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L'équation féminine (Chapitre 9 - 1ère partie)

 


Jeudi 9 avril 2021


                               Aujourd’hui, j’ai pris ma journée pour la passer avec l’une de mes deux meilleures amies : Lise. Je la rejoins au salon de thé situé dans le centre-ville après avoir déposé tous mes enfants.

-          Salut Thaly ! me dit-elle en me voyant arriver. Tu es rayonnante !

-          Salut, lui répondis-je en l’embrassant. Arrête tes conneries, j’ai cessé d’être rayonnante à la minute où j’ai accouché d’Alice.

-          N’importe quoi, tu étais rayonnante à chacune de tes grossesses ! Tu es le genre de nana que je devrais détester.

-          Pourquoi ? demandai-je, perplexe.

-          Parce que moi, quand j’étais enceinte, j’avais des boutons, de l’eczéma, du diabète et je ressemblais à une baleine échouée. Toi, tu étais tellement belle que tu aurais pu poser dans des magazines de maternité !

Je ris, trouvant la réplique de Lise dépourvue de vérité.

-          Attends ! se stoppa Lise. Je viens de dire que tu es rayonnante comme quand tu étais enceinte. Oh, Thaly ! Ne me dis pas que…

-          Si, confirmai-je. Bébé n°7.

-          Oh ! C’est formidable ! s’exclama Lise en me sautant au cou.

Nous entrâmes ensuite dans le salon de thé et Lise ne pouvait s’arrêter de parler : elle devait exprimer sa joie.

-          Sept enfants, Thaly ! Sept ! C’est merveilleux ! Tu es sûre d’avoir des petits-enfants, toi ! Et puis tu en auras toujours un pour s’occuper de toi quand tu seras vieille. Oh, ça me donne envie d’en faire un p’tit quatrième…

-          Pas sûre que Guillaume aime l’idée, dis-je.

-          Oui, il se sent déjà tellement débordé avec trois… Les hommes sont tellement faibles !

Nous rîmes puis nous assîmes à une table. Alors que j’accrochais la lanière de mon sac à mains à la chaise sur laquelle j’étais assise, une vieille dame s’approcha de moi :

-          Excusez-moi, j’ai entendu votre conversation par inadvertance. Vous attendez votre septième enfant ?

-          C’est exact, répondis-je sur la défensive.

-          Vous n’avez pas honte ?! Vous faîtes une tripotée d’enfants dans un monde sans avenir ! Les jeunes d’aujourd’hui n’ont même pas de travail ! Vous faîtes cela pour les alloc’s, c’est ça ?!

Je pris sur moi pour ne pas m’énerver ; néanmoins, je bouillais à l’intérieur.

-          Madame, non, mon mari et moi ne faisons pas cela pour les allocations familiales. Mon mari est médecin, je serai bientôt avocate et nous avons tout le confort financier nécessaire à notre famille. Le nombre d’enfants que j’ai et/ou compte avoir ne vous regarde absolument pas.

-          Vous n’êtes qu’une petite inconsciente !

-          Et vous n’êtes qu’une vieille bique ! rétorqua Lise.

-          J’ai grandi dans une famille nombreuse, moi ! s’expliqua la vieille en s’énervant. Je peux vous dire que ce n’est pas la joie ! Les plus grands s’occupent toujours des plus petits ! On n’a pas d’enfance !

Lise prit mon poignet et dit : « Viens Thaly, on s’en va. ».

 

                Sorties du salon de thé, j’étais encore énervée et secouée.

-          On s’en fiche de ce qu’elle pense !

-          Le problème, c’est que la moitié de la population pense comme elle.

-          On s’en fiche, j’te dis ! On n’a qu’une vie ! Si tu as envie d’avoir quinze enfants, fais-en quinze ! Elle n’a pas le droit de te dire quoi faire. Tu sais quoi ? On va se faire une journée de rêve, juste toi et moi. Appelle tes parents pour qu’ils s’occupent des enfants : tu ne vas pas rentrer tout de suite ma belle ! Je vais m’occuper de toi !

Le coup de fil à mes parents passés et la garde des enfants arrangée, j’appelai ensuite Alex et lui laissai un message sur sa boîte vocale : « Ne m’attends pas ce soir, je ne sais pas à quelle heure je rentrerai ». Il me rappela à peine trois minutes plus tard :

-          Thaly, tu vas où ? Pourquoi tu sors ce soir ?

-          Avec Lise, on veut profiter un peu. Elle m’emmène…euh…elle m’emmène au théâtre !

-          Eh bien, d’accord… Amuse-toi bien…

-          Merci ! Bisou, je t’aime.

Je raccrochai avant qu’il n’ait le temps de répondre. Lise ria puis me pressa de boire mon thé pour pouvoir s’en aller.

 

                Ma meilleure amie m’emmena d’abord au salon de beauté. Au programme : massage californien, pédicure, manucure et masque à l’argile. Lorsque nous sortîmes aux environs de midi, nous nous fîmes un succulent petit resto italien avant d’aller nous faire une toile. En sortant du ciné, une séance de lèche-vitrines s’imposa et quelques achats s’invitèrent à la journée. Alexandre me tuerait sûrement mais qu’importe, j’avais vraiment besoin de décompresser.

 

                Après avoir de nouveau mangé au resto (japonais, cette fois !), Lise m’emmena dans un bar branché de Meaux et nous enchaînâmes les verres. Quoiqu’un peu gaie, j’étais parfaitement lucide : je tiens très bien l’alcool.

 

                23h. Lise et moi acclamons les chippendales qui se trémoussent sur le podium. Soudain, nous entendons une voix familière derrière nous :

-          Bon, ça suffit les conneries ! On rentre à la maison !

Nous nous tournâmes et découvrîmes Guillaume et Alexandre debout, en train de nous fixer avec des mines vraiment fâchées.

-          Qu’est-ce que vous foutez là ? demanda Lise, très alcoolisée.

-          J’ai localisé ton téléphone pour savoir où tu étais ! gronda Guillaume. T’étais pas censée être au théâtre ?!

-          Euh…eh bien…

-          Tu as 36 ans, tu es mère de famille et tu traînes dans un bar pour te bourrer la gueule en regardant des chippendales ?! éructa Guillaume.

-          Ben…

-          Dis-moi qu’aucun de ces verres ne t’appartient, me gronda Alex en désignant les verres vides.

-          Ben…c’est-à-dire que…

-          Putain, Thaly ! cria-t-il. T’es enceinte, bordel !

-          Elle est enceinte ?! s’étonna Guillaume.

-          Oui ! confirma Alex. Elle est enceinte et elle sort pour boire comme un trou ! En me mentant, ne plus !

-          Je n’ai pas bu comme un trou ! contestai-je, ayant la tête qui commençait à tourner.

-          Peu importe, tu as bu de l’alcool et c’est inacceptable ! gronda Alex.

-          Exactement, votre comportement est inacceptable, les filles ! poursuivit Guillaume.

-          On n’a pas le droit de sortir ?! pesta Lise. Nous sommes des femmes libres ! On fait ce qu’on veut !

-          Vous êtes surtout des femmes mariées et mères de famille ! précisa Guillaume.

-          Et alors ? Ça ne veut pas dire que nous devons faire une croix sur nos vies de femme !

-          Tu t’es comportée comme une adolescente, Lise ! réprimanda Guillaume en attrapant le bras de sa femme. On va rentrer à la maison et je peux te dire que tu vas le sentir passer ! Tu ne vas plus pouvoir t’asseoir pendant une semaine !

-          Même chose pour toi ! dit Alexandre en imitant son meilleur ami.

-          Mais…pourquoi ?! m’étonnai-je, sachant mon mari plus souple que Guillaume en ce qui concerne mes loisirs de femme.

-          Parce que tu as encore dépensé sans compter alors que je t’avais demandé de faire attention, m’expliqua Alex, furieux. Et parce que tu m’as menti. Et surtout : tu as bu une tonne d’alcool alors que tu as notre bébé dans ton ventre !

Bon, il est vrai que sur ce coup-là, j’avais plutôt déconné. Voir royalement déconné.

 

                Je m’endormis dans la voiture qui nous ramenait à la maison.

 

                Lorsque je me réveillai, j’étais en chemise de nuit dans mon lit. Mon mari s’était sûrement occupé de me déshabiller et de me mettre en pyjama. Je jetai un œil à mon réveil : 00h10. Alexandre se tenait debout à côté du lit. Il était en train de se déshabiller.

-          Tu vas me mettre une fessée ? m’inquiétai-je même si j’étais groggy.

-          Oui, répondit-il froidement. Demain. Je veux que tu aies pleinement décuvé pour que tu ressentes pleinement la douleur venant de ton postérieur et que tu ne recommences plus.

-          O…Où sont Guillaume et Lise ? demandai-je.

-          Ils sont rentrés chez eux. Dors maintenant. Tu t’es vraiment conduite comme une irresponsable.

-          Mais…

-          Rendors-toi, Thalysa ! Demain matin, je vais gérer les enfants. Et inutile que tu viennes au cabinet : prends ta matinée. Je t’ai mis une boîte de doliprane sur ta table de chevet au cas où ta gueule de bois serait virulente. On se verra demain midi pour la fessée de ta vie.

-          Alex, je suis désolée !

-          Tu peux. Dors.

-          Tu m’aimes toujours ?

-          Evidemment ! répondit-il en se couchant à mes côtés et en m’embrassant le front. Si je ne t’aimais pas, je ne serais pas aussi furieux ! Ma colère est à la hauteur de mon amour pour toi. Maintenant, dors.

Je me blottis contre mon mari et m’endormis aussitôt.

 

A suivre…

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