J’avais – presque – oublié. J’avais presqu’oublié à
quel point les fessées de Gabriel étaient redoutables.
Je dis « presque »
car si je me souviens en détails de la dernière qu’il m’a donnée (ce que je détaillais
dans la première partie), en revanche j’avais légèrement occulté l’extrême
douleur que me procuraient mes fesses. En effet, puisqu’à la suite de cette
fessée j’avais entamé un tutorat avec Thomas et recevais donc également des tannées très
sévères, j’avais mis de côté Gabriel pour me consacrer en toute logique sur
Thomas. Et puisque Gabriel ne m’était pas retombé dessus depuis, cela m’aidait fortement
à « presqu’oublier ».
Après une journée d’appréhension (au-delà du fait que
prendre une fessée ne m’enchantait guère, je savais très bien que celle-ci ne
serait pas petite, vu la colère noire de Gabriel…), j’allai chercher Gabriel à
la sortie de son travail. Mon grand frère de cœur ouvrit le coffre pour y
déposer ses affaires et y vit le martinet. Je m’autogrondai dans ma tête, en me
disant que j’étais vraiment cruche de l’avoir laissé en évidence. J’étais
pressée lorsque je l’ai récupéré chez ma grand-mère plus tôt dans la journée ;
je l’ai donc balancé dans le coffre puis j’ai démarré la voiture et roulé.
Une fois Hugo rentré à son
tour du travail, nous dînâmes ensemble chez mes beaux-parents, puis prétextâmes
quelque chose de crédible pour nous éclipser de la maison familiale.
Nous montâmes
dans la voiture et Hugo nous déposa à son dépôt. Mon homme nous ouvrit la porte
puis dit à Gabriel :
-
Bon, je vais aller faire un tour. Tu m’appelles
quand c’est terminé ?
-
Pas de problème, dit Gabriel.
Puis, mon meilleur ami me
glissa discrètement :
-
Il y a quelque chose à prendre dans le coffre.
-
Oh non, me lamentai-je.
Tout en me fustigeant une
nouvelle fois d’avoir laissé le martinet en évidence dans le coffre, j’allai le
chercher à contrecœur, ne souhaitant pas mettre Gabriel plus en colère qu’il ne
l’était déjà. Heureusement pour moi, je n’avais pas eu la force d’amener les
autres instruments. Chez ma grand-mère, dans le tiroir où se trouvait le
martinet, il y avait aussi le tapetapis. Je ne pus me résoudre à le prendre lui
aussi : je m’emparai du martinet (ce qui m’était déjà très compliqué) puis
refermai le tiroir.
Chez mes beaux-parents, ce fut
le reste des instruments que je ne pus me résoudre à prendre : le paddle
en cuir (bien que j’aurais dû puisqu’il n’est pas très redoutable) et un
paddle en bois construit par Hugo qui a eu l’ironie de graver mon prénom
dessus. Ce paddle en bois très redoutable, je l’ai sorti du tiroir et…l’ai
aussitôt reposé. Je ne pouvais pas me résoudre à le mettre dans le coffre en
compagnie du martinet. Je savais pertinemment que la main de Gabriel allait
déjà me détruire le derrière, inutile de rajouter d’autres instruments.
Le martinet posé sur l’établi, Hugo nous souhaita bon
courage à tous les deux (je pensais pourtant que c’était moi qui allais en
avoir le plus besoin !) et partit. Gabriel ferma à clé
la porte du dépôt. Je n’avais plus aucune issue de secours. Mon cœur se mit à
battre à cent à l’heure. J’étais seule, non pas face à mon meilleur ami et frère
de cœur ; j’étais face à un de mes anciens tuteurs, un ancien tuteur
tenant particulièrement à moi, et dont la colère était à son paroxysme.
