Après nous être goinfrées,
nous repartions en direction du local à ménage quand malheur ! Noémie fit
tomber le trousseau de clés qui s’écrasa sur le carrelage dans un énorme
vacarme.
- Qui va là ?!
Une lampe torche était braquée
sur nous. J’eus instantanément mal aux fesses.
Heureusement, notre peur à toutes s’évanouit en
découvrant la propriétaire la lampe torche.
-
Florentine !! m’exclamai-je en m’attirant les
« Chuuuuuut !! » de mes camarades. Putain, t’es con ! On a eu
peur ! On croyait que c’était le gardien de nuit !
-
J’ai vu que Charline n’était plus là donc je suis
partie à sa recherche, nous expliqua-t-elle. Que fichez-vous ici à cette heure
de la nuit ?!
-
Nous sommes allées manger en cuisine, dit Mathilde.
On avait beaucoup trop faim.
-
Vous êtes au courant qu’on va toutes se faire
engueuler ?! nous gronda Florentine. Ils vont nous refaire le même speech
que pour le saccage de la chambre de la pionne par Mathilde et Clémence !
Vous allez forcément vous faire gauler !
-
Non car cette fois-ci, nous connaissons les
coupables ! lança une voix familière.
Madame Valérie avait, je
pense, suivi Florentine, et attendait, tapie dans l’ombre, le bon moment pour
se montrer.
-
Suivez-moi. Ordonna-t-elle. Et n’essayez pas de
vous dérober : j’ai bien eu le temps d’assimiler qui était là !
Nous la suivîmes avec la tête
baissée. J’étais dépitée. Il allait vraiment, mais alors vraiment falloir que j’apprenne
à réfléchir aux conséquences de mes actes. Je suis une fonceuse, moi ! Je
réfléchis après. Et au moment où je me mets à réfléchir, mes fesses sont sur le
point de devenir écarlates.
Madame Valérie nous emmena jusqu’à la salle des
punitions écrites. Il était aux environs de minuit et demi, nous étions toutes
crevées et nous avions toutes envie d’aller nous recoucher et d’oublier cette histoire.
-
Vous m’écrivez deux cents fois : « Je
ne dois pas enfreindre le règlement de l’école, à savoir traîner dans l’établissement
en pleine nuit, et transgresser une punition qui m’a été donnée. ». Je ne
veux pas d’erreur ni de ratures, sinon vous recommencez. Vous ne sortirez pas d’ici
tant que je n’aurai pas votre punition en mains. Ensuite, vous pourrez aller
vous recoucher. Demain matin, je raconterai aux membres de la Direction votre
petite escapade.
-
Oh non, Madame ! pria Lucille. S’il vous
plaît…
-
Je vous épargne déjà le fait de les réveiller en
pleine nuit, ce qui les aurait mis dans une rage folle. Maintenant, au travail
les filles !
Tout en écrivant, j’essayais
(pour une fois !) d’anticiper ce qui allait se passer demain : au
pire, la salle grise. Nous y passerions de nouveau la journée. Néanmoins, j’y
ai déjà survécu une fois, j’y survivrai forcément une deuxième fois même si la
perspective d’y retourner me terrifiait. Au mieux, nous prendrions un savon
biiiiiien corsé suivi d’une fessée biiiiiien corsée elle aussi.
J’imaginais Monsieur Éric,
avec sa tête de Directeur « ultra-pas-content », qui nous en ferait
voir de toutes les couleurs. J’imaginais Monsieur Interminable, affichant une
tête de tueur à gages et se disant qu’il allait nous pulvériser. Enfin, j’imaginais
Monsieur Matthieu dont l’intensité de la colère ne se voit pas sur le visage
mais plutôt dans la fessée qu’il donne. C’est d’ailleurs le plus imprévisible
des trois.
Il était deux heures et demie du matin lorsque je
rendis ma punition à Madame Valérie. Seule Mathilde avait terminé avant moi. Je
lançai un regard d’encouragement à mes amies et quittai la pièce pour me rendre
dans les appartements du Directeur.
J’ouvris la porte sans faire
de bruit et découvris, horrifiée, la lumière de la pièce à vivre allumée.
Mathilde était assise sur le canapé, totalement terrorisée, face à un Monsieur Éric
qui buvait un café pour essayer d’émerger.
-
Bien, maintenant que vous êtes toutes les deux
revenues, je veux savoir où vous êtes allées.
-
Vous le saurez dès demain matin, Monsieur,
répondis-je.
-
Je veux le savoir maintenant ! gronda-t-il.
Puisque Mathilde, apeurée
comme jamais, n’avait pas la capacité de prendre la parole, je le fis. Je pris une
grande inspiration et dis, en essayant de faire abstraction de mon appréhension
et de ma douleur prophétique aux fesses :
-
Puisque vous nous avez privées de repas, nous
avions faim. Mathilde et moi sommes donc allées chercher nos camarades qui étaient
punies comme nous, et nous sommes entrées dans les cuisines pour nous y
rassasier. Sur le chemin du retour, Florentine était allée à notre recherche et
nous a retrouvées. Madame Valérie l’avait suivie. Elle nous a punie en nous
faisant écrire deux cents lignes puis elle nous a envoyées nous coucher. Elle a
dit qu’elle vous raconterait tout à vous, Monsieur In…Lionel et Monsieur
Matthieu, demain.
-
Donc si j’ai bien compris, vous revenez de la
salle des punitions écrites ?! interrogea le Directeur en fournissant des
efforts monstrueux pour contenir sa colère.
-
Oui, répondis-je.
-
Oui, Monsieur ! me reprit Mathilde, ayant retrouvé
l’usage de la parole.
-
Oui, Monsieur, répétai-je.
J’avais tellement mal aux
fesses que j’avais l’impression d’avoir reçu une tannée magistrale. Pourtant,
je n’en avais pas reçu depuis plus de deux semaines. Mon cœur battait à cent à
l’heure. Je n’avais vraiment pas envie de reprendre une rouste et pourtant, j’étais
persuadée qu’à tout moment Monsieur Éric allait m’attraper par le bras, me
sortir du canapé et m’en coller une royale.
-
Vous avez dit : « Nous sommes allées
chercher nos camarades. », gronda le Dirlo qui continuait d’essayer de se contenir.
L’idée vient donc de vous ?!
-
C’est moi qui ai proposé, avoua Mathilde, terrifiée.
Et Clémence a accepté.
Ma meilleure amie n’avait même
pas fini sa phrase que Monsieur Éric posa violemment sa tasse de café par terre
à côté de sa chaise et attrapa Mathilde par le bras pour la tirer vers lui. Il
l’allongea sur ses genoux, remonta sa chemise de nuit et baissa sa culotte. J’entrepris
de me lever pour tenter de rejoindre ma chambre mais le Directeur, tellement
furax qu’on ne comprenait pas ce qu’il disait, vociféra quelque chose comme :
« …Bouge pas ! ...Assise ! ... Canapé ! ....Te tais ! ...Pas
t’entendre ! ».
Nous avions déjà fait bien
pire comme bêtise, pourtant. Je ne comprenais pas ce qui justifiait une telle
colère, jamais connue depuis mon arrivée ici. Néanmoins, l’heure n’était pas à
la compréhension mais à la compassion : Mathilde se prenait une fessée
tellement sévère qu’elle reprenait son souffle entre chaque claque. Ce qui
compliquait les choses, c’est qu’elle s’était mise à pleurer dès la quatrième
ou cinquième claque, elle qui est pourtant aussi endurante que moi. Le
Directeur tapait, tapait et retapait sans relâche et sans pitié sur ses fesses
nues ; sa colère noire conduisait sa main punitive.
Mathilde était à plat ventre
depuis trente secondes sur les genoux du Dirlo mais ses fesses étaient déjà
écarlates. Elle hoquetait entre deux pleurs, ce qui rendaient ses paroles
incompréhensibles ; mais n’importe qui pouvait y déchiffrer des supplications.
Monsieur Éric, qui avait déchargé
une partie de sa colère sur les fesses de ma meilleure amie, avait retrouvé sa
locution initiale. Il en profita pour nous gronder, à Mathilde et moi :
-
Je crois que le gros problème avec vous deux, est
que vous avez eu à faire à moi bien trop tôt dans votre scolarité ! Avec toutes
les bêtises que vous avez enchaînées, vous m’avez bien trop côtoyé ! Cela
donne que vous ne me craignez plus ! Vous ne me craignez plus,
mesdemoiselles ! Ni moi, ni Monsieur Lionel, ni Monsieur Matthieu !
La plupart de vos camarades tremblent rien qu’à l’idée de se retrouver dans un
de nos trois bureaux ! Mais vous, non ! C’est devenu la routine !
Vous n’avez plus peur de vous retrouver face à nous ! A partir d’aujourd’hui,
je vous jure que ça va changer ! Je vous jure que vous allez nous craindre
à un tel point que vous aurez envie de vous faire pipi dessus !
-
On vous craint, Monsieur, intervins-je.
-
Pas assez !! me hurla-t-il. Sinon,
vous ne feriez pas les conneries que vous faîtes, du genre aller piquer
dans les cuisines la nourriture dont je vous ai privées !
Mathilde ne pouvait pas parler :
elle était bien trop occupée à recevoir des claques intergalactiques.
Après dix bonnes minutes de punition, Monsieur Eric s’arrêta.
Cependant, il n’avait pas décoléré : il attrapa Mathilde par les cheveux pour
la relever, puis il l’emmena avec lui jusqu’au placard, dont il ouvrit la
porte d’une main. Il en sortit une espèce de strap en cuir qui se divisait en
deux lanières. A mi-chemin entre un strap en cuir et un martinet. Je n’avais
absolument aucune idée de ce que c’était.
Tenant toujours Mathilde par
les cheveux, il lui plaqua le torse contre la table de la salle à manger. Il lâcha
sa tignasse, attrapa ses mains et les bloqua dans le creux de ses reins.
Mathilde ne pouvait clairement pas bouger. Il lui asséna un premier coup –
clairement non retenu ! – de cette espèce de strap chelou et Mathilde
hurla de douleur. Et pour cause, elle avait raison d’avoir hurlé : j’avais
distinctement entendu le bruit de fouet qu’avait produit cet instrument. Tout
le Pensionnat aurait pu l’entendre.
-
Pitié ! pleurait-elle. Pitié, Monsieur !
Ça fait trop mal ! J’vous en supplie !
-
Tu vas tout de suite arrêter tes bêtises,
Mathilde ! gronda le Directeur. On est d’accords ?!
-
Oui, Monsieur, promis !
Cinq coups tombèrent. Mathilde
hurla pour chacun. Monsieur Éric prenait un élan énorme pour lui asséner ces
coups. Je souffrais réellement pour mon amie.
-
Pitié, Monsieur, pitié !! priait-elle. Je
ne recommencerai plus !
-
Comment puis-je être sûr de ça ?! Depuis la
rentrée, tu me répètes la même chose !!
Cinq autres coups tombèrent.
Mathilde commençait à avoir des reflets bleu-violet sur le derrière. En voyant ça, je commençais
effectivement à trembler de peur.
-
Pitié ! disait Mathilde dont la voix
commençait à se briser en même temps que son mental.
Cette fois-ci, Monsieur Éric
lui infligea vingt coups. Vingt coups durant lesquels Mathilde hurlait,
pleurait, tentait de se débattre… Mais impossible. Mis à part agiter vainement
les jambes, elle ne pouvait rien faire.
-
Plus de bêtises, Mathilde ! Nous sommes
bien d’accords ?! interrogea le Directeur qui était lui-même en nage.
-
Oui, Monsieur, oui Monsieur !! répondit
Mathilde. Je vous le jure sur tout ce que vous voulez !
Vingt autres coups atroces tombèrent
avant que le Directeur ne lâche Mathilde. Elle avait les fesses d’un rouge intense
rarement observé, ainsi que des traces violettes laissées par les lanières de
ce truc de la mort. Elle avait même deux minuscules points de sang.
-
A genoux, lui ordonna son bourreau.
Elle s’exécuta, le visage
rempli de larmes et de morve. Le Directeur lui prit le menton et lui releva la
tête vers lui. Il lui demanda :
-
Qu’as-tu à me dire ?!
-
Je ne désobéirai plus au règlement, sanglota
Mathilde. Je ne ferai plus de bêtise et je me tiendrai tranquille.
-
Je ne veux plus jamais entendre parler de toi en
mal, Mathilde ! Et si jamais tu remets ne serait-ce qu’un orteil dans mon
bureau, tu récolteras une fessée du même calibre que ce soir ! Est-ce que c’est
compris ?!
-
Oui, Monsieur ! répondit Mathilde.
-
Au lit.
Mathilde se leva et obéit
immédiatement. Mon cœur se mit à battre à cent à l’heure. Je me retrouvai seule
face au Directeur. Vu ce qu’il venait d’infliger à mon acolyte de toujours, je
n’en menais clairement pas large.
Mon rythme cardiaque s’accéléra
encore lorsque Monsieur Eric s’avança vers moi, m’attrapa par le bras et me sortit
du canapé. Il me pencha sous son bras, releva ma chemise de nuit et baissa ma
culotte. Je serrai les dents.
La trentaine de claques que je
reçus me coupa le souffle, à moi aussi. Pourtant, ce n’était rien du tout par
rapport à ce que Mathilde avait pris ; c’était néanmoins suffisant pour me
faire pleurer. J’avais clairement perdu l’habitude de prendre une fessée, en l’espace
de deux semaines ! Monsieur Éric me lâcha ensuite et me gronda :
-
C’est pareil pour toi, Clémence ! Tu n’as
plus peur de nous et ça va changer ! Tu as rendez-vous avec Manu de 17h à
17h15. A 17h20 grand maximum, je veux que tu sois dans mon bureau. Monsieur
Lionel, Monsieur Matthieu et moi-même allons te faire passer l’envie de jouer
les fortes têtes ! 17h20, Clémence ! Tu n’as franchement pas intérêt
à être en retard !
Le Directeur m’asséna encore
cinq claques très costaudes et m’envoya me coucher.
Avant de nous rendormir, Mathilde et moi ne nous parlâmes pas. Nous n’étions clairement pas en état.
J'étais terrorisée. Pour la première fois depuis mon arrivée ici, les trois membres de la Direction allaient me tomber dessus, en même temps ! J'allais très certainement recevoir la punition de ma vie.
J'espère que tu as bien profité de cette nuit, Clémence, car c'était la dernière bêtise de ta vie !
A suivre…
Cela n'annonce rien de bon pour Clémence.
RépondreSupprimerLes trois en même temps, elle risque de le regretter très rapidement.
À peine revenue de vacances et elle recommence déjà à se faire embarquer dans les ennuis... C'est clair qu'elle va le regretter et s'en souvenir toute sa vie 😱. Le pire qu'il puisse arriver...que son frère soit présent !
RépondreSupprimerHâte de lire la suite des aventures