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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 30.


 

Vendredi 4 octobre 2019.

 

               Je bénis immédiatement ce jour en ouvrant les yeux. Dernier jour au Pensionnat avant deux semaines de vacances bien méritées. Deux semaines durant lesquelles mes fesses pourraient reprendre leur apparence naturelle, ce qui n’est pas arrivé depuis cinq semaines. Je me demandai même si je n’allais pas garder des séquelles. En tout cas, j’étais bien décidée à jouer la Caliméro auprès de ma fratrie pour qu’ils me retirent de cette école de malheur.

Mais en attendant dix-sept heures que Côme vienne me chercher, j’allais devoir passer cette dernière journée en n’oubliant surtout pas de répondre par des « Oui, Monsieur », « Pardon, Monsieur » ou encore « Merci, Monsieur »… Allais-je devoir également apprendre à faire la révérence ?!

               En m’habillant seule dans la salle de bains, je jetai un coup d’œil à mes fesses grâce aux deux miroirs installés face à face. Le résultat n’était pas joli-joli : ma lune était tuméfiée et encore bien rouge. Si le paddle en bois n’avait pas laissé de traces, la ceinture, elle, avait laissé de petits traits écarlates présents partout sur mon derrière. L’objectif zéro fessée était de mise, aujourd’hui ! Et si au passage je pouvais récupérer quelques étoiles, ce serait sympa.

 

-        Clémence, Mathilde et moi t’attendons pour aller au réfectoire, me dit Monsieur le Directeur.

-        Je vous y rejoins, dis-je. Je souhaite prendre quelques minutes pour lire la lettre de Mathilde, s’il vous plaît, Monsieur.

-        Très bien, nous te laissons dans ce cas ; mais ne traîne pas : je veux qu’il te reste du temps pour prendre ton petit-déjeuner.

-        Promis, Monsieur.

Seule dans la chambre, je m’assis douloureusement sur mon lit et m’emparai de l’enveloppe. Je la décachetai, heureuse qu’elle ait été fermée par un autocollant et non par la bave de mon ex-meilleure amie :  ce serait carrément dégoûtant. D’ailleurs, existe-t-il encore des enveloppes qui ont besoin de notre bave pour fermer ?

               Je dépliai la lettre en espérant qu’elle ne soit pas trop longue. Bon, une feuille A4 dont le recto n’est même pas rempli à moitié. Mathilde fut raisonnable. Ou en panne d’inspiration, peut-être. Peu importe.

 

Clémence,

 

Je suis désolée. C’est un peu bateau de commencer par ces mots mais c’est pourtant la vérité : je suis désolée. Désolée de t’avoir causé de la peine, désolée de t’avoir trahie, désolée pour ce qui s’est passé. Je n’ai jamais eu de meilleure amie comme toi. Dès que je t’ai rencontré, j’ai eu l’impression de t’avoir attendue toute ma vie. Nous ne nous connaissons que depuis cinq semaines et j’ai pourtant la sensation de te connaître depuis toujours. La pire punition que je puisse recevoir ici est que tu refuses de me parler, bien plus que tous les châtiments que je pourrais recevoir de n’importe quel tyran du Pensionnat.

Je t’aime Clémence. Je t’aime tellement. Je t’en supplie, trouve la force de me pardonner.

Je ne sais pourquoi j’ai raconté à qui voulait bien l’entendre que tu passais en conseil de discipline. Peut-être parce que j’étais jalouse de l’attention que tout le monde te portait. Tu sais, ici, tu es un peu le symbole de la résistance, le geai moqueur d’Hunger Games. Tu es celle que tout le monde admire parce que peu importe les roustes que tu te prends, tu continues de n’en faire qu’à ta tête. Moi, je suis un peu la fille qui vit dans ton ombre. Pour reprendre l’allusion à Hunger Games, je suis ton Gale, celui qui t’aime (amicalement, bien sûr !) mais qui n’est pas assez bien pour toi. Si tu n’as pas vu Hunger Games, peut-être as-tu vu Harry Potter ? Eh bien tu es Harry, et je suis Neuville. Le gars que l’on ne regarde jamais mais qui est un très fidèle ami.

Bref, je n’ai qu’un désir : me réconcilier avec toi. Je ne veux pas te perdre, Clémence. Tu es une des seules personnes qui me font tenir ici ; et surtout, tu es la seule meilleure amie que je n’ai jamais eue.

Je comprendrai que tu ne veuilles pas me pardonner, j’ai vraiment été con. Mais je te promets de ne pas recommencer. J’ai retenu la leçon, je te le jure.

Je t’aime.

Mathilde.

 

 

               En arrivant au réfectoire, je m’assis en face de Mathilde et lui lançai froidement :

-        Tu vas ramer pour récupérer ma confiance et pour que ça redevienne comme avant. Mais j’accepte de me réconcilier avec toi.

-        Oh merci ! Merci beaucoup Clémence ! Je ne te décevrai pas !

-        Arrête de te conduire comme Neuville. Tu es Ron, pas Neuville. Et oui, j’ai vu Hunger Games. Tu es Peeta, pas Gale. Tu es celui que je choisis à la fin.

Le bonheur dans les yeux mon ex-ex-meilleure amie me fit penser que j’avais pris la bonne décision.

 

               En sortant du réfectoire, je sentis une main sur mon épaule : je me retournai et vis le Directeur, son regard bienveillant posé sur moi.

-        Voici une étoile pour avoir accepté de lire la lettre de Mathilde, dit-il avant de me tendre le précieux sésame. Et en voici une deuxième pour l’avoir pardonnée.

Je lui sautai au cou, le remerciant pour ces deux étoiles (même si j’étais persuadée que je les perdrais très vite et que je n’en gagnerais plus jamais) mais le lâchai rapidement devant les regards désapprobateurs de plusieurs élèves du Pensionnat. On me lança des « fayotte ! » « espèce de tarée ! » dans la figure mais je réussis à faire abstraction : j’avais deux étoiles ! Youhou !

 

               Je déteste les cours du vendredi. Au programme : deux heures de littérature, deux heures d’histoire-géo et deux heures de philo. Les trois profs les plus sévères du Pensionnat réunis en une seule et même journée. Heureusement que je termine avec deux heures de piano – en espérant que Monsieur Alexandre soit de bonne humeur.

 

 

Monsieur Raphaël était en retard. Tiens, tiens… On ne l’envoie pas dans le bureau du Surveillant Général, lui, bizarrement !

En attendant que notre prof de littérature arrive, nous bavardions entre nous. Je discutais avec mes amies : Mathilde, Emilie, Astrid, Eva et Jessica.

-        Bonjour mesdemoiselles, dit Monsieur Raphaël en entrant dans la classe, essoufflé. Veuillez pardonner mon retard, j’ai dû aller faire une course et j’ai été retardé.

-        Si on vous pardonne votre retard, vous pardonnerez les nôtres à l’avenir ? lançai-je avec aplomb.

-        Absolument pas, répondit le prof.

-        Alors tant pis, dis-je. On va continuer à bavarder pour ne pas vous pardonner.

-        Je vous le déconseille très fortement ! gronda Monsieur Raphaël.

Contre toute attente, toute la classe suivit le mouvement, mis à part quelques élèves qui nous criaient dessus en disant : « Mais taisez-vous ! On va se faire punir ! Taisez-vous, merde ! ».

Au bout de quelques minutes, en voyant que l’on ne se taisait pas, Monsieur Raphaël cria :

-        Bien ! Puisque c’est comme ça, interrogation surprise ! Vous semblez avoir la science infuse, assez pour être dispensées de cours ! Alors nous allons voir ça !

-        Et si nous ne voulons pas faire votre interro ? demandai-je.

-        Ouais !! cria une bonne partie de la classe.

Enfin mes camarades de classe se rendaient compte que nous étions plus nombreuses que le prof et que nous pouvions nous rebeller si nous le souhaitions. Tout le monde reprit les bavardages en faisant totalement abstraction du prof.

Je n’en revenais pas. Moi qui souhaitais depuis tellement longtemps que cela arrive, qu’enfin nous reprenions le pouvoir ! Le prof était seul et il ne pouvait pas nous coller une rouste à nous vingt en même temps. Il n’avait pas d’autre choix que de plier.

Monsieur Raphaël ne se dégonfla pas et attrapa son téléphone portable, j’ignorai totalement ce qu’il dit et il n’eut pas le temps de dire grand-chose : un groupe mené par Mathilde (dont je ne faisais pas partie) lui enleva son téléphone des mains et le fit asseoir sur la chaise de bureau. Mathilde attrapa du gros scotch trouvé dans un des tiroirs du bureau et ligota le prof à la chaise pendant que les autres (dont Florentine, Astrid, Eva et Jessica faisaient partie) le maintenaient fermement.

Monsieur Raphaël n’arrêtait pas de répéter que nous allions vraiment le regretter ; mais les spectatrices (dont je faisais partie) de ce spectacle se délectaient. Mes amies finirent par coller un énorme bout de scotch sur la bouche de Monsieur Raphaël et inscrivirent au marqueur « Tapette ».

Alors que tout le monde riait devant cette scène tordante, la porte de la classe s’ouvrit laissant entrer Monsieur Éric. Son autorité était telle qu’en le voyant entrer dans la pièce, tout le monde se tut. Il fut suivit par Monsieur Lionel, Monsieur Matthieu, Madame Colette (la prof de sport), Monsieur Thomas (le prof d’espagnol) et les quinze surveillantes au complet. Dans le silence de mort qui régnait depuis leur arrivée, Monsieur Éric ordonna à ses troupes :

-        Prenez-en chacun une. Maintenez-les correctement, mains derrière le dos.

Alors que je fus attrapée par Monsieur Matthieu (qui m’avait automatiquement choisie, allez savoir pourquoi…) et que mes mains furent bloquées dans mon dos, fermement maintenues par le Surveillant Général, je regardai le Directeur monter sur l’estrade de la classe. Il s’approcha de Mathilde qui avait encore le marqueur en mains et lui dit :

-        Donne-moi ça immédiatement !

Mathilde s’exécuta après avoir bruyamment avalé sa salive.

-        C’est toi qui es à l’origine de tout ça ?! lui gronda Monsieur Éric.

-        Oui, avoua Mathilde.

Elle se prit instantanément une bonne gifle. Alors que la marque de la main du dirlo commençait à apparaître sur sa joue, Mathilde se fit ordonner d’aller au coin. Le Directeur ajouta : « Je vais m’occuper personnellement de ton cas ! ».

Monsieur Raphaël s’agitait comme une anguille sur sa chaise pour qu’on le délivre et qu’il puisse s’exprimer. Monsieur Éric lui retira le bout de scotch de la bouche après l’avoir prévenu que ça ferait mal.

-        Clémence ! s’exclama le prof. C’est Clémence qui a débuté cette mutinerie et c’est Mathilde qui a suivi !

Je sentis la poigne de mon aimé de raffermir dans mon dos. Il me chuchota à l’oreille :

-        Bravo, Clémence. Vous vous êtes encore mise dans de beaux draps !

Le Directeur s’avança vers moi. Une fois que nous fûmes face à face, à environ trente centimètres l’un de l’autre, je lui demandai :

-        Vous allez me gifler, moi aussi ?

-        Non, Clémence, car tu te fiches pas mal des gifles ! répondit-il. Ce qu’il faut avec toi, c’est te flanquer une bonne déculottée ! Et je t’assure que tu vas la sentir passer ! Tu supplieras d’arrêter !

Puis, il se tourna vers toutes les élèves et dit :

-        Nous n’acceptons aucune mutinerie dans cet établissement ! Je peux vous dire, mesdemoiselles, que vous n’allez pas passer un sale quart d’heure mais plusieurs ! Vous pouvez oublier vos cours de la journée : vous allez passer ce dernier jour avant les vacances à être punies ! Et lorsque vos familles viendront vous chercher ce soir, vous les accueillerez avec vos derrières cramoisis !

Certaines se mirent à pleurer, d’autres tentèrent de garder le peu de fierté qui leur restait. Je ne pouvais pas jauger la réaction de Mathilde puisqu’elle était face au mur. Pour ce qui était de moi, j’avais une boule au ventre et j’appréhendais grandement ce qui allait m’arriver.

               Monsieur Éric libéra complètement Monsieur Raphaël. Le Directeur demanda au littéraire :

-        Quelles sont les instigatrices de cette mutinerie ? Mathilde et Clémence, c’est tout ?

-        Clémence a lancé des provocations orales pour engrainer le groupe mais rien de plus, balança Monsieur Raphaël. Celles qui m’ont ligoté et bâillonné étaient : Mathilde, Astrid, Eva, Florentine et Jessica.

-        Une bonne partie du dortoir n°2, constata Monsieur Éric.

-        De la mauvaise graine, celles-là ! pesta Madame Valérie, la Surveillante Référente du dortoir de mes amies.

Une fois Monsieur Raphaël libéré, le Directeur sortit son téléphone et appela ce que j’identifiai comme l’intendance :

-        Bonjour, ici le Directeur. À la suite d’une mutinerie, nous emmenons les élèves de la Terminale L dans la salle grise d’ici dix minutes. Il faudra que celle-ci soit opérationnelle. […] Merci, bien.

Monsieur Éric raccrocha, mit son téléphone dans sa poche et alla chercher Mathilde qu’il maintint de la même façon dont nous toutes étions maintenues. Puis, il nous gronda :

-        Vos agissements de ce matin sont inadmissibles, mesdemoiselles ! La mutinerie est la bêtise plus grave à commettre au sein de ce Pensionnat : et vous l’avez commise. Nous allons donc vous emmener au sous-sol, dans la salle grise. Vous y passerez la journée et c’est dans cette pièce que vos familles viendront vous chercher. Sachez qu’à partir de maintenant, toute tentative de rébellion sera sévèrement punie. Si vous pensez que votre cas ne peut s’aggraver, vous vous trompez. Allons-y.

 

Comme si cela avait été répété avant (ou alors peut-être était-ce écrit dans le protocole de l’école), Monsieur Éric sortit en premier avec Mathilde, suivi du Directeur-Adjoint avec Florentine et du Surveillant Général avec moi. Puis, les surveillantes sortirent par trois dans l’ordre des dortoirs, escortant bien évidemment chacune une de mes camarades. Enfin, le cortège se termina par Madame Colette et Monsieur Thomas.

Le Directeur, en tête du cortège, nous emmena jusque dans une réserve où se trouvait un escalier pour descendre au sous-sol. Je ne savais même pas que ce bâtiment était équipé d’un sous-sol.

Si je n’avais pas été en compagnie de 39 autres personnes, j’aurais flippé : ce sous-sol ressemblait à un film d’horreur. Puisque j’étais en troisième position du cortège, je pouvais voir la direction que prenait Monsieur Éric.

Après avoir descendu l’escalier, nous arrivâmes dans un long couloir. Nous passâmes la porte de la chaufferie, celle du matériel médical et celle de la salle de motricité (il y a une salle de motricité ?! Nous ne sommes plus en maternelle !!). Puis, Monsieur Éric s’arrêta devant une porte portant l’écriteau « Salle grise ». Il sortit une clé de sa poche, déverrouilla la porte et enleva ses chaussures. Il demanda à Mathilde de faire de même puis ils entrèrent. Monsieur Éric alluma la lumière et nous entrâmes à sa suite après avoir également retiré nos chaussures. Je fus immédiatement impressionnée par cet endroit.

 

               Cette pièce était immense, elle devait faire environ 100 m2. Les murs lisses étaient gris clair, je pensai alors qu’ils avaient donné son nom à la salle. Le sol était en moquette très confortable à mémoire de forme, je supposai que c’était pour cela que les chaussures étaient interdites. Sur un pan de mur, il y avait de toutes petites fenêtres très haut placées donnant sur le jardin. Dans le plafond d’un blanc immaculé étaient intégrés les spots qui nous éclairaient.

Tout au long des quatre murs, à environ un mètre cinquante du sol, pendaient des anneaux, espacés eux-mêmes d’un mètre cinquante les uns des autres.

Alors que le reste du cortège arrivait, Monsieur Éric ouvrit un immense placard coulissant dont il sortit une caisse possédant de fines cordes. Il en prit une, attacha les mains de Mathilde dans son dos et les relia à l’anneau. Fermement attachée à l’anneau, Mathilde ne pouvait absolument pas s’enfuir.

Le Directeur, le Directeur-Adjoint et le Surveillant Général passèrent la première demi-heure à toutes nous attacher à un anneau.

Pendant qu’ils s’affairaient, j’observais les détails qui ne m’avaient pas sauté aux yeux à ma première lecture de la pièce. Tout d’abord, il y avait les mêmes attaches descendant du plafond que dans le bureau de Monsieur Éric ; mais cette fois-ci, elles y étaient en cinq exemplaires. Ensuite, il y avait deux « machines » ressemblant à des bancs de massage ; mais je me doutais bien que ce n’était pas là leur utilité. Deux autres machines qui ressemblaient à celles que l’on voit aux passages à niveau pour lever et abaisser les barrières de sécurité étaient présentes ; sauf qu’à la place des barrières de sécurité, il y avait des instruments servant à donner la fessée. Je le savais car je les avais déjà vus dans le bureau du Directeur.

Enfin, dans cette salle, il y avait également une dizaine de chaises, empilées les unes sur les autres.

En voyant tout cela, je réalisai que j’étais effectivement dans les draps les plus sales depuis le début de l’année. Il fallait que je me rende à l’évidence : les pensionnaires ne gagneront jamais face à l’autorité imposée par ce Pensionnat. Ce que nous avions fait à Monsieur Raphaël était très grave et nous le payerions très durement.

 

Une fois mes camarades et moi attachées, quelques surveillantes sortirent, ainsi que les profs venus en renfort. Seuls restaient Monsieur Éric, Monsieur Lionel, Monsieur Matthieu et les surveillantes référentes. Monsieur le Directeur prit alors la parole :

-        Mesdemoiselles, bienvenue dans la salle grise qui est une pièce réservée aux punitions collectives. Vous n’avez encore jamais été amenées ici car les punitions collectives que vous avez vécues ne duraient pas ; mais puisque nous allons rester ici toute la journée, il nous fallait un lieu approprié. Sachez qu’il est arrivé trois fois dans le passé que des demoiselles comme vous entrent ici, et elles n’ont plus jamais réitéré leurs actes.

Il s’arrêta deux ou trois secondes puis reprit :

-        Les règles sont claires : Lorsque vous aurez envie d’aller aux toilettes, vous n’aurez qu’à dire « orange » : Madame Coralie vous y emmènera. Lorsque vous aurez mal autre part qu’aux fesses, vous n’aurez qu’à dire « bleu » : Madame Valérie vous attachera dans une autre position. La cantinière viendra servir vos repas ce midi : nous vous détacherons alors une main pour pouvoir vous restaurer et nous vous la rattacherons lorsque vous aurez terminé de manger. Pour le reste du temps, vous allez donc être punies toute la journée. Mesdames Jeanine et Bérangère vont passer parmi vous pour vous enlever vos jupes et vos culottes car vous n’en aurez plus besoin jusqu’à ce soir. Une fois ceci fait, nous débuterons les punitions.

 

Aucune d’entre nous ne faisait la fière ; nous n’imaginions pas une seule seconde que ce Pensionnat pouvait avoir de telles ressources punitives.

Puisque nous étions attachées mains dans le dos, lorsque nous nous retrouvâmes toutes à demi-nues, nous ne pûmes faire autrement que d’exposer nos pubis à la vue de tous, ce qui constituait clairement la toute première humiliation.

Nos jupes et nos culottes furent rangées dans des casiers portant nos prénoms (chaque pensionnaire de l’établissement possédait un petit casier à son nom) puis Monsieur Éric, Monsieur Lionel et Monsieur Matthieu installèrent chacun une chaise au milieu de la pièce. Ensuite, ils vinrent nous chercher dans l’ordre où nous étions attachées : Monsieur Éric alla chercher Mathilde, Monsieur Lionel prit Florentine et Monsieur Matthieu m’attrapa. Ils nous détachèrent de l’anneau, ils détachèrent même nos mains – ce qui me donna l’opportunité de masser mes poignets - et ils nous emmenèrent jusqu’à leurs chaises respectives. Monsieur Matthieu me tint debout devant lui et me fixa du regard. Alors que j’étais plongée dans ses yeux bleu océan, j’entendais le dirlo et le dirlo-adjoint parler à leurs punies. Monsieur Matthieu me dit alors : « Clémence, je vais te donner cette fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. ». Je n’eus même pas le temps de répondre : je me retrouvai allongée en travers des genoux de mon aimé. Mes fesses déjà abîmées, je mis instinctivement ma main libre pour me protéger ; mais le SG qui en a désormais l’habitude, la bloqua dans le creux de mes reins et commença à me fesser.

 

               Cette première fessée fut incroyablement douloureuse. Il n’y avait pas de crescendo : mon amoureux tapa immédiatement très fort. A entendre les cris de mes amies, ce fut pareil pour Mathilde et Florentine. Nos bourreaux avaient décidé que la pitié n’existait pas. Du moins, pas aujourd’hui.

Lorsque nous étions encore dans la classe de littérature, Monsieur Éric m’avait prévenue : cette fessée, je la sentirais passer et je supplierais d’arrêter. Effectivement, ce fut le cas. C’était d’ailleurs beaucoup trop douloureux, beaucoup trop insupportable pour que ce ne le soit pas. C’était une vraie punition, une des fessées manuelles les plus sévères depuis mon arrivée ici.

 

               Lorsque le SG me releva de ses genoux, je pleurais à chaudes larmes. Il me ramena à mon anneau (en m’attachant mains devant le ventre cette fois-ci, pour que mon derrière rouge soit exposé) et prit la suivante, tout comme Monsieur Éric et Monsieur Interminable. Avant de les allonger sur leurs genoux, ils répétaient la même phrase : « Eva, je vais te donner cette fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. », « Noémie, je vais te donner cette fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. », « Astrid, je vais te donner cette fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. ».

Nous entendions les claques tomber, les filles pleurer et prier mais aucun des trois bourreaux ne lâchait quoique ce soit. Il y avait eu rébellion, il y avait sanction.

 

               Lorsque nous vingt fûmes passées, les trois hommes firent un deuxième passage avec la même phrase : « Clémence, je vais te donner cette 2ème fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. ». Je me retrouvai cette fois-ci sur les genoux de Monsieur Interminable et ce fut tout aussi insupportable. Je pleurai et criai tout autant, m’assurant que je n’avais jamais connu une fessée pareille. Les « sales quarts d’heure » annoncés par le Directeur furent bels et bien sales.

 

               Lorsque nous comprîmes qu’il y aurait un troisième passage, une troisième déculottée du même calibre, beaucoup d’entre nous prièrent d’arrêter, promirent que nous ne recommencerions pas et que nous ne ferions plus jamais de bêtises. Mais peu importe. Avant de me retrouver en travers des genoux du Directeur, je m’entendis dire : « Clémence, je vais te donner cette 3ème fessée parce que tu as participé à cette mutinerie et que c’est inacceptable. ». Et ce fut parti pour une autre fessée horrible à encaisser durant laquelle je priai pour que le Ciel me vienne en aide. Mais Jésus avait sûrement d’autres chats à fouetter. Il n’allait pas sauver une jeune fille qui a fait une grosse bêtise d’une fessée méritée alors que d’autres meurent de faim dans le monde. Je me demandais d’ailleurs ce que Jésus aurait pensé : m’aurait-il donné une fessée après cette bêtise ou non ? Puisque la bonne éducation était primordiale pour lui, je pense que oui.

 

               Ces trois passages terminés, nous étions toutes en train de pleurer, attachés à nos anneaux. Nous étions toutes face au mur, arborant nos lunes écarlates au reste de la salle.

En tout, chaque bourreau avait donné vingt fessées et aucun d’eux n’avait faibli. J’avais presque envie de les écorcher pour voir si du sang coulait de leurs veines ou s’ils étaient en vérité des robots. Cela expliquerait pas mal de choses. A moins que la résistance soit testée à l’entretien d’embauche avec la question : « Pourriez-vous donner la fessée à vingt filles pendant trois heures sans faiblir ? ». Ils ont ensuite peut-être une épreuve pratique : ils doivent punir une poupée gonflable en tenant la cadence.

Arrête, Clémence. Cette journée te fait clairement dérailler.

 

               Après un sermon nous annonçant que « ce n’était que le début de la journée », Monsieur Éric et ses acolytes sortirent de la pièce pour aller boire un café.

Alors que les trois hommes sortaient, les cinq surveillantes s’emparèrent chacune d’un martinet et nous filèrent cinq coups à chacune jusqu’à ce que les hommes reviennent. Si nous gigotions trop, nous recevions trois coups supplémentaires.

Puisqu’elles étaient cinq et non trois, notre tour revenait un peu trop rapidement. De plus, leurs martinets étaient particulièrement redoutables et sur nos fesses meurtries, c’était on ne peut plus douloureux.

La demi-heure de pause des hommes fut donc longuement douloureuse.

 

Une fois les membres de la Direction revenus, nous pûmes obtenir une trêve : la cantinière vint apporter les plateaux repas pour le repas du midi. Les surveillantes nous détachèrent une main (en laissant l’autre attachée) et donnèrent du jeu à la corde pour que nous puissions manger soit assises, soit à genoux pour celles qui n’avaient pas le luxe de pouvoir s’asseoir.

Le repas se déroula dans le plus grand silence. Nous étions surveillées tantôt par les surveillantes lorsque les membres de la Direction partaient manger au réfectoire, tantôt par les membres de la Direction lorsque les surveillantes partaient manger au réfectoire. Nous n’osions pas parler et nous avions même de la difficulté à manger : avec une seule main, ce n’était pas très pratique ! De plus, certaines avaient perdu l’appétit à cause de leur douleur lancinante aux fesses ; d’autres sanglotaient. Pour ma part, je ne mangeai qu'une petite partie du plateau-repas car en dehors de la qualité médiocre de la nourriture (ce qui est inhabituel dans ce Pensionnat), je n'avais pas forcément faim : la boule dans mon ventre étant toujours présente. Je me demandais ce qui allait m'arriver pour la suite de la journée.

 

Lorsque tout le monde eut fini de manger, nos deux mains furent rattachées aux anneaux, nous tenant à nouveau face au mur. Le jeu de la corde fut également resserré afin que nous nous remettions debout. Puis, le Directeur attrapa Florentine, Mathilde, Eva, Astrid et Jessica pour les accrocher aux cordes qui pendaient du plafond. La suite s’annonçait encore plus douloureuse que la matinée.

Une fois les cinq jeunes filles attachées poignets en l’air, nous pouvions voir qu’elles étaient sur la pointe des pieds. C’est alors que Monsieur le Directeur prit la parole :

-        Vous allez toutes les cinq recevoir une punition exemplaire pour avoir humilié votre professeur de littérature ! Vous avez enfreint au moins une demi-douzaine de règles de ce Pensionnat en ligotant et bâillonnant Monsieur Raphaël ! Ainsi pour éviter la récidive, vous allez chacune recevoir trente coups de badine pour que je m’assure que jamais cela ne se reproduise !  

Monsieur Éric s’empara de l’instrument devant tout le reste de l'assemblée et donna le premier coup à Florentine, puis à Mathilde, puis à Eva, puis à Astrid et enfin à Jessica. Il opéra de cette façon pour l’intégralité des trente coups.

Aucune de nous n’a osé tourner la tête pour regarder la scène insoutenable qui se déroulait. Les cris de douleurs de mes amies s’apparentaient aux cris de prisonniers torturés ; cela m’informa que la badine devait être extrêmement douloureuse. Note pour moi-même : ne jamais recevoir cet instrument.

 

Une fois la punition exemplaire des filles terminée, le Directeur attacha Florentine et Mathilde sur les espèces de banc de massage - qui s'avérèrent être des bancs de punition. Eva, Astrid et Jessica furent reconduites à leurs anneaux pour attendre leur tour.

Ligotées sur ces bancs au point qu’elles ne pouvaient plus du tout bouger, Mathilde et Florentine avaient leurs lunes exposées à la merci de n’importe quel bourreau. C’est alors que Monsieur Lionel installa « les espèces de machines pour lever des barrières de sécurité » non loin de leurs derrières, et fixa une tawse sur chacune d’elles. Monsieur Éric expliqua à Florentine et Mathilde :

-        Vous êtes attachées sur un banc à fessée. Vous serez sous le courroux de la machine à fessée durant les vingt prochaines minutes. Une fois que les vingt minutes seront terminées, nous vous détacherons et ce sera au tour d’Eva, Astrid, et enfin Jessica. Cela va nous permettre de nous occuper de vos camarades pendant que la machine travaille pour nous.

Le Directeur appuya sur les boutons pour démarrer les machines et nous vîmes aux cris et aux grimaces de nos camarades que la machine était tout aussi tendre qu’un bourreau humain.

Pendant que Mathilde et Florentine recevaient la tawse, Monsieur Éric me détacha de mon anneau et m'attrapa par l'oreille pour m'obliger à venir au centre de la salle. Il me pencha ensuite sous son bras et me gronda :

-        Clémence, puisque tu as participé à cette mutinerie et que tu l’as même débutée et engrainée, tu vas recevoir une fessée avec la brosse à cheveux.

Je ne savais que trop bien la douleur qu'infligeait une brosse à cheveux pour l'avoir reçue plusieurs fois, notamment le tout premier jour de mon arrivée au Pensionnat par la Surveillante Référente de mon dortoir. Je craignais très fortement la brosse et le fait qu’elle soit donnée par Monsieur Éric me donnait le désir de m’enfuir en courant. Ma fierté m’empêcha de le prier mais je peux vous jurer que j’en mourrais d’envie.

Monsieur Lionel apporta la brosse à cheveux à Monsieur Éric et le Directeur commença à me fesser avec. Je gigotais, criais et pleurais mais j’étais tellement bien maintenue que je ne pouvais m’échapper. Heureusement, mes pleurs et mes cris étaient mélangés à ceux de Mathilde et Florentine, coincées sous la machine à fessée.

Lorsque mon énorme calvaire fut terminé - après quelques minutes qui me parurent infinies -, on me rattacha à mon anneau. Mathilde et Florentine furent également rattachées et les deux suivantes (Eva et Astrid) prirent avec appréhension le relais sur les bancs à fessée.

 

Puisque nous n’étions qu’en début d’après-midi, Monsieur Éric annonça que nous allions toutes repasser sur leurs genoux pour trois déculottées identiques à ce matin. Cela généra des prières et des supplications de la part de nombreuses camarades. Aucune n’avait envie de repasser sur les genoux d’un des membres de la Direction, et moi encore moins. Je venais tout juste d’encaisser une fessée à la brosse, mes fesses étaient complètement hors service.

 

Les trois salves terminées, il allait bientôt être 17h. Les premiers membres des familles commencèrent à arriver. Mon frère n’était toujours pas là. Je craignais qu’il arrive car je savais que j’allais encore en prendre pour mon grade.

Certaines filles se faisaient consoler, d’autres se faisaient gronder, d’autres encore reprenaient des claques. Monsieur Éric, Monsieur Lionel et Monsieur Matthieu mettaient un point d'honneur à expliquer à chaque famille ce qui s'était passé aujourd'hui et le pourquoi de notre présence dans la pièce grise.

Côme n’arriva que dix bonnes minutes plus tard, en même temps que les parents de Mathilde. Nous n’étions plus que six dans la pièce. Côme me détacha et je me dirigeai sans un mot vers mon casier pour récupérer mes affaires. J'allais me rhabiller quand mon frère me gronda :

-        Non, tu restes comme ça ! Tu vas comme ça jusqu'à la voiture !

-        Mais Côme…

Mon frère me pencha immédiatement sous son bras et me fila dix claques très, très salées.

-        J'ai dit : « tu vas comme ça jusqu'à la voiture » !

Parce que je ne pouvais ni ne voulais pas en prendre davantage, je me tus et marchais à demi-nue jusqu'à la voiture. J'ouvris la portière et pus enfin me rhabiller avant de m'asseoir douloureusement dans le véhicule.

J’étais triste de n’avoir pas pu dire au revoir à certaines personnes. Je m'imaginais souhaiter bonnes vacances à tout le monde : à mes camarades, mes professeurs, aux membres de la Direction (malgré le calvaire qu'ils m'ont fait vivre aujourd’hui) mais je n'ai dit au revoir à personne. Cela me rendait triste et me mettait un poids sur le cœur.

 

Le trajet avec mon frère fut très tendu. Nous ne nous adressâmes pas la parole durant le début de la route. Puis, au bout d’une demi-heure de silence, je demandai à mon frère :

-        Tu es fâché ?

-        Bien sûr que je suis fâché, Clémence ! Je suis venu très récemment pour un conseil de discipline, et aujourd’hui je te récupère et tu es encore punie ! Tu l'as été toute la journée ! Tu as même été la cheffe d'une mutinerie ! Comment est-ce que je pourrais ne pas être en colère devant un tel comportement ?

-        Mais Côme, je ne voulais vraiment pas que ça en arrive là… Je ne pensais pas que…

-        C’est là tout le problème, Clémence ! m’interrompit mon frère. Tu ne penses jamais ! Tu ne penses jamais aux conséquences ! Tu fais toujours des bêtises et tu ne penses jamais aux conséquences ! Penser aux conséquences, c’est ça devenir adulte ! Tant que tu ne penseras pas aux conséquences, alors tu resteras une enfant ! Voilà pourquoi tu es encore punie, voilà pourquoi tu prends des fessées : c’est parce que tu es encore une enfant qui pense comme une enfant !

-        Mais comment puis-je devenir une adulte alors que vous me traitez comme une enfant ?! rétorquai-je. Vous me mettez dans des écoles qui me traitent comme une enfant, qui m'infantilisent ! L'année prochaine, j’irai dans une université qui m'infantilisera également ! Comment puis-je devenir une adulte dans tout ça ?!

-        Si tu commences à prendre de la maturité et à te comporter en adulte, Titine et moi réfléchirons à te sortir de ces structures-là. Mais pour l’instant, tu n’as pas la maturité nécessaire pour évoluer en dehors d'une structure comme celle-ci. Commence à réfléchir comme une adulte, à savoir penser que tes actes ont des conséquences, et Titine et moi réfléchirons à te sortir du Pensionnat.

Je voyais en la réplique de mon frère une possibilité de sortir de cet enfer dans lequel ma fratrie m'avait mise il y a déjà cinq semaines. Je réfléchissais à une possibilité de pouvoir enfin m'en sortir et espérer intégrer une faculté normale. Mais pour le moment, il me fallait prendre en maturité. Il allait falloir que je montre à mon frère et à ma sœur que je pouvais devenir une adulte.

A une demi-heure d’arriver à la maison, je demandai :

-        Je vais chez toi ou chez Titine ?

-        Où souhaites-tu aller ?

-        Eh bien, puisque je t’ai retrouvé, j’aurais souhaité retrouver Titine mais j’ai peur qu’en apprenant ce qui s’est passé aujourd’hui elle me punisse à son tour…

-        C'est fort probable. Tant pis pour toi ! Tu n’avais qu’à pas faire ce que tu as fait aujourd'hui. C’est inadmissible, Clémence !  Alors, où veux-tu aller ? Chez moi ou chez Titine ?

-        Est-ce que je peux faire une semaine chez Titine puis revenir une semaine chez toi ?

-        Oui, c'est ce qui était prévu : que tu fasses une semaine chez moi et une semaine chez Titine. Nous n’avions pas encore déterminé l’ordre de ta venue mais nous savions que nous allions nous arranger pour une garde alternée.

-        Alors je vais commencer par Titine, tranchai-je.

 

Arrivés chez notre sœur, Côme lui raconta instantanément ce qui s'était passé aujourd’hui. Ma sœur me colla une dérouillée, mais une fois celle-ci passée je savais que j'étais tranquille pour les deux prochaines semaines. Plus rien ne tomberait sur mon derrière : je n'avais qu'à profiter de mes vacances et à prendre soin de moi. Ma seule mission était de trouver un pigeon pour faire ma punition d'espagnol à ma place.

J'étais loin du Pensionnat pour les deux prochaines semaines, je n’avais plus à m’inquiéter pour mes fesses.

Je m’endormis chez moi, paisiblement, contente d’être enfin de retour à la maison.

 

A suivre…

La suite !

 

Commentaires

  1. Quelle dernière journée avant les vacances !

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  2. Oh la la... ça ne rigole plus du tout avec la salle grise, elles ont passé une salle journée. Et Clémence qui veut être sage mais qui veut déjà se débarrasser de son devoir d'espagnol... ça promet encore de belles punitions... à moins qu'elle décide enfin à être une jeune femme plus raisonnable et vouloir montrer un peu plusl'exemple 😇 - Après tout, j'aime bien l'idée d'être irréprochable et de profiter de privilège en rendant jalouses les autres filles 🤣

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    Réponses
    1. Ahah, Effectivement Miss Betty, l'idée est vraiment tentante !! ^^

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

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