Mercredi 7
septembre 2022
J’arrivai chez Tessa pour 9h. Les deux jours de congés
que les parents avaient pris pour m’accueillir étant passés, je me retrouvai
face à face avec Timothée, le grand frère de Tessa, qui m’ouvrit la porte :
-
Euh, bonjour Aurélien, me dit-il mal assuré.
-
Bonjour ! répondis-je enjoué et de bonne
humeur.
-
Mon père nous a dit que tu n’arriverais qu’à dix
heures ! Il a dû se tromper…
-
Non, il ne s’est pas trompé, assurai-je. Il se
peut parfois que j’arrive à l’improviste.
J’aime voir comment mes
clients se comportent quand ma visite n’est pas programmée. J’ai besoin de les
voir les plus naturels possibles.
-
Je peux entrer ? demandai-je à Timothée qui
restait bouche-bée sur le pas de la porte.
-
Oui, oui ! Bien sûr ! répondit-il en
se décalant pour me laisser passer.
La maison avait l’odeur de
deux adolescents en pleine grasse mat’. Timothée ouvrit immédiatement les fenêtres
pour aérer et me proposa un café.
-
Avec plaisir, acceptai-je.
Je m’assis à la table de la
salle à manger sur laquelle il y avait du courrier. En attendant que Timothée
me serve, je jetai un œil curieux à la première enveloppe. Elle portait le logo
national : je compris que ce courrier venait de la police. De plus, il
était destiné à Tessa. Je demandai :
-
Tessa est convoquée au commissariat ?
-
Oui, me répondit Timothée.
-
Je peux savoir pourquoi ?
-
Une affaire de harcèlement scolaire, m’expliqua
le grand frère.
-
Qui est-ce qui harcèle Tessa ? me renseignai-je.
-
Ta question n’est pas bonne, m’informa Timothée.
Ma sœur n’est pas harcelée. Elle est harceleuse.
Douche froide. Une harceleuse ?!
Je venais en aide à une harceleuse ?! A la minute où cette info fut traitée
par mon cerveau, je décidai d’être totalement sans pitié avec Tessa – même si
je l’étais déjà plus ou moins. De plus, cette histoire allait être vite réglée.
-
Les parents de la gamine que Tessa a harcelée attendent
des excuses écrites et sincères de la part de Tessa pour retirer leur plainte.
Ce sont vraiment des gens biens.
-
Et ?! demandai-je en bouillonnant.
-
Et ma sœur refuse d’écrire ces excuses. Donc
cette plainte n’est toujours pas retirée.
-
Et tes parents dans tout ça ?
-
Mes parents et moi avons baissé les bras,
Aurélien. Je te le dis sincèrement. On ne sait plus quoi faire d’elle.
-
Très bien, je vais m’en charger, dis-je. Cette
histoire sera réglée dès ce soir, je te le garantis !
J’étais hors de moi. Deux de
mes quatre petites sœurs ont été victimes de harcèlement et j’ai bien vu
comment cela les avait détruites. Mes deux grands frères et moi avions dû aller
casser la figure à leurs harceleuses pour qu’elles arrêtent de les embêter. Il
fallait qu’elles tombent sur plus fort qu’elles.
-
Merci Aurélien, me dit Timothée avec un regard
reconnaissant.
-
Ta sœur ne se réveillera pas avant une bonne
heure, j’imagine ?
-
Exactement, confirma l’étudiant.
-
Bon. Peux-tu me donner le numéro de téléphone de
la fille que Tessa a harcelé ? Je vais tenter de parler avec elle et/ou
avec ses parents. Je veux faire cela avant de flanquer une bonne fessée à ta sœur
parce qu’elle ne se sera pas réveillée à l’heure.
-
Je te donne tout de suite le numéro de téléphone,
dit Timothée.
Il se rendit dans le bureau de
son père et revint quelques secondes plus tard, tenant un bout de papier
chiffonné sur lequel se trouvait le numéro de téléphone.
-
Elle s’appelle Elise Baudaire, m’informa
Timothée.
-
Merci, mon grand.
A 20 ans, Timothée me paraît
être un gamin. Ma petite sœur, la dernière de la fratrie, a le même âge que lui et je la vois encore comme un bébé. Timothée est vraiment très
jeune, et je trouve qu’il porte déjà beaucoup trop sur ses épaules.
Je m’éclipsai sur la terrasse, m’assit sur une chaise
de jardin, sortis mon téléphone et composai le numéro d’Elise. Après deux
sonneries, j’entendis :
-
Si c’est encore de la pub, je ne suis pas
intéressée !
-
Bonjour Elise. Non, ce n’est pas de la pub…
-
C’est qui, alors ?!
-
Aurélien Forgeron. Enchanté.
-
Aurélien Forgeron ?! Le coach ?!
-
Lui-même.
-
Non mais ce n’est pas vrai ! C’est une
blague ?! C’est vraiment vous ?!
-
C’est on ne peut plus vrai.
-
Oh, pardon ! se confondit-elle. Je suis
vraiment désolée ! Je n’arrête pas d’être dérangée par des numéros
inconnus et comme le vôtre n’était pas enregistré sur mon téléphone, j’ai cru
que…
-
Pas de panique, Elise. Tout va bien.
-
Mes parents vous ont appelé, c’est ça ? Vous
allez venir chez moi ? Non parce que je suis relativement sage avec eux…
Il m’arrive d’être méchante quand je suis fatiguée mais on s’entend très bien
eux et moi et…
-
Stop, Elise. Tu veux bien me laisser parler ?
-
Oh, euh, pardon. Oui, je vous écoute.
-
Je voulais te parler de Tessa. C’est chez elle
que je suis en ce moment.
-
Ah. Eh bien, bien fait pour elle !
-
Tu veux bien me raconter ce qui s’est passé avec
elle ?
-
Oui, bien sûr ! En fait…
-
Attends, je t’arrête tout de suite. Je sais que
tu n’habites pas loin… Est-il possible que je vienne en discuter directement
avec toi ?
-
Oui, oui ! Bien sûr ! Je suis chez
moi, avec ma mère !
-
Très bien. J’aimerais que tu m’envoies ton
adresse par texto. Une fois que c’est reçu, j’arrive.
-
D’accord !
-
A tout de suite, Elise.
-
A tout de suite, dit-elle avant de raccrocher.
Lorsque je
frappai à la porte de la maison d’Elise, on m’ouvrit en même pas deux secondes.
Elise et sa maman rougissaient tellement que j’en étais presque gêné.
-
Entrez, je vous en prie ! dit madame
Baudaire. Vous voulez boire quelque chose ?
-
Volontiers, dis-je en m’asseyant dans leur
canapé après avoir été conduit au salon.
-
Chaud ou froid ?
-
Plutôt chaud, s’il vous plaît.
-
Thé ? Café ? Tisane ? Chocolat
chaud ? Déca ? Capuccino ?
-
Eh bien, il y en a du choix ! ris-je. Un chocolat
chaud m’ira très bien.
Elise, assise à côté de moi
sur le canapé, me prévint :
-
Désolée si nous sommes un peu stressées ; c’est
la première fois qu’une star vient chez nous !
-
Oh, je ne suis pas une star… démentis-je.
-
Vous rigolez ? s'indigna Elise. Les
médias ne parlent que de vous ! Vous êtes l’écrivain qui a vendu le plus
de livres cette année, et vous êtes très loin devant le deuxième ! Nous vous
avons vu sur les plateaux télé !
-
Je n’en ai fait que quelques-uns, dis-je en
toute modestie. Seulement ceux que je trouve sérieux.
La maman d’Elise me servit un
plateau sur lequel il y avait mon chocolat chaud accompagné de quelques biscuits.
-
C’est un petit déjeuner que vous me servez-là, madame
Baudaire ! dis-je après l’avoir remerciée.
-
Oh mais non, voyons ! répondit-elle en rougissant
encore plus que raison.
Je trempai mes lèvres dans ma
tasse de boisson chaude, et voyant que je ne pouvais pas la boire tout de
suite, je la reposai sur le plateau. Puis, je m’adressai à Elise et à sa maman :
-
Comme je l’ai dit au téléphone à Elise, je m’occupe
de Tessa, en ce moment. Je voulais donc connaître l’historique existant avec elle.
-
Avec Tessa, nous étions les meilleures copines du
monde jusqu’à l’année dernière. Nous sommes entrées au lycée et elle s’est
trouvée d’autres copines qui l’adoraient mais qui me détestaient. Tessa les a
choisi elles plutôt que moi… Et à partir de ce moment-là, ça a été l’enfer.
Elles me crachaient dessus, mettaient des aliments pourris dans mon sac, m’insultaient,
crevaient les pneus de mon vélo… J’allais à l’école avec la peur au ventre. Et
puis, il y a eu un jour où dans le vestiaire en EPS, elles m’ont
déshabillée de force. Je me suis retrouvée toute nue devant elles.
Elise, qui pleurait, prit
quelques secondes pour reprendre ses esprits avant d'ajouter :
-
C’est ce jour-là que je décidé de tout raconter
à mes parents et qu’ils m'ont aidée à porter plainte. Depuis, je suis en cours à la
maison. Je sais que Tessa a arrêté l’école, mais ses copines y sont toujours,
elles. J’ai donc porté plainte contre Tessa, et contre ses trois autres amies.
-
Tu as très bien fait. Je suis écœuré.
Après quelques secondes de
silence, je demande à Elise :
-
Le grand frère de Tessa m’a dit que tu attendais
une lettre d’excuse pour retirer ta plainte.
-
Oui, dit-elle. Si j’ai une vraie lettre d’excuses
sincère et repentante, je retirerai ma plainte.
-
Très bien, dis-je. Pour les autres, je ne peux
rien faire. Mais pour Tessa, je te garantis que tu auras ta lettre. Elle te l’amènera aujourd'hui.
-
Je ne veux pas mettre votre parole en doute, me
dit Elise, gênée. Mais Tessa est extrêmement têtue et cela m’étonnerait
qu’elle…
-
Je suis encore plus têtu qu’elle. Fais-moi
confiance. Elle t’apportera sa lettre aujourd'hui.
-
D’accord. Merci !
En me remerciant, Elise se
jeta dans mes bras et me serra fort. Cette gamine me touchait vraiment. Vraiment.
Avant de partir, je lançai à Elise :
-
Dis-toi qu’après tout ce qu’elle t’a fait subir,
Tessa passe maintenant ses journées à prendre des fessées carabinées.
Actuellement, elle a vraiment du mal à s’asseoir. Si cela peut te donner un léger
goût de vengeance…
Elise afficha un énorme
sourire. Je repartis de la maison Baudaire avec une invitation pour le dîner
que j’eusse volontiers accepté.
Lorsque je fus de retour chez Tessa, elle était
réveillée, heureusement pour ses fesses. Cela voulait dire qu’elle avait retenu
la leçon d’hier, c’était une très bonne chose.
Alors qu’elle mangeait son bol
de céréales, je lui balançai l’enveloppe de la police sous le nez.
-
Quoi ?! me lança-t-elle insolemment.
-
Ouvre-la.
-
Je mange.
-
Je ne vais pas me répéter Tessa.
-
Ben moi, je me répète. Je mange !
Je la choppai par le bras et
la tirai hors de table, faisant au passage tomber son bol qui s’éclata par
terre. Je la penchai immédiatement sous mon bras, la déculottai et lui collai des claques tellement balèzes qu’elle me supplia d’arrêter
après seulement cinq ou six secondes.
-
Tu m’ouvres cette fichue lettre, immédiatement !
la grondai-je. Et tu me nettoies tes dégâts !
-
Mais…
-
Immédiatement, Tessa ! Tu vas déjà
passer la journée à prendre des roustes alors n’aggrave pas ton cas !
Elle s’exécuta en pleurant. J’ignorais
si elle pleurait de douleur, de colère ou de frustration mais ce n’était pas
mon problème. J’étais tellement énervé contre cette petite peste de dix-sept ans qui s’était permise de détruire la vie de son ancienne meilleure amie, au point
que cette dernière n’ose plus retourner au lycée… !
Pendant que Tessa nettoyait
ses bêtises, je tentais de me calmer. Je me remémorais mes sœurs, Léana et Anastasia,
rentrant en larmes de l’école parce qu’elles avaient encore été victimes de méchanceté.
Ce souvenir me fit vraiment mal au cœur. Ma famille est ce que j’ai de plus
précieux au monde. Ma mère et mes frères et sœurs sont mes piliers. Et bien
sûr, ma femme et mon fils sont l’oxygène qui me permet de respirer.
Une fois que Tessa eut tout nettoyé, elle s’assit à
table et ouvrit la lettre.
-
Lis-la.
Tessa s’exécuta et comprit
instantanément qu’il y avait de l’eau dans le gaz.
-
Qu’est-ce que tu en conclues ?
- Que… Je suis convoquée au commissariat de police
pour m’expliquer par rapport au harcèlement que j’ai commis.
-
Tu sais ce que c’est, le harcèlement ?!
-
Oui. On nous bassine avec ça depuis plusieurs
années
-
Pourtant, ça ne t’a pas dérangée de le pratiquer !
-
…
-
Pourquoi ?! Pourquoi tu t’es acharnée sur
Elise, comme ça ?!
-
J’sais pas moi… Avec mes potes, on trouvait ça marrant !
-
Vous trouviez ça marrant ?!
Je me contins pour ne pas exploser
littéralement de colère et lui administrer la fessée du siècle, voire du
millénaire.
-
Mais qu’est-ce qui s’est passé dans vos petites
têtes de demeurées pour que vous lui fassiez de telles choses ?! Qu’est-ce
que vous avez dans le crâne, bordel ?!
-
…
-
Tu sais ce qu’Elise demande pour retirer sa
plainte ?
-
Oui.
-
Que demande-t-elle ?
-
Une lettre d’excuses.
-
Une lettre d’excuses sincères et repentantes,
précisai-je. Donc tu vas aller me chercher une feuille et un stylo et tu vas
écrire cette lettre. Ensuite, je t’emmènerai chez Elise, tu lui liras et tu lui
donneras. Exécution.
Sans oser me contredire verbalement,
Tessa croisa les bras et resta les fesses vissées sur sa chaise.
-
Exécution ! répétai-je.
Aucune réaction.
-
Pourquoi est-ce que tu ne veux pas faire ce que
je te demande, Tessa ?! me renseignai-je.
-
Parce que ! J’ai pas envie de le faire,
c’est tout ! J’ai pas envie de me rabaisser devant cette fille !
-
Donc tu préfères aller passer dix ans en prison
et payer une amende de cent cinquante mille euros, plutôt que d’écrire une
lettre d’excuses ?!
Je bluffais. Cette peine ne
serait appliquée qu’en cas de tentative de suicide de la part d’Elise. Or, à ma
connaissance, elle n’était pas passée à l’acte.
-
J’m’en fous d’aller en prison ! décréta
Tessa. Je n’écrirai pas de lettre, point barre !
-
T’as fini de réfléchir comme une sombre idiote ?!
-
J’en suis peut-être une.
-
Absolument pas ! grondai-je. D’ailleurs, je
vais te le prouver ! Je parie qu’en tapant sur tes fesses, je vais vite te
faire retrouver ton intelligence !
Je l’attrapai de nouveau par
le bras et elle se débattit, me suppliant de ne pas lui donner une nouvelle
fessée.
-
Tu vas me chercher une feuille et un stylo,
ordonnai-je en la lâchant. Dépêche-toi !!
Elle s’exécuta, posa la
feuille et le stylo sur la table et me regarda en attendant le déluge.
-
Tu écris cette lettre d’excuse, maintenant !
Elle resta bras croisés. Je voyais
bien que cela lui coûtait de me tenir tête, mais cela lui coûtait encore plus d’écrire
ces excuses. Soit. Elle se retrouva sur mes genoux dans les secondes qui
suivirent son refus.
Elle me pria de ne pas la
punir mais puisqu’elle refusait d’écrire cette lettre, je n’avais pas le choix.
Je commençai à la fesser par-dessus son pantalon de pyjama ; je lui
donnais des claques assez costaudes pour qu’elle les sente déjà bien passer. C’était
d’ailleurs le cas : elle gigotait beaucoup, tellement que je devais la
maintenir de façon très ferme.
Après cinq bonnes minutes, je
m’arrêtai. Je posai la question à Tessa :
-
Tu vas écrire cette lettre d’excuses ?
-
…
-
Bien, alors on passe à la vitesse supérieure.
Je passai ma main dans l’élastique
de son pantalon de pyjama et le descendis. J’accentuai la sévérité des claques.
A travers sa culotte, je pouvais voir que ses fesses étaient déjà écarlates.
Tessa se débattait comme elle le pouvait mais sans succès. Elle criait et pleurait
de douleur mais qu’importe. J’allais obtenir ce que je voulais, c’est-à-dire qu’elle
démantèle cette affaire avant de se retrouver devant le juge pour enfants.
Cinq minutes furent de nouveau
passées, je m’arrêtai. Je demandai une nouvelle fois :
-
Tu vas écrire cette lettre d’excuses ?
-
…
-
Tant pis pour toi.
Je baissai son ultime rempart
en la maintenant très fermement pour éviter qu’elle m’en empêche. J’appelai
Timothée et lui demandai gentiment de retrousser la manche de ma chemise puisque
nous allions désormais passer aux choses sérieuses : une déculottée extrêmement
sévère et cuisante au possible.
-
On va partir pour quinze minutes, Tessa. C’est
ta dernière chance. Tu vas écrire cette lettre d’excuses ?
-
Nan ! cria-t-elle en pleurant.
Elle a la tête dure mais j’en
ai maté des bien pires qu’elle. C’est dommage, elle ne va plus pouvoir s’asseoir
pendant longtemps. Elle se souviendra toute sa vie des conséquences de son
entêtement envers moi.
Je débutai les claques et
Tessa continuait de tenter de se débattre. J’avais bloqué ses deux mains que
je maintenais très solidement dans le bas de son dos, j’avais utilisé ma jambe
pour immobiliser les siennes : elle ne pouvait absolument pas échapper à
la punition que je lui infligeais.
Je peux vous dire que je ne la
ménageais pas. Cette histoire d’harcèlement scolaire allait être très vite réglée.
Je lui claquais le derrière avec une force que j’avais rarement utilisée.
Au bout de sept ou huit
minutes (ce qui s’avérait déjà extrêmement long !), elle capitula. C’en
était trop pour elle. Elle rendit les armes. Seulement, je l’avais prévenue :
-
Tessa, je t’ai dit qu’on partait pour quinze
minutes et je n’ai qu’une seule parole. Tant pis pour toi. Il fallait céder
avant.
Alors que j’avais mis le chronomètre
sous ses yeux, elle priait pour que le temps défile plus vite qu’à la normale,
tout en recevant ces claques extrêmement douloureuses. Mais c’était sa faute,
pas la mienne. Elle avait voulu me provoquer et me tenir tête, voilà ce qui
arrivait. Elle le saurait, maintenant.
Les quinze minutes terminées, je lâchai Tessa qui se
releva et se frotta immédiatement les fesses. Nous étions en nage tous les deux.
La jeune fille accepta de s’asseoir et de rédiger la lettre. Cependant,
celle-ci était bourrée de fautes d’orthographe et de ratures, et dépourvue de
sincérité. Je donnai une autre feuille à Tessa, lui disant qu’elle pouvait
clairement mieux faire. Elle refusa et me lança un : « Mais vas te
faire f*utre, p*tain ! ». Elle se retrouva donc une nouvelle fois sur
mes genoux, fermement bloquée et le derrière à ma merci.
-
Nan ! me suppliait-elle en pleurant. S’il te
plaît ! Ne m’en remets pas une ! J’t’en supplie ! J’en ai marre !
-
Tu en as marre mais cela ne t’empêche pas de
faire preuve de mauvaise volonté et de m’insulter. Donc tu en reprends une,
Tessa. Je t’ai dit que je ne lâcherai rien. Tu cèderas bien avant, moi, fais-moi
confiance ! Je me fiche totalement de ce que tu peux dire : ce sont
des actes que je veux ! Et si tu dois passer la totalité de ta journée sur
mes genoux, y’a aucun problème ! Donc, je veux que tu t’excuses immédiatement
auprès de moi pour m’avoir insulté. Et ensuite, je veux que tu me fasses une
lettre propre et correcte. C’est compris ?!
-
Oui, c’est compris !
-
Tu vas aller la faire ?
-
…
-
Tant pis pour toi, dis-je en brandissant ma main.
-
Mais qu’est-ce que ça peut te faire que j’aille
en prison ?! Sérieusement ?!
-
Tu es une jeune fille intelligente et ton père
me paye pour que je te remette sur le droit chemin. Si ce n’est pas le cas, cela
veut dire que je fais mal mon job. Et ça, c’est hors de question. Donc tu vas
faire le nécessaire pour que cette plainte soit retirée et ensuite on parlera
de ton avenir ! Tu vas me faire cette lettre ?
-
Nan !
-
Très bien. Timothée ! appelai-je.
L’étudiant arriva
instantanément.
-
Je suis désolé de te déranger encore une fois.
-
Pas de souci !
-
Dans le sac de sport bleu que j’ai posé dans l’entrée,
il y a une épaisse planche en bois. Peux-tu me la donner, s’il te plaît ?!
-
Nan ! protesta Tessa. Timothée, si tu l’écoutes,
je te jure que tu n’es plus mon frère ! Je ferai de ta vie un enfer !
-
Bien sûr, Tessa, dis-je. Aggrave ton cas. Tes
fesses ne sont pas assez rouges, de toute façon. Et puis, je préfère le violet.
C’est plus joli comme couleur.
Timothée me donna le paddle et
Tessa lui lança encore des cris de détresse, sans succès.
Cette fessée au paddle la fit hurler. Elle hurla
tellement qu’elle s’irrita la gorge. Peu importe : il fallait qu’elle
cède.
Ses fesses arboraient
maintenant chacune un joli bleu-violet en leur milieu. Je n’avais toujours pas
l’intention de lâcher l’affaire : heureusement pour elle, Tessa le fit.
J’eus de plates excuses orales pour son accès d’irrespect
envers moi. Puis, j’eus une magnifique lettre d’excuses que nous portâmes à
Elise après le déjeuner. Alors que nous étions assis – difficilement, pour
Tessa ! – dans le salon, j’ordonnai à ma protégée du moment de lire cette
lettre à voix haute pour qu’Elise la valide. Elle refusa.
-
Tessa, je vais te le demander une nouvelle fois.
Dis-je. Fais bien attention à ce que tu vas répondre car tu risques de te
retrouver immédiatement sous mon bras pour une fessée déculottée magistrale. Je
te conseille donc de faire le bon choix. Tu te lèves, et tu lis cette lettre à
Elise, s’il te plaît.
Elle ne capitula pas. Ce fut
plus fort qu’elle. Alors, je me mis ma menace à exécution : je lui collai
cinq énormes claques sur ses fesses déjà bien abîmées, devant Elise et sa mère.
Morte de honte, Tessa se rhabilla instantanément, essuya ses larmes et mit à
lire la lettre.
Elise fut convaincue et assura qu’elle retirerait sa
plainte.
Je raccompagnai Tessa chez elle et l’informai que
puisque je l’avais assez éprouvée comme ça pour aujourd’hui, je la laissais
tranquille. Je lui annonçai que nous nous attèlerions le lendemain à dessiner
son avenir professionnel.
Libre pour le restant de l’après-midi, je demandai à
mon chauffeur de me déposer à Poitiers pour que je puisse aller rendre visite à
mon grand frère Baudoin vivant là-bas avec sa femme et son fils.
Baudoin a deux ans de plus que
moi, il est le deuxième de notre fratrie. Sa femme et lui sont respectivement profs
de français et d’histoire-géo dans un collège de Poitiers. Leur fils, Octave, a
juste quelques mois de plus que le mien.
Cela me fit du bien de passer du temps avec mon frère
et sa famille. Lorsque nous étions petits, Baudoin et moi étions comme chiens
et chats. C’était infernal. Nous nous battions à longueur de journée, en faisant
attention à ce que nos parents ne nous repèrent pas. Nous n’avons commencé à
bien nous entendre qu’au lycée, quand nous avons dû justement faire équipe pour
défendre nos petites sœurs contre leurs harceleuses. A partir de ce moment-là,
Baudoin et moi avons arrêté de nous chamailler et nous nous sommes découverts
plein de points communs.
Dans une fratrie nombreuse comme
la nôtre, des affinités se créent forcément avec les uns, un peu moins avec les
autres. Même si tous mes frères et sœurs sont la prunelle de mes yeux, j’ai
davantage de complicité avec Justin (mon frère aîné), Léana (ma petite sœur née
juste après moi) et Lubin (mon seul petit frère, avant dernier de la fratrie).
En quittant mon frère, ma belle-sœur et mon neveu, je
ne fus pas triste : je savais que je les reverrais bientôt. L’anniversaire
de notre mère étant samedi, nous passerons le week-end tous ensemble dans un gîte
en Bretagne pour le fêter correctement.
Je sonnai à la porte des Baudaire pour dix-neuf
heures. J’avais apporté un bouquet de fleurs et une bouteille de vin pour les
parents, ainsi qu’un bracelet pour Elise. Je l’informai que c’était un bracelet
qui lui donnerait du courage lorsqu’elle sentirait qu’elle en manque. Elle se
jeta à nouveau dans mes bras. Cette gamine est vraiment trop mignonne.
Les Baudaire avaient mis les petits plats dans les
grands. J’en étais presque gêné. Cela se voyait que ces gens faisaient partie
de la classe moyenne et qu’ils avaient du mal à boucler les fins de mois. C’étaient
des gens simples avec un grand cœur. Des gens avec lesquels j’aime énormément
passer du temps.
-
Vous n’avez qu’une fille ? demandai-je
alors que nous parlions de la famille.
-
Non, nous avons aussi des jumeaux, deux garçons !
dit monsieur Baudaire. Victor et William. Ils ont déjà tous les deux quitté la maison. Ils font
leurs études en Chine !
-
Waouh, c’est un sacré changement ! m’exclamai-je.
-
Oui, ils nous manquent beaucoup, dit la mère. Cependant,
ils ont toujours rêvé d’aller vivre là-bas alors…
-
Et vous, parlez-nous de vous ! dit Elise
qui avait un regard curieux, voulant connaître les moindres détails de ma vie.
-
Eh bien, j’ai une femme, Marine. Et un fils,
Gabin, qui a dix-huit mois. Nous allons accueillir une petite fille dans
quelques mois.
-
Vous voulez beaucoup d’enfants ? demanda
Elise.
-
Tu es indiscrète ! la reprit sa mère.
-
Ne vous inquiétez pas, rassurai-je. Oui, j’ai
grandi dans une famille nombreuse et j’ai adoré cela. Ma femme aussi… Donc nous
aimerions avoir beaucoup d’enfants. D’autant que mon épouse adore être mère au
foyer, elle s’épanouit complètement dans ce rôle.
-
Vous avez grandi dans une famille nombreuse ?!
s’exclama Elise. Vous avez combien de frères et sœurs ?
-
Sept, répondis-je en appréhendant la réaction de
mes hôtes. Trois frères et quatre sœurs.
Les gens réagissent rarement
bien face aux familles nombreuses.
-
Eh bien, vos parents ont dû avoir beaucoup de
travail ! dit le père.
-
Effectivement, oui, affirmai-je.
-
Ils s’appellent comment, vos frères et sœurs ?
-
Elise ! gronda le père.
-
Tout va bien, je vous assure ! rassurai-je
une fois de plus. Eh bien, le premier s’appelle Justin, ensuite il y a Baudoin.
Puis, moi. Ensuite, il y a Léana, Anastasia, Olivia, Lubin et Alana.
-
Vous avez beaucoup de neveux et nièces ? se
renseigna Elise, qui buvait mes paroles.
-
Pour le moment, j’ai deux nièces et un neveu.
Mais mon frère Justin aura bientôt son troisième enfant. Ma belle-sœur doit
accoucher peu de temps après ma femme.
-
Vos parents ont donc quatre petits-enfants, compta
madame Baudaire. Bientôt six. Quelle joie ce doit être pour eux !
-
Mon père est décédé quand j’étais petit, annonçai-je.
Mais oui, ma mère est aux anges. Elle adore garder ses petits-enfants !
-
En tout cas, il doit être sage, votre fils !
dit monsieur Baudaire.
-
Il a plutôt intérêt, oui, dis-je. Mais ma femme
et moi n’avons pas à nous plaindre : c’est un petit garçon extrêmement agréable
à vivre.
-
Vu la fessée que vous avez donné à Tessa tout à
l’heure, c’est sûr qu’ils ne vont pas bouger, vos mômes ! commenta Elise.
-
Cela est tout à fait différent, précisai-je.
Tessa n’est pas ma fille. De plus, elle a manqué de cadre étant jeune, c’est
pour cela que je me dois d’être sévère.
-
Oui, bien évidemment, acquiesça madame Baudaire.
Voulez-vous encore un peu de salade ?
J’acceptai volontiers. Puis,
comme à chaque fois que je suis invité chez des particuliers, nous échangeâmes
sur l’éducation des jeunes en règle générale. Puisque ce sujet me passionne, je
ne trouvai pas la discussion ennuyante.
Je ne partis pas tard, pour pouvoir appeler Marine
avant qu’elle se couche. Puisque je la sentis très fatiguée au téléphone, je l’informai
que je rentrerai à la maison dès demain soir pour l’aider à faire les bagages
pour la Bretagne, et pour m’occuper de Gabin. Ainsi, elle pourra se reposer.
-
Mais, et ta mission ? s’inquiéta mon
épouse.
-
Je vais travailler toute la journée de demain
avec Tessa. Puis, je donnerai des instructions à ses parents pour tenir jusqu’à
mon retour lundi.
-
D’accord, très bien mon amour. Je t’avoue que
cela me soulage un peu que tu rentres. Je suis vraiment très fatiguée en ce moment.
Avec son otite, Gabin a du mal à dormir la nuit…
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Je demande à Jeff de me prendre un billet d’avion
pour demain soir, ma choupinette d’amour. D’accord ?
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D’accord, mon choupinou d’amour.
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Je te tiens au courant de mon heure d’arrivée.
Je t’aime fort ma reine.
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Je t’aime fort aussi, mon roi.
Après avoir
envoyé un message à Jeff pour mon voyage de demain, je pris une bonne douche et
sombrai immédiatement dans les bras de Morphée.
A suivre…
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