Puisque cette séance a eu lieu il y a plus de deux
semaines, ma mémoire n’est pas aussi fraîche que pour les autres récits, je m’en
excuse par avance.
Mardi 8 février. Il est 14h15. Je rejoins Olivier
dans le luxueux hôtel parisien où nous avons l’habitude de passer nos séances.
Comme d’habitude, je suis en retard ; cette fois, ce n’est que de quinze minutes.
Le plus court retard jusqu’à présent. Je suis assez satisfaite.
Puisque je ne crains pas
encore vraiment Olivier, ce retard ne me contrarie pas.
Comme à son habitude, il vient me chercher dans le
hall pour m’amener jusqu’à la chambre qu’il a réservé. Nous discutons de tout
et de rien, surtout du quotidien.
Arrivés dans la chambre, je passe rapidement au
pipi-room et m’installe à mon aise sur le lit king-size. Olivier attaque une
discussion poussée pour mes récents agissements.
-
C’est marrant comme il y a parfois des jours où
tout est pratiquement parfait, et d’autres où c’est carrément n’importe quoi !
-
Ben ouais, répondis-je simplement.
Nous discutons beaucoup sur
les raisons qui me poussent à transgresser les règles imposées par ma vie quotidienne :
cela me plaît. Avoir l’avis d’une personne extérieure et pouvoir discuter sur
ce qui régit mon comportement quotidien est très intéressant.
Au bout d’une bonne heure de discussion, nous en
arrivons à une conclusion : le fait de ne pas faire attention à ma santé est
dû à mon Master. Puisque je déteste mon Master (qui m’ennuie atrocement) et que
je ne peux l’arrêter sans compromettre mon avenir et les efforts menés jusque-là,
je me venge sur ce que je peux contrôler et notamment mon traitement médical.
Pas mal comme analyse.
-
Bien, dit Olivier. Il est temps que tu reçoives
ce que je t’ai promis.
-
Non !
-
Si, continua-t-il en m’attrapant le poignet.
Chose promise…
-
Mais t’as dit que c’était parce que je détestais
mon Master que j’agissais comme ça !
-
Oui, c’est vrai, reprit-il en me tirant le poignet
pour que je sorte de dessus le lit. Cependant, je n’ai jamais dit que c’était
bien !
Olivier me fit agenouiller sur
le fauteuil et baissa mon jegging et ma culotte. Il fut longtemps sur son
téléphone (je crus comprendre qu’il prenait des photos, ce que je n’espère pas
car je n’ai jamais autorisé cela !) puis sortis les instruments qu’il
avait apportés d’un sac plastique. Au programme : brosse à cheveux,
balayette en bois, planche en bois fine mais longue, et deux autres ustensiles en
bois également. Tout cela allait atterrir sur mes fesses durant la séance, à un
moment ou à un autre. Bon. Je n’étais pas plus effrayée que cela. Les
instruments que je redoute le plus sont la main, le martinet et le tapetapis. La
main d’Olivier ne me fait pas franchement mal, et les deux autres instruments
ne faisaient pas partie de la liste. Cette séance se passerait plutôt bien.
Je ne me souviens pas exactement de toutes les séries
que j’ai reçues ; j’ai bien dû recevoir la fessée pendant une heure et
demie, avec de petites pauses. Je sais qu’au programme, il y avait :
-
20 minutes de fessée debout pour les jours où je
n’ai pas pris mon médicament ;
-
10 minutes de fessée sur les genoux pour les
jours où j’ai pris mon médicament en retard ;
-
21 minutes de fessée debout pour les jours où je
n’ai pas respecté le couvre-feu ;
-
15 minutes de fessée allongée pour les excès de
vitesse ;
-
12 minutes de fessée sur les genoux pour les
devoirs non faits ;
-
10 minutes de fessée debout pour le rapport de
stage non rédigé ;
-
Une pénalité pour avoir publié sur le blog sans
sa permission.
Je ne peux
pas dire que ces fessées ne m’ont pas fait mal. Elles m’ont fait mal. Elles
auraient fait mal à n’importe quelle personne normalement constituée. Cependant,
si les instruments m’infligeaient une douleur physique, il en était totalement autre
chose pour la douleur psychologique. Psychologiquement, je n’étais pas
forcément marquée.
Il y a eu les
passages à la main, lorsque j’étais allongée en travers de ses genoux, qui ont
été particulièrement pénibles et marquants, c’est vrai. Il y a également toutes
ces phrases infantilisantes (et pour le coup, cette fois, elles ont été nombreuses !),
ces phrases du style : « Pourquoi suis-je obligée de te donner une
fessée comme à une gamine, pour que tu obéisses ? » ou alors : « Tes
bêtises te conduisent directement sur mes genoux pour te faire claquer les
fesses comme une vilaine fille ! ». Ces phrases que je déteste au
plus haut point et qui résonnent énormément en moi.
Cependant, la main ne me
marquait pas assez pour que je me sente punie. Plus la punition avançait, plus je
prenais vraiment conscience que je ne craignais pas Olivier.
L’exemple le plus fragrant a
été lorsqu’Olivier a proposé qu’Hugo me donne la fessée tous les soirs à la
maison, pour limiter la récidive entre nos séances. Refus catégorique de ma
part. Olivier a beaucoup insisté, tellement que j’ai fini par lui dire violemment :
« Mais ferme ta gu*ule ! Arrête avec ça ! J’ai dit non ! ».
Il m’était déjà arrivé de dire
cette phrase à un tuteur, mais à un tuteur que je ne craignais pas. Il ne me
serait jamais, ô grand jamais venu à l’idée de sortir cela à Charlotte, Gabriel, Thomas ou même Yves. Si je l’avais fait, je ne serai plus là pour vous écrire aujourd’hui !
Le fait que j’ose parler de cette
façon à Olivier me fit tilt : je ne les craignais pas, ni lui, ni sa
réaction. D’ailleurs, je n’ai pas senti une grosse réaction de sa part. Tout en
restant très calme, il m’a dit : « Tu vas prendre un supplément pour
le « ferme ta gu*ule » qui n’était vraiment pas indispensable ! ».
Mais ce supplément a tellement été noyé dans la masse de séries que je ramassais
déjà que je ne l’ai même pas capté. Les instruments s’abattaient sur mes fesses
et me blessaient physiquement ; mais l’intérieur était encore solide comme
un roc.
Olivier dû cesser la séance au bout d’une bonne heure
et demie car la présence de deux coupures sur mon derrière me faisait saigner. Il
cessa donc instantanément. Autre déclic qui me fit me rendre compte que la séance
du jour n’avait pas été efficace. Je ne m’étais pas sentie punie, je n’étais
absolument pas repentante malgré le fait que j’avais reçu des séries
magistrales d’instruments multiples. Comme je le dis depuis le début :
avec moi, rien ne vaut une bonne vieille fessée bien appuyée à la main. Il n’y
a rien de tel pour me punir physiquement et psychologiquement.
Olivier est un bon tuteur : il sait me cerner,
il comprend ma démarche, il sait jouer sur les mots et dire les bonnes phrases
au bon moment. Seulement, le côté « pratique de la fessée » n’est pas
encore en phase avec ce qui me correspond le plus.
Je repars de la séance avec un derrière extrêmement
douloureux mais je ne ressens ni honte, ni envie de fournir des efforts pour m’améliorer
et m’autodiscipliner. Mis à part notre discussion du début, j’avais même l’impression
qu’Olivier et moi avions perdu du temps.
Les jours qui suivirent ne furent donc pas glorieux. Pourquoi
faire des efforts ? Pour le moment, je ne crains ni Olivier, ni ses
séances. Le tutorat bat donc de l’aile.
Le mercredi suivant amena une séance chez ma psychologue.
Depuis que j’ai été diagnostiquée Adulte à Très Haut Potentiel, je suis suivie
par une psychologue spécialisée chez les individus ayant cette caractéristique.
Ma psychologue est au courant de ce « coaching par la fessée » et trouve
même que ce n’est pas une mauvaise idée, moi qui m’attendais à ce qu’elle fasse
des bonds en me disant que « la violence n’est jamais la solution ».
Démotivée par la séance vécue avec Olivier, je lui avouai :
-
Je crois que je vais tout stopper.
-
Comment ça "tout" ?
-
Avoir un tuteur… Je suis démotivée. Je pense qu’il
n’y a plus aucun tuteur qui puisse me correspondre.
-
Vous pensez que cela peut être une bonne chose,
d’arrêter ?
-
Une bonne chose, je ne sais pas… Je suis
toujours incapable de m’autodiscipliner. Sans une épée de Damoclès immédiate au-dessus
de la tête, je ne vais vraiment plus faire d’efforts.
-
Et qu’en pensez-vous ?
-
Ce ne sera évidemment pas bien… Je ne vais plus
rien faire à l’école, je vais vraiment délaisser ma santé, je vais me laisser
aller…
-
Quelle solution envisagez-vous ?
-
Il faudrait peut-être que je me mette à chercher
un nouveau tuteur… Mais clairement, je n’ai plus l’énergie. Depuis que Thomas a
arrêté, j’ai rencontré des gens supers mais aucun qui ne me corresponde
pleinement…
-
Je comprends que vous soyez découragée, Lucie.
Cependant, votre « apprentissage de la frustration » comme vous
dîtes, est loin d’être pleinement acquis.
Bon clairement, elle m’encourageait
à reprendre des recherches.
Après discussions avec Hugo et
Gabriel, eux aussi m’encouragèrent fortement à reprendre des recherches.
-
Il faut du temps, Lucie ! me disait
Gabriel. Tu as eu énormément de chance de tomber sur Charlotte, puis
directement sur moi, puis directement sur Thomas. Mais tu connais assez ce
milieu pour savoir que cela prend du temps de trouver la personne qui te
correspond !
Face à mon désarroi, Gabriel
se tâtait à reprendre mon tutorat. Le problème est que son métier ne lui
permettrait pas d’être régulier. Néanmoins, je sais qu’il réfléchit encore à l’éventualité
de me coller une très bonne fessée de temps à autre lorsqu’il est disponible.
Depuis que ma santé se dégrade, je suis passée en
enseignement à distance : j’étudie mon Master depuis la maison. Cela m’arrange
car je peux m’organiser comme je veux ; mais mes sessions de travail ne se
limitent qu’au vendredi, jour du rendu des travaux. Pas top comme organisation !
J’ai néanmoins gardé un cours
en présentiel : mon séminaire de mémoire. Cela représente un cours de 3h,
une fois par mois. Plutôt tranquille !
J’avais cours de séminaire ce
matin. Mais puisque j’ai décidé de regarder Koh-Lanta jusqu’à la fin hier soir,
j’avais la flemme de me lever lorsque le réveil a sonné aujourd’hui. Résultat :
je suis restée à faire la grasse matinée. Là, je me suis dit que c’était
vraiment, vraiment grave. Si j’avais craint de prendre une sacrée fessée, je me
serais sûrement saquée.
La culpabilité aidant, je me suis fait violence et ai
envoyé un texto à Thomas pour lui expliquer la situation et lui demander s’il
serait disponible pour une unique séance, le temps de me remettre les idées en
place et que je retrouve un tuteur. J’ai longuement hésité avant d’appuyer sur « envoyer »…
Et puis, je l’ai fait.
Au cours de la journée, j’ai plusieurs fois changé d’avis : « Non,
supprime ce message ! », « Laisse-le, c’est pour ton bien… »,
« Imagine qu’il soit dispo ! Supprime ! », « Lucie, tu
as bien fait, attends qu’il te réponde… ».
J’ai eu droit à une réponse ce soir. Dès que son nom
s’est affiché dans mes notifications, mon cœur s’est mis à battre à cent à l’heure, signe que je le crains encore énormément.
« T’es complètement tarée d'avoir envoyé un message, ma pauvre fille ! » me lançai-je. J’ouvris
le message et lus : « Hey Lucie ! Je vais très bien, merci !
Et toi ? Tu as bien fait de m’envoyer un message. Malheureusement, je n’ai
pas le temps, même pour une séance. Estime-toi très heureuse car vu la situation
que tu m’exposes, cela aurait été l’une des pires séances de ta vie. ». J’eus
droit au passage à une remontrance made in Thomas ; mais qui ne me fit ni chaud
ni froid ; non seulement j’étais derrière mon écran à des dizaines de kilomètres
de Thomas, mais en plus il n’y aurait aucune riposte sur mes fesses. Thomas
pouvait donc me gronder autant qu’il le voulait…
Je pense finalement que c’est Gabriel qui va se
charger de mon cas dès qu’il aura un moment. Et ce, le temps que je trouve un
tuteur qui me fichera assez la trouille pour que je recommence à faire des
efforts et à accepter la frustration et l’auto-discipline.
Olivier
et moi n’avons pas à proprement parler cessé le tutorat mais nous savons tous
les deux que celui-ci bat de l’aile. C’est donc une affaire de plus à suivre…
C'est bien le master meef 1er degré que tu fais ?
RépondreSupprimerSi oui, je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il est ennuyant
Coucou Justine, merci pour ton com' ! Oui, c'est ça ! Il n'est pas ennuyant, il est mortel !! Je n'en peux plus !
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