Deux petits évènements ont eu lieu
ces derniers jours. L’un concernant ma santé, l’autre concernant mes études.
Concernant ma santé, le médecin a
déprogrammé l’opération devant l’amélioration de mes résultats d’analyse. Même
s’il me faut rester vigilante car je suis toujours au stade 4, je vais
néanmoins un peu mieux.
Concernant mes études, j’ai dû
louper huit jours de stage (sur les cinq autorisés) car le médecin m’avait
prescrit le repos. A cause de cela, ma directrice refuse de me valider mon
stage ; et sans validation de mon stage, je peux dire adieu à la
validation de mon année. Etant victime de discrimination (car je suis reconnue
étudiante en situation de handicap), je fais des pieds et des mains pour faire
valoir mes droits. Cependant, ce n’est pas si simple et la bataille semble
perdue d’avance.
Depuis la dernière séance avec
Gabriel datant du 22 avril – durant laquelle il m’avait annoncé reprendre le
tutorat en attendant que je trouve quelqu’un qui me convienne – j’avais bien
réfléchi et plutôt fait profil bas : cette demi-heure de fessée m’avait
grandement calmée. Néanmoins, le couvre-feu n’était toujours pas
respecté : je crois que c’est l’item le plus désespérant et inatteignable
de mon tutorat. C’est de lui que tout découle : si je me couche tard la
veille, je me lève tard le lendemain et ne prends pas mon médicament à
l’heure ; puis, comme je suis fatiguée le reste de la journée, je ne fais
pas mes devoirs et suis beaucoup moins réactive.
Pour
le reste, je faisais de sacrés efforts. Tout n’était pas parfait mais ça allait
quand même.
Je ne pouvais m’empêcher de me dire
que je ne reverrais Gabriel que dans deux ou trois mois et que j’avais donc de
la marge de manœuvre ; mais je continuais à faire quelques efforts pour
éviter l’opération chirurgicale, et pour éviter de redoubler mon année de
Master.
Et puis… il y a eu ce message de mon
gastroentérologue, me disant que mes résultats d’analyse étaient meilleurs. J’ai
alors commencé à relâcher mes efforts sur le plan santé. Ensuite, il y a eu ce
problème avec mon assiduité en stage, et j’ai commencé à relâcher mes efforts
sur le plan études. Au fil des jours, le tableau est devenu de plus en plus
rouge, jusqu’à ce que presque toutes les cases le soient.
Mercredi, je reçois l’inévitable
texto de Gabriel :
« Lucie.
C’est quoi ce tableau catastrophique ? »
Mince.
Moi qui pensais qu’il ne le regardait pas très régulièrement, je me trompais.
Je lui répondis :
«
Catastrophique, catastrophique… Faut pas exagérer… »
«
Je viens vendredi en fin d’après-midi. »
Panique
totale. Je ne pensais pas le voir avant encore un bon mois.
« Euh
quoi ? Comment ça ?! »
« Je
viens vendredi en fin d’après-midi. On va donc pouvoir discuter de tout ça. Parce
qu’être dans cette situation et continuer de faire tout ce qu’il ne faut pas
faire, tant sur le plan physique que pro, ça ne peut qu’attirer les ennuis.
Alors j’arrive vendredi en fin d’après-midi. »
Douche
froide. Là, je suis dans le caca. Je suis vraiment dans le caca. Gabriel m’a
déjà sévèrement punie il y a trois semaines ; il n’allait vraiment pas
apprécier de revenir aussi tôt.
Me voilà donc vendredi 13 mai (jour
porte-malheur, du coup !), 16h20, à attendre dans ma voiture sur le
parking de la gare que le train de mon grand frère de cœur arrive. Je suis nerveuse :
aujourd’hui, il n’y aura aucun instrument pour me sauver la mise. Il n’y aura
que Gabriel et ses mains, et moi et mes fesses. Je sais déjà qui va perdre le
match.
Gabriel entre dans ma voiture et
malgré mon stress, je suis instantanément contente de le voir. Sa voix, son
odeur et sa présence me rassurent. Vous savez, comme un membre de la famille
avec lequel vous vous sentez pleinement en sécurité. Vous savez que rien ne
pourra vous arriver (mis à part une bonne fessée dans ce cas précis…) et que
seul du positif en sortira. Avec Gabriel, je ressens cela. Il est l’une de ces
personnes de mon entourage intime avec laquelle je peux pleinement être
moi-même et avec laquelle je me sens totalement en sécurité.
Nous nous mettons en route pour le
dépôt d’Hugo. J’espérai secrètement, comme la dernière fois, que l’oncle d’Hugo
soit venu jardiner un peu par ce beau temps ; mais non. En arrivant,
personne en vue. Cette fois-ci, impossible de gagner du temps. Mes fesses
étaient fichues.
Gabriel et moi entrons dans le
dépôt. Mon meilleur ami ferme la porte à clé derrière nous, puis me dit :
-
Bon Lucie, c’est
quoi ce bazar ?!
-
Mais…pfff… J’en
sais rien…
-
Comment ça t’en
sais rien ?
-
Ben… J’ai fait
quelques efforts quand même…
-
Pardon ?
Attends, on va regarder ça…
Mon
grand frère de cœur sortit son téléphone et afficha le tableau. La couleur
verte signifiait que l’item du jour était validé. L’orange, qu’il l’était à
moitié (par exemple, un médicament pris mais pas à l’heure). Le rouge, qu’il
n’était pas validé ; et le violet, qu’il était très dépassé (comme par
exemple un dépassement du couvre-feu au-delà d’une heure et demie).
Voici
ce que ça donnait :
Ce n’était donc vraiment, vraiment
pas terrible. Je comprenais totalement que Gabriel soit en colère :
c’était légitime. J’essayais de me défendre comme je le pouvais mais je n’avais
même pas réfléchi à un argumentaire viable.
En
regardant le tableau, Gabriel et moi riions nerveusement, tellement il était
lamentable. Il est vrai que j’avais mis en avant mon principal défaut :
être partisane du moindre effort.
-
Tu sais depuis
quand que je viens ?
-
Depuis mercredi,
répondis-je.
-
Et même en
sachant que je venais, tu n’as fait absolument aucun effort ! Mais aucun,
quoi !
-
Mais si, mais…
-
Mais quoi ?!
T’en avais absolument rien à carrer !
-
Si !
-
En fait, la
dernière fois, tu ne m’as pas pris au sérieux !
-
Si…
-
Non, Lucie !
Non, tu ne m’as pas pris au sérieux ! Tu t’es dit que tu ne me reverrais
pas avant trois mois, que tu pourrais vivre ta vie en attendant…
La
vache, il me connaît vraiment bien, le bougre…
-
Mais quand je te
dis que je ne vais pas te lâcher, Lucie, c’est le cas !
-
Mais je sais…
Mon
argumentaire ne tenait pas la route.
-
Alors je vais te
déglinguer, et cette fois, je vais faire en sorte que tu fasses des efforts
plus de quatre jours d’affilés !
-
Oh non… me
lamentai-je, mon cœur battant à tout rompre.
-
Ben si,
Lucie ! reprit Gabriel en m’attrapant le poignet. Puisque tu ne veux pas
comprendre et que tu ne me prends pas au sérieux…
Gabriel
me pencha sous son bras, releva ma robe et baissa ma culotte. Là, j’étais mal.
Et j’avais mal. J’avais mal avant la première claque. Je savais que j’allais
déguster. Gabriel n’était pas aussi en colère que la dernière fois mais il
était tout aussi déterminé ; et devoir m’en recoller une trois semaines
jour pour jour après la dernière, ça ne passait vraiment pas.
-
Non !
Non ! priai-je alors que la première claque menaçait de tomber sur mes
fesses nues. S’il te plaît !
-
« S’il te
plaît », quoi ?
-
S’il te plaît, ne
me punis pas…
-
Si, Lucie !
Bien sûr que si, puisqu’apparemment tu n’as toujours pas compris !
-
Si, j’ai
compris ! Oh, s’il te plaît…
-
Non, tu n’as pas
compris ! Et en plus, tu ne m’as pas pris au sérieux ! Cette fois-ci
tu vas comprendre !
Dès la première claque, je sus
immédiatement que cette séance serait un calvaire.
Les
premières claques sont toujours très dures à encaisser – surtout lorsqu’elles
tombent directement sur les fesses nues ! Gabriel tapait fort, j’avais
même l’impression qu’il tapait plus fort qu’il y a trois semaines. J’avais
l’impression de revivre une séance avec Thomas. Debout, penchée sous son bras,
les larmes me montèrent rapidement aux yeux. Si l’intégralité de la séance se
déroulait de cette manière, ce vendredi 13 porterait alors très bien son nom.
Pour
ne pas changer, et même si j’espérais le contraire, cette première fessée a été
très, très longue. Durant plusieurs minutes, la main de Gabriel s’abattait sans
répit sur le haut de mes fesses, avec une telle force que mes larmes coulaient
en abondance. Le cap des premières claques ultra-douloureuses était passé, le
haut de mon derrière était désormais bien chaud ; mais ce n’était pas pour
autant que la douleur en était atténuée : bien au contraire. Mon tuteur
faisait en sorte que je sente passer chacune de ces maudites claques.
Pour
le moment, mes endroits sensibles n’avaient pas été atteints ; néanmoins,
je savais qu’ils le seraient à un moment ou à un autre et je le redoutais
énormément.
Mon meilleur ami fit une pause de
quelques secondes, puis reprit une série de claques, toute aussi longue que la
première. Je n’en pouvais déjà plus. Quelques-unes de mes larmes tombèrent sur
le sol poussiéreux du dépôt d’Hugo, quelques-autres atterrirent sur le jeans de
Gabriel. J’étais déjà en nage, ce qui prouvait les efforts que je devais
fournir pour encaisser la douleur. La partie supérieure de mes fesses était
sans nulle doute aussi rouge qu’un champ de fraises.
Lorsque ce passage debout fut
terminé, j’essuyai mes larmes et soufflai lentement pour tenter de contrôler
mes spasmes. Cette séance avait démarré de la façon la plus corsée qui soit.
J’espérais qu’elle se termine rapidement ; mais connaissant Gabriel, je
savais que ce ne serait pas le cas.
Mon frère de cœur erra dans le grand
dépôt d’Hugo à la recherche de mobilier pour s’asseoir. Je savais parfaitement
où étaient les chaises mais je me tus, ne souhaitant pas finir en travers de
ses genoux : dans cette position, mes endroits sensibles (milieu-bas des
fesses et jonctions fesse-cuisse) seraient à la merci de son impitoyable main.
Je ne pouvais m’y résoudre. Je le laissai donc galérer à la recherche d’assises
pendant plusieurs minutes, puis me dis que si je collaborais et montrais ma
bonne foi, j’aurais peut-être droit à une once de clémence.
-
Elles sont là,
les chaises.
-
Ah ! Ben
voilà, très bien !
Pendant
que Gabriel installait les chaises (une pour lui, deux autres pour soutenir mon
torse), je plaidai ma cause, justifiant ma bonne foi. Bien évidemment, cela ne
fonctionna pas et quelques minutes plus tard, je me retrouvai en travers de ses
genoux.
Sur
le coup, je m’en voulus de lui avoir dit où étaient les chaises. Et puis, je me
dis qu’il aurait fini par les trouver de toute façon, et puisque nous n’étions
pas limités en temps, il n’aurait pas stoppé sa recherche immédiatement.
Allongée
en travers des genoux de Gabriel, je me sentais vulnérable au possible.
-
Mince, tu
saignes, me dit Gabriel.
Il
est vrai que j’avais un minuscule bobo sur la fesse, qui avait dû se mettre à
saigner.
Cette semaine, avec Hugo, nous
sommes montés en haut d’une tour en bois ayant servie de tour de contrôle
durant la première guerre mondiale. A vingt-cinq mètres de hauteur, Hugo et moi
nous étions assis pour profiter du coucher de soleil et admirer le paysage.
Néanmoins, j’avais eu la mauvaise surprise de m’asseoir sur un clou rebelle,
qui m’avait créé une minuscule blessure à la fesse.
Donc, je saignais. Mon amour pour
Gabriel me fit le rassurer immédiatement :
-
Ce n’est rien.
C’est pas grave.
Je
m’en voulus instantanément. Quelle sotte ! J’aurais dû en faire des
caisses, lui dire que j’avais terriblement mal et qu’il fallait qu’on arrête la
séance ! Quoique, pour un bobo de deux millimètres de diamètre,
m’aurait-il crue ? Pour le coup, c’est vrai que j’avais terriblement mal,
mais pas à cause de ce bobo…
Alors la première claque s’abattit.
Pile à l’endroit sensible. Et les autres suivirent, toutes pareilles. Puisque
jusqu’à présent, seule la partie haute de mon derrière avait été punie, il me
fallait repasser par la case « premières claques
ultra-méga-douloureuses » en attendant que mon derrière chauffe assez pour
mieux encaisser. Je maudis toujours ces fessées où il n’y a pas de déculottage
progressif : c’est cul nu direct, et ça fait un mal de chien. A bien y
réfléchir, cela fait d’ailleurs très longtemps que je n’ai pas vécu de
déculottage progressif. Thomas n’en a usé qu’aux trois premières séances :
les quinze autres n’ont pas eu cette chance. Yves l’a peut-être fait les
premières fois mais ensuite, je le mettais tellement en colère qu’il ne me
donnait plus ce luxe. Quant à Olivier, je crois qu’il en usait, si mes
souvenirs sont bons.
Les endroits sensibles chauffés et
même brûlés, les claques ne faisaient malheureusement pour moi pas moins mal.
La force que Gabriel mettait dans chacune d’elles continuait de me faire couler
les larmes. J’essayais de ne pas trop bouger mais c’était quasi-impossible. D’ailleurs,
j’avais tellement mal que je n’osais même pas mettre ma main, de peur que
Gabriel accentue encore un peu plus les claques.
Cette
fessée OTK était une fois de plus interminable. Ce mec est endurant au
possible. Mis à part Thomas et Gabriel, je ne connais personne capable de tenir
une telle cadence : des claques aussi fortes et aussi nombreuses.
Plusieurs minutes, non-stop.
Chose
étrange car inhabituelle : Gabriel ne me réprimandait pas en tapant. D’habitude,
il me sermonne en me claquant les fesses, de sorte que ses paroles aient le
plus d’impact possible (ce qui est en général le cas !). Mais là, rien. Silence.
Nous entendions juste le bruit cinglant des claques qui s’enchaînaient et mes
pleurs.
Lorsque mon frère de cœur me demanda
de me lever, je fus on ne peut plus soulagée : la longueur de cette tannée
corsée avait fini de m’achever. Je n’en pouvais plus. Cela faisait vingt minutes
que la main de Gabriel maltraitait mes fesses et j’avais déjà l’impression
qu’elles étaient hors service.
-
Va regarder la porte,
là-bas ! Comme la dernière fois !
Je
me tins face à la porte, essuyant mes larmes et effectuant des exercices de
respiration pour gérer aussi bien la douleur que les spasmes.
- Je te garantis que tu vas les prendre, tes médicaments ! gronda Gabriel.
Et
il me colla LA claque. Celle dont je parlais la dernière fois et qui m’avait
horriblement vexée. Il me la colla, et d’autres identiques suivirent. Je mis
automatiquement mes mains pour me protéger, mains que Gabriel dégagea sans
difficulté pour me recoller d’autres claques toutes aussi douloureuses et
vexantes. Fort heureusement, ma robe s’était rabattue sur mon derrière lorsque
je m’étais relevée des genoux de mon tuteur, et elle avait très légèrement
amorti un peu les claques.
Je
ne sais pas pourquoi ces claques me font tant d’effet. Peut-être parce qu’elles
infantilisent : ce sont les claques que l’on donne de nos jours à un(e)
enfant qui a fait une bêtise. C’est peut-être ça. C’est sûrement ça,
même !
-
Oui, oui !
J’ai compris ! dis-je en espérant éviter d’autres claques à la volée.
-
Non, Lucie !
Là, tu as compris pour un jour ! Peut-être deux !
-
Non, j’ai compris
pour un an… me lamentai-je.
-
Si
seulement ! Si seulement c’était vrai !
-
Mais c’est
vrai !
-
Tu dis ça, et je
vais devoir revenir dans quatre jours pour t’en recoller une ! En fait,
c’est ça qu’il faut que je fasse ! Que je vienne tous les quatre
jours !
-
Non ! De
toute façon, c’est impossible. Et puis, même ! J’ai vraiment compris, là…
-
Non Lucie. Tu
n’as pas compris !
J’avais
envie de lui répondre : « T’es dans ma tête, peut-être ?! »
mais cet excès d’insolence m’aurait valu une très bonne fessée supplémentaire
que je n’étais pas du tout prête à encaisser. De plus, oui, Gabriel était
presque dans ma tête. Il me connait par cœur, il sait analyser mes gestes et
mes attitudes. Cependant, le pire est mon regard. Gabriel sait parfaitement
analyser mon regard. C’est d’ailleurs pour cela que j’évitais de le
regarder : mes yeux traduisaient l’insolence que je ne voulais pas qu’il
décèle.
Puisque je n’avais, selon Gabriel,
toujours pas compris, je fus de nouveau penchée sous le bras de mon grand frère
de cœur. Il remonta ma robe et ce fut reparti pour une tannée toujours aussi
monstrueuse à encaisser. Les claques qu’il me filait étaient vraiment balèzes. D’habitude,
durant une fessée, lorsqu’une claque est bien appuyée, celles qui suivent sont
plus faciles à prendre. Mais pas là. Chaque claque faisait atrocement mal. Je ne
savais absolument pas comment j’arrivais à encaisser tout ça.
Après une pause d’une vingtaine de
secondes, Gabriel se rassit sur la chaise et m’ordonna de venir m’installer sur
ses genoux. Hors de question pour moi. Hors de question de revivre le même
calvaire que quelques minutes plus tôt.
-
Lucie, si je dois
venir te chercher… menaça-t-il.
-
Oh non mais
punaise…
Vous
remarquerez que je remplace désormais le « putain » par le plus sécurisant
« punaise ». Thomas serait fier de moi.
-
Un.
-
Oh non, ne te
mets pas à compter !
-
Deux.
-
Mais sérieux quoi…
- Oui, sérieux
Lucie ! dit-il en se levant pour attraper mon poignet.
Ce
fut reparti pour une horrible série. Je me dis qu’il va forcément finir par
taper moins fort, qu’il va finir par se péter la main… Mais je n’y crois guère.
Gabriel a un mental d’acier et est percussionniste de profession. D’ailleurs,
lorsque je lui dis :
-
Arrête, s’il te
plaît ! Ça fait quarante minutes, là !!
Il
me répondit :
-
Je tiens deux
heures en concert alors tu sais, y’a de la marge…
Pour
être allée le voir plusieurs fois en concert, je sais qu’il dit vrai.
-
Mais j’ai
vraiment compris ! priai-je, les claques étant insupportables.
-
Tu as compris
pour…on va dire…une petite semaine. Je ne suis toujours pas satisfait.
Bon
là, oui. Là, je lâche un « putain » d’épuisement. J’ai ultra mal aux
fesses et je maudis cette fessée.
-
Tu vas prendre
tes médicaments ?
-
Oui ! Mais j’les
prends déjà tous les soirs !
-
C’est matin, midi
et soir qu’il faut les prendre, Lucie ! Tu entends ?! Matin, midi ET
soir ! me réprimande-t-il tout en claquant mon derrière.
-
Oui, oui, c’est
bon ! capitulai-je de nouveau.
-
Non ce n’est pas
bon, puisque tu ne le fais pas ! Tu dois prendre tes médicaments, matin,
midi ET soir !
Je
ne comptai pas le nombre de fois où il me répéta la posologie de mon traitement,
l’appuyant de claques cinglantes qui me brûlaient le postérieur. Cet épisode
dura dix bonnes minutes. Dix bonnes minutes durant lesquelles il me réitéra de
prendre mes médicaments « matin, midi ET soir » !
Lorsque je me retrouvai de nouveau face
à la porte, je n’avais même pas une once de colère envers Gabriel. Pendant qu’il
errait dans le vaste dépôt d’Hugo en quête d’un instrument pour relayer sa
main, je replongeai dans mon passé et me remémorai toutes les bêtises que j’avais
pu faire depuis bientôt trente ans.
La fois où, à cinq ans, j’ai hurlé
sur mon oncle parce qu’il ne voulait pas m’emmener au McDo.
La fois où, à 6 ans, j’ai frappé ma
mère sur la cuisse avec les clés de voiture car elle ne voulait pas me laisser
conduire.
La fois où, à 8 ans, j’ai inondé la
maison en ouvrant tous les robinets de la maison car ma mère ne voulait pas m’emmener à la
piscine.
La fois où, à 12 ans, j’ai harcelé
ma prof d’anglais au point de la mettre en arrêt maladie.
La fois où, à 14 ans, j’ai tagué un
mur avec des copines ; mon père a dû venir me chercher au commissariat.
Tout ça n’est qu’un minuscule éventail
de toutes mes bêtises, reflétant l’enfant exécrable que j’étais.
Tout ça n’a jamais été sanctionné par
mes parents. Aucune soufflante, aucune conséquence, rien. Quoique je fasse, j’étais
la huitième merveille du monde.
Si Gabriel avait été mon frère, mon
vrai grand frère de sang, présent depuis ma naissance, tout ça ne serait jamais
arrivé. Mais comme on dit, avec des « si », on refait le monde (et on
coupe du bois, rajouterait Hugo !). J’ai déjà énormément de chance que
Gabriel soit devenu mon grand frère depuis quatre ans. Mieux vaut avoir un grand
frère à 25 ans que ne pas en avoir du tout !
Je fus sortie de mes pensées par un
savon appuyé de plusieurs claques à la volée. Cela me ramena violemment à la
réalité : j’étais en pleine séance punitive pour payer mes dérives sur le
plan sanitaire (et un peu professionnel).
Lorsque je fus de nouveau penchée
sous le bras de Gabriel, je le priai :
-
Non, s’il te
plaît ! Arrête ! J’en ai marre de prendre la fessée…
-
Donne-moi une
seule bonne raison de ne pas le faire !
-
Je vais faire des
efforts !
-
Raison non valable !
-
Eh ben alors… Tu
m’aimes ! Tu m’aimes trop pour continuer à me punir !
-
Evidemment que je
t’aime ! C’est d’ailleurs pour cela que je le fais !
-
Ben arrête alors…
-
Non, Lucie !
Car je veux que tu comprennes et que ça dure plus que quatre jours !
Et
une autre fessée interminable, une ! Les claques se succédèrent, toujours plus
impitoyables. Je ne pouvais m’empêcher de mettre ma main tellement cette fessée
manuelle faisait mal.
A la fin de celle-ci, je remontai ma
culotte, signe que je souhaitais en finir avec cette séance.
-
Ne te rhabille
pas, je vais t’en remettre une !
-
Non ! Oh non…
Dis-je en continuant de remettre correctement ma culotte.
-
Je vais t’en remettre
une, j’te dis !
-
Mais pourquoi ?!
-
Parce que je veux
m’assurer que tu as compris le message !
-
Mais oui… ! Oui,
j’ai compris !
Je
tentais de me contrôler mais il est vrai que j’avais de l’insolence dans la
voix. Cela justifia sûrement le fait que Gabriel m’allongea à nouveau sur ses cuisses.
Je ne pouvais pas lui en vouloir. Il est vrai que j’ai toujours été plus ou
moins insolente, et plus je suis vexée, plus je suis insolente. Alors durant
une séance, vous n’imaginez même pas… Néanmoins, j’essaie de me contrôler, surtout
si je sais que je risque une bonne volée ! Il faut ensuite bien me
connaître pour savoir ce qui relève de la réelle insolence et ce qui relève d’un
mécanisme de défense. Gabriel a beau me connaître par cœur, si la plupart du
temps il sait discerner cela chez moi, il lui arrive encore de douter.
C’est d’ailleurs ce qu’il fit après
cette ultime fessée sur ses genoux. Je vis, au regard qu’il me lança, qu’il
doutait sur le fait que j’ai réellement retenu la leçon.
Car cette dernière fessée avait été à l’image des précédentes : bien corsée et difficile à encaisser. J'avais d'ailleurs de nouveau refusé de m'allonger en travers des genoux de mon tuteur.
- Lucie, dépêche-toi ! Je t'attends !
- Ben tu vas attendre longtemps, rétorquai-je insolemment.
Paniquée par le ton de ma réponse, je scrutai immédiatement le regard de Gabriel pour voir s'il allait me faire payer ma réplique. Heureusement, il n'en fit rien, ce qui me laissa penser qu'il y avait peut-être une fenêtre ouverte, à exploiter plus tard.
Néanmoins, il m'attrapa rapidement le poignet et je me retrouvai encore à plat ventre.
-
T’as de la
chance, mis à part des fils électriques, je n’ai trouvé aucun instrument.
-
Oui ben, je
préfère les fils électriques ! avouai-je sincèrement, ayant une grande
détestation pour la main de Gabriel.
-
Non, dit-il. Ça te
blesserait et puis ça ne servirait à rien.
Gabriel
me connaît tellement bien qu’il sait que seule la main a un impact
psychologique durable sur moi.
Cette tannée terminée, alors que je m’étais relevée,
les fesses en feu, je lui pris les mains et tirai dessus pour l’inviter à se
mettre debout. Puis, une fois chose faite, je le pris dans mes bras avec
douceur. Il m’embrassa sur le front et me dit :
-
Je t’aime, Lucie.
-
Moi aussi je t’aime,
Gab. Si tu savais combien je t’aime…
Cette séance a beau avoir été l’une des pires de ma
vie (une séance uniquement à la main, avec des claques on ne peut plus corsées…oui,
je confirme !), je n’en voulais absolument pas à Gabriel. Je savais
pertinemment pourquoi il m’avait si sévèrement punie et cela suffisait pour que
je n’éprouve rien d’autre qu’un amour fraternel puissant envers lui.
Sept heures après cette fessée, mes fesses étaient
encore écarlates.
Cinquante-quatre heures plus tard, je peine toujours à
m’asseoir. Qui l’eût cru, alors que je n’ai eu droit « qu’à la main » ?
Oui,
je dois l’avouer : je ne pensais pas qu’une fessée à la main, même des
plus corsées, me marquerait autant dans tous les sens du terme. Je ne pensais pas
avoir autant de séquelles. Je ne pensais pas qu’elle me ferait immédiatement
prendre mes médicaments sans exception matin, midi ET soir. Je ne pensais pas
qu’à côté de cette séance manuelle, le martinet me paraitrait puéril. Néanmoins,
je pense que je vais fournir beaucoup d’efforts pour éviter d’avoir à revivre
ce genre d’après-midi. Oui, 1h20 de très bonne fessée déculottée, ça calme de
façon très efficace.
Cependant, je ne peux pas m’empêcher
de me dire que Gabriel ne sera à nouveau pas disponible avant trois bons mois
(même si nous allons nous voir avant pour de vrais moments de joie, comme
notre mariage à Hugo et moi). Il va donc falloir que je redouble de vigilance
lorsque la douleur de mon derrière commencera à s’atténuer et que le choc de
cette fessée carabinée s’endormira doucement.
Vous allez dire que je suis terrible
mais pour le mot de la fin, je dois dire que je campe toujours sur mes
positions (même un peu ébranlées) concernant le couvre-feu.
Bonjour Little Princess. De toute façon, soyons honnêtes : ton couvre-feu, tant que tu n'auras pas quelqu'un à demeure pour t'en coller une très sévère tous les soirs, ce sera compliqué. Bon courage malgré tout, en souhaitant que tu finisses par comprendre...
RépondreSupprimerGrosses bises à toi de moi et de Sarah.
Effectivement... Même si je le respectais parfois lorsque j'étais en tutorat avec Thomas ! Et je l'ai quand même respecté quatre fois durant ces trois dernières semaines, ce qui est un réel exploit... Bises à vous deux !
SupprimerBonjour, alors qu'en est-il du M1?
RépondreSupprimerBonjour Justine ! Non validé... Je laisse tomber les études. Bises !
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