Papa et Kathleen ont rompu. C’est une réalité.
Ils avaient eu une grosse explication le lendemain de la bagarre générale et
papa avait rompu. Contre toute attente, Kathleen l’avait supplié de ne pas la quitter,
elle qui lui avait posé tellement d’ultimatums. Valentin lui avait répondu que
ses enfants passaient avant tout et que si elle n’était pas capable de le
comprendre alors ils n’avaient rien à faire ensemble.
A la suite de ça, papa n’était plus du tout le même.
Il avait pris trois semaines de congés et passait ses journées en robe de
chambre à pleurer et se lamenter. Il ne mangeait plus et dormait très peu. Manon
se chargea de décommander tous les prestataires du mariage.
Il est vrai que la maison faisait vide. Je n’avais
pas de relation avec Harry, mais Hermione me manquait. Puisque Judith était en
pension, nous étions redevenus comme avant : papa, Romain, Manon, Trent et
moi. Au fond, c'est ce que j'avais souhaité.
Au fil des semaines, papa allait mieux : il avait
accusé le coup et reprenait du poil de la bête. Ayant perdu cinq kilos, il
reprit son alimentation normale et son mode de vie : footing tous les matins
et boulot non-stop. Il reprit également son rôle de père de famille comme avant :
fini le papa cool-dépressif ; Valentin était de retour et il nous mit la
pression à Trent et moi pour le bac.
J’eus mon bac avec 16,43/20 de moyenne. Mention très bien,
donc. Papa était fou de joie. De plus, j’étais acceptée dans les meilleures universités :
Berkeley, Yale, Stanford… Pour que je puisse aller à Berkeley, la meilleure
université du pays, papa engagea un chauffeur privé. A la rentrée, j’aurai donc
un chauffeur personnel qui m’emmènera à la fac tous les matins. Le trajet est
quand même de cinquante minutes aller, mais c’est le prix à payer pour que je
reste vivre à la maison – ce que mon père souhaite plus que tout au monde.
Trent eut son bac, lui aussi. Mention très bien
également. En revanche, Trent ne fut pas accepté à Berkeley mais à Stanford. Nous
serons séparés la journée mais puisque mon amoureux restera également vivre à
la maison, notre couple n’en pâtira pas trop.
Sans surprise, Judith n’obtint pas son bac. Elle n’obtint
même pas le droit d’aller aux rattrapages. Elle rempilera donc pour une année
dans « la pension de l’horreur », comme elle l’appelle.
Vendredi 30
juillet 2021
Je me réveille aux alentours de dix heures et en sortant
de ma chambre, je découvre que la maison a été totalement redécorée pour mon
anniversaire. Aujourd’hui, je fête mes dix-neuf ans. C’est le troisième
anniversaire que je passe avec mon père et mes frère et sœurs ; c’est
toujours aussi merveilleux.
La journée me fut totalement dédiée : déjeuner dans
un restaurant haut de gamme, après-midi au spa thermal, dîner dans un autre
restaurant sur les hauteurs de San Francisco.
Ce fût à la fin du dîner que
je pus ouvrir mes cadeaux : Trent m’offrit une magnifique robe, Romain opta
pour un sac à mains Louis Vuitton parfaitement à mon goût. Manon me fit cadeau
d’une énorme palette de maquillage se déroulant sur plusieurs étages. Judith m’offrit
un bracelet en or rose avec mes initiales et celles de Trent gravées dessus.
Quant à papa, il me fit une énorme surprise : lui et moi nous envolerions
dès demain pour l’Australie pour aller voir Ashley. Un séjour de quatre nuits
rien qu’entre père et fille.
Après avoir sauté dans les bras
de Valentin, je remerciai tout le monde de m’avoir tant gâtée.
Maintenant que j’avais dix-neuf ans, papa m’autorisa (enfin !)
à faire chambre commune avec Trent. J’attendais ce moment depuis tellement
longtemps que je pus profiter de chaque instant de mon déménagement.
Alors que je dormais paisiblement dans les bras de
Trent, mon homme et moi entendîmes des éclats de voix provenant de la pièce à
vivre. Je jetai un coup d’œil à mon réveil : 1h28. Que pouvait-il bien se
passer dans la maison à cette heure-ci ?!
Trent et moi sortîmes du lit
et ouvrîmes la porte de la chambre. Nous nous dirigeâmes vers les éclats de
voix et atterrîmes à l’entrée du salon. Judith était en train de passer un sale
quart d’heure avec papa. Valentin avait l’air furax.
-
Ce n’est pas parce que tu as dix-neuf ans et
deux mois que tu dois te croire tout permis, Judith ! Tu vis encore sous
mon toit, et tant que tu vis sous mon toit, tu es encore sous mon autorité !
Tu dois me demander la permission avant de sortir comme ça ! Tu le sais d’ailleurs
très bien car tu t’es bien gardée de m’informer de ta petite escapade : tu
as préféré faire le mur pour pouvoir sortir en douce !
-
J’suis désolée, papa ! Je ne recommencerai
plus !
-
Ah ça, c’est sûr que tu ne recommenceras plus,
Judith ! Plus jamais ! Vu la bonne fessée que je vais te flanquer, tu
n’auras même pas idée de réitérer ce genre de chose !
Judith se retrouva à plat
ventre sur les genoux de notre père. Sa robe (très courte ! Papa ne l’aurait
jamais laissée sortir dans cette tenue) fut remontée et papa commença à la
fesser sur le collant. J’avais mal, très mal pour elle. Non seulement Valentin
ne retenait pas ses claques, mais en plus une fessée sur le collant irrite ;
c’est particulièrement douloureux.
Trent et moi restâmes les discrets spectateurs de
cette rouste magistrale que recevait Judith. Romain et Manon nous avaient d’ailleurs
rejoints ; à la place de Judith, j’aurais détesté ma fratrie. N’avait-on
pas mieux à faire que de la regarder se faire rougir le derrière par le
paternel ?!
La colère de Valentin ne redescendait
pas : il était déterminé à montrer à Judith qu’elle n’avait absolument pas
intérêt à recommencer. Les claques étaient vraiment très fortes. Judith avait
les deux mains très fermement bloquées dans le creux de ses reins et elle dansait
sur les cuisses de notre père pour tenter d’éviter sa main punitive.
Celle-là, je n’aurais vraiment pas aimé la prendre.
Je sais, je dis ça à chaque fois que ma sœur se fait punir par mon père, mais c’est
la vérité ! Valentin n’est jamais tendre avec Judith ! Il est même plus
sévère avec elle qu’avec nous quatre autres. Judith reçoit vraiment de sacrées
raclées, raclées que je n’ai jamais reçues. J’en ai déjà pris quelques bonnes
mais jamais de ce calibre-là.
Lorsque Valentin eut terminé et envoya Judith au lit,
son regard se posa sur nous. Il nous cria :
-
Allez-vous coucher tous les quatre !
Dépêchez-vous, sinon vous serez les prochains ! Je déteste les voyeurs !
Je me blottis
contre Trent et tentai de me rendormir comme je le pouvais. J’étais bien tentée
d’aller voir Judith pour lui demander comment elle allait, mais j’avais
tellement peur de tomber sur mon père et de ramasser une fessée que je décidai de rester bien au chaud dans mon lit !
A suivre…
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