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L'équation féminine (Chapitre 8)

 


Mercredi 8 avril 2021.

 

                Je ne travaille jamais le mercredi pour pouvoir m’occuper des enfants. Cependant, j’ai reçu un mail de la part du centre d’orientation professionnelle de Meaux : ce matin se tient une réunion d’information portant sur les études de droit. Tout en donnant le biberon à Mimi, j’appelai ma mère :

-          Allô, oui ?

-          Maman, c’est Thaly.

-          Ah bonjour ma chérie ! Pourquoi m’appelles-tu si tôt ? Il n’y a rien de grave, j’espère !

Ah oui, il était 7h30. Je n’avais pas fait gaffe à l’heure.

-          Non, je voulais te demander de venir garder les enfants… J’ai une réunion à Meaux.

-          Hum… De quelle heure à quelle heure ? Car je travaille cette après-midi alors…

Ma mère a encore deux semaines à tirer avant la retraite.

-          De 9h à 12h, annonçai-je en croisant les doigts.

-          C’est d’accord, dit ma mère. Ton père viendra avec moi.

-          Super ! Merci beaucoup ! A tout à l’heure, alors !

-          Oui, à tout à l’heure ma chérie.

Je raccrochai, satisfaite.

 

                Mes parents sont des fans du bien-être intérieur. Mon père, retraité, est debout tous les matins à 5h pour pratiquer la méthode du « Miracle Morning ». Ma mère, quant à elle, est professeure de yoga. Toute mon enfance, j’ai mangé bio, j’ai eu une chambre organisée façon « Feng shui » et mes parents nous ont beaucoup fait voyager, mes frères et moi. Ainsi, nous avons passé un an en Thaïlande, un an au Japon et un an en Inde. Tous ces voyages nous ont énormément rapprochés tous les cinq, si bien qu’aujourd’hui nous sommes très fusionnels. Ma famille compte beaucoup pour moi.

 

                Je préparai les vêtements des enfants pour que mes parents ne soient pas perdus à leur arrivée, puis laissai mes petits bonheurs jouer ensemble dans la salle de jeux pour pouvoir prendre mon petit déjeuner. Alex me rejoignit quelques minutes plus tard dans la cuisine et m’embrassa.

-          Comment va la femme de ma vie, ce matin ?

-          Ça va très bien, répondis-je. Et l’homme de ma vie ?

-          Très bien aussi ! répondit Alex.

Puis, mon homme embrassa mon ventre et dit :

-          Et comment va mon bébé n°7 ?

-          Tout a l’air d’aller pour le mieux ! dis-je.

-          Une bonne journée s’annonce, alors ! conclut Alex.

-          Au fait, chéri, ce matin en me levant, j’ai vu qu’il y avait une réunion d’information à Meaux sur les études de droit. Je vais m’y rendre.

-          Mais…et les enfants ?

-          Mes parents arrivent bientôt pour les garder.

-          D’accord.

-          Je serai revenue pour 12h, normalement tout est prêt. Il n’y aura qu’à décongeler le hachis parmentier.

-          D’accord mon cœur.

-          Est-ce que je peux prendre ta Clio pour aller à la réunion ? demandai-je inopinément.

Alex, qui avait sa tasse de café en main, manqua de la renverser. Nous avons chacun notre voiture et Alex n’aime pas du tout me prêter la sienne.

-          Pourquoi tu veux prendre ma Clio ?

-          Parce que la mienne a besoin d’essence et que je ne vais pas avoir le temps d’aller en chercher.

-          Je vais t’en chercher maintenant, si tu veux ! proposa Alex.

-          Oh mais c’est bon, tu peux me prêter ta voiture pendant trois heures, quand même ! Non ?

Mon mari et moi possédons trois voitures : la Clio 5 d’Alex, ma Citroën DS3 et notre Mercedes Class V pour transporter nos enfants. Autant dire que je n’utilise ma Citroën que lorsque je pars seule ou avec un ou deux enfants ; ce qui m’arrive tout de même régulièrement. Seulement, n’ayant encore jamais conduit la Clio d’Alex, je mourais d’envie de l’essayer.

