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Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Séjour)

 


JOUR 1

 

                Mon TGV ayant été supprimé, je profitai de la voiture d’un couple d’amis pour descendre sur Bordeaux. Je me posais plein de questions concernant ce séjour et j’attendais énormément de réponses.

 

                15h. J’attendis plusieurs minutes au point de rendez-vous fixé par Baay. J’étais super contente de passer ce séjour en compagnie d’Yves et de Sarah (une autre tutorée d’Yves, qui est une de mes bonnes amies) mais je ne perdais quand même pas de vue l’objectif de mon passage bordelais : ces quatre jours seraient déterminants pour le tutorat. Ils me diraient si oui ou non Yves peut rester mon tuteur. Suite à la première séance, je gardais l’espoir tout en ayant des doutes : ce séjour s’avèrerait crucial.

               

                Une fois en voiture avec Baay et Sarah, nous passons chez mon amie pour qu’elle récupère ses affaires pour le séjour. Puis, après quelques emplettes à la pharmacie et au supermarché, nous nous rendons place de la Bourse pour nous poser dans un bar et boire plusieurs verres (softs, je le précise !) en attendant 19h, heure de rendez-vous devant le restaurant où nous dînerions avec Gabriel.

 

                En retrouvant Gabriel devant ce fameux restaurant, mon visage s’illumina et je courus dans ses bras, ne voulant plus le lâcher. Je n’ai pas vu mon meilleur ami, mon frère de cœur, depuis le mois de mai : une période beaucoup trop longue pour mon petit cœur meurtri par la distance entre lui et moi. Gabriel et moi sommes fusionnels depuis notre rencontre il y a quelques années. Parfois, nous sommes tellement fusionnels que ça en devient explosif ; mais nous nous rabibochons instantanément et redevenons toujours plus collés l’un à l’autre (enfin, surtout moi collée à lui, en fait !).

Sarah connaît bien Gabriel : mon meilleur ami était notre tuteur commun, à l’époque. Aujourd’hui, c’est Yves notre tuteur commun ! J’en viens à croire que Sarah et moi sommes réellement connectées. J’en suis d’ailleurs ravie : elle est vraiment chère à mon cœur.

                Durant le repas, nous parlons de tout et de rien. La petite crêperie où nous nous sommes installés est charmante. La nourriture y est délicieuse et le rapport qualité-prix, parfait.

Au fil de la discussion, Yves et Gabriel en vinrent à s’attarder sur mon cas et notamment sur ma santé qui bat de l’aile. Gabriel (qui est, en dehors d’Hugo, la personne qui me connaît le mieux sur Terre) émit de nouvelles mises en garde à l’attention d’Yves :

-          Fais attention, Lucie est très bonne comédienne !

-          Je sais, répondit Baay. Elle m’a déjà eu une fois mais elle ne m’aura pas deux fois !

-          Oh que si, affirma Gabriel. Elle va même encore t’avoir cinq ou six fois ! Ne la sous-estime pas ! Avec Lucie, il ne faut jamais baisser la garde ! Jamais !

Je pensai que Baay prit bonne note de ces avertissements.

 

                Pour aider la digestion, nous allâmes nous promener dans le vieux Bordeaux et finîmes par atterrir à la Foire où je fis la démonstration à mes accompagnateurs de mon statut indétrônable : championne de tir à la carabine ! Et pour cause : je ne loupai pas un seul ballon sur les dix plombs tirés, si bien que même des touristes étrangers me félicitèrent. Ravie, je repartis avec une jolie peluche licorne violette que je baptisai en hommage à Sarah.

 

                La séparation avec Gabriel fut compliquée. Je savais que je ne le reverrai pas avant Noël, lorsqu’il viendrait passer le réveillon dans ma famille. Je lui fis d’énormes câlins pour tenir ces deux longs mois qui nous sépareraient de nos retrouvailles.

 

                Arrivés chez Yves, celui-ci me fit visiter sa demeure. Campagnarde et rustique, la maison de mon père de cœur est bien loin d’offrir le confort et la propreté dont j’ai l’habitude dans ma vie quotidienne de petite princesse ; mais pour trois jours, ça irait très bien.

Puisqu’il se faisait tard (environ une heure du matin !), Baay nous envoya nous coucher Sarah et moi après que nous ayons toutes les deux prises tour à tour une bonne douche. La configuration des lieux obligeait Yves à nous faire dormir ensemble, Sarah et moi. Quelle erreur ! Mettez deux très bonnes copines dans le même lit…il est certain qu’elles ne dormiront pas tout de suite, malgré l’heure très avancée !

                Une dizaine de claques tomba sur les fesses de Sarah lorsque celle-ci refusa de donner son téléphone à notre tuteur. Cependant, après cette dizaine de claques, elle céda. Baay voulut alors emporter également mon téléphone mais je protestai : « J’ai programmé mon réveil ! ». Alors il me le laissa : deuxième erreur. Nous nous servîmes de mon smartphone pour regarder une série dont nous sommes fans toutes les deux. Yves passa nous voir quelques minutes plus tard et gronda :

-          Vous vous foutez de moi, là ?!

-          Non, mentis-je. On regarde juste une bande-annonce et on éteint !

Baay laissa passer et nous continuâmes à regarder notre épisode pendant une dizaine de minutes, jusqu’à ce que notre tuteur réapparaisse :

-          Non mais là, vous vous foutez vraiment de moi !

-          On finit notre épisode, annonçai-je.

-          Non, vous éteignez tout de suite !

-          On finit notre épisode ! insistai-je avec aplomb.

-          Lucie, éteins-moi ça ! ordonna-t-il en faisant le tour du lit pour s’approcher de moi.

-          On finit notre épisode ! répétai-je avec la même détermination.

-          Lucie…

-          Baay…

-          Lucie, tu veux subir le même sort que Sarah ?!

-          Non, ça va aller.

-          Alors éteins-moi ça !

-          On finit notre épisode !!

-          Lucie !

-          Baay ! répondis-je, amusée.

Ça y est, Yves souleva la couverture et me tourna sur le côté dans l’intention de me claquer les fesses. J’avais trouvé mon nouveau tuteur très patient sur ce coup-là. Trop patient, même. Lorsque j’avais fait passer le même test à Gabriel deux années plus tôt, il m’avait avertie une seule et unique fois avant que ça tombe !

                Yves me claqua le pyjama plusieurs fois, m’ordonnant d’éteindre. Je tins tête. Je repris une dizaine de claques sur le pyjama. Je continuai de tenir tête. Je repris une dizaine. Même chose. Mon tuteur me baissa alors le bas de pyjama et la culotte et me colla une nouvelle dizaine. Malgré la honte que tout cela se passe devant Sarah, je ne comptai pas lâcher.

-          Eteins-moi ça tout de suite, Lucie !

-          Tu vas céder avant moi ! provoquai-je.

-          Ah, tu crois ça ?!

Ma réplique fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase : je me retrouvai à plat ventre sur le lit, mes mains bloquées dans le creux de mes reins, le genou de Baay appuyé sur mon dos pour me maintenir en place et sa main martelant mes fesses. Je résistai encore une bonne minute avant de céder.

Agacée d’avoir perdu cette bataille, je râlai, informant Sarah qu’Yves le paierait dès le lendemain.

                Jamais je n’aurais eu l’aplomb de tenir tête à Gabriel ou à Thomas de cette manière. Jamais. De toute façon, après un seul avertissement, la fessée que j’aurais reçue aurait été tellement dissuasive que je me serais immédiatement couchée. Cependant, Yves, j’avais terriblement envie de le tester !

 

JOUR 2

 

                Je me levai aux alentours de dix heures, après une bien courte nuit. Si huit heures de sommeil suffisent à la plupart des gens, l’ancienne narcoleptique que je suis a bien besoin de ses dix heures de sommeil minimum.

                Yves et Sarah étaient déjà levés, pas depuis longtemps. Nous nous installâmes pour déjeuner et je pris soin de penser à prendre mon médicament, même avec une bonne heure de retard.

               

                Le petit déjeuner pris, Baay m’emmena dans la chambre pour que l’on « discute » d’une chose. Ce n’était pas d’ailleurs pas n’importe quelle chose : le coup de fil de mon gastroentérologue alertant sur mon état de santé très critique. Yves me laissa debout au milieu de la pièce et, tout en baissant mon bas de pyjama et ma culotte, me sermonna :

-          Tu m’as vraiment mis dans un état pas possible avec cette histoire, tu le sais, Lucie ?

-          Oui…

-          Je ne veux pas que ça se reproduise !

Baay tournait autour de moi et lorsqu’il arrivait à hauteur de mes fesses, je prenais une bonne claque. Dès que la première fut tombée, je mis instantanément mes mains en protection. A chaque fois, Yves les dégageait pour me filer une nouvelle claque jusqu’à ce que le rythme s’intensifie et qu’il me bloque les deux mains dans le dos pour une très bonne claquée debout.

                Yves sait (comme vous tous, désormais !) que la fessée debout est ma bête noire. Pour le coup, cette nouvelle punition commençait très fort. Mon père de cœur m’avait promis cinq fessées de 45 minutes aujourd’hui pour punir mon manque de sérieux face à ma maladie : j’espérais que ce ne serait pas 45 minutes dans ce style… !

                Heureusement, après cinq ou six coups de martinet bien appuyés, je fus vite sommée de m’allonger sur le lit. Plusieurs claques tombèrent, toutes aussi douloureuses les unes que les autres. Elles furent suivies par une dizaine de coups de martinet. Ça commençait vraiment fort… J’étais néanmoins rassurée, ayant aperçu plusieurs instruments en entrant dans la pièce : la main et le martinet ne dureraient pas. Ce fut le cas : je pris plusieurs coups de paddle en plexiglas, puis plusieurs coups de règle en bois. Puis, ce fut le retour de la main… Je ne peux absolument pas dire que tout cela ne m’atteignit pas physiquement : ça aurait atteint n’importe qui. Tous ces instruments font mal, il faut l’avouer ! Cependant, je n’étais pas du tout atteinte psychologiquement et mon mental d’acier n’était pas prêt à craquer. Loin de là. Jusqu’à présent, mis à part le passage debout et les quelques interventions de la main, Baay n’avait pas utilisé mes points faibles. J’étais donc encore loin d’avoir dit mon dernier mot. Je n’avais pas fini de lui tenir tête et de faire ce que je voulais quand je voulais !

                Cette punition dura…dix minutes. Douze tout au plus. Nous étions donc trèèès loin des 45 minutes annoncées, qui étaient d’ailleurs censées être multipliées par cinq et étalées tout au long de la journée. Il ne m’avait pas fait craquer, il n’avait pas fait ce qu’il avait annoncé et ma confiance s’étiolait donc une nouvelle fois. J’avais déjà eu de très gros doutes suite à la première séance… ces doutes se confirmaient.

 

                Je me réfugiai dans notre lit à Sarah et moi et pleurais toutes les larmes de mon corps. La déception était telle que j’avais l’impression (en bonne hypersensible…) que c’était la fin du monde. Moi qui avais fondé tant d’espoirs en Yves, qui lui avais donné une seconde chance après une première séance mitigée (alors que d’habitude, je ne donne pas de seconde chance, sachant très bien que si je ne crains pas mon nouveau tuteur dès la première séance, alors c’est foutu…), qui y avais tellement, tellement cru… Tout s’effondrait. Je me sentais totalement désemparée. J’avais passé énormément de temps à expliquer à Baay mon fonctionnement, tout comme Hugo et Gabriel lui avaient expliqué. Mais non, ça ne collait quand même pas.

                Je sais que je suis une tutorée difficile à prendre en charge. Ça, je le conçois volontiers. Le fait que je sois THPI (Très Haut Potentiel Intellectuel) est difficile à gérer. Le fait que je teste constamment est difficile à gérer. Le fait que la fessée soit pour moi une façon de me discipliner et qu’elle ait un impact réel sur ma vie quotidienne est difficile à gérer : il ne s’agit pas là d’un simple fantasme ou d’un jeu. Il s’agit de placer les limites que je n’ai jamais eues et de m’apprendre les contraintes et la frustration pour que je puisse enfin réussir à m’intégrer dans la société. Pour qu’enfin, je sache respecter une hiérarchie et ne pas faire virer au bout de deux jours pour insubordination. Les enjeux sont grands et la mission est rude. Si plusieurs de mes anciens tuteurs ont trouvé les bonnes clés pour faire fonctionner la serrure, ce n’est pas le cas de tous.

Justement, parce que je sais être un cas difficile, je demande toujours quelqu’un d’expérimenté. Je ne déroge jamais à ce critère. Seulement, pour Yves, je l’ai fait. Je ne regrette rien car j’ai noué un lien avec une personne extraordinaire mais pour moi c’était tout de même un échec : après Antoine, le tutorat avec Yves ne fonctionnerait pas non plus. Retour à la case départ. Il allait falloir reprendre les recherches…

 

                J’étais tellement, tellement triste et déçue que je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer à en avoir des spasmes. Appeler Hugo dans cet état-là serait une grosse erreur : cela le ferait paniquer, chose complètement inutile. Je décidai alors d’envoyer un texto à Gabriel : « Appelle quand tu as cinq minutes. Ça ne va pas… ». Il appela dans la minute qui suivit :

-          Allô ?

-          Qu’est-ce qui se passe, Lucie ? demanda-t-il, inquiet.

Je lui racontai ce qui s’était passé en hoquetant.

-          …et tu vois, toutes ces menaces, toutes ces paroles en l’air pour rien. Comment pourrait-il être crédible à mes yeux, maintenant ?

-          Bon Lucie, calme-toi ! me gronda-t-il. Il ne s’est rien passé de grave, ça ne sert strictement à rien de te mettre dans un état pareil !

-          J’suis désolée… dis-je en pleurant. Mes émotions sont tellement décuplées que j’ai du mal à les contrôler…

-          Oui, je sais…se radoucit-il. Il faut que tu accuses la déception.

-          C’est ça… J’avais tellement envie que ça marche cette fois-ci…

-          Je sais, Lucie… Mais tu sais, tu as eu beaucoup de chance auparavant ! Tu as eu beaucoup de chance de trouver Charlotte tout de suite, puis moi dans la foulée, puis Thomas dans la foulée, presqu’immédiatement… Normalement, ça ne se passe pas du tout comme ça ! Il faut plusieurs essais pour que ça colle réellement, tu sais !

-          Je me doute bien, c’est juste que…je ne sais pas si j’ai encore l’énergie de tout reprendre à zéro…

-          Bien sûr que si ! Là, tu dis ça parce que tu es déçue mais tu vas la trouver, l’énergie ! Il le faut. Tu sais qu’il n’y a que cette méthode qui fonctionne. Regarde tous les progrès que tu as fait avec Thomas ! Tu sais que c’est pour ton bien, tu n’as pas le choix… Si tu n’as pas cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, tu n’arriveras pas à t’autodiscipliner. De plus, Hugo n’a pas le temps pour ça – et ce n’est pas son rôle – et moi, mon travail ne me rend pas assez disponible pour reprendre ton tutorat. De toute façon, nous sommes beaucoup trop fusionnels pour que cela fonctionne. Donc pas le choix : il faut reprendre tes recherches. Hugo et moi allons t’aider et tout ira bien.

Avoir Gabriel au téléphone me permit de dédramatiser. Je me calmai un peu, bien que mes larmes continuèrent de couler. Je me rallongeai et pleurai sur mon oreiller jusqu’à ce que, quelques minutes après avoir raccroché avec Gabriel, Baay entre dans la chambre et vienne s’asseoir à côté de moi sur le bord du lit.

-          C’est parce que j’ai dépassé tes limites que tu es dans cet état-là ? me demanda-t-il.

-          Non… Non, tu n’as pas dépassé mes limites, je te rassure. Loin de là…

Il y eut un silence. Je n’ai pas pour habitude de rester silencieuse mais j’étais tellement paumée que je ne savais pas comment amener les choses sans être blessante. J’aime Yves et je ne voulais en aucun cas lui faire du mal.

-          Lucie, il faut que tu me parles. Je ne veux pas qu’il y ait de non-dits entre nous.

-          Pourquoi tu n’as pas fait ce que tu avais annoncé ? demandai-je en tentant de rester la plus calme possible.

-          Parce que j’ai bien vu que tes réactions physiques étaient vives, je ne voulais pas aller trop loin.

J’avais beaucoup joué la comédie et visiblement, ça avait porté ses fruits.

-          Oui mais tu n’es pas allée au bout de ce que tu as dit ! rétorquai-je. Et tu n’as pratiquement utilisé aucune de mes faiblesses ; or seules mes faiblesses peuvent me faire craquer psychologiquement et tu le sais… Tu le sais que j’ai un mental d’acier et que si on ne le fait pas craquer, ça ne sert à rien… C’est juste taper pour taper…

Je sais que ce point-là est particulièrement compliqué à comprendre. Je le dois sûrement à Gabriel et à Thomas qui m’ont rendue particulièrement endurante… Il n’y a qu’avec mes points faibles que la leçon est réellement comprise. Main, debout ou OTK ou allongée à plat ventre. Les gros points faibles qui me font craquer…

 

                La discussion avec Yves amena un constat : le tutorat ne pouvait pas fonctionner. Je ne craignais pas Baay et c’était clairement le cœur du problème. De plus, 85% des punitions annoncées n’avaient pas été exécutées et lorsqu’elles l’ont été, elles m’ont été supportables… Dans ce cadre-là, impossible que je sois soumise à l’autorité d’Yves, donc impossible qu’il y ait de réels changements dans ma vie quotidienne.

Cependant, ce n’était pas parce qu’Yves cessait d’être mon tuteur que nous balayerons notre relation d’un revers de main. Je me suis attachée à lui et il m’était impossible de couper les ponts. Je le rassurai donc :

-          Tu es et resteras mon père de cœur. S’il y a quelque chose qui ne te plaît pas, tu as quand même le droit d’intervenir.

-          Puisque tu en parles, il y a quelque chose dont j’aimerais te parler…

-          Oui ?

-          Ce matin, tu m’as très mal répondu. Tu m’as mal parlé et je n’ai pas du tout apprécié.

-          Pourtant, sur le coup, tu n’as absolument pas réagi ! lui reprochai-je.

-          Eh bien…je vais le faire maintenant.

Je me retrouvai en deux-deux en travers des genoux de mon père de cœur. Il me baissa mon bas de pyjama et ma culotte et me dit :

-          Je refuse que tu me parles mal, Lucie. Tu comprends ?

-          Oui, répondis-je sereinement.

Même si ce revirement était inattendu, je ne stressais pas, signe qu’effectivement je ne craignais pas Yves. Cependant, être allongée en travers de ses genoux constituait l’un de mes points faibles et je commençais à me poser sérieusement des questions ; d’autant plus qu’il n’y avait aucun instrument à sa portée…juste sa main.

                Lorsque les claques se mirent à tomber, mes questions furent étayées par des réponses inquiétantes : oui, j’allais passer un mauvais quart d’heure. Cette fessée était inattendue (je n’avais donc pas eu le temps de m’y préparer psychologiquement et de me constituer le mental associé) et commençait très fort. Sur mes fesses meurtries suite aux deux précédentes fessées, les claques résonnaient d’autant plus !

 

                Vingt-cinq minutes. Je passai vingt-cinq minutes sur les genoux d’Yves, à prendre de bonnes claques. Heureusement, il a fait une dizaine de pauses (un luxe auquel je ne suis absolument pas habituée) ; mais j’avais quand même passé vingt-cinq minutes à me faire punir. Ce fut un réel combat de coqs dans lequel je mis longtemps à capituler. Baay ne s’arrêta que lorsque je reconnus son autorité en acceptant de répondre à chacune de ses questions par « Oui Baay » ou « Non Baay ». Lorsqu’il entreprit de sortir de la chambre, je lui lançai un : « Je te déteste ! » signe qu’il avait gagné la partie et que j’étais terriblement vexée.

En plus de la vexation, j’étais chamboulée : après une discussion signant la fin du tutorat, Yves s’avérait agir comme il aurait fallu le faire dès le départ… Cependant, cela n’enlevait pas les menaces non exécutées et les limites trop larges. Ma décision ne changerait donc pas.

 

                Je fus malade une bonne partie de la journée à cause du décalage de mon rythme quotidien. Je m’étais couchée à presque 2h du matin au lieu des 22h30 recommandées (je dis bien recommandées…), j’avais pris mon médicament et mon petit déjeuner à 10h20 au lieu de 9h… Nous avions déjeuné à 13h au lieu de 12h. C’en était trop : je fus clouée au lit durant trois heures pour tenter de reposer mon corps et mes douleurs.

                Après une douche, je m’habillai et pris ma collation (à 16h30 au lieu de 16h…) et nous allâmes nous promener un peu Yves, Sarah et moi. Je pris beaucoup sur moi durant cette balade : je me sentais faible, sans aucune énergie et complètement crevée. De plus, après un faux mouvement de mon genou sans ligaments croisés, chaque pas m’arrachait une petite douleur lancinante. Nous passâmes néanmoins un bon moment et profitâmes des magnifiques couleurs de l’automne, ma saison préférée.

 

                En rentrant à la maison, je me mis en cuisine et nous mangeâmes à… 19h30 au lieu de 19h. Mes douleurs dans le ventre réapparurent.

 

                Après le dîner, Yves m’annonça une nouvelle fessée pour me faire payer mes excès niveau santé. Suite à la discussion ce midi, il m’avait dit : « Mais tu les prendras quand même ! 45 minutes sur mes genoux, à la main ! ». Au final (Dieu merci, sur ce coup-là !), il régla le minuteur sur 15 minutes.

Allongée à plat ventre sur le lit, je pris donc quinze minutes de fessée à la main. Heureusement qu’il y eut encore de nombreuses pauses car mes fesses meurtries en avaient déjà marre ! J’avais oublié ô combien il était douloureux de prendre une fessée sur des fesses portant déjà les stigmates des précédentes ! Prendre une nouvelle tannée dès le lendemain et/ou le surlendemain, ça fait très, très mal ! Il faudra d’ailleurs que je m’en souvienne pour ménager un peu mes héroïnes… !

 

                Suite à cette nouvelle fessée, j’appelai Gabriel qui attendait de mes nouvelles, inquiet depuis notre discussion du midi. Je l’informai de ce qui avait été décidé et nous nous répétâmes que malgré la déception, il faudrait commencer à chercher un tuteur le plus tôt possible.

                J’eus ensuite Hugo au téléphone et lui racontai ma journée. Il se mit très en colère (comme rarement je l’ai entendu !) après Yves qui ne m’avait pas imposé de respecter les horaires indiquées pour ma santé : aucun repas n’avait été pris à l’heure dans la journée. Devant l’urgence de mon état, Hugo était dans une colère noire : « Je t’ai envoyée chez lui en toute confiance et j’apprends quoi ?! Que c’est encore pire que quand tu es à la maison ?! ». L’homme de ma vie ajouta : « C’est fini, Lucie ! Je n’ai plus du tout confiance en lui ! Je ne veux plus qu’il soit ton tuteur ! Il peut continuer à te « cadrer » le temps que tu es chez lui car justement, tu es chez lui et tu respectes ses règles mais dès que tu rentres à la maison, c’est terminé ! Ce ne sera plus ton tuteur et il ne te donnera plus de corrections ! ».

Bon, eh bien c’était dit. La décision était définitivement prise.

 

                J’allai me coucher aux alentours de 22h30. Ne souhaitant pas dormir (malgré un très gros besoin de sommeil, je déteste dormir ! J’ai l’impression de perdre du temps !), je décidai de prendre mon notebook et de commencer à rédiger le séjour. Yves vint me voir en me disant :

-          C’est bien que tu sois couchée. Tu promets de ne pas veiller trop tard ?

-          D’accord, dis-je sans aucune conviction.

Avant de commencer la rédaction, j’envoyai un message à Gabriel pour lui donner le bonjour d’Hugo. Il était 22h32, Gabriel tilta de suite :

-          Tu n’es pas couchée ? me répondit-il.

-          Si…

-          Mais tu ne dors pas.

-          Non.

-          Je peux savoir pourquoi ?

-          Je n’ai pas envie.

-          Je me fiche que tu aies envie ou pas, Lucie ! Tu dors, un point c’est tout !

-          J’ai pas envie !

-          Lucie… !

-          En plus, j’ai l’accord d’Yves pour veiller un peu.

-          Quoi ?! Comment ça ?!

-          Ben il m’a fait promettre de ne pas veiller trop tard mais c’est tout…

-          Oh put***…

-          Du coup, j’en profite.

-          Tu m’étonnes ! J’suis dégouté. Ça ne me fait vraiment pas rire, Lucie !

-          Ben oui mais bon…

-          Va dormir immédiatement !

-          Je vais dormir, Gab… T’inquiète !

-          Oui, mais dans deux heures ! Moi, c’est maintenant que je veux que tu dormes ! Sinon demain, ton p’tit déj’ sera décalé et tu seras encore malade !

-          On s’en fiche…

-          Rappelle-toi que je ne suis qu’à une heure de route, Lucie. Redis-moi encore une seule fois « on s’en fiche » et je viens demain pour te démonter.

-          Ok, désolée…

-          Va dormir maintenant.

Je ne répondis pas et… m’endormis près d’une heure et demie plus tard.

 

JOUR 3

 

                Je me lève aux environ de dix heures. Sarah et Baay sont déjà levés, eux aussi. Durant mon petit déjeuner, je fais part à Yves du fort mécontentement d’Hugo et Gabriel. Je ne pouvais pas lui cacher et je ne voulais pas qu’il l’apprenne par eux. Cela lui fichu un sacré coup, je m’en rendis bien compte. Je décidai de retourner me reposer, le laissant seul avec Sarah pour avaler la pilule. Je ne suis pas douée pour réconforter les gens dans ces moments-là. Je n’ai jamais les mots justes…

 

                A mon réveil à onze heures et demi, je me mis à cuisiner. L’ambiance était pesante et je sentais une grande tristesse chez mon père de cœur. Je ne pouvais malheureusement pas la pallier. J’avais l’impression qu’il ressentait aujourd’hui la déception que j’avais ressenti la veille. Il ne mangea presque pas durant le repas, ce qui fut compliqué à gérer pour moi. Je me sentais fautive sans pour autant savoir pour quelle raison je pouvais l’être.

 

                Baay possède un studio d’enregistrement. Après ma sieste, je décidais de prendre un bain durant lequel je cherchais une instrumentale et écrivis un texte à poser dessus. Cela allait me faire bizarre de reprendre le rap après huit années d’arrêt mais cela nous ferait penser à autre chose et la musique nous rapprocherait, Yves et moi.

                Ce fut le cas. Nous passâmes un très bon moment en studio et l’atmosphère se détendit jusqu’à redevenir sereine.

 

                Nous dinâmes à 19h. Pour le coup, aujourd’hui, Baay avait fait très attention à ce que je mange aux bonnes heures. Je commençais à me requinquer petit à petit et à me sentir de mieux en mieux.

 

                Nous passâmes la soirée à discuter tous les trois Yves, Sarah et moi. Ce fut un très bon moment de complicité comme je les aime.

Après un coup de fil à Hugo, 22h25 arrivèrent. Bien décidé à ne pas faire la même erreur que la veille, Baay insista pour m’envoyer au lit.

-          Je veux finir mon coloriage avant ! dis-je.

Oui, je suis légèrement addict à une application de coloriages Disney sur téléphone portable…

-          Non, Lucie ! Il est 22h26, tu vas au lit ! En plus, il faut encore que tu te mettes en pyjama…

-          Je veux finir mon coloriage !

-          Lucie, dépêche-toi.

-          Mais…

-          A 22h30, tu es allongée dans ton lit. Sinon, tu en prends une ! Il te reste trois minutes !

-          Ben c’est impossible !

-          J’m’en fiche. Tu te débrouilles !

-          Mais j’finis juste mon coloriage après j’y vais !

-          Non, Lucie ! Dépêche-toi, plus que deux minutes…

-         

-          Tu vas prendre une fessée, Lucie ! Je ne te le redirai pas !

Pfiou, cette phrase me fila des frissons partout. Pile poil le genre de phrase que je déteste que l’on me dise : infantilisante au possible. Cela, Baay le sait très bien…

                22h30, Yves se fâche. Je me lève de ma chaise et me dirige vers ma chambre pour me changer ; cependant, je m’y dirige d’une façon tellement nonchalante que Baay me gronde :

-          Dépêche-toi !

-          Mais c’est bon, là ! répondis-je insolemment.

Plaquée contre le mur du couloir et mes mains bloquées dans le dos, je pris de suite une bonne dizaine de claques sur mon fin pantalon. Satanée fessée debout…

Je me mis en pyjama en râlant puis allai me brosser les dents, me brosser les cheveux, faire un tour au pipi-room… Et pendant ce temps, Yves montait en pression : « Je te préviens, je compte cinq minutes de retard comme une minute de fessée ! ».

                Lorsque je fus enfin prête à aller me coucher, il était 22h43. Yves me colla alors deux minutes trente de fessée sur ses genoux, fessée tellement douloureuse, vexante et dissuasive que je fis extrêmement attention à ne pas m’en reprendre une ! Je faisais en sorte de cacher mon téléphone pour faire semblant de dormir dès que je l’entendais approcher de la porte… Au final, je m’endormis aux alentours de 23h30.

 

JOUR 4

 

Neuf heures, mon réveil sonne. Je prends mon médicament et déjeune à l’heure. Depuis la colère d’Hugo puis de Gabriel, Yves met un point d’honneur à respecter scrupuleusement mes consignes médicales.

Je profitai de la matinée pour écrire un nouveau titre de rap et cuisiner. Nous mangeâmes à midi pile et je postais une annonce à la recherche d’un nouveau tuteur avant de retourner en studio pour enregistrer le nouveau morceau.

Les paroles de ce nouveau titre étaient très lourdes : ce morceau est un hommage à mon meilleur ami, tué au Bataclan. Yves, Sarah et moi eûmes tour à tour notre lot d’émotions.

 

                Le morceau fini, je commençais à tomber littéralement de sommeil. Les maux de ventre se firent sentir et, en vue du voyage retour prévu ce soir, il fallait impérativement que je me repose. Problème : je n’avais pas du tout envie d’aller dormir : ce serait une perte de temps considérable ! J’ai tellement autre chose à faire que de dormir !

                Yves finit par m’y envoyer de force ; mais lorsqu’il passa quelques minutes plus tard et me découvrit sur mon téléphone, je fus instantanément déculottée et fessée. Heureusement, cela ne dura pas longtemps ; j’ignorais si mes fesses meurtries par les précédents jours en supporteraient davantage.

-          Je te préviens : si je te revois sur ton téléphone, tu auras droit à une fessée beaucoup plus longue et beaucoup plus douloureuse !

Pourtant, malgré mon immense fatigue, je luttais activement contre le sommeil. Je pris donc de nouveau mon téléphone et commençai à trier les premières candidatures reçues. Dès que j’entendais Yves s’approcher, je reposais mon téléphone et faisais mine de dormir… puis le reprenais une fois qu’il était reparti.

 

                17h30 : la libération ! Je peux enfin sortir du lit et je commence à faire ma valise. En l’apportant dans la pièce à vivre, je croise Yves qui me demande :

-          Alors, ça t’a fait du bien de dormir un peu ?

-          Euh…oui, mentis-je.

-          Bon, très bien.

-          En fait…j’ai pas dormi, avouai-je après avoir regardé la pendule et m’être dit qu’il n’avait pas le temps de m’en mettre une.

-          Comment ça ?! Tu m’as encore truandé ?!

-          Ben…Oui, ris-je.

-          Je n’ai pas le temps de t’en mettre une mais je vais envoyer un message à Gabriel pour qu’il le fasse !

-          Oh non mais t’es pas sérieux là…

-          Si, si ! Je suis sérieux ! D’ailleurs, je pense qu’on a finalement le temps. On a bien trois minutes pour que je t’en colle une !

-          Quoi ?! Non, non, on n’a pas trois minutes !

-          Si, si ! Ta valise est déjà prête, en plus. Viens avec moi dans la chambre…

-          Oh non, Baay ! Non mais s’il te plaît…

-          Viens avec moi, Lucie ! Je vais t’apprendre à me truander !

Baay m’avait attrapée par les poignets, impossible de ne pas le suivre. J’entrai dans la chambre à contrecœur et me retrouvai face à lui. Il remonta ma tunique et me baissa mon legging et ma culotte. Je sentais les claques debout venir, gros comme une maison. Cela ne m’enchantait guère.

-          Regarde-moi, Lucie !

J’obéis.

-          Tu crois que c’est normal d’essayer de me truander comme ça ?!

La première claque tomba, je mis mes mains en protection. Elles furent bloquées dans mon dos et plusieurs autres claques tombèrent. La vache, il avait l’air d’être en colère… Les claques qui tombaient n’étaient vraiment pas petites…

                Je fus vite basculée sur ses genoux pour une bonne fessée à l’ancienne, de celles que l’ont redoute et qui font terriblement mal ; car oui, celle-ci me fit vraiment mal, à me faire venir les larmes. De plus, Yves me grondait :

-          Pourquoi je te donne cette fessée, Lucie ?!

-          Parce que je ne t’ai pas obéi… répondis-je entre deux larmes. Je ne me suis pas reposée…

-          Pourquoi est-ce que tu dois te reposer ?!

-          Pour ma santé…

-          Pourquoi ?!

-          Parce que sinon je suis malade…

-          Elle est méritée ou non, cette fessée ?!

J’eus vraiment envie de répondre « non ». J’en crevais d’envie. Mais je n’étais pas du tout en position pour le dire alors :

-          Oui…

-          Oui, elle est mérité cette fessée ! J’en ai marre que tu ne m’obéisses pas, Lucie ! J’en ai marre que tu n’en fasses qu’à ta tête ! La prochaine fois que tu me truandes, cette fessée-là te paraîtra une fessounette comparée à celle que je te donnerai ! Tu as compris ?!

-          Oui…

-          Oui, qui ?!

-          Oui Baay…

Le passage très salé sur les genoux terminé, je fus mise debout face à l’armoire se trouvant dans la chambre. Yves me sommait de mettre mes mains sur la tête mais puisque je m’y refusai à plusieurs reprises, je pris d’innombrables claques debout dont certaines atteignaient grandement le calibre de Gabriel voire de Thomas. Je pris également une salve pour avoir dit « putain », une autre salve pour avoir soupiré d’agacement… Yves ne me lâchait pas.

-          Tu es ma princesse, Lucie mais ça ne veut pas dire que je te passe tout et n’importe quoi !

Typiquement le genre de phrase qu’un père dit à sa fille. Yves et moi avons vraiment cette relation.

 

                Lorsqu’il finit par me libérer, j’étais vexée au possible par cette punition qui, pour le coup, l’aurait rendu digne d’être mon tuteur. Si seulement il n’y avait pas les lacunes par ailleurs, Baay aurait été le candidat idéal. 

Lorsque nous partîmes en route pour la gare, je boudais toujours.

 

                A l’heure où je vous écris je suis assise dans mon lit et évidemment, mes fesses me font souffrir : trois jours de fessée, ça laisse des traces !

                Le bilan de ce séjour est mitigé : humainement, c’était génial. J’avais vraiment l’impression de faire un séjour chez mon père. Un père qui aurait très bien pu être mon tuteur mais qui avait instauré un cadre bien trop large pour que je puisse évoluer. Dans ce cadre, j’ai une trop grande liberté de mouvement, ce qui n’aide pas du tout. D’ailleurs, moi qui avais amené toutes mes affaires scolaires, je dois vous préciser que je n’ai même pas effectué un chouilla de devoirs alors que la pile de retard est juste monumentale puisqu'elle s'étale depuis…la rentrée.

 

                Je suis donc de nouveau à la recherche d’un tuteur ou d’une tutrice. Messieurs/mesdames, si jamais vous voulez tenter votre chance, c’est le moment ! J’ai déjà reçu plusieurs candidatures et les étudie avec intérêt : mais je suis également ouverte aux nouvelles candidatures !

                 Ainsi se termine la partie 3 de cette rubrique.


                Une chose reste sûre et certaine : Yves restera mon Baay et je resterai sa fille.

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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

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