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Un joli fantôme du passé (Chapitre 18 - 3ème partie)

 


Vendredi 26 février 2021

           

            Je me réveille un peu dans les choux aux alentours de 11h. Je remarque instantanément que ma sœur n’est plus dans mon lit. Cependant, une merveilleuse odeur entre dans ma chambre : je décide de sortir de mon lit et de la suivre.

-          Salut Honey, me lança Trent depuis la cuisine.

Manon et lui apparaissaient complices depuis les fourneaux, où ils avaient préparé un copieux et délicieux brunch. Cela me mit du baume au cœur de voir les pancakes, les œufs, le bacon et les mini-crêpes et gaufres préparées rien que pour moi.

-          Trent s’est dit que tu aurais besoin de réconfort, dit ma sœur. J’ai décidé de l’aider.

J’ai vraiment la meilleure famille du monde.

 

            Je profitai à fond du brunch et mangeai à n’en plus pouvoir. J’ignorais si j’allais pouvoir manger quoique ce soit au dîner de ce soir mais je devrais sûrement me forcer : papa serait rentré et il déteste que je saute un repas.

 

            Ce brunch passé, je filai m’habiller puis Trent et moi nous mîmes à nos devoirs sur ordres de Manon : c’était la condition pour que nous sortions hier soir. Au final, j’aurais préféré que ma sœur refuse ; nous aurions boudé un moment mais ça m’aurait évité de me retrouver au poste avec toutes les conséquences que cela a apportées…

 

            J’étais en train de bûcher sur mon DM de maths lorsque la porte d’entrée s’ouvrit. Romain rentrait d’une garde de presque 24h. Il avait des cernes et une démarche de zombie. J’espérai qu’il n’ait pas assez d’énergie pour s’occuper de moi mais mon espoir s’évanouit instantanément :

-          Zoé, toi et moi dans la bibliothèque. Maintenant.

Romain avait prononcé les mêmes mots que papa le mois dernier, lors de notre discussion suivant ma panne de réveil et mon absence au lycée durant une matinée. Décidément, mon frère était vraiment un clone de mon père.

Je jetai un œil désespéré à Trent puis me levai et me dirigeai vers la bibliothèque d’un pas lourd de sens.

-          Dépêche-toi ! gronda Romain. Je te préviens : je suis totalement épuisé alors ce n’est pas le moment de me gonfler !

Mon frère et moi entrâmes dans la bibliothèque et Romain referma la porte.

-          Tu vas au coin, m’ordonna-t-il.

Je le regardai avec des yeux ronds, complètement bouche bée. Devant mon absence de déplacement, Romain m’attrapa par le bras et me colla cinq énormes claques sur le derrière.

-          Tu crois que je plaisante, Zoé ?! me gronda mon frère. C’est ça ?!

-          Non… dis-je en me massant les fesses.

-          Quand je te demande quelque chose, tu le fais immédiatement ! C’est compris ?!

-          Oui…

-          Alors file au coin ! Tout de suite !

Je m’exécutai et fis en sorte de m’y tenir correctement pour ne pas aggraver mon cas.

-          Baisse ton pantalon et ta culotte tout de suite.

J’obéis encore une fois, me demandant bien ce qui allait m’arriver (même si j’en avais une petite idée).

-          Mains sur ta tête, continua Romain.

Ses désirs sont des ordres… Je me retrouvai dans une position on ne peut plus vulnérable, ce qui ne me plaisait guère, bien évidemment. Manon m’avait déjà assez amochée hier soir… mais je ne pensai même pas à en parler à Romain : il ne devait déjà être au courant et il s’en fichait totalement.

-          Réexplique-moi ce qui s’est passé hier soir.

-          Je…J’ai déjà tout dit lors de l’interrogatoire…

Trois énormes claques tombèrent.

-          Je me fiche que tu l’aies déjà dit ou non ! Je veux que tu me le réexplique, Zoé !

J’accusai ce qui venait de tomber avec quelques larmes. Puis, je me relançai pour la énième fois dans le récit de cette soirée maudite.

-          Tu te rends compte de tes actes, Zoé ?!

-          Mais je n’ai rien fait de mal…

Trois nouvelles claques tombèrent, semblables aux précédentes. Romain était en train de me tuer le derrière.

-          Ta copine Brook est dans le coma ! On a retrouvé ta copine Gina qui est également dans le coma ! ça aurait très bien pu t’arriver !

-          Non, car je sais boire, moi, contrairement à elles !

-          Dis-tu alors que c’était la première fois que tu touchais de l’alcool !! me gronda mon frère. Arrête de me baratiner, Zoé ! Tu ne sais absolument pas contrôler le rapport entre ton corps et l’effet que l’alcool a sur lui !

-          N’empêche que j’ai quand même su m’arrêter…

-          Tellement, que tes copines et toi avez fini en cellule de dégrisement !

-          J’étais un peu gaie mais c’est tout ! répondis-je.

-          C’est tout ?! C’EST TOUT ?! explosa mon frère.

Avec mon « c’est tout », je déclenchai une avalanche de claques, tellement forte que je peinais à la supporter. Je gigotai et me défendis ; Romain dû me maintenir fermement.

-          Ne me dis JAMAIS « c’est tout » quand tu arrives complètement bourrée en cellule de dégrisement ! C’est inadmissible, Zoé ! Toi aussi, tu pourrais être dans le coma ! Toi aussi tu aurais pu disparaître !

-          Pardon… formulai-je entre deux larmes. Je suis vraiment désolée, Romain…

Mon frère m’autorisa à me rhabiller (je ne me le fis pas dire deux fois !) me prit instantanément dans ses bras et me dit : « Si jamais tu me refais un coup comme ça, je te tue ! On ne s’en relèverait pas s’il t’arrivait quelque chose, Zoé ! Je ne veux plus que tu te mettes en danger, tu entends ?! Tu auras vraiment à faire à moi… ! ».

J’acceptai le câlin de mon grand frère protecteur, envahissant, strict, mais quand même super attachant. C’est fou ce que je l’aime, bien qu’il me fasse des misères…

Lorsque nous relâchâmes notre étreinte, je m’aperçus que quelques larmes avaient coulé sur les joues de mon frère. Je me rendis alors compte que sa colère était due au fait qu’il avait eu très peur pour moi, en voyant l’état de mes copines.

-          Oh, et tu es privée de sortie jusqu’à nouvel ordre, m’annonça-t-il après avoir reniflé et essuyé ses joues.

-          D’accord, dis-je, touchée par la sensibilité du flic.

Je retournai auprès de Trent et lui annonçai que ça aurait pu être pire. Du moins, j’avais prévu pire ; même si j’avais quand même accusé l’avalanche qui était tombée !

-          Il ne reste plus que ton père alors, dit mon petit ami.

-          C’est ça. Il ne reste plus que lui.

J’espérais d’ailleurs que Valentin serait compréhensif par rapport à ma situation. Si cela se passait comme je l’imaginais, alors ce serait Manon qui aura été la plus sévère avec moi : une grande première ! Comme quoi, il ne faut jamais sous-estimer personne…

 

             Nos devoirs nous prirent toute la journée : cependant, nous voulions absolument terminer avant ce soir pour être tranquilles ce week-end.

 

            18h, papa rentre de Berlin. Trent, Manon et moi étions en train de nous mater un film pendant que Romain dormait, récupérant de sa garde.

-           Coucou les enfants ! s’exclama-t-il.

-          Bonjour papa, répondîmes Manon et moi.

-          Bonjour Valentin, dit Trent.

-          Zoé, m’appela papa. Je crois qu’il faut qu’on parle.

-          Je sais… Je vais dans ma chambre, c’est ça ?

-          Non. Tu enfiles un manteau et des chaussures. On va aller se promener toi et moi. A la suite de notre balade, je déciderai quelle sanction est la plus adaptée.

Agréablement surprise par l’éventualité d’une amnistie, j’obéis à mon père et le suivis à l’extérieur. Nous marchâmes jusqu’au parc situé non loin de la maison et nous assîmes sur un banc. Le froid glacial du banc fit du bien à mon fessier meurtri.

-          Tu veux que je t’explique ce qui s’est passé, c’est ça ? demandai-je.

-          Non, pas besoin. J’ai lu en détails ta déposition et j’ai passé un long moment au téléphone avec ta sœur puis avec ton frère. J’étais absent mais je sais exactement tout ce qui s’est passé.

-          Et donc ?

-          Je suis partagé.

-          Par rapport à quoi ?

-          D’un côté, je suis déçu de toi car tu as touché à l’alcool et tu n’as pas su te contrôler. Je croyais qu’avec le passé que tu as, notamment avec ta mère, tu avais l’alcool en horreur…

-          Oui, c’est vrai, coupai-je. Mais j’avais envie de me vider la tête et…pour une fois d’être comme tout le monde. Toutes mes copines ont une super famille, une super vie… Et c’est aussi mon cas, maintenant ! Je voulais juste effacer ce passé qui me tenaille…

-          Mais ça fait partie de toi. Tu ne serais pas la Zoé que tu es aujourd’hui si tu n’avais pas vécu ça !

-          Oui c’est vrai…

-          En dehors de ma déception, j’ai aussi l’impression que tu as été dépassée par les évènements lors de cette soirée.

-          Oui ! acquiesçai-je. Je n’aurais jamais imaginé que ça se passe comme ça…

-          Je sais ma puce, me coupa-t-il. Je sais. Tu n’es pas responsable de tes copines…

-          Exactement ! l’interrompis-je. C’est ce que j’ai essayé d’expliquer à Manon et Romain mais…

-          Ta sœur était en colère de devoir aller te chercher au poste du shérif, ce qui est totalement compréhensible !

-          Oui…

-          Quant à ton frère, il a vraiment eu peur pour toi. Comme moi. Forcément, sur le coup, la peur nous a mis en colère…

-          Je comprends papa. Mais je n’ai rien fait de mal !

-          Le recul nous a un peu manqué, il est vrai, admit papa. Cependant, je ne regrette en rien le fait que Manon et Romain te soient tombés dessus. Tu comprends pourquoi ?

-          Parce que j’ai quand même déconné en buvant un peu trop…

-          Exact. Je crois que ton frère t’a déjà annoncé ta sanction ?

-          Je suis privée de sortie jusqu’à nouvel ordre, dis-je.

-          C’est ça. Je te coupe également internet.

-          Quoi ?! Mais papa…

-          Si tu veux consulter internet pour tes cours et uniquement pour tes cours, tu pourras aller sur l’ordinateur fixe dans mon bureau.

-          Et pendant combien de temps ?! m’agaçai-je. Parce que « jusqu’à nouvel ordre », ce n’est pas une durée !

-          Baisse d’un ton, Zoé, me reprit calmement papa. « Jusqu’à nouvel ordre », ça veut dire jusqu’à ce que tu deviennes un peu plus responsable. Ton frère et moi avons remarqué ces derniers temps que tu avais tendance à retomber dans tes travers. Lorsque tu auras une attitude un peu plus adulte, je réfléchirai à lever ta sanction.

Nous rentrâmes à la maison en silence car je boudais ; cela ne montrait aucunement à mon père une attitude adulte mais c’était plus fort que moi.

 

            En arrivant chez nous, Romain était réveillé et discutait avec Trent et Manon. Papa embrassa son fils sur le front puis dit :

-          Tu as ton week-end de libre ?

-          Oui, répondit mon frère.

-          Tout le monde a son week-end de libre ? ajouta papa à tout le monde.

Nous répondîmes à l’affirmative.

-          Alors faîtes vos valises, annonça papa. Prenez le nécessaire pour trois jours, nous serons pas de retour avant dimanche soir.

Nous nous regardâmes tous, ahuris.

-          Mais on part où ? demanda Manon.

-          Vous verrez bien ! dit papa en souriant. Ah, et autre chose : Kathleen nous accompagnera durant ces trois jours.

-          Qui c’est Kathleen ? demanda Romain.

-          Ma petite amie, répondit papa.

 

A suivre…

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