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Un joli fantôme du passé (Chapitre 23)

 


Lundi 8 mars 2021.

 

                Aujourd’hui, c’est la journée de la femme. En France. Nous sommes aux Etats-Unis. Pas de chouchoutage pour moi ; néanmoins, je suis bien décidée à imposer ma façon de voir les choses.

 

                Cela fait une semaine que nous sommes rentrés du chalet et l’ambiance est toujours électrique à la maison. Si Romain a maintenant bien digéré la situation et est redevenu « adulte », Manon en revanche mène une guerre froide à papa. Moi, je suis un peu entre les deux : tantôt en colère contre papa (notamment lorsque j’ai envie de sortir et que je ne peux pas !) et alliée de ma sœur ; tantôt plus raisonnable et alliée de mon frère. Heureusement, Trent est toujours présent en merveilleuse voix de la sagesse et m’a évité plusieurs accès de colère qui auraient sûrement donné lieu à un recadrage cuisant.

 

                Papa a repoussé tous ses déplacements professionnels jusqu’à dimanche soir : il tient à être personnellement présent pour surveiller nos tentatives de sorties. Si Manon et/ou moi avions été punies, papa aurait pu compter sur Romain pour faire le flic également à la maison ; mais le problème est que mon frère est consigné aussi. Impossible pour papa de déléguer.

 

 

                Huit heures et demie. Manon est partie, commençant son stage à l’hôpital de Palo Alto. Romain a embauché il y a déjà quelques heures ; et Trent et moi quittons la maison pour aller au lycée.

 

                Sur la route, nous passons prendre mes amies : June, Meredith, Beverly et Hailey. Depuis le temps, Trent a totalement intégré notre bande de filles et a l’air de s’y sentir très bien ! Mes amies, quant à elles, n’arrêtent pas de décrire Trent comme il est, c’est-à-dire le petit ami le plus parfait du monde !

 

               

                Je sortis du cours de sciences avec un B-. Ce n’était pas glorieux mais néanmoins beaucoup que Trent qui avait eu un F.

-          Bon, eh bien il est temps de découvrir la colère de ton père ! se résigna mon amoureux.

-          T’inquiète, ça ira ! le rassurai-je. Ce n’est que la première fois !

-          Oui mais quand même… appréhenda-t-il.

-          Au pire du pire, il va te passer un savon, dis-je. Ça va s’arrêter là.

-          J’espère…

J’embrassai Trent pour lui montrer qu’il fallait qu’il me fasse confiance : mon père le choie beaucoup trop pour se mettre en colère noire contre lui !

 

 

                Après les cours, Trent nous quitta les filles et moi pour rejoindre l’hôpital psychiatrique où est placée sa mère : il va la voir deux fois par semaine. Laissée en célibataire et avec mes meilleures amies, je n’avais pas du tout envie de rentrer à la maison : le programme serait vite rempli par les devoirs.

 

-          Eh Zo, on va se manger une gaufre chez Emmy’s ? me proposa ma bande.

Emmy’s est la brasserie du coin qui fait les meilleures gaufres du monde. Impossible de résister. J’acceptai.

 

                Lorsque ma gaufre Nutella-Banane fut posée devant moi, je me dis qu’elle valait toutes les punitions du monde. Avant que j’avale la première bouchée, mon téléphone vibra : c’était mon père.

« Zoé Duhamel, où es-tu ? »

« Je parle avec un prof, papa ! On se détend ! J’arrive. »

« Ok mon cœur, je t’attends. »

Je désactivai la géolocalisation de mon téléphone et repris ma conversation avec mes copines en dégustant ma merveilleuse gaufre. Je n’avais pas pour habitude de mentir à mon père mais j’avais besoin de liberté et de tranquillité : j’avais passé ma deuxième semaine de vacances enfermée, j’en avais plus qu’assez !

 

« Zoé !! Tu es où là ?! » reçus-je un quart d’heure plus tard.

Je ne pris pas la peine de répondre.

-          Zo, ça te dit qu’on aille se poser au square ? proposa Meredith.

Je passais un trop bon moment pour refuser, d’autant que j’aurais été la seule de la bande à ne pas accepter.

 

                Meredith, Beverly, June et Hailey sont la source de lumière dont j’ai besoin pour pousser correctement. Elles sont indispensables à ma vie. Il n’y avait qu’avec Ashley que j’avais ce type de relation auparavant ; mais son départ en Australie nous a malheureusement beaucoup éloignées. Même chose avec ma cousine Oriane. On dit souvent pour se consoler : « Loin des yeux, près du cœur » mais il faut avouer qu’avec la distance géographique, ce n’est quand même pas pareil.

Et puis, j’ai ma vie ici maintenant. Mon lycée, mon amoureux, quatre amies géniales… Ainsi que mon père, mon frère, ma sœur et même une belle-mère ! Je n’en demandais d’ailleurs pas tant ! J’allais de plus bientôt avoir des quasi-frères et sœurs tout droit sortis du monde des sorciers. Cela dit, malgré leurs prénoms, je les imaginais beaucoup plus à Serpentard qu’à Gryffondor !

 

« Zoé, je suis sûr que tu fais exprès de m’empêcher de te localiser ! Je te jure que si tu ne rentres pas dans les trente minutes qui arrivent, j’appelle Romain pour qu’il te cherche avec ses collègues ! »

Punaise. Il était déjà 18h45. J’aurais dû rentrer depuis deux bonnes heures. Après avoir profité de ce bon temps, il allait maintenant falloir assumer les conséquences de mes actes et je n’en avais pas du tout envie.

« C’est bon, papa. J’arrive… ».

Quand Meredith et June durent rentrer aussi sous peine de se faire démonter, je cédai en disant :

-          Souhaitez-moi bonne chance, les filles… Je vais en avoir besoin !

 

 

Sur le chemin du retour, je trouvais complètement injuste d’être autant fliquée et de ne pas avoir d’excuse valable. Manon et Romain pourraient plaider des heures supp’, mais moi ?

 

                Je retrouvai Trent devant la maison : il rentrait en même temps que moi. Il fut surpris de me voir seulement rentrer et après mes explications, il me dit :

-          T’es suicidaire, Honey ! T’es vraiment suicidaire !

-          Ça fait plus d’une semaine que je n’ai pas pris de volée, ça devait me manquer… ris-je ironiquement pour détendre l’atmosphère.

-          Très drôle ! dit mon homme en ouvrant la porte de la maison.

 

A peine avions-nous ouvert la porte de la maison que le PDG nous sauta dessus. Il m’ignora totalement dans un premier temps et se tourna vers Trent :

-          Comment va ta mère ?

-          Elle va bien. Mieux. Grâce à toi, dit mon petit ami qui réussissait enfin à être à l’aise avec le tutoiement de mon père.

-          Tant mieux, conclut papa. Trent, j’ai jeté un œil à tes notes et je voulais te parler…

-          Du F que j’ai eu en sciences ?

-          Exact, affirma mon père. Tu as déjà tout juste la moyenne, un F ne t’aide pas du tout. Pourquoi cette note ?

-          Je n’ai pas assez travaillé, avoua mon homme.

-          Donc c’est entièrement ta faute, accusa Valentin. Ce n’est pas un problème de lacune ?

-          Non…

-          Tu en es sûr ? ajouta papa.

-          Oui.

-          Bien. Dans ce cas, c’est la toute dernière fois que cela se produit, annonça mon père.

-          Promis, dit Trent. Il n’y aura pas de prochaine fois.

-          Ça c’est certain, confirma Valentin, car s’il en y a une, elle se passera sur mes genoux.

Mon père avait dit ça d’une froideur qui ne laissait aucune place à la plaisanterie. Il était parfaitement sérieux.

-          Compris, confirma mon amour en accusant la menace.

Valentin se tourna ensuite vers moi et me dit :

-          Quant à toi mademoiselle Zoé Duhamel, qui sors sans prévenir et sans permission, tu vas aller m’attendre dans ta chambre avec le martinet ! Immédiatement !

-          Mais papa…

-          Ah non ! N’essaie même pas de protester ! Tu as transgressé ta consigne, tu assumes ! Tu vas prendre le martinet et tu m’attends dans ta chambre ! Je passe un coup de fil professionnel et j’arrive !

 

J’attendis Valentin durant une bonne demi-heure, le temps de baliser sur ce qui m’attendait. J’étais assise sur mon lit, le martinet à côté de moi (que j’avais d’ailleurs dû apporter moi-même dans ma chambre, summum de la punition !) à attendre de me faire strier les fesses par un père ultra-en-colère. Comme situation, y'a mieux !

 

-          Baisse ton jeans et ta culotte, ordonna Valentin en entrant dans ma chambre.

-          Mais papa…

-          Obéis ! Tu sais ce que ça veut dire, « obéir », Zoé ?!

-          Oui…

-          Je n’en ai pas l’impression ! Je vais te filer une petite piqûre de rappel ! Baisse ton jeans et ta culotte immédiatement !

Valentin remontait les manches de sa chemise, ce qui me faisait appréhender la suite. Néanmoins, je refusai de me déshabiller : hors de question que j’offre ma lune immaculée en pâture à mon père. Qu’importe : le PDG se mit dans une colère noire et me déshabilla lui-même. En quelques secondes, je me retrouvai allongée à plat ventre sur le lit à prendre une fessée manuelle magistrale.

-          Elle n’était pas prévue celle-là, Zoé ! Mais puisque tu n’en fais qu’à ta tête et que tu as décidé de passer ton temps à désobéir, je sévis ! Tu passes ton temps à désobéir, je passe mon temps à te donner la fessée ! Alors, ça te convient ?! Tu es satisfaite ?!

Cette première fessée extrêmement bien appuyée me fit couler les larmes mais ce ne fut rien à côté de la salve au martinet.

Cent coups. Valentin m’a collée cent coups de martinet non-stop pour avoir transgressé mon interdiction de sortie. A la fin, j’avais les fesses tellement abîmées que je sentais les marques rien qu’au toucher ; cela formait de petits bourrelets à causes des stries.

 

    Valentin 1. Zoé 0.

 

                Je boudai tout le reste de la soirée. Je ne souhaitai même pas dire bonne nuit à mon père. Par la suite, je culpabilisai, me disant que s’il lui arrivait quoique ce soit dans la nuit, il n’aurait pas entendu de mot gentil de ma part avant de mourir. Cependant, je m’enlevai vite de la tête ce scénario-tragédie, me disant que mon père allait très bien et qu’il m’avait quand même flanquée une déculottée mémorable. J’avais quand même bien le droit de bouder, non ?!

Trent eut l’autorisation de venir dans ma chambre avant le coucher et se montra à nouveau adorable en acceptant de passer de la pommade sur ma croupe rouge. Encore secoué par la menace de mon père de lui coller une fessée au prochain acte de fainéantise, il repartit ensuite travailler comme un acharné dans sa chambre et me laissa seule dans mon grand lit.

Je sombrai vite dans les bras de Morphée après avoir néanmoins bien profité de ma journée.

 

A suivre…

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