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Un joli fantôme du passé - Chapitre 33 (1ère partie)

 


Vendredi 24 septembre 2021.


-          Tu n’es pas au travail ?! lançai-je froidement à mon père lorsque je le découvris dans la cuisine aux alentours de dix heures du matin.

-          J’ai pris ma matinée pour que nous puissions discuter, me répondit Valentin.

-          Discuter de quoi ?!

-          De ce qui s’est passé hier soir.

-          Il n’y a rien de plus à dire. Trent et moi, c’est terminé.

-          Zoé…

-          Tu es de son côté, en plus ?! grondai-je.

-          Tu me parles autrement ! me recadra mon père. Il n’est pas question d’être d’un côté ou de l’autre ! Ton frère, ta sœur et moi pensons qu’il est normal que Trent ait eu du mal à parler de ces choses-là…

-          C’est bien ce que je dis, vous êtes de son côté ! aboyai-je en me levant.

-          Zoé, tu me parles autrement ! réitéra mon père. C’est la dernière fois que je te reprends ! Et où vas-tu ?!

-          Faire mes valises ! rétorquai-je à pleine voix. Puisque tout le monde est contre moi, j’me casse de cette baraque !

-          Pardon ?! vociféra Valentin dont la colère avait grimpé en flèche.

-          T’as très bien entendu ! J’me casse !

Valentin me retint par le bras. Je tentai de me débattre mais sa poigne n’avait pas de faiblesse.

-          Tu veux partir ?! gronda-t-il. Parfait ! Mais ce sera à mes conditions !

-          Et quelles sont tes conditions ?! répondis-je agressivement.

-          Va faire tes bagages ! ordonna vivement l’homme d’affaires. Je t’attends dans la voiture dans trente minutes. Et n’essaie surtout pas de me la mettre à l’envers en faisant une fugue ou autre, sinon je te colle une rouste dont tu te souviendras toute ta vie ! Tu as compris ?! EST-CE QUE TU AS COMPRIS ?!

-          Oui ! répondis-je, tout aussi énervée, bien que déstabilisée par les cris de mon père.

J’ignorais totalement où mon père voulait m’emmener et je n’étais plus trop sûre de vouloir quitter la maison si c’était pour aller dans un endroit bien pire. Cependant, je ne voulais pas céder devant mon père, ni devant personne d’autre !

                En faisant mes bagages dans ma chambre, Trent me posa tout un tas de questions auxquelles je restai totalement muette : je ne lui adressai même pas un regard. Il devait sûrement se dire que je déménageais pour de bon dans la chambre d’amis.

                Ma colère était à son paroxysme. Petit copain de merde. Famille de merde. Maison de merde. Vie de merde !

 

                Ne souhaitant quand même pas que mon père me tombe dessus de façon mémorable, je me rendis à la voiture trente minutes plus tard. Mon père s’était installé sur le siège conducteur. Après avoir ouvert la portière, je lui lançai :

-          J’peux marcher et prendre le bus si tu me donnes l’adresse !

-          Pose tes fesses dans cette voiture, Zoé ! gronda-t-il. Dépêche-toi !

Apparemment, lui comme moi n’étions pas redescendus en pression. Le voyage s’annonçait sympathique…

Les minutes et les kilomètres passaient et mon appréhension aussi. Je n’avais aucune idée d’où m’emmenait mon père. Je finis par craquer et lui demander :

-          C’est encore loin ?!

-          Non.

-          Où est-ce que tu m’emmènes ?!

-          Je te le dirai une fois sur place.

-          Nan, tu m’le dis maintenant !

-         

-          Tu vas m’le dire, oui ou merde ?! m’emportai-je.

Valentin attendit presqu’une minute avant de trouver un endroit où se garer. Il enclencha le frein à main, recula son siège d’un coup sec et appuya sur le bouton de ma ceinture afin de la libérer. Il m’attrapa ensuite par les cheveux et me bascula sur ses genoux. Heureusement que son 4x4 dernier cri était spacieux ; j’avais failli me prendre le volant en pleine tête. Mon père me claqua les fesses avec une telle intensité que même mon jean ne freinait pas autant la douleur que ce que j’espérais. Il était clairement furieux et lorsqu’il me gronda, il ponctua chaque syllabe d’une énorme claque :

-          Tu-vas-a-rrê-ter-de-me-par-ler-comme-à-un-chien-Zoé ! Je-suis-ton-père ! Pas-ton-a-mi ! Com-pris ?!

-          Oui, oui ! J’ai compris ! dis-je en gigotant autant que je le pouvais.

Mon père me lâcha et je me redressai sur un derrière brûlant. Je me recoiffai légèrement et bouclai à nouveau ma ceinture. Valentin redémarra la voiture en me prévenant :

-          Si je dois encore m’arrêter à cause de ton insolence, je te sors de la voiture et je te colle une déculottée. Peu importe s’il y a du monde ou pas.

Je ne mouftai plus jusqu’à la fin du voyage.

 

                Une bonne demi-heure plus tard, Valentin se gara devant une espèce de manoir au milieu des champs.

-          Descends de la voiture, m’ordonna mon père.

J’obéis. Un homme sortit du manoir habillé comme un valet de pied du début du XIXème siècle. A sa suite, un autre homme sortit du bâtiment : il devait mesurer un mètre quatre-vingt-cinq, habillé bon chic bon genre. Puis, une femme suivit, habillée en bonne de la même époque que le valet. J'en déduis que ce n’était clairement pas un endroit pour les classes moyennes.

Valentin s’avança vers les deux hommes et la femme et leur serra la main à chacun. Le valet de pied me tendit sa main gantée, je lui donnai ma main et il me la baisa. Surprise, je la retirai aussitôt. L’autre homme me fit également un baise-main. La femme, elle, me salua d'un signe de tête.

-          Miss Duhamel, c’est un plaisir de vous rencontrer, dit le valet.

-          Tu peux m’expliquer, s’il te plaît ? demandai-je à mon père en m’efforçant d’être aimable.

-          Tu as voulu partir de la maison ? Eh bien tu pars. Mais ça – il désigna le manoir – ce sont mes conditions. Dans ce bâtiment, tu as un petit appartement qui t’attend. Tu n’y vivras pas seule : un précepteur vivra avec toi – il désigna l'homme BCBG. Les domestiques seront là pour répondre au moindre de tes besoins ; ton précepteur sera là pour te surveiller jour et nuit. Il veillera à ce que tu suives les cours à la fac, à ce que tu fasses tes devoirs, à ce que tu ne fasses pas de fugue, à ce que tu te comportes correctement et convenablement, à ce que tu ailles à l’auto-école, etc. Si tu ne te comportes pas correctement, ton précepteur te sanctionnera. Et crois-moi Zoé : si j’apprends en venant te rendre visite que ton précepteur t’a sanctionnée, je te filerai un doublon.

-          Tu as préparé ça en une heure ce matin ?! m’étonnai-je, bouche bée.

-          Non, répondit Valentin. Vois-tu ma fille, je te connais mieux que tu ne te connais toi-même ; je savais que ce ne serait qu’une question de temps avant que tu me tapes une crise d’ado à retardement et que tu veuilles t’enfuir de la maison. Le coup que tu m’as fait l’a d’ailleurs prouvé ; si j’avais eu le bon timing, jamais tu n’aurais passé une journée dans la rue. Ta sœur m’a fait pareil, c’est pourquoi elle a passé deux mois dans un endroit comme celui-ci lorsque nous étions en France, avant de demander à rentrer à la maison. Tu veux partir de la maison, ce sont mes conditions. Soit tu vis ici, soit tu vis à la maison. Il n’y a pas d’autre alternative pour toi, Zoé. Tu pourras demander à rentrer à la maison quand tu le souhaiteras à partir de la fin du mois d’octobre – en espérant que ta crise soit passée. Pour le moment, Nick et Anita vont s’occuper de tes bagages et te faire faire un tour du propriétaire. Pierre-Louis t’attendra dans votre appartement.

Valentin me serra dans ses bras et m’embrassa sur le front tandis que les domestiques enlevaient mes deux valises de la voiture.

-          J’aimerais que tu n’oublies pas que je t’aime, me dit mon père avant de monter dans sa voiture et de démarrer.

 

Je regardai la voiture familiale s’éloigner au loin et je retins mes larmes de me monter aux yeux. J’avais fait le choix de partir, il fallait l’assumer.

 

-          Venez miss, je vais vous faire visiter ! me dit gentiment Nick après s’être débarrassé de mes bagages.

-          Vous êtes français ? m’étonnai-je en l’ayant entendu parler dans la langue de Molière.

-          Oui, votre père a demandé des domestiques français, ainsi qu’un précepteur français pour que vous ne perdiez pas votre langue maternelle. Si vous voulez bien nous suivre, miss…

Le manoir était immense. Le hall d’entrée, surplombé par un énorme lustre en cristal, ouvrait sur un immense escalier de marbre.

-          A qui appartient ce manoir ? demandai-je à mes domestiques.

-          Comment cela ? s'étonna Nick. Je ne comprends pas…

-          Ma question est pourtant claire, rétorquai-je froidement.

-          Miss, c’est votre père qui est à l’initiative de cet établissement, avoua Anita. Votre père possède ce manoir. Vous êtes ici chez vous.

Je n’en revenais pas. Combien de propriétés, combien d’entreprises, combien d’argent mon père possédait-il ?! Tout cela en devenait presque indécent. Nous devions sûrement être millionnaires.

 

                Dans le couloir du premier étage, nous croisâmes une jeune fille accompagnée d’un homme.

-          Qui sont-ce ? demandai-je.

-          Une jeune fille de votre situation accompagnée de son précepteur, m’informa Nick. Il y a six places dans cette bâtisse, cinq sont occupées à plein temps. La sixième est réservée à l’un des enfants de monsieur Duhamel.

-          Pourquoi n’y-a-t-il pas envoyé Judith, alors ?

-          Votre sœur n’a pas encore son baccalauréat, répondit Nick. Nous ne prenons en charge que les jeunes majeurs et étudiant à la faculté.

-          Les parents des autres jeunes payent pour qu’ils vivent ici ?

-          Oui, miss.

-          Combien payent-ils ? demandai-je.

-          Cinq mille dollars, miss.

-          Le mois ?!

-          La semaine, miss.

-          Ce n’est donc pas pour tout le monde ! m’indignai-je.

-          Miss, je me dois de vous informer que cet établissement a pour but de contribuer à l’éducation de l’élite de la société. Vous aurez des cours de bonnes manières et d’élégance, voilà pourquoi ce n’est pas accessible à tous.

-          Êtes-vous bien rémunérés, au moins ?

-          Nous ne nous plaignons pas de notre sort, miss, répondit Anita.

-          Faîtes-le-moi savoir si c’est le cas.

-          Bien, miss.

Nous avançâmes dans le couloir et atteignîmes la dernière porte.

-          Nous y sommes, voici votre appartement, miss.

 

Je n’en croyais pas mes yeux. Mon appartement était peut-être « petit » aux yeux de mon père mais moi je le trouvais véritablement somptueux. Une cheminée suspendue au plafond était installée, séparant le salon (avec une énorme télé) de la salle à manger. Un couloir menait à ma chambre, où une salle de bains attenante m’était dédiée : baignoire à pieds, toilettes suspendus, coiffeuse, lavabo entouré de mosaïque… Nick m’apprit que Pierre-Louis aussi avait sa propre suite, juste en face de la mienne.

-          Je ne vois pas de cuisine, m’étonnai-je.

-          La cuisinière prépare les repas au rez-de-chaussée, miss, dit Nick. C’est ensuite de mon ressort de vous apporter votre nourriture sur un plateau.

J’allais vraiment avoir une vie de princesse, ici ! J’avais finalement bien fait de partir de la maison !

 

                Je regardais les tableaux qui ornaient le couloir quand Nick m’appela :

-          Miss Duhamel, pardonnez-moi de vous déranger, je prends congé, ainsi qu'Anita. Je vous reverrai pour le déjeuner si vous n’avez pas besoin de moi. Auquel cas, appuyez sur la touche « 1 » du téléphone situé dans le salon. Je vous souhaite une agréable matinée.

Nick et Anita s’en allèrent et je posai à nouveau mes yeux sur le tableau que j’observai après l’avoir remercié. J’entendis soudain un bruit de porte : Pierre-Louis sortait de sa chambre. Il s’approcha de moi et me dit :

-          Dans le salon, Zoé. Immédiatement.

-          Si je veux ! rétorquai-je, agacée par ce ton exigeant.

Sans que j’aie le temps de comprendre ce qui m’arrivait, Pierre-Louis me pencha sous son bras et m’asséna trois bonnes claques sur les fesses.

Je n’avais jamais reçu des claques d’un tel calibre. Jamais. Pierre-Louis avait frappé avec une telle force que j’avais crains de décoller du sol !

-          Votre réponse m’a fortement déplu, Zoé ! Allez-vous vous rendre dans le salon ou dois-je vous punir à nouveau ?

Sans un mot, je me rendis dans le salon. Ma vie de princesse ici venait de s’évaporer devant mes yeux. J’étais dans une prison dorée. Deux domestiques et un appartement digne d’un palace pour moi presque toute seule ; mais un précepteur qui me ferait vivre un enfer au moindre faux pas. Je comprenais soudain pourquoi Manon n’était restée que deux mois.

Je m’assis sur le canapé, suivie par Pierre-Louis. Il m’attrapa le bras, tira dessus me sortant instantanément du canapé et me colla une claque aussi violente que les précédentes sur mes fesses déjà meurtries.

-          Vous ai-je demandé de vous asseoir ?! Répondez !

-          Non, dis-je fébrilement.

Une autre claque tomba.

-          Vous répondrez : « Non, Pierre-Louis ou oui, Pierre-Louis ! » quand je vous interroge ! Alors ? Vous ai-je demandé de vous asseoir ?

-          Non, Pierre-Louis, dis-je, les larmes me montant aux yeux devant tant de dureté. Mais vous m’avez demandé de me rendre dans le salon…

-          N’argumentez pas ! La prochaine fois que j’entendrai le mot « mais » dans une tentative de justification de votre part, vos fesses en pâtiront ! C’est clair ?

-          Oui, Pierre-Louis, répondis-je, la voix tremblante.

-          Vous rendre dans le salon ne veut pas dire vous asseoir sur le canapé ! Ce sont deux choses différentes ! Lors d’une convocation comme celle-ci, tant que je ne vous demande pas de vous asseoir, vous ne vous asseyez pas, c’est clair ?!

-          Oui, Pierre-Louis, continuai-je en tentant de me frotter les fesses.

Cela me valut une nouvelle claque gigantesque qui me déséquilibra.

-          Interdiction de vous frotter le derrière lorsque vous êtes punie ! Vous devez ressentir la douleur pour éviter la récidive ! Si vous tentez de l’atténuer, vous serez de nouveau punie ! Est-ce clair ?!

-          Oui, Pierre-Louis.

-          Asseyez-vous, maintenant.

J’obéis, me demandant bien où j’avais atterri.

-          Je vais à présent vous énoncer les règles en vigueur durant votre séjour parmi nous, commença mon précepteur en faisant les cent pas devant moi. Vous savez désormais ce que chaque transgression vous vaudra. Votre femme de chambre vous lèvera une heure de demie avant le début de vos cours à la faculté de médecine, puisqu’il y a une demi-heure de trajet. Vous prendrez le petit déjeuner en ma compagnie puis vous vous préparerez avec l’aide d’Anita. Je serai également à vos côtés dans le trajet jusqu’à la faculté. Là-bas, vos professeurs sont tenus de m’avertir du moindre incident. Vous aurez soin de vous tenir convenablement. Notre cuisinière vous aura préparé votre repas du midi si vous ne rentrez pas déjeuner à la maison.

Une fois rentrée, Anita vous aidera à vous changer, puis vous ferez vos devoirs jusqu’à l’heure du dîner.  Si ceux-ci sont terminés et vérifiés par mes soins, vous pourrez bénéficier d’un moment de détente. Nous dînerons ensemble, puis vous reprendrez vos devoirs ou votre détente, en fonction. Vous aurez des leçons de code de la route trois fois par semaine. Le couvre-feu est à dix heures pétantes. Les téléphones portables sont strictement interdits ; vous aurez accès au téléphone fixe pour appeler votre famille si vos devoirs sont terminés. Vous devrez avoir une tenue et une coiffure convenables : Anita vous guidera. Pas de chewing-gums. Pas de gros mots ou autre vulgarité. Comme vous l’avez constaté, vous n’avez aucunement le droit de me répondre et toute insolence sera fort dangereuse pour vous. Vous n’avez évidemment pas le droit de fumer ou de consommer de l’alcool ou des stupéfiants.

Pierre-Louis énonça ensuite le fonctionnement du week-end puis m’informa que mes cours commençaient dès lundi. Compte tenu de la semaine de retard prise sur l’ensemble de ma promotion, je serai condamnée à passer l’après-midi d’aujourd’hui et celui de demain à étudier.

-          Puisqu’il est bientôt midi, nous n’allons pas tarder à nous mettre à table. J’ai juste le temps pour une sanction préventive.

-          Une quoi ? m’exclamai-je, apeurée.

-          Une sanction préventive, Zoé. Je vais vous donner une fessée afin que vous sachiez à quoi vous vous exposez en cas de manquement aux règles.

A peine eus-je le temps de protester que Pierre-Louis m’attrapait par l’oreille.

 

A suivre…

Commentaires

  1. Aïe aïe aïe !!! On ne s'attendait pas à ça du tout ! Zoé va avoir beaucoup de mal à se plier à une telle discilpline 😒

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  2. J'en salive à l'avance
    Sabine

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  3. La suite va être compliquée pour Zoé...

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  4. Vivement la suite, toujours un régal de vous lire😊. Merci!!!

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  5. J'ai hâte de lire la suite!😊

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  * 2 exclusions pour insolence (abusives, les exclusions. Je le précise quand même…) * excès de vitesse quotidiens * textos au volant * médicament pris occasionnellement * devoirs non faits * couvre-feu respecté mais plus par réelle fatigue que par volonté Voilà le palmarès. Depuis l’arrêt du tutorat avec Thomas puis avec Antoine, voilà le palmarès. Mon palmarès.                   Evidemment, Yves, mon nouveau tuteur n’est pas content. Mais pour le moment, je suis loin de sa main et je me fiche complètement qu’il soit content ou non : je fais ce que je veux quand je veux où je veux.                   Cependant, cela risque de me coûter cher. Selon le tableau mis en place, à l’heure actuelle j’en suis à exactement cinquante-cinq minutes de fessée et deux cent dix claques supplémentaires. J’attends de voir. Je sais qu'Yves ne peut pas tout punir : cela fait beaucoup trop de choses (vous allez me dire que c'était ce que je disais pour Thomas et au final il

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 24).

  Je sais que beaucoup d'entre vous attendaient ce chapitre... Certains me le réclamaient même récemment alors qu'il était en cours d'écriture ! Le voici... C'est mon petit cadeau de Noël en avance... Régalez-vous ! Peace. L.P. Lundi 7 octobre 2019.      Ce matin, mes sœurs et moi pûmes nous reposer convenablement puisque nos professeurs étaient tous les deux absents. Nos parents partirent au travail sans nous réveiller, pensant sûrement que nous étions épuisées à la suite des émotions d’hier soir.                 En m’habillant, je pris le temps d’admirer mon popotin dans le miroir : plusieurs bleus s’étaient formés sur ma lune ronde, justifiant la difficulté que j’avais éprouvé à m’asseoir dans mon lit au réveil. Tom ne m’avait pas loupée ; mais alors, vraiment pas ! J’appris par mes sœurs que Dana n’avait guère été plus gentille avec elles : les deux instruments préférés de notre mère, à savoir le martinet et le tapetapis avaient été de sortie ; ils ont paraît-il f

Les aventures de Little Princess avec son nouveau tuteur (séance 1)

                   Depuis plus d’un an, j’avais un super tuteur (que nous appellerons Gabriel). Tout se passait bien entre Gabriel et moi, et un réel équilibre s’était créé entre lui et mon fiancé (que nous appellerons Hugo), qui se chargeaient ensemble de ma discipline.                 Et puis un jour, ça n’a plus été et nous avons dû cesser notre relation. Si Hugo et moi gardons notre forte amitié avec Gabriel, le tutorat prit fin. Retour à la case départ. Il fallait de nouveau trouver un tuteur.                 C’est pour cela que je postais une annonce ici même. Cette annonce était de ce type :   « À la suite d’un superbe tutorat d’un an, nous avons été contraints de nous séparer… Quel dommage… ! Mais mes études n’étant pas terminées (encore 3 ans !) j’ai toujours besoin d’un tuteur ! Je suis donc une jeune (enfin plus si jeune que ça, en fait !) étudiante de 28 ans, recherchant un tuteur / une tutrice : –          de minimum 30 ans (difficile d’accepter l’autorité de

Années 1950 : le guide de survie d'Alice (Chapitre 2)

  Dimanche 15 octobre 1950        Neuf heures : maman vient me réveiller. Le dimanche, nous allons à la messe qui débute à dix heures et demie. Du coup, maman nous lève relativement tôt pour pouvoir vérifier que tout le monde est bien apprêté pour le Seigneur.          A la messe, nous nous consacrons entièrement au Seigneur. Victor et Gus font partie des enfants de chœur qui servent la messe aux côtés du père Antoine (qui n’est autre que le grand frère de papa), ils se doivent d’être irréprochables !        L’église est le seul endroit où j’arrive à me tenir sage longtemps car j’aime beaucoup chanter. Cependant, je n’aime vraiment pas la sortie de messe. Mes parents et grands-parents ont toujours des tas de gens avec qui discuter et moi, ça m’ennuie beaucoup ! Victor et Nono proposèrent alors de nous ramener à la maison pour que les adultes puissent continuer à discuter tranquillement ; papa accepta.          Lorsque nous rentrâmes à la maison, nous effectuâmes les mêmes

Un joli fantôme du passé (Chapitre 19)

  -           Quoi ?! s’exclama Manon. Depuis quand tu as une petite copine ?! -           Cela fait plusieurs mois maintenant, répondit papa. Peut-être cinq ou six. Je voulais être sûr que cela fonctionne. Il est maintenant temps de vous la présenter. -           Cinq ou six mois, et tu ne nous en parles que maintenant ?! s’offusqua mon frère. -           Je vous signale qu’avant d’être votre père, je suis un homme qui a le droit à sa vie privée ! milita papa. -           Non ! protesta Manon. Non et non ! C’est ton tout premier job d’être notre père ! Tu nous as toujours dit que tes enfants passaient avant tout ! -           C’est le cas, se défendit papa. Cela ne veut pas dire que je dois tout vous dire ! -           Bien sûr que si ! insista Romain. -           Ah oui ?! rétorqua papa. Et vous me dîtes tout, vous ?! Un silence suivit. Mon frère finit par le briser : -           Ce n’est pas pareil ! Il y a des trucs qu’on ne te dit pas pour te protéger ! -