-          Ok, céda mon mari. Mais tu es revenue à midi pile ! Et je ne veux aucune égratignure intérieure ou extérieure !

-          Merciii ! chantonnai-je en embrassant mon mari, le sourire s’étendant jusqu’à mes oreilles.

 

8h45, mes parents arrivent. Je les serre tour à tour dans mes bras puis leur donne les instructions pour la matinée. Ces instructions sont surtout faites pour me rassurer car j’ai toute confiance en mes parents : je sais qu’ils assurent avec leurs petits-enfants !

-          Maman a un bébé dans son ventre ! balança Alice à ses grands-parents avant que je n’aie pu dire quoique ce soit.

-          Euh…vous n’étiez pas censés l’apprendre ainsi…dis-je, légèrement confuse.

-          Oh ma chérie ! s’exclama mon père. C’est formidable !

-          Viens dans mes bras ma puce, enchaîna ma mère. Félicitations !

-          Nous pensions que nous n’allions plus avoir d’autre petit-enfant, avoua mon père, ému. Merci pour ce cadeau !

-          Profitez-en bien car ce sera le dernier ! annonçai-je. Après celui-ci, je me ferai stériliser pour être sûre de ne plus en avoir !

-          Ça veut dire quoi stérisiler ? demanda Alice.

-          On dit « stériliser », ma puce, lui répondis-je. C’est une petite opération que l’on subit pour ne plus avoir d’enfant.

-          Pourquoi tu ne veux plus de bébé après celui-là ?

-          Parce que j’en aurai bientôt sept et que c’est déjà beaucoup ! Et puis, vous êtes déjà tous parfaits, inutile d’en faire d’autres !

-          Ben si tu t’arrêtes de faire des bébés, ça veut dire que je ne pourrai plus m’en occuper ! grommela mon aînée. Pas grave, j’en ferai moi-même, des bébés !

Pourvu qu’elle ne trouve pas le mode d’emploi avant vingt bonnes années… !

 

                Mes enfants sous bonne garde de mes parents, je pris la route pour Meaux. En chemin, je mis la musique à fond et profitai du beau temps. Je me sentais libre comme jamais ! Les enfants n’étaient pas là, mon mari non plus, et je filais vers une nouvelle vie professionnelle. Que demander de plus ?

 

                La réunion d’information m’apporta toutes les réponses dont j’avais besoin. Ce ne serait pas un parcours facile mais je crevais tout de même d’envie de le vivre. C’était tellement excitant ! J’allais devenir avocate. Waouh, la grande classe. Je pourrais lutter contre l’injustice et défendre les opprimés. Une pure joie au quotidien.

J’avais conscience d’idéaliser un peu trop ce métier ; mais tout le monde le fait au début, non ?

 

                En sortant de la réunion, je continuai de discuter avec une femme avec laquelle j’avais sympathisé. Elle était dans la même situation que moi, à deux enfants près. Aujourd’hui toiletteuse pour chiens, elle rêvait d’être avocate. Nous nous promîmes de nous serrer les coudes au cas où nous serions dans la même promotion à l’université.

                Toute joyeuse, je montai dans la voiture et entamai une marche arrière pour sortir de ma place de parking. C’est à moment précis que j’entendis un « CRRRRRRRRRRRRRRR » venant de la voiture. Paniquée, je m’arrêtai instantanément et sortis pour voir ce qui se passait : j’avais reculé en biais et heurté le petit poteau en pierre servant à délimiter le trottoir.

                Alexandre va me tuer. Non, pire : il va me pulvériser. Il va me flanquer la fessée de ma vie, puis il va divorcer et je vivrai ma grossesse seule. Je ne verrai mes six premiers enfants qu’une semaine sur deux.

                Ressaisis-toi Thaly. Ça va aller. Reste les pieds sur terre. Oui, tu vas sûrement prendre une très bonne fessée et un très bon savon, ça va s’arrêter là.

 

                Lorsque je rentrai à la maison à midi, j’invitai mes parents à rester manger.

-          Alors, ta réunion ma chérie ? me demanda ma mère.

-          C’était juste génial ! Je suis vraiment motivée.

-          Tu vas donc reprendre tes études ? m’interrogea mon père.

-          Oui, tranchai-je.

-          Nous sommes vraiment fiers de toi, Sasa, déclara ma mère. Si tu as besoin que nous te gardions les enfants plus souvent, aucun problème ! ça nous fera plaisir de passer plus de temps avec eux. Nous ne les voyons pas assez !

Mes parents prennent leurs dix petits-enfants en vacances dans leur maison de campagne angevine durant la moitié de toutes les vacances scolaires. Ils les ont donc une semaine entière tous les deux mois. Je n’appellerais donc pas cela « ne pas les voir assez ». Cependant, je ne contredis pas ma mère. Elle qui a toujours rêvé d’avoir une dizaine d’enfants mais qui n’a pu en avoir que trois, s’épanouit pleinement dans son rôle de grand-mère. Si elle le pouvait, elle garderait ses petits-enfants tous les jours, tout le temps. D'ailleurs, si Alex fut surpris, je m’attendais pour ma part à la proposition qu’elle nous fit :

-          Dans deux semaines, je serai à la retraite. Si vous êtes d’accord, j’aimerais m’occuper de Simon, des jumelles et de votre futur petit bout de chou jusqu’à ce qu’ils entrent à l’école. Cela vous éviterait de payer deux bras tous les mois pour les faire garder. De plus, avec Thalysa qui va reprendre ses études, ce sera une économie non négligeable… Et de notre côté, nous serons vraiment heureux de passer du temps avec nos petits-enfants.

-          C’est une très gentille proposition maman, répondis-je. Il est vrai que ça nous arrangerait beaucoup ! Cependant, il faut qu’on en parle, Alex et moi. On ne veut pas désavantager les parents d’Alex par rapport à vous, tu vois ?

-          Bien sûr ! acquiesça ma mère. Prenez votre temps ! On a encore deux semaines devant nous !

 

Le repas terminé, mes parents ne s’attardèrent pas. Alexandre et moi mîmes les enfants à la sieste (y compris Alice et Noé, très fatigués en ce moment), et prîmes une boisson chaude en amoureux. Nous discutâmes de cette proposition de garde et acceptâmes un mi-temps. Si les parents d’Alex acceptaient l’autre mi-temps, alors tout irait pour le mieux. Sinon, nous garderions le moyen de garde actuel.

Nous pensâmes également à inviter les parents d’Alexandre et mes frères à venir manger à la maison incessamment sous peu pour les mettre au courant de cette nouvelle et ultime grossesse.

 

Alex repartit au travail et je m’installai dans le canapé avec un plaid et un chocolat chaud. A peine installée, je vis Alex revenir vers moi.

-          Tu as oublié quelque chose ? lui demandai-je innocemment.

-          Que s’est-il passé avec ma voiture ?!

-          Comment ça ? feignis-je.

-        Pourquoi est-elle abîmée ?! Ne me fais pas tourner en bourrique, Thalysa de Melbourg !

-          J’ai eu…J’ai légèrement heurté un petit poteau en pierre et…

-          Légèrement ? Légèrement ?!

-          Ne te fâche pas, je vais appeler le garagiste et il va réparer ça…

-          Ne me dis pas de ne pas me fâcher !! gronda-t-il.

-          Arrête de crier !

-          Ne me dis pas d’arrêter de crier ! continua-t-il sur le même ton. D’abord, je ne crie pas !

-          Bien sûr que si tu cries !

-          Tu as abîmé ma voiture, Thalysa !

-          Ah, tu vois que tu cries !

-          Non, je ne crie pas ! insista-t-il plus fort.

-          Je vais devoir t’apporter un dictionnaire pour que tu vérifies la définition !

-          T’es en train de te payer ma tête, là ?!

-          N’importe quoi !

-          Fais bien attention à toi, Thalysa !

-          Sinon quoi, hein ?!

-          Tu le sais parfaitement ! vociféra Alex en m’attrapant le poignet.

Mon cœur se mit à battre à tout rompre. Là, j’allais prendre cher.

-          Maman, j’arrive pas à dormir ! me dit Noé en faisant irruption dans la pièce.

Sauvée par le gong !

-          Ce n’est rien mon chéri. On va s’allonger tous les deux dans le canapé, d’accord ?

Alors que Noé s’avançait vers moi, Alex me lâcha le poignet. Il m’annonça :

-          On en reparlera ce soir. Tu ne perds rien pour attendre ! Je prends ta DS3, du coup ! Et t’as intérêt à avoir appelé le garagiste avant que je rentre !

-          C’est ça !

-          Je ne rigole pas le moins du monde, Thalysa !

-          Je sais !

-          Je t’aime, dit-il en m’embrassant. Mais tu m’énerves !

-          Pareil !

Alex partit pour de bon et je m’installai dans le canapé avec mon fils adoré. Noé se blottit contre moi. Cela fait partie des moments que j’aime le plus dans le fait d’être maman. La chair de ma chair collée contre moi. Je nous recouvris d’un grand plaid bien chaud et nous nous endormîmes.

 

                L’après-midi, j’emmenai les enfants faire une balade en forêt. L’objectif était de ramasser des feuilles de toutes sortes pour pouvoir réaliser un herbier. Munie de ma poussette triple tout-terrain, je regardais Alice, Noé et Björn inspecter les arbres à la recherche de différentes feuilles. Ce fut tellement amusant que même Simon voulut sortir de la poussette pour participer. Björn le prit alors par la main et en fit son coéquipier. Je trouvai cela trop mignon. Je suis définitivement totalement amoureuse de mes enfants.

 

                Mes six merveilles furent d’une sagesse exceptionnelle aujourd’hui. Aucune révolte, aucune dispute, ce fut une après-midi comme je les aime. Il faut dire que si mes enfants ont leurs propres défauts (comme nous tous !), ils sont tout de même faciles à vivre et particulièrement attachants.

 

                Au moment du bain, je remplis à moitié la grande baignoire double que nous possédons et y mis les quatre premiers. Si les jumelles sont trop petites pour pouvoir faire partie de ce bain collectif, cette façon de mettre les quatre premiers enfants en même temps dans la baignoire est très pratique pour moi : pendant que j’en lave un, les trois autres jouent ensemble.

                Il me faut une bonne heure pour laver les six enfants. Dix minutes par enfant. Le temps de laver, sécher, habiller, coiffer…et vérifier une fois par semaine que les ongles sont coupés ! Néanmoins, j’adore ce moment. Pendant que les autres s’amusent, je passe un moment privilégié avec chacun d’eux : ils en profitent en général pour me raconter leur journée.

 

                Alexandre rentra comme souvent pendant le dîner des enfants. Ce soir, Björn (qui n’avait pas fait une aussi grosse sieste que d’habitude) était fatigué et ne voulait pas manger. Cependant, j’avais prévu de la mousse au chocolat pour le dessert : son péché-mignon.

-          Je ne peux pas manger ! m’annonça-t-il en me montrant son bol de soupe aux légumes.

-          Comment ça, tu ne peux pas manger ? demandai-je.

-          J’ai mal à la lèvre ! se plaignit-il.

-          Si tu ne peux pas manger la soupe, tu ne pourras pas non plus manger la mousse au chocolat ! dis-je. C’est vraiment dommage, moi qui en avais fait exprès pour toi…

-          Si ! dit-il.

-          Ben non, puisque tu as mal à la lèvre…

-          Mais je n’aurai plus mal !

-          Donc tu as mal à la lèvre pour manger la soupe, mais tu n’auras plus mal pour manger la mousse au chocolat. J’ai bien compris ?

-          Oui ! me dit-il.

-          Tu ne crois pas que tu te fiches un tout petit peu de moi, là ? le questionnai-je en fronçant les sourcils.

Björn ne répondit pas.

-          Mange ta soupe, tranchai-je.

-          Mais j’ai mal…dit-il en commençant à pleurer, voyant que je ne croyais pas en sa ruse.

Alex, qui regardait la scène depuis le début, intervint :

-          Björn, ça suffit maintenant ! Tu arrêtes tout de suite de pleurer ! Soit tu manges ta soupe et tu auras de la mousse au chocolat, soit tu ne manges pas ta soupe et tu vas tout de suite au lit !

-          Mais j’ai mal, répéta-t-il en continuant de pleurer.

A force de répéter qu’il avait mal, il commençait à me mettre le doute. J’avais bien envie de vérifier que sa lèvre allait parfaitement bien.

-          Tu manges ! insista Alex.

-          J’ai mal…pleurait Björn.

-          Très bien, alors tu vas au lit ! trancha mon mari en fonçant sur notre fils. Les enfants capricieux, je n’en veux pas à table !

-          Nan ! Je vais manger ! Je vais manger ! Je vais manger !

-          Alors prends ta cuillère et mange, ordonna le médecin.

Notre fils de quatre ans et demi finit tout son bol de soupe. Et sa lèvre allait effectivement très bien. Si Alex n’avait pas été là, il aurait presque pu m’avoir ce chenapan…

 

                Lorsque les enfants furent couchés, nous passâmes à table, Alexandre et moi. J’en profitai pour revenir sur l’incident avec Björn :

-          Tu lui as dit d’arrêter de pleurer, tu sais bien que je n’aime pas ça, Alex !

-          Il pleurait pour rien !

-          Pour toi, c’était rien ! Mais pour lui, dans sa tête d’enfant de quatre ans, c’était une situation qui valait le coup de pleurer ! C’est comme quand tu dis à un enfant « ce n’est pas grave ». Pour toi, dans ta tête d’adulte, ce n’est pas grave ! Mais pour lui, c’est super grave !

-          Où est-ce que tu veux en venir ?

-          Lorsque nos enfants pleurent, il faut les laisser pleurer. Il faut les laisser exprimer leurs émotions. Je ne veux pas qu’ils deviennent ces adultes frustrés qui gardent tout pour eux.

-          Tu préfères qu’ils deviennent des adultes qui pleurent pour un rien ?

-          Encore une fois, c’est « un rien » dans TA représentation ! Mais pas dans la leur ! Tu devrais arrêter de juger les gens parce qu’ils montrent leurs émotions ! 30% de la population française est hypersensible, Alex ! Au moins deux de nos enfants le sont, si ça se trouve ! Tu devrais bien commencer à changer de mentalité !

-          Ah les femmes…

-          Ah les hommes… Ou alors, ah les médecins… Parce que non seulement les hommes pètent plus haut que leurs culs mais alors les médecins… Vaut mieux ne pas en parler !

-          J’peux savoir quelle mouche t’a piquée ?! Tu t’es engagée dans une assoc’ féministe ou quoi ?

-          P’têtre bien que je devrais !

-          C’est ça ! Et au passage, raconte-leur que ton mari te flanque des fessées, tiens ! D’ailleurs, dépêche-toi de finir de manger, y’en a une qui t’attend pour avoir défoncé ma bagnole !

Je me tus. Je n’avais plus rien à répondre, pour le coup.

 

                La table débarrassée et lavée, Alex m’attrapa par le bras et m’emmena dans son bureau, à l’abri des regards et loin des chambres de nos enfants.

-          Mets-toi face au mur et mets tes paumes de main contre lui.

Je m’exécutai, tentant de faire taire les papillons dans mon ventre. Pour le coup, bébé n’y était pour rien. Le fait qu’Alex prenne son rôle de dominant me fait toujours beaucoup d’effet.

Alexandre passa derrière moi et déboutonna mon jean qu’il descendit à mes chevilles. Il descendit également ma culotte. Pas de préchauffage pour ce soir. J’allais casquer.

-          Pourquoi est-ce que je fais ça, Thalysa ?

-          Parce que j’ai abîmé votre voiture, Monsieur.

-          As-tu appelé le garagiste ?

-          Oui, Monsieur. Il viendra demain, à 17h30.

Mensonge. Je n’ai appelé personne. Je voulais juste sauver ma peau.

-          Parfait. Cela plaide en ta faveur. Cependant, tu as quand même abîmé ma voiture et tu sais que j’y tiens énormément. Pour UNE fois que je te la prête, il faut que tu l’amoches !

-          Pardon, Monsieur.

-          Tes excuses ne me suffisent pas. De plus, je t’ai trouvée particulièrement insolente envers moi aujourd’hui et je ne le tolère pas. Tu sais ce qui va se passer, n’est-ce pas ?

-          Oui, Monsieur.

-          Dis-le.

-         

-          Dis-le ! insista mon mari en me filant une bonne claque sur l’arrière de la cuisse.

-          Aïe ! sursautai-je en mettant mes mains sur l’endroit de la claque.

-          Mains sur le mur, Thalysa !

J’obéis.

-          Que va-t-il se passer, Thalysa ?

-          Vous allez me donner une fessée, dis-je croyant que ma bouche avait été écorchée par cette phrase.

-          Non Thalysa, je vais te donner une très bonne fessée. Je ne veux plus que tu recommences ! Pas d’instrument, ce soir. Juste ma main et uniquement ma main. Quitte à ce que je me fasse affreusement mal, tu auras ce que tu mérites ! Tu vas recevoir deux cents claques. Si jamais tu bouges beaucoup trop ou que tu décolles tes mains du mur, on reprend à zéro. Tu as compris ?

-          Oui, Monsieur, dis-je, sentant déjà mon entrejambe s’humidifier.

-          Bien ! Tu comptes.

La première claque s’abattit et je dus retenir un cri. Elle était balèze !

-          Une, comptai-je.

La deuxième. Tout aussi forte.

-          Deux, continuai-je.

Clac !

-          Trois, annonçai-je.

Clac !

-          Quatre, poursuivis-je.

Mes fesses me picotaient déjà et nous n’en étions qu’à quatre.

 

                Arrivés à douze, ne tenant plus, je mis mes mains sur mes fesses pour atténuer la douleur. Cela nous fit repartir à zéro.

                La deuxième salve démarra et la claque numéro huit fut signe d’une nouvelle désobéissance. Redémarrage à zéro.

                La troisième salve s’arrêta à dix-sept. Redémarrage à zéro.

Puisque c’était la quatrième fois, Alexandre laissa tomber la position et me pencha sous son bras. Les claques s’enchaînèrent tellement vite et tellement fort que je n’avais presque pas le temps d’annoncer le chiffre. Je gigotais tellement sous sa main qu’on aurait pu croire que je courais dans la neige. Cette série de deux cents claques était insupportable !

Mais elle se termina. Enfin. Je pus reprendre mes esprits et me frotter les fesses. Mon entrejambe était trempé et ça avait même coulé le long de mes cuisses, mes genoux et mes mollets, jusqu’à s’imprégner dans mes chaussettes. Mes larmes aussi étaient nombreuses, tellement cette fessée avait été intense et douloureuse.

-          Qu’as-tu à me dire, Thalysa ?

-          Je suis désolée pour votre voiture et pour mon comportement aujourd’hui.

-          Bien. Tu peux aller prendre ta douche. Attends-moi sur le lit avec ta nuisette noire à dentelles. Je sens que ton corps m’appelle.

Malgré la façon dont cette fessée m’avait émoustillée, je n’avais aucune libido ce soir.

-          Je… L’abricot n’est pas mûr, dis-je.

C’est une phrase-code que nous avons Alex et moi pour nous signifier que l’un ou l’autre n’avons pas envie d’un moment coquin.

-          Aucun problème, dit Alex. Je me rabattrai sur une séance massage en tout bien tout honneur. A la douche, madame de Melbourg !

 

Tandis que l’eau coulait sur ma peau douce, je réfléchissais à cet étrange paradoxe qui s’était déroulé en moi ce soir : j’avais été punie, je m’étais sentie punie, j’avais eu mal aux fesses à en pleurer, j’avais été humiliée en prenant une fessée comme une petite fille ; et pourtant, j’étais trempée comme jamais, de façon incontrôlable. Comment était-ce possible ? Il allait peut-être falloir que j’en parle avec Lise.

 

Ma douche prise, Alexandre me rejoignit dans notre chambre conjugale. Il tamisa la lumière, mit de la musique relaxante et me massa délicatement tout le corps, de la boîte crânienne aux orteils. Quel bonheur d’avoir un mari massant si bien !

Ce moment de détente me fit tellement d’effet que Morphée vint me cueillir quelques secondes après la fin.

 

A suivre…

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                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -