je t’en supplie ! priai-je, les larmes coulant sur mes joues. Plus jamais tu n’auras à me récupérer au poste, plus jamais ! Je t’en supplie…

-          Effectivement, dit ma sœur en baissant ma culotte. Nous allons nous en assurer.

Les claques commencèrent à tomber, très fortes. Ma sœur ne me ménageait pas et ce, dès le départ. Ce fut très vite insupportable pour moi et je me mis immédiatement à gigoter, à tenter de parer ses claques et à la supplier d’arrêter.

Manon stoppa un instant ses horribles claques pour pouvoir mieux me maintenir : elle me repositionna durement, enferma mes jambes dans les siennes et maintint ma main libre bloquée dans le creux de mes reins. Puis, elle se remit à taper très fort : je n’avais plus que ma voix pour protester.

Ma voix, ma sœur s’en fichait pas mal : je pouvais hurler tout ce que je pouvais, cela n’arrêtait en aucun cas sa main punitive. Jamais je n’aurais imaginé que ma sœur puisse me faire aussi mal, rien qu’avec une fessée. Mes fesses me brûlaient et Manon ne s’arrêtait pas. C’était un véritable calvaire.

-          Manon, je t’en prie ! Je t’en supplie ! Stop ! Arrête !

-          Au cas où tu l’aurais oublié, je sais pertinemment ce que c’est que de prendre une fessée de ce genre, me répondit-elle. Je peux très bien juger si c’en est assez ou non ; et je suis intimement convaincue que tu n’as pas encore retenu la leçon.

-          Si ! Siiii ! Manon, j’te jure ! J’te promets ! Oh, pitié…

Je n’avais plus assez de larmes, plus assez de voix, plus rien. J’étais totalement à la merci de ma sœur qui me matraquait le derrière avec son horrible main.

               

                Un quart d’heure. Selon ma pendule, c’est le temps que j’avais passé en travers des jambes de ma sœur, à me prendre des claques aussi puissantes les unes que les autres.

-          Va me chercher le strap, m’ordonna Manon. Premier tiroir du haut, dans le buffet sur la mezzanine.

-          Manon, s’il te plaît… pleurai-je.

-          Tu veux revenir sur mes genoux ?!

-          Non !

-          Alors va me chercher le strap. Je vais t’en donner vingt coups, ensuite ce sera terminé jusqu’à ce que Romain s’occupe de toi.

-          Manon, ne fais pas ça, s’il te plaît…

Puisque je n’obéissais pas, ma sœur m’attrapa et en quelques secondes, je me retrouvai de nouveau allongée sur sa cuisse à recevoir les mêmes horribles claques que pendant le quart d’heure précédent.

-          Pitié ! Je vais aller le chercher ! Pitié, Manon !

Mais elle ne s’arrêtait pas.

-          Puisque que tu n’obéis pas, j’en conclus que tu n’as pas compris la leçon, Zoé ! grondait-elle. Ce n’est pas grave, je vais l’appuyer un peu plus pour qu’elle rentre !

A ces mots, Manon monta encore en intensité. Je hurlais à présent. Jamais je n’aurais cru ma sœur capable de ça. Jamais je n’aurais cru avoir tant mal avec une simple fessée à la main. Je n’en pouvais plus.

 

                Manon me lâcha pour la deuxième fois.

-          Maintenant, tu vas me chercher le strap, Zoé. Dépêche-toi. Si tu n’obéis pas maintenant, je te remets sur mes genoux. On peut faire ça toute la nuit, ça ne me dérange absolument pas ! C’est pour toi que c’est embêtant : non seulement tu prolonges la fessée que je te donne, mais en plus tu prends sur le temps de répit que tes fesses auront avant la fessée que Romain te donnera. Et crois-moi, il vaudrait mieux pour toi que tu prennes le plus de répit possible !

Je donnai le strap à ma sœur, en pleurant. Je la suppliais du regard mais elle ne montrait aucun signe de faiblesse.

-          Allonge-toi sur le lit. Mets un coussin sous tes hanches.

J’obéis, n’ayant plus la force de protester.

-          Tu comptes, m’ordonna Manon.

Ce furent les pires coups depuis très longtemps. A cause de mes fesses déjà très meurtries, je ne les supportais pas et hurlais à chaque fois que le strap cinglait mon derrière. Au dernier coup, j’étais totalement soumise et repentante.

 

                Manon me coucha dans mon lit et partit prendre sa douche. Une fois elle-même en pyjama, elle me demanda :

-          Tu veux que je dorme avec toi, ma puce ?

J’acquiesçai d’un signe de tête. Ma sœur entra alors dans mon lit et je me blottis dans ses bras. Elle me consola avec un câlin digne d’une deuxième maman.

Je m’endormis alors que Manon me caressait les cheveux, flippée à l'idée de me réveiller dans quelques heures et de me retrouver face à mon frère. Avec ce que Manon m'avait déjà donné, j'ignorais si mes fesses survivraient à mon frère !

Commentaires

  1. Hello, et bien Zoé s'est encore mise dans le pétrin... ça va barder pour elle !

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  2. Bon, en même temps, ce n'est pas tellement de sa faute si une a disparu et l'autre à trop bu ! On n'est pas responsable de tout le monde. Bon, maintenant, il va falloir qu'elle choisisse mieux ses copines LoL - J'espère que son père va essayer de comprendre ce qu'il s'est passé avant de décider de son sort ! Il pourrait peut-être être plus clément selon les circonstances !!! non ?

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  3. Pauvre Zoé. Pour le coup c'est pas vraiment de sa faute, elle se trouvait juste au mauvais endroit au mauvais moment. Hâte de lire la rencontre avec son frère. Cette fin nous laisse sur notre faim :P

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  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -