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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 42)

 



Jeudi 31 octobre 2019.

  

            Je me réveillai aux alentours de dix heures. Victoire, réveillée en même temps que moi, rejoignit la pièce à vivre à mes côtés. Après avoir dit bonjour à nos parents et à notre sœur, nous prîmes place à table pour le petit déjeuner.

Soudain, Michael reçut un e-mail sur son smartphone. En le lisant, il écarquilla instantanément les yeux. Il le montra à Scarlett qui fit exactement la même tête. Victoire demanda alors :

-          Papa ? Maman ? Ça ne va pas ?

-          Hum, eh bien, se lança Scarlett, nous avons reçu un e-mail du Ministère de la Jeunesse et des Familles d’Accueil qui nous informe qu’ils ont bien pris en compte le départ de nos deux filles, Victoire et Elsa. Ce doit sûrement être une erreur !

-          Oui, c’est très certainement une erreur, poursuivit Michael.

Je pensais comme mes parents jusqu’à ce que, gênée, Elsa prenne la parole :

-          Eh bien… Non, ce n’est pas une erreur.

Nous nous stoppâmes tous immédiatement, fixant mes deux sœurs.

-          Comment ça ? demanda papa.

-          Ce n’est pas une erreur, insista Elsa.

-          Mais enfin, expliquez-nous ! s’inquiéta Scarlett.

-          Eh bien… commença Elsa. On voulait attendre demain pour vous le dire afin de ne pas gâcher les vacances mais… pour ma part, j’ai décidé d’arrêter les études, annonça Elsa. Ce n’est vraiment pas pour moi. Je vais donc rejoindre l’armée de terre.

-          Et toi, Victoire ? interrogea Scarlett sans prendre le temps d’accuser le coup pour Elsa.

-          Moi, je suis enceinte.

Cela nous fit l’effet d’une bombe.

-          Quoi ?! s’exclama Michael. Ma…mais…

-          Je suis enceinte de mon petit ami, Fabien, celui qui est à la caserne militaire de Versailles.

-          Tu le sais depuis quand ? interrogea Scarlett.

-          Depuis un mois.

-          Un mois ?! gronda Michael. Un mois, et tu ne nous as rien dit ?!

-          Non, parce que je ne savais pas si je voulais le garder ou non. Et puis, avec Fabien, on a finalement décidé de le garder. Et puisqu’en plus, la maternité est le seul moyen d’échapper à ce système à la con…

-          On ne voulait pas vous faire de peine, se défendit Elsa. On voulait attendre la fin des vacances pour vous le dire pour ne pas gâcher le reste du séjour…

-          Ah oui ?! les réprimanda Scarlett. Vous préférez qu’on l’apprenne par un e-mail du Ministère ?! C’est beaucoup mieux !

-          Vous vous rendez compte de ce que vous nous infligez comme douleur, les filles ?! Cela fait pratiquement deux mois que nous vous aimons, vous éduquons, prenons soin de vous… Et vous décidez de partir, comme ça, sur un coup de tête !

-          Ma grossesse n’est pas un coup de tête, papa, précisa Victoire. C’est un accident. Un très bel accident.

-          Vous serez toujours nos parents quoiqu’il arrive, dit Elsa.

-          Oui, c’est ce qu’on dit ! s’inquiéta Michael. Regardez ce que ça donne entre Marie et Tom et Dana !

-          Le contexte est totalement différent, précisai-je. Ce sont eux qui m’ont abandonnée ! Pas l’inverse !

-          Oui, excuse-moi ma puce, me dit mon père.

-          Bon alors… Vous partez pour de bon ? demanda Scarlett, attristée.

-          Dès que nous rentrerons de Londres demain soir… Oui. Ensuite, nous n’aurons plus le droit de nous pointer chez vous, expliqua Elsa. Puisque je serai à l’armée, je ne pourrai pas venir vous voir.

-          Et puisque je serai sortie du système, je n’aurai pas le droit de venir vous voir non plus, poursuivit Victoire. Nous nous reverrons donc… plus tard. Bien plus tard. Mais cela ne nous empêchera pas d’échanger via les réseaux sociaux !

Michael et Scarlett furent emplis de tristesse. Cette fin de vacances s’annonçait bien austère ! J’aurais peut-être dû rester en Auvergne, moi…

 

            Puisque Victoire et Elsa s’en allaient, Michael et Scarlett allaient pouvoir accueillir Anaïs, non ? Je me promis de leur en parler dimanche soir, lorsqu’ils auront accusé le coup.

 

 

            Alors que nous nous promenions au bord de la Tamise, Michael et moi, mon père me demanda :

-          Dis-moi que Louise et toi ne nous ferez jamais un coup comme ça. Promets-moi que vous resterez toutes les deux avec nous jusqu’à la fin de vos doctorats.

-          Je ne peux pas te promettre pour Louise, papa. Je ne peux pas parler à sa place. Mais pour moi, je peux. Je resterai avec vous jusqu’à la fin de mon doctorat. De toute façon, je n’ai pas le choix : j’ai déjà changé de famille une fois ! plaisantai-je.

Michael me bouscula légèrement alors que nous riions ensemble. Puis, il me serra fort dans ses bras.

-          C’est vrai, ce que Tom nous a dit, me dit Michael en reprenant la marche.

-          Que vous a-t-il dit ? m’inquiétai-je.

-          Que tu es une sacrée chipie mais que tu nous apporterais plus d’amour qu’aucune autre de nos filles adoptives.

-          Oh papa… dis-je, un peu émue. Moi aussi, je t’aime !

Je me sentais soudain coupable vis-à-vis de Tom, puis je me souvins que c’était lui qui avait pris la décision de partir et de me perdre.

-          Tu as réussi à conquérir l’intégralité de mon cœur en l’espace d’une semaine, me dit l’architecte en informatique. Tu as ce don exceptionnel d’aimer fortement les gens et te de faire aimer en retour avec autant d’intensité. Je ne sais pas comment tu fais ça mais surtout, garde cette aptitude bien précieusement.

-          Tu veux dire que tu m’aimes plus que Louise, Victoire ou Elsa ? demandai-je pour rire.

-          Oui, répondit Michael le plus sérieusement du monde. Bien entendu, tu gardes cela pour toi…

-          Bien sûr, papa. Ne t’en fais pas.

-          Je sais que c’est complètement fou. Autant je traite toutes mes filles comme si elles étaient biologiquement les miennes, autant toi… J’aurais adoré que tu sois vraiment la mienne.

-          Eh bien, aux yeux de la loi, je suis vraiment la tienne, répondis-je. Je porte ton nom et tu détiens l’autorité parentale.

-          Oui mais tu rentres voir tes vrais parents le week-end…

-          Oui, je rentre voir ma mère, mon beau-père et mon demi-frère. Mon père est mort lorsque j’avais cinq ans.

-          Oh, ma puce, je suis vraiment désolé ! se confondit mon père de cœur. Comme tu dis toujours « mes parents », je pensais que…

-          Je sais, tout le monde pense ça. De plus, je suis métisse d’une mère française et d’un père africain ; et puisque le père de mon frère est également africain, tout le monde croit que c’est mon père… Mais non. Mon père est décédé depuis treize ans déjà. Ma mère m’a élevée seule jusqu’à ce que nous fassions un voyage en Afrique et qu’elle y rencontre mon beau-père. Ils se sont mariés là-bas, puis mon beau-père nous a rejoint en France et ils m’ont donné un frère. J’ai toujours voulu avoir un frère ou une sœur. Et j’ai toujours voulu savoir ce que c’est que d’avoir un père. Avec mon beau-père, on s’entend bien mais ça reste très cordial. On voit bien qu’il n’y a pas trop de relation entre nous. Je ne suis pas sa fille et il n’est pas mon père. Quand je vois la complicité qu’il crée avec mon frère… Je me dis que j’aurais aimé avoir cela. Néanmoins, aujourd’hui, on peut dire que je suis comblée : j’ai le petit frère dont j’ai toujours rêvé. Louise est vraiment comme une sœur, elle est mon âme sœur, même. Quant à toi… On peut dire que tu es le papa que je cherche depuis treize ans.

Michael me prit à nouveau dans ses bras.

-          Et pour ce qui est des mamans, poursuivis-je alors que nous reprenions notre marche, ma mère biologique est exceptionnelle. Et Scarlett est juste… merveilleuse.

-          Oh oui, elle l’est ! dit amoureusement Michael.

-          Donc j’ai les deux meilleures mamans de la terre, conclus-je.

Je me rendis compte qu’à moins de l’avoir oublié, je ne ressentais pas un aussi fort sentiment d’appartenance à une famille avec Tom et Dana.

-          Parle-moi de toi, Marie. Quelle petite fille étais-tu ?

-          Oh, eh bien… J’étais une petite princesse colérique et capricieuse qui ne supportait pas qu’on lui dise « non », comme 99% des enfants-rois…

-          Oh, quelle horreur ! s’exclama Michael. Si Scarlett et moi t’avions élevée dès la naissance, tu n’aurais jamais eu un comportement pareil !

-          Ah ça, c’est sûr ! ris-je. Je faisais bêtise sur bêtise, c’était incroyable…

-          Et tu n’as jamais été punie ?

-          Jamais, répondis-je sous le regard ahuri de mon père. La toute première fois où j’ai été grondée et où j’ai pris une fessée, c’était il y a bientôt deux mois, lors de mon premier jour chez Tom et Dana. J’avais tenu tête à Tom, faisant mon caprice comme j’avais l’habitude de le faire depuis dix-huit ans. Lorsque Tom m’a répondu : « Non ! » et qu’il m’a penchée sous son bras pour me flanquer une déculottée, plein de choses se sont passées en moi. Déjà, je me demandais bien ce qui m’arrivait ! Ensuite, j’étais profondément vexée et humiliée. Et puis, j’étais en colère contre Tom de m’avoir infligé une punition d’enfant. Et puis, avec le temps, j’ai commencé à me sentir en sécurité dans le cadre qu’imposaient Tom et Dana – même si je passais mon temps à vouloir le transgresser, ce cadre ! – et je me suis même rendu compte que c’était uniquement par amour que ces limites étaient là. Je me suis alors demandée pourquoi ma mère biologique ne m’avait jamais mis de cadre : m’aimait-elle assez ? En discutant avec elle, j’ai compris qu’en fait, elle m’aimait plus que n’importe qui au monde : elle n'avait juste pas su m’imposer des règles. Elle pensait que si elle me réprimandait, alors je cesserais de l’aimer.

-          Mais non, voyons ! Un enfant ne cesse pas d’aimer ses parents pour si peu !

-          Toi tu le sais. Mais ma mère elle, a toujours eu un rapport compliqué face au conflit… Elle ne supportait tout simplement pas d’entrer en conflit avec moi.

Michael m’écoutait sagement.

-          Je ne peux pas te dire que huit semaines après mon entrée en famille d’accueil, je suis devenue une Sainte qui ne transgressera plus jamais aucune règle – ce serait trop beau, et ce ne serait surtout pas moi ! – mais je sais que le jour où je ferai une bêtise, si maman et toi ne réagissez pas, mon monde serait susceptible de s’écrouler. Votre absence de réaction casserait cette sécurité que j’ai appris à aimer.

-          Cela n’arrivera pas, m’assura Michael.

-          Que mon monde s’écroule ? demandai-je.

-          Oui, car il n’y a vraiment aucune chance que ta mère et/ou moi ne réagissions pas. On ne laissera jamais rien passer, à aucune de nos filles.

Ce fut à mon tour de me jeter dans les bras de Michael.

-          Je t’aime papa.

-          Je t’aime aussi, ma p’tite chérie.

Il y eut quelques secondes de silence, puis Michael reprit :

-          Je suis sûr que tu n’étais pas seulement une terreur. A côté de ça, tu devais être une petite fille merveilleuse !

-          Eh bien… J’ai toujours eu plein de copains et de copines, oui. J’ai toujours été très entourée ! J’étais passionnée de danse et de musique, persuadée que je deviendrais une chanteuse. Je passais des heures à faire des spectacles dans ma chambre avec pour public mes peluches. Et puis… J’ai toujours été une excellente élève, à l’école. Cela faisait d’ailleurs enrager mes profs : j’étais excellente mais insolente. Néanmoins, j’ai toujours été partisane du moindre effort. Encore aujourd’hui, je suis une vraie flemmarde !

-          Tiens, tiens… Tu vois, ça sert de te faire parler ! jubila Michael. On en apprend des choses ! Je vais te pousser un peu plus pour les études !

-          Oh non, papa… Ne fais pas ça ! le priai-je, culpabilisant d’avoir trop pris la confiance.

-          Si ! Et tu sais pourquoi je vais le faire ?

-          Pour m’ennuyer ?

-          Non, parce que je t’aime !

-          Ce n’est pas de l’amour, ça ! C’est du sadisme, pestai-je.

-          Aller, rentrons, décida Michael après avoir ri. Ta mère et tes sœurs vont nous attendre pour le déjeuner.

 

Nous nous hâtâmes de rentrer à l’hôtel. J’étais contente d’avoir eu ce moment seule avec mon père malgré le fait que j’en aie trop dit.

Pour le déjeuner, je choisis un restaurant tout près de l’hôtel. Nous nous y rendîmes donc à pied. J’en profitai pour passer du temps avec Elsa et Victoire (que je ne verrai bientôt plus !) et Michael et Scarlett en profitèrent pour marcher quelques mètres derrière nous, en amoureux. Je n’entendis que quelques bribes, assez pour comprendre que mon père faisait un compte-rendu à ma mère sur la discussion de ce matin.

 

L’après-midi, nous réalisâmes un de mes rêves : aller visiter les studios de la saga Harry Potter. Grande fan de cette saga (et des sagas fantastiques en général), je fus émerveillée du début à la fin. On s’y croyait vraiment ! C’était tout bonnement extraordinaire.

 

Retour à Londres, des étoiles plein les yeux. J’étais persuadée que j’allais m’en souvenir pour le reste de ma vie.

 

Un peu fatigués, nous décidâmes de faire livrer le dîner en room service, dans notre suite. Alors que nous dégustions l’entrée (salade de tomates-mozzarella), Michael en profita pour me dire :

-          Marie, nous avons discuté ta mère et moi. Le mois dernier, tu as eu une moyenne générale de 14,68/20 en te la coulant douce. A partir de lundi, ta mère et moi ne voulons plus aucune note en-dessous de 16/20. Si tu travailles un peu, tu en es parfaitement et largement capable.

-          A quoi ça sert de travailler si dur alors que le diplôme est le même ? demandai-je en tentant de trouver une solution pour garder mon rythme de croisière.

-          Il y a des mentions au DEUG, à la licence et aux autres diplômes, Marie. Me dit Michael. Plus tu auras une bonne mention, plus tu seras susceptible d’être acceptée dans de meilleures universités.

-          Mais je ne sais même pas ce que je veux faire plus tard ! protestai-je. Au départ, je voulais être professeure des écoles mais maintenant je n’en suis plus si sûre…

Professeure à la fac me tentait déjà beaucoup mieux. Il y avait le métier de DRH qui me tentait bien… Mais puisque je rêvais maintenant d’obtenir un Doctorat en Lettres Modernes, il allait falloir que je trouve un métier compatible avec ce diplôme. Pourquoi pas romancière ?

-          Raison de plus ! insista ma mère. Si tu veux intégrer une grande école ou autre, nous pourrons totalement assumer l’aspect financier. En revanche, pour l’aspect scolaire, c’est à toi de jouer. Donc, nous te demandons l’excellence, Marie chérie. Pas une note en dessous de 16/20. Cela correspond à la mention très bien, tu auras donc accès à tous les établissements possibles.

Il est vrai que je rêve d’intégrer l’ENS. Cependant, je ne peux pas tenter le concours avant d'avoir validé ma licence. Effectivement, il faudrait que j’atteigne l’excellence pour mettre toutes les chances de mon côté.

-          Et si je n’ai pas 16 ? demandai-je, ne voulant néanmoins pas forcément connaître la réponse.

-          Si tu n’as pas 16, répondit Michael, nous étudierons les circonstances de cette note : est-ce un manque de travail ? Est-ce la mauvaise volonté du professeur ? Te sentais-tu en pleine forme lors de ce contrôle ? Si ce n’est pas ta faute, tu n’auras plus qu’à bosser pour rattraper cette note. En revanche, si c’est ta faute, gare à tes fesses.

-          Mais c’est injuste ! protestai-je.

-          Tu nous remercieras plus tard, Marie chérie. Déclara Scarlett. Chaque point en-dessous de 16/20 te vaudra cinq claques sur les fesses. Si on passe en-dessous de 12, tu les prendras sur la culotte. Si on passe en-dessous de 8, tu les prendras cul nu. Je suis persuadée que ça va te motiver !

Paniquée par ce nouveau barème, je demandai :

-          Et pour les contrôles dont j’attends encore la note ?

-          Prie pour que ces notes soient au-dessus de 16, me dit Michael. Maintenant que je te sais partisane du moindre effort, tu prendras une fessée dès que tu n’auras pas travaillé.

-          Oh mais putain… me lamentai-je.

-          Pardon, Marie ?! me gronda Scarlett. Les gros mots sont interdits dans cette famille, tu le sais très bien !

-          Victoire en a dit un ce matin, et vous ne lui avez rien dit ! protestai-je.

-            Nous étions un peu décontenancés, se justifia Scarlett. Mais nous aurions dû réagir, oui ! Excuse-toi tout de suite, Marie !

-             Désolée, maman… Mais c’est abusé votre truc ! protestai-je.

-          Peut-être mais c’est comme ça ! trancha Scarlett. Et ne t’avise même pas de ne pas faire tes devoirs, Marie ! Parce qu’alors là… !!

-          Fini la belle vie ! A partir de maintenant, tu vas arrêter de te tourner les pouces et tu vas nous montrer de quoi tu es capable !

J’étais on ne peut plus bougon.

 

            Après le repas, nous allâmes faire une balade près du London Eye, papa et maman ayant promis un cornet de marrons chauds à Victoire. Assis tous les cinq sur un banc, nous prîmes une superbe photo de nous tous que nous envoyâmes à Louise. Elle nous envoya en retour une photo d’elle avec ses parents et sa sœur lors d’une visite nocturne dans la forêt de Brocéliande.

 

            Sur le retour, je discutais avec mes parents :

-          On va être tous les quatre, maintenant ! s’enthousiasma Scarlett.

-          Ouais…me lamentai-je.

-          Ça ne te fait pas plaisir ? me demanda ma mère.

-          Quand on est quatre, vous êtes déjà un peu moins sur mon dos que quand on est moins nombreuses, expliquai-je.

-          Oh détrompe-toi ! dit Michael. Si tu nous trouves chiants, nous le sommes tout autant à deux ou quatre filles !

-          En parlant d’être sur ton dos, tu as pris tes médicaments, aujourd’hui, Marie ? m’interrogea Scarlett.

Je me figeai de peur. Non, je ne les avais pas sortis de ma valise depuis hier soir. Je tentai quand même :

-          Oui, je les ai pris maman.

-          On vérifiera ça à l’hôtel ! annonça Michael.

A mon grand désespoir, nous nous mîmes trop vite sur le chemin du retour. Beaucoup trop vite.

 

            Rentrés dans notre magnifique suite, mes parents m’ordonnèrent d’aller chercher mes médicaments.

Je montai dans ma chambre et fouillai ma valise. Je la fouillai, je refouillai, re-refouillai : aucune trace de mes médicaments ! Soudain, je me souvins que je les avais oubliés dans le placard de la cuisine, en Auvergne !

La peur au ventre, je me rendis à reculons dans la pièce à vivre de la suite.

-          Alors ? Où sont-ils ? me demanda Scarlett, très suspicieuse.

Je mis mes mains sur mes fesses, terrifiée à l’idée que des claques tombent dessus. Les fessées de Tom et Dana, je pouvais supporter ; Mais celles de Michael et Scarlett, c’était tout autre chose.

-          Où sont tes médicaments, Marie Webber ?! me redemanda ma mère en haussant le ton.

-          Je…les…les ai…oubliés… murmurai-je dans ma barbe.

-          Pardon ?! gronda Michael. Nous ne t’avons pas entendue, Marie ! Où sont tes médicaments ?

-          Je les ai oubliés en Auvergne, dis-je un peu plus fort, une larme coulant sur ma joue.

-          Tu les as quoi ?! grondèrent en chœur Michael et Scarlett.

Alors que je me ratatinais sur place, mes parents se levèrent en même temps du canapé. Gardant mes mains vissées sur mes fesses, je reculai jusqu’à me plaquer contre le mur. Michael me choppa par le bras, dégageant une de mes mains au passage et me décollant du mur.

-          Non papa ! priai-je déjà en larmes. Pas la fessée ! Je t’en prie ! Pitié !

-          C’est une bêtise beaucoup trop grave pour que tu y échappes, Marie ! me répondit le chef de famille en brandissant sa main. Enlève ton autre main de tes fesses ! Tout de suite !

-          Nan ! Nan, papa ! Pitié… suppliai-je en me tortillant pour tenter d’extraire mon bras de la main de mon père.

En soutien à son mari, Scarlett s’empara de mon autre bras, détruisant l’ultime défense que j’avais mise en place pour mon derrière. La main de Michael atterrit alors violemment sur mes fesses et je lâchai un « aïe ! » incontrôlable, rempli de larmes. Je sentis ensuite une deuxième claque tomber de la part de ma mère. Bon sang, j’avais eu raison de trembler de peur. Rien qu’avec deux claques, mes fesses me brûlaient déjà !

Mes parents me lâchèrent et je me frottai immédiatement les fesses, pleurant abondamment. Comme pour accentuer ma terreur, j’entendis Michael m’ordonner :

-          Baisse-moi ton jean ! Tout de suite !

-          Non, papa ! S’il te plaît ! J’ai compris ! J’suis désolée ! Je ne le referai plus…

-          Baisse ton jean, Marie Noémie Juliette Webber ! insista Scarlett.

-          Pardon ! priai-je. J’suis désolée ! Je suis vraiment désolée !

C’est là que je compris que l’autorité de Michael et Scarlett était très intensément installée : ils réussissent à créer la terreur en nous, rien qu’en nous donnant des fessées à la main. Ils n’ont jamais eu besoin de quelconque instrument, leurs mains sont tellement redoutables que nous sommes terrorisées à l’idée de les recevoir.

-          Tu peux être désolée, Marie ! me gronda Michael. Si tu avais seulement oublié tes médicaments – ce qui constitue déjà une très grosse bêtise ! – tu aurais pris une bonne fessée sur le pantalon ! Mais en plus de ça, tu as menti à ta mère en lui disant que tu les avais pris aujourd’hui, chose qui est totalement fausse ! On va t’apprendre à nous mentir, Marie ! Tu vas voir !

-          Non ! Non ! Pardon ! suppliai-je en voyant mes parents me foncer dessus.

Michael me tenait fermement les mains pendant que Scarlett desserrait ma ceinture et déboutonnait mon jean. Quand je sentis qu’elle tirait dessus d’un coup sec, mes larmes se firent encore plus nombreuses. Je pleurais tellement que j’en avais mal à la tête.

Michael mit ensuite un pied sur la table basse et me tira à lui pour me pencher sur sa cuisse. Je m’attendais à ce que la première claque tombe mais elle ne tomba pas : mon père réfléchissait. Je ne savais pas à propos de quoi, mais il réfléchissait. Puis, soudain, il me dit :

-          Je suis vraiment désolé Marie, mais le mensonge n’est vraiment pas tolérable !

A ces mots, il passa sa main dans l’élastique de ma culotte et la fit descendre à mes chevilles.

-          Non ! Pitié, papa ! Pitié !

Je sentis que Michael avait très mal au cœur que je le prie autant, puisqu’il prit une grande respiration avant de lever sa main, comme pour se dire : « Il faut que je le fasse. »

Alors la première claque tomba. Puis la deuxième. Puis la troisième. C’était déjà insupportable. En étant penchée sur la cuisse de mon père, je ne pouvais même pas agiter les jambes puisqu’elles me servaient à me tenir debout. Coincée sous le bras de Michael, il était également impossible pour mes mains d’atteindre mes fesses. Michael me maintenait bien, j’étais cuite. Mes fesses étaient cuites. Elles étaient cuites déjà avant la cinquième claque ; et il en tomba plus d’une cinquantaine sur mes pauvres fesses meurtries.

-          Tu te rends compte de la gravité de la situation, Marie ?! Tu as une maladie chronique ! Tes médicaments sont extrêmement importants ! Et tu oses nous mentir sur une chose aussi grave ?!

Les claques s’accentuèrent en intensité, montrant la très grande colère de Michael. Je gigotais sur place, autant que je le pouvais, tentant d’échapper à ces inéluctables et monstrueuses claques.

Dès que la dernière claque fut tombée, Michael me libéra et je me frottai instantanément les fesses. Scarlett me donna un mouchoir pour essuyer mes joues et mon nez, puis elle me prit dans ses bras pour m’aider à ralentir mes spasmes. Monsieur Muscles avait fait son œuvre sur mon postérieur et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça passait grandement l’envie de mentir.

-          Au lit, m’ordonna Scarlett en desserrant son étreinte.

-          Mais maman… protestai-je.

Je reçus immédiatement cinq claques cinglantes sur mes fesses nues que je n’avais pas encore rhabillées. De nouvelles larmes apparurent de façon incontrôlable.

-          Tu oses encore protester alors que tu viens de prendre une fessée ?! Tu en veux une autre ?! J’ai dit : « Au lit » ! Tu en as assez fait pour ce soir ! Va te doucher, te mettre en pyjama et te brosser les dents ! Nous viendrons te voir quand tu auras fait tout ça. Et ne traîne pas sinon tu en reprends une ! Tu as dix minutes, top chrono !

Je filai m’enfermer dans la luxueuse salle de bains et tâchai de me dépêcher pour ne pas aggraver mon cas.

 

            Lorsque j’en sortis, Michael était au téléphone avec le 112 pour savoir si mes médicaments étaient présents en Angleterre afin que je puisse quand même les prendre demain.

 

            Allongée dans mon lit, j’avais enfin réussi à me calmer. Mes fesses me brûlaient atrocement, je ne pouvais pas rester allongée sur le dos. Je décidai alors de me tenir sur le côté et d’attendre que mes parents arrivent.

 

            Lorsqu’ils entrèrent dans la chambre, Michael venait de raccrocher avec le 112. Il annonça :

-          Je vais aller faire un tour à la pharmacie de garde en bas de la rue. Ils ont certains de tes médicaments et ils sont prévenus.

Mon père m’embrassa sur le front et me dit :

-          Ne t’avise plus jamais de nous faire un truc pareil. Quand tu fais ta valise, la première chose à laquelle tu dois penser sont tes médicaments ! Quant au mensonge, n’essaie même pas de recommencer !

-          Oui papa, répondis-je avec la voix encore tremblotante.

-          Y’a intérêt ! A chaque fois que tu nous mentiras, tu prendras une déculottée, Marie ! Gare à toi !

Michael m’embrassa encore sur le front et me dit : « Je t’aime fort, ma fille » avant de sortir de ma chambre.

Je restai seule avec Scarlett. Assise sur le bord de mon lit, elle me caressait la joue en me disant :

-          Je crois que tu ne sais pas à quel point ton père et moi nous t’aimons.

-          Presqu’autant que je vous aime, répondis-je.

-          Bien plus, Marie chérie. Bien plus, je t’assure.

-         

-          Au fait, ton père et moi avons décidé de lever ta punition, m’annonça ma mère. Tu ne seras donc pas consignée la semaine prochaine.

-          Oh, merci maman ! m’exclamai-je.

Elle sourit puis annonça :

-          Aller, je te laisse dormir. Fais de beaux rêves, mon petit cœur. Je t’aime.

-          Je t’aime aussi, maman.

Scarlett et moi nous fîmes un câlin puis elle sortit de la chambre et ferma la porte.

   

             Moi qui devais fêter Halloween avec mes parents et mes sœurs, j'avais juste gagné une énorme fessée et le droit de me coucher. J'étais dépitée.

 

            A partir de lundi, il allait falloir que je me tienne à carreaux. Avec ce séjour chez Tom et Dana, j’avais presqu’oublié combien une fessée de la part de mes parents actuels était douloureuse ! Il allait falloir que je sois sage… ou que j’apprenne à vraiment dissimuler mes bêtises.

 

A suivre…

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Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

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Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -