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Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! - Chapitre 31.

 


 

Dimanche 20 octobre 2019

  

Nous sommes dimanche soir, aux alentours de 17h30. Côme me conduit au Pensionnat. Nous y serons dans une heure.

Ces deux dernières semaines, j’ai retrouvé des sensations dont je ne me souvenais plus : la liberté de pouvoir faire ce que je veux, de pouvoir m’asseoir, de pouvoir me promener en ville, de pouvoir regarder la télévision jusqu’à pas d’heure, de pouvoir m’asseoir, de pouvoir manger des tonnes de cochonneries, de pouvoir m’occuper de mes neveux (et notamment des jumeaux nouveau-nés que je n’avais pas encore vus) et surtout de pouvoir m’asseoir.

 

J’appréhendais de revenir au Pensionnat. J’appréhendais de revenir à un système extrêmement strict. Les vacances m'avaient rappelées ma vie d'avant et j'étais déjà mélancolique de la quitter à nouveau ; surtout sachant désormais à quel point mon école est sévère.

Le point positif de ces vacances est que je ne me suis disputée ni avec mon frère, ni avec ma sœur. Ils m'ont d’ailleurs trouvée beaucoup plus respectueuse qu'avant et m'ont dit que ce Pensionnat me faisait beaucoup de bien. J’ai tenté pendant ces deux semaines de leur montrer que j’étais devenue adulte et qu’ils pouvaient me remettre dans une école normale mais rien à faire : ils me condamnèrent à passer le reste de mon année de Terminale dans ce fichu Pensionnat de malheur. Côme et Célestine me dirent quand même que si je continuais d'évoluer dans le bon sens, ils m’inscriraient dans une faculté normale l’année prochaine.

Pour l'instant, le combat n'est donc pas gagné.

 

Lorsque Côme se gara devant mon école, les larmes me montèrent aux yeux.

-          Aller, Clem ! me réconforta mon frère. Il n’y a que neuf semaines à tenir jusqu’à Noël. Imagine comme nous aimerons nous retrouver ! Pense aux cadeaux que nous allons pouvoir nous échanger ! A la fête que nous organiserons pour fêter la naissance du Seigneur ! Tu as toujours adoré Noël, concentre-toi sur cet objectif pour tenir durant ces neuf semaines.

-          C’est plus facile à dire qu’à faire ! le rabrouai-je. Ce n’est pas toi qui prends des roustes tous les jours !

-          Je sais, Clem ; Mais tu sais ce qu’il faut faire pour que ce ne soit plus le cas…

-          Respecter les règles, je sais !! m'exaspérai-je.

-          Effectivement. Si tu respectes les règles, tu n'es pas punie. Et si tu n'es pas punie, la vie au Pensionnat est déjà beaucoup plus agréable ! Essaie de tout faire pour gagner des étoiles et t’acheter des surprises.

-          Tu parles ! Les deux étoiles que j'avais gagnées, je les ai perdues en une journée à cause de la mutinerie !!

-          Encore une fois, tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même…

Un silence s’installa, puis mon frère me tendit un médaillon en or rose.

-          Il faut que tu l’ouvres, me dit-il.

J’obéis et découvris dans la partie gauche une photo de mon frère, ma sœur et moi – je me souvins que nous l’avions prise lors d’un week-end à la mer – et dans la partie droite, une photo de mes quatre neveux.

-          C’est magnifique, Côme ! m’exclamai-je en le prenant dans mes bras. Merci, merci infiniment !!

-          C’est pour te montrer que même si tu es ici et nous à Paris, nos cœurs sont toujours réunis.

Au dos du médaillon était gravé « Trésor ». C’est ainsi que m’appelaient mon frère et ma sœur avant que nos relations se dégradent. Mon frère ajouta :

-          Tu es toujours mon petit trésor, tu sais ?

A ces mots, il remonta la manche de son pull pour laisser apparaître son tatouage à l’avant-bras. A la mort de nos parents, Côme a tatoué mon prénom sur son bras pour se promettre de toujours veiller sur moi quoiqu’il arrive.

Je pris une nouvelle fois mon frère dans mes bras.

-          Il va falloir y aller, Clem. Il ne faut pas que tu sois en retard.

Nous sortîmes de la voiture pour atterrir sur le parking. Côme ouvrit le coffre et en sortit ma grosse valise. Il m’escorta jusqu’à l’entrée du Pensionnat et me fit un énorme câlin en me disant dans l’oreille :

-          On se revoit à Noël, Trésor. Et pas de bêtises ! Si tu me fais revenir pour une réunion disciplinaire, je te tue. C’est clair ?

-          Très clair.

-          Je t’aime, ma chipie.

-          Moi aussi.

Mon frère desserra son étreinte avant de m’embrasser sur la joue puis partit sous mes yeux humides. Charles, qui fait partie du personnel de l’intendance, prit le relais avec ma valise et l’emmena jusque dans les appartements du Directeur.

 

Alors que j’avais retrouvé ma chambre et réinstallé mes affaires, Mathilde me rejoignit et me sauta au cou :

-          Clémence ! Tu m'as manquée de ouf !! s'exclama-t-elle.

Je la serrai également dans mes bras même si je n’avais pas totalement digéré notre altercation. Il fallait que je me rende à l'évidence que j'aimais énormément cette fille.

 

                Mathilde et moi nous racontions nos vacances quand Monsieur Éric frappa à la porte :

-          Bonjour les filles, je peux entrer ?

-          Bonjour Monsieur, oui vous pouvez entrer ! répondit Mathilde.

-          Alors, comment se sont passées vos vacances ? se renseigna-t-il.

-          C’était vachement bien, dit Mathilde.

-          C'était même beaucoup trop bien, continuai-je d’un ton mélancolique.

-          Eh oui ma Clémence, il faut maintenant reprendre le rythme du Pensionnat !

Ma Clémence ?! Lui avais-je manqué ? On dirait bien que oui !!

-          Le dîner va bientôt être servi. Je vous invite à vous rendre au réfectoire, les filles !

 

Après avoir terminé le rangement de la chambre, nous nous rendîmes au dîner. Nous étions contentes de nous retrouver les unes les autres et pour une fois, les adultes laissèrent le volume sonore monter durant le repas. Nous avions la permission de nous parler à souhait de tout ce que nous avions vécu pendant les vacances, sans entendre des : « Chut ! », « Moins de bruit ! », « Silence ! ».

 

A la fin du repas, Monsieur Éric prit la parole :

-          Bonsoir chères élèves et bon retour au Pensionnat. Nous avons permis pour ce soir que vous gardiez vos vêtements civils et que vous échangiez vivement ; mais à partir de demain, le rythme du Pensionnat reprend. Aussi, dès que vous aurez terminé votre repas, nous vous demandons de vous rendre à votre réunion de retour. Cette réunion sera conduite par votre professeur principal et un membre de la Direction. Pour la Terminale S, ce sera la salle 122. Pour la Terminale ES, la salle 124. Enfin, pour la Terminale L, ce sera la salle 123.

 

Mes amies et moi rejoignîmes la salle désignée après avoir fini de dîner. Nous y découvrîmes Monsieur Lionel accompagné d’un homme que nous ne connaissions pas. Ce nouveau venu était brun, plutôt petit pour un homme (environ 1m60) et avait des paluches dignes d’un maçon ou d’un menuisier. Il avait un visage malicieux et me semblait très sympathique au premier abord. Ce n’était pas un canon de beauté comme pouvaient l’être Monsieur Matthieu ou Monsieur Alexandre mais il avait vraiment l’air bienveillant. Les chuchotements allèrent bon train jusqu’à ce que le Directeur-Adjoint fasse l’appel et vérifie que tout le monde était bien arrivé. Puis, il prit la parole :

-          Mesdemoiselles bonsoir et bon retour parmi nous. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que la dernière fois que nous nous sommes vus fut une journée bien sombre pour vous toutes. Aussi, par suite de votre mutinerie ante-vacances, Monsieur Raphaël a décidé de démissionner de cet établissement. Vous en êtes toutes pleinement responsables. L’homme qui se tient à mes côtés est donc votre nouveau professeur de littérature, ainsi que votre nouveau professeur principal : Monsieur Mickaël. Je vais le laisser se présenter.

-          Bonjour à tous, je suis donc Monsieur Mickaël, votre nouveau professeur de littérature. Là, vous êtes en train de vous dire : « La vache, qu’est-ce qu’il est beau ! ».

La blague de notre nouveau professeur fit rire toute la classe, et même Monsieur Lionel. Monsieur Mickaël reprit en riant :

-          Je blague, les filles, je blague ! Bon, je vais vous dire un peu comment je fonctionne : je me fiche que votre uniforme soit mal boutonné, que vous ne parliez pas avec un langage soutenu ou que vous n’ayez pas d’excellentes notes. Moi, je me fiche de tout ça. Ce que je veux, c’est que vous vous éclatiez dans mon cours. Ce que je veux, c’est que vous y appreniez plein de choses passionnantes et que ça vous donne envie de lire et d’en apprendre davantage sur la littérature. Ce que je veux, c’est que vous aimiez venir dans mon cours. Attention : ça ne veut pas dire que je laisserai la porte ouverte à n’importe quoi ! Interdiction que ce soit le boxon ! Si vous fichez le bazar dans mon cours, je vous envoie direct à la Direction et on n’en parle plus ! Il en faudra vraiment, vraiment beaucoup pour que je vous claque mais cependant je n’hésiterai pas à vous envoyer chez le Surveillant Général si vous perturbez le cours. Ok ?

-          Ok, Monsieur ! répondîmes-nous.

-          Bien. Alors j’espère vraiment qu’on passera une bonne année ensemble, en littérature. Et pour ce qui est de mon rôle de professeur principal, je veux vraiment que vous osiez venir vous confier à moi. Je veux vraiment que vous veniez me parler au moindre problème ! Notre relation va être basée sur la confiance : je vous fais d’ores et déjà confiance, il faut que ce soit réciproque. Ok ?

-          Ok, Monsieur ! réitérâmes-nous.

Pour la première fois depuis mon arrivée au Pensionnat, j’adorais pleinement un prof. J’adorais déjà Monsieur Mickaël. J’avais tellement hâte de le connaître et d’aller dans son cours ! La littérature, notre matière principale avec le plus gros coefficient, ne serait plus une tare. Nous n’irions plus en cours avec la boule au ventre. Ce jour était à marquer d’une pierre blanche ! Finalement, cette mutinerie nous avait apportées un peu de bonheur !

               

Après le discours de notre nouveau prof, Monsieur Interminable refroidit l’ambiance :

-          Mesdemoiselles, je voulais quand même préciser qu’au vu de ce qui s’est passé avant les vacances, toute l’équipe éducative vous a à l’œil. Il n’y aura plus de petite punition dissuasive : il n’y aura que de sévères corrections. La mutinerie qui s’est déroulée fut inacceptable et vous n’avez clairement pas fini d’en payer les conséquences ! Nous vous conseillons donc de vous tenir à carreaux pour éviter les sévères corrections que nous vous réservons ! Monsieur le Directeur pensait qu’il serait bon de vous donner une bonne fessée dès ce soir pour éviter la récidive mais j’ai décidé de ne pas le faire en vous faisant confiance. La première qui brise cette confiance se retrouvera immédiatement dans mon bureau pour un très, très, très mauvais moment. C’est entendu ?!

-          Oui, Monsieur, répondîmes-nous sans autre bruit.

-          Bien. En ce qui concerne les informations plus « pratiques », les horaires du Pensionnat restent inchangés : lever à 7h, petit déjeuner à 7h30, début des cours à 8h30, pause déjeuner de 12h30 à 13h30, fin des cours à 17h30, dîner à 19h, extinction des feux à 21h, excepté punition. Votre emploi du temps reste également inchangé. En ce qui concerne les résultats, la moyenne de votre classe est de 12,43/20. La meilleure élève de la classe est Mademoiselle Clémence avec une moyenne de 16,78/20. La pire élève est Mademoiselle Camille avec une moyenne 6,75/20. Je vous conseille de remonter la moyenne de la classe puisque vous êtes la Terminale la plus faible de l’établissement. Mademoiselle Clémence peut clairement faire mieux et vous autres également. Nous continuerons de surveiller de près vos résultats et nous continuerons de vous sanctionner si ceux-ci ne sont pas satisfaisants. Nous avons toujours eu 100% de réussite au bac, ce n'est pas cette année que cela va changer ! Maintenant que le message est passé, je vous souhaite un bon retour dans vos dortoirs, une bonne nuit et une bonne période jusqu’à Noël.

 

Mathilde et moi nous dirigeâmes vers les appartements du Directeur. Monsieur Éric n'était pas encore arrivé, ce qui signifiait que la réunion à laquelle il assistait n’était pas terminée. J’étais grandement étonnée que le Directeur n’ait pas été présent à celle de notre classe vu les récents événements. Cela dit, Monsieur Interminable est assez craint pour que son discours soit efficace.

Privilège d’habiter dans les appartements du Directeur, Mathilde et moi profitâmes d’être seules pour nous servir un thé. Nous nous installâmes dans la salle à manger et profitâmes des trois quarts d’heure qui restaient avant le couvre-feu pour nous détendre et discuter un peu.

-          T’en as pensé quoi de la réunion ? me demanda Mathilde.

-          Le discours de Monsieur Interminable ?! C'était l'enfer ! lui répondis-je. Par contre, j’adore le nouveau prof principal !

-          Moi aussi, je l’aime déjà ! s’enthousiasma ma meilleure amie.

Monsieur Éric rentra quelques minutes plus tard. Il nous rejoignit avec un thé :

-          Alors les filles, comment s’est passée votre réunion ?

-          Le nouveau prof de littérature est super, répondis-je. Et Monsieur Lionel nous a engueulées, comme d’habitude.

-          Pourquoi « comme d’habitude » ? demanda le Directeur après avoir souri.

-          Bah, parce qu'on fait toujours engueuler ! répondis-je comme si c’était la chose la plus évidente au monde.

-          Qu’est-ce que Monsieur Lionel vous a dit, exactement ?

-          Il nous a dit qu'il n'y aurait plus aucune clémence ni aucune tolérance avec nous parce que nous avions été trop loin avec notre mutinerie, dit Mathilde d’une traite.

-          Vous n’espériez pas autre chose, j’espère ? se renseigna le Directeur.

-          Je pensais que cette mutinerie était de l’histoire ancienne, avouai-je franchement. Ce n’est pas bon de vivre dans le passé.

Après avoir bien ri, Monsieur Éric me rétorqua :

-          Si nous faisons table rase du passé, vous allez encore trouver mille occasions de nous la faire à l’envers. Dois-je te rappeler ton palmarès depuis que tu es arrivée ici ?

-          Sans façon, ânonnai-je la tête baissée.

-          De plus, vous m’avez encore fait fuir un professeur. Le troisième en deux mois. Si cela se reproduit, je me mettrai dans une colère telle que vous n’aurez jamais rien vu de pareil ! menaça le Directeur.

Mathilde et moi ne répondîmes pas.

  

Lorsqu'il fut temps d'aller se coucher, je fis une petite prière à Jésus pour lui demander que cette période jusqu'à Noël se passe pour le mieux pour moi et pour mes fesses. J’étais persuadée qu'une nouvelle fessée ne tarderait pas à tomber – et qu’elle ferait extrêmement mal puisque je n’y suis plus habituée - mais j'espérais que ce serait quand même le plus tard possible.

Mathilde et moi nous souhaitâmes bonne nuit et nous endormîmes chacune de notre côté.

 

 

 

Lundi 21 octobre 2019

 

Ça y est, c'était reparti pour une nouvelle période jusqu’aux prochaines vacances scolaires : il fallait de nouveau se lever à sept heures, enfiler son uniforme, faire son lit, se préparer, aller au petit déjeuner… Je n'étais vraiment pas contente de retrouver cette cadence et la mauvaise humeur était de mise ce matin.

 

Au petit déjeuner, je confiai à mes copines que j’avais fait faire ma punition d'espagnol par mon petit cousin, Samuel, âgé de quinze ans. J’avais quand même dû lui donner 200€ en retour : 1€ par ligne. Ce petit m'avait fait payer cher ma punition ; mais je préférais encore lui donner une blinde plutôt que de l'écrire moi-même.

En discutant avec mes amies, je me rendis compte que je n'étais pas la seule à avoir sous-traité : plusieurs de mes camarades avaient fait faire leur punition par leurs petits frères ou par quelqu'un qu’elles avaient croisé dans la rue, ou même par quelqu'un trouvé sur internet. Certaines avaient même utilisé un logiciel qui effectue les punitions à notre place ! J'aurais tellement aimé connaître ce logiciel avant de dépenser mes 200 balles pour Samuel ! A vrai dire, je n'avais même pas pensé à chercher ce type de logiciel sur internet ! Je me trouvai vraiment bête.

 

 

                Les deux heures de philo passèrent avec une lenteur extrême. Monsieur Yves est un prof intéressant mais le sujet du jour – les plus grandes théories de Freud – ne m’intéressait guère. Mes amies et moi nous amusions à nous écrire de petits mots quand soudain, Monsieur Yves s’en aperçut :

-          Mademoiselle Lucille, donnez-moi immédiatement ce que vous avez dans la main.

-          Ce n’est rien, Monsieur, répondit-elle.

-          Donnez-moi ce que vous avez dans la main ou ça va se finir sur mes genoux ! C’est vous qui choisissez !

Lucille consentit à donner le mot. Tremblante, elle scruta le prof pour guetter sa réaction et nous fîmes de même. Monsieur Yves lut :

-          « Ce cours est tellement ennuyant que j’ai envie de me pendre. ». Qui a écrit ça ?

-          C’est moi, se dénonça Lucille. Je m’écris à moi-même.

Monsieur Yves la choppa par le bras, la sortit de sa chaise d’un coup sec et lui infligea cinq claques sur le derrière dont le bruit résonna dans toute la classe.

-          Continuez à vous moquer de moi et je vous flanque une déculottée ! la gronda Monsieur Yves. Maintenant, vous allez tout de suite me dire qui a écrit ça ou la classe atterrira immédiatement dans le bureau de Monsieur Matthieu ! Je compte jusqu’à trois ! Un !

-         

-          Deux !

-          C’est moi, se dénonça courageusement Mathilde alors que ce n’était pas elle.

-          Non, c’est moi ! avoua Jessica, la véritable coupable.

-          Dans ce cas, Mesdemoiselles Lucille, Mathilde et Jessica, je vous mets en retenue ce soir. Nous règlerons cette affaire !

La retenue, ce n’est jamais bon ici. Au mieux, on copie des lignes. On pire, on prend des claques aux fesses durant une heure.

-          T’es bête ! chuchotai-je à Mathilde tandis que le prof retournait au tableau pour reprendre son cours. Pourquoi as-tu dit que c’était toi ?!

-          On a toutes participé et je voulais empêcher Jess de se faire punir…

-          C’est réussi, lui dis-je. C’est vraiment pas malin !

-          Oh ça va ! me rabroua-t-elle. Tes leçons de morale, tu peux te les garder ! T’es mal placée sur ce coup-là !

Pas faux.

 

                Le cours de littérature fut comme je m’y attendais : fantastique. Monsieur Mickaël est un professeur extraordinaire. J’en appris plus sur la littérature française en deux heures qu’en toute une année, l’année dernière ! Monsieur Mickaël nous a fait nous asseoir en cercle : dans sa classe, il n’y a ni tables, ni chaises. Il n’y que des poufs, des coussins et des tapis pour que nous nous asseyons par terre et que nous nous mettions à notre aise. Notre nouveau prof nous donna très vite des surnoms : le mien fut « Tête d’ange » à cause du dicton « Tête d’ange mais diable au corps ». Cela va sans dire que le littéraire avait eu vent de mes antécédents.

 

                Le reste de la journée se déroula sans accroc, excepté les dix coups de règle que je pris sur la paume de la main par Madame Constance pour avoir bavardé.

 

                A 17h30, je filai au cabinet de Manu. J’étais contente de le retrouver et de pouvoir vider mon sac avec lui. Je lui racontai tout ce qui s’était passé depuis la dernière fois : la mutinerie, la salle grise, les vacances, la séparation avec ma famille, mon retour ici.

-          Comment te sens-tu à présent ? me demanda-t-il.

-          Mal, répondis-je. Je suis mal d’être revenue ici.

-          A cause du règlement strict ?

-          Oui, à cause de la sévérité de cette école.

Nous parlâmes alors de mon rapport à l’autorité et Manu m’annonça que nous allions entamer un travail pour comprendre ma désobéissance constante.

 

                Au dîner, il y avait du maïs en entrée. Alors que je charriais Lucille, Jessica et Mathilde qui avaient du mal à s’asseoir après l’heure de retenue avec Monsieur Yves, Lucille riposta en m’envoyant un grain de maïs à la figure. Je ripostai. Cela déclencha une – discrète – bataille de nourriture, jusqu’à ce que la cantinière (venue débarrasser le plat) nous surprenne :

-          Vous voulez que je vous aide ?! nous gronda-t-elle.

-          Oh ça va, on ne fait rien de mal ! protestai-je, agacée.

-          Y’a une bataille de nourriture, par ici ! appela-t-elle en direction de la table des adultes.

Monsieur Éric se leva et se déplaça jusqu’à nous. Il nous fit la morale :

-          Il y a des enfants qui meurent de faim dans le monde et vous, vous jouez avec la nourriture ?! Vous rendez-vous compte de votre comportement puéril et indécent ?!

Personne ne répondit. Il ajouta :

-          Au lit, toutes les six. Oui, vous six ! Clémence, Mathilde, Lucille, Jessica, Noémie et Charline. Au lit !

-          Mais on n’a pas fini de manger, Monsieur… se plaignit Charline.

-          Vous n’avez pas l’air d’avoir très faim puisque vous jouez avec la nourriture ! Alors au lit, immédiatement ! Si j’en vois une me désobéir, gare à ses fesses !

Nous sortîmes de table, dépitées. Deux surveillantes nous escortèrent : une aux appartements du Directeur pour Mathilde et moi, l’autre au dortoir n°2 pour nos amies.

Mathilde et moi nous brossâmes les dents et nous couchâmes.

 

                Une fois la lumière éteinte et la surveillante partie, Mathilde me dit :

-          J’ai faim !

-          Moi aussi, lui répondis-je.

-          Chiche d’aller dans les cuisines une fois que tout le monde dormira ?!

-          Chiche ! rétorquai-je. Mais je suis un peu crevée…

-          T’inquiète je reste éveillée ! Il faudra qu’on aille chercher les filles, aussi !

-          Oui ! On ira les chercher. Bon c’est sûr que tu restes éveillée ?! m’assurai-je.

-          Oui, oui, promis !!

 

 

-          Clem, debout ! entendis-je en me sentant secouée.

Ouvrir les yeux me picota. J’étais bien fatiguée.

-          Il est quelle heure ? demandai-je.

-          Vingt-trois heures, me répondit Mathilde après que son ventre eut gargouillé. Tu es toujours partante ?

-          Ouais, dis-je en bâillant. Tu es sûre que tout le monde dort ?!

-          Je n’entends plus aucun bruit. Il faut croiser les doigts…

Je m’assis dans mon lit, enfilai mes chaussons et suivis Mathilde.

 

Nous nous approchâmes discrètement de la porte de la chambre de Monsieur Éric et entendîmes ce dernier en train de ronfler.

-          Lui, il dort ! me dit Mathilde. Direction le dortoir n°2, maintenant !

 

A pas de loup, nous traversâmes une bonne partie de l’établissement et pénétrâmes dans notre ancien dortoir. Cela me faisait bizarre de retrouver cet endroit et de passer devant la porte de mon ancienne chambre ! Nous entrâmes dans la chambre de Charline et la réveillâmes en prenant garde de ne pas déranger le sommeil de sa coloc’, Florentine. Nous réitérâmes avec Lucille, Jessica et Noémie. Toutes acceptèrent de nous suivre.

 

Nous marchâmes jusqu’au local de la femme de ménage pour dénicher le trousseau de clés, précieux sésame sans lequel nous ne pourrions pas ouvrir la porte menant aux cuisines.

 

Après avoir évité de justesse et par deux fois le gardien de nuit qui faisait sa ronde, nous attrapâmes les clés qui furent mises sous la surveillance de Lucille. Je n’étais pas sereine : je pense toujours que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Je préfère prendre toutes les responsabilités quitte à en assumer seule les conséquences. Si j’avais gardé le trousseau de clés, j’étais persuadée que je n’aurais fait aucun bruit ; or, Lucille en faisait beaucoup. Beaucoup trop. D’un commun accord, elle céda d’ailleurs cette responsabilité à Noémie qui s’avéra être beaucoup plus discrète.

 

Nous pénétrâmes dans les cuisines et nous nous restaurâmes à notre guise. Il y avait tout ce qu’il fallait ; pour ma part, la baguette viennoise recouverte de Nutella fut ma grande amie, tout comme la généreuse salade de fruits. Nous étions conscientes d’avaler une bonne partie du petit déjeuner de demain matin mais après tout, nos familles payaient une blinde pour que nous puissions bien manger et nous avions été privées de dîner !

 

Après nous être goinfrées, nous repartions en direction du local à ménage quand malheur ! Noémie fit tomber le trousseau de clés qui s’écrasa sur le carrelage dans un énorme vacarme.

-          Qui va là ?!

Une lampe torche était braquée sur nous. J’eus instantanément mal aux fesses.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. 😱 rholala elle a bien raison d'avoir déjà mal aux fesses. Les filles vont passer un très mauvais moments avec toutes les règles qu'elles viennent d'enfreindre. Et Clémence qui souhaite se faire oublier mais qui recommence de plus belle le 1er jour 😂. Hâte de lire la suite 😊

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation verbale avec elle et de l’avertissement qui s’en est suivi pour moi ; mais souh

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation intestinale tellement rare que même certains médecins n’ont aucune idée de ce que c’est.                 D’habitude, on découvre cette malformation à la naissance ou durant la petite enfance. On l’opère et tout roule. Ce ne fut pas mon cas…   Durant vingt-quatre ans, j’ai eu d

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -