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Un joli fantôme du passé. - Chapitre 31 (2ème partie)

 


        Il était bientôt vingt-trois heures et je me tenais à la fenêtre du salon donnant sur la rue. Le rideau coincé dans ma main crispée, je guettais l’arrivée d’une voiture. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsqu’un 4X4 bleu nuit reconnaissable entre mille se gara devant la maison. Valentin en sortit, ainsi que Trent, Manon et Romain. Je lâchai le rideau et dit à Alma :

-          Ils sont là.

-          Ça va bien se passer ma puce, me rassura-t-elle.

Je n’étais pas aussi rassurée qu’elle.

On sonna à la porte. Alma alla ouvrir, je la suivis, peu fière de ma fugue. La porte d’entrée s’ouvrit sur Valentin. Mon père avait pleuré : il avait les yeux rouges et boursoufflés et ses joues étaient encore humides.

-          Bonjour madame, je viens chercher Z…

Son regard s’arrêta sur moi. Alma se décala, laissant Valentin me foncer dessus. Il me serra fort dans ses bras, tellement fort que je crus suffoquer. Puis, ce câlin terminé, il me pencha sous son bras et me colla dix claques monstrueuses devant tout le monde.

-          Ne me refais plus jamais ça ! gronda-t-il avant de me prendre à nouveau dans ses bras.

Ok, c’était mérité. C’était la honte de les avoir prises devant Trent et Alma, mais c’était mérité.

-          Je suis désolée, papa ! lui dis-je en fondant en larmes. Je suis tellement, tellement désolée !

Nous pleurâmes dans les bras l’un de l’autre et je vis que la scène émouvait Alma dont les larmes lui montaient aux yeux.

-          Je te jure que si tu me refais un coup pareil, je te tue ! me dit Valentin sans me lâcher.

L’homme d’affaires finit par se résoudre à me lâcher. Romain me prit à son tour dans ses bras, puis Manon, puis Trent. Néanmoins, je voyais bien que tout le monde était fâché contre moi, ce qui était légitime.

 

            Alma servit un thé à tout le monde et Valentin en profita pour me poser la question :

-          Pourquoi as-tu fugué, Zoé ?

-          Parce que j’en ai marre d’être traitée comme une gamine ! J’ai dix-neuf ans ! Je veux pouvoir faire mes propres expériences sans craindre de prendre une fessée !

-          Quand c’est la vie qui t’apprend les choses, crois-moi, ça fait bien plus mal qu’une fessée ! me dit Romain. Tu devrais le savoir mieux que quiconque ! Je pense que tu aurais volontiers troqué quelques fessées accompagnées d’un foyer aimant contre tes années de galère avec ta mère !

Mon frère avait raison. Pour éviter de l’avouer, je lançai :

-          De toute façon, vous ne me connaissez pas ! Ça ne fait que deux ans que je vis avec vous ! Vous ne connaissez rien de moi !

-          Ta couleur préférée est le violet, dit Valentin. Pas le violet vif mais le violet crépusculaire qui se rapproche du mauve. Tu aimes manger tes céréales dans du lait, mais il faut mettre d’abord les céréales et ensuite le lait, sinon tu trouves que ça n’a pas le même goût. Tu ne mets jamais les mêmes chaussettes car tu penses que c’est du temps de perdu de chercher les mêmes alors que personne n’y fera attention. Tu n’aimes pas les jeux de hasard, tu préfères les jeux de réflexion car tu souhaites garder ton destin en mains. Tu n’accordes pas ta confiance facilement. Tu préfères le soir au matin car c’est la nuit que ta créativité se développe. Tu manges toujours tes pâtes et ton riz avec une cuillère à soupe car tu trouves que la fourchette n’est pas pratique. Tu es toujours de mauvaise humeur le dimanche car c’est le jour de la semaine que tu hais ; par contre, ton jour préféré est le vendredi car il annonce le week-end. Ton chanteur préféré est Ed Sheeran, ta chanteuse préférée est Zaho. Tu es également fan de Stromae. Ton plat préféré est…

-          Stop, papa. J’ai compris.

Je venais de prendre une vraie claque. Je n’avais rien dit de tout cela à mon père et pourtant, tout était exact.

-          Ne dis plus jamais que je ne te connais pas, conclut-il. Ne dis plus jamais que nous ne te connaissons pas, Zoé. Tu fais partie de notre famille ! Nous te connaissons par cœur. Je te connais par cœur. D’ailleurs, je te connais tellement bien que je me sens vraiment idiot de ne pas avoir prédit ta réaction ; je savais que tu voudrais échapper à la punition que je t’ai donnée cette semaine. Les questions que tu te poses par rapport à Trent te prennent la tête et c’est pour cela que tu as voulu t’évader dans un bar étudiant. Le fait que je te punisse sévèrement était trop pour toi et j’aurais dû le prévoir.

Je ne répondis pas. Valentin me connaissait mieux que je ne me connais moi-même !

-          C’est pourquoi je lève toutes les punitions en cours, annonça mon père sous les yeux ahuris de Romain et Manon.

-          Tu n’as jamais levé une punition ! Tu n’as jamais fait ça ! s’exclama Manon. Il n’a jamais fait ça ?! demanda-t-elle à Romain.

Mon frère secoua la tête en signe de négation.

-          Si j’avais su, j’aurais fugué plus souvent ! dit ma sœur.

-          Tu veux atterrir sur mes genoux ?! la menaça Valentin sans complexe devant Alma.

-          Sans façon, répondit la médecin les yeux rivés au sol.

-          Tu peux choisir de rentrer à la maison ou de continuer à vivre dans la rue, Zoé, me dit mon père à ma plus grande surprise. Si tu rentres avec nous, tu dois savoir que tu devras quand même aller t’inscrire à l’auto-école, aller à la fac et rattraper les cours que tu auras loupés, et continuer à te plier aux règles de la maison. Tu ne seras jamais à l’abri d’une fessée, bien qu’elle sera toujours justifiée. Cependant, tu continueras d’être aimée de façon incommensurable et inconditionnelle, d’être choyée, nourrie, logée et blanchie. Si tu préfères rester vivre dans la rue, permets-moi juste de pouvoir venir te rendre visite de temps en temps et de pouvoir t’apporter de la nourriture, des vêtements et le nécessaire à ta survie. Nous allons te laisser seule pour prendre ta décision ; nous t’attendrons dans la voiture. Si tu ne nous as pas rejoints dans la voiture dans quinze minutes, alors nous partirons sans toi. A toi de faire ton choix, mon bébé.

 

Ma famille sortit de la maison après avoir dit au revoir à Alma et l’avoir remerciée pour son accueil. Je restai seule à réfléchir dans le grand salon d’Alma tandis que la vieille dame s’affairait à la vaisselle en cuisine. Vivre dans la rue casserait tous mes rêves, toutes mes possibilités de carrière. Il pourrait m’arriver n’importe quoi : je pourrais me faire agresser, violer, kidnapper et personne n’en dirait rien. Et puis, il me manquerait le plus important : l’amour.

 

            Huit minutes après la proposition de mon père, je fis un long câlin à Alma pour la remercier et montai dans la voiture de mon père. Avant de démarrer le véhicule, il me dit :

-          Je suis heureux que tu aies pris la décision de venir avec nous, Zo. Sache que si tu avais pris la décision inverse, je t’aurais quand même ramenée à la maison par la peau des fesses !

Je ris. Valentin poursuivit :

-          Oh, et une fois que nous serons arrivés à la maison, attends-toi à recevoir une déculottée de la part de ton frère et ta sœur.

Mon rire s’effaça. C’était justifié vu la frayeur que je leur avais flanquée, mais ça ne rendait pas la chose envieuse pour autant !

L’homme d’affaires démarra la voiture et nous nous en allâmes.

 

 

            Je passai cinq minutes sur les genoux de Manon, et cinq autres minutes sur les genoux de Romain. Ils me collèrent chacun une déculottée bien corsée avant de m’envoyer au coin. Puis, alors que je pensais la punition terminée, ils me firent tous deux allonger à plat ventre sur le lit, trois coussins relevant mes hanches. Romain s’empara de la tawse, Manon prit le paddle en bois. Ils se postèrent de part et d’autre de moi, Romain à ma gauche et Manon à ma droite. Ils me prévinrent que j’allais prendre cinquante coups ; vingt-cinq de chaque : je devais compter et leur promettre de ne plus fuguer après chaque coup.

Mon frère et ma sœur alternaient : je prenais un coup de tawse, puis un coup de paddle en bois, puis un coup de tawse… Ce fut tellement douloureux que je me mis à pleurer, puis à mettre mes mains pour me protéger : mais Romain les bloqua.

-          Vous ne m’aimez pas pour m’infliger cela ! lançai-je dans mon désespoir que cette fessée s’arrête.

-          C’est le prix que tu as à payer pour nous avoir fait mourir pendant toute une journée ! me gronda Manon. Nos cœurs se sont arrêtés de battre à la minute où nous nous sommes rendu compte que tu n’étais plus là ! Tu n’as vraiment plus intérêt à refaire un coup pareil !

 

Ma fratrie me délivra et je ne fus pas mécontente de retrouver ma chambre. Néanmoins, Trent faisait la tête.

-          Tu m’as abandonné, Zoé ! Tu as brisé le pacte que nous avions fait de toujours être là l’un pour l’autre !

-          Je suis désolée, dis-je.

-          Ça ne suffit pas !

Alors que je m’étais allongée à plat ventre sur le lit, Trent baissa mon jegging. Je crus un instant qu’il voulait embrasser mes fesses tuméfiées ou leur mettre de la pommade ; mais au lieu de ça, je sentis une énorme claque s’abattre sur ma fesse gauche.

-          Aïe ! criai-je. Mais qu’est-ce que tu fais ?!

-          Je te donne une fessée.

-          Quoi ?! Tu rigoles, là ?!

-          Non, je ne rigole pas. Tu es allée trop loin, Zoé ! Et puisque je ne veux pas que tu recommences…

-          Trent, arrête ! Ce n’est vraiment pas drôle !

-          Je te l’ai dit, je ne rigole pas. Je sais que si je te donne une fessée, ça te dissuadera de fuguer une nouvelle fois. Alors je me fais violence.

Je me débattis vivement ; Trent se mit alors à califourchon sur moi et m’asséna des claques toutes plus douloureuses les unes que les autres. Je ne savais pas que mon mec tapait aussi fort !

Je le priais d’arrêter, lui promettant une énième fois de ne plus le refaire quand il s’arrêta enfin. Nous étions tous les deux en nage. Je croyais que c’était moi qui portais la culotte dans notre couple : mon petit ami venait de me prouver le contraire. Alors que j’essuyais mes larmes il descendit de sur mes reins, capta mon regard et me dit :

-          Je te donnerai une fessée chaque soir pendant une semaine à chaque fois que tu briseras la promesse que nous nous sommes faits.

-          Tu veux dire que tu vas me claquer le derrière toute la semaine ?!

-          Oui.

-          Oh Trent, non ! Ne fais pas ça…

-          Tu as brisé notre pacte, Zoé ! me dit mon homme. Tu te rends compte à quel point c’est grave ?!

-          Oui mais…

-          Non, coupa-t-il. Tu ne te rends pas compte. Si c’était le cas, tu ne serais pas en train d’essayer de négocier ; tu trouverais même qu’une semaine n’est pas cher payé.

-          Tout le monde m’est tombé dessus, ce soir. Veux-tu bien attendre que mes fesses se remettent avant de commencer la semaine ?!

-          Et la marmotte met le chocolat dans le papier alu.

-          Tu connais cette expression ? m’étonnai-je. C’était une pub française !

-          Ta sœur me l’a apprise. Allons nous doucher, maintenant.

En me savonnant, je pensai au fait que Trent jouait bien son jeu : cette semaine, j’allais être beaucoup trop préoccupée par les fessées qu’il me donnerait que par ses soi-disant « oncles » et mes questions qu’il évite soigneusement. C’était à moi de rester concentrée malgré les claques qui tomberaient sur mes fesses.

 

            Si, en faisant cette fugue, on m’avait dit que l’homme de ma vie se mettrait à me donner la fessée, jamais je ne l’aurais cru ! Quatre bourreaux pour mon derrière dans une seule maison, ça commençait à faire vraiment trop ! Une chose est sûre : le mot "fugue" est définitivement rayé de mon vocabulaire !

 

A suivre…

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

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