Mardi 6 septembre 2022
J’ouvre les yeux et jette un
coup d’œil à mon téléphone :
7h13.
Mon réveil est censé sonner dans deux minutes. Je
déteste me réveiller avant lui : j’ai l’impression de perdre du temps de
sommeil !
Je descends au rez-de-chaussée de l’hôtel pour
prendre mon petit déjeuner. Une fois mon plateau rempli d’un bol de café au
lait, de plusieurs mini-viennoiseries et de tout ce qui me fait plaisir pour
mon premier repas de la journée, je touille mon café avec ma cuillère tout en
checkant les informations du jour sur mon smartphone. Soudain, une brunette
d’une soixantaine d’années, au demeurant très bien conservée, m’accoste :
-
Excusez-moi, monsieur ! Vous êtes bien
Aurélien Forgeron ? L’éducateur qui fait des miracles ?
-
Eh bien, je ne fais pas des miracles mais…oui,
c’est bien moi.
-
J’adore ce que vous faîtes !
s’exclama-t-elle. Il y a enfin quelqu’un qui prône l’éducation à l’ancienne,
comme quand j’étais gamine ! A l’époque, aucun enfant n’osait faire la
moitié de ce que font les enfants de maintenant ! Aucun ! Vous avez
bien raison de reprendre les anciennes méthodes, y'a qu’ça d’vrai !
-
Je vous remercie, madame.
-
C’est possible de prendre une photo ?
-
Eh bien, c’est-à-dire que je viens de me lever
là, alors…
-
Oh, s’il vous plaît ! Rien qu’une
seule !
-
Très bien, dis-je après avoir soupiré.
Le selfie fait, la dame
poursuivit :
-
Vous savez, ma fille elle a du mal avec mon
petit-fils. Il est infernal ! C’est jeux vidéo, téléphone, et c’est
tout !
-
Quel âge a-t-il ? demandai-je, me forçant à
m’intéresser à la situation.
-
Quinze ans ! Un vrai branleur !
Je levai les sourcils, choqué
par les propos de la grand-mère.
-
Le problème, continua-t-elle, c’est que ma fille
et son mari ont opté pour l’éducation positive. Quelle plaie, ce truc ! ça
donne des petits merdeux qui ne veulent pas aller travailler l’été parce que
« c’est trop dur ! » ! Allons, bon !
-
Tout n’est pas à jeter dans l’éducation
positive, dis-je. Comme dans toute chose, il y a des bons côtés et des mauvais.
-
Oui enfin, si elle lui avait collé quelques
bonnes fessées, il n’en serait pas là, à insulter ses parents !
-
Il insulte ses parents ? demandai-je,
atterré.
-
Oui ! Un branleur, j’vous dis !
-
Ecoutez madame, si vous avez besoin, contactez
mon équipe pour que nous réfléchissions à ce qu’on peut faire pour vous.
-
Ma fille n’acceptera jamais. Mais c’est
gentil ! Il faudrait plus d’hommes comme vous ! Aller, je vous laisse
tranquille. Merci monsieur Forgeron ! Et n’oubliez pas…
-
…c’est non-négociable ! dis-je en chœur
avec la dame avant qu’elle ne s’en aille.
Je soupirai et retournai à mon
check-up des informations du jour. La célébrité, ce n’est pas toujours facile à
assumer.
Alors que j’étais dans la voiture pour me rendre chez
Tessa, Marine m’appela :
-
Coucou mon amour, répondis-je.
-
Chéri, je suis aux urgences pédiatriques avec
Gabin.
-
Quoi ?! Mais qu’est-ce qu’il a ?!
C’est grave ?!
-
Non, non, rassure-toi ! Je pense que c’est
une otite séreuse. Le médecin traitant ne pouvait pas nous prendre aujourd’hui
alors je me suis dit que ce serait mieux d’aller à l’hôpital.
-
Tu as eu raison. Comment va-t-il ?
-
Il a de la fièvre. Il a réussi à s’endormir,
sûrement d’épuisement. Il dort dans mes bras, nous sommes dans la salle
d’attente.
-
D’accord mon amour. Tiens-moi au courant, tu
veux ?
-
Promis. Je t’aime.
-
Je t’aime.
Neuf
heures, j’arrive chez Tessa. Mon premier entretien de la journée est avec elle.
Problème : lorsque je franchis le seuil de la maison, sa belle-mère
m’annonce qu’elle dort encore.
-
Eh bien, on va la réveiller ! annonçai-je,
montant en pression.
Je me rendis illico presto
dans la chambre de l’adolescente. Je grondai :
-
Bonjour Tessa. Nous avions rendez-vous à neuf
heures précises et tu as déjà une minute de retard. Chaque minute
supplémentaire de retard sera une minute que tu passeras sur mes genoux. Je te
conseille de te dépêcher. Je pense que tes fesses ont assez morflé hier.
Je sortis de la chambre,
Valérie me proposa un café que j’acceptai.
J’attendis donc dans le séjour que Tessa daigne
venir, tout en buvant mon café. Je déteste que l’on me fasse perdre mon temps.
Cette gamine ne me prenait pas encore au sérieux, elle se rendrait vite compte
de son erreur.
Au bout de vingt-six minutes, elle apparut dans le
séjour, vêtue d’un survêtement rose flashy. Ses chaussettes blanches étaient
ternes. Ses cheveux bruns étaient en bataille.
-
C’est bon, j’suis là, me dit-elle insolemment.
-
Il est neuf heures vingt-sept, dis-je. A quelle
heure avions-nous rendez-vous ?
-
Neuf heures, répondit-elle en levant les yeux au
ciel.
-
Rappelle-moi ce que je t’ai dit en venant te
réveiller, ordonnai-je.
-
…
-
Je t’écoute ! grondai-je.
Elle leva de nouveau les yeux
au ciel et se défendit :
-
Mais c’est bon là ! J’suis là, c’est ce qui
compte, non ?!
-
Non, Tessa ! Tu m’as fait perdre mon temps
et je ne pourrai jamais le récupérer ! Donc tu vas être punie pour
ça !
Alors qu’elle protestait et
reculait, je me levai et fonçai sur la jeune fille, déterminée à lui faire
payer mon temps perdu. Je me rendis compte que j’étais vraiment en colère
lorsque je vis que je l’avais empoignée plus fermement que je n'empoigne mes coaché(e)s d’habitude.
Grâce au fait qu’elle ait mis
un survêtement, je n’eus aucun mal à la déculotter. D’ailleurs, je remarquai
qu’elle avait mis un string : elle n’avait donc pas encore suffisamment
peur de la fessée pour penser à enfiler des protections. Soit, tant pis pour
elle. Quelques secondes plus tard, elle se retrouva en travers de mes genoux.
J’annonçai :
-
Vingt-six minutes, donc. C’est parti.
Si je suis
désormais très endurant grâce à mes très nombreuses heures de pratique, ce dût en
revanche être extrêmement pénible pour Tessa. Elle dut passer le pire moment de
toute sa vie. Prendre une bonne fessée de vingt-six minutes non-stop est déjà
très sévère lorsqu’on a l’habitude d’en recevoir ; mais quand on n’a pas
l’habitude, ce doit être insoutenable. Je le savais, et pourtant je ne pouvais pas
faire autrement : j’avais promis à Tessa une fessée proportionnelle à mon
attente. Remettre en cause cette parole aurait compromis l’efficacité de ma
mission ici.
Je lui en voulais de m’obliger
à lui infliger cela. En la tapant sans relâcher la cadence, je la grondais
d’ailleurs :
-
Tu crois que je n’ai que ça à faire, de
t’attendre, Tessa ?! Tu crois que j’ai encore plus de temps à perdre pour
toi ?! Tu crois que je ne préfèrerais pas être avec ma femme et mon fils
plutôt que de devoir te claquer les fesses parce que
tu n’en fais qu’à ta tête ?! Je te préviens : tu n’as pas intérêt à
me la mettre à l’envers encore une fois ! Si c’est le cas, je te garantis
que ce que tu reçois actuellement te paraîtra être une vraie partie de
plaisir !
Pour appuyer mes propos, je
m’emparai d’une cuillère en bois pour les trois dernières minutes, de quoi
faire comprendre à l’adolescente qu’il ne fallait plus me provoquer.
Le dernier coup donné, je lui ordonnai :
-
Maintenant, je vais te lâcher : tu vas te
relever, te rhabiller et aller t’asseoir sur ton lit dans ta chambre. Je vais
te laisser le temps d’accuser ce qui vient de se passer et ensuite, nous ferons
notre entretien. Si jamais tu fais le mur, sois sûre que tu ne me reverras
jamais : je n’ai pas plus de temps à perdre que celui que j’ai déjà perdu.
Si tu n’es pas capable de te comporter avec maturité en souhaitant pleinement
que les choses changent, alors je ne peux rien faire pour toi. Tu as
compris ?
-
Oui, Aurélien, bredouilla-t-elle, le visage
rempli de larmes.
-
Bien. Alors je te laisse. Je te rejoindrai dans
un quart d’heure.
Je regardai l’adolescente
sortir de la pièce. Finalement, peut-être que j’en aurai pour moins de deux
semaines.
Un quart d’heure plus tard, je frappai à la porte de
sa chambre :
-
Entrez ! dit-elle.
Bon, elle n’avait pas fait le
mur. C’était un bon point. J’ouvris la porte et la découvris allongée sur son
lit. Je lui dis :
-
Je sais que tu me détestes mais je ne suis pas
là pour que tu m’aimes. Je suis là pour remettre de l’ordre dans ta famille et
éviter que tu terrorises tes parents et ton frère.
-
Je sais, dit-elle sèchement.
-
Es-tu disposée à ce que l’on commence à
parler ?
-
Vous voulez parler de quoi ? demanda-t-elle
sèchement de nouveau.
Je pris cela pour un oui. Je
vins m’asseoir à côté d’elle, sur son lit, puis questionnai :
-
Comment étais-tu quand tu étais petite
fille ?
-
J’en sais rien, faut demander à mes
parents !
-
C’est ton point de vue qui m’intéresse. Comment as-tu vécu ton enfance ?
-
Ben… C’était bien jusqu’à ce que ma mère se
barre.
-
Tu avais quel âge ?
-
Douze ans. Répondit-elle avec une voix étouffée.
-
Tu sais ce qui s’est passé ?
-
Ma mère a trompé mon père. Donc mon père l’a
foutue dehors. Voilà ce qui s’est passé. Au lieu de la pardonner, il l’a foutue dehors. On s’est ensuite retrouvé tous les trois Timothée, papa et moi, pendant
deux ans. Puis Valérie a débarqué.
-
Tu as mal vécu l’arrivée de Valérie ?
-
Oui ! Elle se prenait pour notre mère alors
qu’elle ne l’a jamais été et elle ne le sera jamais !
-
C’est pour ça que tu refuses d’accepter son
autorité ?
-
Oui !
-
Est-ce elle qui souhaite être ta mère ou
est-ce toi qui ne souhaites pas qu’elle le soit ?
-
C’est quoi la différence ?
-
Si, d’entrée, tu as fait un rejet de Valérie en
disant : « Ce n’est pas ma mère ! » sans même qu’elle ait
souhaité l’être, alors un malaise s’est créé d’emblée. Malaise qui aurait pu
être évité.
-
Mouais. Admettons.
-
Bon, et remontons avant le départ de ta mère.
Comment ça se passait ?
-
Bien. Enfin j’crois.
-
Tu crois ?
Tessa marqua un moment de
pause puis dit :
-
Timothée est l’enfant parfait. Il a toujours été
l’enfant parfait. Tout ce qu’il faisait était toujours parfait. Moi à côté
j’étais…
-
Le vilain petit canard ?
-
C’est ça. Bref, vous ne pouvez pas comprendre.
-
Tu penses que je ne peux pas comprendre ?
-
C’est évident ! Regardez-vous ! Vous
devez être un fils unique, gosse de riche, qui a réussi dans sa vie
professionnelle et personnelle. Moi, je ne suis qu’une ratée. Tessa, la ratée.
Je ris.
-
Allez-y, foutez-vous de moi !
-
Je ne me fiche pas de toi, Tessa, expliquai-je.
Je ris seulement des préjugés que l’on peut avoir.
-
Comment ça ?
-
Tu me penses fils unique, né avec une cuillère
en argent dans la bouche.
-
Ce n’est pas le cas ?
Livrer des détails de sa vie
privée aide l’interlocuteur à se mettre en confiance. Je dis alors :
-
J’ai sept frères et sœurs. Je suis le numéro
trois dans la fratrie. Mon père est mort quand j’avais sept ans, ma mère a ensuite
toujours galéré pour joindre les deux bouts. Elle enchaînait même deux boulots
pour pouvoir nous nourrir. Et j’ai deux grands frères qui ont également eu des
parcours parfaits ; alors crois-moi, je peux te comprendre.
J’omis évidemment de dire à
Tessa que moi aussi, j’avais eu un parcours plus ou moins parfait.
-
Ma mère, mon père et ma belle-mère ont toujours
préféré Timothée. C’est comme ça.
Complexe d’infériorité. Tessa
a besoin de se faire entendre, qu’on sache qu’elle existe. Situation typique
que j’ai déjà vue dans un paquet de familles.
-
Et Timothée ? demandai-je à Tessa. Tu lui
as déjà demandé ce qu’il pensait de tout ça ? Car oui, tes parents ont
deux enfants et peuvent, à la limite, faire une préférence. Admettons. Mais ton
frère, lui, n’a qu’une seule sœur. Tu es donc forcément sa préférée.
-
Où est-ce que vous voulez en venir ?
-
Tu en veux à tes parents d’avoir une préférence
pour ton frère. Tu ne t’es pas dit que ton frère aussi pouvait leur en vouloir
de le préférer à toi ? Tu sais, la place de « chouchou » peut
aussi faire souffrir !
J’en sais quelque chose :
je suis le chouchou de ma mère. On a une pression constante sur les
épaules : tous les espoirs maternels reposent sur moi. Je n’ai pas le
droit à l’erreur.
-
Je n’avais pas vu les choses comme ça, me dit
Tessa.
-
As-tu essayé d’en parler avec ton frère ?
-
Il me hurle dessus tout le temps !
-
Parce que tu lui manques de respect ! Et si
tu essayais d’être diplomate et respectueuse avec lui ?
-
Je…je ne sais pas comment faire.
-
Tu aimerais que je cale une entrevue avec ton
frère, juste nous trois ?
Tessa hocha la tête.
-
Bien. Alors nous ferons cela. En attendant,
j’aimerais que tu écrives quatre lettres : une pour ta mère, une pour ton
père, une pour ta belle-mère et une pour ton frère. J’aimerais que tu leur
dises tout ce que tu n’oses pas leur dire ; j’aimerais que tu ouvres
carrément ton cœur. Sans peur, sans angoisse, sans rien. Je veux juste que tu
parles avec ton cœur. Tu peux faire ça pour moi ?
Tessa hocha une nouvelle fois
la tête.
-
Oui qui ? la repris-je immédiatement.
-
Oui, Aurélien, répondit-elle blasée.
-
Bien. Je veux ces quatre lettres pour vendredi
soir. Cela te laisse presque quatre jours entiers. Applique-toi.
-
Oui, Aurélien.
-
D’accord. Sur ce, je te laisse tranquille.
L’entretien
suivant fut avec la belle-mère : Valérie, sans retenue, me narra son
arrivée dans la famille et ses débuts compliqués, notamment avec Tessa.
Puis, vint
l’heure du repas du midi. La famille me proposa de déjeuner avec eux,
j’acceptai volontiers. L’ambiance était conviviale, jusqu’à ce que Tessa
textote à table. Puisque personne ne réagit, je fis remarquer :
-
Pourquoi ne réagissez-vous pas ?
-
A quoi ? demanda Timothée.
-
Lisez les règles affichées au mur et dîtes-moi
ce qui ne va pas.
Après m’avoir obéi, Jean-Paul
tilta. Il ordonna à sa fille :
-
Tessa, nous sommes à table. Range-moi ce
téléphone, s’il te plaît.
Après la rouste de ce matin,
je m’attendais tout de même à ce qu’elle dise : « Oui, papa » et
qu’elle repose son smartphone. Mais non.
-
Ouais attends, j’réponds juste à Jérem’, il m’a
envoyé un message.
-
Tu lui répondras quand tu seras sortie de
table ! insista Jean-Paul.
-
Mais j’en ai que pour cinq minutes !
-
Tessa, repose ce téléphone ! gronda le père
de famille.
-
Mais je n’en ai pas pour longtemps !
protesta la jeune fille.
-
Tu lui répondras après le repas ! Mais pour
le moment, tu…
-
Vous discutez trop, intervins-je auprès du père.
- Tessa, je compte jusqu’à trois : si tu n’as
pas reposé ce téléphone, je te flanque une fessée !
Je fis un signe de tête pour
montrer mon approbation.
-
Un !
Tessa souffla d’agacement mais
posa son téléphone. J’admis ce bon point.
-
Je ne veux pas t’entendre souffler !
continua le père. Quand je te dis quelque chose, tu obéis, un point c’est
tout !
-
…
-
Je n’ai pas entendu, Tessa ! intervins-je
une nouvelle fois.
-
Oui, papa ! dit-elle, légèrement agacée.
Bien, nous sommes sur la bonne
voie.
Je consacrai l’après-midi aux entretiens avec les
garçons : Jean-Paul, puis Timothée. Tous deux me narrèrent leurs versions
de l’histoire. Le point positif était que Jean-Paul reconnaissait aisément ses
erreurs de père, notamment envers Tessa. Je le rassurai néanmoins en lui disant
qu’il n’y avait pas de parent parfait : cela s’apprend sur le tas.
Après leur avoir donné le même
exercice qu’à Tessa, je quittai la maison en direction de mon hôtel :
j’avais rendez-vous pour une interview téléphonique avec un grand magazine.
Dix-neuf heures : j’appelle ma femme, inquiet. Je
n’ai toujours pas de nouvelles. Au bout de deux sonneries, elle décroche :
-
Allô ?
- Amour, c’est moi ! lui dis-je. Je n’ai pas
de nouvelles, je me suis inquiété…
-
Excuse-moi mon cœur.
-
Ça ne te ressemble pas…
-
Je suis vraiment désolée. Nous sommes rentrés
des urgences vers quatorze heures et nous nous sommes littéralement écroulés de
fatigue. Je ne voulais pas te déranger alors…
-
Tu sais bien que tu ne me déranges jamais quand
il s’agit de vous ! Bon alors, quelles sont les nouvelles ?
-
Gabin a bien une otite. Mais elle sera vite
guérie. Nous allons bien. Je m’apprêtais à lui donner son dîner et à le coucher.
-
D’accord. Bon, tant mieux.
-
Et toi, de ton côté ?
-
Ça a été. La petite dont je m’occupe est très
attachante.
-
Tu dis ça de chacun de tes clients, ria ma
femme.
-
Je sais, mais elle l’est vraiment.
-
Tu n’as pas trop esquinté ta main ?
-
Seulement pendant vingt-six minutes.
-
Non-stop ?!
-
Non-stop. Bon, les trois dernières minutes, j’ai
cédé en prenant une cuillère en bois. Pas par manque d’endurance mais par
volonté de faire entrer comme il faut la leçon.
-
Qu’est-ce qu’elle a fait pour en mériter une aussi
bonne ?
Je racontai à Marine ma perte
de temps de ce matin.
-
Effectivement, c’était justifié, conclut-elle.
Quel est ton programme ce soir ?
Après avoir informé ma femme
du reste de ma soirée puis nous être échangés des mots doux, je raccrochai.
Mon agent et moi sortîmes dîner dans un restaurant
indien non loin de l’hôtel. Puis, en rentrant dans ma chambre, je rédigeai le
compte-rendu de ma journée avant de sombrer dans les bras de Morphée.
A suivre…
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