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Un joli fantôme du passé. - Chapitre 37

 


Vendredi 1er octobre 2021


       J’avais réussi à passer la semaine sans encombre : mes cours à la fac se sont bien déroulés et Nick n’avait pas eu besoin de se fâcher contre moi ; nous nous étions même beaucoup rapprochés. Je commençais vraiment à le considérer comme quelqu’un à qui je tenais.

Durant cette semaine, j’avais également assisté à mon premier cours de « Bonnes manières et élégance », qui m’avait ennuyée à mourir. Je n’étais ni une princesse, ni une comtesse pour apprendre ces mœurs remontant à des siècles !

 

       Depuis hier soir, je n’étais plus la petite nouvelle : Charlotte avait rejoint notre structure « The new impetus » comme mon père l’avait nommée. A « The new impetus », nous étions de nouveau six pensionnaires après le départ de Sandy et l’arrivée de Charlotte. Il y avait désormais Charlotte, Jenna et moi côté filles, et Ashton, Kurt et Carl côté garçons.

 

       Pour fêter notre arrivée à Charlotte et moi, nos précepteurs avaient décidé de nous organiser une petite fête. C’est ainsi qu’en rentrant de la fac, nous nous dirigeâmes dans la salle de bal et découvrîmes une décoration magnifique sur le thème de l’océan (nous nous demandions comment les précepteurs avaient fait tout cela en une journée ; ils avaient sûrement été aidés par les domestiques !). Les murs étaient recouverts de papier crépon bleu – il y en avait dans tous les tons ! – des méduses en papier mâché pendaient du plafond. Des projecteurs animaient des poissons nageant le long des murs. Plusieurs enceintes diffusaient le cri des baleines et celui des dauphins. Des coraux fabriqués dans du carton étaient disposés ci et là dans la pièce : c’était juste… à couper le souffle.

-    Ça vous plaît ? nous demanda Pauline, la préceptrice de Charlotte.

-    C’est magnifique !! répondis-je. Merci !

Je sautai dans les bras de mon précepteur dès que je le vis pour le remercier également.

Une fois que nous fûmes tous réunis, les six pensionnaires et les six précepteurs, ces derniers nous énumérèrent les règles :

-    Le barman, Luka, vous servira toute la soirée, commença Nick. Vous n’avez pas intérêt à lui manquer de respect.

-    Vous aurez le droit de boire de l’alcool, poursuivit Vince, le précepteur de Kurt. Mais si Luka estime que vous avez assez bu, il ne vous servira pas d’autre verre alcoolisé.

-    Interdiction d’abîmer le mobilier, enchaîna Christie.

-    Il est 18h30, annonça Kyle, le précepteur d’Ashton. Nous viendrons stopper la fête à 23h.

-    Un apéritif dînatoire vous sera servi par Ty et Anita tout au long de la soirée, continua Yaël, le précepteur de Carl. Bataille de nourriture totalement interdite. Si vous jouez avec la nourriture, vous vous souviendrez toute votre vie de la rouste que vous prendrez tous les six !

-    Il est légèrement psychorigide avec la bouffe, me chuchota Carl dans l’oreille.

-    Ni Ty, ni Anita ne devrons nous rapporter que vous leur avez manqué de respect ! nous prévint Nick.

-    S’il y a un problème, nous serons dans la salle des précepteurs au premier étage, informa Pauline.

-    Sur ce, dit Christie, nous vous souhaitons une très bonne soirée ! Amusez-vous bien !

Christie appuya sur une télécommande et le chant des baleines laissa place à de la musique pop. Puis, les précepteurs sortirent.

 

Nous prîmes le temps d’apprendre à nous connaître tous les six, discutant autour d’un mojito géant avec six pailles. Si Ashton et Kurt ne m’inspiraient pas confiance, j’appréciais déjà Carl et Charlotte. Ils deviendraient sûrement, en plus de Jenna, de bons amis.

Tout au long de la soirée, il y avait deux clans : Ashton et Kurt d’un côté, et nous quatre de l’autre. Carl se faisait d’ailleurs moquer par les garçons à cause de ses fréquentations jugées trop féminines ; mais Carl était mature, ce qui n’était franchement pas le cas d’Ashton et Kurt. Ils avaient vingt et vingt-et-un ans mais leur âge mental ne dépassait pas douze ans !

 

-    Les gars, ma vessie va exploser, je vais faire pipi ! annonçai-je après avoir terminé un énième verre de limonade.

Je savais bien que si je buvais trop d’alcool, Nick me tuerait. Et puis, je n’avais pas un très bon souvenir de ma dernière cuite… Je m’étais donc contentée de partager le mojito géant puis restais fidèle aux boissons soft pour le reste de la soirée.

       Après avoir vidé ma vessie, je sortis des toilettes. J’allais me laver les mains au lavabo (et en profiter pour me refaire une beauté !) lorsqu’Ashton et Kurt entrèrent dans les toilettes.

-    Ce sont les toilettes des filles ! râlai-je. Vous n’avez rien à faire là !

-    C’est justement une fille, qu’on cherche ! Ça te dirait qu’on passe un peu de bon temps ? Perso, je ne l’ai jamais fait avec la fille d’un multimilliardaire !

-    Dégagez de là ou je crie ! dis-je en paniquant.

A peine eus-je le temps de mettre mes paroles à exécution que les deux jeunes hommes me tombèrent dessus. Tandis que l’un me maintenait, l’autre me déshabillait. Je me mis alors à hurler ; mais nous étions dans les toilettes du rez-de-chaussée et mes cris ne couvraient pas le volume élevé de la musique.

Ashton et Kurt avaient réussi à me mettre à moitié nue lorsque Charlotte et Jenna entrèrent. Voyant la scène, elles tentèrent de me défendre comme elles le pouvaient mais se prirent de méchants coups de poing de la part de Kurt. Ashton, lui, me maintenait toujours pour continuer son œuvre. Voyant que j’étais fichue, je murmurai : « Je suis vraiment désolée, Trent. » et me préparai mentalement, si c’était possible, à être violée. Je pensai alors à la réaction de mon père et de mon frère : ils me trouveraient sûrement sale, après ça. Trent ne voudrait plus me toucher. C’était ma faute après-tout : peut-être m’étais-je mal habillée. Peut-être ne me défendais-je pas assez. Les larmes commencèrent rouler sur mes joues tandis qu’Ashton posait son ignoble main sur mon sein gauche. Alors qu’il le pelotait, je fermai les yeux, ne souhaitant pas avoir des souvenirs visuels de ce qui était en train de se passer. J’avais l’impression d’être dans un autre monde, de flotter. C’était moi mais… pas moi en même temps. Mes oreilles ne fonctionnaient plus. J’étais en train de sombrer.

Soudain, je ne sentis plus rien. Je me lançai à reprendre mes esprits et à ouvrir les yeux : Ashton était par terre, inconscient. Kurt était plaqué contre le mur opposé par Nick qui le tenait à la gorge. Jenna et Charlotte pleuraient. Carl était paniqué. Christie amena une couverture et me couvrit avec en me demandant si j’allais bien. Ne l’entendant que de loin, je ne lui répondis pas tout de suite.

-    Zoé, réponds-moi ! insista-t-elle. Est-ce que ça va ?!

-    Oui, oui, ça va, bafouillai-je en reprenant mes esprits.

Je tins moi-même la couverture et fis quelques pas, tandis que Nick, dans une rage folle, tenait toujours Kurt par la gorge.

-    Donne-moi une seule bonne raison de ne pas t’exploser la gueule !!

Il brandit alors son point ; Vince l’arrêta avant qu’il n’atteigne sa cible.

-    Je vais le gérer, mon pote. Occupe-toi de Zoé.

Nick lâcha alors Kurt et se tourna vers moi. Lorsqu’il m’aperçut avec ma couverture sur les épaules, mon regard vide et tenue par Christie pour rester debout, son visage s’adoucit.

-    Isä, parvins-je à prononcer.

Il courut alors jusqu’à moi et me serra fort dans ses bras.

-    Je suis là, ma puce. Je suis là.

Tout en continuant de m’enlacer, il s’adressa à Christie :

-    Appelle Valentin pendant que je la ramène dans notre appart’. Tout de suite !!

Christie se précipita hors des toilettes. Nick me porta jusque chez nous et me déposa sur le canapé.

-    Comment tu te sens ?

-    Sale, répondis-je.

-    Où t’ont-ils touchée ?

-    Par-dessus mes vêtements partout, répondis-je. Mais sans mes vêtements, Ashton m’a pelotée le sein. Celui-là, montrai-je.

-    Je vais les tuer.

-    Tu perdrais ton boulot et tu irais en prison.

-    De toute façon, je pense que ton père tuera avant.

-    Je veux me laver.

-    Tu veux que je te fasse couler un bain ?

-    Non, je veux prendre une douche.

 

Je me lavai, relavai, re-relavai au moins cinq fois. J’avais tellement frotté ma peau qu’elle en était irritée à plusieurs endroits ; et j’avais frotté mon sein gauche jusqu’au sang. Voyant que je n’arrivais pas à enlever cette sensation de saleté de mon corps, je me laissai glisser le long de la paroi de la douche. Puis, assise par terre, la tête dans mes genoux, je fondis en larmes.

 

Je ne sais combien de temps je restai à pleurer sous l’eau. Nick avait toqué plusieurs fois à la porte de la salle de bains pour savoir si ça allait, je lui répondais que oui pour ne pas l’inquiéter. Mais je savais qu’il n’était pas dupe.

 

       Après un temps que je n’arrivais pas à déterminer – je pleurais toujours sous l’eau – la porte de la salle de bains s’ouvrit à la volée, laissant entrer mon ex petit ami.

-    Trent ! m’exclamai-je entre deux larmes.

-    Honey ! répondit-il en fonçant sous la douche pour me prendre dans ses bras.

Après m’avoir longtemps enlacée et embrassée, celui qui venait de redevenir mon petit ami me convint de sortir et de me sécher. J’acceptai à condition de me relaver une dernière fois. En état de choc, je n’arrêtais pas de pleurer et de m’excuser. Trent appela ensuite ma sœur qui se trouvait dans le couloir (et qui était également dans tous ses états et me serra fort dans ses bras) pour qu’elle nettoie mes plaies et ma peau irritée. Puis, Trent et Manon me donnèrent un pyjama afin que je puisse me rhabiller tout en étant confortable. Les voir autour de moi, tous les deux, me réchauffait considérablement le cœur.

       En sortant de la salle de bains, je tombai nez à nez avec papa, Trent, et Nick qui avaient les mines les plus tristes que j’eus jamais vues. « Mon bébé ! » dit mon père en me serrant contre lui si fort que j’eus du mal à respirer.

-    Papa, je suis désolée ! pleurai-je. Je suis vraiment désolée !

-    Qu’est-ce que tu racontes ?! me gronda Valentin après avoir essuyé ses larmes et les miennes. Je t’interdis de penser que c’est ta faute, tu m’entends, mon bébé ?! Ce n’est pas ta faute !!

Romain me prit à son tour dans ses bras puis m’annonça qu’Ashton et Kurt allaient être arrêtés et conduits devant la justice une fois que j’aurais accepté de déposer plainte. Je lui répondis que pour le moment, je ne savais plus trop où j’en étais et que j’avais juste envie de manger quelque chose.

-    Tout ce que tu veux, ma chérie.

Valentin commanda alors des pizzas et, bien qu’il fût tard, nous dinâmes ensemble : Nick, papa, Romain, Manon, Trent et moi.

 

-    Je suis fatiguée, annonçai-je après avoir bien mangé.

Mon père m’accompagna jusque dans ma chambre, me mit au lit et me borda.

-    Comment te sens-tu, mon bébé ?

-    Sale, répondis-je. Papa, je suis vraiment désolée…

-    Arrête ça ! gronda-t-il.

Valentin attrapa mon menton et me força à le regarder en me réprimandant :

-    Ce n’est pas ta faute, Zoé ! Ce n’est pas ta faute, tu as compris ?!

J’hochai la tête puis le PDG me serra dans ses bras en se lamentant de ce qui venait de m’arriver.

-    Je ne veux pas que tu en veuilles à Nick, dis-je après quelques minutes.

-    Je ne lui en veux pas, dit mon père.

-    Il va rester mon précepteur, alors ?

-    Bien sûr que oui. C'est vraiment quelqu'un de bien.

Mon père me caressa les cheveux puis m’embrassa sur le front pour me laisser dormir. Alors qu’il sortait de ma chambre, je réclamai Trent.

 

       Je m’endormis un quart d’heure plus tard, blottie dans les bras de mon premier amour. Peu importe ce qui s'était passé entre nous, c'était terminé. Trent était mon amour. Mon seul, unique et véritable amour.

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Une fête qui vire au cauchemar ! Pauvre Zoé ! Un peu surprenant qu'ils soient restés sans aucune surveillance 🤔

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  2. Pauvre Zoé
    Comment va t’elle surmonter tous sa

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  3. J'imagine même pas ma réaction si ça arrivait à ma propre fille... Je suis quelqu'un qui peut aller très loin... Trop loin. J'espère que Zoé va pouvoir passer à autre chose... C'est bien qu'elle ait retrouvé Trent...

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