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Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 53

 




Mercredi 13 novembre 2019.


            Minuit. Tout le monde dort. Je sortis discrètement de mon lit, m’habillai en silence et sortis par la porte d’entrée en prenant bien soin de la refermer à clé derrière moi. Heureusement que le commissariat de police n’est qu’à quatre rues de chez moi : le cœur battant à tout rompre, je m’y rendis.

J’avais l’impression de trahir mes parents d’accueil en faisant cela mais je n’en pouvais plus. Je ne savais même pas comment j’avais réussi à tenir dix semaines en prenant des roustes quasi-tous les jours. J’aurais dû aller porter plainte pour maltraitance dès mon arrivée chez Tom et Dana. Je n’aurais pas dû attendre.

Peut-être les policiers me mettraient-ils dans une famille plus douce ? Moins stricte ? Moins encline à me punir à chaque incartade ? Une famille qui dialoguerait davantage avec moi avant de me coller une énorme fessée ?

 

-          C’est pour quoi ? me demanda un policier nonchalant à l’entrée.

-          Je veux déposer plainte contre ma famille d’accueil, dis-je.

-          Encore une ! soupira-t-il. Je vous préviens, ça n’aboutira pas.

-          Je veux quand même essayer !

-          Très bien. Allez vous asseoir en salle d’attente.

Puisque nous étions en pleine nuit, je croyais être seule mais ce n’était pas le cas : en prenant place, je me rendis compte que j’étais entourée par des jeunes paraissant avoir mon âge. Seule une vieille dame faisait tache. 

Un policier sortit de son bureau en disant :

-          Pour les familles d’accueil, c’est ici ! Le bureau d’en face est pour les autres plaintes. C’est à qui ?

 

J’attendis une bonne heure avant que ce soit à mon tour. Heureusement que j’avais pris un bouquin !

 

-          Mademoiselle, c’est à vous ! m’appela le policier.

J’entrai dans son bureau. Il était avec un collègue. Tous les deux semblaient avoir la cinquantaine. L’un était moustachu et bedonnant, l’autre grand et mince avec une barbe de trois jours.

-          Nom, prénom, date de naissance.

-          Lebertier, Marie, 30 décembre 2000, répondis-je.

-          Lebertier, c’est le nom de votre famille d’accueil ? demanda le bedonnant.

-          Non, c’est mon nom de naissance, précisai-je.

-          Votre nom actuel, c’est…

-          Webber.

-          D’accord, dit le mince après avoir noté. Que pouvons-nous faire pour vous ?

-          Je voudrais porter plainte contre ma famille d’accueil, dis-je sans fierté.

-          Pourquoi ?

-          Ils me maltraitent.

-          Vous avez subi des violences à caractère sexuel ou physique ? Vous n’avez pas d’œil au beurre noir, ni de bleus… Vous avez l’air d’aller parfaitement bien ! dit le moustachu.

-          Pourtant, ils me maltraitent ! me plaignis-je.

-          Pouvez-vous nous décrire ces maltraitances ? demanda le barbu en portant sa tasse de café à la bouche.

Je me figeai, paralysée par la honte. Comment leur dire ce qui se passait au quotidien ? J’avais tout de même dix-huit ans et j’étais la plupart du temps punie comme une gamine de quatre ans…

-          Alors ?! insista le bedonnant. C’est le moment ou jamais, mademoiselle !

-          Ils…Ils m’envoient… Ils…Ils…

-          Oui ?!

-          Ils m’envoient au coin, lâchai-je.

Les deux hommes explosèrent de rire.

-          Oh oui, tu es maltraitée sans aucun doute ! se moqua le moustachu.

Ils étaient passés au tutoiement, signe qu’ils ne me prenaient pas du tout au sérieux. J’insistai :

-          Il n’y a pas que ça !

-          Ah oui ?! Raconte-nous, ma jolie…

-          Ils nous tirent les oreilles ! dis-je en tentant de faire abstraction des rires tonitruants des deux collègues. Ils menacent de nous gifler ! Et je n’arrête pas de prendre… eh bien…

-          Tu es bègue ? se moqua le mince.

-          Ce n’est pas facile à dire ! protestai-je.

