Accéder au contenu principal

Journal d'une étudiante accueillie. - Chapitre 85

 



Jeudi 9 janvier 2020

 

       Lorsque j’arrivai à la table du petit déjeuner, Scarlett avait une tête à faire pâlir les morts : elle était complètement épuisée. Inquiète, je lui demandai après l’avoir embrassée :

-    Ça va, maman ? Où est papa ?

-    Manoé s’est décidée à parler aux alentours de vingt-trois heures, répondit ma mère en bâillant, et nous avons discuté avec elle plusieurs heures durant. Nous ne sommes retournés nous coucher qu’à cinq heures. Donc, ton père a pris sa journée et là, il dort.

-    Et pourquoi ne dors-tu pas, toi ? me renseignai-je.

-    Je vais y aller, rétorqua Scarlett. J’attends ton cousin Nathan, il va prendre le relais et vous emmener à l’école. J’ai prévenu l’école que Manoé serait absente aujourd’hui.

Nous entendîmes soudain toquer à la porte. C’était justement Nathan. Mon cousin prit ma mère dans ses bras en guise de bonjour – en laissant mes oreilles traîner, j’avais découvert que les jumeaux de Caleb et Justine adoraient mes parents – puis Scarlett lui fit un briefing express :

-    Manoé dort, elle n’ira pas à l’école aujourd’hui.

Louise et Mayeul sont en train de se préparer, ils viendront déjeuner ensuite.

Marie doit déjeuner et ensuite aller se préparer. Vérifie qu’elle déjeune correctement : Assa lui prépare un repas spécifique, elle doit absolument tout manger. Elle doit également prendre son médicament du matin : si elle ne le prend pas ou si elle ne mange pas, envoie-moi un texto, je lui flanquerai une fessée ce soir.

Je levai les sourcils. Scarlett n’avait pas l’impression d’exagérer, par hasard ?!

Elle poursuivit :

-    Anaïs n’est toujours pas levée, je vais aller la saquer comme tous les matins… Si elle n’est pas descendue dans dix minutes grand maximum, n’hésite pas à la sortir toi-même de son lit. Ana n’est pas du matin et c’est un calvaire pour la lever les matins d’école…

A huit heures tapantes, tout le monde doit être dans la voiture en route pour l’école sinon avec la circulation, vous allez forcément arriver en retard.

Ils ont chacun leur uniforme et un badge pour entrer dans l’enceinte du collège. Marie, Louise et Anaïs ont chacune un badge bleu et Mayeul un badge vert. De toute façon, ils le savent…

Tu dois les déposer chacun dans leurs classes, ils connaissent le chemin : tu vérifies qu’ils sont entrés dans leur classe et tu t’en vas.

S’il y a un souci quelconque, préviens-moi, je garde mon téléphone près de moi. Je t’ai tout noté là-dessus.

Maman tendit un post-it à Nathan, qui le mit dans sa poche avec précaution.

-    Je crois que je n’ai rien oublié, dit maman. Merci beaucoup mon grand !

-    Avec plaisir, tante Scar.

-    Je te laisse gérer, je vais me coucher : je ne tiens plus debout !

Ma mère m’embrassa sur la joue, me souhaita une bonne journée et monta se coucher.

 

Nathan fut un peu débordé, si bien que nous arrivâmes à l’école deux petites minutes avant la fermeture de la grille.

-    Hâtez-vous ! Hâtez-vous ! grondait Sœur Faustine en regardant sa montre.

Nous n’étions pas la seule famille en retard, fort heureusement !

Avec ses béquilles, Louise avançait beaucoup moins vite que nous : je voulus alors l’aider en portant son cartable mais Ana fut plus rapide que moi :

-    Je n’ai pas été percutée par une voiture, moi ! me dit Anaïs. Je vais parfaitement bien. Cela ne me dérange pas d’être votre aide-soignante à toutes les deux pour quelques temps.

En fait, ce n’étaient pas mes courbatures qui me dérangeaient le plus : c’étaient surtout mes fesses ! Après l’énorme volée d’hier, il était logique que je souffre encore. Cependant, j’imaginais très bien mes sœurs dans le même état que moi, si bien que je n’osai même pas leur en parler.

 

Nous entrâmes en classe après avoir dit au revoir à Mayeul et à Nathan, et nous assîmes à nos places. Voir la place vide de Marion me brisa le cœur. D’ailleurs, notre professeure d’anglais, Sœur Annabelle, dit avec une triste mine :

-    Il est arrivé un accident à Marion, Angélique, Anaïs, Louise, Marie et Jade hier. Si la plupart en ont réchappé sans trop de séquelles, Marion est toujours à l’hôpital et elle y restera encore un bon moment. Prions pour elle et pour sa famille : « Seigneur, donne à la famille de Marion d’accepter… »

La prière, ce n’était vraiment pas mon truc ; mais j’espérais de tout mon cœur que mon amie puisse se rétablir sans trop de difficultés ni séquelles.

 

 

       Le deuxième cours de l’après-midi, grammaire avancée, m’ennuya profondément. Nous avions noté la très longue leçon sur les fonctions grammaticales, puis Sœur Bernarde nous avait demandées d’effectuer des exercices.  Lasse, je préférais dessiner sur mon cahier pour passer le temps.

Sans crier gare, ma professeure me fonça dessus et m’arracha mon cahier des mains en grondant :

-    Ce sont vos exercices, mademoiselle Webber ?

-    Je n’ai pas besoin de les faire, répondis-je. Je connais ma leçon.

-    Voyez-vous ça ! Allez donc corriger le premier exercice au tableau !

Sans surprise – pour moi, en tout cas ! – je ne commis aucune erreur. S’il y avait bien une chose que je maîtrisais, c’étaient les classes grammaticales !

Enervée, Sœur Bernarde déchira la page de mon cahier où j’avais dessiné, et me descendit dans le orange.

-    Vous m’écrirez cinquante fois pour demain : « Je dois effectuer mes exercices de grammaire même si cela m’ennuie. » ! m’ordonna-t-elle avant de reprendre son cours.

Une boule naquit dans mon ventre, sa sœur jumelle naquit au fond de ma gorge. J’avais envie de fondre en larmes. J’allais prendre une nouvelle fessée, à coup sûr ! Papa et maman ne me louperaient pas, alors que je maîtrisais pleinement le chapitre en cours et que mon seul crime était de m’ennuyer !

      

Pendant la récréation de l’après-midi, Anaïs et Angélique se firent prendre à essayer d’allumer l’alarme incendie. Elles avaient en effet pour but d’essayer de gagner du temps sur le prochain cours de la journée. Heureusement pour moi, je n’avais pas participé à la farce puisque le cours en question est mon préféré : la géographie.

       Lorsque l’une des Sœurs en charge de surveiller la cour les prit la main dans le sac, Anaïs et Angélique descendirent immédiatement dans le rouge, sans passer par le orange. C’est alors qu’Ana prit conscience du pétrin dans lequel elle s’était fourrée : si j’allais prendre une fessée pour avoir été dans le orange aujourd’hui, elle prendrait à nouveau une déculottée magistrale pour sa présence dans le rouge !

 

       Par conséquent, à seize heures trente, Sœur Françoise annonça à maman :

-    Vous allez devoir revenir dans une heure, madame Webber. Anaïs est actuellement en retenue dans le bureau de la Mère Supérieure. De plus, Marie a fait des siennes et a été sanctionnée de lignes à écrire.

Je crus que maman allait exploser de colère. En tentant de se contenir du mieux qu’elle pouvait, elle rétorqua :

-    Vous êtes en train de me dire qu’une de mes filles est en retenue, et que l’autre a une punition écrite pour demain ?!

-    Oui, madame. Et avec trois jours consécutifs dans le orange, Marie sera en retenue dès demain.

-    Super ! s’exclama ironiquement ma mère. Et mon fils qui est également en retenue. Tout va bien, aujourd’hui !

Mayeul était en retenue ?! Mais… Que s’était-il passé ?!

-    Mon mari viendra chercher Anaïs et Mayeul pour dix-sept heures trente, annonça maman.

-    Oui, madame.

-    On y va, les filles ! nous dit Scarlett en se dirigeant vers la sortie.

Il était évident que je n’étais pas sereine en rentrant à la maison, surtout que maman n’avait pas dit un seul mot de tout le trajet.

 

       Scarlett claqua la porte d’entrée derrière nous. En entendant un tel bruit, papa accourut, inquiet :

-    Que se passe-t-il ?

-    Tu dois te préparer Mike, lui répondit sa femme. Enfile un manteau et des chaussures : dans dix minutes, tu dois aller à l’école.

-    Pourquoi ? s’étonna papa.

-    Parce qu’Anaïs et Mayeul sont collés, et qu’il faut aller les chercher ! Et puisque j’en reviens, hors de question que je refasse un aller-retour ! En plus, je dois m’occuper de Marie qui a également été punie !

-    Qu’est-ce que tu as fait, encore ?! me gronda mon père.

-    J’ai juste dessiné en classe parce que je m’ennuyais ! me défendis-je immédiatement. J’avais terminé mes exercices et j’avais tout bon ! Alors pour m’occuper, j’ai dessiné et Sœur Annabelle m’a punie !

Alors que mon père se radoucissait, prenant conscience du caractère injuste de la situation, Scarlett me colla immédiatement une claque sur les fesses. Non seulement, celle-ci fut douloureuse et vexante, mais je la trouvais très injuste ! Ma mère me gronda alors :

-    Qui t’a permis de dessiner, Marie, hein ?! On peut le savoir ?! Si tu as terminé ton travail, tu attends, comme tout le monde !

-    Mais je…

-    En trois jours dans cette nouvelle école, tu n’as pas été une seule fois dans le vert ! Pas une seule, Marie ! Alors je me fiche de comment tu te débrouilles : ce sont tes affaires, pas les miennes ! C’est à toi de te gérer ! Que t’a dit ton père si tu étais à nouveau dans le orange aujourd’hui ?!

-   

-    Que t’a-t-il dit, Marie ?! insista maman, furieuse.

-    Que j’aurais une fessée, répondis-je la voix tremblotante et les larmes aux yeux.

-    Contente que tu ne l’aies pas oublié car on aurait pu le croire ! Donc tu vas prendre une fessée parce que tu la mérites amplement ! Tu n’es pas fichue de te tenir à carreaux pendant une journée entière sans rien avoir à te reprocher, et tu écopes d’une retenue dès la première semaine de rentrée ! Ne va surtout pas me dire que tu ne mérites pas de bonnes claques aux fesses !

Alors que maman m’empoignait le bras et que j’étais prête à la supplier, papa intervint :

-    Je m’en occupe Scar.

-    Tu dois aller chercher Ana et Mayeul ! lui répondit sa femme.

-    Je vais d’abord m’occuper de Marie. J’ai quelques minutes devant moi, c’est amplement suffisant.

Maman n’était visiblement pas d’accord mais devant le regard autoritaire que lui lança papa, elle céda et me lâcha. Michael me demanda alors de le suivre dans ma chambre, ce que je fis.

 

       Une fois seule avec mon père, je sortis la meilleure plaidoirie que j’avais en stock. Papa m’écouta attentivement, puis finit par dire :

-    Je sais que c’est une école stricte, Marie. Et je sais que certaines choses peuvent te sembler injustes. Oublier ton matériel ou dessiner en cours est peut-être acceptable dans un autre établissement mais pas dans celui-là. Il va falloir te conformer aux interdits de ton école. Tu comprends bien que nous ne pouvons pas laisser passer le fait que tu aies été punie autant de fois à l’école dès la première semaine ! Si nous ne te sanctionnons pas, tu imagineras que les « petites » bêtises sont acceptables : or, c’est faux. La seule chose qui est tolérable est que tu sois dans le vert. Je refuse que tu sois dans une autre couleur. Donc chaque soir où tu rentreras sans être dans le vert, tu recevras une fessée ; et celle-ci sera de plus en plus sévère si ton attitude ne s’améliore pas. De plus, je peux t’assurer que tu recevras une bonne déculottée à chaque fois que tu iras en retenue, car c’est tout bonnement inadmissible. Maintenant, viens ici.

Sans entendre mes prières, Michael me fila cinq claques sur le derrière, qui ravivèrent et accentuèrent la douleur déjà présente. Néanmoins, mon père avait été plutôt cool et je pouvais m’en estimer heureuse ! En me lâchant, il me prévint :

-    Demain soir, en rentrant de colle, je te laisserai avec ta mère : elle seule décidera de la façon dont elle te punira. J’espère ainsi pour toi que cela te dissuadera de faire à nouveau des tiennes. Maintenant, va prendre ton goûter puis faire tes devoirs et tes lignes.

Tandis que je me dirigeais vers la pièce à vivre, pleurant copieusement en pensant à demain soir, mon père prit le chemin de la porte d’entrée et sortit pour aller chercher ses autres délinquants.

 

       Si je savais pourquoi Anaïs avait été punie, je l’ignorais pour Mayeul. J’appris au cours du dîner que c’était parce qu’il s’était battu avec un autre garçon qui s’était moqué de ses origines asiatiques. Il avait, de plus, fait rimer « asiatique » avec « trisomique ». Mon frère, que je découvrais très impulsif, ne s’était pas laissé faire.

Papa avait agi avec Mayeul comme avec moi : il avait tenu à le gérer lui-même. D’après mon nouveau frère – qui m’avait tout raconté avant le coucher –, même si Michael avait souligné le caractère injuste de la retenue, il avait néanmoins puni Mayeul pour avoir réagi par la violence. Papa avait donc donné à son fils la première fessée de toute sa vie.

Je me rappelai alors mon premier jour chez Tom et Dana, et cette toute première fessée reçue. Cela m’avait vraiment fait un choc ! Une explosion d’émotions négatives s’étaient bousculées en moi, en plus de la douleur. J’en avais reçu tellement depuis que j’avais presque oublié cette toute première sensation !

Ceci expliqua sûrement pourquoi Mayeul n’ouvrit pas la bouche de toute la soirée, mis à part pour se confier à moi. D’ailleurs, cela me toucha beaucoup que mon frère se tourne vers moi pour parler. Je dus le réconforter à hauteur de ce qu’il attendait puisqu’il sortit de ma chambre avec le sourire.

 

       Lorsqu’elle vint me border, ma mère me redit :

-    Marie, tu n’as pas intérêt à faire des bêtises demain !

-    Si je n’en fais pas, je n’aurai pas de fessée ? tentai-je.

-    Débrouille-toi pour faire retirer ta retenue et tu n’auras pas de fessée, répondit maman.

-    Ils ne changeront jamais d’avis, même si je suis exemplaire toute la journée ! me lamentai-je.

-    Alors demain soir, je te donnerai la fessée.

-    Mais maman…

-    Ecoute, si tu n’as rien à te reprocher de toute la journée, je te donnerai quelques claques sur la jupe afin de marquer le coup de ta retenue. En revanche, si tu n’es pas dans le vert, attends-toi à une très longue et très douloureuse déculottée !

J’étais à moitié rassurée : j’avais l’impression que si je faisais trop de bruit en ouvrant mon cahier, je pouvais déjà descendre dans le orange ! Et mes sœurs et moi avions raison lorsque nous disions qu’il était très facile de descendre les couleurs mais beaucoup moins de les remonter !

       Néanmoins, pour la toute première fois, papa et maman n’étaient pas d’accords : Michael m’avait promis une déculottée à chaque retenue, et Scarlett venait de parler d’une fessée sur la jupe. Y’avait-il enfin une brèche dans laquelle je pourrais m’engouffrer ?

 

A suivre…

La suite !

Commentaires

  1. Tiens, tiens, tiens !!! Que se passe-t-il ? Un désaccord entre Michael et Scarlett ? Est-ce la fatigue qui provoque cette situation ? Un moment de découragement ? Mayeul et Anaïs qui en rajoutent ! Est-ce qus Michael et Scarlett se renvoient la balle ''qui aura le dernier mot ?'' , ''qui sera le plus cool ?'''
    La grande gagnante dans l'histoire c'est Marie 👍C'est vrai que ses bêtises ne sont pas bien graves ... si elle conserve sa retenue, elle sait qu'elle ne craint pas grand-chose 😀
    Les parents vont sûrement le regretter !

    Et Manoé dans tout ça ? Le mystère demeure ???

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Alors ? Qu'en avez-vous pensé ?

Les stars du blog :

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 1)

Ça y est, nous y sommes. Mon pire cauchemar est arrivé. Monsieur X. a été élu à la Présidence de la République et il va appliquer son programme. Je m’appelle Marie, j’ai 18 ans, et je vais aller au bagne pour la première fois de ma vie. Enfin, au bagne... J'exagère légèrement. Je vais en fait aller en famille d’accueil, famille dans laquelle je vivrai la semaine ; je pourrai rentrer voir ma famille, dont l’homme de ma vie, le week-end. J’ai eu mon bac littéraire en juin dernier, mention très bien. J’ai décidé d’entamer une licence de Lettres afin de réaliser mon rêve : devenir professeure des écoles. Mais Monsieur le Président de la République l’a décrété : « Tous les étudiants de 18 à 25 ans seront accueillis en structure pour le bien de leurs études ». Pour le bien de nos études ? Pff, tu parles ! Encore des propos démagogues ! Alors me voilà inscrite à l’université Jules Verne de *****, dans laquelle je vais passer minimum trois ans, pour me former au métier de professeu...

Le tutorat de Little Princess (séance 3)

Comme vous avez pu le voir, j'ai changé le titre de cette rubrique. D'abord parce que je le trouvais trop long, ensuite parce qu'il devenait mensonger : Thomas n'est plus mon "nouveau" tuteur mais mon tuteur, tout simplement !   Nous ne nous étions pas vus depuis le lundi 7 décembre. Du 7 décembre au 6 janvier : un mois de « mise à l’épreuve » après la rouste de la dernière fois.   A peine deux jours après ce recadrage musclé, j’avais de nouveau testé Thomas, mais cette fois-ci je m’étais bien assurée que ce soit à distance. Jusqu’ici, toutes mes tentatives de rébellion avaient purement et simplement échouées, et j’en avais payé les frais. Restait ma toute dernière carte et j’hésitais vraiment à la jouer. Et puis tant pis, je me lançai.                 Depuis le début du semestre, ça ne passe pas avec ma prof d’histoire : je ne vous referai pas ici le récit de mon altercation v...

Le tutorat de Little Princess - Partie 3 (Préambule (3) - Et m*rde...)

                  Il paraît que c’est cela que l’on appelle « avoir sacrément merdé »…                     Lorsque ma mère était enceinte de ma sœur et moi, ce fut une grossesse difficile : déni de grossesse les quatre premiers mois, puis perte de ma jumelle. A six mois et demi, s’ils voulaient me donner une chance de vivre, il fallait accoucher ma mère.                   L’une des grosses conséquences de cette naissance très prématurée : de nombreuses malformations dues au fait que mes organes n’ont pas eu le temps de se placer correctement. Si la plupart sont bénignes, en revanche ma malformation intestinale pose problème. J’ai ce qu’on appelle un « mésentère commun complet ». Une malformation inte...

Nouvelle rentrée, nouvelle vie ! (Chapitre 17)

 Ce chapitre a été écrit par Marie, une fan du blog. Malgré mes quelques commentaires et réécritures, elle a fait un excellent travail ! Bravo à elle ! Mardi 17 septembre 2019.   Lorsque Monsieur Éric toqua à la porte pour nous réveiller, j’étais très motivée pour me lever (ce qui est très rare !). Aujourd’hui sera une belle journée : d’abord parce que le mardi reste la meilleure journée de la semaine grâce à Madame Kelly, la prof la plus adorable du Pensionnat ; ensuite parce que j’ai réfléchi à un plan pour me venger de Monsieur Jean et de Monsieur Nicolas. Ce sera discret (enfin autant que faire se peut), rapide et efficace. Je sais bien que lorsque nous nous ferons attraper la punition sera salée ; mais je ne supporte pas l’idée de laisser croire à nos professeurs qu’ils ont tout le pouvoir (même si ce n’est peut-être pas tout à fait faux). Pour mener à bien mon plan, il me faudrait l’aide de mes amies. Je vais tout faire pour les convaincre de me...

Journal d'une étudiante accueillie (Chapitre 26)

  Mercredi 9 octobre 2019.                   Pas de grasse matinée ce matin : Héloïse nous réveilla à neuf heures pour que nous puissions travailler un peu sur nos cours. J’étais grognon au possible en me réveillant, comme cela m’arrive rarement. En m’asseyant à table au petit déjeuner, je fus agacée par Anaïs, toujours pleine d’énergie et en forme le matin. Je déteste les gens du matin. Ou les gens. Ou le matin.                   Après m’être préparée et habillée pour la journée, je remontai dans ma chambre et me sentis toujours aussi grognon. Je ne savais pas encore pourquoi mais j’avais l’impression que cette journée allait être désagréable au possible. Personne n’avait intérêt à me voler dans les plumes : je m’étais levée du pied gauche !          ...