Quelques minutes plus tôt, chez ses parents, Hugo avait
profité de se retrouver seul avec Gabriel pour lui exposer les réels enjeux de l’aggravation
de ma maladie : ayant déclaré le stade 4, je me dois de suivre un régime
très strict sous peine d’être opérée. Puisqu’il ne faut pas laisser traîner les
choses, l’opération est d’ores et déjà programmée pour le 1er août.
Si, grâce au régime et aux horaires respectés, ma santé s’est améliorée, alors
on déprogramme l’opération. Si j’ai continué à n’en faire à ma tête, on opère. Sachant
que l’opération est très lourde et que j’ai 1 chance sur 4 de ne pas y
survivre.
Evidemment, en lui dévoilant ces informations (que je
m’étais bien gardée de dire à Gabriel !), Hugo avait poussé la colère de
mon tuteur du jour à son sommet.
Seuls, face à face, ce fut donc ainsi que la
réprimande démarra :
-
Tu te rends compte de la gravité de la situation,
Lucie ?!
-
Mais oui, j’me rends compte !
-
J’en ai pas l’impression !
-
Mais si ! J’fais des efforts depuis
mercredi…
Mercredi 20 avril, date à
laquelle j’ai appris le stade 4 de ma maladie.
-
Depuis mercredi ?! me gronda Gabriel. Tu te
fiches de moi ?! C’était bien avant qu’il aurait fallût commencer à les
faire, les efforts !
-
Mais c’est bon…
-
Non, ce n’est pas bon, Lucie ! Y’en a un
qui n’est vraiment pas bien, là ! reprit Gabriel en parlant d’Hugo.
-
Je sais qu’il n’est pas bien… Mais ça va aller !
J’vais faire des efforts !
-
Ah ça oui ! Tu vas en faire des efforts !
Je te le garantis !
Jusque-là, je me dis qu’il y
avait une chance, même infime, que Gabriel me file juste un bon coup de
pression verbal puis que nous en restions là.
-
Et qu’est-ce que c’est que cette histoire de
mémoire qui n’est même pas commencé ?!
Je dois rendre un premier jet
de mon mémoire le 6 mai et effectivement, je n’ai pour le moment que le titre.
-
Mais on s’en fiche de ça…
-
Non, on ne s’en fiche pas, Lucie !
-
Mais de toute façon, je travaille trois fois
plus vite que les autres, ça va être vite bouclé…
-
Tu sais quoi ? Au final, ça, ça passe après !
Le plus important là c’est ta santé !
-
Je sais…
-
Y’a plus rien qui va, Lucie !
Exact. Plus de tuteur fixe
et/ou efficace depuis plus de sept mois, plus d’épée de Damoclès au-dessus de
ma tête, donc je me la suis coulée douce de façon royale ; digne d’une petite
princesse.
-
Mais c’est bon, ça va aller là… répondis-je sans
argumentaire en poche.
-
Non, ça ne va pas aller Lucie ! Alors je vais
te coller une grosse branlée pour être sûr que les choses s’améliorent, et pour
être sûr que tu fasses des efforts !
-
Oh non…
-
Ah mais si ! Tu l’as cherchée, Lucie !
-
Non mais s’te plaît…
A ce moment précis, Gabriel me
fonça dessus et me pencha sous son bras. Alors que je le priai de toutes mes
forces, il releva ma robe, baissa mon legging et ma culotte et commença à
frapper très fort sur mes fesses nues.
Les premières claques furent insupportables :
cela déclencha immédiatement mes larmes. Gabriel tapait fort, avec « l’instrument »
que je redoute le plus et dans une position infantilisante et humiliante au possible.
Et ça, il le savait très bien. Durant l’année de tutorat passée avec lui, je l’ai
entourloupé au moins 26 fois ; mais Gabriel apprend de ses erreurs et a
très, très vite remarqué la façon dont je fonctionnais. Il m’a donc prise à mon
propre jeu (qui est d’identifier la moindre faiblesse de mon tuteur afin de m’en
servir à mon avantage) en identifiant mes propres faiblesses et en les
retournant contre moi. Il a donc vite su que certains instruments n’avaient
aucun effet sur moi, que c’était avant tout le mental qu’il fallait atteindre
et que, bien sûr, l’infantilisation était la clé.
Comme toujours avec Gabriel, les séries sont longues.
Très longues. Très, très longues. On a l’impression que ça ne s’arrête jamais.
-
Arrête, s’il te plaît !
-
Tu crois vraiment que je vais arrêter ?!
-
Mais c’est bon, j’ai compris !
-
Mais bien sûr !
Les claques étaient douloureuses et nombreuses. Je n’en pouvais déjà plus. Je ne
pouvais pas tenter de me dégager sans faire mal à Gabriel lui heurtant le genou
ou la cheville avec l’une des mes jambes. La seule chose que je pouvais faire,
c’était essayer de mettre ma main pour protéger le peu que je pouvais protéger.
C’est ce que je fis ; Gabriel me gronda instantanément :
-
Ne commence pas, Lucie ! Je te préviens !
Je retirai alors aussitôt mon
unique et faible protection et me contentai d’essayer de contrôler mes pleurs
en encaissant les claques.
Néanmoins, cette première
série était beaucoup trop douloureuse pour que je ne réitère pas : je mis
à nouveau ma main pour tenter de me protéger : Gabriel la bloqua instantanément
et continua son œuvre sempiternelle sur mes fesses.
Enfin, il me lâcha. Première série terminée. Je n’eus
pas le temps de reprendre mes esprits que Gabriel déclara immédiatement :
-
Je t’annonce qu’à partir de maintenant, le tutorat
reprend officiellement avec moi !
Cette phrase me fit l’effet d’une
bombe. Alors ça, je ne m’y attendais vraiment pas !
-
Tu as intérêt à te tenir correctement, Lucie,
car je ne vais te lâcher ! Tu entends ?! Je ne vais pas te lâcher !
D’ailleurs, je n’aurais jamais dû te lâcher ! Et pour cela, tu as le droit
de m’en vouloir car moi, je m’en veux ! Je n’aurais jamais dû arrêter ton
suivi !
Pourtant, je ne pouvais
absolument pas lui en vouloir : notre fusion nuisait parfois à l’efficacité
du tutorat, tout comme son mode de vie très speed. De plus, j’ai par la suite
rencontré Thomas qui a fait un formidable travail avec moi et qui a grandement
permis à Gabriel de souffler.
Après cette annonce, Gabriel me pencha à nouveau sous
son bras et une autre série manuelle et sempiternelle s’abattit sur mes fesses.
Là, on peut dire que j’avais sacrément mal. Là, on peut dire que j’étais dans
un pétrin monstre. Mes fesses me brûlaient, les claques étaient impitoyables et
je sentais la colère de Gabriel dans chaque claque que je recevais. Je m’en
voulus, d’ailleurs, de lui causer un pareil tort à lui, à Hugo et à tous les gens
qui m’aiment.
-
Arrête, s’il te plaît !!
-
Tu crois vraiment que je vais arrêter maintenant ?!
-
…
-
Je t’ai posé une question, Lucie ! Tu crois
vraiment que je vais arrêter maintenant ?!
-
Oui ! osai-je répondre.
-
Ah oui ?!
Les claques reprirent de plus
belle, toujours aussi fortes. Dès que je mettais ma main, les claques s’intensifiaient,
me montrant que je devais la retirer immédiatement. Je ne sentais aucun signe
de faiblesse chez Gabriel.
Cette nouvelle et interminable série terminée, je
peinais désormais à contrôler mes spasmes. Gabriel me montra sa main écarlate
et me gronda :
-
Tu la vois cette main ?! Cette main rouge,
là ?! Tu vois dans quel état elle est ?!
-
Oui…sanglotai-je.
-
Eh ben je peux te dire que t’as pas fini de la
prendre !
Gabriel me pencha une nouvelle
fois sous son bras, et je repris une autre série éternelle. Je n’en pouvais
déjà plus.
-
Arrête ! Arrête, s’il te plaît ! C’est
bon, j’ai compris ! J’ai compris !
-
Non, t’as rien compris du tout, Lucie !
Evidemment. Gabriel me connaît
extrêmement bien, il sait qu’il doit aller beaucoup plus loin s’il veut que je
retienne la leçon. J’insistai quand même :
-
Si, j’ai compris !
-
Ah oui ?! Tu as compris ?! On va voir,
si tu as compris !
Les claques s’arrêtèrent, Gabriel
me lâcha et s’empara du martinet. Le plus dur était à venir pour moi.
Ce martinet a été fabriqué par Hugo. Il a cloué au
manche des lacets de cuir, extrêmement fins et très cinglants. Un seul coup
suffit à marquer les fesses. Un seul coup donne un très bon avertissement. Jusque-là,
seul Thomas l’avait utilisé sur mes fesses durant nos dernières séances. Je m’étais
ensuite bien gardée de le ranger dans le tiroir chez ma grand-mère et de ne
plus y toucher.
Je sais, par expérience, que les séries au martinet
de Gabriel sont extrêmement longues. Minimum cinquante coups. La toute première
séance que j’avais effectuée avec mon meilleur ami, j’avais eu le malheur de le
tchiper (un tchip est un bruit fait avec la bouche, signifiant : « Va
te faire f… ») : j’avais pris une centaine de coups de martinet d’affilés,
sans pause et sans pitié. Notez que le martinet de Gabriel est aussi
redoutable que le mien puisqu’Hugo s’est inspiré des lacets de cuir de celui de
Gabriel pour fabriquer le nôtre…
A ce niveau-là, Gabriel n’a pas changé. Cette série
au martinet ne s’arrêtait pas : dix, vingt, trente, quarante, cinquante
coups… Je n’en pouvais plus. La douleur ressentie à chaque cingle me
transperçait et j’avais même l’impression que je n’arrivais plus à respirer. J’en
informai d’ailleurs Gabriel, qui ne s’arrêta pas pour autant, pensant surtout à
une entourloupe : je ne pouvais pas le blâmer. Vu le nombre de fois où je le
lui ai mis à l’envers… De plus, les fesses sont la seule partie du corps que l’on
peut maltraiter à souhait sans aucune conséquence grave… Donc pas d’inquiétude
à ce niveau-là.
Ce martinet striait mes fesses,
à tel point que j’étais persuadée que j’allais saigner. Mais je savais que
Gabriel n’irait pas jusque-là. J’avais beau tenter de me protéger avec mes
mains, je recevais immédiatement un coup sur mes cuisses ou mes mollets pour m’en
dissuader. Gabriel était en colère noire. Debout, au milieu du dépôt d’Hugo, je
gigotais sous les cingles, pleurant toutes les larmes de mon corps et me demandant
quand cela allait prendre fin. De toute façon, je me promis de brûler ce martinet
dès que possible.
-
Va regarder la porte, là-bas ! m’ordonna
Gabriel.
Sans me le faire dire deux
fois, je marchai jusqu’à la porte et me tins devant, debout. C’est une autre
chose de j’avais oublié avec Gabriel : les passages au coin ou face au
mur…
Et alors que j’étais debout face à cette porte, le
martinet recommença à strier mes fesses. Je suppliais activement Gabriel d’arrêter
mais il ne s’arrêta pas avant de m’avoir asséné une vingtaine de coups
supplémentaires. Je me frottai activement mais succinctement les fesses pour tenter
d’atténuer la douleur.
-
Je ne vais pas te laisser te suicider, Lucie !
-
Mais je ne vais pas me laisser mourir…
-
Je ne parle pas que de ta santé ! Je ne
vais pas te laisser te suicider professionnellement non plus ! Tu as
compris ?!
-
Oui…
-
Tu vas bosser pour avoir ton année !
-
Oui…
Je pris un ultime coup de
martinet qui ne me fit même pas réagir sur le moment, tellement je n’en pouvais
plus.
Je me souviens également d’avoir pris une claque, une
seule, mais elle m’a beaucoup marquée car elle fut puissante et sèche. Vous
savez, le genre de claque pour laquelle le tuteur fait le même geste qu’un
joueur de pétanque… Ce genre de claque qui, si elle est vraiment puissante, peut
vous déséquilibrer. Ce genre de claque qui fait vraiment très mal, que Thomas me
collait violemment dès que je lui désobéissais.
Cette unique claque, je l’ai
reçue vendredi soir de la part de Gabriel. Je ne sais plus si c’était juste
avant de me rendre en face de la porte ou si c’était un peu après… Mais elle m’a
fait très mal et m'a terriblement vexée.
Le passage face à la porte terminé, Gabriel prit une
chaise et s’assit dessus, me demandant de venir m’installer sur ses genoux. Je
refusai immédiatement. Je ne sais pour quelle raison, depuis quelques temps, la
fessée OTK (On The Knees = sur les genoux) me marque beaucoup plus que la fessée debout. Même si j’ai toujours
eu en horreur ces deux positions (car synonyme d’infantilisation), jusqu’à
maintenant je préférais quand même en prendre une OTK que debout… La tendance s’inverse
et je ne pouvais que le constater : mes larmes doublèrent à l’idée d’être
installée sur les genoux de Gabriel. Malgré la crainte de le contrarier encore
plus, je ne pouvais pas me faire à l’idée de lui obéir et d’aller m’installer
sur ses genoux.
-
Bon, je n’ai pas de temps à perdre ! annonça-t-il
en se levant de la chaise pour me foncer dessus.
Il m’attrapa le poignet droit et
je mis ma main gauche en protection sur mes fesses au cas où il déciderait de
me faire payer ma désobéissance. Mais aucune claque ne tomba, ce qui me rappela
qu’effectivement, Gabriel ne fait pas ça. Contrairement à Thomas et Yves qui
distribuaient facilement des claques à la volée, Gabriel est plus du genre à
prolonger la série prévue ou à l’appuyer davantage en cas de désobéissance.
Je me retrouvai donc en deux
temps, trois mouvements en travers des genoux de mon grand frère de cœur, et je
pleurais déjà à chaudes larmes avant même que la première claque ne tombe.
Je pris seulement une dizaine
de bonnes claques avant que Gabriel me dise :
-
Attends, tu vas te faire mal. Relève-toi.
Je me relevais. Pensant à mon
abdomen, Gabriel installa deux chaises face à face à côté de la sienne pour que
je puisse y appuyer mon torse et que mes intestins ne souffrent pas trop. Il se
rassit ensuite et me bascula de nouveau en travers de ses genoux.
J’eus l’impression (ce n’est d’ailleurs peut-être pas
une impression !) que cette série OTK fut la plus longue de toute la séance.
La plus longue et la plus douloureuse pour moi, car mon mental en prenait un
sacré coup. Si les séries debout ajoutées au martinet avaient pas mal fissuré
mon entêtement, ce passage en travers des genoux de Gabriel finissait de l’achever.
J’étais en train de prendre une fessée déculottée manuelle et magistrale, allongée
à plat ventre sur les cuisses de mon grand frère de cœur. Le summum de la
punition. Ma culpabilité était au sommet. Je m’en voulais d’avoir pris toutes
ces menaces venant de Gabriel à la légère. Je m’en voulais de m’être laissée
aller. Je m’en voulais de m’être mise dans un pétrin pareil.
-
Tu vois, Lucie, tu étais contente d’y échapper hier,
tu disais que j’aurais le temps de décolérer ; mais la colère, ça ne s’efface
pas : ça se rumine ! me grondait Gabriel. Et là, tu vois, je suis
encore plus en colère qu’hier ! C’est tout ce que tu as gagné !
Et je la sentais bien, cette
colère. Je la sentais même très bien ! Chaque fois où la main de Gabriel
atterrissait sur mes fesses, je pleurais de plus belle. Je ne tentais même plus
de me protéger avec ma main libre ou d'agiter les jambes : je ne voulais
pas aggraver mon cas. Je ne voulais pas intensifier les claques, ni en nombre ni
en puissance.
-
Arrête, s’il te plaît ! le suppliai-je, n’en
pouvant plus. Pitié !
-
Pourquoi est-ce que j’arrêterais ?
-
Parce que ça fait trop mal !
-
Je sais que ça fait mal !
« Eh ben alors arrête ! »
eus-je envie de dire sans m’y risquer.
Quand ce passage éternel sur les genoux fut enfin terminé, j’étais on ne peut plus soulagée. Je le confirme encore aujourd’hui à l’heure à laquelle je vous écris : ce passage OTK fut une véritable torture !
Une fois relevée, je fis de petits pas en arrière
pour me reculer de Gabriel ; enfin, plus précisément, pour reculer mes
fesses de son horrible main. Je commençais d’ailleurs à tenter de me rhabiller,
Gabriel me dit immédiatement :
-
Ça ne sert à rien de te rhabiller, ce n’est pas
terminé.
-
Si ! Si, c’est terminé !
-
Non, ce n’est pas terminé, Lucie !
-
Mais…j’ai compris, là ! C’est bon ! Je
ferai des efforts…
-
Je veux que tu t’en souviennes, Lucie ! Je
veux que tu trembles à chaque fois que je menace de venir t’en mettre une !
Eh bien…Mission accomplie. Je
précisai tout de même :
-
C’était déjà le cas.
Je craignais déjà Gabriel et
les redoutables fessées qu’il donne et ce, bien avant aujourd’hui.
-
Je vais m’en assurer, dit-il en me fonçant
dessus.
Alors que je m’étais à moitié
rhabillée, je fus de nouveau penchée sous son bras, mes fesses à la merci de sa
main punitive. Il baissa correctement ma culotte et je pris une nouvelle salve,
toute aussi longue et interminable que les autres. Elle ne fut pas aussi
horrible que le passage OTK, mais elle fut vraiment très, très, très
douloureuse.
Heureusement, ce fut la dernière. Lorsqu’elle fut
terminée, je me jetai dans les bras de Gabriel, en larmes, lui disant que j’étais
désolée. « Moi aussi », me répondit-il. Nous restâmes un long moment enlacés
et l’émotion était au rendez-vous.
-
Je l’ai fait pour toi, je l’ai aussi fait pour
Hugo. Je t’aime, et j’aime également beaucoup Hugo.
-
Je sais, Gab.
-
Donc s’il faut que je vienne régulièrement t’en
coller une, je le ferai.
Avec son train de vie hyper
speed, j’étais persuadée qu’il bluffait. Néanmoins, vu mes fesses brûlantes, ce
n’était vraiment pas le moment de mettre ses paroles en doute. Et puis, si ça se
trouve, il le ferait.
Nous discutâmes calmement encore un petit moment –
durant lequel je me rhabillais – puis Gabriel prit son téléphone et appela Hugo
pour lui dire qu’il pouvait venir, signe la séance était vraiment terminée.
En attendant l’arrivée d’Hugo, je demandai à Gabriel :
-
Tu te sens vraiment capable de reprendre en charge
mon tutorat ?
-
Je n’ai pas le choix.
-
Mais…et si entretemps je retrouve quelqu’un de
sérieux qui peut s’en charger ?
-
Alors ce sera avec grand plaisir.
-
D’accord. Donc tu fais un intérim, en quelques
sortes. Le temps que je trouve quelqu’un de compétent.
-
C’est ça, dit-il. Mais un intérim sérieux et
strict. Je ne vais pas te lâcher, Lucie !
-
Je me doute, conclus-je.
Lorsqu’il me
fallut m’asseoir dans la voiture pour rentrer à la maison, je sus que j’allais
déguster plusieurs jours. J’avais vraiment du mal à tenir assise.
L’eau chaude de la douche piqua mes fesses meurtries.
Je pouvais sentir au toucher les stries du martinet.
En entrant dans mon lit, je voulus prendre mon ordi
portable pour le mettre sur mes genoux et consulter mes mails mais…impossible
de rester en position assise ! J’avais beaucoup trop mal ! Je dus consulter mes
mails allongée à plat ventre sur le lit.
La douleur aux fesses me réveilla plusieurs fois dans
la nuit : dès que je voulais me mettre sur le dos, je me ravisais
automatiquement. Les images de la tannée vécue me revenaient alors en mémoire,
notamment cet affreux passage OTK qui m’avait horriblement vexée et que j’avais
vraiment beaucoup de mal à encaisser.
Hier, répétition de notre mariage à Hugo et moi. Une
quarantaine de personnes débarquèrent chez mes beaux-parents et ce fut un peu
laborieux. En général, quand nous sommes les hôtes de ces journées-là, nous ne
nous posons pas : nous faisons surtout attention à ce que personne ne
manque de rien. Sur ce coup, heureusement que Gabriel était derrière moi :
il pensa à me faire manger quelque chose et même s’il me menaçait : « Je
vais te coller des claques aux fesses ! », à chaque fois que je
stoppai mon pseudo-repas pour accueillir telle personne et servir telle autre
personne, il surveilla vraiment à ce que je mange suffisamment. Hugo et lui
allèrent même me chercher mes médicaments à la pharmacie, médicaments dont j’étais
à court.
Je vous écris donc environ quarante heures après
cette rouste mémorable et j’ai encore du mal à m’asseoir. J’ai également encore
du mal à la digérer. Gabriel est reparti mais il me suit toujours de près, que
ce soit par texto ou par le tableau Excel conçu pour ce tutorat intérimaire.
Je suis donc effectivement morte de façon modérée, comme Gabriel l'avait annoncé. Heureusement, j'ai vite ressuscité, remplie de bonne volonté pour améliorer ma santé, valider mon année et faire en sorte que la main de Gabriel ne retombe jamais sur mes fesses.
Bon courage en tout cas que ce soit pour la santé comme le mémoire, surtout pour la santé.
RépondreSupprimerLe memoire c'est clair que c'est une grosse galère
Merci Justine ! Oui c'est vrai... :'(
SupprimerC'est un peu triste d'en arriver là Lucie, alors que tous tes tuteurs se sont donnés du mal pour t'aider à respecter tes consignes. Même si ces tuteurs n'ont pas eu le succès escompté, cela aurait dû être une alerte pour toi. Gabriel a raison d'agir ainsi puisque c'est la seule méthode que tu comprends. Ta santé, tes études nous tiennent à cœur car tous ceux qui t'ont connu ou qui te connaissent tiennent à toi. Malgré tout, je te souhaite beaucoup de courage et j'espère vraiment que Gabriel n'aura pas à intervenir de nouveau. On t'aime, Lucie...
RépondreSupprimerMerci Sevy Ryjackan ! Je l'espère aussi ! ^^
SupprimerCoucou Little Princess ;) j'espère que depuis cette mémorable rencontre, tu as su être raisonnable et j'espère que tu reverras Gabriel sans qu'il ne soit obligé de régler des comptes ... LoL. Prends bien soin de toi, tes lecteurs sont aussi soucieux de ta santé ! C'est important de savoir prendre soin de soi pour prendre soin des autres. Bises
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