Dimanche 28
février 2021.
Trent et moi ne nous levâmes qu’en toute fin de
matinée, ayant opté pour passer du bon temps à deux loin du reste de la
famille.
Après tous ces mois de
relation, Trent est toujours un petit copain aussi délicieux qu’adorable. Mon
cœur ne bat que pour lui. Il est mon oxygène.
Lorsque nous arrivâmes au rez-de-chaussée, nous
découvrîmes Kathleen en train de cuisiner.
-
Qu’est-ce que c’est ? demandai-je d’un air
soupçonneux.
-
Bonjour Zoé, me dit ma belle-mère sans réponse
de ma part. C’est un pot-au-feu.
-
J’aime pas, lâchai-je. J’en mangerai pas.
-
Si, tu vas en manger pour faire honneur à la
cuisinière ! annonça papa en entrant dans la cuisine.
-
Je te rappelle que ta cuisinière veut virer tes
enfants de chez toi pour y installer les siens ! répétai-je au cas où mon
père n’aurait pas bien entendu hier.
-
Je n’ai jamais dit cela, Zoé ! protesta
Kathleen.
-
Mais bien sûr ! m’exclamai-je. On y croit
tous !
-
Zo, ne commence pas à être désagréable, je t’en
conjure… se lamenta Valentin.
-
C’est moi qui suis désagréable ?!
protestai-je. C’est la meilleure, celle-là !
-
Honey, laisse tomber… me chuchota Trent à
l’oreille. Viens, on s’en va…
-
Ecoute Zoé… tenta Kathleen.
-
Non ! tranchai-je sans contrôle. Toi, tu
fermes ta grande gu*ule !
Je ne me rendis pas compte de
la gravité de mes paroles jusqu’à ce que mon père m’attrape le bras,
m’arrachant de ceux de Trent. Il me colla immédiatement cinq énormes claques
sur les fesses (et puisque je n’avais que mon shorty et ma nuisette pour
amortir ces claques, je les ai senties !
-
Excuse-toi tout de suite auprès de Kathleen si
tu ne veux pas te retrouver sur mes genoux ! me gronda le chef de famille.
J’obéis du bout des lèvres.
C’était déjà assez humiliant comme ça de m’être fait sévèrement reprendre
devant mon amoureux et ma méchante belle-mère, inutile d’en rajouter.
Vexée, je pris la main de mon petit copain et nous
retournâmes dans notre chambre. J’avais besoin de réconfort et seul Trent
pouvait me l’apporter. Il tenta néanmoins de m’expliquer qu’être en colère
contre Kathleen ne m’apporterait que des ennuis et qu’il me fallait être
résiliente et courageuse. Je l’écoutai sagement, Trent étant le seul capable de
me donner ce genre de conseils sans que je parte au quart de tour.
Le repas du midi fut pénible. Je goûtai le plat pour
faire plaisir à Kathleen et éviter une nouvelle reprise de mon père, mais cela
me coûta énormément.
Le soulagement se fit à 14h, alors que tout le monde
avait fait ses valises, nous rentrâmes à la maison. Nous allions enfin pouvoir
reprendre le cours de nos vies parfaitement normales. Mon seul petit regret était que Trent et moi serions à nouveau dans des chambres séparées.
Après avoir déposé Kathleen chez elle, nous rentrâmes
à la maison. Papa annonça un conseil de famille immédiat. Nous nous assîmes
tous autour de la table de la salle à manger et écoutâmes ce que Valentin avait
à nous dire.
-
Vous avez été exécrables durant ce
week-end ! Je ne reconnais pas les enfants que j’ai élevés !
-
Ben moi, tu ne m’as pas élevée alors comme ça,
tout est dit ! dis-je par vengeance.
-
J’en suis bien conscient Zoé et rien ne me fait
plus de mal ! précisa papa. Merci de me rappeler cette profonde
douleur !
Je m’en voulus instantanément.
-
Oui, j’ai merdé en ne prenant pas le temps de
vous faire accepter la situation ! reprit Valentin. Ça, c’est vrai !
En revanche, j’aurais quand même aimé un peu plus de respect de votre part,
chose qui n’a pas du tout été le cas ! J’imaginais un week-end sympa fait
pour nous détendre et ça été tout l’inverse ! Par conséquent, vous êtes
tous les trois consignés pendant deux semaines ! Plus de sorties !
Vous êtes punis ! Jusqu’au dimanche 14 mars inclus, celui que je vois hors
de la maison pour autre chose que le travail ou l’école aura du souci à se
faire !
-
Mais…je dois repartir à San Francisco le 7 mars…
protesta Manon.
-
Tu n’es pas censée être en stage à Palo Alto
jusqu’au 21 mars ? demanda papa qui était pourtant sûr de lui.
-
Ah, si… se souvint Manon.
-
Alors problème résolu, conclut papa. Faîtes-moi
la tête autant que vous le voulez, haïssez-moi autant que vous le pouvez mais à
partir de maintenant et pendant deux semaines, vous êtes punis ! Sur ce,
le conseil de famille est terminé.
Le sentiment d’injustice m’envahit
au plus haut point. Ça n’allait pas se passer comme ça ! Il était tout
bonnement hors de question que je respecte cette consigne ! Et puis, de
toute façon, papa ferait sûrement un ou deux voyages d’affaires, ce qui nous
permettrait de respirer un peu.
J’ignorais totalement comment ce conflit se désamorcerait.
Maintenant que Kathleen était entrée dans la vie de mon père (et du coup, dans
les nôtres), je craignais vraiment que ma relation avec Valentin se dégrade
jusqu’à un point de non-retour. Mon père aurait moins d’attention et de temps
pour moi. Il ne s’occuperait de moi que pour faire le gendarme et me recadrer.
J’en étais plus que certaine.
J’osai d’ailleurs lui en parler lorsqu’il vint me
dire bonne nuit le soir.
-
Je t’aime ma Zo.
-
Pour l’instant, précisai-je.
-
Comment ça, pour l’instant ?
-
Maintenant qu’il y a Kathleen dans ta vie, tu ne
vas plus avoir de temps pour nous, narrai-je. Tu ne seras là que pour me gronder
et me taper si je fais des bêtises. C’est tout.
-
Quoi ? Mais que diable t’es-tu mise dans la
tête, ma puce ?!
-
Ça a déjà commencé ce week-end, dis-je. Tu étais
adorable avec Kathleen et à nous, tu nous as fait la misère…
-
Mais parce que vous n’étiez pas corrects avec
Kate, alors qu’elle a été correcte avec vous…
-
Tu vois ! Tu recommences ! L’amour te
rend aveugle ! Tu es systématiquement du côté de Kathleen !
Mon père se tut pour
réfléchir. Il me promit alors :
-
Je te jure que j’essaierai de faire plus attention
les prochaines fois, d’accord ?
-
D’accord. Ça veut dire que nous ne sommes plus
punis ?
-
Bien essayé, dit mon père en m’embrassant sur le
front.
-
Zut ! m’exclamai-je.
Valentin posa délicatement la
paume de sa main sur ma joue et dit :
-
Mon bébé, tu es toute ma vie, d’accord ? Je
veux que tu le saches et que tu t’en souviennes. J’ai trois enfants et ils sont
toute ma vie. Je ne laisserai personne nous séparer, d’accord ? Personne.
-
D’accord.
-
Je t’aime ma Zoé. Je t’aime plus que tout l’univers
multiplié par tout l’univers.
Papa m’embrassa une nouvelle fois
sur le front et sortit de ma chambre. J’envoyai un message à Trent pour lui dire :
« Ça va mieux avec mon père. Bonne nuit, je t’aime chéri. ». Il m’envoya
un autre message quelques secondes plus tard : « Tant mieux. Bonne
nuit, je t’aime aussi Honey ».
Nous n’avons toujours pas le droit de dormir ensemble à la maison Trent et moi mais l’imaginer confortablement allongé dans son grand lit, les yeux fermés et le visage angélique m’aida à m’endormir.
A suivre…
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