-          On n’a pas toute la nuit, dit le bedonnant. Si tu n’as pas vu le monde qu’il y a derrière toi…

Je pris une profonde respiration et lâchai d’une traite :

-          Mes parents d’accueil me collent une déculottée pratiquement tous les jours. Je peux vous jurer qu’ils n’y vont pas de mains mortes ! Je passe mon temps à avoir le derrière écarlate !

Les deux policiers rirent aux larmes. Vexée et décontenancée, je ne savais comment réagir.

-          Ce n’est pas de la maltraitance, ça ! dit le mince après s’être calmé. Ça s’appelle de l’éducation ! Tu sais, c’est ce que les parents font avec leurs enfants pour leur apprendre à devenir des gens biens !

-          Ce ne sont pas mes parents ! protestai-je.

-          Aux yeux de la loi, si ! insista le barbu mince.

-          Dis-moi, est-ce qu’ils te donnent de bonnes fessées sans que ce soit justifié ? continua le bedonnant.

-          Non, mais… Vous avez dit que les violences physiques ou sexuelles…

-          Tu n’as pas été violée, il me semble ?! Ni attouchée ?! Tu n’as pas pris de coups de poings, ni de coups de pied ?! Tu n’as pas été brûlée, tabassée ou autre ?!

-          Non, bien sûr que non ! Mais…

-          Ecoute, petite ! dit le bedonnant. Ça fait bientôt trois mois que nous voyons défiler des gamins et gamines de ton âge dans ce bureau ! Ils se plaignent comme toi d’avoir pris une gifle, une bonne fessée, d’avoir été privé de dessert, d’avoir pris un coup de règle sur les doigts ou d’avoir dû s’agenouiller sur du sel. Vu le nombre que vous êtes à vous plaindre, le Gouvernement a très bien fait de faire cette réforme ! Vous avez grandement besoin d’être éduqués ! Une bonne fessée à l’ancienne ça ne fait pas de mal, bien au contraire ! Donc ta plainte ne sera pas reçue. Tes parents ont raison de ne rien te passer et à leur place, je te ferais passer un mauvais moment sur mes genoux pour être sortie en douce porter plainte contre eux ! S’ils te collent des déculottées, c’est qu’ils se soucient de toi ! Tu devrais avoir honte de chercher à les discréditer !

Je rivai mes yeux au sol. J’étais tellement obnubilée par mon ras-le-bol des punitions que je n’avais pas pris pleinement conscience du mal que cela pouvait faire à Michael et Scarlett.

-          Maintenant, puisque tu es mineure, nous allons devoir appeler tes parents pour qu’ils viennent te chercher, dit le mince.

-          Quoi ?! m’exclamai-je. J’ai dix-huit ans ! Je peux rentrer seule !

-          On a compris l’âge que t’avais, gamine ! dit le mince. Mais tu es mineure, d’accord ?! On ne peut pas te laisser repartir seule !

-          Mais… Si vous les appelez, ils vont savoir que je suis sortie en douce pour venir ici !

-          Ce n’est pas notre problème, ça, ma p’tite !

-          Alors vous n’allez pas prendre ma plainte ? demandai-je en souhaitant réellement qu’ils ne le fassent pas.

-          Prendre une plainte contre des parents qui éduquent leurs enfants ?! ria le mince. Non ! Par contre, on peut te filer de la pommade pour tes fesses !

Les deux policiers partirent dans un nouveau fou-rire. Excédée, j’attrapai mon sac et sortis du bureau. Je sortis en courant du commissariat avant qu’un policier ne me rattrape. Hors de question que j’attende sagement que Michael et Scarlett viennent me chercher !

 

            Culpabilisant à mort, je rentrai à la maison en courant et en pleurant. Je filai dans la chambre de mes parents et les réveillai :

-          Papa ! Maman ! Je suis désolée ! Je suis vraiment, vraiment désolée !

-          Marie ? s’étonna Michael en allumant sa lampe de chevet. Qu’y-a-t-il ma princesse ? Tu as fait un cauchemar ?

-          Pourquoi n’es-tu pas en pyjama ? remarqua Scarlett après s’être frotté les yeux.

-          Je suis sortie en douce de la maison pour aller porter plainte contre vous au commissariat parce que j’en ai marre d’être punie ! avouai-je, le visage ruisselant de larmes. Je suis vraiment, vraiment désolée ! J’étais en colère parce que j’en ai marre de prendre la fessée à tout bout de champ… Mais je n’ai pas pensé au fait que ça vous ferait du mal, je ne voulais pas vous faire de mal, je vous le jure…

Michael sortit de son lit king-size et me prit immédiatement dans ses bras. Je posai ma tête sur ses pectoraux et le laissai m’enlacer.

-          Je suis vraiment désolée… La police devait vous appeler pour venir me chercher parce que je suis mineure mais je suis partie avant qu’ils le fassent…

Ce fut à ce moment précis que le téléphone de Scarlett sonna :

-          Oui allô ? … Oui, elle-même… Oui, je suis au courant… Elle est rentrée à la maison… Oui, oui, elle est avec nous… Merci d’avoir appelé, monsieur l’agent, ne vous inquiétez pas… Oui d’accord, entendu… Merci, monsieur l’agent… Bonne nuit à vous aussi.

Ma mère raccrocha et posa son portable sur la table de nuit. Puis, les yeux embués, elle me demanda :

-          Marie, pourquoi as-tu fait ça ?

-          Maman, je suis vraiment désolée… Je voulais juste arrêter d’être punie ! J’en ai tellement marre… Avant la réforme, je n’avais jamais été punie… Jamais ! J’ai beaucoup de mal à le supporter…

-          Mais Marie, c’est parce qu’on veut ton bien ! m’expliqua Michael sans me lâcher.

-          Je sais, papa, je sais ! Oh, je suis tellement, tellement désolée… Je vous aime de tout mon cœur, je ne voulais pas vous faire souffrir !

-          On a compris, chérie. Me dit Scarlett. Retourne dans ta chambre et va te mettre en pyjama. J’ai besoin de discuter avec ton père et ensuite, on arrive.

Je m’échappai des bras de Michael et allai dans ma chambre. Si j’avais pu avoir un fouet pour me mortifier, je crois que je l’aurais fait, même si j’avais l’impression qu’aucune punition au monde ne pourrait m’enlever ma culpabilité.

 

            Je m’étais recouchée dans mon lit mais je continuais de pleurer lorsque mes parents vinrent s’asseoir à mes côtés.

-          Calme-toi ma puce, s’il te plaît ! me dit mon père en me caressant la joue. Ne te mets pas dans cet état-là, ça n’en vaut pas la peine.

-          Je vous ai trahis ! pleurai-je. Je suis la pire fille du monde !

-          Marie, tu es passée d’un mode de vie où tout t’était permis à un mode de vie très stricte, m’expliqua Scarlett. Il est totalement normal qu’à un moment, tu satures de tout ça ! Ce n’est pas en deux mois et demi que cela va changer ; d’autant plus que tu as changé de famille d’accueil entre temps ! Tu as dû t’habituer à vivre chez Tom et Dana pendant presque sept semaines, ce qui a été un énorme changement pour toi ; et puis tu es arrivée chez nous il y a presque trois semaines, emplie d’une colère énorme envers Tom et Dana. Et encore une fois, tu as dû t’habituer à de nouveaux parents et à un nouveau mode de fonctionnement. Nous sommes conscients d’être plus sévères que Tom et Dana…

-          … C’est clair ! coupai-je.

-          …et nous comprenons que ce soit dur pour toi. Ce que nous comprenons moins, en revanche, c’est que tu ne nous aies pas parlé de ton mal-être.

Je me sentis bête.

-          Je… je n’y ai pas pensé, dis-je avec la honte au cœur.

-          Il y a quand même des signaux qui nous ont alerté, notamment ton attitude lundi ! dit Michael. Nous avons peut-être été trop durs avec toi, nous aurions dû davantage creuser le pourquoi de cette mauvaise humeur…

-          J’en ai vraiment marre de me faire punir, avouai-je. J’aimerais que vous me laissiez faire ce que je veux ! Quand je n’étais pas sage à l’école, mes parents biologiques me disaient seulement de faire des efforts mais en aucun cas je prenais une volée… Chez moi, je pouvais faire ce qui me plaisait quand cela me plaisait et c’était parfaitement normal !

-          La vie ne fonctionne pas comme ça, Marie ! me dit Michael. Et je t’assure qu’il vaut mieux que ce soient nous qui te mettions des limites ; car si c’est la vie qui s’en charge, tu t’en sortiras avec beaucoup plus de dégâts que des fesses rouges ! Et je te parle de dégâts psychologiques potentiellement irréversibles.

-          Il y a des règles que tu dois apprendre à respecter car en tant qu’adulte, poursuivit ma mère, tu ne pourras pas décider de faire ce que tu veux, quand tu veux. Il y a des règles à respecter sur la route, au travail et même dans ton couple. Tu ne peux pas continuer à te conduire comme une gamine pourrie-gâtée et puisque nous sommes tes parents aux yeux de la loi, il est de notre devoir de t’apprendre à suivre ces règles.

-          Aller, il faut que tu dormes, maintenant. Annonça mon père. Tu as exceptionnellement cours demain matin, il ne faut pas que tu sois trop fatiguée.

Mes parents m’embrassèrent tour à tour et se dirigèrent vers la porte. Avant de sortir de ma chambre, Michael se tourna vers moi et me dit :

-         Si tu nous refais un coup de ce genre, même les flics ne pourront pas te sauver ! Tu ne pourras plus t’asseoir jusqu’à ta majorité  !

-          D'accord papa, répondis-je mal à l’aise.

-          Bien. Bonne nuit, princesse.

 

 

Scarlett vint me réveiller aux alentours de neuf heures. J’étais tellement fatiguée que je feignis d’être malade. Je n’avais pas envie d’aller en cours et j’étais bien décidée à céder à ma flemme.

Descendue au rez-de-chaussée, je m’allongeai sur le canapé en me plaignant de ma tête et de mon ventre. Scarlett prit ma température au niveau du front avec un thermomètre-flash.

-          Tu n’as pas de fièvre, ma puce.

-          Pourtant, je te jure que je suis vraiment mal !

-          Bon, je vais appeler un médecin. Ton père et moi devons aller travailler mais Daryl restera avec toi si tu as besoin.

Ma mère m’apporta mon médicament et mon petit déjeuner sur un plateau qu’elle posa sur la table basse devant moi.

-          Prends ton médicament, Marie chérie.

Je me forçai.

-          J’aimerais que tu manges un peu, dit-elle après m’avoir embrassé le front.

-          Je n’ai pas faim, maman… Je ne me sens pas bien…

-          S’il te plaît, ma puce…

-          Maman, j’ai trop mal au ventre…

-          Bon, d’accord. Aller, je file. J’appellerai Daryl dans la journée pour savoir comment tu vas, et je vais voir si le médecin peut passer t’examiner.

Ma mère prit son sac et sortit de la maison.

Michael était dans son bureau, Daryl était sous la douche et Louise était déjà partie à la fac. Puisque ma mère était partie elle aussi, je me retrouvai seule : je m’assis alors sur le canapé et entrepris de manger mon petit déjeuner, mon ventre gargouillant. Youpi ! J’avais réussi mon coup.

-          Oups ! J’ai oublié mes clés ! s’exclama ma mère en réapparaissant dans la pièce.

Lorsqu’elle me vit la bouche pleine en train de manger avec bon appétit, elle me gronda :

-          Tu te fiches de moi, là ?! Tu te fiches vraiment de moi, Marie Noémie Juliette Webber ?!

J’étais prise sur le fait et ne savais quelle excuse inventer pour que ma mère ne me punisse pas. Scarlett pointa son index sur moi et continua :

-          Tu as fait semblant d’être malade pour ne pas aller à l’école !

-          Non maman, me défendis-je.

-          Arrête immédiatement de me mentir, Marie Webber ! Tu m’as roulée dans la farine ! Je te faisais confiance !

-          Mais je suis vraiment malade…

-          Tu te tais ! me cria-t-elle en me fonçant dessus.

Ma mère me pencha sur le côté et m’asséna une dizaine de claques spatiales dont elle et son mari ont le secret.

-          Aïe ! me plaignis-je. Aïe ! Stop, maman ! Pardon ! Pardon !

-          Va t’habiller immédiatement ! vociféra Scarlett en me lâchant. Au pas de course ! Grouille-toi, Marie !

J’obéis en quatrième vitesse. Lorsque je redescendis au rez-de-chaussée, ma mère faisait les cent pas dans le living-room. En me voyant à nouveau, elle me cria :

-          File en cours avant que je t’y envoie à coups de pied aux fesses ! Un retard injustifié qui va apparaître sur ton bulletin ! Je te jure que tu as intérêt à avoir un relevé de notes impeccable, Marie ! Tu vas voir tes fesses, autrement ! Je vais sortir la brosse à cheveux ! Continue de nous faire des coups comme ça ! Continue ! Nous sommes plus têtus que toi !

En entendant sa femme crier ainsi, Michael nous rejoignit :

-          Qu’est-ce qui se passe ici ?

Scarlett expliqua évidemment tout à mon père. Je reculai, les mains sur les fesses, de peur d’en recevoir une salée. Pour le coup, je ne pouvais pas aller voir les policiers pour dire qu’elle n’était pas méritée si jamais elle tombait.

-          Viens ici !! me gronda mon père. Je peux te garantir que tu vas la sentir passer !!

-          Non, elle doit aller en cours ! dit Scarlett au moment où Daryl nous rejoignait dans la pièce.

-          Le cours est trop avancé, informa Michael en regardant sa montre. Elle ne peut plus s’y rendre sans irrespect, maintenant ! Elle a réussi son coup !

-          Très bien, je te laisse t’occuper d’elle ! Je dois vraiment aller au travail, je suis déjà en retard à cause des bêtises de notre fille ! dit ma mère. 

Scarlett mit son sac à mains sur l’épaule, prit ses clés de voiture dans la main et me prévint, le regard noir :

-          Quelque soit la punition que ton père t’infligera, ce sera bien fait pour toi ! S’il y a bien une chose que nous détestons, c’est le mensonge ! Tu es là pour réussir tes études, ma fille, pas pour te la couler douce !

Et elle sortit de la maison en claquant la porte derrière elle.

-          Pas la fessée, papa ! priai-je, une larme coulant sa ma joue et mes mains protégeant toujours mon derrière.

-          Tu n’as aucune excuse, Marie ! me gronda Michael. Tu as menti à ta mère pour ne pas aller en cours ! Se passe-t-il quelque chose ? C’est Cassandra qui t’embête ?

-          Non…

-          Qu’est-ce que c’est, alors ?! Et ne me mens pas !

-          J’avais la flemme, avouai-je.

-          Tu avais la flemme ?! s’énerva mon père. Je vais te faire passer l’envie d’avoir la flemme, moi ! Tu vas voir !

-          Non, papa ! Pitié ! priai-je de toutes mes forces.

Michael m’attrapa par le bras et me fit me pencher sur l’accoudoir du canapé.

Même par-dessus ma culotte, mon collant et ma robe, mes fesses chauffaient vraiment beaucoup. Le calibre des claques de que je recevais était tellement élevé que je pleurais à chaque fois que la main de mon père atterrissait sur mes fesses.

Ce calvaire dura plusieurs minutes avant que mon père me lâche. Il me prévint néanmoins :

-          Recommence ce genre de choses et c’est une déculottée que tu prendras ! C’est compris ?

Incapable de parler, j’hochai la tête. J’étais néanmoins contente d’avoir gardé mes vêtements ; la colère de mes parents m’ayant fait craindre le pire.

 

            Je fus sage comme une image tout le reste de la journée, me disant qu’il était préférable de ne pas faire de vagues.

 

            En me couchant le soir, j’étais bien contente que demain soit un autre jour.


A suivre...

Commentaires

  1. C'était évident que ça ne marcherait pas cette histoire de police !
    Fidèle à elle même, elle teste de nouveau ses parents

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 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me suivre, j’ai déjà des argume

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !                 J’ouvris mes cahiers et commençai à travailler. Soudain, seulement quelques minutes après avoir commencé mes devoirs, j’entendis : -           Louise ! Anaïs ! Marie ! Descendez immédiatement ! Héloïse avait l’air f

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule)

  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -