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Le tutorat de Little Princess (Partie 6 - Séance 3)

 


Ça y est, nous y sommes. Vendredi 15 juillet, veille de mon mariage avec Hugo.

 

Après être passée chez ma meilleure amie, Louise, qui confectionne mes bijoux pour le mariage, je passe trois heures de torture chez l’esthéticienne. Puis, je prends la route, direction le lieu du mariage, pour rejoindre mes proches qui sont déjà en train de tout installer.

Je suis en retard. J’aurais dû être sur place à 14h30, le GPS m’indique que j’arriverai à 15h20. Du coup, sur la route, je ne ménage pas la pédale d’accélérateur. Je tente tout de même de faire attention, me disant que si je laisse ma vie sur la route aujourd’hui, il n’y a plus de mariage demain. Il n’y a plus rien du tout, d’ailleurs. Et puis, dans un coin de ma tête, je sais que Gab’ doit me remettre d’équerre ce soir. Il ne faudrait pas lui donner une raison supplémentaire de sévir plus que prévu.

 

Arrivée à ma destination, le stress monte. Ça y est, c’est réel. Nous sommes en train d’installer les lieux pour NOTRE mariage à Hugo et moi. Pas celui de quelqu’un d’autre : le nôtre. Nous avons tellement, tellement attendu ce moment ! Je rêve de mon mariage depuis l’âge de huit ans. Mon rêve allait enfin se réaliser.

Dans la salle, je retrouve mes proches : Hugo (de mauvaise humeur à cause du stress…), mes parents, mon p’tit frère, mes beaux-parents, mes cousines… et mes amis très proches, dont Gabriel. Dès que je le vois, je lui saute dans les bras. Il m’a trop manqué. Dès qu’il n’est pas avec moi, il me manque. C’est toujours l’effet que ça me fait avec mes amis très proches : dès qu’ils s’éloignent de moi, mon cœur se serre. Et puis… Gab’, c’est différent. Il est mon grand frère. Il me manque constamment.

 

Sur le chemin du retour, mes cousines montent en voiture avec Gabriel, et je reprends ma voiture, seule. Pressée de rentrer, je bombe une nouvelle fois sur la route, dépassant Gabriel. D’ailleurs, après l’avoir dépassé, je me flagelle : « Tu viens d’aggraver ton cas, là, Lucie… ». Tant pis, ce qui est fait, est fait.

Il est vrai que nous sommes partis au même moment ; pourtant, j’arrive presque dix minutes avant Gabriel et mes cousines. J’étais déjà en train de préparer à manger lorsqu’ils arrivèrent. J’avais peut-être un peu trop accéléré…

 

                Nous sommes crevés. Gabriel est HS, moi aussi. Il y a plein de choses à penser pour la journée de demain. Durant le repas, je me mets à douter : mon grand frère va-t-il vouloir qu’on règle quand même nos comptes ? Ou va-t-il remettre cela à une autre fois ? Je vous avoue que je n’attendais que ça, qu’il me dise : « Nous sommes très fatigués, donc on discutera la prochaine fois que je viendrai. ». Néanmoins, je sais que mon meilleur ami ne lâche jamais rien. Si je dois prendre une fessée, je vais la prendre. De plus, il sait très bien lui-même que s’il ne sévit pas ce soir, je vais immédiatement voir un boulevard de possibilités dans lequel je vais immédiatement m’engouffrer.

 

                Après avoir décoré la voiture de ma cousine (qui nous véhiculera Hugo et moi durant toute la journée du mariage), nous nous sommes retrouvés seuls, Gabriel et moi. Mes cousines étant très fatiguées, elles ne se sont pas éternisées. Quant à ma grand-mère, elle était partie se coucher bien tôt, pour être en forme le lendemain.

                Nous étions donc tous les deux face à face, Gab’ et moi, assis autour de la table de la salle à manger, au rez-de-chaussée de la maison de ma grand-mère. Gab’ s’inquiéta d’ailleurs de sa présence. Je le rassurai :

-          Elle met la télé à fond dans sa chambre, elle n’entendra rien du tout. De plus, je mettrai aussi la télé très forte dans le salon (pièce se situant directement au-dessous de sa chambre). Et de toute façon, nous allons descendre à la cave.

Entre l’énorme bruit des deux télés, les deux étages et l’isolation qui nous sépareront, il n’y aura absolument aucun risque. Il allait falloir assumer.

 

                Gabriel sortit alors son téléphone pour afficher le tableau que je remplis concernant mon tutorat. Puisque je suis repassée au stade 4 de ma maladie, il était impossible qu’il me laisse passer quoique ce soit. Au fond de moi, je le savais, même si j’espérais l’inverse.

-          Bon, Lucie, c’est une catastrophe, là. Tu ne prends presque jamais tes repas à l’heure, ton couvre-feu, on n’en parle pas…

-          Je t’ai déjà dit de laisser tomber le couvre-feu.

-          Non, j’laisse pas tomber, non ! Sûrement pas ! Par exemple, le 7 juillet, tu t’es couchée à 3h30 ! 3h30, Lucie ! T’as fait quoi jusqu’à 3h30 du mat’ ?!

-          Tu ne veux pas le savoir.

-          Si, si, je veux savoir !

-          Non, je t’assure que tu ne veux pas le savoir.

-          Si, si, dis-moi !

-          J’ai joué aux Sims.

Gabriel fulmina. Il déteste ce jeu que j’adore. Il est convaincu que c’est inutile et que ça ne sert à rien à part me faire perdre mon temps. Mais moi, ça me détend.

-          Tu ne t’es pas dit à un moment donné qu’il fallait que tu arrêtes et que tu dormes ?

-          Si…

-          Eh ben alors ?!

-          J’avais pas envie, dis-je avec un sourire-réflexe montrant ma gêne.

-          Tu rigoles mais dans trente secondes, t’es en train d’en prendre une, me lança-t-il froidement.

Bon, le dernier espoir que j’avais d’éviter cette tannée venait de s’envoler. Mon sourire s’effaça, laissant place à l’inquiétude. Je comptais très activement sur l’extrême état de fatigue de Gabriel pour me sauver.

-          Donc tu te couches à des heures pas possibles…

-          Mais j’me dis toujours que je peux dormir le lendemain matin, me défendis-je.

-          Oui, et pendant que tu fais la grasse mat’, ton médicament du matin n’est pas pris ! Et ensuite, tu es décalée pour la journée !

-          Mais…

-          Mais quoi ?!

Mais rien. Je n’avais aucun argument valable.

-          Aller, on descend.

J’avalai ma salive et suivis Gabriel à la cave, priant pour que sa fatigue rende les choses moins douloureuses que durant les deux précédentes séances.

 

                Gabriel s’assit sur une chaise et m’ordonna :

-          Aller, viens ici. Je vais t’apprendre à jouer aux Sims jusqu’à 3h30 du mat’. Viens ici !

Impossible. J’étais clouée sur place. Impossible de lui obéir.

La fatigue aidant, mon grand frère fut beaucoup moins patient que d’habitude. Après m’avoir appelée une première fois, il se leva instantanément :

-          Ah tu ne veux pas venir ?!

A peine eus-je le temps de comprendre ce qui m’arrivait, que j’étais penchée sous le bras de mon tuteur, à recevoir les premières claques sur mes fesses nues. Ces premières claques dont je parle tout le temps, tellement elles sont horriblement douloureuses. Ces claques qui font extrêmement mal car elles s’abattent sur une peau froide.

 

                Ok, cette première série fut courte (comparée aux autres séries données par Gabriel, pas comparée à une série classique…) mais intense. Cela me donna une effroyable entrée en matière. J’avais déjà bien mal aux fesses.

                Une deuxième tannée commença alors que j’étais toujours penchée sous le bras de mon frère.

-          Je te jure, il faut vraiment que je t’aime pour te botter le cul la veille de ton mariage ! me gronda Gab’.

C’est clair. Mais je me serais bien passée de cette preuve d’amour-là. J’aurais préféré un câlin !

Comme d’habitude, je n’en voulais absolument pas à mon meilleur ami. Je lui en étais même reconnaissante de se soucier autant de moi et d’accepter de faire ce « sale boulot ». J’ai de la chance d’être extrêmement bien entourée et d’avoir des amis qui sont là pour moi dès que j’ai besoin. Il suffit d’un texto pour qu’ils rappliquent. Gab’ fait partie de ceux-là. C’est celui qui va m’écouter patiemment lui raconter mes histoires de filles à la mords-moi-le-nœud, celui qui sera toujours là pour entendre les confidences d’Hugo, celui qui sera toujours présent pour supporter ma famille complètement loufoque… Et celui qui m’aime tellement qu’il est prêt à me flanquer des volées mémorables dans l’espoir que je prenne un peu plus soin de moi.

 

                Deuxième série courte, elle aussi, mais toujours aussi intense. J’étais à deux doigts de pleurer. Je ressentais la fatigue de Gabriel tout comme son extrême colère. Et son amour. Oui, j’entendais son cœur battre pour moi ; ce qui me faisait encore plus culpabiliser .

                A ce moment-là, j’aurais voulu le prendre immédiatement dans mes bras, lui dire que j’étais désolée, que j’avais juste du mal à penser à moi et aussi, que ma flemme l’emportait énormément.

Vous le sentez peut-être dans mes écrits, mais Gabriel est quelqu’un que j’admire énormément. La flemme, il ne connaît pas. C’est un battant, un travailleur acharné. C’est d’ailleurs ce qu’il a en commun avec mon merveilleux Hugo : ils sont incroyables. Moi, je ne suis pas comme ça. Je suis passionnée avec le cœur sur la main mais je cède facilement à la flemme et à la procrastination.

 

                Je me retrouvai à plat ventre sur les genoux de mon grand frère. Le passage le plus horrible de cette séance allait débuter. Contrairement à quand je reçois une fessée debout, lorsque je suis OTK, il m’est très difficile de me protéger avec mes mains : mes avant-bras soutiennent mon torse. Si je les ôte de la chaise qui me soutient, je vais automatiquement me faire mal au ventre. Il n’y a que lorsque l’OTK est sur un canapé ou un lit que je peux me permettre d’avoir des mains défensives. Mais pas sur une chaise. Le pire pour moi, c’est qu’une OTK sur une chaise fait terriblement plus mal qu’une OTK sur un canapé ou un lit. Ne me demandez pas pourquoi.

    -         Stop ! priai-je, le derrière brûlant. Stop, Gab', s'il te plaît ! Arrête !

    -         Tu te stoppes, toi, quand tu joues aux Sims ?! Non, bien sûr que non ! Tu y joues 6h30 d'affilées ! C'est le temps qu'il m'a fallut pour faire la route de chez moi jusqu'ici ! Tu te rends compte ou pas, Lucie ?!

    -         Mais arrête de taper, j't'en supplie... C'est bon, j'ai compris !

    -         Non, je ne vois pas pourquoi je m'arrêterai ! Tu me dis que tu n'as pas envie d'arrêter tes Sims pour aller te coucher ?! Eh bien moi, je n'ai pas envie d'arrêter de taper !

J'avoue que sur ce coup-là, je le maudis. Il m'avait sorti l'argument que je déteste le plus au monde : "Tu m'écoutes, toi ? Non ? Eh bien, moi non plus !". 

Message pour Gabriel : Fais ce que je dis, pas ce que je fais !! (s'il te plaît...😄)

                Quoiqu’il en soit, ce passage OTK me fit couler les larmes. Ça y est. Gab’ appuyait fortement les claques en faisant référence au décalage que je m’infligeais à cause de mes horaires catastrophiques de coucher. Comme d’habitude, je m’en voulais de me mettre encore dans cette situation. J’en parlais d’ailleurs à ma psy quelques jours auparavant :

 

-          J’ai l’impression d’être dans un cercle vicieux.

-          C’est-à-dire ? me demanda-t-elle.

-          Je prends une fessée plus ou moins salée, puis je suis calmée pour plusieurs jours ou plusieurs semaines selon la sévérité ce que j’ai reçu. Puis, je vais retomber dans mes travers lorsque je vais sentir que l’épée de Damoclès s’éloigne de ma tête. Et lorsqu’elle va de nouveau se rapprocher, je vais appréhender de prendre une nouvelle fessée alors je vais faire de petits efforts… Bref, j’ai l’impression de ne jamais en sortir.

-          N’est-ce pas le mode fonctionnement de toute personne apprenant ce que vous êtes en train d’apprendre ?

-          Comment ça ?

-          Eh bien, désolée pour cette comparaison mais c’est celle qui me vient directement à l’esprit. Les enfants : ils ont exactement le même cercle. Ils vont par exemple faire une bêtise, ils vont ensuite être punis par la personne qui est responsable d’eux. Ils vont accuser le coup de cette sanction durant quelques jours, avant de faire une autre bêtise…

-          Oui mais moi, c’est toujours pour les mêmes choses.

-          Les enfants aussi… Il y a souvent les mêmes bêtises qui reviennent…

-          Oui mais là c’est grave car je suis une adulte !

-          Cela n’empêche que vous apprenez exactement la même chose qu’eux : la frustration, le fait de répondre parfois à la raison plutôt qu’aux émotions et à l’instinct… Vous apprenez également auprès d’Hugo et de Gabriel à avoir une stabilité affective ce qui n’a jamais vraiment été le cas.

-          J’ai toujours été ultra-entourée ! J’ai une famille nombreuse en or, et des amis exceptionnels…

-          Je ne dis pas le contraire. Mais avant l’arrivée d’Hugo puis de Gabriel dans votre vie, sur qui avez-vous pu compter pour vous freiner dans vos dérives, jusqu’à maintenant ?

Personne. Exact.

-          Ben…

-          Ne vous méprenez pas, Lucie, ce n’est pas un reproche envers vos proches. S’ils ne vous ont pas mis de « Stop », c’est parce qu’ils ont leurs propres histoires. Cela ne veut pas dire qu’ils ne vous aiment pas. C’est juste qu’ils ne vous ont jamais freinée. Vous n’avez aucune limite. Pourtant, les limites, c’est ce qui nous rassure. Le sloggan qui me vient toujours à l'esprit est celui de la sécurité routière : "Quand on aime quelqu'un, on le retient." . Cela fonctionne avec tout, pas seulement avec la route...

Elle n’avait pas tort…

-          Il n’y a pas longtemps, vous me parliez de tous les tuteurs que vous avez enchaîné, sans jamais trouver le bon. Vous continuez de chercher en sachant pertinemment que ça ne peut pas marcher.

-          Pourquoi ça ne peut pas marcher ?

-          Parce que vous avez besoin d’une dimension affective. Or, lorsque vous trouvez un tuteur, il vous donne une fessée soit parce qu’il aime cela, soit parce que c’est le job pour lequel vous l’avez engagé. Mais contrairement à Gabriel, il ne le fait pas par amour. Donc, ça ne peut pas marcher.

-          Mais comment expliquez-vous que le tutorat avec Thomas ait très bien marché ? Pourtant, il n’y avait aucun amour, nous n’étions pas proches du tout… Il faisait son job, et c’était tout.

-          Vous êtes sûre de ça ?

Je me remémorai une fois, à la suite d’une séance bien sévère ; j’avais demandé à Thomas si cela lui faisait quelque chose de me matraquer ainsi le derrière. Il m’avait répondu : « Bien sûr que ça me fait quelque chose, Lucie. On ne peut pas avoir un tutorat aussi rapproché sans s’attacher l’un à l’autre ! ». Lorsque j’en fis part à ma psy, elle conclut :

-          C’est donc pour cela, que ça a fonctionné.

 

J’aime Gabriel d’un amour absolu et inconditionnel, et je prenais conscience que c’était réciproque. C’est comme si je l’avais toujours su et que je n’avais jamais voulu me l’avouer. Après tout, je dois énormément de choses à cet homme alors que lui ne me doit strictement rien.

 

Mais pour l’heure, j’étais en train de pleurer sur ses genoux, payant ce fameux couvre-feu dépassé jusqu’à 3h30 du matin. Si les passages debout m'avaient parus courts (merci Seigneur !), cette série OTK ne finissait pas.


Lorsqu’il me laissa me relever, j’essuyai rapidement mes larmes.

-          Va au coin, m’ordonna-t-il.

Ouh là. Un combat intérieur naquit en moi. D’habitude, il me dit plutôt : « Va là-bas » ou « Va regarder la porte »… Mais là, les mots durs et sans autre interprétation possible avaient été prononcés : « Va au coin ». Double punition. J’hésitai quelques secondes entre y aller et ne pas y aller. Je le savais fatigué, ce que j’ignorais c’est si je devais lui tenir tête ou lui obéir. Gabriel est quelqu’un d’impulsif : si je lui tiens tête plus de deux secondes et demi, je ne vais plus pouvoir m’asseoir. Mais ce soir, il est très fatigué. Ça change la donne.

                J’opte quand même pour l’obéissance et me rends au coin. C’est là que je remarque j’ai changé. Il y a encore quelques mois, il y aurait eu une bataille acharnée pour me faire obéir !

-          Mets tes mains sur la tête, ajouta Gab’.

Oui, bon, faut pas exagérer non plus ! Là, c’est trop pour moi. Il me demande trop d’obéissance dans un si petit laps de temps.

Mes mains cachent mon visage et les larmes qui en jaillissent mais je ne les bouge pas.

-          Lucie ! Quand je te dis de mettre tes mains sur la tête, c’est sur le sommet de ta tête ! Pas sur ton visage !

-          Mais c’est bon, on s’en fout ! répondis-je, agacée.

Les claques tombèrent pratiquement instantanément. Des claques vigoureuses et douloureuses au possible.

-          On s’en fout toujours, là ?! me gronda Gabriel.

-         Aïe ! Non... sanglotai-je sans pour autant obéir.

Je continuai de tenir tête et gardai mes mains sur mon visage, sans vouloir céder. Mon cœur battait à cent à l'heure rien qu'à l'idée que mon grand frère me démonte pour continuer de lui désobéir ainsi. Cependant, grâce au Ciel, Gabriel n’insista pas : il était vraiment crevé. D’habitude, il ne m’aurait pas lâchée : j’aurais pris des claques gigantesques jusqu’à ce que je cède. Bon, tant mieux pour moi !

 

                Le passage au coin terminé, je pris une nouvelle série debout, penchée sous son bras. Le mobile ?  Ma conduite, et notamment les excès de vitesse, plus particulièrement celui de cette après-midi durant lequel j’avais dépassé la voiture de Gabriel. Bon, effectivement, là, j’avais déconné. Mais j’étais tellement fatiguée et pressée de rentrer…

 

-          Je reviens sur Paris début août, soit dans quinze jours. Ensuite, je reviens mi-août. Et au mois de septembre, je serai également beaucoup à Paris. S’il faut que je vienne à chaque fois pour te dégommer, je reviendrai à chaque fois.

-          Je ne veux pas que tu dépenses tes sous dans des billets de train pour venir à chaque fois.

-          Ce n’est pas ton problème. Tu dois te soucier de ta santé et c’est tout ! Fais-le pour toi, pour Hugo, pour ta mère, pour tes proches…

Je sais. Je sais, je sais, je sais. C’est juste beaucoup plus facile à dire qu’à faire. J’y pense, j’essaie mais… C’est vraiment compliqué. Heureusement, mes efforts sont quand même visibles et portent du fruit.

 

                Après avoir échangé un long et réconfortant câlin, nous remontâmes au rez-de-chaussée et nous assîmes de nouveau dans la salle à manger pour revoir une dernière fois le déroulé de la journée de demain.

En m’asseyant sur ma chaise, je sentis que Gabriel avait vraiment été très gentil sur ce coup-là. Je pouvais m’estimer heureuse. Je n’aurais probablement plus aucune douleur aux fesses d’ici demain matin. Il aurait pu me pulvériser comme les deux séances précédentes mais il ne l'a pas fait. Je pris notre entrevue de ce soir non pas comme une séance en tant que telle mais plutôt comme un très bon rappel à l'ordre. La prochaine fois, je ne m'en sortirai pas aussi bien.

 

                Notre mariage médiéval se déroula comme dans nos rêves les plus fous. Ce fût une journée idyllique et merveilleuse. Gabriel nous fit d’ailleurs plusieurs surprises, et je lui en fis une moi aussi : Hugo et moi avions décidé qu’après avoir partagé un slow avec nos parents respectifs, nous irions chercher notre ami(e) du sexe opposé qui compte le plus pour notre couple, pour partager une danse. Hugo alla chercher Louise, et j’allai chercher Gabriel. Ce fut un moment trop court mais féérique.

 

                Depuis dimanche, Hugo et moi partageons un séjour en amoureux dans un hôtel de luxe, dans l’est de la France. Demain, le retour à la maison et à la réalité nous paraîtra bien brutal après ces quelques jours incroyables.

 

                J’essaie de combattre la flemme et la procrastination comme une véritable guerrière. L’issue du combat sera connue dans quinze jours ; reste à savoir si Gabriel trouvera utile de revenir me faire une piqûre de rappel ou pas. Ou pas...

 

A suivre…

Commentaires

  1. Dommage que les temps ne concordent pas, on commence au présent, puis quelques verbes à l'imparfait, puis on repasse au présent pour finir sur du passé simple. Une relecture ou 2 permettraient de régler le problème

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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -