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Le tutorat de Little Princess - Rappel à l'ordre.

 

            

                Depuis ma dernière discussion avec Gabriel, j’avais pris la ferme résolution de m’améliorer réellement. J’ai donc fait en sorte de rendre ma prise de médicaments plus sérieuse et constante. Je tentais de me répéter à chaque fois que si je ne prenais pas mon médicament, Gabriel allait s’en vouloir ; je ne voulais pas que cela arrive.

 

                Cette semaine, j’étais ravie : Gabriel venait passer le week-end à la maison. Il allait découvrir comment Hugo et moi avions aménagé notre nouveau cocon et nous étions vraiment ravis de l’accueillir.

 

                Vendredi, Gabriel a fait une intervention musicale dans ma classe. Il fut fantastique et mes élèves l’adorèrent.

Le soir, après être allés voir en concert un groupe que nous aimons beaucoup tous les trois – j’étais d’ailleurs contente de connaître Gabriel en tant que spectateur d’un concert, lui que je n’ai toujours vu que sur scène ! – nous rentrâmes tard. Une infusion avalée, nous allâmes nous coucher sans parler du tutorat ni de ce qui le concerne.

 

                Hier midi, alors que nous étions à table tous les trois, je demandai à Hugo et Gabriel de me donner de nouvelles idées d’intrigue pour Zoé et Thalysa. J’explicitai :

-          Pour ce qui est de Zoé, j’ai parfois l’impression d’avoir fait le tour du personnage. Il me faut une idée pour relancer cette histoire.

Puis j’enchainai :

-          Pour Thalysa, c’est trouver des motifs de punition qui est compliqué. Puisque mon couple va bien et est très équilibré, j’ai du mal à trouver des sujets de discordance…

Après qu’Hugo ait proposé quelques idées, Gabriel sortit son téléphone et me montra les colonnes entièrement rouges « Excès de vitesse » et « Téléphone au volant » de mon tableau. Il me lança ensuite :

-          Ça par exemple, c’est un excellent motif !

Je soupirai d’agacement et levai les yeux au ciel. Hugo enchaîna :

-          T’as vraiment cru qu’on n’allait pas en parler ?

Je ne lui répondis pas mais oui, je l’avais cru.

-          D’ailleurs, il va falloir qu’on discute, me dit Gabriel.

Pour le coup, je pensai vraiment que, comme la dernière fois, nous n’allions faire que parler.

 

                Nous passâmes l’après-midi.

Au moment de se coucher, j’attendis qu’Hugo aille coucher notre filleule – que nous avons en garde pendant les vacances - pour me retrouver seule avec Gabriel. Je lui dis :

-          Pourquoi tu voulais qu’on parle ?

-          Comment ça ?

-          Ben, ce midi, tu as dit qu’il allait falloir qu’on discute.

-          Ah ! Oui, effectivement.

-          Ben… Je t’écoute, lui dis-je.

-          On ne peut pas parler maintenant.

-          Pourquoi ? m’étonnai-je.

-          Parce que ça fait du bruit.

Je me décomposai. Le regard rempli de supplications, je lui demandai :

-          Tu n’es pas sérieux, là ?!

Il me montra son visage avec sa main pour me montrer qu’il était parfaitement sérieux.

-          Nan mais Gab’, sérieusement là… Tu ne vas me faire ça ?!

-          Bien sûr que si. Donc on discutera demain.

-          On n’aura pas le temps, assurai-je.

-          Eh bien on va le prendre.

-          On n’aura pas le temps ! insistai-je.

-          Eh bien, on va le prendre, répéta Gabriel.

Dépitée, je rejoignis ma chambre après avoir dit bonne nuit à mon grand frère. Entretemps, Hugo s’était couché. Lorsque j’entrai dans notre suite conjugale, Hugo, allongé dans notre merveilleux lit, me demanda :

-          Tu parlais de quoi avec Gab’ ?

-          Je… Je vais aller prendre ma douche.

-          Tu ne veux pas me dire ?

-          Je te dirai après. Avant, je vais prendre ma douche.

J’avais besoin de digérer la nouvelle. Moi qui croyais en avoir terminé avec la fessée et tout ce qui la caractérise, voilà que c’était reparti. Je me rendais compte qu’au final, j’avais pris ma nouvelle situation pour acquise alors que j’étais toujours restée sur la sellette.

 

                Je sortis de la douche et allai me coucher auprès de mon mari. Il réitéra :

-          Alors ? Tu parlais de quoi avec Gab’ ?

-          Je lui disais que nous n’aurions pas le temps, demain.

-          Pas le temps pour quoi ?

-          Pour qu’on se retrouve seuls, lui et moi.

Hugo comprit instantanément. Il me répondit :

-          Eh bien on va le trouver.

-          Nan. Jamais de la vie.

-          Si. En rentrant demain aprèm’, j’irai faire un tour avec Line (notre filleule) comme ça vous ne serez pas dérangés.

-          Nan ! insistai-je. J’ai dit nan !

-          Ah mais j’m’en fiche. Je ne le fais pas forcément de gaîté de cœur mais ce n’est pas dans ton intérêt d’esquiver.

-          Mais pourquoi tu veux que je me fasse punir ?!

-          Parce que tu fais des conneries et qu’ensuite tu ne veux pas assumer. Tu sais très bien que le fait d’assumer ses actes fait partie de mes valeurs. Donc tu assumes. Et en plus, comme je t’ai dit, c’est dans ton intérêt que je le fais. Si tu n’es pas reprise, tu te mets en danger ; et ça, ce n’est pas acceptable. J’ai besoin de toi pour au moins les quatre-vingts prochaines années ; donc s’il faut que tu prennes des fessées pour que tu te maintiennes en bonne santé, tu les prends.

Il n’avait pas tort ; même si, à ce moment précis, je préférais la fuite.

 

                Je m’endormis avec une boule dans le ventre : demain, pour la première fois depuis quatre mois, je prendrais une fessée.

 

                Quatre mois, ça peut paraître court ; mais vu le cheminement intérieur que j’avais effectué durant cette période vis-à-vis du tutorat, cela me paraissait être une éternité.

 

                Le lendemain, Hugo fit ce qu’il avait prévu : une fois rentrés à la maison cette après-midi, il emmena Line au centre commercial pour prendre une photo avec le Père Noël pendant que je restai seule à la maison avec Gabriel.

 

-          Bien, on va donc pouvoir parler ! dit Gabriel après qu’Hugo ait fermé la porte derrière lui.

Je finis ce que j’étais en train de faire et vins m’asseoir sur le canapé à côté de Gabriel. J’étais déterminé à éviter cette fessée. D’un côté, j’espérais vraiment pouvoir y échapper. D’un autre côté, je ne savais que trop bien que lorsque Gabriel a décidé de punir, rien ne peut l’en dissuader. Je le sais depuis déjà longtemps. Une fessée annoncée est une fessée donnée.

 

                Gabriel admit que j’avais fait de très beaux efforts sur la prise de médicaments du matin. Il reconnut qu’il en était très content. Puis, nous parlâmes du médicament du midi qui reste très bancal. J’expliquai que le midi est vraiment très serré pour moi les jours où je travaille : il faut corriger les activités du matin, manger, préparer l’après-midi, assister aux éventuelles réunions… Bref. Il faut que je trouve un moyen d’y penser.

Gabriel me parla aussi du couvre-feu qui est catastrophique ; c’est d’ailleurs cela qui me rend le plus malade en ce moment : le manque de sommeil. Il me sermonna un peu là-dessus, me prévenant que je n’allais pas pouvoir continuer comme ça et qu’il allait falloir que je trouve une solution. Puis, il en arriva à ma conduite.

-          Tu as combien de points sur ton permis, Lucie ?!

-          Euh…réfléchis-je. Huit.

-          Pour un téléphone au volant, tu perds trois voire quatre points. Vu le nombre de fois où tu as pris ton téléphone au volant ces dix derniers jours, tu aurais déjà perdu deux permis.

-         

-          Et les excès de vitesse, Lucie ! Bon, pour cinq kilomètre-heure, je ne dis trop rien. Mais quinze ! Vingt kilomètre-heure, Lucie ! Qu’est-ce que tu fous, sérieux ?!

-          Mais… Je n’aime pas quand ça n’avance pas…

-          Je m’en fous ! Tu dois respecter les limitations ! Surtout en ce moment, avec le froid qu’il fait, les routes gelées, etc…

-          Ok, je vais ralentir.

-          Oui, et je vais faire en sorte que tu t’en souviennes.

-          Oh nan !!

-          Ben si, Lucie ! En plus, on en a déjà parlé. Je t’en avais collé une pour ça la veille de ton mariage.

-          Oui je sais…

-          Voilà. Donc vu que ce n’est pas compris, je vais faire en sorte que maintenant, ça le soit.

Il attrapa mon poignet, je m’extirpai en protestant. Il l’attrapa une deuxième fois, je réitérai. Je ne voulais vraiment pas en prendre une. Pour moi, c’était synonyme d’échec. C’est fiche à l’eau tous les efforts fournis jusqu’à présent. Il est vrai que je me suis beaucoup concentrée sur les médicaments en délaissant le reste. Il est également vrai que je me suis complètement lâchée sur la route, occultant complètement les limitations de vitesse et les interdictions. Cette fessée qui allait tomber était donc légitime ; mais je ne pouvais m’empêcher de la vivre comme un échec.

                Gabriel empoigna mon poignet plus fermement et je ne pus plus me sauver. Je me retrouvai à plat ventre sur ses genoux, en plein milieu de mon salon sur mon tout nouveau canapé.

Ma robe fut relevée et Gabriel commença à taper. J’avais encore ma culotte, mon collant et mon cycliste : pourtant, je sentais déjà les claques. Je sus immédiatement que j’avais beaucoup perdu en endurance. A ce stade, j’espérais vraiment que Gabriel me file une vingtaine de bonnes claques pour me donner un avertissement ; puis, je prendrais un savon corsé et cela s’arrêterait là.

Mais non. Mes trois couches restantes furent baissées très rapidement et mes fesses se retrouvèrent à nu. C’est là que le véritable calvaire commença.

 

                Me pensant à l’abri depuis plusieurs semaines, j’avais comme oublié ce que c’était de recevoir une fessée. La dernière – et ses précédentes - me semblaient être un très lointain souvenir. J’avais oublié la vexation, la douleur, la honte et tout ce qui est lié avec un moment pareil.

Avec ces claques cinglantes tombant sur ma lune nue, tout me revenait en mémoire ; notamment les deux tuteurs qui m’ont fait le plus morfler : Thomas et Gabriel. C’était un vrai retour en arrière.

 

                La première série interminable (et insupportable !) terminée, Gabriel me réprimanda avant de reprendre une autre série interminable. Je ne savais plus comment encaisser : j’optais pour serrer les dents et attendre que ça passe mais la douleur était parfois tellement forte que j’étais obligée d’agiter les jambes ou de serrer les fesses, ce qui faisait encore plus mal. Je pris énormément sur moi pour ne pas mettre une main protectrice car Gabriel aurait accentué les claques et elles étaient déjà bien trop insupportables comme ça.

Une pause réprimandée, et une troisième série débuta. Je n’arrêtais pas de prier mon tuteur d’arrêter mais bien évidemment, il ne cédait pas. Il continuait d’abattre sa main punitive sur mon derrière brûlant.

 

                Je vivais vraiment cela comme une toute première fessée. Je n’avais plus aucune endurance, ni aucune idée de comment gérer cette punition. Je me sentais totalement démunie ; mes années de pratique venaient de s’envoler en fumée, signe que j’avais vraiment fait du chemin depuis la dernière trempe.

 

                Une autre pause, puis une autre salve démarra après un « putain » de ma part. Une salve plus appuyée et forcément plus difficile à encaisser. Je tentais de retenir mes larmes mais c’était vraiment compliqué. Tout était compliqué dans cette fessée. La Lucie qui tenait tête et qui pouvait passer plusieurs minutes à encaisser des claques juste pour avoir raison s’était totalement envolée. Je n’arrivais pas du tout à expliquer cette situation.

 

                Enfin, ce fut terminé. En tout, ça avait dû durer huit à dix minutes. C’était suffisant pour me calmer. Ma psy avait finalement raison : « C’est parce que vous ne voulez surtout pas la prendre qu’elle sera d’autant plus efficace. ». Efficace, c’était le mot.

 

                Après m’être rhabillée, j’en voulus quelques secondes à Gabriel avant de me blottir dans ses bras. J’entendis son cœur battre et je fondis en larmes. Je m’en voulus de lui infliger cette inquiétude. C’était d’ailleurs cette inquiétude qui était à l’origine de cette fessée. Gabriel m’aime tellement qu’il refuse que je me mette en danger ; et s’il faut me claquer copieusement les fesses pour cela, eh bien tant pis.

-          Je suis désolée, lui dis-je.

-          Je sais, répondit-il. Maintenant, tu ne le referas plus.

Pour le coup, j’étais vraiment désolée. Je m’en voulais de ne pas avoir été consciente du danger que la route représente. Un accident de voiture pardonne rarement.

 

                La leçon est donc acquise. J’espère qu’elle le restera longtemps. Je n’ai aucune envie de revivre cette expérience particulièrement cuisante.

 

                Avant que nous repassions à un moment plus pacifique, Gabriel m’annonça que le prochain combat serait celui du couvre-feu.

-          Tu es au courant que c’est un combat impossible ? lui demandai-je.

-          Oui mais je vais quand même essayer, me répondit-il.

-          Ça sert à rien, le prévins-je.

-          Je vais quand même essayer, réitéra-t-il.

Puisque c’est ce qui me rend le plus malade en ce moment, Gabriel n’avait vraiment pas tort de s’attaquer à ce gros morceau. A moi de faire attention à mes horaires de coucher. Je n’ai vraiment pas envie de reprendre une rouste dès samedi, lorsque Gabriel reviendra à la maison pour que nous fêtions Noël en famille.

 

A suivre…

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

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